L’intégration sociale, l’élimination de la pauvreté et le plein emploi sont toujours des défis majeurs 15 ans après Copenhague
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Troisième Commission
3e et 4e séances-matin et après-midi
L’INTÉGRATION SOCIALE, L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET LE PLEIN EMPLOI SONT TOUJOURS DES DÉFIS MAJEURS 15 ANS APRÈS COPENHAGUE
Quinze ans après le Sommet mondial de Copenhague sur le développement social, ses trois piliers que sont l’intégration sociale, l’élimination de la pauvreté et le plein emploi constituent toujours des défis majeurs à relever, ont constaté les 34 délégations qui clôturaient, aujourd’hui, le débat de la Troisième Commission sur le développement social.
À l’heure du bilan, il convient, a ainsi souligné le représentant du Maroc, de « redéfinir les plans et stratégies de développement économique et social de manière à tenir compte des répercussions sociales de la crise économique et financière en termes de disparités sociales, d’inégalités, d’exclusion et de marginalisation des plus démunis ».
Au Sommet mondial tenu à Copenhague en 1995, les États Membres avaient formulé une conception globale du développement social visant la création d’une « société pour tous ».
« L’intégration sociale est essentielle pour garantir une société stable, harmonieuse et pacifique », a estimé le délégué de l’Inde. « Il ne s’agit pas d’une tentative d’uniformité mais bien de créer une société pour tous », a-t-il ajouté.
Alors que le monde se relève lentement des crises financière et économique, ont constaté les États Membres, les pays en développement, toutes régions confondues, ont dû consentir de grands efforts pour parer au plus urgent: pallier les conséquences dévastatrices des crises, notamment l’insécurité alimentaire.
Ainsi, le Kenya a-t-il consacré une large partie de ses mesures de relance à la distribution de vivres et à la subvention de programmes d’alimentation scolaire ainsi qu’aux transferts monétaires au profit des personnes âgées.
L’Éthiopie, elle, a accompagné son programme offensif d’accélération de la croissance et d’amélioration de l’éducation à tous les niveaux par une réorientation massive des allocations budgétaires publiques.
Au niveau multilatéral, la Malaisie a exhorté à une coordination accrue entre le travail effectué en faveur du développement social et celui lié au développement économique durable. À cet égard, et tout en reconnaissant le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC), son représentant a néanmoins appelé de ses vœux une cohérence spécifique entre la Deuxième et la Troisième Commissions de l’Assemblée générale.
En outre, certains intervenants ont considéré qu’un développement social réussi devait nécessairement passer par une meilleure prise en compte des situations spécifiques aux jeunes et aux personnes âgées en particulier.
D’autres se sont davantage intéressés aux droits des personnes handicapées à la lumière de l’entrée en vigueur, depuis 2008, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et des premières Conférences des États parties à ce nouvel instrument.
De jeunes représentants de la Bulgarie, de la République dominicaine, de la Slovaquie, de la Tunisie, de la Turquie et du Botswana ont souligné, de leur côté, que pour leur génération, les objectifs du Sommet mondial sur le développement social et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) se renforçaient mutuellement.
L’observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a confirmé que pas moins de 81 millions de jeunes étaient sans emploi à la fin de l’année dernière et averti que la relance de l’emploi des jeunes sera retardée si l’on ne prend pas des mesures urgentes. « Supprimer les mesures proactives trop tôt aurait des conséquences délétères pour toute une génération de jeunes », a-t-elle dit.
Le délégué tunisien a prôné, lui, les bienfaits de l’échange entre les jeunes et a cité l’exemple du dialogue « ouvert multilatéral » impliquant des centaines de jeunes de tous les milieux qui a lieu dans son pays en vue d’aboutir à une charte internationale de la jeunesse. La Colombie a pour sa part soumis au Congrès national une réforme législative pour aider les jeunes diplômés.
Au Pakistan, qui connaît une explosion démographique, 50 millions de personnes seront dans un groupe d’âge économiquement productif en 2030, a expliqué son représentant en mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans les ressources humaines et la jeunesse.
L’Argentine a déploré pour sa part l’absence d’un instrument juridiquement contraignant de protection des personnes âgées et a indiqué que les chefs d’État du Marché commun du Sud (MERCOSUR) s’étaient engagés récemment à soumettre aux Nations Unies une proposition de convention sur les droits des personnes âgées.
Par ailleurs, plusieurs délégations, dont le Bangladesh et le Burkina Faso, se sont félicitées du rapport* du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la mise en application du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation qui s’achève en 2012*. L’UNESCO est l’institution qui coordonne cette Décennie.
La Troisième Commission reprendra ses travaux demain à 10 heures. Elle doit examiner les questions portant sur la prévention du crime, la justice pénale et le contrôle international des drogues.
* A/65/172
DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/65/89, A/65/307 et A/65/336)
a) Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/65/168 et A/65/174)
b) Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/65/173 et A/65/393)
c) Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées : deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/65/157 et A/65/158)
d) Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous (A/65/172)
Suite du débat général
M. A. KOHILAN PILLAY (Malaisie) a déclaré que le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, en 1995, avait été l’un des grands succès de la gouvernance internationale puisqu’il a dégagé un consensus visant à placer la population au cœur même du développement. Les discussions autour de cette problématique au cours des dernières années ont eu lieu dans un climat de défis dus aux crises économique et financière, à l’augmentation des prix des combustibles et de l’alimentation, de même qu’à une incertitude quant au maintien de la croissance économique mondiale et à la relance économique en général. À mesure que les répercussions de telles crises se font ressentir, il est chaque fois plus évident que les principales politiques des gouvernements au niveau national doivent viser à atteindre un développement social et une croissance économique durables, et générer emplois et production économique, a-t-il dit.
Le représentant a recommandé à la Troisième Commission de transmettre à l’Assemblée générale plusieurs propositions axées sur le transfert de technologie, le respect des engagements de l’aide publique au développement et le changement de la structure de l’environnement financier et économique mondial pour qu’il soit plus juste, équitable, et permette un équilibre entre le rôle du secteur public et celui du privé, ainsi qu’entre les approches de régulation et de marchés. Il a mis en avant la nécessité de modifier le paramètre d’analyse de la croissance et de la pauvreté. Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure coordination visant à garantir une cohérence entre le travail effectué pour le développement social et celui lié au développement économique durable. Reconnaissant le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) dans ce contexte, il a appelé de ses vœux une cohérence spécifique entre les Deuxième et Troisième Commissions de l’Assemblée générale.
Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) a fait remarquer que les statistiques restaient alarmantes dans plusieurs régions du monde. Les crises mondiales ont eu un lourd impact sur le développement social et économique, avec pour conséquence que moins de personnes sont sorties de la pauvreté, a-t-elle dit. Le Kenya a cherché à alléger le fardeau que ces crises représentent pour les familles les plus vulnérables et a utilisé une large portion des mesures de relance pour distribuer des vivres et subventionner des programmes d’alimentation scolaire ainsi que des transferts monétaires pour les personnes âgées.
Le Kenya, comme la plupart des pays en développement, fait face au défi d’intégrer le développement économique et social pour arriver à une société équitable, stable et juste, a expliqué la représentante. Le droit à l’éducation pour tout Kényen est garanti dans la nouvelle Constitution récemment promulguée, a souligné Mme Ojiambo. Le pays s’est doté de programmes pour promouvoir les droits de l’homme des personnes handicapées, la santé et le bien-être des personnes âgées, ainsi que l’entreprenariat et l’indépendance de la jeunesse et des femmes. Conscient de la nécessité d’adopter une approche axée sur la personne pour le développement, le Kenya lance un appel en faveur d’un partenariat mutuellement bénéfique avec les gouvernements et la communauté internationale, a affirmé sa représentante.
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a affirmé que son pays continuait son train de mesures tendant à l’établissement d’une économie pour réduire la pauvreté et mieux équilibrer les différents aspects de l’économie nationale et du développement social. Dans le cadre du suivi continu des nombreux acquis dans la réalisation des droits des personnes handicapées, la Syrie a accueilli, cette année, les Jeux olympiques des personnes handicapées auxquels ont pris part plus de 2 500 participants de 22 pays.
Les rapports du Secrétaire général ont passé en revue des questions importantes, a relevé le représentant, mais, selon lui, ceux-ci ignorent la situation dramatique et l’impact de l’occupation étrangère et de la violence sur le développement social dans certains pays de la région. Des efforts internationaux accrus devraient être déployés pour éliminer tout obstacle entravant la jouissance par les personnes vivant sous occupation, de leur droit en termes de développement social, en particulier leur droit à l’autodétermination, a-t-il déclaré.
M. AKRAM SABRI, représentant des jeunes de la Tunisie, a souligné que les crises mondiales avaient exacerbé les déséquilibres sociaux qui affectent une jeunesse particulièrement vulnérable. La jeunesse tunisienne se réjouit particulièrement de l’adoption de la résolution 64/134 de l’Assemblée générale qui fait de 2010 l’Année internationale de la jeunesse, sur le thème du dialogue. Elle exhorte la communauté internationale et les gouvernements à établir une nouvelle coopération, basée sur la compréhension, et à intensifier le rôle de la jeunesse en exploitant ses compétences. La jeunesse doit participer à la résolution des problèmes pour assurer aux générations futures une vie meilleure dans la paix et la sécurité.
Le poids social et démographique des jeunes est considérable dans la société, a rappelé le représentant. La jeunesse tunisienne est fière du statut dont elle bénéficie au sein des politiques de développement de son pays. La Tunisie donne à la jeunesse le rôle qu’elle mérite. Avec l’accord du Président, un dialogue ouvert multilatéral impliquant des centaines de jeunes de tous les milieux se poursuit pour créer une Charte internationale de la jeunesse. Cette initiative s’ajoute à plusieurs autres projets en faveur de la jeunesse du monde, a-t-il souligné.
M. GUSTAVO RUTILO (Argentine) a centré son intervention sur le vieillissement de la population mondiale. La solidarité entre les générations ne saurait être la seule solution à envisager, a-t-il dit. Nombre de personnes âgées n’ont pas accès à l’éducation, à la santé, au logement ou à des moyens de subsistance dignes. Il existe une vulnérabilité accrue de ces personnes. Beaucoup de personnes qui ont, aujourd’hui, 60 et 65 ans et ont travaillé toute leur vie n’ont tout simplement pas de pension, aucun moyen de survie et ne possèdent pas de biens ou de ressources personnelles, a expliqué le représentant. Dans les circonstances actuelles, dans bien des cas, elles ne peuvent plus compter sur le système de soins familial.
D’autre part, le représentant a relevé qu’il n’existait pas d’instrument juridiquement contraignant de protection des personnes âgées. Les chefs d’État du Marché commun du Sud (MERCOSUR) se sont engagés récemment à soumettre aux Nations Unies une proposition de convention sur les droits de l’homme des personnes âgées, a-t-il précisé. Il est impératif, selon lui, de tenir davantage compte du rôle et de la situation de ces personnes au sein de la société et de déboucher sur une convention qui apporte des réponses efficaces et à long terme pour cette partie croissante de la population qui le mérite.
