En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3978

ONU-Femmes: les États Membres expriment leurs attentes

12/10/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3978
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

10e et 11e séances - matin et après-midi


ONU-FEMMES: LES ÉTATS MEMBRES EXPRIMENT LEURS ATTENTES


De nombreuses délégations décrivent les progrès réalisés dans leurs pays en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes


Au deuxième jour du débat général de la Troisième Commission sur la promotion de la femme et la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, la quarantaine de pays qui se sont aujourd’hui exprimés ont dit d’une même voix leur espoir en l’ONU-Femmes, cette entité composite sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes créée en juillet dernier par l’Assemblée générale. 


«  2010 devrait entrer dans les annales avec la création de l’ONU-Femmes », s’est exclamée la déléguée de la Norvège; un fait « historique », souligné avec force par nombre de ses homologues.  L’Argentine, le Pakistan et les États-Unis, pays parmi les candidats au Conseil d’administration de la nouvelle entité, ont également expliqué ce qu’ils en attendaient.


Pour les États-Unis, l’ONU-Femmes, que dirigera l’ancienne Présidente du Chili Michelle Bachelet devra dépasser les obstacles bureaucratiques de l’ONU pour « s’attaquer aux véritables problèmes ».  Aux yeux du Pakistan, elle devrait permettre une plus grande autonomisation des femmes.


La Fédération de Russie a, elle, proposé que l’élection du Conseil d’administration, qui fonctionnera en tant qu’organe directeur de l’entité, ait lieu tous les trois ans, et que des concertations soient effectuées entre les États Membres sur les modalités du scrutin.    


Le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie (CANZ) ont souhaité de leur côté un Conseil d’administration « solide et accompli », représentatif de toutes les régions du monde, y compris du Pacifique.


Par ailleurs, la création, il y a quelques jours, par le Conseil des droits de l’homme, d’un Groupe de travail sur la question de la discrimination à l'égard des femmes dans la législation et dans la pratique a été saluée.


Ce Groupe de travail, établi le 1er octobre 2010 par le Conseil des droits de l’homme au cours de sa quinzième session ordinaire, sera chargé de recenser, de promouvoir et d’échanger des vues sur les meilleures pratiques ayant trait à l’élimination des lois établissant une discrimination à l’égard des femmes.


Au cours du débat, de nombreux pays ont fourni un aperçu sur les progrès accomplis et les défis qui subsistent dans la voie vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, à la lumière des activités de mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et des décisions issues de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale en particulier.


Ainsi en Malaisie, 97% des filles bénéficient d’une éducation primaire et le taux d’alphabétisation des femmes a atteint 89%, alors qu’une équipe spéciale a été mise en place pour s’attaquer à la féminisation du VIH/sida.


Le Pakistan, de son côté, a rappelé qu’il était devenu le tout premier État du monde musulman à avoir porté une femme à la tête de son Gouvernement, et qu’il a été le premier d’Asie du Sud qui a connu une femme Présidente de l’Assemblée nationale.


Au Kazakhstan, les entités étatiques, la société civile et les organisations internationales coopèrent grâce à la Commission de la condition de la femme et à la politique démographique, tandis qu’en Libye, une loi de 1999 sur le mariage et le divorce stipule qu’un homme marié n’a pas le droit de prendre une deuxième femme, à moins d’obtenir le consentement écrit de sa première femme. 


À l’instar d’autres pays arabes, la Jamahiriya arabe libyenne a déploré la situation des femmes palestiniennes et sous occupation étrangère.


Évoquant le dixième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, plusieurs délégations ont insisté sur la place centrale de l’égalité des femmes et des hommes dans les efforts de maintien et de promotion de la paix et de la sécurité et sur l’élimination de la violence, y compris sexuelle, dans les situations de conflit armé.


À cet égard, le Viet Nam a invité au renforcement de la coordination entre l’ONU-Femmes et toutes les missions politiques, de maintien et de consolidation de la paix des Nations Unies.


Le noyau de la famille comme fondation de la société a été également mis en exergue par le Qatar, Bahreïn et la République islamique d’Iran.  


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a également entendu la présentation par le Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la Mongolie et les Philippines, de cinq projets de résolution sur le développement social.


La Commission continuera ses travaux demain à 10 heures.  Elle achèvera son débat général sur la promotion de la femme et débutera l’examen de la promotion et la protection des enfants.


DÉVELOPPEMENT SOCIAL

a) Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale

b) Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille


c) Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement


d) Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous


PROMOTION DE LA FEMME (A/65/336)


a) Promotion de la femme (A/65/38, A/65/208, A/65/209, A/65/268, A/65/218, A/65/334 et A/65/354–S/2010/466)


b) Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/65/204 et A/C.3/65/L.7)


Suite du débat général


Mme HOANG TI THANH NGA (Viet Nam) a jugé importante la période de transition pour faire de l’ONU-Femmes une entité plus forte et plus unie, capable de guider le système des Nations Unies et les États Membres dans les questions relatives aux femmes.  Dans les situations de conflit et d’après-conflit en particulier, la coordination doit être renforcée entre l’ONU-Femmes et toutes les missions politiques, de maintien et de consolidation de la paix des Nations Unies.


Les Nations Unies et les États Membres devraient prendre des mesures plus concrètes pour promouvoir l’autonomisation des femmes, sur les plans politique, institutionnel, économique et financier, a poursuivi Mme HOANG, en mettant l’accent sur les femmes pauvres et des milieux ruraux.  « Les femmes ne devraient pas être regardées comme des victimes mais plutôt comme des agents du changement », a-t-elle dit.  L’amélioration de la participation des femmes a toujours fait partie des priorités des politiques de développement du Viet Nam.  Il y a aujourd’hui 25,76% de femmes à l’Assemblée nationale et 46,8% à tous les niveaux de l’éducation.  Le Gouvernement a établi des objectifs et des indicateurs spécifiques dans son Plan national d’action pour la promotion des femmes.


Mme ABDULMALEKI(République islamiste d’Iran) a fait valoir que la promotion du statut des femmes iraniennes dans la société avait fait des progrès significatifs ces dernières années, grâce aux politiques et programmes nationaux stratégiques sur le développement économique, social et culturel.  Les dernières statistiques indiquent une croissance de 14,53% dans l’emploi des femmes et un taux d’alphabétisation de 80,34%.  Pas moins de 30% des professeurs d’université et 40% des médecins spécialistes sont également des femmes.  Dans le domaine politique, le nombre de femmes ministres a augmenté et il y a 528 femmes juges.


La Charte pour les droits et les responsabilités des femmes, basée sur les trois piliers que sont la spiritualité, la justice et la sécurité, a été codifiée dans le cadre de la religion et des principes nationaux, a poursuivi la représentante.  En raison de l’importance que l’Iran attache à la dignité humaine, une loi a été adoptée en 2004 pour combattre la traite des personnes, notamment des femmes et des filles, et punir la prostitution, l’esclavage ou les mariages forcés.  La déléguée a souligné que l’Iran appuyait l’autonomisation des femmes dans le cadre de la famille qui constitue l’unité de base de la société. 


MmeBelÉn Sapag Muñoz de la Peña (Chili), soutenant la position du Groupe de Rio et du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicitée de la mise en place de l’ONU-Femmes.  Elle a insisté sur l’intégration de l’égalité des sexes dans les politiques et les programmes des Nations Unies.  La représentante du Chili a remercié le Secrétaire Général d’avoir soutenu les efforts pour éliminer la fistule obstétricale, soulignant qu’il s’agissait d’une priorité dans les programmes de santé des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a aussi rappelé l’importance d’intensifier les efforts pour éradiquer toutes les formes de violences à l’égard des femmes.  Les violences contre les femmes dans les situations de conflit constituent une priorité, a-t-elle ajouté.  Évoquant la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, elle a insisté sur la place centrale de l’égalité des femmes et des hommes dans les efforts de maintien et de promotion de la paix et de la sécurité. 


La représentante a également demandé d’intensifier les efforts contre le trafic de femmes, notamment dans le cadre du Protocole de Palerme, soulignant que le Chili avait pris des mesures dans ce domaine.  Mme de la Peña a déclaré que le Gouvernement du Président Sebastián Piñera avait placé l’autonomisation économique des femmes au cœur de son programme politique pour la période 2010-2014, facilitant l’équilibre entre famille et travail pour les hommes et les femmes.  Elle a rappelé les initiatives mises en avant au Chili, dont des mesures d’urgence et de reconstruction nationale pour les femmes, ainsi que des mesures sectorielles pour renforcer la famille comme fondation de la société, a-t-elle ajouté.


Mme CAROL FULP (États-Unis) a affirmé que la création de l’ONU-Femmes représentait un jalon de plus dans la réforme du système des Nations Unies en contribuant à l’amélioration du sort des femmes, des hommes, des garçons et des filles.  En tant qu’ancienne Ministre de la défense et chef d’État du Chili, Mme Michelle Bachelet a les connaissances et l’expérience souhaitées pour s’acquitter de sa tâche à la tête de l’entité, a-t-elle dit.  Les États-Unis sont prêts à travailler avec elle et avec son équipe de gestion, a-t-elle ajouté, en espérant que cette équipe dépasserait la bureaucratie de l’ONU pour s’attaquer aux véritables problèmes.  


