Conseil de sécurité: le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo fait état d’une situation relativement stable
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
6314e séance – après-midi
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
POUR LE KOSOVO FAIT ÉTAT D’UNE SITUATION RELATIVEMENT STABLE
Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), M. Lamberto Zannier, a affirmé devant le Conseil de sécurité, cet après-midi, que la situation au Kosovo était restée « stable », même si un « potentiel d’instabilité » subsiste, en particulier dans le nord.
La présentation du rapport périodique du Secrétaire général sur la MINUK a également donné lieu à l’habituel vif échange entre les représentants de Belgrade et de Pristina. Le Ministre serbe des affaires étrangères, M. Vuk Jeremić, et M. Skender Hyseni, du Kosovo, ont néanmoins, chacun de leur côté, prôné le dialogue.
M. Jeremić s’est ainsi dit convaincu qu’un dialogue albano-serbe aboutissant à un accord juste et équilibré « donnera un élan critique pour garantir un avenir européen sûr aux Balkans occidentaux ». Pour M. Hyseni, le dialogue « permettra d’alléger les tensions et de normaliser les relations entre les deux pays ».
Le Chef de la diplomatie serbe a estimé que la situation actuelle est la « conséquence directe de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo », il y a un peu plus de deux ans. « Cela sape, a-t-il dit, le retour dans leurs foyers de plus de 200 000 Serbes du Kosovo recensés par le HCR. »
Seule une « solution négociée entre les parties et appuyée par tous les États Membres permettra, a-t-il estimé, de sortir des divisions causées par la déclaration unilatérale d’indépendance ». Il a précisé qu’une fois que la Cour internationale de Justice (CIJ) aura rendu son avis consultatif sur le statut du Kosovo, « une opportunité sans précédent se présentera pour avancer en vue d’atteindre le but ultime, à savoir un compromis stratégique entre Serbes et Albanais ».
M. Hyseni a souligné qu’à ce jour, 68 pays avaient « reconnu l’État le plus jeune de la planète ». Il a en outre mis l’accent sur les « efforts tangibles » entrepris pour placer le Kosovo dans une « perspective européenne ». « La République du Kosovo s’est engagée dans un processus avec les institutions de l’Union européenne pour imprimer une nouvelle dynamique », a-t-il déclaré.
Dans son exposé, le Représentant spécial du Secrétaire général avait auparavant souligné que « l’absence d’un processus important de réconciliation entre les communautés continue de représenter un défi ».
La MINUK, a-t-il expliqué, a continué de suivre de près les questions touchant aux relations entre les communautés, de faciliter la coopération régionale, de concentrer son attention sur le nord du Kosovo, d’être engagée avec toutes les parties concernées sur les questions liées au patrimoine culturel et religieux, et de proposer ses bons offices en vue de résoudre toutes les modalités pratiques entre Pristina et Belgrade.
Le Représentant spécial a notamment indiqué que la situation dans le nord de Mitrovica demeurait « délicate sur le plan politique ». Les problèmes quotidiens auxquels sont confrontées les communautés ici, ainsi que dans d’autres régions du Kosovo, « affectent tous les groupes ethniques et doivent être traités par le biais d’efforts conjoints », a-t-il jugé.
Lors du débat qui a suivi, de nombreuses délégations ont souligné l’importance de la promotion du dialogue entre Belgrade et Pristina.
Pour le représentant de la France, la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo par 68 États, dont 22 membres de l’Union européenne, permet « au jeune État » d’asseoir sa place sur la scène internationale. À terme, « la présence au sein de l’Union européenne de la Serbie et du Kosovo est une évidence », a-t-il poursuivi, exhortant les deux parties à trouver la voie du dialogue et à tirer les conséquences de la réalité « au-delà de rhétoriques aussi vaines que dangereuses ».
La déléguée des États-Unis a affirmé que l’indépendance du Kosovo était « irréversible ». « La partition est inacceptable », a-t-elle dit, assurant que son pays était au côté du Kosovo pour « édifier une démocratie sûre et stable, pleinement intégrée dans les institutions européennes et euro-atlantiques ».
Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, rappelé que son pays rejetait catégoriquement la « proclamation unilatérale d’indépendance des autorités du Kosovo », et a réaffirmé que la résolution 1244 du Conseil de sécurité demeurait le cadre à suivre. « Ne pas comprendre cela signifie ne pas comprendre la légalité internationale », a-t-il assuré. Le délégué russe a en outre estimé que la Mission « État de droit » menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) devrait agir en coopération avec la MINUK dans le cadre de la résolution 1244. « Le Conseil de sécurité doit jouer un rôle de premier plan pour régler l’ensemble du problème », a-t-il soutenu.
Son collègue de la Bosnie-Herzégovine a insisté sur l’importance de la stabilité et de la sécurité du Kosovo, dans l’intérêt de la paix et de la prospérité durables de l’ensemble de la région.
RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) (S/2010/169)
Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, fait le point, dans ce rapport, des activités menées par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et de l’évolution de la situation entre le 16 décembre 2009 et le 15 mars 2010.