Mme DANA VYŽINKÁROVÁ (Slovaquie) a salué le fait que la jeunesse était au cœur des débats avec la célébration de l’Année internationale de la jeunesse. Son intervention était axée sur le concept de l’« éducation du développement » dans les nations développées. Cette notion est basée sur des valeurs de solidarité, d’égalité, d’inclusion et de coopération, a-t-elle expliqué, précisant que l’objectif était de sensibiliser l’opinion publique dans les pays développés aux politiques de développement internationales, au développement humain durable et à l’aide humanitaire. La deuxième étape sera de participer dans la lutte contre la pauvreté dans le monde en comprenant les relations de cause à effet des questions internationales et en encourageant les actions individuelles, a-t-elle dit.
Pour la déléguée, il est important d’élargir l’audience et de sensibiliser notamment les jeunes aux questions de développement. Elle estime qu’ils devraient tous avoir des connaissances de base en la matière. Selon elle, les jeunes des pays développés semblent en effet souvent mal comprendre le concept de développement et d’aide humanitaire et y attachent une connotation péjorative. Fort de ce constat, elle a demandé que l’éducation sur le développement, ou encore l’« éducation internationale » cesse d’être négligée et occupe à terme une place de choix dans les programmes scolaires. La Slovaquie ouvre la voie en intégrant cette notion dans les programmes du primaire, du secondaire et de l’universitaire, a-t-elle précisé.
M. AGUS SARDJANA (Indonésie) a estimé que le Document final de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituait une feuille de route importante car il a jeté les bases de la voie à suivre. Mais il faut garder à l’esprit que cette route ne s’arrêtera pas en 2015, a-t-il dit, jugeant fondamental de réfléchir d’ores et déjà aux moyens de poursuivre les efforts en faveur du développement social au-delà de cette date butoir. Le représentant a souligné que l’an dernier, le Gouvernement indonésien avait adopté une loi sur le bien-être social et sur l’accélération des progrès dans la réalisation des OMD. Onze programmes prioritaires seront mis en œuvre par 155 plans d’action à tous les niveaux. Ces programmes visent en priorité à exploiter le potentiel de la jeunesse nationale qui constitue un pourcentage important de la population.
Les femmes sont également intégrées de manière systématique dans les stratégies de développement. La sensibilisation des individus devraient permettre aux personnes handicapées de mieux jouir de leurs droits et par rapport à la Convention que l’Indonésie ratifiera l’année prochaine. Les crises récentes rappellent les problèmes sociaux liés à la mondialisation, tandis que « le changement climatique constitue un risque croissant susceptible d’affecter dramatiquement le tissu social de nos pays si nous n’agissons pas collectivement et d’urgence », a-t-il dit. C’est la raison pour laquelle, il convient, selon lui, de continuer à renforcer les trois piliers du développement. La Troisième Commission et les nouveaux cadres internationaux doivent jouer un rôle actif dans la poursuite de la recherche de solutions viables, a-t-il ajouté.
Pour Mme DANA KURSH (Israël) la notion de l’intégration sociale est au cœur des débats sur le développement social. Qu’il s’agisse des jeunes, des personnes âgées, des handicapés, ou de groupes de population marginalisés, l’objectif de l’État et de la société civile devrait être de pleinement les intégrer dans le tissu social en leur offrant des opportunités pour contribuer à la société en fonction de leurs capacités. S’agissant des personnes âgées,
Mme Kursh a soutenu qu’il fallait leur donner les moyens de poursuivre une activité rémunérée ou non, voire d’assumer des fonctions de « mentors » aussi longtemps que possible. Le maximum devrait également être fait pour leur permettre de rester vivre à domicile, a-t-elle poursuivi, ajoutant que cela supposait un système de soutien financier et social aux autres membres de la famille pour pouvoir recourir à des services à domicile.
Constatant que les services sociaux prennent de plus en plus conscience de ces besoins, qui sont similaires à ceux des personnes handicapées, la déléguée a cependant souligné la nécessité de ne pas chercher des solutions au cas par cas, mais qu’il convenait, au contraire, de mettre en place un système opérationnel pour réaliser une véritable inclusion sociale. Le rôle de l’État dans la réalisation d’une telle intégration sociale peut être crucial, a-t-elle noté. À titre d’exemple, elle a expliqué qu’en Israël, les obligations et droits des membres de la famille, en termes de prise en charge des personnes âgées, étaient définis par la loi.
M. YAHYA ALOBAIDI (Iraq) a affirmé que le Pacte international pour l’Iraq conclu avec la communauté internationale constituait le fondement essentiel visant à garantir les droits de l’homme, le développement humain et la sécurité alimentaire en Iraq. Ce pacte vise à traduire la politique du Gouvernement en acquis tangibles pour assurer la transition économique et politique et la bonne gouvernance, sur la base de sa vision nationale, a-t-il dit. L’Iraq a établi trois priorités pour créer un vrai développement social et aider le citoyen iraquien qui a beaucoup souffert avec des guerres récurrentes et un embargo: éducation, santé et protection sociale. Le Gouvernement a fourni un grand nombre de services de santé de base, a-t-il ajouté. Grâce à l’accroissement du nombre de médecins et d’hôpitaux et à la création de programmes de la santé des familles avec des services gratuits à travers le pays, le taux de mortalité infantile et maternelle a diminué en Iraq.
