CS/10115

Conseil de sécurité: Robert Serry demande à Israël et à l’Autorité palestinienne de s’engager « sérieusement » en 2011 à une reprise des pourparlers directs

14/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10115
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6448e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: ROBERT SERRY DEMANDE À ISRAËL ET À L’AUTORITÉ PALESTINIENNE

DE S’ENGAGER « SÉRIEUSEMENT » EN 2011 À UNE REPRISE DES POURPARLERS DIRECTS


Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert Serry, a reconnu, ce matin, que les efforts visant à parvenir à un accord-cadre sur la question du statut final d’ici un an, comme le souhaitaient en septembre dernier le Premier Ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahu, et le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, se heurtaient à de sérieux obstacles. 


Lors de la réunion mensuelle que consacre le Conseil de sécurité à la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, M. Serry a ainsi souligné que les États-Unis avaient décidé, la semaine dernière, d’abandonner leurs efforts axés sur la reprise de pourparlers directs, à la suite du refus par Israël de geler les activités de construction.  « Le Président de l’Autorité palestinienne a réaffirmé qu’il ne participerait à des négociations directes que lorsqu’Israël cessera ses activités liées à l’implantation de colonies de peuplement », a-t-il ajouté. 


Il est vital qu’en 2011, les deux parties, « qui se sont fixé des objectifs importants approuvés par la communauté internationale », se montrent ouvertes sur le fond dans leurs discussions avec les États-Unis, a estimé M. Serry.  Il a également souligné que des mesures doivent être prises sans retard afin de réaliser l’objectif d’édifier un État palestinien et poursuivre les efforts pour améliorer les conditions de vie à Gaza ».  Il a également assuré que le Secrétaire général continuera d’œuvrer aux côtés des autres membres du Quatuor –États-Unis, Fédération de Russie et Union européenne- et des partenaires régionaux et internationaux à la réalisation de la solution à deux États, gage, selon lui, « d’une paix complète et durable dans la région ». 


Dans son exposé, le Coordonnateur spécial a également noté que, du point de vue de l’Administration américaine, une stratégie nouvelle pour le Moyen-Orient était nécessaire.  « Les États-Unis, dont l’Envoyé spécial se trouve actuellement dans la région, sont déjà engagés dans des pourparlers indirects avec les parties sur la question du statut final ».  « Le Secrétaire général attend des parties qu’elles y participent de manière sérieuse », a-t-il indiqué. 


Concernant la situation sur le terrain au cours de ces dernières semaines, M. Serry a réaffirmé que les Nations Unies continueront de souligner que les activités de construction en Cisjordanie sont contraires aux principes du droit international, des engagements pris en vertu de la Feuille de route et à la position exprimée par le Quatuor.  Selon l’ONG israélienne « Peace Now », les autorités israéliennes auraient autorisé, depuis la fin du moratoire le 26 septembre, la construction de 1 600 lotissements dans la zone, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a exhorté Israël à « respecter ses obligations en gelant toutes ses activités de construction et à démanteler les points de passage érigés depuis mars 2001 ».


S’agissant des efforts de consolidation d’un État palestinien, M. Serry a indiqué que d’après la Banque mondiale, l’Autorité palestinienne avait, au cours du premier semestre 2010, réalisé des progrès notables dans la mise en œuvre de son programme de réformes, tout en assurant une discipline financière et en ciblant efficacement ses dépenses. 


Après avoir salué les efforts des Forces de sécurité palestiniennes pour préserver l’ordre dans les zones de Cisjordanie qu’elles contrôlent, et après avoir noté que le nombre de troupes israéliennes déployées en Cisjordanie occupée est à son plus bas niveau depuis 2005, il a cependant reconnu que les tensions persistaient.  Il a, en particulier, déploré une augmentation du nombre d’arrestations et d’interrogatoires d’enfants à Jérusalem-Est en raison de ces tensions.  « Les parties doivent se montrer responsables en se gardant de toute provocation », a-t-il insisté.


Passant ensuite à la situation humanitaire à Gaza et en Cisjordanie, le Coordonnateur spécial de l’ONU a rappelé le lancement, le 30 novembre, du Processus d’appel humanitaire consolidé, totalisant 575 millions de dollars et prévoyant 213 projets.  « Ce processus articule une stratégie humanitaire en vue de répondre aux besoins humanitaires à Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, dans les zones où l’Autorité palestinienne a un contrôle limité et où les besoins ne sont pas couverts par le Gouvernement israélien. »  Relevant que les institutions de l’ONU ont du mal à obtenir les fonds requis, M. Serry a demandé aux donateurs d’appuyer, en 2011, le Processus d’appel humanitaire consolidé afin d’éviter une détérioration des conditions de vie. 


Dans le cas précis de Gaza, le Coordonnateur spécial a jugé que la reprise des exportations était déterminante pour relancer l’économie de Gaza et de son secteur privé légal.  « Nous saluons ainsi la décision, prise le 8 décembre par Israël, d’autoriser les exportations depuis Gaza », a-t-il dit, considérant toutefois que l’accroissement des capacités de passage des biens palestiniens doit être assuré.  « Les Nations Unies continuent d’œuvrer à la fin du blocus de la bande de Gaza dans le cadre prévu par la résolution 1860(2009) du Conseil de sécurité. » 


Poursuivant son intervention, M. Serry a noté que le nombre de camions autorisés à entrer dans la zone avait baissé depuis l’été dernier.  Il a donc exhorté les autorités israéliennes à autoriser la fourniture des quantités de matériaux de construction nécessaires à la reconstruction des écoles de l’UNRWA d’ici à la fin de l’année.  « Le calme doit être maintenu à Gaza », a-t-il rappelé.  Condamnant d’une part les tirs de roquettes contre Israël et appelant d’autre part Israël à un maximum de retenue dans la zone, le Coordonnateur spécial a demandé instamment aux deux parties de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire.  Avant de passer à la situation au Liban, M. Serry a réitéré l’appel de l’ONU en faveur de la libération immédiate du soldat israélien Gilad Shalit.  Il s’est dit par ailleurs préoccupé par l’absence de progrès permettant de rétablir l’unité palestinienne. 


« L’activité politique au Liban est dominée par les spéculations sur les décisions du Tribunal spécial », a constaté M. Serry.  Assurant que les parties libanaises soutenaient les efforts de la Syrie et de l’Arabie saoudite pour maintenir la stabilité du pays, il a assuré que, parallèlement, le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le Liban, M. Michael Williams, continuait de demander à toutes les parties concernées de résoudre leurs différends par la voie du dialogue et dans le cadre des institutions régulières de l’État. 


Dans la perspective du retour, dès le mois de janvier prochain, de 1 000 des 2 000 réfugiés de Nahr al-Bared, les donateurs doivent fournir l’aide financière requise pour permettre, par le biais du Fonds général de l’UNRWA, de reconstruire le camp du même nom, a indiqué M. Serry.


Avant de conclure, le Coordonnateur spécial a fait remarquer qu’au cours du dernier mois, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avait pu conduire ses opérations dans un calme relatif, et que des violations de l’espace aérien libanais avaient été commises presque chaque jour.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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