En annexe, figure le rapport sur les activités de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX), présenté au Secrétaire général par le Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune.
Le Secrétaire général souligne qu’au cours de la période considérée, la MINUK a continué de collaborer activement avec toutes les communautés, ainsi qu’avec Pristina, Belgrade et les acteurs internationaux, afin de promouvoir encore la paix et la stabilité au Kosovo et dans la région. Son Représentant spécial a continué d’entretenir des relations de bonne foi avec toutes les parties pour encourager le dialogue et aplanir les divergences. Il a entretenu d’étroites relations avec EULEX, qui a été mise en place dans le cadre défini par la position de neutralité de l’Organisation.
La MINUK, écrit-il, est idéalement placée pour faciliter le dialogue entre les communautés, en particulier dans le nord du Kosovo. Les efforts qu’elle engage sont complétés par les activités que les organismes, fonds et programmes des Nations Unies mènent dans le domaine humanitaire et en matière de développement.
M. Ban se déclare préoccupé par la possibilité d’une intensification des tensions dans le nord du Kosovo, si la mise en œuvre de la stratégie pour le nord du Kosovo par les autorités de Pristina ne se déroule pas dans la transparence et le dialogue avec les communautés locales et toutes les parties prenantes concernées. Les questions sensibles liées à cette région ne peuvent être traitées, a-t-il estimé, que de manière pacifique et par la voie de la consultation et de la coordination entre tous les acteurs concernés, en tenant compte des particularités et des préoccupations de toutes les communautés.
S’agissant de la coopération et du développement régionaux, il conviendrait d’encourager Pristina et Belgrade à faire montre de davantage de souplesse et à se concentrer sur l’objectif de poursuivre des intérêts communs et d’obtenir des résultats concrets, indépendamment des considérations relatives au statut. À cet égard, le Secrétaire général exhorte Pristina comme Belgrade à envisager, selon une approche pragmatique, la participation des représentants des institutions du Kosovo aux réunions régionales et internationales.
Pour M. Ban, la coopération internationale est déterminante pour les efforts tendant à faire progresser la perspective européenne de la région, la MINUK continuant à jouer un rôle clef pour faciliter cette coopération.
Par ailleurs, le Secrétaire général se dit heureux de pouvoir faire état de progrès dans les discussions relatives à la mise en place d’un mécanisme de protection du patrimoine religieux et culturel de l’Église orthodoxe serbe au Kosovo.
M. Ban note également une augmentation encourageante du nombre de rapatriés par rapport aux périodes antérieures. Il regrette cependant que le nombre total de rapatriés reste faible. Il faut, a-t-il souligné, adopter des stratégies de retour dans l’ensemble du Kosovo, et la coopération de toutes les parties prenantes dans ce domaine doit être renforcée.
Déclarations
M. LAMBERTO ZANNIER, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a rappelé que le rapport du Secrétaire général qu’il présentait faisait le point sur l’évolution de la situation entre le 16 décembre 2009 et le 15 mars 2010, et qu’il fournirait des éléments actualisés. Depuis sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité, la situation au Kosovo est restée stable, bien que, a-t-il dit, le potentiel d’instabilité au nord du Kosovo demeure et que des événements importants se sont produits. L’absence d’un processus important de réconciliation entre les communautés continue de représenter un défi, et, avec les difficultés économiques, continue de présenter un risque de soulèvement social.
La MINUK, a-t-il expliqué, a continué de suivre de près les questions touchant aux relations entre les communautés, de faciliter la coopération régionale, y compris grâce à sa présence dans les réunions, de concentrer son attention sur le nord du Kosovo, y compris en exerçant des responsabilités administratives dans le nord de Mitrovica, d’être engagée avec toutes les parties concernées sur les questions liées au patrimoine culturel et religieux, et de proposer ses bons offices en vue de résoudre toutes les modalités pratiques entre Pristina et Belgrade.
Le Représentant spécial a notamment indiqué que la situation dans le nord de Mitrovica demeurait délicate sur le plan politique. Les problèmes quotidiens auxquels sont confrontées les communautés ici, ainsi que dans d’autres régions du Kosovo, affectent tous les groupes ethniques et doivent être traités par le biais d’efforts conjoints, a-t-il estimé.
La question du retour des réfugiés continue d’être une source de tensions dans d’autres secteurs du Kosovo, a affirmé M. Zannier, évoquant la situation dans le village de Zallq/Zac, dans le nord-ouest du Kosovo. La situation à Zallq/Zac peut être considérée, a-t-il estimé, comme un échantillon des défis humanitaire et économique du Kosovo. M. Zannier a en outre affirmé avoir constaté des changements significatifs à la fois aux niveaux local et central de gouvernance, précisant que les nouvelles municipalités à majorité serbe avaient désormais établi leurs structures administratives.