La représentante a souligné qu’en 2010, son pays avait, par ailleurs, contribué à hauteur de 5,985 millions de dollars au Fonds de développement des Nations Unies pour la femme(UNIFEM), ce qui, a-t-elle dit, en fait un contributeur majeur.  Elle a assuré que les États-Unis coopéreraient au mieux avec l’ONU-Femmes au sein de son Conseil d’administration.  Les Nations Unies, grâce au leadership de l’entité ONU-Femmes, devront faire de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes une priorité, a-t-elle encore affirmé.  Il a été démontré, selon elle, qu’une plus forte participation des femmes dans les Parlements était associée à moins de corruption et que, si l’on accordait aux femmes leurs droits et de meilleures chances de développement, toute la société en bénéficierait.  La lutte contre les maladies et l’ignorance fait aussi partie des moyens d’œuvrer à la paix. 


Mme AZUSA SHINOHARA (Japon) a déclaré que son pays poursuivait activement ses efforts visant à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes sur la base des instruments internationaux, y compris la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.  Le Japon se félicite de la création de l’ONU-Femmes pour simplifier la démarche sexospécifique dans tous les secteurs d’activités des Nations Unies.  Lors du dernier Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement, le Premier Ministre japonais a annoncé de nouvelles politiques en matière de santé et d’éducation, englobées dans « l’engagement Kan ».  À travers le projet sur la santé maternelle et infantile, intitulé « EMBRACE » (« Ensure Mothers and Babies Regular Access to Care »), le Japon et ses partenaires de la communauté internationale espèrent sauver les vies de 680 000 mères, a expliqué Mme Shinohara. 


À l’approche du dixième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, la représentante a espéré qu’un ensemble exhaustif d’indicateurs sera bientôt adopté.  La participation des femmes dans la prévention des conflits, leur résolution et la consolidation de la paix constituent l’une des priorités du Japon dans son assistance au développement dans les pays se relevant d’un conflit.  Le Japon appuie ainsi un projet, en partenariat avec l’ONU, pour aider les veuves du Sri Lanka à reconstruire leur vie.  Par ailleurs, le Japon a adopté en décembre 2009 un plan d’action pour combattre la traite des personnes et pour protéger et assister les victimes.  Cette année, le Japon préside l’Association de coopération économique Asie-Pacifique(APEC) et a déjà accueilli, à ce titre, trois réunions importantes sur la question de l’égalité des sexes.


Mme ALYA AHMED S. AL-THANI (Qatar) a déclaré que son pays s’était pleinement engagé dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing sur les femmes, conformément à la loi islamique.  Depuis la Conférence mondiale sur les femmes, un grand nombre de mesures ont été prises à l’échelle nationale, en vue du renforcement de l’égalité hommes-femmes et de la promotion des droits de tous les membres de la famille, a-t-elle dit.  Le cadre institutionnel chargé de la promotion et de la protection des femmes a également été réorganisé, à l’issue d’une réforme législative.  Toutes ces mesures ont fait que le nombre de femmes dans la population active au Qatar s’accroît. 


Parmi les autres projets en cours, la représentante a cité le projet d’emploi féminin à temps partiel et d’emploi à domicile pour concilier les responsabilités professionnelles et privées des femmes.  Ce projet a notamment été fait en coopération avec la compagnie nationale des télécommunications.  Des mesures pratiques ont aussi été prises pour lutter contre les abus contre les femmes et les enfants, notamment contre la violence familiale.  Un numéro de téléphone d’urgence a été créé dans ce contexte.  Dans le domaine de l’éducation, de nouvelles possibilités ont été offertes avec l’élargissement des matières enseignées et l’amélioration des méthodes d’enseignement, a précisé la déléguée, qui s’est par ailleurs félicitée de la création de l’entité ONU-Femmes.  


Mme SAMIRA A. ABUBAKAR (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné l’importance du droit des femmes à des soins de santé de base, à l’éducation et à la sécurité, notamment pour les femmes migrantes.  Elle s’est dite très préoccupée par le manque d’infrastructures de soins prénataux dans le monde.  En Libye, 98% des femmes ont eu accès à ces soins, ce qui a réduit considérablement le taux de mortalité maternelle et infantile.  Convaincue de l’importance du rôle des femmes, tel qu’accordé par la charia, le pays assure les droits des femmes dans tous les domaines, notamment la sécurité sociale, la retraite, le droit foncier, l’activité économique, les soins de santé et les congés payés.


La représentante a fait remarquer que la loi 10 de 1999 sur le mariage et le divorce stipule qu’un homme marié n’a pas le droit de prendre une deuxième femme, à moins d’obtenir le consentement écrit de sa première femme.  Par ailleurs, elle a déploré les violations des droits de femmes palestiniennes.  Elle a exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la situation des femmes en Afrique, car elles sont victimes de la propagation de maladies et de mauvaises conditions économiques.  La Jamahiriya arabe libyenne demande qu’il soit mis un terme à la violence contre les femmes dans les zones de conflit armé.  Enfin, le pays est membre du Groupe d’amis unis contre la traite des êtres humains, placé sous l’égide du Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.


Mme HYUNGHWA CHO (République de Corée) a réitéré son engagement concernant la mise en œuvre des décisions internationales relatives à la promotion de la femme.  Elle a souhaité que l’ONU-Femmes agisse dans la transparence et s’est dite disposée à contribuer à en faire une entité forte.  Le Secrétaire général a lancé en septembre la Stratégie mondiale sur la santé maternelle et infantile, a-t-elle rappelé, en assurant de l’appui de son pays en faveur de cette initiative.  La représentante a déploré le fait que les femmes occupent souvent des postes peu rémunérés, à risque et, n’ont pas accès au processus de prise de décision.


La déléguée a partagé l’expérience de son gouvernement sur l’autonomisation des femmes par l’intégration des besoins des femmes dans tous les plans nationaux, y compris d’éducation, d’emploi, culturels et relatifs au bien être social en général.  Il s’agit aussi de relever les défis auxquels se heurtent les femmes handicapées, les femmes rurales et les femmes âgées, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite donné la parole à une déléguée de la jeunesse, laquelle a indiqué que les jeunes avaient créé un centre de sensibilisation des jeunes à la parité hommes-femmes.  Des programmes d’éducation ont également été adoptés par des représentants de la jeunesse qui ont estimé que les pays devraient fournir davantage d’efforts en matière d’éducation des filles.  Les jeunes et adolescents peuvent jouer un rôle considérable dans l’avenir et pour le faire, ils doivent être formés et sensibilisés au jour le jour, a conclu la jeune coréenne.


M. MARGHOOB SALEEM BUTT(Pakistan) a indiqué que la mise en place de l’ONU-Femmes devrait permettre une plus grande autonomisation des femmes.  Dans cette perspective d’engagement pour la cause des femmes, le Pakistan s’est porté candidat au Conseil d’administration de l’ONU-Femmes.  En dépit des difficultés, a-t-il ajouté, son pays reste engagé dans son agenda relatif à l’autonomisation des femmes dans tous les secteurs de la vie.  Le représentant a rappelé que lorsque Benazir Bhutto fut désignée Premier Ministre, le Pakistan devint le tout premier État du monde musulman à avoir porté une femme à ce poste.  Dans la même veine, le Pakistan est le premier pays d’Asie du Sud qui a connu une femme Présidente de l’Assemblée nationale, a-t-il noté.  Il a souligné que même les Nations Unies avaient profité de l’expérience des Pakistanaises.  La Commission nationale sur le statut de la femme a été établie en l’an 2000 au Pakistan, a-t-il indiqué.  Il a aussi fait état de quelques initiatives de protection et d’autonomisation de la femme au Pakistan, comme le programme Benazir de soutien aux revenus qui offre un soutien financier aux femmes de familles démunies, ou encore ce programme qui a permis à 2 millions de femmes rurales d’apprendre à lire.


Le représentant a souligné qu’au vu du rapport relatif à l’application du Programme d’action de Beijing, 15 ans après son adoption, des avancées notoires avaient été relevées mais, des disparités demeurent entre les régions et entre les pays.  La crise économique récente a contribué à aggraver la pauvreté des femmes, a-t-il relevé.  Il a estimé qu’à cinq ans de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des efforts devaient être faits pour la prise en compte de l’aspect genre dans tous les OMD en vue d’assurer leur réalisation.  À ce propos, a-t-il souligné, la coopération internationale et un partenariat mondial sont d’une importance majeure car, a-t-il précisé, des ressources financières doivent être mobilisées pour assurer des progrès dans la prise en compte du genre.  Il a suggéré que les femmes qui souffrent des conséquences des conflits armés ne soient pas oubliées.  Il a estimé que l’autonomisation des femmes à travers le monde devrait conduire à un monde plus tolérant, plus juste et plus pacifique pour tous.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que dans le cadre de la politique d’autonomisation des femmes à travers le modèle du pouvoir citoyen, 23 maires femmes avaient été élues aux élections municipales de 2008 et 100 maires adjointes dans 153 municipalités.  Au Parlement, 19 députées et 15 suppléantes ont été élues.  D’autre part, au sein du pouvoir exécutif, les femmes occupent 45% des postes de décision, en particulier dans les domaines de la sécurité.  Dans le domaine de l’enseignement, l’éducation gratuite a été réinstaurée, ce qui a permis la scolarisation de 800 000 garçons et filles dans le système public, soit un taux de scolarisation de 94%.  Elle a précisé que le taux d’analphabétisme avait chuté de 35% à 3,3% grâce au programme « Oui je peux », en coopération avec Cuba.


