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AG/11029

Les délégations imputent à l’absence de volonté politique le peu de progrès enregistrés dans la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale

06/12/2010
Assemblée généraleAG/11029
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-cinquième session                                 

56e séance plénière - matin


LES DÉLÉGATIONS IMPUTENT À L’ABSENCE DE VOLONTÉ POLITIQUE LE PEU DE PROGRÈS ENREGISTRÉS DANS LA REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Les délégations ont imputé, ce matin, à l’absence de volonté politique le peu de progrès enregistrés dans la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, discutée au sein d’un Groupe de travail spécial, créé l’année dernière, pour « envisager d’autres moyens de renforcer le rôle, l’autorité, l’efficacité et l’efficience de l’Assemblée générale, notamment en faisant fond sur ses résolutions et en évaluant l’état de leur application »*. 


L’Assemblée s’occupait de la revitalisation de ses travaux depuis 1991 avant de passer le relais au Groupe de travail qui réfléchit ainsi aux questions liées aux rôles et aux pouvoirs de l’Assemblée; à la sélection du Secrétaire général; au renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée; et aux méthodes de travail de l’Assemblée.


Ma vision est celle d’une Assemblée générale forte qui soit le forum principal du débat international, a déclaré le Président de l’Assemblée, avant que le représentant du Pakistan, soutenu par ses homologues de l’Égypte, de Cuba ou encore de l’Éthiopie, ne prévienne: « sans volonté politique, la revitalisation de l’Assemblée restera un concours de clichés sans substance réelle ».


L’Assemblée ne pourra donner tort aux sceptiques et se placer au cœur de la gouvernance mondiale que si les États Membres affirment leur volonté de revoir leurs habitudes et leurs méthodes de travail pour se concentrer pleinement sur les questions qui préoccupent l’opinion publique et la communauté internationale dans son ensemble, a notamment déclaré l’Union européenne, par la voix du représentant de la Belgique, en annonçant des « choix douloureux ».


Parmi ces choix, le représentant de la République de Corée a suggéré, compte tenu de la similitude entre certaines résolutions d’une année à l’autre, de réfléchir à la possibilité de les adopter tous les deux ou trois ans, de les regrouper ou tout simplement d’éliminer des points de l’ordre du jour.  Pour éviter les redondances et les chevauchements, une interaction accrue entre l’Assemblée, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC), y compris les organes subsidiaires, a été préconisée.


Avec son homologue éthiopien, le représentant coréen a appuyé l’idée d’organiser le programme de travail de l’Assemblée autour d’un certain nombre de débats thématiques mettant l’accent sur les questions émergentes ou les plus urgentes pour la communauté internationale.


Les résolutions de l’Assemblée doivent avoir des plans d’action clairs, un calendrier réaliste et l’engagement responsable de tous les États Membres, a insisté le représentant de Singapour.  Son homologue de la Libye est allé plus loin.  Il a estimé que ces résolutions doivent devenir contraignantes et le Conseil de sécurité être le « bras séculier » de leur mise en œuvre.


Faisant écho aux maintes préoccupations sur l’empiétement « continu, graduel et grandissant », selon les mots de l’Iran, du Conseil sur les prérogatives de l’Assemblée générale, le représentant de l’Inde a estimé critique d’établir une relation de respect entre les mandats de l’Assemblée et du Conseil qui doit cesser ses interprétations permissives de ce qui constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales. 


Le processus de sélection du Secrétaire général a été largement commenté, cette année encore.  Les délégations ont appelé l’Assemblée à y jouer un rôle plus important.  L’Assemblée doit, a argué la représentante du Mexique, avoir les profils détaillés des candidats le plus tôt possible, tandis que son homologue du Viet Nam a suggéré au Président de l’Assemblée de mener des consultations avec les États Membres pour identifier des candidats potentiels et les présenter au Conseil de sécurité. 


De nombreux appels ont été lancés pour donner des ressources financières et humaines suffisantes au Bureau de l’Assemblée générale; le représentant de l’Iran relevant que le budget de ce dernier n’avait pas été augmenté depuis 1998 alors que celui du Secrétariat a triplé.  Si plusieurs délégations se sont félicitées de la création du Fonds d’affectation spéciale, le représentant iranien a plaidé la prévisibilité pour réclamer l’ajout d’une rubrique dans le budget-programme de l’ONU. 