Le Représentant spécial a mis l’accent sur les progrès réalisés dans le cadre de la préparation de la mission intégrée mandatée par le Secrétaire général. La MINUK et l’Équipe des Nations Unies sur le Kosovo développent actuellement un cadre stratégique de l’ONU pour le Kosovo qui permettra un meilleur partage des objectifs d’ensemble visant à assurer la paix et la sécurité durables au Kosovo, a-t-il déclaré. À cet égard, la MINUK et l’Équipe spéciale ont identifié un certain nombre de priorités et de défis susceptibles de maximaliser l’impact des interventions des organes des Nations Unies au Kosovo, en particulier dans les domaines des droits de l’homme et de la gouvernance et concernant la situation dans le nord et celle des réfugiés.
Le Chef de la MINUK a remercié le Conseil de sécurité pour son soutien et a assuré que la Mission continuera de s’acquitter de son mandat afin de continuer à œuvrer pour la paix et la stabilité au Kosovo et dans la région. M. Zannier a espéré que les deux camps continueront de profiter des bons offices et des efforts de facilitation de la MINUK.
M. VUK JEREMIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a noté qu’à plusieurs reprises les autorisés de Pristina avaient échoué à adopter une attitude pragmatique et neutre, notamment en matière d’état de droit, de règlement de la question du statut de Mitrovica et de politique douanière. Il a ensuite estimé que le rapport du Secrétaire général minimisait certains défis, comme la criminalité organisée, la corruption, les dysfonctionnements judiciaires et les fautes professionnelles de la police. En comparaison, le plus récent rapport de l’Union européenne dresse un portrait plus réaliste de la situation, a-t-il assuré. M. Jeremić a également indiqué que la Mission État de droit de l’Union européenne, EULEX, s’inquiétait du problème que pose la pratique du blanchiment d’argent. Il a ensuite fait savoir que des responsables serbes avaient été illégalement expulsés de Pristina sous escorte armée, en dépit du fait que ces responsables, dont un ministre, sont des résidents légaux de la province.
M. Jeremić, après avoir mentionné d’autres incidents et qualifié l’état précaire du patrimoine historique serbe au Kosovo de résultat d’un « véritable nettoyage culturel », a affirmé que la situation actuelle était la conséquence directe de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. Cela sape le retour chez eux des plus de 200 000 Serbes du Kosovo recensés par le HCR, a-t-il dit, mettant l’accent sur le Kosovo du Sud, où « la police paraît impuissante à empêcher les actes d’intimidation et les violences contre les Serbes qui tentent d’exercer leur droit au retour ». Le Ministre a ajouté que, selon des ONG, la situation des Serbes du Kosovo et autres non-Albanais s’était aggravée depuis « la déclaration unilatérale d’indépendance ». Il a en outre jugé qu’en dépit des nombreuses déclarations « des autorités ethniques albanaises de la province », qui avaient fait du droit au retour une priorité, seules quelques centaines de Serbes du Kosovo avaient pu regagner leur foyer d’origine. Le Ministre a fait savoir que pour sortir de l’impasse, la Serbie avait mis en place, conjointement avec le HCR, trois bureaux spécialisés devant permettre à 40 000 Serbes du Kosovo de récupérer leurs biens saisis illégalement.
Concernant la MINUK, M. Jeremić a salué ses efforts visant à réduire les tensions dans le Kosovo du Nord. La présence irremplaçable de la Mission pour résoudre les problèmes les plus pratiques est bienvenue, tout comme l’appui de l’Union européenne dans la zone, dont nous souhaitons le renforcement sans délai, a-t-il ajouté. Sur ce dernier point, il a souligné la qualité de la coopération entre son pays et l’EULEX dans les domaines de la police, de la justice et des douanes, avant de saluer le rôle de la communauté internationale dans la protection du patrimoine religieux et culturel serbe au Kosovo. M. Jeremić s’est également dit optimiste pour trouver une solution aux questions concernant la fourniture de l’électricité dans les foyers serbes de la province, et ce, grâce au rôle constructif et neutre que jouent la MINUK et l’Union européenne à l’égard du statut de la province. M. Jeremić s’est également félicité de la capacité « unique » de la KFOR pour rapprocher les communautés et maintenir la paix et la stabilité sur le terrain.
Faisant ensuite référence à l’examen par la Cour internationale de Justice de la déclaration d’indépendance du Kosovo, M. Jeremić a fait remarquer que la Cour était sur le point d’achever ses délibérations sur la conformité de cette déclaration avec le droit international. Il a souligné qu’il était important que cet examen s’effectue sans pression politique, y compris celle résultant de nouvelles reconnaissances de l’indépendance du Kosovo. Il a déploré à ce propos le fait que des États, subissant, « selon certaines informations, des pressions étrangères », se soient livrés à de telles pratiques, ce qui témoigne, de l’avis de M. Jeremić, « d’un mépris flagrant à l’égard du principal organe judiciaire des Nations Unies ».