Le Gouvernement a également mis en place un système de santé familiale et communautaire, qui a conduit à la réduction de la mortalité maternelle de 90 à 64 entre 2006 et 2009, et de la mortalité infantile des suites de maladies respiratoires aigues de 35 en 2006 à 23 en 2008.  D’autre part, le pays a garanti 734 traitements rétroviraux de personnes infectées par le virus d’immunodéficience acquise, dont 54 femmes enceintes.  Elle a également fait état de stratégies novatrices dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes dans la région, comme la création de commissariats de femmes et d’abris pour les victimes de la violence domestique.  Le Gouvernement s’active également pour favoriser le développement durable en dépit des conditions actuelles de crises mondiales par le biais, notamment, de la garantie du droit à la sécurité et à la souveraineté alimentaire.  La représentante a néanmoins déclaré qu’une nation qui était privée de son droit au développement était condamnée à vivre dans la pauvreté et dans le sous-développement et, quels que soient les efforts consentis, elle ne réussirait pas à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement fixés. 


Mme SOUMAYA BOUHAMIDI (Maroc) a particulièrement apprécié la méthodologie suivie dans l’élaboration du rapport sur l’intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  Elle a estimé que la compilation qui y est faite de bonnes pratiques des États, constitue un guide utile des actions à mener, aussi bien dans le volet normatif qu’institutionnel et dont l’efficacité demeure toujours liée à la volonté politique et à la qualité du partenariat entre pouvoirs publics et société civile.  Elle a rappelé que son pays a appuyé, dès son lancement, la création de l’ONU-Femmes et s’est réjouie que ce poste ait été confié à Michelle Bachelet, connue pour son engagement en faveur de la promotion du genre et de l’égalité des sexes.


Passant à la problématique de la consolidation de la paix et la reconstruction nationale, elle a souligné la nécessité d’associer les femmes aux efforts visant la pacification des rapports sociaux au lendemain de la conclusion des accords de paix.  Au plan national, elle a affirmé que la promotion du rôle de la femme dans les différents secteurs a constitué le principal vecteur de l’action gouvernementale où la protection des droits de la femme est au cœur du projet de société démocratique et moderniste puisant dans les valeurs de la religion islamique et dans les valeurs universelles.  Elle a signalé en particulier le lancement, le 30 mai 2008, du Programme multisectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre, par l’autonomisation des femmes et des filles.  Les interventions prévues dans ce cadre vont de la sensibilisation à l’affinement des données, en passant par l’offre de services, la prise en charge des victimes et les réformes législatives.  Inscrit dans le cadre de la réalisation des OMD, ce Programme vise à réduire l’extrême pauvreté, à promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes et à réduire, de moitié, la violence à leur égard.


Mme Catherine M. Murphy, qui s’exprimait au nom de Mgr CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a espéré que l’ONU-Femmes offrirait une aide réelle à tous les États pour améliorer le sort des femmes et des mères partout dans le monde.  Elle a condamné la violence à l’égard des femmes et préconisé un accès complet et efficace à la justice.  Il faut, a-t-elle dit, tendre la main aux femmes dans le besoin: mères immigrées, femmes rurales, autochtones, handicapées appartenant à des minorités religieuses ou ethniques. 


Le Saint-Siège reconnaît l’importance de sensibiliser l’opinion au problème grave de la traite dont femmes et enfants sont les plus grandes victimes.  La traite aux fins d’exploitation sexuelle répondant à des lois d’offre et de demande dans différents pays, la législation criminelle concernant la traite doit être renforcée à tous les niveaux.  « La personne humaine ne peut être victime de traite », a-t-elle insisté.  L’obstacle principal entre la victime et les instances de répression est que les trafiquants menacent la famille des victimes, a-t-elle dit, soulignant la nécessité d’appliquer des programmes de protection des victimes et des familles.  Le Saint-Siège propose une « démarche compatissante du moment de la conception jusqu’à la mort naturelle » et une approche centrée sur l’être humain.  La promotion véritable de la femme implique le respect de sa dignité, a-t-elle conclu.


Mme MARATEE NALITA ANDAMO (Thaïlande) a indiqué que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes figuraient en tête des priorités de son pays depuis les années 80.  Depuis 2005, la Thaïlande a atteint l’OMD nº3 relatif à l’élimination des disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire.  La Thaïlande cherche, en outre, à doubler la représentation politique des femmes, aux niveaux local et national.  La Thaïlande a contribué à la promotion des femmes au niveau régional, notamment avec l’établissement de la Commission sur la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) qui travaille pour la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Par ailleurs, la Thaïlande appuie pleinement l’initiative du Secrétaire général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », dans laquelle le Roi est personnellement engagé.


Sur le plan national, le pays a amendé son Code pénal pour criminaliser toutes les formes de violence sexuelle, y compris le viol conjugal.  La traite des personnes est également sévèrement réprimée, a ajouté Mme Andamo.  La Thaïlande a notamment signé le Processus de Bali sur le trafic des migrants, la traite des personnes et la criminalité transnationale qui y est associée.  Elle a accueilli, en partenariat avec la Nouvelle-Zélande, un atelier régional pour accroître la prise de conscience de ce problème.  Enfin, le pays reste engagé dans la réalisation de l’OMD nº5 quant à l’amélioration de la santé maternelle et estime qu’une meilleure planification familiale contribue à réduire le risque de transmission du VIH/sida.   


M. ASKAR ZHUMABAYEV (Kazakhstan) s’est dit persuadé que l’ONU-Femmes donnera un élan significatif à la promotion des intérêts des femmes et à leur autonomisation, conformément au troisième Objectif du Millénaire pour le développement.  Il a estimé qu’un conseil d’administration séparé faciliterait l’adoption, dans les délais, de mesures pour répondre plus efficacement aux défis urgents en matière d’égalité des sexes.


Le Kazakhstan a adopté des normes juridiques qui garantissent l’égalité et protègent les droits de tous ses citoyens, indépendamment de leur sexe, religion, race ou ethnicité.  La stratégie nationale pour l’égalité des sexes se fonde sur deux lois relatives l’une, à l’égalité des chances et l’autre, à la prévention de la violence domestique.  Les entités étatiques, la société civile et les organisations internationales coopèrent, grâce à la Commission de la condition de la femme et à la politique démographique, instituées par le Président du Kazakhstan, a poursuivi le représentant.


Le pays a fait des progrès depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire.  52% de femmes participent aujourd’hui à la vie économique, 18% d’entre elles sont membres du Parlement et 58% font partie de la force de travail dans les entités étatiques, dont 10,3% au niveau décisionnel.  Le Kazakhstan vise à atteindre 30% de représentation à ce niveau en 2016.


Mme JULIET NAMULIBIRABWA HAVELAND (Norvège) a affirmé que l’année 2010 devrait entrer dans l’histoire comme une année sans précédent pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles partout dans le monde avec la création de l’entité ONU-Femmes et la nomination de Mme Michelle Bachelet au poste de Secrétaire générale adjointe chargée de ces questions.  Elle a également énuméré les différents anniversaires qui seront marqués cette année, comme le quinzième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, et le dixième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que l’évaluation récente des Objectifs du Millénaire pour le développement.


La représentante a suggéré que l’ONU-Femmes joue un rôle de chef de file en garantissant, enfin, une mise en œuvre de toutes ces déclarations et résolutions.  Elle a surtout souhaité que l’ONU-Femmes améliore l’interaction entre le cadre normatif, les déclarations, les résolutions, les lois et les règles, d’un côté, et leur mise en œuvre et application sur le terrain, au niveau de terrain, de l’autre.  Mme Haveland a encouragé à examiner les causes à l’origine de l’inégalité, notamment culturelles, les stéréotypes patriarcaux, souvent à connotation religieuse.  Il faudrait une transformation des relations entre les hommes et les femmes et, pour ce faire, il s’agirait d’engager les hommes et les garçons en tant qu’alliés et agents du changement, a-t-elle affirmé.  Elle s’est félicitée de l’établissement par le Conseil des droits de l’homme d’un Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes dans la loi et en pratique, et a estimé qu’il importait que toutes les nations examinent leurs lois, règles et pratiques de sorte à identifier et à supprimer tous les effets discriminatoires à l’encontre des femmes, des enfants et des personnes handicapées.


M. ZAHID RASTAM (Malaisie) a regretté la persistance d’obstacles à la mise en œuvre des engagements pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le monde.  Heureusement, les questions relatives aux femmes ne sont plus isolées et font partie intégrante des programmes nationaux.  « La parité n’est pas un but en soi mais un moyen d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement », a-t-il dit.  Rappelant que la Malaisie avait présidé le Conseil économique et social cette année, M. Rastam a salué la Déclaration ministérielle adoptée par l’ECOSOC comme un « texte fort », orienté vers l’action concrète.


Le représentant a illustré les progrès réalisés en Malaisie par plusieurs exemples.  97% des filles bénéficient d’une éducation primaire et le taux d’alphabétisation des femmes est de 89%.  Une équipe spéciale a été mise en place pour s’attaquer, par ailleurs, à la question de la féminisation du VIH/sida.  Un programme de microcrédit fonctionne avec succès depuis 1987 pour aider les femmes pauvres.  Le Code pénal a été amendé en 2006 pour inclure différentes catégories de violence contre les femmes.


La participation des femmes dans les processus de prise de décisions en Malaisie est encouragée par une loi de 2004, a poursuivi M. Rastam.  En 2001, la Constitution fédérale a été amendée pour inclure le terme « parité » et éliminer toutes les discriminations.  Toutefois, des lacunes subsistent, notamment du fait de l’impact de la crise économique et du VIH/sida, a souligné le représentant.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a souligné l’importance de la spécificité nationale, régionale, religieuse et culturelle à l’heure de la mise en œuvre d’activités et stratégies de promotion de la femme.  Soucieux de répondre positivement à ses obligations internationales, son pays a mis sur pied des mécanismes institutionnels de contrôle et de suivi de ces activités en particulier pour la protection de la femme et de l’enfant.  


Le défi à relever est la libération du territoire du Golan occupé et la cessation des souffrances des femmes syriennes et de la population.  Elle a jugé important de mentionner, même brièvement, la situation des femmes vivant dans ce territoire occupé, d’autant que le rapport du Secrétaire général ne le mentionne aucunement alors même que son gouvernement lui a adressé plusieurs lettres dans lesquelles il fournissait des informations détaillées sur cette question.  Les femmes vivant dans le Golan occupé ne sont pas autorisées à traverser cette zone pour se rendre dans leur pays, a-t-elle ajouté.  Elle a appelé cette puissance à respecter les droits de la population sous occupation.  Elle a formé le vœu que la nouvelle entité ONU-Femmes traitera, comme il se doit, de la situation des femmes syriennes, palestiniennes et libanaises vivant sous occupation étrangère.  


Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) a déclaré  que son pays avait réalisé des progrès remarquables pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing.  Le Kenya a rationnalisé sa démarche sexospécifique dans son plan de développement intitulé « Vision 2030 ».  Sa nouvelle Constitution vise à promouvoir l’égalité des sexes et prévoit que 15% au moins du budget national sera dévolu aux provinces, notamment pour aider les femmes qui composent la majorité du secteur informel des petites et moyennes entreprises.  La Constitution garantit également un accès égal à la terre et aux droits fonciers; le Parlement devant préparer une législation pour protéger la propriété matrimoniale.


Mme Ojiambo a déclaré que le Gouvernement a développé un cadre d’action pour prévenir les violences et aider les victimes, notamment en facilitant leur accès à la justice.  La question de la traite des femmes et des filles reste un grand défi dans les situations de conflit ou d’après-conflit en Afrique, a souligné ensuite la représentante.  Le Kenya se félicite de l’adoption du Plan d’action mondial et s’engage à traduire dans sa législation les dispositions de la Convention relative à la lutte contre la traite.   


Mme PATRICIA CHISANGA-KONDOLO (Zambie) a indiqué que la promotion de l’égalité entre les sexes était un important élément de la stratégie de développement de son pays.  Elle a évoqué l’existence du Fonds citoyen d’autonomisation économique qui est mandaté pour favoriser l’accès des femmes aux fonds.  Elle a par ailleurs expliqué que les institutions financières de la Zambie s’attachaient à éliminer les goulots d’étranglement auxquels les femmes continuaient de faire face dans les secteurs bancaires et financiers.  La représentante a également indiqué qu’un programme de réforme agraire prévoyait d’octroyer 30% des titres agraires aux femmes, et qu’un programme de discrimination positive continuait d’être à l’œuvre dans le domaine de l’éducation. 


Mme Chisanga-Kondolo a ensuite indiqué que le Parlement zambien étudiait actuellement un projet de loi contre la violence sexiste, et qu’un plan d’action nationale contre la violence sexiste avait également été mis sur pied.  Elle a également expliqué que la Zambie avait récemment adopté une loi contre la traite des êtres humains qui prévoit la pénalisation des trafiquants et qui engage le Gouvernement à assurer la protection des victimes.  S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement,la représentante a indiqué que la violence faite aux femmes et la féminisation du VIH/sida demeuraient d’importants défis pour son pays.  Elle a précisé que 16% des femmes, contre 12% des hommes, étaient atteintes du virus.  Elle a dit espérer que les prochaines discussions tenues dans le cadre de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants permettraient de répondre à ces défis.  Mme Chisanga-Kondolo a ensuite salué la création de l’ONU-femmes, pour appeler ensuite la communauté internationale à honorer ses engagements en matière de développement.


La représentante de l’Argentine a jugé incontestable que depuis la loi de 1991 sur le quota parlementaire, des progrès aient été accomplis en matière de participation politique des femmes.  Elle a énuméré le nombre de postes élevés occupés par des femmes comme les portefeuilles de la défense, de l’industrie et du tourisme, du développement social ou encore la présidence de la Banque centrale.  Elle a fait état de plusieurs lois récentes comme celle des quotas syndicaux et celle sur l’élimination de la violence interpersonnelle.  Elle a aussi parlé du programme de sécurité sociale qui permet la scolarisation des enfants pauvres et la couverture sociale et médicale tant des enfants que des personnes âgées dont bénéficient deux millions d’Argentins, en particulier des femmes.


La campagne argentine pour l’égalité des sexes et la fin de la violence a été lancée il y a deux ans, a encore indiqué la représentante.  Le Gouvernement prévoit aussi la création d’un observatoire sur la violence à l’égard des femmes et l’actualisation des lois relatives à la traite des personnes.  La représentante a renouvelé l’attachement de son pays à la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité et aux résolutions 1888 et 1889 sur la violence sexuelle dans la situation de conflits.  Elle a souligné qu’à l’initiative de l’Argentine, le thème des femmes, de la paix et de la sécurité a été inscrit à l’ordre du jour du Marché commun du Sud(MERCOSUR) et que, dans ce contexte, a aussi été proclamée l’Année interaméricaine des femmes.  La représentante a rendu hommage à Michelle Bachelet et, a fait part de la disponibilité de son pays à l’épauler dans ses nouvelles responsabilités à la tête de l’ONU-Femmes.


M. HILMI (Iraq) a déclaré que l’autonomisation des femmes faisait partie intégrale du plan du Gouvernement iraquien, conformément aux instruments internationaux et au principe de l’égalité des droits et des obligations.  « Les femmes iraquiennes ont fait montre de courage et de compétence face au terrorisme et à la violence, a souligné M. HILMI.  Elles ont soutenu leurs familles et assumé leurs responsabilités sur leur lieu de travail.


L’Iraq, a-t-il poursuivi, a adopté des plans et des stratégies pour établir des associations qui protègent les femmes et les forment sur leurs droits.  Le Gouvernement a également lancé des campagnes de sensibilisation contre les mutilations génitales et les crimes d’honneur.  Les garanties constitutionnelles des droits fondamentaux des personnes sont les éléments de protection les plus importants pour les femmes et les enfants qui représentent la majorité de la population du pays, a souligné le représentant.


Il a fait remarquer que les faiblesses du système de santé avaient eu une incidence négative sur les droits des femmes, sans compter le terrorisme qui a fait des milliers de veuves et d’orphelins.  Le renforcement du cadre juridique, notamment de la loi de citoyenneté en 2006, a mis fin à la discrimination entre les hommes et les femmes.  S’agissant de la participation à la vie publique, 27,2% de femmes sont élues au Parlement.  Trois femmes siègent au Gouvernement, dont deux ministres d’État et 87 femmes occupent des postes à responsabilités.  Le représentant a ajouté que des progrès sur ces questions avaient également été accomplis au Kurdistan.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a déclaré que la féminisation de la pauvreté, la prévalence de la mortalité maternelle, la violence à l’égard des femmes, les stéréotypes sexistes et la violence sexuelle étaient autant d’obstacles entravant les avancées vers l’égalité des sexes et la réalisation des objectifs mondiaux dans les domaines de la paix et de la sécurité, du développement et des droits de l’homme.  La confluence des crises est venue exacerber les inégalités et les discriminations auxquelles les femmes sont exposées, en particulier celles vivant dans les zones rurales.  Depuis son adhésion à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, l’Algérie s’est employée à amender toute une série de lois et de textes pour éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a expliqué M. Benmehidi. 


Ainsi, la Constitution a-t-elle été amendée en 2008 afin de promouvoir les droits politiques des femmes, notamment l’accès à la représentation dans les assemblées élues et la participation au processus de prise de décisions à tous les niveaux.  Le Code de la famille a connu également des amendements visant à plus d’égalité et d’équilibre dans les relations familiales et dans les responsabilités parentales.  Les Algériennes participent de plus en plus au processus de prise de décisions et occupent des postes de responsabilité importants, que ce soit au sein du pouvoir exécutif ou législatif, au sein des instances judiciaires ou consultatives, ou encore dans la fonction publique, a résumé le représentant.  En outre, les statistiques montrent une croissance de l’indice de parité dans le secteur de l’éducation et une baisse des taux de mortalité maternelle et infantile.  Dans le cadre de la coopération avec les institutions onusiennes en charge des droits de l’homme, le Gouvernement algérien a invité la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes à effectuer une visite en Algérie, en novembre dernier.  


Mme.GRATA ENDAH WERDANINGTYAS (Indonésie) a jugé qu’au-delà de l’esprit du multilatéralisme, les Nations Unies doivent offrir à l’échelle du système une réponse aux défis de l’autonomisation des femmes.  Elle a donc salué la création de l’ONU-Femmes qui doit, a-t-elle précisé, répondre de la même manière aux préoccupations des pays développés et des pays en développement, en tenant compte des besoins et des capacités spécifiques de chaque pays.  Soulignant le lien entre développement et autonomisation des femmes, la représentante a affirmé que son pays se sert du Programme d’action de Beijing et des autres instruments internationaux comme principes directeurs de sa politique pour les droits et le bien-être des femmes.  Au début de cette année, a-t-elle dit, le Président a publié des décrets pour accélérer la mise en œuvre des priorités nationales et promouvoir la justice dans les programmes de développement. 


