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Conférence de presse

Conférence de presse de Zou Xiaoqiau, Vice-Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes

12/10/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE ZOU XIAOQIAU, VICE-PRÉSIDENTE DU COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION

DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES


« En dépit de progrès dans la réalisation des droits des femmes à travers le monde, des défis demeurent, en particulier s’agissant des violences sexuelles perpétrées contre elles », a déclaré ce matin, en conférence de presse, Mme Zou Xiaoqiau, la Vice-Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) qui, hier a fait une déclaration à la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale (Troisième Commission).


Mme Zou a fait état ce matin de statistiques particulièrement dérangeantes: au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, victime de violences physiques, contrainte à des relations sexuelles contre son gré ou abusée d’une manière ou d’une autre, généralement par son conjoint ou par un membre de sa famille.  Ces statistiques sont établies par un nouveau rapport publié par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).


Les femmes continuent aussi d’être victimes de viols ou sujettes à diverses formes de violences sexuelles perpétrées en toute impunité.  Femmes et filles sont par ailleurs toujours victimes de traite humaine à des fins d’exploitation sexuelle, deux millions de fillettes âgées de 5 à 15 ans étant chaque année forcées dans les circuits de l’industrie du sexe.


Les justifications à la violence exercée contre les femmes reflètent une vision déformée et archaïque des rôles et des responsabilités qui incombent aux femmes et aux hommes, respectivement, a expliqué la Vice-Présidente du CEDAW.  De nombreuses formes de violences contre les femmes sont banalisées parce que soit leur famille, soit la communauté à laquelle elles appartiennent exercent sur elles une pression liée à la préservation de la virginité ou de la chasteté.  Ainsi, les « crimes d’honneur » provoquent chaque année la mort de milliers de femmes, a précisé Mme Zou Xiaoqiau.


Unique instrument international relatif aux droits de la femme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 1979 et est entrée en vigueur le 3 septembre 1981.  La CEDAW compte actuellement 186 États parties, tandis que 99 États ont adhéré à son Protocole facultatif.


Les 186 États qui sont parties à la CEDAW ont l’obligation de présenter, tous les quatre ans, aux 23 experts du Comité, un rapport national qui passe en revue les efforts et initiatives pris par l’État pour assurer l’égalité entre les hommes et les femmes, garantir la jouissance des droits de ces dernières, et mettre fin à la discrimination dont elles peuvent être victimes dans tous les domaines, qu’il s’agisse de leur participation à la vie politique et publique, de leur accès à l’emploi, aux soins de santé, à l’éducation; de leur égalité devant la loi, ou encore, de leur participation au développement économique et social.


Mais, comme l’a reconnu la Vice-Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, en réponse à une question posée par un correspondant de presse, il n’existe aucun moyen pour le Comité de contraindre un État partie à soumettre son rapport périodique dans les délais impartis, ni à mettre en œuvre les recommandations que lui fait le Comité à l’issue de l’examen de ce même rapport.  « La ratification ne signifie pas la cessation immédiate des violences ou de la discrimination à l’encontre des femmes.  C’est plutôt le début d’un processus qui doit conduire l’État concerné à élargir l’accès à l’égalité en faveur des femmes », a ajouté Mme Zou.


Au nombre des six États non parties à la Convention, figurent les États-Unis, la République islamique d’Iran et le Soudan.  Si une femme, ou un regroupement de femmes issues d’un pays n’ayant pas ratifié la Convention, et surtout son Protocole facultatif, souhaitent présenter des plaintes et des doléances au Comité, celles-ci ne seront pas considérées comme recevables par celui-ci, a dit avec regret la Présidente en répondant à une journaliste.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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