Pour M. Jeremić, une fois que la Cour se sera prononcée sur le statut du Kosovo, une opportunité sans précédent se présentera pour avancer en vue d’atteindre le but ultime, à savoir un compromis stratégique entre Serbes et Albanais. Il va sans dire que les causes profondes des problèmes auxquels nous faisons face au Kosovo sont enracinées dans l’histoire, a-t-il ajouté, affirmant que les difficultés actuelles sont attisées par les conséquences des actions unilatérales de Pristina. Il a appelé à l’instauration d’un dialogue pacifique pour « surmonter les obstacles qui empêchent la stabilité durable dans la région ». Seule une solution négociée entre les parties et appuyée par tous les États Membres permettra de sortir des divisions causées par la déclaration unilatérale d’indépendance, a-t-il également considéré. Le Ministre serbe des affaires étrangères s’est ainsi dit convaincu qu’un dialogue albano-serbe aboutissant à un accord juste et équilibré « donnera un élan critique pour garantir un avenir européen sûr aux Balkans occidentaux ».
M. SKENDER HYSENI, du Kosovo, a affirmé que la commémoration du deuxième anniversaire de la déclaration d’indépendance du Kosovo, il y a trois mois, avait constitué l’occasion solennelle appropriée de faire le bilan des progrès réalisés. Depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur ce sujet, trois autres pays ont reconnu l’indépendance du Kosovo, a-t-il dit, citant le Swaziland, Vanuatu et Djibouti. À ce jour, 68 pays ont reconnu l’État le plus jeune de la planète, a-t-il dit, annonçant que d’autres procédures de reconnaissance étaient en cours à travers le monde. M. Hyseni a en outre mis l’accent sur les efforts tangibles entrepris pour placer le Kosovo dans une perspective européenne. La République du Kosovo s’est engagée dans un processus avec les institutions de l’Union européenne pour imprimer une nouvelle dynamique, a-t-il déclaré.
La mise en place d’un Ministère de l’intégration européenne montre l’engagement du Kosovo en faveur de la réalisation de cet objectif, a-t-il dit. M. Hyseni a de même assuré que le Kosovo s’était fixé l’objectif d’un accord commercial avec l’Union européenne et qu’il mettrait tout en œuvre pour le réaliser. Le Gouvernement de la République du Kosovo a redoublé d’efforts pour traiter et résoudre des questions de la plus haute importance, a-t-il poursuivi, faisant en particulier état de la mise en place d’une équipe spéciale sur la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. La République du Kosovo travaille avec la Mission État de droit de l’Union européenne -EULEX- en matière de police et de justice, a-t-il ajouté, mettant également l’accent sur l’importance de la coopération bilatérale régionale pour lutter contre la criminalité organisée.
M. Hyseni a par ailleurs affirmé que les institutions du Kosovo avaient continué à œuvrer pour améliorer la situation des communautés, en particulier dans les zones à majorité serbe. Il a néanmoins déploré une ingérence, qu’il a qualifiée de gênante, de la République de Serbie. Les élections annoncées, qui sont organisées par la Serbie dans le nord du Kosovo, constituent un autre cas d’ingérence inacceptable, a-t-il déclaré, précisant que ce genre de mesure sapait les efforts visant à instaurer l’état de droit et l’ordre public dans le cadre de la stratégie de la République du Kosovo pour la région du nord. M. Hyseni a appelé la Serbie à se joindre aux efforts des autres pays des Balkans occidentaux en vue d’une normalisation des relations avec le Kosovo. Le dialogue permettra d’alléger les tensions et de normaliser les relations entre les deux pays, a-t-il souligné.
M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) s’est félicité des progrès enregistrés au Kosovo, dont la tenue des récentes élections. Il a cependant souligné les défis qui subsistent dans les domaines économique et social, de la bonne gouvernance, de la primauté du droit, de la lutte contre la corruption et de la criminalité organisée, ainsi que la situation qui prévaut au nord du Kosovo. Il a regretté l’absence de communication entre les parties kosovares et serbes, en estimant qu’une approche pragmatique était possible quels que soient les désaccords qui subsistent sur le plan territorial. S’agissant du nord du Kosovo, il s’est félicité de la mise en place d’une Maison de l’Union européenne, qui permet une meilleure visibilité européenne à Mitrovica. Il a salué l’importance des récents contrôles de fret aux postes de douane 1 et 31, et des patrouilles conjointes menées par la Mission État de droit menée par l’Union européenne –EULEX- et la police kosovare. Il a appuyé les efforts de la Mission EULEX visant à intégrer les juges kosovars serbes et albanais à la Cour de Mitrovica, tout en se félicitant des discussions en cours à ce sujet entre les autorités de Belgrade et Pristina. Il a souhaité que cette question soit une des priorités de la communauté internationale.
Se félicitant de la baisse de la tension, le représentant a appuyé les initiatives de l’OTAN pour restructurer la KFOR et réduire progressivement ses effectifs. Il a salué la contribution de l’OSCE en matière de développement des institutions démocratiques, citant notamment l’appui à la Commission centrale des élections et la promotion des droits de l’homme, y compris la protection des minorités. Il a fait sien l’avis de l’OSCE selon lequel la mise en œuvre de stratégies de retour se heurtera à un certain nombre d’obstacles, sans un engagement politique pour obtenir des résultats durables. Il a rappelé la tenue à Vienne, le 12 mai dernier, d’un séminaire sous l’égide du Ministre autrichien des affaires étrangères, M. Michael Spindelegger, et auquel ont participé son homologue grec, M. Dimitris Droutsas, et le Directeur général de la Commission européenne, M. Michael Leigh. Ce séminaire, a-t-il précisé, a permis de mettre l’accent sur les défis économiques et sociaux de l’intégration européenne des pays des Balkans occidentaux.