Le Gouvernement iraquien fournit en outre des pensions et des aides mensuelles aux familles pauvres, aux personnes âgées, aux veuves et aux divorcées ainsi qu’aux chômeurs. Il a ouvert des centres de formation gratuite pour les jeunes et a œuvré à des systèmes de protection sociale pour les ouvriers. Le représentant a fait remarquer que l’Iraq mettait tout en œuvre pour relever le niveau des salaires dans les villes et en milieu rural. Sa priorité est la création d’un environnement sûr et stable pour pouvoir exploiter toutes les ressources dont jouit l’Iraq et aboutir au développement social et combattre la pauvreté, a-t-il dit. L’Iraq espère bénéficier de l’appui de la communauté internationale, a affirmé le représentant.
Mme ONON SODOV, Directrice du Département chargé des organisations internationales au Ministère des affaires étrangères et du commerce de la Mongolie, a noté que les économies se remettaient lentement de l’impact le plus sérieux des crises économique et financière des dernières années mais que les perspectives demeuraient fragiles. Des défis considérables demeurent sur la voie vers une relance douce, a-t-elle estimé. Elle a indiqué que l’économie mongolienne était également dans un processus de reprise. Le troisième rapport national sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) a révélé que le niveau de réalisation de ces Objectifs avait atteint 66%, ce qui constitue, selon elle, le résultat de l’intégration de la perspective des OMD dans les documents de politique à court, moyen et long termes.
Mme Sodov a affirmé néanmoins que son pays avait encore du retard dans la réalisation des objectifs relatifs à la réduction de la pauvreté, de l’égalité des sexes et de la durabilité écologique. En particulier, l’objectif de réduire de moitié, soit à 18% en 2015, le taux de pauvreté demeure difficile à atteindre. Commentant le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la Décennie internationale des Nations Unies pour l’alphabétisation, Mme Sodov a noté que des efforts considérables avaient été accomplis pour l’application du Plan d’action de cette Décennie, mais que ces mêmes efforts n’arrivaient pas à aller de pair avec la croissance démographique. Elle a, par ailleurs, salué l’adoption du cadre de travail de Bélem adopté par la sixième Conférence internationale d’éducation des adultes, tenue en décembre 2009. Elle a souscrit à la recommandation contenue dans ce document et visant à consacrer à l’éducation au moins 6% du produit intérieur brut (PIB), et à s’efforcer à accroître les investissements dans l’éducation et l’apprentissage des adultes. Elle a finalement encouragé les États Membres et autres parties prenantes à célébrer par des initiatives l’Année internationale des coopératives prévue en 2012.
M. AMJAD HUSSAIN B.SIAL (Pakistan) a regretté l’impact délétère des crises mondiales sur le développement social. Les inondations sans précédent qui ont frappé le Pakistan, fin juillet, ont affecté toutes les infrastructures du pays et entravé le redressement économique et les objectifs de développement, a-t-il dit. Il a salué l’aide de la communauté internationale qui a permis à son gouvernement de soutenir les foyers les plus vulnérables. Le Pakistan vit une transition démographique: en 2030, 50 millions de personnes seront dans un groupe d’âge économiquement productif, a-t-il expliqué. D’où la nécessité, selon lui, d’investir dans les ressources humaines et la jeunesse. La famille est le premier niveau de l’intégration sociale et une institution clef dans la vie pakistanaise.
Le Pakistan s’est efforcé d’adopter une approche intégrée pour réduire la pauvreté, a expliqué le représentant. Le Programme Benazir de soutien aux pauvres concerne plus de trois millions de foyers. Le Fonds d’allègement de la pauvreté est un partenariat public/privé qui met à la disposition des pauvres des services de microfinancement avec l’aide de la société civile, et dont ont bénéficié jusqu’à présent 1,5 million de personnes. Le Gouvernement pakistanais, a poursuivi M. Hussain Sial, s’efforce de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, d’aider les personnes âgées, les veuves et les handicapés. Le Pakistan a signé cette année la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a-t-il souligné.
Mme. YANA BOIKO (Ukraine) a expliqué que l’Ukraine avait choisi la voie du dialogue social et de la coopération constructive avec les syndicats afin de relancer l’économie et de réduire les impacts négatifs de la crise. Le Gouvernement ukrainien, a-t-elle dit, a pris les mesures nécessaires afin de lancer les programmes nationaux de réforme économique nécessaires. Le but de ces réformes est, selon la représentante, d’assurer une croissance économique continue, de créer les opportunités d’emplois et d’améliorer les standards de vie des citoyens ukrainiens.
Les autorités ukrainiennes, en collaboration avec les partenaires sociaux, élaborent une ébauche de programme d’État afin de maîtriser et de réduire la pauvreté en Ukraine, a poursuivi la représentante. Elle a indiqué que la stabilisation du budget, la reprise du marché du travail et la diminution du taux de chômage pour 2010 étaient actuellement les priorités du Gouvernement. Rappelant l’intérêt de son pays concernant les différents sommets pour le développement social, elle a mis l’accent sur la quarante-huitième session de la Commission du développement social. Cette dernière a permis à la communauté internationale de s’engager en faveur de l’intégration sociale, aussi bien au niveau national qu’international, et a également encouragé l’intégration de tous les groupes, et la réduction des inégalités et de la pauvreté, a—t-elle expliqué. L’Ukraine se félicite du thème retenu pour la quarante-neuvième session de la Commission (2011-2012), à savoir « l’éradication de la pauvreté », a précisé la représentante.
