Conférence de presse du Représentant de la Bolivie sur les conclusions de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Cancún
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT DE LA BOLIVIE SUR LES CONCLUSIONS DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, TENUE À CANCÚN
Le Représentant permanent de l’État plurinational de Bolivie, M. Pablo Salón, a estimé, aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse, que les conclusions de la récente Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 16/CMP 16), qui a eu lieu à Cancún, constituaient un « pas en arrière » par rapport au Protocole de Kyoto.
« L’accord conclu à Cancún ne renforce pas le Protocole de Kyoto. Au contraire, il remplace Kyoto, mais avec un engagement plus faible de la part des pays développés en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique », a déclaré M. Salón, dont le pays a été le seul à s’opposer à l’adoption du texte final de la Conférence, tenue à Cancún, au Mexique, du 20 novembre au 10 décembre. « Nous avons besoin d’un accord plus ferme », a estimé le représentant de la Bolivie.
Prenant pour exemple la création d’un « Fonds vert », comprise dans l’accord de Cancún, qui « devrait permettre de mobiliser » 100 milliards de dollars à l’échéance 2020 afin de financer les programmes d’ajustement et d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement, le représentant a noté que l’accord ne précisait pas comment cette somme allait être collectée et versée à ce Fonds. « En réalité, cette somme, dont parle l’accord de Cancún, ne viendra pas des pays développés », a prédit M. Salón.
Le Représentant permanent de la Bolivie a estimé que l’accord de Cancún avait été soumis à l’approbation des délégations des États Membres au dernier moment, sans que leur ait été donnée l’occasion de discuter du contenu et des termes du texte. « Notre intention n’était pas de bloquer les négociations », a indiqué M. Salón, rappelant cependant que le passage de cet accord représentait une violation du consensus exigé par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Personne n’a le droit de présenter un projet de texte à un pays et de dire à sa délégation: « c’est à prendre ou à laisser», a souligné Pablo Salón.
La Bolivie, a-t-il déclaré, ne se sent pas isolée par la décision prise à Cancún. D’autres pays avaient exprimé leur désir de discuter du projet de texte final, et la Bolivie a reçu à cet égard le soutien de nombreuses organisations de la société civile et des mouvements sociaux.
Répondant à la question d’un journaliste concernant la possibilité d’une action de la Bolivie devant la Cour internationale de justice, M. Salón a dit qu’un groupe d’experts juridiques était en train de développer « une stratégie qui combinerait des éléments juridiques, ainsi que la négociation et la mobilisation d’un mouvement social » pour faire valoir le point de vue de son pays concernant le texte adopté à Cancún.
Enfin, a-t-il indiqué, la Bolivie organisera prochainement une deuxième Conférence mondiale des peuples contre les changements climatiques.
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