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a fait une brève déclaration pour saluer à son tour le rôle « précieux et irremplaçable de la MINUK pour maintenir la stabilité au Kosovo ». Le dialogue et la coopération régionale sont essentiels pour résoudre les nombreux problèmes pratiques qui compliquent la coexistence entre les communautés, a-t-il ajouté, appelant la MINUK à poursuivre, par le biais de ces groupes de travail, ses activités de médiation utile pour éliminer la politisation des différends. Les parties doivent adhérer, sans arrière-pensées, aux règles établies, a-t-il affirmé, avant de se féliciter de la bonne coopération entre la MINUK et la Mission État de droit menée par l’Union européenne -EULEX- sur la primauté du droit ainsi que du rôle actif et complémentaire de la KFOR pour garantir la paix et la stabilité au Kosovo. Avant de conclure, il a demandé aux parties de s’unir pour répondre aux besoins sociaux critiques des personnes déplacées en mettant pleinement en œuvre, à cette fin, la résolution 1244 du Conseil de sécurité.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a souligné le risque d’aggravation de tensions ethniques dans le nord du Kosovo, où sont perpétrées des attaques contre des Serbes dans certaines localités. Quels que soient l’avenir et le statut final de la province, toutes les parties concernées doivent et devront garantir un avenir de tolérance, de coexistence pacifique et multiculturel à toutes les composantes de la région, a-t-elle dit. C’est en ce sens qu’elle a exhorté le Service de police du Kosovo et la KFOR de redoubler de vigilance pour empêcher la survenue de nouveaux incidents. La représentante a également souligné le rôle crucial de facilitation de la MINUK pour rapprocher les communautés dans l’intérêt de tous, en particulier dans le nord du Kosovo. Mme Ribeiro Viotti a regretté le manque de coopération de Pristina avec la MINUK, « que les autorités du Kosovo n’ont pas cru bon d’informer sur la mise en place de leur stratégie pour le nord du Kosovo ». Les autorités du Kosovo ne doivent jamais perdre de vue que le Conseil de sécurité a doté la MINUK de l’autorité nécessaire pour administrer la province sur l’ensemble de son territoire, a insisté Mme Ribeiro Viotti. Elle a conclu en appelant à un dialogue accru dans les Balkans occidentaux, où « plus qu’ailleurs, il ne saurait y avoir d’autre solution que la négociation pour surmonter les divergences et œuvrer dans l’intérêt du peuple ».
M. NORIHIRO OKUDA (Japon) s’est félicité du travail de la MINUK, de l’EULEX, de la KFOR et de l’OSCE pour parvenir à un Kosovo pluriethnique et démocratique. L’instauration de l’état de droit pour tous les groupes ethniques du Kosovo constitue une priorité majeure pour le Japon, en particulier pour combattre la criminalité organisée et la corruption. Dans ce domaine, le dialogue entre Belgrade et Pristina est essentiel, a souligné le représentant, qui a saisi cette opportunité pour saluer à cet égard le rôle de la MINUK et de l’EULEX. Il s’est dit préoccupé par les incidents sporadiques visant des minorités ethniques, car, selon lui, cela constitue à la fois un obstacle physique et psychologique au retour durable des personnes déplacées. Le représentant a estimé en outre que la perspective européenne doit être mise en avant à travers la coopération en vue de parvenir à instaurer la stabilité et la prospérité dans toute la région des Balkans. À cet effet, il conviendrait, a-t-il estimé, que Pristina et Belgrade fassent montre de davantage de souplesse et envisagent une approche pragmatique pour la participation des représentants des institutions du Kosovo aux réunions régionales et internationales.
M. LI BAODONG (Chine) s’est félicité que les parties concernées au Kosovo aient su faire preuve de retenue et éviter une détérioration de la situation qui, a-t-il fait remarquer, demeure stable. Il a souhaité que la MINUK encourage toutes les parties à renforcer le dialogue et les échanges et continue à promouvoir la réconciliation entre toutes les parties. La situation au Kosovo touche à la paix et à la stabilité des Balkans, voire de l’Europe, a-t-il fait observer. Le représentant s’est dit convaincu qu’une solution acceptable par les parties prenantes, obtenue au moyen du dialogue constitue le meilleur moyen de régler le problème du Kosovo. Le réajustement de la MINUK n’a pas de lien avec le problème du statut du Kosovo et ne devrait pas changer la neutralité de l’ONU, a-t-il estimé. Le représentant a espéré que la MINUK continuera à intensifier sa communication avec la Serbie et le Kosovo et de jouer son rôle de bons offices. Le représentant a appelé toutes les parties concernées à apporter leur soutien à la MINUK dans ses efforts.