M. HASSAN EL MKHANTAR (Maroc) a déclaré que les défis à relever en matière de développement social demeuraient tributaires des efforts entrepris et des moyens financiers mis à la disposition des gouvernements pour honorer leurs engagements dans ce domaine. À l’heure de l’évaluation, 15 ans après le Sommet de Copenhague, il convient, a-t-il dit, de redéfinir les plans et stratégies de développement économique et social de manière à tenir compte des répercussions sociales des crises économique et financière en termes de disparités sociales, d’inégalités, d’exclusion et de marginalisation des plus démunis. Le représentant a affirmé que son pays avait toujours placé le développement du potentiel humain au centre de ses préoccupations et qu’il s’était activement engagé dans une politique visant à prendre en compte les besoins des couches sociales les plus défavorisées dans les plans de développement économique et social.
Le Maroc, a-t-il dit, a aussi lancé des actions de coopération avec plusieurs pays africains en matière de développement social, de lutte contre la pauvreté et de services sociaux de base, notamment le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), entre le Maroc et le Burkina Faso, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Un plan stratégique (2008-2012) a également été adopté et prévoit la mise en place d’un système référentiel intégré concernant les services sociaux de proximité destinés à différentes catégories vulnérables de la population, dont les personnes âgées et les handicapés.
Mme ORHAN EASD AKGUN, représentante de la jeunesse de la Turquie, a fait part de la détermination des jeunes à prendre part au processus de prise de décisions et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui représente un cadre fort pour atteindre le développement. La jeunesse turque a participé au Congrès de la jeunesse, qui a eu lieu en juillet 2010 à Istanbul, a-t-elle expliqué. Ce Congrès a permis des échanges fructueux avec les jeunes d’autres pays. La jeune déléguée a estimé que les droits de l’homme devaient être pleinement protégés et promus pour tous. La Turquie, a-t-elle dit, a réformé plusieurs de ses secteurs dans ce sens pour mieux asseoir son caractère pluraliste. La paix, la solidarité et la compréhension entre les jeunes est une nécessité fondamentale, a-t-elle assuré.
M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a déploré que le nombre des personnes vivant sous le seuil de pauvreté se fût accru en Afrique subsaharienne en raison de la convergence des crises actuelles, conjuguées avec les effets des changements climatiques. Il s’avère impératif, en conséquence, de renforcer le partenariat mondial pour éliminer la pauvreté et promouvoir un emploi productif et décent pour tous. Le Gouvernement éthiopien est tout à fait conscient que le développement social, sous ses aspects divers, nécessite un engagement véritable et une approche systémique, a-t-il déclaré, en décrivant par le menu les actions entreprises par les pouvoirs publics dans le cadre d’un plan national visant à mettre un terme à la pauvreté, centré sur un développement équilibré des zones urbaines et rurales.
Le représentant a fait état d’un programme offensif d’accélération de la croissance avec une forte impulsion donnée en faveur de l’éducation afin de créer des capacités humaines, d’élargir l’infrastructure, d’accroître la concurrence de l’économie, de bâtir des institutions, de décentraliser le processus de prise de décisions et d’affirmer la présence des communautés de base, notamment de la société civile. Ces efforts ont été accompagnés par une « réorientation massive » des allocations budgétaires publiques en vue de favoriser les investissements au profit des pauvres et de lancer des programmes de développement en matière de soins de santé, d’éducation et de sécurité alimentaire, a-t-il expliqué.
M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a relevé qu’au cours de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (2003-2012), de grandes avancées avaient été enregistrées au niveau du taux global d’alphabétisation des adultes, qui passera à 69% en Afrique subsaharienne et à 99% dans les zones d’Asie centrale, d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest. Il a aussi noté des motifs de satisfaction en ce qui concerne l’objectif de la scolarisation universelle à l’horizon 2015, d’autant que certains pays, qui en étaient les plus éloignés, se rapprochent du seuil de 90%. Il a déploré le fait que tous les indicateurs montrent que les objectifs de l’éducation pour tous ne seront pas atteints. Au rythme actuel, 56 millions d’enfants ne seront toujours pas scolarisés en 2015 et il faudrait créer 1,9 million de postes d’enseignants supplémentaires, dont 1,2 million en Afrique subsaharienne pour réaliser l’enseignement primaire universel.
Le représentant a précisé que le Burkina Faso avait pris des mesures institutionnelles et stratégiques pour garantir une meilleure éducation de base et d’alphabétisation grâce à un plan décennal de développement de l’éducation de base (2000-2009) avec pour objectif d’atteindre un taux brut de scolarisation de 70% et un taux d’alphabétisation de 40%. Il a créé, en 2002, un Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENF), tandis qu’en 2007, une loi prévoyant l’enseignement gratuit et obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans est entrée en vigueur. Il a encouragé l’ONU à renforcer son plaidoyer pour le respect de nombreux engagements, notamment à Dakar, en 2000, et au Sommet du G-8 de Gleneagles, en 2005. Il a exhorté la communauté internationale à mobiliser davantage de ressources afin de combler le déficit de 16 milliards de dollars annuel nécessaires pour financer l’éducation pour tous dans les pays à faible revenu.
M. JAVED FAIZAL (Maldives) a souligné la vulnérabilité des pays tels que le sien qui dépendent de marchés élastiques comme celui du tourisme. En outre, les Maldives ont été durement touchées par la réduction du marché traditionnel de la pêche, a-t-il précisé. Les Maldives ne sont pas capables, selon lui, de mettre en œuvre des politiques macroéconomiques pour lutter contre la hausse massive du chômage, en particulier chez les jeunes et les femmes.
M. Faizal a ajouté que les extrémismes religieux menaçaient les notions d’égalité et de justice sociale. Enfin, beaucoup reste à faire pour garantir un accès égal à l’éducation dans la région, a-t-il estimé. Évoquant la nécessaire autonomisation des femmes, il a dit qu’il comprenait bien le danger de marginaliser la moitié de la population de son pays.
