Conférence de presse

Conférence de presse du Représentant permanent de l’Ouganda auprès des Nations Unies, M. Ruhakana Rugunda

23/12/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’OUGANDA

AUPRÈS DES NATIONS UNIES, M. RUHAKANA RUGUNDA


À l’occasion de l’achèvement du mandat de deux ans de l’Ouganda au Conseil de sécurité, le Représentant permanent de ce pays a fait part aujourd’hui de ses vues et de ses attentes en matière de paix et de sécurité internationales. 


Au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, M. Ruhakana Rugunda a parlé des actions menées par la délégation de l’Ouganda pendant les deux années « gratifiantes et instructives » que le pays aura passé au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent.  « En tant que pays du continent, nous avons bien sûr mis l’accent sur l’Afrique, dont un certain nombre de pays et de situations sont toujours majoritaires dans l’ordre du jour du Conseil », a-t-il noté.  Il a précisé que lorsqu’il a présidé les travaux du Conseil de sécurité, l’Ouganda a attiré l’attention sur la nécessité d’affermir les liens entre rétablissement, maintien et consolidation de la paix dans les zones en conflit ainsi que sur la thématique des femmes, de la paix et de la sécurité. 


« Des recettes sont préparées dans les locaux new-yorkais de l’Organisation, mais il arrive que les plans de paix ainsi élaborés par les diplomates ne fonctionnent pas sur le terrain », a-t-il dit.  Pour remédier à cela, il  a préconisé que « la communauté internationale conçoive des mandats de maintien de la paix et des programmes de consolidation de la paix en vue de leur appropriation par les pays qui accueillent des missions de maintien de la paix ».  Pour ce qui est des femmes, M. Rugunda a souligné que le débat public du Conseil tenu le 26 octobre pour célébrer les 10 ans de l’adoption de la résolution 1325, adoptée le 31 octobre 2000, portant sur « Les femmes, la paix et la sécurité », et relative à la place et au rôle qu’elles devraient avoir dans les négociations et la mise en œuvre des mandats destinés à mettre fin aux violences sexuelles, au retour à la paix, au relèvement et à la reconstruction, avait battu tous les records de participation.  « Les indicateurs de suivi contre les violences sexuelles liées au conflit armé prévus par ce texte permettront de faire avancer la cause des femmes et de mieux préparer nos réponses face à ce fléau persistant », a-t-il assuré.


M. Rugunda a également dit que le Conseil doit faire plus en matière de diplomatie préventive, car, a-t-il estimé: « empêcher la guerre par le dialogue c’est non seulement sauver des vies humaines, mais c’est aussi préserver les chances d’exploitation des ressources menant au développement ».  « Dans le domaine de la diplomatie préventive, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont montré la voie en tuant dans l’œuf bien des conflits », a déclaré le Représentant permanent de l’Ouganda avant de passer en revue les situations prévalant dans différents pays en crise. 


S’agissant du Soudan, « pays voisin » de l’Ouganda, M. Rugunda a souhaité que les Soudanais, « qui bénéficient depuis cinq ans d’une paix relative », puissent faire connaître leurs aspirations lors des référendums devant se tenir en janvier 2011.  « L’Ouganda sera toujours aux côtés des Soudanais pour consolider la paix dans leur pays, voire leurs pays, si le sud devait devenir indépendant », a-t-il annoncé. 


Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, il a réaffirmé la position de son pays, « à savoir qu’avec la CEDEAO, le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine, nous appelons le Président sortant à respecter le choix exprimé démocratiquement par la majorité des Ivoiriens lors de l’élection présidentielle ». 


Il a ajouté que la communauté internationale devait, le cas échéant, assurer une sortie « digne et sûre » à Laurent Gbagbo: « si celui-ci décide de rester vivre dans son pays, il faut qu’il puisse le faire en toute sécurité.  Mais s’il est reconnu coupable des crimes graves dont certains médias et le Conseil des droits de l’homme se font déjà l’écho, alors la justice doit prévaloir, car personne n’est au-dessus du droit international », a estimé le représentant ougandais.


Sur la situation en Somalie, M. Rugunda a salué la décision prise hier par le Conseil de sécurité d’autoriser un renforcement des contingents militaires de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), et ce, « afin de protéger les civils et permettre au Gouvernement fédéral de transition de la Somalie de faire son travail ».


Par ailleurs, concernant la réforme du Conseil de sécurité, Ruhakana Rugunda a répondu aux journalistes que son pays appuyait pleinement l’option d’élargissement octroyant deux sièges permanents à l’Afrique, sièges dotés du droit de veto « tant que celui-ci existera ».  « Le Conseil ne peut plus ignorer la réalité du monde actuel, avec une Afrique peuplée de près d’un milliard d’habitants et forte de taux de croissance économique soutenus », a-t-il souligné.  En conclusion, il a appelé de ses vœux l’établissement « d’États-Unis d’Afrique », qui pourraient découler progressivement des évolutions de l’Union africaine, qu’il a qualifiée de « noyau » d’un tel projet.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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