Le Gouvernement s’attache à accélérer les progrès dans la mise en œuvre des 11 programmes prioritaires déclinés en 155 plans d’action dont plusieurs concernent l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Le Gouvernement, a aussi indiqué la représentante, a proposé des amendements au projet de loi sur l’égalité des sexes pour corriger les limites des lois antérieures.  La représentante a aussi parlé des mesures prises pour l’émancipation économique des femmes et la lutte contre la traite des êtres humains et la violence contre les femmes et les enfants.  À ce propos, elle a rappelé l’adoption en 2004, de la Déclaration de l’ANASE sur l’élimination de la violence contre les femmes. 


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILO (République dominicaine) a souligné que depuis sa création, l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) dont son pays est l’hôte, a été un instrument fondamental de la recherche mondiale et de la formation aux questions sexospécifiques.  Son mandat est et restera pertinent, a insisté le représentant, en particulier pour un pays comme le sien qui sert de « laboratoire naturel », sans compter son emplacement géographique idéal et les coûts d’opération peu élevés qu’il offre.  Le représentant a donc souligné l’importance qu’il y a à faire en sorte que, dans l’ONU-Femmes, les fonctions de recherche et de formation soient gérées avec efficacité et financées par des ressources adéquates et prévisibles.  Il a espéré que ces fonctions continueront d’être menées dans les installations de la ville cinq fois centenaire de Saint-Domingue, préservant ainsi l’équilibre géographique promu par le Mouvement des non-alignés et le Groupe des 77 lors du processus de réforme de l’architecture des Nations Unies pour la promotion de la femme. 


Il s’est dit confiant que l’expérience et les connaissances accumulées par le personnel de l’INSTRAW désormais intégré dans l’ONU-Femmes seront reconnues au même titre que celles des autres agences, étant donné que ce personnel concerné travaille depuis trop longtemps sous des contrats temporaires, compte tenu du caractère aléatoire des ressources.  Le représentant a ensuite présenté la candidature de son pays au futur conseil d’administration de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, avant de détailler les politiques mises en œuvre au niveau national.  Il a souligné que la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en janvier de cette année, traduit avec force une vision inclusive, la reconnaissance des droits et la promesse d’une véritable égalité entre hommes et femmes. 


Mme CLOTILDE A. FERRY(Monaco) a déclaré qu’investir dans les femmes contribuait à une croissance économique durable, à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation d’un développement durable et à long terme.  La mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, adopté il y a 15 ans, et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 sont intrinsèquement liées, a-t-elle ajouté, avant de noter qu’il restait toutefois encore des défis à relever quant à la réalisation de certains de leurs objectifs.  Elle a indiqué que la nouvelle entité ONU-Femmes, à laquelle Monaco entend apporter tout son appui, aidera à réaliser les engagements fixés dans les domaines de l’égalité des sexes, de l’autonomisation et des droits de la femme et de la problématique transversale hommes-femmes.  Elle s’est dite convaincue que la nouvelle entité serait en mesure de fournir des conseils et une assistance technique à tous les États Membres qui en auront besoin, que ce soit dans un cadre normatif ou au niveau opérationnel.


La représentante a abondé dans le sens de la déclaration faite lundi parla Secrétaire générale adjointe à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de la femme, Mme Michelle Bachelet, devant la Commission, préconisant ainsi une meilleure cohérence des activités sur le terrain entre l’ONU-Femmes, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la violence sexuelle dans les conflits armés, Mme Margaret Wallström; la Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, Mme Rashida Manjoo; les coordonnateurs résidents aux sein de l’Équipe des Nations Unies mais aussi les organisations de la société civile.  En matière de santé, elle a soutenu l’initiative mondiale du Secrétaire général en faveur des femmes et des filles pour permettre de sauver 16 millions de personnes, éviter 33 millions de grossesses non désirées et protéger 88 millions d’enfants du paludisme et du VIH/sida.  Elle a précisé que le Gouvernement monégasque finançait des activités liées à la construction d’infrastructures hospitalières, à la recherche, à la prévention et au traitement de maladies comme la drépanocytose et le VIH/sida et à la formation du personnel soignant.  Elle a noté que la lutte contre la fistule obstétricale avait fait des progrès notoires depuis l’adoption de la résolution sur ce thème.  La politique de coopération s’articule aussi autour de la mise en place de programmes d’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et aux microcrédits pour permettre aux femmes d’avoir une place active dans la société.  La violence à l’égard des femmes se manifeste sous différentes formes et dans cet esprit, un projet de loi a été déposé pour pénaliser les crimes au nom de l’honneur, les mutilations génitales féminines et les mariages forcés, a poursuivi la représentante. 


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a applaudi à la création de l’ONU-Femmes et à la nomination de Mme Michelle Bachelet au poste de Secrétaire générale adjointe à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de la femme.  La situation des femmes reste très difficile en Bolivie, en particulier celle des femmes rurales, et des efforts considérables ont été déployés pour y remédier, notamment par des lois et politiques nationales de soutien aux femmes autochtones qui, en sus de leurs lourdes tâches domestiques et agricoles, sont assujetties à des formes variées de discrimination et de ségrégation sociales.  Il importe que ces politiques soient reconnues comme une responsabilité sociale, une démarche solidaire et comme un engagement de l’État en faveur des femmes dans le développement.  D’autre part, l’élimination de la violence à l’égard de la femme sous toutes ses formes et manifestations passe par l’égalité de facto entre les hommes et les femmes à travers des actions concrètes à tous les niveaux, a indiqué M. Loayza.


Les droits de la femme sont aussi partie intégrante des droits de l’homme et sont donc indivisibles et inaliénables, ce qui est prescrit dans la nouvelle Constitution du pays.  Il a affirmé que dans le Gouvernement du Président Evo Morales, les femmes détenaient 50% des portefeuilles ministériels, dont plusieurs sont des autochtones.  De même, 45% des sénateurs sont des femmes et 23% des députés parlementaires.  Il a noté cependant qu’avec l’accélération des processus migratoires, la pauvreté rurale avait acquis un visage féminin en Bolivie.  Il a précisé que 25 articles de la Constitution incorporaient le principe de l’égalité des sexes afin de supprimer les vieux schémas discriminatoires.  Des mesures égalitaires sont aussi mises en place dans le domaine de la santé, avec la reconnaissance du droit à une maternité sûre et gratuite, ancrée dans une vision interculturelle.


PAUL BADJI (Sénégal) a regretté que les femmes soient encore sous-représentées dans les sphères de la vie économique et quasi exclues des sphères du processus de prise de décision.  L’avancée remarquable que constitue l’avènement de l’ONU-Femmes « ne doit pas nous faire perdre de vue que des milliers de femmes continuent de subir les atrocités de la guerre, de la marginalisation, d’abus sexuels, de diverses formes de violation de leurs droits fondamentaux », a-t-il ajouté.  Le Sénégal a réalisé des avancées significatives dans le domaine de la promotion de la femme.  En mai 2010, il a notamment adopté une loi qui instaure la parité absolue hommes-femmes dans les institutions électives. 


M. Badji a ajouté que son pays avait adopté des textes pénalisant les violences faites aux femmes et inscrit dans sa nouvelle Constitution des dispositions qui garantissent l’accès à la terre, à l’éducation et à l’emploi pour les femmes.  Il existe également, depuis janvier 1999, une loi contre l’excision.  La gratuité de la prise en charge des accouchements et césariennes est effective depuis janvier 2005 dans toutes les régions du pays.  Par ailleurs, un projet crédit-femme a été créé pour financer les activités économiques des femmes et lutter contre la pauvreté.  Des structures d’appui ont été mises en place aux niveaux national et local pour relever le taux de scolarisation des filles et faire baisser le taux d’analphabétisme, a précisé M. Badji.


Mme CHERRY ANN MILLARD-WHITE (Trinité et Tobago) a fait remarquer que son pays avait élu une femme Premier Ministre, Mme Kamla Persad-Bissessar, qui s’emploie à émanciper les femmes.  C’est ainsi que le Gouvernement développe des initiatives pour renforcer les droits et les responsabilités des femmes et améliorer les réponses à apporter en cas d’abus.  Les mass médias sont en outre utilisés pour promouvoir l’égalité des sexes et le respect mutuel entre les hommes et les femmes.


Sans une législation pertinente, l’égalité des sexes ne pourra être réalisée, a dit Mme Millard-White.  Trinité et Tobago a inclus des dispositions dans ses lois pénales, civiles et administratives pour prévenir, punir et éliminer la violence contre les femmes.  Dans le secteur de l’emploi, une cinquantaine de programmes environ ont été mis en œuvre aux niveaux régional et communautaire pour offrir une formation aux femmes à faible revenu ou au chômage qui sont le soutien de famille, dans des secteurs comme l’agriculture, le tourisme ou le soutien aux personnes âgées.  Dans le domaine de l’éducation, l’accès à l’école primaire a été garanti pour tous, a poursuivi la représentante.  Toutefois, le pourcentage important de femmes diplômées ne se traduit pas en un progrès significatif au niveau de l’emploi à tous les niveaux.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a remercié le Secrétaire général pour son rapport sur la mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale portant sur l’intensification des efforts visant à l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes, qui reflète les activités menées par les États Membres, y compris la Colombie.  Elle a fait la lumière sur des contributions significatives de son pays dans le contexte multilatéral dans la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle a ensuite évoqué l’adoption récente par le Conseil des droits de l’homme d’une résolution sur la mortalité et la morbidité maternelles évitables et les droits de l’homme, parrainée par son pays, la Nouvelle-Zélande et le Burkina Faso, ainsi que la résolution sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, conjointement présentée avec le Mexique.  Elle a souligné que la Réunion plénière de haut niveau sur les OMD a bien montré que la santé maternelle constituait l’un des défis majeurs à la réalisation de ces Objectifs.