M. SAVIOUR F. BORG (Malte) s’est concentré sur le vieillissement et la situation des personnes âgées en saluant le chapitre du rapport du Secrétaire général sur la participation et le développement de cette catégorie de la population mondiale. Il a signalé que, dans son pays, l’espérance de vie des hommes était de 78 ans et celle des femmes de 82 ans. Alors que cette espérance est demeurée la même pour les femmes, elle a en revanche progressé d’une année chez les hommes, par rapport à 2008, a-t-il précisé en soulignant qu’un cinquième des Maltais était âgé de 60 ans et plus, un chiffre qui atteindra le tiers de la population en 2050. Selon les prévisions statistiques, la population des jeunes, quant à elle, aura baissé de 22% en 2009 à 17% en 2050, a-t-il affirmé.
Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les soins de santé en faveur des personnes âgées, de réduire les risques de marginalisation ou de confinement dans des hospices et de leur offrir des services de grande qualité. Il a rendu hommage au professeur Robert N. Butler, décédé le 4 juillet 2010, et qui fut, a-t-il dit, l’un des neuf membres du premier Conseil de l’Institut international des Nations Unies sur le vieillissement. « Il a remué ciel et terre pour garantir le succès des activités de l’Institut », a rappelé le représentant.
M. ADHI SANKAR (Inde) a expliqué que son pays mettait en œuvre son onzième plan quinquennal 2007-2012, centré sur la croissance sans exclusion. L’accent est mis sur l’Inde rurale, sur la question de l’égalité entre les hommes et les femmes et sur l’inclusion des pans les plus vulnérables de la société. Ce plan définit 26 indicateurs de performance sur la pauvreté, la santé et l’intégration, a-t-il précisé. L’Inde a adopté un programme révolutionnaire pour lutter contre les inégalités sociales. En particulier, elle a mis au point une loi sur l’emploi rural et des programmes de développement rural. L’intégration sociale est essentielle pour garantir une société stable, harmonieuse et pacifique. Il ne s’agit pas d’une tentative d’uniformité mais bien de « créer une société pour tous », a-t-il dit.
Le représentant a affirmé que son pays avait adopté, en outre, une législation qui prévoyait de consacrer 3% des postes vacants aux personnes handicapées. La loi pour l’éducation obligatoire et gratuite a été adoptée en 2009 pour les enfants jusqu’à 14 ans, a-t-il dit. Pour améliorer la fréquentation scolaire, des programmes de cantine scolaire avec des aliments nutritifs ont été mis en place et l’infrastructure des écoles primaires a été améliorée. L’Inde va maintenant se concentrer sur l’éducation secondaire et tertiaire. Elle est également attachée à la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, a-t-il souligné.
Mme ANA MARIE LAYUGAN HERNANDO (Philippines) a réaffirmé la nécessité d’améliorer le sort des personnes handicapées dans le cadre de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sur la base du cadre normatif international les concernant. Les crises mondiales et les changements climatiques risquent d’entraver la réalisation des Objectifs dans le domaine du développement social, politique et économique, a-t-elle souligné. Les efforts nationaux doivent donc aller de pair avec les efforts régionaux et internationaux.
La représentante a jugé essentiel que les mécanismes de suivi prévus par les OMD allouent les ressources suffisantes à la mise en place de programmes spécifiques pour les personnes handicapées. Elle a également mis l’accent sur la nécessité d’intégrer l’approche globale contenue dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Les Philippines présenteront un projet de résolution à la Troisième Commission à ce propos, a-t-elle annoncé.
Mme PAMELA MARTINEZ, représentante de la jeunesse de la République dominicaine, a déploré le fait que les jeunes, qui sont « la pierre angulaire qui définit l’avenir de nos peuples », se heurtent à tant de problèmes. Elle a estimé que l’éducation était indispensable pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. « Il nous faut unir nos forces pour aider les groupes les plus marginalisés par les systèmes éducatifs traditionnels, comme les handicapés, les autochtones, les minorités ethniques et linguistiques », a-t-elle dit. Les Nations Unies doivent, selon elle, créer des circonstances qui permettent aux jeunes de s’épanouir en mettant l’accent sur l’enfance.
Si l’on veut des résultats et des améliorations dans le temps, il faut se concentrer sur l’abolition des mécanismes qui excluent les jeunes, a enchaîné Mme CRISTINA ZAPATA, autre représentante de la délégation. Les jeunes, a-t-elle dit, sont les agents clefs du développement humain. Il faut exiger que l’on agisse immédiatement car il est du devoir de notre génération de prendre les rênes du processus de changement. Les représentantes ont demandé aux Nations Unies d’intégrer les jeunes dans les processus de prise de décisions. À cet égard, l’Année internationale de la jeunesse est le moment opportun pour créer de nouvelles possibilités pour les jeunes du monde.
Mme ASHA JUMA, Ministre du travail, du développement de la femme, des jeunes et de l’enfant de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que les engagements du Sommet social et ceux des OMD, y compris de la Réunion plénière de haut niveau, se renforcent mutuellement. Elle a salué la référence aux personnes handicapées dans la résolution du Document final de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le cadre de développement social national est axé sur l’inclusion et la cohésion sociales, avec la lutte contre la pauvreté. Un programme rural a été mis en place pour garantir l’autonomisation des femmes rurales et le développement agricole. Elle a mis l’accent sur l’importance de la solidarité mondiale pour garantir la réalisation des objectifs fixés.