M. GÉRARD ARAUD (France) a noté qu’après plus de deux ans d’indépendance, le Kosovo progressait et démontrait sa détermination à se conformer aux normes européennes. Il a ajouté que la reconnaissance par 68 États, dont 22 membres de l’Union européenne, permettait « au jeune État » d’asseoir sa place sur la scène internationale. Pour M. Araud, la question du statut final du Kosovo avait fait l’objet de longues et interminables négociations au terme desquelles il avait été constaté qu’il était impossible d’atteindre un compromis mutuellement acceptable. L’indépendance était dès lors la seule solution, a-t-il affirmé, la qualifiant ensuite de « fait indéniable et irréversible ». Il a ensuite salué la réduction du nombre des incidents sur le terrain tout en estimant que ces heurts, en particulier entre communautés, sont inacceptables. L’Ambassadeur Araud a souligné que les autorités du Kosovo, épaulées par la Mission État de droit menée par l’Union européenne -EULEX-, doivent s’assurer que les personnes à l’origine des violences sont poursuivies et condamnées. Le représentant de la France a également noté que la coopération régionale progressant, « il faudrait que les parties serbes et kosovares participent davantage aux rencontres régionales organisées dans les Balkans occidentaux ». À terme, la présence au sein de l’Union européenne de la Serbie et du Kosovo est une évidence, a déclaré M. Araud, qui a exhorté les deux parties à trouver la voie du dialogue et à tirer les conséquences de la réalité « au-delà de rhétoriques aussi vaines que dangereuses ».
M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité du succès de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) dans la réalisation de son objectif stratégique qui s’articule autour de la promotion de la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme au Kosovo. Il a salué les efforts de la MINUK visant à encourager la réconciliation et faciliter le dialogue et la coopération régionale ainsi que les efforts de médiation visant à rapprocher les communautés et, surtout, à appuyer les minorités. Il a souligné l’importance de la promotion du dialogue intercommunautaire et du renforcement de la confiance, en particulier dans les zones où s’effectuent les retours. Bien que le flux des retours volontaires reste faible, on note cependant une augmentation par rapport à 2008, a-t-il dit, en souhaitant que l’on mette en place les conditions favorables à ces retours.
Par ailleurs, M. Barbalić a salué l’appui de la MINUK aux travaux de reconstruction de sites du patrimoine culturel et religieux, qui sont assurés sous la direction de la Commission du Conseil de l’Europe chargée de la reconstruction. Il a annoncé que l’Union européenne envisageait de désigner le Chef du bureau de liaison grec à Pristina comme facilitateur dans ce domaine, en exhortant les parties prenantes à appuyer les initiatives de ce facilitateur. Soulignant l’importance de la promotion de l’état de droit au Kosovo, il a mis l’accent sur l’importance de la MINUK et de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) en appuyant les pratiques de coopération et coordination en cours entre la MINUK, l’EULEX, l’OSCE et l’OTAN dans le domaine de l’état de droit. Avant de conclure, il a insisté sur l’importance de la stabilité et de la sécurité du Kosovo, dans l’intérêt de la paix et de la prospérité durables de l’ensemble de la région. Il a exhorté la communauté internationale à soutenir les aspirations des pays de la région à une intégration au sein des structures européennes et euro-atlantiques.
M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a réaffirmé l’appui de sa délégation au rôle central joué par la MINUK pour encourager et faciliter le dialogue et la réconciliation entre les différentes communautés du Kosovo. Il a également salué le travail remarquable de la Mission État de droit de l’Union européenne (EULEX), de l’OSCE et de la KFO dans la coordination de leurs activités au niveau opérationnel et stratégique. Invitant les deux parties à reprendre les discussions sur les points de désaccords en vue d’un règlement pacifique du différend qui tienne compte de la stabilité de toute la région, il s’est déclaré favorable au maintien de la MINUK au Kosovo jusqu’au règlement définitif de cette question. De l’avis de sa délégation, la reconnaissance définitive par la communauté internationale du statut du Kosovo doit tenir compte des règles qui sous-tendent les processus conduisant à l’autodétermination, a-t-il dit. Dans cette perspective, M. Issoze-Ngondet a indiqué que sa délégation attendra l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ).