Au niveau national, le Président Juan Manuel Santos continue à apporter son appui au Mécanisme national pour les femmes dans son mandat de plaidoyer et de coordination.  Une série de mesures proactives ont aussi été menées dans le domaine de l’emploi et du développement des entreprises en vue d’améliorer la situation des femmes entrepreneures à travers des programmes de formation et de crédit.  L’accès aux services bancaires a été favorisé par la politique de banque des opportunités et grâce à des foires nationales et régionales pour les femmes entrepreneures, couronnées par le Sommet des femmes d’affaires qui s’est tenu en juin 2010 avec la participation de huit pays.


M. ZACHARIE GAHUTU (Burundi) a attiré l’attention sur la stratégie nationale multisectorielle de lutte contre les violences faites aux femmes qui s’est accompagnée de l’inscription d’une ligne budgétaire spécifique et d’un projet d’application étalée sur trois ans qui vient de bénéficier d’un financement du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies.  Plus récemment, a indiqué le représentant, le processus de mise en place d’un centre pilote de prise en charge des victimes est entré dans sa phase active.  Au chapitre de la participation publique, il a indiqué qu’après les dernières élections, cette année, les Burundaises occupent désormais 32,1% des sièges à l’Assemblée, 44% au Sénat et 42% au Gouvernement. 


Au niveau local, des progrès nets sont enregistrés grâce aux modifications apportées à la loi électorale au cours de l’année 2009.  La motivation et la volonté de changement dont fait preuve la population laisse croire que la barrière culturelle n’est plus aussi épaisse qu’elle l’était, il y a une décennie, en ce qui concerne la perception de la femme.  Toutefois, a conclu le représentant, des obstacles continuent d’être identifiés secteur par secteur, d’où l’élaboration d’activités stratégiques afin de déblayer le chemin vers la promotion de la femme sans les embûches de la violence sexuelle.


M. CHITSAKA CHIPAZIWA (Zimbabwe) a déclaré que son pays avait placé l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au centre de ses stratégies de développement.  Le Zimbabwe, a-t-il dit, a soumis son rapport combiné en octobre 2009 au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Les politiques nationales préparées en collaboration avec ses partenaires ont donné des résultats qui incitent à davantage d’efforts pour que l’égalité des sexes devienne réelle dans tous les domaines, a-t-il ajouté.  Le représentant a affirmé que la traite des femmes et des filles était une forme d’esclavage moderne qu’il convenait d’aborder comme un fléau grave et généralisé.  Il a appuyé le Plan mondial sur la traite des personnes, adopté par l’Assemblée générale fin juillet 2010.  Il a déploré le fait que son pays se heurtait à des défis dans l’amélioration des services maternels et de santé reproductive.  La fistule obstétricale et la mortalité maternelle pourront être éliminées en faisant des progrès dans la voie du développement humain, a-t-il estimé, en appelant la communauté internationale à persévérer dans son combat contre la fistule obstétricale et la mortalité maternelle.


Par ailleurs, le représentant a espéré que la nouvelle entité ONU-Femmes disposerait de toutes les ressources humaines, financières et techniques pour s’acquitter de sa tâche et améliorer les conditions de vie des femmes partout dans le monde.  Il a en particulier recommandé le renforcement des capacités de collecte des données, d’analyse et d’utilisation d’informations ventilées par sexe, âge et région géographique pour faciliter la planification des politiques et programmes dans tous les secteurs thématiques et transversaux.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour la réalisation des objectifs du Programme d’action de Beijing et des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a déclaré que son pays avait réalisé des progrès dans un certain nombre de domaines, en dépit de ses ressources limitées et de l’impact de la crise économique et financière mondiale.  Des efforts importants ont été déployés pour inverser les stéréotypes, les attitudes culturelles négatives et autres pratiques qui constituent une discrimination à l’égard des femmes, notamment par des campagnes d’éducation publique dans les médias écrits et électroniques.


« Il subsiste toutefois un niveau élevé de violence contre les femmes et les filles qui n’est pas acceptable », a poursuivi M. Wolfe.  C’est pour donner la priorité à ce problème que la Jamaïque a adopté en 2009 une loi qui renforce la condamnation du viol et des violences sexuelles.  Des programmes pour augmenter la prise de conscience sur ce sujet ont été organisés dans divers secteurs de la société, en coopération avec le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP).  La Jamaïque célèbre en outre la Journée internationale de la femme et la Journée pour l’élimination de la violence contre les femmes afin de promouvoir l’égalité des sexes.  Enfin, un « bureau masculin » a été créé au sein du Bureau des affaires féminines dans le but de faire participer les hommes au débat sur l’égalité des sexes.


M. WILLIAM HABIB (Liban) a considéré que la paix était nécessaire pour la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a attiré l’attention sur la nécessité de garantir les droits inaliénables de la femme vivant sous occupation étrangère.  Le Gouvernement et les organisations non gouvernementales sont chaque fois plus conscients que la participation de la femme a un impact certain dans le développement et le progrès des sociétés.  Une société ne saurait réaliser son plein potentiel économique et social sans la jouissance par les femmes de tous leurs droits sur un pied d’égalité avec les hommes.  L’égalité est une fin en soi et un moyen incontournable pour réaliser le développement économique et, par ricochet, la paix et la sécurité.  Il a encouragé à intégrer une approche soucieuse de l’égalité des sexes dans tous les départements et programmes du système des Nations Unies.  


Les défis à relever sont encore considérables car la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des plus grandes violations des droits de l’homme, qui ne connaît aucune frontière, a-t-il dit.  Les auteurs de ces exactions doivent rendre des comptes et être punis comme il se doit, a-t-il ajouté.  Il a, par ailleurs, estimé que les femmes devaient jouer un rôle fondamental dans la consolidation de la paix et les processus de négociation dans les règlements des conflits.  Le Gouvernement libanais lutte contre l’impunité et s’efforce de traduire en justice tous ceux qui commettent des violences à l’égard des femmes, a-t-il expliqué.  Une unité spécialisée a été créée pour traiter de ces violations et apporter soutien et assistance aux victimes.  Il a souligné que l’expérience avait démontré que l’éducation était un instrument de lutte contre la violence à l’égard des femmes car il faisait d’elles des acteurs de changement au sein de la société.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a espéré que l’ONU-Femmes permettrait de renforcer l’ONU et son travail dans la défense des droits des femmes.  Elle attend l’élection du conseil d’administration pour que cette entité puisse effectivement commencer son travail.  Les recommandations du conseil permettront aux gouvernements de renforcer leurs efforts au niveau national, a-t-elle estimé.  La violence faite aux femmes constitue un obstacle à leur développement socioéconomique et la prévention de cette forme de violence devra passer par la mise en œuvre, par les États Membres, de toutes les résolutions et décisions de l’ONU liées à la traite des femmes, a-t-elle poursuivi.  Un réseau d’institutions sociales apporte une assistance aux femmes victimes de la violence au Bélarus.  Un programme préventif a été mis sur pied à cet égard, pour lutter contre la traite des personnes.


Le programme de développement de l’ONU permet au Bélarus de perfectionner sa législation nationale en vue de l’harmoniser avec les instruments internationaux, a également expliqué la représentante.  Le pays a aussi procédé à une révision des manuels pour les débarrasser des stéréotypes qu’ils contiennent.  Le renforcement de la participation féminine au processus décisionnel est également une priorité des politiques nationales d’autonomisation des femmes.  Le Bélarus présentera aussi, lors de la prochaine session du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, son septième rapport périodique, a-t-elle encore souligné.  Elle a cependant attiré l’attention sur les problèmes non résolus comme la persistance des stéréotypes hommes-femmes.  


Mme AL SUWAIDI (Émirats arabes unis) a salué la création de l’ONU-Femmes et la nomination de Mme Michelle Bachelet à sa tête.  Son pays a promulgué un certain nombre de lois et la femme y est considérée comme un partenaire de plein droit dans le processus de développement.  Ces dernières années ont révélé un intérêt particulier pour l’émancipation de la femme dans les régions rurales, notamment pour ce qui est de l’éducation, la santé, la prise de décision et la participation aux affaires qui concernent la famille ainsi que de la gestion des ressources.  Les Émirats arabes unis sont ainsi reconnus comme étant parmi les rares pays ayant réalisé les objectifs de l’autonomisation de la femme.  Les femmes participent à la représentation du pays au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à la Commission nationale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Elles occupent ainsi 66% des postes publics, dont un grand nombre dans la police et les forces armées.  Elles sont aussi très présentes dans le secteur privé.  Le Gouvernement appuie en outre la lutte contre la traite des personnes, ainsi que le Plan mondial récemment adopté par l’Assemblée générale pour contrecarrer ce fléau.  La représentante a conclu en faisant état de la création de centres sociaux au sein des tribunaux de la famille pour fournir des soins et une assistance concrète aux femmes. 


Mme SOMAIA BARGHOUTI, Observatrice de la Palestine, a déclaré qu’elle aurait souhaité prendre la parole dans des circonstances différentes.  En effet, la situation des femmes palestiniennes reste dangereusement critique, en particulier dans la bande de Gaza.  Pour comprendre la dure réalité de ces femmes, il est pertinent de souligner qu’elles vivent sous occupation israélienne et restent affectées par la situation politique.  Une véritable amélioration de la situation des femmes palestiniennes requiert la paix, l’égalité et la démocratie, or elles s’efforcent de réaliser ces objectifs depuis trop longtemps, a constaté l’observatrice. 