Mme VELISLAVA IVANOVA, représentante de la jeunesse de la Bulgarie a déclaré que 2010 était une année importante pour la jeunesse. La Bulgarie a été l’un des premiers pays à envoyer des jeunes aux réunions des Nations Unies, a-t-elle dit. Les jeunes ont aussi collaboré à l’élaboration de programmes et de politiques les concernant au niveau national. Elle a assuré de la poursuite des efforts en cours pour la mise en place de projets touchant la jeunesse.
Dans cette ère de mondialisation, elle a attiré l’attention sur la jeunesse et l’emploi. Elle a exhorté à donner des chances aux jeunes car ils sont prêts à assumer leurs responsabilités. L’Année internationale de la jeunesse est un exemple idéal des résultats qui peuvent être obtenus, a-t-elle considéré, en recommandant des efforts spécifiques dans le passage entre le système éducatif et le marché de l’emploi.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a expliqué que la politique sociale de son pays avait pour objectif d’éradiquer la pauvreté, de garantir le plein emploi et de réduire l’exclusion sociale. Son but est que tous les Colombiens aient accès à une éducation de qualité, à une sécurité sociale, au marché du travail et à des mécanismes efficaces de promotion sociale. Convaincue que la pauvreté demeurait un obstacle à l’intégration sociale et que les programmes de protection sociale permettaient de réduire la vulnérabilité et l’inégalité, la Colombie a mis l’accent sur des initiatives ciblées pour améliorer la qualité des services l’accent sur des initiatives ciblées pour améliorer la qualité des services sociaux. Le programme de subsides « familles en action » s’adresse ainsi à 2,5 millions de familles pauvres à travers le pays; « Juntos » (« Ensemble ») est un réseau qui assiste des familles dans des situations d’extrême pauvreté.
L’éducation et la formation des ressources humaines sont des instruments fondamentaux pour créer une société plus inclusive, a dit Mme Blum. C’est la raison pour laquelle la Colombie se concentrera sur la qualité de l’enseignement dans les prochaines années. De même, les jeunes formant un groupe démographique particulièrement touché par le chômage, le Gouvernement promeut devant le Congrès une réforme législative pour aider les jeunes diplômés. Il est nécessaire, a conclu Mme Blum, de renforcer la coopération internationale, notamment en ce qui concerne l’aide technique et le transfert technologique.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan), préoccupée par la détérioration des indicateurs les plus déterminants du développement a constaté, qu’étant donné la récession sans précédent, les États étaient forcés de réduire leurs dépenses budgétaires, y compris dans la sphère sociale. Les États, a-t-elle dit, doivent prendre toutes les mesures possibles pour améliorer le bien-être de leurs citoyens. Pour sa part, le Kazakhstan a porté ses dépenses sociales dans le budget national à 32,4%.
Mme Aitimova a souligné l’importance du Pacte pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’établissement d’un filet de protection sociale de base. Le Kazakhstan œuvre en particulier pour l’élimination des discriminations dans les salaires. Convaincue que les politiques d’inclusion sociale doivent intégrer les personnes âgées via des systèmes de retraite et de santé appropriés, elle a souligné que vieillir en bonne santé nécessitait des efforts individuels pendant toute la vie. Le vieillissement est un nouveau phénomène pour ce pays, a-t-elle affirmé, précisant que les citoyens jouissaient déjà du droit constitutionnel à une retraite minimale et à une sécurité sociale. Le Kazakhstan renouvelle son engagement à assurer des soins de santé de base pour tous, après avoir mis en place un « code national de protection de la santé des citoyens » en 2009.
M. LOAYZA BAREA (Bolivie) a affirmé que l’intégration sociale était un facteur important pour le développement social comme cela avait été stipulé à l’issue du Sommet du développement social. Son pays a adopté une philosophie fondée sur le bien-vivre inspirée des peuples autochtones, en harmonie avec la nature et en communauté avec les êtres humains et la « Terre nourricière ». L’État s’est converti en moteur central de l’exécution de cette politique et assume sa responsabilité de garant des droits et de décideur pour le bien de la majorité et le bien collectif, a-t-il dit.
La nouvelle Constitution réaffirme le droit à la vie et à la souveraineté alimentaire, au travail et à un emploi digne, à l’eau potable et à l’assainissement, en tant que droits humains fondamentaux, sans concession ni privatisation, a expliqué le représentant. D’autres services inclus dans une telle approche sont l’électricité, le gaz et les télécommunications. Dans ce contexte, la Bolivie a appuyé la résolution 64/292 de l’Assemblée générale relative au droit à l’eau et à l’assainissement ainsi que celle adoptée la semaine dernière par le Conseil des droits de l’homme sur le même thème. Le représentant a qualifié ces initiatives multilatérales d’apport historique pour garantir l’approvisionnement en eau à des millions de pauvres et de marginalisés qui ne disposent pas de cet élément vital pour une existence digne.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a estimé que la première leçon à tirer dans la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social concernait la marge de manœuvre politique suffisante des États pour déployer des stratégies propres à leurs circonstances particulières. Les autorités nationales doivent s’engager au premier chef dans la réalisation des objectifs sociaux.
En Érythrée, l’accent est mis sur l’inclusion sociale, l’égalité et la participation, a-t-il dit. Un système d’éducation élargi a été mis en place pour permettre aux citoyens d’agir comme des agents du changement. Le représentant s’est félicité de la réduction de la mortalité infantile et maternelle et de l’impact du VIH/sida dans son pays. L’espérance de vie est passée de 52 ans en 1995 à 60 ans en 2008, a-t-il précisé. En outre, la question des personnes handicapées est intégrée dans les plans de développement du pays. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration à tous les niveaux pour atteindre les objectifs fixés, en particulier au niveau des Nations Unies.
Mme LEYSA SOW (Sénégal) a indiqué que pour pallier la crise économique mondiale consécutive à la hausse du prix du pétrole et des prix alimentaires, ainsi qu’aux changements climatiques, il était crucial que la communauté internationale se mobilisât davantage pour prendre des initiatives hardies en vue d’apporter des solutions idoines. Elle a rappelé que 15 ans après le Sommet de Copenhague sur le développement social, l’intégration sociale, l’élimination de la pauvreté et le plein emploi constituaient les défis majeurs à relever pour un développement social.
Au Sénégal, la protection sociale est perçue comme un instrument au service de la solidarité générationnelle et intergénérationnelle. Elle constitue, a-t-elle dit, un moyen efficace de lutte contre la pauvreté par, entre autres, le biais de la redistribution des fruits de la croissance. La représentante a précisé que le document stratégique de réduction de la pauvreté avait pour objectif majeur l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables qu’il intègre dans une perspective plus globale et structurée. Cette stratégie est centrée sur la réforme et le renforcement du système formel de sécurité sociale, l’extension de la protection sociale, la protection des groupes vulnérables et la gestion des risques de catastrophes. L’intégration de la composante prévention des risques de catastrophe marque une volonté politique de la considérer comme une composante à part entière du développement durable, a expliqué Mme Sow.
M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a centré son intervention sur l’alphabétisation car son pays est l’un des neuf pays où résident 67% des adultes et des jeunes analphabètes du monde. Il est donc très difficile pour le Bangladesh, faisant partie des pays les moins avancés (PMA), de garantir l’éducation pour tous, a-t-il dit. Rappelant que le Bangladesh comptait 160 millions d’habitants, M. Momen s’est tout de même félicité des progrès réalisés dans le domaine de l’alphabétisation. Ces progrès sont le fruit de mesures multiples prises pour accélérer le rythme de l’accès à l’éducation primaire obligatoire gratuite. Le Bangladesh, a-t-il souligné, alloue 13,66% de son budget annuel au secteur de l’éducation. En outre, l’objectif de l’égalité des sexes au niveau de l’enseignement secondaire a déjà été atteint en 2006. Le prochain objectif du Gouvernement est de fournir un enseignement gratuit aux étudiantes au niveau du premier cycle universitaire.
Le programme « nourriture pour l’éducation » a permis d’améliorer, depuis sa création en 1993, le taux de scolarisation et de prévenir le travail des enfants. M. Momen a indiqué que 5,5 millions d’enfants recevaient déjà des bourses. En vue d’appuyer l’objectif de l’éducation pour tous, le projet intitulé « tendre la main aux élèves » a été lancé en 2004 pour six ans. Le Bangladesh espère atteindre un taux de scolarisation primaire de 100% en 2011 et un taux d’alphabétisation de 100% en 2014.
Mme BOGOLO J. KENEWENDO, représentante de la jeunesse du Botswana, a salué l’analyse du Secrétaire général sur la situation de la jeunesse dans le monde et a souligné que les défis majeurs pour les jeunes de son pays étaient la pauvreté et le chômage, le manque de qualifications techniques, la non-participation au processus de prise de décisions, la criminalité et l’abus de l’alcool. Selon le recensement national de 2001, la jeunesse représente 38,3% de la population du Botswana et s’attaquer à la problématique des jeunes signifie qu’il faille également traiter de tous les problèmes du système.
La mondialisation a modifié le marché de l’emploi et aggravé la vulnérabilité des jeunes, a-t-elle noté avant de décrire les efforts entrepris par les pouvoirs publics de son pays pour favoriser la création d’emplois. Des maux sociaux tels que l’alcool, la violence, l’abus de drogues et le crime sont autant d’obstacles au développement social des jeunes, a-t-elle dit. La représentante a salué les délégués de la jeunesse actuelle et la façon dont ils présentent les problèmes de notre temps et a appuyé le renforcement de l’architecture des Nations Unies en vue du développement de la jeunesse.
Mme JANE STEWART, observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que l’étude sur les « tendances de l’emploi mondial pour la jeunesse », publiée en août dernier, comprend, outre des données complètes sur le marché de l’emploi des jeunes, des éléments nouveaux sur la pauvreté. Les crises économique et financière ont fait augmenter les taux de chômage chez les jeunes à des niveaux sans précédent. Pas moins de 81 millions de jeunes étaient sans emploi à la fin de l’année dernière. La relance de l’emploi des jeunes sera retardée si l’on ne prend pas des mesures urgentes, a dit Mme Stewart, non sans rappeler que les États membres de l’OIT avaient signé en 2009 le Pacte mondial pour l’emploi. Supprimer les mesures proactives trop tôt aurait des conséquences délétères pour toute une génération de jeunes.
Le rapport de l’OIT sur « l’emploi et la protection sociale dans le nouveau contexte démographique » met l’accent sur les implications du vieillissement irréversible de la population pour les sociétés et le monde du travail en particulier. « Il ne s’agit pas d’une catastrophe si les bonnes mesures politiques sont prises dans une perspective intergénérationnelle », a estimé Mme Stewart. Il faut établir des filets de protection sociale en accordant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables. Enfin, la Conférence internationale de l’OIT a reconnu, en juin dernier, que l’absence de mesures effectives pour concilier responsabilité familiale et professionnelle mettait à mal le développement et a conclu que les conditions de travail des aides ménagères devaient être justes et décentes.
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