Conférence de presse de M. Mark Bowden et Mme Kiki Gbeho sur la coordination de l’action humanitaire en Somalie
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. MARK BOWDEN ET MME KIKI GBEHO SUR LA COORDINATION DE L’ACTION HUMANITAIRE EN SOMALIE
Malgré tous les efforts, l’espace humanitaire en Somalie s’est en fait réduit, a déclaré aujourd’hui M. Mark Bowden, Coordonnateur résident des Nations Unies pour la Somalie et Coordonnateur de l’action humanitaire, qui a lancé un appel à toutes les parties au conflit somalien pour qu’elles acceptent l’assistance humanitaire internationale. Mme Kiki Gbeho, Chef du Bureau de la Somalie pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a néanmoins affirmé que, malgré ces restrictions, « nous pouvons fournir l’assistance si nous sommes soutenus ».
Lors d’une conférence de presse aux Siège des Nations Unies à New York, M. Bowden et Mme Gbeho ont annoncé que l’appel humanitaire 2011 pour la Somalie cherchait à recueillir 529 520 029 dollars pour un ensemble de 229 projets menés par 15 agences des Nations Unies et 90 ONG internationales. Cet appel est destiné à répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, non à l’ensemble des besoins humanitaires de la population, a précisé M. Bowden.
M. Bowden a qualifié la situation humanitaire en Somalie de « catastrophe chronique » qui dure depuis 20 ans et qui affecte environ deux millions de personnes, soit plus d’un quart de la population du pays. Il a rappelé que le pays comptait 1,46 million de personnes déplacées et abritait le plus grand camp de déplacés du monde, alors que le plus grand camp de réfugiés somaliens se trouve au Kenya.
M. Bowden a en outre déclaré que la présence internationale en général et notamment des Nations Unies se renforçait en Somalie, ajoutant que de nombreuses ONG restaient actives en dépit de conditions très difficiles. Il a aussi rappelé qu’une grande partie du nord-ouest du pays ainsi que le Somaliland connaissent la paix et que la situation politique s’y améliore. D’autres activités humanitaires importantes sont menées au Puntland afin de répondre aux besoins des déplacés. Néanmoins, l’activité des groupes armés a eu un impact dans d’autres zones et un certain nombre d’ONG ont quitté le pays, a-t-il tempéré.
Il existe toutefois des programmes humanitaires dans l’ensemble de la Somalie, y compris dans les zones dépendant du Gouvernement fédéral de transition ou dans celles contrôlées par les milices islamistes Al-Shabaab, a poursuivi M. Bowden. Ces programmes sont le plus souvent relayés sur le terrain par du personnel national, a-t-il expliqué.
Une restriction vient de ce que des groupes comme Al-Shabaab ne laissent pas passer toutes les formes d’aide, a expliqué M. Bowden. Alors que l’assistance médicale ou la distribution d’eau sont acceptées partout, Al-Shabaab refuse actuellement par principe l’aide alimentaire au motif que les dernières récoltes ont été bonnes et que ce type d’assistance risquerait de perturber le marché local. Or, a ajouté M. Bowden, une telle situation peut changer. Avant cette dernière amélioration, la Somalie avait connu cinq années de sécheresse qui avaient considérablement appauvri la population rurale. En plus, le cyclone « El Niño » garantit pratiquement une sécheresse intense en 2011, a-t-il expliqué.
M. Bowden et Mme Gbeho n’ont pu confirmer la signature d’un mémorandum entre l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et les milices Al-Shabaab sur la fourniture d’une assistance alimentaire, mais M. Bowden a précisé que « quiconque est en position d’obtenir des facilités d’accès » se devait d’agir.
À l’instar de Mme Gbeho, il a affirmé que la politique des Nations Unies était de refuser tout paiement à des groupes armés pour obtenir le passage de l’aide humanitaire. M. Bowden a rappelé que les Nations Unies travaillent dans le cadre de la résolution 1916 (2010) du Conseil de sécurité et de ses résolutions précédentes sur la Somalie, qui interdisent le transfert de fonds, d’avoirs financiers ou de ressources économiques aux groupes ou entités identifiées par le Comité des sanctions.
Sans pouvoir exclure l’idée qu’il y ait quelques cas, Mme Gbeho a estimé que la position de l’ONU était aussi celle de l’ensemble de la communauté humanitaire, avant que M. Bowden n’affirme que la politique consistant à faire appel à des sociétés privées de sécurité semblait en recul à Mogadiscio.
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