L’année passée, la situation s’est encore détériorée dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, a-t-elle ajouté.  Les femmes palestiniennes supportent le poids le plus lourd des circonstances humanitaires tragiques.  Elles payent un prix élevé pour les violations systématiques des droits de l’homme commises par Israël.  Leur état psychologique reste une source de grande préoccupation.  L’observatrice a évoqué le sort des prisonniers palestiniens et les taux d’arrestation les plus élevés au monde, soulignant que les femmes en subissaient une fois de plus le coût social et économique, devant s’occuper des familles en l’absence des hommes. 


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a rappelé que l’Union africaine a proclamé 2010-2020, Décennie de la femme.  Il a donc jugé particulièrement encourageante la création, en juillet dernier, de l’ONU-Femmes.  Au Ghana, a-t-il expliqué, alors qu’elles représentent 80% du secteur informel dont elles contrôlent 50% des entreprises, les femmes ont toujours du mal à exploiter tout leur potentiel et à contribuer réellement à l’économie nationale.  Le Gouvernement a donc mis en place des programmes de microcrédit, de petits prêts, d’équipements agro-industriels, de partage d’informations et de formation.  Il a, par ailleurs, mis sur pied un Plan d’action national contre la violence domestique et crée un secrétariat pour coordonner les activités du Conseil sur la lutte contre la traite des êtres humains. 


Le Gouvernement a en outre réussi, à ce jour, à punir les délits sexuels et les pratiques traditionnelles comme la servitude rituelle, les rites de veuvage cruels et les mutilations génitales.  Passant en revue les progrès et les obstacles, le représentant a estimé que le succès réside dans une collaboration renforcée entre les parties prenantes et dans l’offre d’une assistance technique et financière efficace.  Il a jugé important d’examiner la question des sources alternatives de financement et de partager les meilleures pratiques en la matière. 


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a proposé une diffusion plus large de l’idée de l’autonomisation de la femme.  Bien que le pays soit encore loin derrière dans ce domaine, il n’en a pas moins enregistré des progrès pour atteindre 30% de la participation des femmes dans les différents domaines de la vie sociale et politique du pays.  Dans les milieux urbain et rural, les femmes assument d’une manière disproportionnée le fardeau de la famille et de la subsistance, puisque 45% des ménages sont dirigés par des femmes, a-t-elle expliqué.  En juillet dernier, des réunions avec l’actrice Nicole Kidman, Ambassadrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et la Directrice exécutive de l’UNIFEM, Mme Inés Alberdi, ont montré qu’il fallait redoubler d’efforts dans la protection des femmes et des filles.  Des décisions ont été prises à l’échelle nationale pour améliorer la situation des femmes, a-t-elle dit.  Ainsi, les femmes entrepreneurs ont pu reprendre leurs activités, s’occuper et scolariser leurs enfants et les loger grâce à une mesure prise en leur faveur. 


D’autre part, le séisme a déplacé plus d’un million et demi de personnes, ce qui a aggravé la situation des paysannes qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts et fortement menacé la sécurité alimentaire.  Elle a signalé à cet égard le problème de l’augmentation des exportations de produits alimentaires.  Elle a dénoncé, en outre, l’augmentation des violences sexuelles contre les femmes et les filles, surtout dans les camps et les tentes installés pour les victimes dans les régions affectées par le séisme de janvier 2010.  Le viol et la tentative de viol, ainsi que le harcèlement sexuel, peuvent désormais faire l’objet de plaintes en vertu du Code pénal, a-t-elle précisé, en soulignant que les stéréotypes dans les médias et dans l’éducation étaient également condamnables.


M.   HASAN SH. J. Y. A. ABULHASAN (Koweït) a déclaré que son pays s’était totalement engagé dans la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et du Programme d’action de Beijing.  La Constitution du Koweït prévoit que les hommes et les femmes sont égaux devant la loi et un certain nombre de textes consacrent les droits des femmes.


Des femmes du Koweït ont été ministres.  Elles représentent un pourcentage élevé dans le système judiciaire, le corps diplomatique et les forces armées et de police.  Elles sont bien représentées au Parlement et dans le secteur privé des affaires.  Le représentant a assuré que les femmes avaient été appuyées dans différents cadres de la vie politique, sociale et économique « car elles ont un poids distingué dans la société ».  Il a réaffirmé la contribution continue de son pays aux organes pertinents des Nations Unies et à l’ONU-Femmes.


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a considéré que l’autonomisation des femmes devait inclure une approche en trois dimensions pour promouvoir l’égalité des sexes aux niveaux économique, politique et social.  Le progrès dans ces sphères de l’existence humaine est essentiel pour éradiquer la pauvreté et le sous-développement dans les Maldives et le reste du monde.  La participation des femmes des Maldives à la force de travail a presque doublé au cours des 20 dernières années.  « Nous estimons que notre capacité de résistance face aux chocs économiques est un résultat de cette évolution », a dit M. Mohamed.


Regrettant toutefois la faible représentation parlementaire des femmes, le représentant a assuré que les Maldives, inspirées par la création de l’ONU-Femmes, s’engageaient à encourager la participation active des femmes à tous les niveaux du processus de prise de décision.  En 2009, le Parlement a adopté une résolution sur l’élimination de la violence contre les femmes, mais, en dépit de cet effort, les études montrent qu’une femme sur trois âgée de 15 à 49 ans a été victime, au cours de sa vie, de violence physique ou sexuelle.  Hier, les Maldives ont adopté la loi sur la violence domestique qui permet, pour la première fois, de suivre des cas et de prévenir, protéger et traiter les victimes de violence et les survivants de la traite des personnes, a souligné le représentant.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a estimé que l’adoption en 2010 d’une série de décisions importantes relatives aux questions de l’égalité entre les sexes, et les débats sur cette question, témoignaient de l’implication de l’ONU dans ce domaine.  Le Conseil économique et social (ECOSOC) s’est aussi consacré cette année à la réalisation des objectifs de parité.  Il s’est ensuite félicité de la création de l’ONU-Femmes et du choix de Mme Michelle Bachelet à sa tête et a formé le vœu que cette entité contribue à la consolidation des efforts de l’ONU et à l’amélioration de l’efficacité de son travail dans ce domaine.  Les élections du conseil d’administration devraient avoir lieu tous les trois ans et il faudra se concerter avec les États Membres sur les modalités de ces élections, a-t-il dit.


La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmesconstitue une feuille de route pour l’élaboration de recommandations et de stratégies pour l’amélioration de la condition de la femme, a ajouté le représentant, notant que la session du Comité avait considéré le rapport périodique de la Fédération de Russie.  La crise mondiale a affecté la réalisation des politiques liées aux droits et aux libertés des femmes, a-t-il estimé.  Malgré cela, cette perspective a été prise en compte par tous les ministères et départements.  Il reste cependant beaucoup à faire à l’échelle mondiale, a-t-il conclu en appelant la communauté internationale, par le truchement de l’ONU, à redoubler d’efforts pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  


Mme ASEIL ALSHAHAIL (Arabie saoudite) a indiqué que le développement de la femme saoudienne faisait partie intégrante du plan stratégique général, conformément à la charia, en particulier dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et du développement social.  Des unités et départements ont été établis dans tous les organes gouvernementaux pour fournir des services liés à l’autonomisation des femmes et pour les préparer à leur rôle.  En outre, plusieurs résolutions ont été adoptées en ce qui concerne leur égalité avec les hommes dans l’avancement de carrière et la retraite, et pour leur donner des droits complets dans les secteurs mentionnés ci-dessus.


Récemment, le Royaume a été le témoin d’un développement positif dans la situation des femmes, a dit Mme ALSHAHAIL.  Le Conseil saoudien des ministres a adopté une résolution pour renforcer considérablement la participation des femmes dans la société.  Des femmes saoudiennes sont diplomates, femmes d’affaires, journalistes ou médecins.  Elles dirigent des organisations non gouvernementales préoccupées par la violence contre les femmes et défendant leurs droits et ceux des enfants.


Mme ESTHER O. ADEYEMI (Nigéria) a déclaré qu’à l’instar d’autres pays, le Nigéria continuait à enregistrer des progrès substantiels à travers ses politiques qui ont placé les femmes au cœur de l’Agenda pour le développement.  Cela a pu se faire par la conjugaison de facteurs variés comme la volonté politique, le dialogue soutenu et le plaidoyer du Ministère fédéral aux affaires de la femme et du développement social, de la société civile et des partenaires pour le développement.  En conséquence, les questions relatives à l’autonomisation des femmes, à l’égalité des sexes et l’intégration de cette perspective dans les programmes sectoriels publics façonnent désormais le processus de prise de décisions à tous les niveaux de la gouvernance.  


En outre, le Gouvernement appuie la participation active des groupes féminins de la société civile et leur facilite le contrôle et l’évaluation des initiatives nationales dans ce domaine.  Il a aussi adopté, en mars 2010, les unités de l’égalité des sexes dans toutes les instances étatiques nationales.  En conclusion, elle s’est dite persuadée que grâce à la création de l’ONU-Femmes, les États Membres pourront bénéficier d’une assistance technique et financière des partenaires internationaux au développement et des agences pour favoriser l’accélération de la mise en œuvre de leurs programmes nationaux en faveur des femmes.


M. ANG ZHONGREN (Singapour) a salué la nomination à la tête de l’ONU-Femmes, d’une iconoclaste, première femme Présidente du Chili, susceptible de contourner les sentiers battus dans ses nouvelles fonctions.  À Singapour, a-t-il souligné, la philosophie en cours est celle de la méritocratie et non celle des critères arbitraires fondés sur la race, la religion, la famille, la classe ou le sexe.  Une telle philosophie, a-t-il argué, a l’avantage de prévenir toute forme de discrimination positive ou négative qui pourrait donner lieu à des tensions et à des frustrations. 