Les délégations ont également commenté la nécessité de préserver la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale même si celle du Pakistan a voulu que cela ne vienne pas compromettre la souplesse nécessaire à la sélection du personnel dudit Bureau.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, mardi 7 décembre, à partir de 10 heures avec un débat consacré aux océans et au droit de la mer.


* A/64/903



APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES; ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Débat conjoint


Ma vision est celle d’une Assemblée générale forte qui soit le forum principal du débat global, a déclaré M. JOSEPH DEISS, Président de l’Assemblée générale.  Il a estimé que la tenue de débats informels avant et après le Sommet du G-20 était l’un des aspects de la réaffirmation du rôle central des Nations Unies dans la gouvernance globale.  Un autre aspect tout aussi important, a-t-il ajouté, est de s’assurer que l’Organisation est à même de relever le défi et d’entreprendre les réformes nécessaires.  M. Deiss a cité un certain nombre d’avancées dont le fait que le Président de l’Assemblée générale soit élu au moins trois mois avant son entrée en fonctions et la prérogative du Président d’organiser des débats thématiques informels, bon moyen de positionner l’Assemblée générale dans le débat global.  M. Deiss a néanmoins reconnu que des progrès devaient être encore faits sur un grand nombre de points, allant de la procédure de nomination du Secrétaire général aux méthodes de travail de l’Assemblée générale.  Un agenda trop chargé, s’est-il expliqué, risque de nuire à la qualité du débat et l’organisation de trop nombreuses réunions de haut niveau dilue l’attention qui est portée à chacune, a-t-il relevé.


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), M. JAN GRAULS (Belgique), a estimé que le changement que le Président de l’Assemblée appelle de ses vœux ne se ferait pas sans efforts.  « L’Assemblée générale ne pourra donner tort aux sceptiques et se retrouver au cœur de la gouvernance mondiale qu’à la condition que les États Membres affirment leur volonté de revoir leurs habitudes et leurs méthodes de travail pour se concentrer pleinement sur les questions qui préoccupent l’opinion publique et la communauté internationale dans son ensemble », a-t-il déclaré.  Cet exercice supposera quelques choix « douloureux », a-t-il ajouté, avant d’affirmer que l’Union européenne réaffirmait son soutien au multilatéralisme dont les Nations Unies sont un acteur central. 


Le Traité de Lisbonne, entré en vigueur il y a un an, souligne encore davantage cet aspect, a assuré le représentant.  L’Union, a-t-il ajouté, a toujours considéré qu’il était essentiel de développer des initiatives concrètes visant à améliorer les performances de l’Assemblée générale.  C’est la raison pour laquelle elle accueille avec satisfaction le fait que le dernier rapport du Groupe de travail ad hoc sur la revitalisation de l’Assemblée générale comprenne un réexamen approfondi du tableau d’inventaire de toutes les propositions pertinentes à ce sujet, ainsi que l’état de leur mise en œuvre.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a réclamé la pleine application de la résolution A/RES/64/301 sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Il a insisté sur l’importance de la communication entre les organes principaux de l’ONU et a encouragé la tenue de réunions périodiques entre les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC), ainsi qu’entre le Président du Conseil de sécurité et les États Membres, avant la rédaction du rapport annuel du Conseil.  Soulignant l’importance de la mémoire institutionnelle, il a plaidé pour plus de ressources financières et humaines en faveur du Bureau du Président de l’Assemblée. 


Passant à la nomination du Secrétaire général, le représentant a réclamé le respect de l’Article 97 de la Charte ainsi que des résolutions 11 et 241 de l’Assemblée générale traitant du rôle de l’Assemblée dans la nomination du Secrétaire général.  Il a estimé que le Président de l’Assemblée devrait mener des consultations avec les États Membres afin d’identifier des candidats potentiels et de les présenter au Conseil de sécurité. 


MOURAD BENMEHDI (Algérie), au nom du Mouvement des pays non alignés, a mis l’accent sur le besoin, pour les États Membres de l’ONU, de respecter pleinement les fonctions et les pouvoirs dévolus à chaque organe principal des Nations Unies, et en particulier l’Assemblée Générale, tout en gardant l’équilibre entre eux, tel que la Charte le stipule.  Se montrant préoccupé par les tentatives du Conseil de sécurité d’empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée, le représentant a d’emblée prévenu qu’il s’opposera à toute approche visant à compromettre ou à minimiser le travail de l’Assemblée, à réduire son rôle actuel ou à semer le doute sur sa pertinence et sa crédibilité. 


Une évaluation minutieuse du niveau de la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée et une identification claire des causes sous-jacentes à toute insuffisance en la matière sont primordiales, a estimé le représentant, pour éliminer progressivement toute contrainte au processus de revitalisation.  Appelant à son tour à la révision du budget du Bureau du Président de l’Assemblée, le représentant a aussi jugé que la sélection du Secrétaire général doit être plus transparente et plus inclusive.  Il a suggéré que l’Assemblée consulte les États Membres pour choisir les candidats et transmettre ces choix au Conseil de Sécurité.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a déploré le manque de volonté politique de faire en sorte que l’Assemblée générale puisse remplir son rôle de chef de file, conformément au « délicat équilibre » établi par la Charte entre les principaux organes de l’ONU, en particulier le Conseil de sécurité.  M. Abdelaziz a donc estimé que la première étape devrait d’abord consister à évaluer l’état de mise en œuvre des résolutions pertinentes.  Il a regretté que le Conseil de sécurité continue d’empiéter sur le rôle de l’Assemblée générale, tout en reconnaissant que l’Assemblée générale n’assumait pas toujours pleinement ses responsabilités, en particulier dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.   


Il a encouragé des initiatives telles que celles liées à la situation au Honduras ou au suivi du rapport de la mission d’établissement des faits sur le conflit à Gaza.  Le représentant a par ailleurs estimé que l’Assemblée générale devait davantage interagir avec la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG) et le secteur privé.  Il a dit attendre avec intérêt la révision du budget prévu pour le Bureau du Président de l’Assemblée.  Venant à la nomination du Secrétaire général, M. Abdelaziz a affirmé que le processus était devenu de moins en moins transparent et inclusif au profit du Conseil de sécurité.  La seule solution, a-t-il estimé, est de mettre pleinement en œuvre les résolutions pertinentes qui parlent d’une véritable implication de l’Assemblée dans l’identification des candidats. 


M. LESTER DELGADO SÁNCHEZ (Cuba) a, à son tour, stigmatisé l’absence de volonté politique chez certains États Membres qui montrent que, contrairement à ce qu’on peut croire, la revitalisation de l’Assemblée générale n’est pas une question technique.  Malgré son agenda chargé, l’Assemblée demeure « inerte » compte tenu de ce manque de volonté.  Il faut aller au-delà des discours et passer à l’action, a dit le représentant, en se montrant préoccupé par la « tendance dangereuse » du Conseil de sécurité à dépasser fréquemment son mandat.  L’Assemblée est l’organe central de l’ONU, compte tenu de sa nature universelle et démocratique.  Elle est aussi la plus haute expression de l’égalité souveraine entre États et seul un tel organe peut traiter des problèmes mondiaux qui dépassent la capacité des États, a tranché le représentant.  Les problèmes mondiaux exigent des solutions mondiales, a-t-il dit, en arguant que l’Assemblée générale est la seule capable de trouver de telles solutions.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est dit fermement convaincu que l’Assemblée ne sera revitalisée que lorsque son rôle de principal organe délibératif, politique et représentatif de l’ONU sera reconnu dans sa lettre et son esprit.  Conformément aux textes pertinents, l’Assemblée doit prendre la tête dans la définition de l’agenda mondial et la réhabilitation du rôle central de l’ONU dans la formulation d’approche multilatérale pour régler les problèmes transnationaux.  M. Puri a estimé critique d’établir une relation de respect entre les mandats de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui ne doit plus empiéter sur le rôle de l’Assemblée en se livrant à une interprétation trop large et permissive de ce qui constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales.


Le représentant a aussi estimé que comme le calendrier du Conseil de sécurité est trop chargé, il faudrait réfléchir sérieusement à l’équilibre entre ce dernier et l’Assemblée.  Cette dernière, a-t-il conclu, devrait avoir davantage à dire sur la sélection du Secrétaire général.  Comme c’est elle qui a limité son rôle en la matière, c’est elle qui doit se battre pour le récupérer, a estimé le représentant.