M. GUILLERMO PUENTE(Mexique) a affirmé que la résolution 1244 du Conseil de sécurité représentait le cadre juridique adéquat pour aboutir à une solution et à la stabilité dans les Balkans. La MINUK doit rester sur le terrain pour garantir les domaines clefs que sont la sécurité, les droits de l’homme, la médiation entre les communautés, l’assistance humanitaire et le développement. En outre, le mandat de la MINUK doit bénéficier de l’appui du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, a-t-il dit. Le représentant a encouragé à renforcer la coopération entre la MINUK, la Mission État de droit menée par l’Union européenne –EULEX- et d’autres organisations régionales. La situation ne s’est pas améliorée, notamment dans le nord du Kosovo, a-t-il dit, notant que cela représentait un obstacle au retour des réfugiés. S’agissant de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, le représentant a indiqué que le Mexique attendra l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice. Jusque-là, a-t-il ajouté, le respect du principe de la souveraineté et de l’intégrité territoriale imposé à tous les Membres des Nations Unies reste en vigueur
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a déclaré que son pays appuyait sans faille l’indépendance et l’intégrité territoriale du Kosovo. Depuis notre dernière réunion, quatre autres États Membres ont reconnu l’indépendance du Kosovo, a-t-il dit, avant de souligner à son tour les progrès réalisés par le Kosovo dans l’adoption des normes européennes. L’engagement du Kosovo à devenir européen est réel, a estimé le représentant, qui s’est dit convaincu que les processus de décentralisation en cours devraient améliorer rapidement le quotidien des minorités ethniques. Par ce biais, tous les résidents du Kosovo pourront en effet avoir accès aux services publics et participer activement aux prises de décisions en matière de développement, a-t-il assuré. Il n’y plus de place pour la violence au Kosovo, a souligné M. Grant, qui a appelé à la recherche « dépolitisée » de solutions aux différends signalés par le Secrétaire général dans son rapport. Un esprit de réconciliation doit prévaloir pour régler les questions liées aux personnes déplacées, a-t-il aussi demandé, jugeant que « la persistance de désaccords sur le statut du Kosovo ne fera que détourner les parties de l’objectif ultime, à savoir leur intégration au projet européen ».
Mme BROOKE D. ANDERSON (États-Unis) a rappelé que le 17 février dernier, le Kosovo avait célébré le deuxième anniversaire de son indépendance, l’occasion, a-t-elle dit, de se féliciter que le Kosovo est désormais une société multiethnique développée. La représentante s’est également félicitée des progrès réalisés par la République du Kosovo pour développer ses capacités institutionnelles. Elle a notamment mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la gouvernance et l’état de droit. Les États-Unis, a indiqué la représentante, saluent les efforts du Gouvernement visant à mettre en place une stratégie avec les représentants de toutes les communautés pour qu’il y ait un gouvernement légitime et responsable dans le nord du Kosovo. La représentante a demandé à Pristina et à Belgrade de coopérer de façon pragmatique pour tenter de régler la situation dans le nord. La représentante a également salué les efforts entrepris pour tenter de régler le problème des personnes déplacées. Elle a appelé le Kosovo et la Serbie à poursuivre cette tendance positive et à garantir le retour durable des personnes déplacées. La représentante a estimé que l’indépendance du Kosovo était irréversible. La partition est inacceptable, et la délimitation des frontières est réglée, a-t-elle déclaré. Les États-Unis sont aux côtés du Kosovo pour édifier une démocratie sûre et stable, pleinement intégrée dans les institutions européennes et euro-atlantiques, a-t-elle assuré avant de conclure.
M. KIO SOLOMON AMIEYEOFORI (Nigéria) a salué le degré élevé de coopération entre la MINUK et la Mission État de droit menée par l’Union européenne -EULEX- pour renforcer la paix dans la région ainsi que le rôle précieux de l’Union européenne pour préserver le patrimoine culturel et religieux des Serbes du Kosovo. Au Kosovo plus qu’ailleurs, a-t-il souligné, il faut promouvoir la tolérance, l’harmonie et la coexistence entre les différentes populations et communautés. Le représentant, se référant au rapport du Secrétaire général, a ensuite estimé que les questions les plus délicates concernant le nord du Kosovo doivent être traitées par des moyens pacifiques, impliquant tous les acteurs concernés et tenant compte des intérêts de chaque communauté. Le représentant a également appelé au règlement rapide des questions relatives au retour des Serbes du Kosovo dans leur pays d’origine et à la poursuite en justice des auteurs de violences ethniques. En outre, a-t-il dit, la mise en œuvre d’une stratégie de retour doit être dotée des moyens financiers adéquats. Le HCR et la MINUK doivent être en mesure de jouer pleinement leur rôle d’appui à un rapatriement dans des conditions maximales de sécurité des déplacés chez eux, a-t-il estimé.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé que son pays rejetait catégoriquement la proclamation unilatérale d’indépendance des autorités du Kosovo, et a réaffirmé que la résolution 1244 du Conseil de sécurité demeurait le cadre à suivre. « Ne pas comprendre cela signifie ne pas comprendre la légalité internationale », a-t-il déclaré. Dans ce contexte, a-t-il ajouté, personne n’a le droit d’entraver la MINUK dans l’exercice de son mandat conformément à la résolution. M. Churkin a salué les efforts de la Mission, visant en particulier à créer des groupes de travail techniques pour résoudre des problèmes pratiques et pour faire participer toutes les parties intéressées. Le représentant a notamment mis l’accent sur l’obligation pour la MINUK de représenter Pristina à l’extérieur, dans les organismes internationaux.
