Conseil de sécurité: la réforme du secteur de la sécurité clef de la stabilisation de l’Afrique de l’Ouest, en particulier la Guinée, affirme le Chef du Bureau de l’ONU
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil de sécurité
6256e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA RÉFORME DU SECTEUR DE LA SÉCURITÉ CLEF DE LA STABILISATION DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, EN PARTICULIER LA GUINÉE, AFFIRME LE CHEF DU BUREAU DE L’ONU
Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (BNUAO), M. Saïd Djinnit, a souligné, ce matin, que « la réforme du secteur de la sécurité reste une condition majeure d’une paix durable en Afrique de l’Ouest ». M Djinnit s’exprimait devant le Conseil de sécurité lors d’une réunion consacrée à la consolidation de la paix dans la sous-région.
Pour illustrer ses propos, le Représentant spécial a invoqué la situation en Guinée où les secteurs de la défense et de la sécurité sont la clef de la stabilité compte tenu de leur rôle politique prédominant et des tensions potentiellement explosives qui prévalent dans l’architecture sécuritaire.
Dans ce pays, a-t-il indiqué, la stratégie du BNUAO est d’appuyer et de conseiller la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). M. Djinnit a salué l’initiative du dirigeant intérimaire de la Guinée d’appeler l’opposition à participer à l’élaboration d’une feuille de route pour le règlement de la crise politique.
« Cette approche consensuelle du dirigeant par intérim de la junte, combinée aux recommandations de la Commission d’enquête internationale chargée d’établir les faits et les circonstances des événements du 28 septembre 2009, fournit une nouvelle chance qui doit être saisie par toutes les parties prenantes de remettre sur les rails le processus de réconciliation et de paix », a-t-il affirmé.
Le Représentant spécial a aussi salué les efforts visant à sensibiliser à la menace que fait peser le trafic de drogues et le crime organisé sur la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest, y compris la menace du terrorisme, en particulier dans la bande sahélienne.
Il a mis en avant les initiatives menées dans le cadre du Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic de stupéfiants, qui a connu un certain élan avec la Conférence des donateurs du 3 décembre dernier à Vienne. Aussi, la mise en œuvre de l’Initiative interinstitutions des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest a été accélérée et des missions conjointes d’évaluation ont été menées en Sierra Leone et au Libéria en novembre et en décembre 2009.
Par ailleurs, le Représentant spécial a rappelé les priorités du BNUAO, à savoir: soutenir le relèvement dans les pays en crise, renforcer la bonne gouvernance et l’état de droit, promouvoir les droits de l’homme et l’égalité des sexes dans les pays stables mais encore fragiles, et sensibiliser à l’impératif d’assurer la croissance économique et une répartition équitable des richesses.
« En renforçant ses institutions politiques et en proposant de meilleures opportunités de développement, l’Afrique de l’Ouest devrait pouvoir améliorer la qualité de vie de la majorité de sa population et, ce faisant, atténuer la violence qui découle des frustrations et des tensions sociales. »
CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST
Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (S/2009/682)
Le Secrétaire général, dans ce rapport, qui porte sur la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2009, se concentre sur les questions intersectorielles et transfrontières en Afrique de l’Ouest et sur les activités menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (BNUAO), en coopération avec les autres organismes des Nations Unies, les organisations régionales, dont la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la société civile et d’autres organisations internationales.
Le Secrétaire général y constate qu’un certain nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest ont continué de se heurter à des crises politiques plus ou moins graves. Parallèlement, certains problèmes économiques et humanitaires s’étant aggravés brusquement, les pays de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires régionaux et internationaux ont eu de plus en plus de mal à y faire face efficacement et rapidement.
Pour le Secrétaire général, la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement et des pratiques non démocratiques en Afrique de l’Ouest constitue une menace potentielle pour la paix et la stabilité sous-régionales. Le BNUAO, écrit-il, envisage d’entreprendre, en collaboration étroite avec la CEDEAO et l’Union africaine, une analyse détaillée des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique de l’Ouest, en insistant sur la nécessité d’actualiser les normes et outils régionaux de bonne gouvernance pour améliorer la prévention.
En Guinée, le Représentant spécial du Secrétaire général et le BNUAO continueront d’apporter un soutien, un soutien d’autant plus crucial, note le Secrétaire général, que l’effondrement de l’ordre public pourrait avoir de graves répercussions sur d’autres pays de la région du fleuve Mano qui se relèvent de conflits et de troubles internes récents.
Les récents événements en Guinée montrent bien la fragilité de la situation, insiste le Secrétaire général. Il invite instamment les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Guinée s’agissant de la réforme du secteur de la sécurité à coordonner leurs approches respectives avec l’initiative soutenue par la CEDEAO et l’Organisation des Nations Unies.
Le BNUAO renforcera son appui à la CEDEAO pour la mise en place d’une police sous-régionale, en consultation avec les partenaires de l’ONU et autres acteurs sous-régionaux. Le BNUAO prévoit également de convoquer des experts de la réforme du secteur de la sécurité des missions de paix et des institutions spécialisées en Afrique de l’Ouest à Dakar, début 2010, pour créer une instance sous-régionale d’experts.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel