Conférence de presse du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU MYANMAR
« Les conditions pour des élections crédibles au Myanmar ne sont pas entièrement réunies dans les circonstances actuelles », a déclaré M. Tomás Ojea Quintana, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar. Fixées au 7 novembre prochain, ces élections devraient intervenir une semaine avant la libération espérée du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi.
Au cours d’une conférence de presse donnée, aujourd’hui, au Siège de l’ONU à New York, M. Quintana a estimé que le processus électoral n’est pas inclusif. Les prisonniers d’opinion n’ont pas été autorisés à participer au scrutin et un certain nombre de partis ethniques et de candidats ont été exclus du processus, a-t-il expliqué.
Le Rapporteur spécial a appelé à la libération des prisonniers d’opinion, dont Aung San Suu Kyi, en marquant sa déception face aux préparatifs du processus électoral. Il a cité comme exemple la restriction des libertés d’expression, de rassemblement et d’association, notamment avec la mise en œuvre des lois électorales.
Les conditions d’inscription des partis et des candidats, dont le coût élevé, et le temps imparti aux partis politiques représentent des obstacles pour les acteurs qui n’ont pas l’assentiment du Gouvernement, a-t-il constaté.
« Le potentiel de ces élections à apporter un changement significatif et une amélioration de la situation des droits de l’homme reste incertain », a tranché le Rapporteur spécial.
M. Quintana a estimé que les questions de justice et de reddition de comptes sont des facteurs clefs dans cette période de transition, car la réconciliation nationale implique la fin de l’impunité, a-t-il insisté.
Dans son rapport sur la situation des droits de l’homme au Myanmar*, présenté le 20 octobre à la Troisième Commission chargées des questions sociales, humanitaires et culturelles, M. Quintana a rappelé que le Gouvernement du Myanmar a décidé d’organiser les premières élections depuis 20 ans et après plus de 40 ans de régime militaire.
Cette période a été marquée par une détérioration de la situation des droits de l’homme et du développement économique, a-t-il constaté.
Le rapport précise également que les violations des droits de l’homme au Myanmar « pourraient constituer » des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre selon le Statut de la Cour pénale internationale.
Dans le rapport, il est aussi question de la mort de 144 prisonniers d’opinion depuis 1988, du manque de soins médicaux aux prisonniers d’opinion, de la destruction forcée de 3 000 villages et des 110 000 personnes cachées par peur d’être tuées par les militaires.
M. Quintana s’est rendu trois fois au Myanmar depuis sa nomination en mai 2008. Au cours de ses missions, il a rencontré des prisonniers de conscience dans des lieux de détention, des responsables de haut niveau et des représentants de partis politiques.
En juin 2010, les autorités du Myanmar lui ont refusé une quatrième visite, arguant des préparatifs des élections. Le Rapporteur a néanmoins mené, en août dernier, une mission dans la région, plus précisément en Thaïlande et en Indonésie.
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