En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse à l’occasion du lancement du Rapport sur la sécurité humaine 2009/2010

02/12/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU LANCEMENT

DU RAPPORT SUR LA SÉCURITÉ HUMAINE 2009/2010


M. Andrew Mack, Directeur du « Projet Rapport sur la sécurité humaine » de l’Université Simon Fraser, a présenté, ce matin, le Rapport sur la sécurité humaine 2009/2010. 


Au cours d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, à New York, M. Mack a souligné que, comme les éditions précédentes, le nouveau rapport confirmait une baisse « spectaculaire » du nombre de conflits dans le monde depuis la fin de la guerre froide.  « En revanche, si l’on regarde nos découvertes à court terme, en nous concentrant sur les deux ou trois dernières années, on remarque que les conflits actuels, qui n’opposent pas des gouvernements, mais des communautés, paraissent hors de contrôle », a-t-il ajouté.  M. Mack a fait remonter à 2003 cette dernière tendance, en notant que « les conflits intercommunautaires font toutefois nettement moins de morts que les guerres qui mettaient aux prises des nations ». 


« Quatre des conflits en cours les plus mortels -en Iraq, en Afghanistan, au Pakistan et en Somalie– impliquent des insurgés islamistes », a-t-il ensuite précisé, ajoutant que dans tous ces pays, l’appui politique à ces groupes a diminué et que « les populations musulmanes rejettent cet activisme, car il fait justement un nombre considérable de victimes parmi les civils ». 


Andrew Mack s’est ensuite attardé sur ce qu’il a qualifié de « causes de la paix au XXIème siècle ».  « L’on scrute d’habitude les causes de la guerre, mais les études sur lesquelles nous basons nos rapports nous invitent plutôt à réfléchir aux causes qui ont permis une telle baisse des conflits depuis 50 ans et, surtout, une diminution de l’ordre de 78%, depuis 1988, du nombre de conflits faisant plus de 1 000 morts par an », a-t-il argumenté.  Il a ainsi évoqué la fin de la guerre froide et des sources de conflits concomitantes, la « disparition » du colonialisme, l’augmentation du nombre de démocraties de par le monde –« 90 pays à l’heure actuelle »–, l’interdépendance économique, et la hausse moyenne des revenus toutes régions confondues. 


« Aujourd’hui les pays n’envahissent plus d’autres pays pour accéder de force à leurs ressources; ils préfèrent instaurer des relations commerciales », a-t-il encore dit, notant que seule la légitime défense peut aujourd’hui déclencher des hostilités directes entre deux États Membres.  M. Mack a également expliqué la baisse du nombre de morts dans des conflits par l’accroissement exponentiel de l’aide humanitaire et d’opérations de maintien de la paix (OMP).  Sur ce dernier point, il a notamment indiqué qu’entre 1988 et 2007, le nombre de pays contributeurs de troupes au déroulement de ce genre d’opérations était passé de 35 à 114. 


M. Mack a, par ailleurs, souligné que « les guerres civiles les plus difficiles à résoudre se développent logiquement, par rapport à ce nous avons dit, dans les régions les plus pauvres du globe ».  « Là où le développement économique est le plus lent et le plus faible, le risque d’éclatement de conflits internes durables est le plus élevé », a-t-il relevé. 


Andrew Mack a poursuivi son intervention en faisant remarquer que, depuis les années 80, les insurrections ont tendance à échouer, grâce aux coalitions politiques et aux efforts de médiation menés sous l’égide de l’ONU par le biais des groupes d’amis et de l’action des Secrétaires généraux de l’Organisation.  « Parallèlement, les conflits persistants, comme ceux de la République démocratique du Congo (RDC), du Pakistan et de l’Afghanistan, qui n’impliquent pas de gouvernements, paraissent les plus difficiles à régler.  Au Pakistan, en Iraq et en Afghanistan, la détermination des insurgés et les soutiens sur lesquels ils s’appuient peuvent s’expliquer par la perception qui existe au sein des populations que leur pays est occupé », a considéré M. Mack. 


Répondant aux questions de journalistes, il a justifié l’absence du Mexique dans le Rapport par le fait que « la violence terrible qui s’exerce dans ce pays n’est pas politique, mais est plutôt le fruit du crime organisé ».  Concernant d’autre part la non-mention de Chypre dans le document, M. Mack a expliqué que les conflits « gelés » où les affrontements ont cessé, n’étaient pas répertoriés, « même si nous sommes conscients de la persistance de certaines crises et des risques de violence que cela représente ».  « Dans la prochaine édition du rapport, les tensions entre les deux Corées devraient être au programme, compte tenu des récents affrontements entre ces pays », a-t-il enfin annoncé. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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