Le représentant a déploré le fait que les autorités kosovares continuaient d’ignorer la Mission de l’ONU. La situation est très préoccupante car, a-t-il dit, les autorités de Pristina veulent réaliser la stratégie pour le nord du Kosovo. Toute mesure unilatérale dans le nord du Kosovo pourrait aggraver les tensions, a-t-il prévenu, exprimant sa préoccupation dans le domaine des communications et des visas. La situation du retour des réfugiés n’est pas satisfaisante, a-t-il également regretté. M. Churkin s’est en outre dit préoccupé par la question de la protection du patrimoine orthodoxe et serbe. La profanation des cimetières et des églises serbes se poursuit, a-t-il affirmé. Il s’est dit particulièrement préoccupé par le transfert de responsabilités en matière de police. Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que le laissez-faire face aux autorités du Kosovo et l’incapacité de la Mission État de droit menée par l’Union européenne -EULEX- dans certaines zones portaient atteinte à l’activité de la MINUK. La Mission EULEX, a-t-il déclaré, doit agir en coopération avec la MINUK dans le cadre de la résolution 1244. Le Conseil de sécurité doit jouer un rôle de premier plan pour régler l’ensemble du problème, a-t-il rappelé.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que l’ONU au Kosovo doit désormais mettre l’accent sur la mise en œuvre de programmes de développement. Il a salué la bonne coopération entre la MINUK et la Mission État de droit menée par l’Union européenne –EULEX-, qui, « deux ans après la déclaration d’indépendance, s’emploient avec succès à maintenir la paix et la sécurité ». Depuis deux ans, le nombre de reconnaissances n’a fait que croître, a constaté le représentant, qui a qualifié ce processus d’« irréversible pour assurer la paix et le développement durables dans toute la région des Balkans occidentaux ». Le Kosovo doit continuer d’améliorer la situation économique, renforcer la primauté du droit et le respect des droits de l’homme, a-t-il dit, estimant que les autorités de Pristina ont déjà réalisé dans ce sens « des progrès importants dans la démocratisation des institutions de gouvernance et dans l’élaboration d’une société multiethnique ».
Une nouvelle dynamique est apparue dans le retour des réfugiés, a-t-il également souligné, ajoutant que les efforts de stabilisation en cours prendront du temps et exigeront un soutien constant de la communauté internationale. Les relations entre Pristina et Belgrade doivent s’établir en dépassant les différends sur le statut du Kosovo pour n’avoir plus qu’à se concentrer que sur la résolution des problèmes concrets, a-t-il dit, évoquant entre autres les infrastructures, l’énergie, l’harmonisation douanière et la lutte contre le crime organisé. Ce n’est qu’en privilégiant une telle approche que la Serbie et le Kosovo pourront surmonter leurs divergences et exister pleinement au sein des institutions internationales, a conclu le représentant.
M. NAWAF SALAM (Liban) a mis l’accent sur la nécessité de fournir des efforts soutenus auprès des communautés locales pour régler la situation dans le nord du Kosovo. Le représentant a appelé toutes les parties prenantes dans cette région à jouer un rôle constructif en vue d’encourager les communautés à dialoguer. Il s’est félicité des efforts de la MINUK dans le cadre du renforcement de la sécurité de la stabilité et a appelé les autorités du Kosovo à poursuivre le dialogue avec la Mission de manière concrète. Le représentant a plaidé en faveur de la coopération avec toutes les parties pour améliorer la vie quotidienne des Kosovars, quelle que soit leur appartenance.
Reprenant la parole, le Ministre serbe des affaires étrangères a rejeté ce qu’il a appelé « des accusations d’ingérence » de son pays dans les affaires d’autres pays de la région. « Mon gouvernement, a assuré M. Vuk Jeremić, a montré à maintes reprises que la réconciliation et la paix sont des priorités pour l’avenir des Balkans et de notre avenir dans l’Union européenne ». Le Ministre s’est ensuite dit fier de ce que le Parlement serbe ait été le premier à avoir adopté une résolution sur Srebrenica. C’est la première fois dans l’histoire de l’Europe qu’un parlement présente ses excuses pour un événement de ce type, a-t-il déclaré. M. Jeremić a par ailleurs assuré que la Serbie ne pose aucune condition préalable à la reprise du dialogue avec Pristina. « Nous sommes prêts à parler de toutes les questions en suspens, y compris celle au centre de toutes les autres, à savoir le statut de la province », a-t-il expliqué. Avant de conclure, le Ministre a demandé l’appui du Conseil de sécurité en faveur « de cette démarche pacifique ».
Dans ses remarques de clôture, M. SKENDER HYSENI, du Kosovo, a estimé que personne ne devait mettre en doute la détermination du Kosovo à lutter contre la corruption et la criminalité organisée. S’agissant de la situation des réfugiés, il a exprimé la détermination du Kosovo à permettre le retour de tous ses citoyens. Il a également mis l’accent sur la volonté du Kosovo à préserver le « patrimoine culturel et religieux du Kosovo ». M. Hyseni a réaffirmé que le Kosovo était prêt à mener des pourparlers avec les autorités de Belgrade sur de nombreuses questions d’intérêt commun.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel