Conférence de presse du nouveau Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), M. Joan Clos
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
C ONFÉRENCE DE PRESSE DU NOUVEAU DIRECTEUR EXÉCUTIF DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT), M. JOAN CLOS
« L’habitat représente l’un des grands défis du XXIe siècle », a déclaré M. Joan Clos, le nouveau Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat). La croissance de la population urbaine, l’augmentation du nombre de bidonvilles, la multiplication des villes dans les pays en développement, l’exode rural et les changements climatiques sont des questions essentielles auxquelles il faut répondre, a-t-il estimé.
M. Clos, qui a pris ses fonctions à ONU-Habitat le 18 octobre dernier, a présenté hier deux rapports devant la Deuxième Commission (chargée des questions économiques et financières). Le premier rapport* préconise notamment d’accorder davantage d’autonomie et de moyens à ONU-Habitat. Il est aussi question de la tenue d’une troisième conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable en 2016. Le second rapport** évoque l’importance des villes pour le développement durable, en contribuant à atténuer les effets des changements climatiques et s’adapter à ces changements.
« J’arrive à ONU-Habitat avec une volonté de continuité, tout en proposant un certain nombre de changements afin d’assurer une plus grande efficacité de cette institution », a déclaré le nouveau Directeur exécutif. Il a marqué sa volonté de travailler avec tous les partenaires d’ONU-Habitat, la communauté internationale, les gouvernements, les autorités locales, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les communautés.
« ONU-Habitat va poursuivre les activités principales définies par son mandat, comme la promotion d’une urbanisation durable, la prévention des bidonvilles et la gestion efficace des terres et du logement », a déclaré M. Clos. Parallèlement, « d’autres axes doivent être poursuivis », a-t-il dit, citant notamment l’amélioration de l’accès à l’eau potable et l’assainissement, la promotion du financement efficace et durable des villes, le renforcement de l’égalité entre les sexes, ainsi que la promotion des partenariats.
« Si ONU-Habitat veut continuer à être pertinente au niveau international, il doit répondre aux nouveaux défis urbains », a souligné le Directeur exécutif. Parmi les principales priorités figurent la promotion d’un nouveau rôle pour la planification urbaine dans le développement de villes durables, l’adaptation des villes pour faire face aux changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre grâce à une politique énergétique adaptée et à une mobilité raisonnée, le développement de plans face aux catastrophes naturelles, ainsi que le renforcement du rôle des autorités locales en se concentrant sur les finances municipales.
Au cours de cette conférence de presse, le Directeur exécutif a rappelé que plus de la moitié de la population mondiale vit déjà en milieu urbain. Selon les prévisions, ce taux va augmenter à 70% en 2050. Face à ces prévisions, il faut redoubler d’efforts pour « garantir des villes socialement et écologiquement durables », a-t-il estimé.
M. Clos a souligné que l’engagement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) visant à améliorer la vie d’au moins 100 millions d’habitants des bidonvilles d’ici à 2020 a déjà dépassé ce nombre. Il a cependant fait remarquer que près de 830 millions de personnes vivent encore aujourd’hui dans des bidonvilles. Les projections montrent une augmentation de 60 millions du nombre d’habitants des bidonvilles d’ici à 2020. Dans ce contexte, il a averti qu’ONU-Habitat possède un « rôle de pivot » dans la réalisation des OMD.
L’augmentation de la population urbaine doit être liée avec l’exode rural, en particulier dans les pays en développement et dans les pays émergents, a fait remarquer le Directeur exécutif. Alors qu’au XIXe siècle et pendant une partie du XXe siècle, l’exode rural était provoqué par l’industrialisation, il résulte aujourd’hui d’un « processus différent ». La population rurale se concentre dans les villes, sans espoir de trouver un travail et sans garantie de survie économique, a-t-il ajouté.
S’agissant des changements climatiques, le Directeur exécutif a parlé d’un « danger » pouvant provoquer des ravages partout dans le monde. Le nombre de catastrophes naturelles va se multiplier dans les années à venir. Les populations des villes, en particulier dans les pays pauvres, sont les plus vulnérables. Dans ce contexte, « la gestion environnementale des villes est essentielle pour l’avenir de notre planète », a-t-il insisté.
Répondant à la question d’un journaliste au sujet de son ancien mandat de maire de la ville de Barcelone, M. Clos a indiqué qu’il souhaitait utiliser son expérience dans ses nouvelles fonctions au sein d’ONU-Habitat. « À l’époque, nous avions lancé un processus de transformation de la ville pour répondre à des crises majeures », a-t-il expliqué. Dans les années 1980, Barcelone connaissait un taux de chômage de plus de 20%, une situation économique préoccupante et un taux d’insécurité élevé. C’est en pensant à une « politique globale de la ville », notamment grâce aux Jeux olympiques, que la ville s’est engagée de nouveau dans un « cercle vertueux de prospérité ».
« Comme l’exemple de Barcelone le montre bien, les problèmes locaux peuvent être résolus par des solutions locales », a estimé le Directeur exécutif. Face aux défis actuels, « il faut aller au-delà d’un simple plan urbain. C’est un plan stratégique globale de la ville qui est indispensable », a-t-il souligné.
** A/65/316
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel