Conférence de presse sur le Rapport sur le développement humain 2010
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2010
Il y a eu des progrès significatifs en matière de développement humain depuis les années 70, dans la majorité des pays, les plus pauvres ayant affiché les gains le plus rapidement, a expliqué cet après-midi Mme Jeni Klugman, Directrice du Bureau du rapport sur le développement humain au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui est l’auteur principal du Rapport sur le développement humain 2010. Mais il y a une exception à ces progrès en ce qui concerne les revenus, a-t-elle dit.
Mme Klugman et M. Amartya Sen, économiste indien, prix Nobel d’économie, qui avait été l’un des contributeurs essentiels au premier Rapport sur le développement humain et à la conception de l’Indice de développement humain, ont répondu aux questions des journalistes au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU.
Ils avaient auparavant, comme Mme Klugman l’a souligné, participé au lancement, ce matin, de l’édition vingtième anniversaire du Rapport sur le développement humain, intitulé « La vraie richesse des nations: Les chemins du développement humain », auquel assistait le Secrétaire général de l’ONU, M Ban Ki-moon, et l’Administratrice du PNUD, Mme Helen Clark.
Les données qui entrent dans le calcul de l’Indice sont révisées chaque année, a expliqué Mme Klugman, ce qui rend difficile de comparer les chiffres d’un rapport à l’autre. La révision pour l’Indice 2010 a porté notamment sur l’utilisation de la durée moyenne de scolarisation dans la composante éducation du développement humain. Au lieu de se référer au niveau d’alphabétisation, on évalue plutôt l’utilisation par les adultes de l’enseignement à l’école. Mme Klugman a rappelé que beaucoup de pays se rapprochent de la scolarisation primaire universelle, ce qui rend la mesure de cette scolarisation moins parlante.
Pour ce qui est de la mesure des revenus, qui est l’une des trois composantes de l’Indice avec l’éducation et la santé, on est passé du Produit intérieur brut (PIB) au Revenu National Brut (RNB), ce qui permet de prendre en compte les transferts monétaires venant de l’étranger ainsi que l’aide étrangère, a expliqué Mme Klugman.
L’objectif de ces modifications était de s’assurer que l’Indice conserve sa pertinence, y compris pour les pays qui se situent au premier rang du développement humain.
Interrogée sur le cas de la Chine qui, malgré sa croissance spectaculaire, progresse lentement en ce qui concerne les autres critères de développement humain, Mme Jeni Klugman a expliqué que c’était surtout les revenus qui augmentaient dans ce pays pendant que les autres domaines n’enregistraient que des progrès lents. M Amartya Sen a précisé cependant que la Chine avait progressé sur de nombreux fronts. La différence de mortalité entre les sexes a baissé de façon significative depuis 1990 et les femmes y vivent plus longtemps que les hommes. S’il y a eu moins de mortalité due à la discrimination sexuelle à la naissance, il y a eu cependant de nombreux avortements de fétus de filles. C’est aussi ce qui se passe dans le nord et l’ouest de l’Inde, a indiqué M. Sen.
Parmi les pays qui ont progressé le plus au cours des cinq dernières années figurent par exemple l’Azerbaïdjan, l’Iran, le Timor-Leste, et aussi le Myanmar, a observé un correspondant lisant le rapport, avant d’interroger les intervenants sur la fiabilité des données fournies par les gouvernements de façon générale. L’Indice de développement humain n’est cependant pas une mesure complète du développement, car il prend seulement en compte les trois dimensions: revenu, éducation et santé.
Mme Klugman a aussi expliqué qu’il avait été envisagé sérieusement d’inclure dans l’Indice des critères tels que les droits de l’homme, l’égalité et la responsabilité environnementales. Il est cependant important de conserver la simplicité de l’Indice, a-t-elle dit, ce qui, avec sa transparence, a fait son succès.
Plus on intègre de variables dans un indice, moins il éclaire sur ses composantes, a ajouté M. Sen. On peut toujours utiliser l’Indice avec des informations complémentaires, a-t-il suggéré.
Enfin, pour expliquer le 26e rang du Royaume-Uni en 2010, Mme Klugman a relevé qu’il y avait encore des inégalités dans ce pays et que le nouveau calcul de la composante éducation expliquait ce recul.
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