Le représentant s’est dit convaincu que méritocratie et égalité des sexes sont des principes parfaitement compatibles; la parité entre les sexes dépendant surtout de la création d’un environnement caractérisé par l’égalité des chances.  Illustrant ses propos par quelques mesures en cours dans son pays, le représentant s’est enorgueilli du fait qu’en 2008, son pays est parvenu à un taux de participation de 55,6% de femmes dans le monde du travail et de 57,7% de femmes mariées.  Pour servir cette politique, le Gouvernement a formé l’alliance tripartite pour des pratiques de travail plus justes, pour lutter contre la discrimination, en particulier salariale.  Il a aussi indiqué que pour la première fois, en mai dernier, Singapour a hissé une femme au rang de ministre à part entière.


Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a dit que son pays attachait beaucoup d’importance à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et à la prise en compte des documents de Beijing.  Leurs dispositions sont incorporées dans tous les plans d’action nationaux adoptés sur une base quinquennale.  La perception du rôle des femmes dans la société a évolué et les rôles sont distribués de manière de plus en plus égale entre les hommes et les femmes, a estimé la représentante.


L’Ukraine continue à travailler sur la rédaction d’un projet de loi pour garantir l’égalité des hommes et des femmes dans le domaine social jusqu’en 2016.  Les hommes et les femmes bénéficient des mêmes droits socioéconomiques, politiques et civiques et des mêmes chances pour leur réalisation.  Ce principe de l’égalité des sexes est consacré dans la Constitution, a précisé la représentante.  Elle a reconnu qu’il fallait améliorer la représentation de l’Ukraine dans les organes législatifs car le pays occupait la cent treizième place sur la liste du Forum économique mondial sur cette question.


Mme HELEN HORSINGTON (Australie) au nom également du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a invité à l’intensification des efforts pour la mise en œuvre complète de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing adopté il y a 15 ans.  Il n’existe en effet pas encore de région au monde qui ait entièrement réalisé l’égalité entre les sexes, a-t-elle affirmé.  Elle s’est félicitée de la nomination de Mme Michelle Bachelet à la tête de l’ONU-Femmes et a estimé que l’entité fournirait un mécanisme intégré et global de promotion de l’égalité des femmes et des filles et faciliterait une coordination accrue des efforts mondiaux.  


Le groupe CANZ escompte la mise en place d’un conseil d’administration solide et accompli, représentatif de toutes les régions du monde, y compris du Pacifique, a—t-elle dit.  Elle a noté qu’il existait encore des lois discriminatoires en matière de santé puisque des femmes mouraient toujours pendant leur accouchement.  Elle a insisté sur l’importance de la mise en œuvre des résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) du Conseil de sécurité, en évoquant que les graves violences sexuelles dont étaient des femmes et des filles en République démocratique du Congo (RDC).   


DOCUMENTATION (Suite)


Note du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/65/218)


Le Secrétaire général, par cette note, transmet à l’Assemblée générale le dernier rapport présenté dans le cadre de l’exécution du mandat du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).  Ce Fonds a été dissous et fait désormais partie de l’ONU-Femmes, entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme.  L’ONU-Femmes regroupe les mandats et fonctions existants du Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes et la promotion de la femme et de la Division de la promotion de la femme du Secrétariat, ainsi que de l’UNIFEM et de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme.


L’UNIFEM continuera néanmoins de rendre compte de l’exécution de son plan actuel pour 2008-2013, en attendant qu’il soit remplacé par un nouveau plan stratégique.  En 2009, la majeure partie des dépenses d’UNIFEM a été consacrée au renforcement des capacités des défenseurs de l’égalité des sexes, des mécanismes nationaux de promotion de la femme et des réseaux et organismes régionaux, nationaux et locaux de femmes.


L’UNIFEM s’est essentiellement employé à mettre fin à l’impunité, encourager l’investissement dans la prévention, élargir les partenariats avec les hommes et les garçons ainsi qu’avec les organisations religieuses pour combattre le phénomène de la violence à l’encontre des femmes, en particulier dans le cadre de la campagne mondiale du Secrétaire général de l’ONU « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».


La note contient également les recommandations du Comité consultatif d’UNIFEM, composé de représentants de cinq États Membres nommés par le Président de l’Assemblée générale  -Égypte, Chili, République de Corée, République tchèque et Suède- à l’issue de sa cinquantième session tenue les 24 et 25 mars 2010.  Le Comité y souligne qu’il importe d’atteindre l’objectif de 100 millions de dollars d’ici à 2015, tel qu’il a été établi pour les versements annuels du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies consacré à la campagne contre cette forme de violence.


Rapport du Secrétaire général « Appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale » (A/65/268)


La fistule obstétricale est une lésion due à l’accouchement mal surveillé dont la manifestation la plus humiliante est l’incontinence.  Elle touche en particulier les femmes rurales et pauvres et constitue l’une des premières causes de mortalité maternelle dans le monde en développement.  Au moins deux millions de femmes, voire jusqu’à 3,5 millions, présentent une fistule obstétricale dont la principale cause est le travail prolongé à l’accouchement.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il y a 50 000 à 100 000 nouveaux cas par an.


L’élimination de la fistule obstétricale ne sera rendue possible que si des ressources supplémentaires sont dégagées, soit au moins 1,2 milliard de dollars par an pour la planification familiale et 6 milliards de dollars par an pour les soins de santé maternelle, dans les pays prioritaires.  On estime qu’il faudrait 750 millions de dollars pour traiter les cas actuels et les nouveaux cas de fistule obstétricale d’ici à 2015, si l’on suppose que le nombre de cas ira décroissant chaque année.


Les adolescentes sont particulièrement vulnérables à la fistule obstétricale et sont exposées à un risque de décès maternel deux à cinq fois plus élevé que les femmes ayant atteint la vingtaine.  Seize millions d’adolescentes accouchent chaque année et 95% de ces naissances ont lieu dans les pays en développements.


Tout en décrivant l’action entreprise par la communauté internationale et par le système des Nations Unies pour trouver, d’urgence, des solutions à ce problème dans le cadre des efforts pour atteindre le cinquième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) sur l’amélioration de la santé maternelle et pour parvenir à l’accès universel à la santé de la procréation d’ici à 2015, le Secrétaire général encourage à accorder une attention particulière aux régions ayant les taux de mortalité et de morbidité maternelles les plus élevés, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et à toucher les populations démunies et les adolescentes.


Rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la situation des femmes dans le système des Nations Unies (A/65/334)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, donne des informations sur la situation des femmes dans le système des Nations Unies, notamment sur les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans la réalisation de la parité des sexes.  Il formule des recommandations sur les moyens d’accélérer les progrès dans ce domaine et livre des statistiques à jour.


Pendant la période à l’examen, qui court du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2009, la représentation des femmes dans les catégories des administrateurs et des fonctionnaires de rang supérieur dans le système des Nations Unies a légèrement progressé, passant de 38,4% à 39,9%, soit une augmentation moyenne de 0,75% par an.  Les proportions de femmes maximale et minimale constatées aux classes P-2 et D-2 s’établissent à 57,4% et 26%, respectivement.


L’analyse des statistiques pour la décennie 2000-2009 fait ressortir des tendances générales plutôt décourageantes en ce qui concerne la promotion de la femme dans le système des Nations Unies.  Le seul point positif est que la progression est plus rapide aux niveaux les plus élevés, bien que le pourcentage de femmes reste faible (27,8% de femmes aux postes de fonctionnaire hors cadre les plus élevés).  En revanche, la parité a été atteinte et même dépassée aux postes P-1 et P-2.


Cette lenteur devrait inciter à prendre des mesures décisives pour faire progresser la parité des sexes.  Il est important de garder à l’esprit les trois grandes étapes de la gestion du personnel: engagement (ou recrutement), promotion (ou avancement) et cessation de service, qui font l’objet d’une analyse pour le système des Nations Unies dans le présent rapport.


Selon une enquête menée dans toutes les entités appartenant au système des Nations Unies sur la parité, les problèmes rencontrés sont les suivants: inefficacité des mécanismes de responsabilisation, de contrôle et d’application; absence de mesures spéciales en faveur de l’égalité des sexes; mauvaise intégration des systèmes de coordonnateurs; formules d’organisation du travail n’offrant pas suffisamment de souplesse; mauvaise diffusion de l’information; nombre peu élevé de candidates qualifiées.

Il faudra, pour renverser les tendances négatives ou accélérer les progrès, adopter d’urgence des mesures plus soutenues et assurer un meilleur encadrement, à l’image de ce qui se fait actuellement au niveau des fonctionnaires hors cadre.  En effet, la représentation des femmes à ce niveau a enregistré une progression record de 3,5% dans le système des Nations Unies et de 5,6% (Secrétaire général adjoint) et 6,6% (Sous-Secrétaire général) au Secrétariat de l’Organisation.


La création, le 2 juillet 2010, de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, ou ONU-Femmes (voir résolution 64/289), constitue une avancée historique et une chance d’accélérer de manière significative les efforts entrepris par les Nations Unies en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.


L’une des fonctions d’ONU-Femmes sera d’aider le système des Nations Unies à rendre compte de ses propres engagements en matière d’égalité des sexes, notamment par un suivi régulier et l’établissement de rapports sur les progrès réalisés à l’échelle du système. ONU-Femmes sera complètement opérationnelle en janvier 2011.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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