Mme REGINA MARIA COREDIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que les principaux organes du système des Nations Unies devraient travailler en coordination étroite, de manière intégrée et en se renforçant mutuellement.  Le travail du Conseil de sécurité doit être complété par celui de l’Assemblée, du Conseil économique et social (ECOSOC) et de la Commission de consolidation de la paix (CCP), s’est-elle expliquée.  En l’occurrence, le renforcement de l’interaction directe entre les États Membres et le Secrétariat devrait être un élément clef du processus de revitalisation de l’Assemblée, selon la représentante.  Un dialogue plus fréquent et plus direct entre l’Assemblée et les mécanismes de coordination internes tels que le Conseil des chefs de secrétariat (CCS) constituerait un pas significatif dans la bonne direction, a-t-elle insisté.  Enfin, le rôle de l’Assemblée générale dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général devrait refléter sa position en tant que principal organe de gouvernance du système des Nations Unies.  Elle a insisté, en conclusion, sur l’importance d’une répartition géographique plus équilibrée dans l’attribution des postes de hauts fonctionnaires de l’ONU.


M. MURAT TASHIBAYEV (Kazakhstan) a affirmé qu’un Secrétariat professionnel et compétent était une condition sine qua non pour la mise en œuvre des résolutions sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, et que, par conséquent, les membres du personnel devaient être qualifiés.  Il s’est félicité des réunions entre les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC, pour ensuite appeler le Président de l’Assemblée à mener des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, « question la plus importante de l’ensemble du processus de réforme organisationnelle ».  M. Tashibayev a également appelé l’Assemblée à jouer un rôle plus important dans le processus de sélection du Secrétaire général.  Poursuivant en français, le représentant a estimé qu’il fallait analyser les raisons pour lesquelles les résolutions déjà adoptées portant sur la revitalisation de l’Assemblée n’avaient pas été appliquées.  Nous devons continuer d’examiner les raisons pour lesquelles il semble que le public se désintéresse de plus en plus des travaux de l’Assemblée générale en proposant de coopérer avec les principaux organes de presse et en utilisant des techniques de communication moderne, a ajouté M. Tashibayev.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a plaidé pour le renforcement du rôle du Président de l’Assemblée, de l’Assemblée elle-même dans la sélection et la nomination du Secrétaire général, l’amélioration des méthodes de travail de l’Assemblée et la modernisation du système de vote.  Elle a aussi appelé à une analyse des résolutions précédentes de l’Assemblée pour savoir où le bât blesse en matière de mise en œuvre.  La représentante s’est attardée sur le rôle important, selon elle, du Comité spécial de la Charte dans la revitalisation de l’Assemblée générale.  Si elle a reconnu que le rôle de l’Assemblée ne saurait empiéter sur celui du Conseil et autre organe principal de l’ONU, elle a néanmoins souligné que son renforcement est une « étape logique » de la démocratisation de l’ONU.  Le renforcement des interactions entre les principaux organes et l’élimination des chevauchements auraient sans aucun doute un impact bénéfique sur le travail de l’ONU, a insisté la représentante. 


Nous devons nous souvenir que nous sommes les Nations Unies, a déclaré M. ANG ZHONGREN (Singapour).  « Unies » veut dire que l’Assemblée générale ne devrait pas créer des divisions artificielles entre « eux » et « nous », que l’on parle de région ou de degré de développement.  Nous devons nous souvenir de la nécessité de travailler aux objectifs communs que nous avons fixés nous-mêmes, a insisté le représentant.  « Nations » veut dire que l’Assemblée générale doit être une tribune pour tous les États Membres dont la voix égale celle des autres.  « Nations Unies » veut donc dire que toutes les nations quelle que soit leur taille doivent se montrer solidaires tout le temps.


En conséquence, les résolutions de l’Assemblée générale doivent être plus contraignantes et l’Assemblée devrait avoir les moyens d’assurer leur mise en œuvre.  Plutôt que des résolutions consensuelles témoignant du plus petit dénominateur commun, il faut des textes assortis de plans d’action clairs, d’un calendrier réaliste et de l’engagement responsable de tous les États Membres à agir, a ajouté M. Ang qui a également estimé que l’ordre du jour de l’Assemblée méritait d’être régulièrement remis à jour afin de préserver sa pertinence.  L’Assemblée doit apporter une valeur ajoutée et se concentrer sur les questions pour lesquelles elle a un avantage comparatif.  Le représentant a conclu en soulignant la nécessité d’une meilleure coopération entre l’Assemblée et le Conseil de sécurité qui n’est « ni un organe à part ni une splendeur isolée de l’ONU ».


M. SHIKEGI SUMI (Japon) a émis l’espoir que les relations entre l’Assemblée générale et les autres organes du système des Nations Unies, tels que l’ECOSOC et le Conseil de sécurité seraient renforcées dans le cadre du processus de revitalisation.  Il a donc dit apprécier les consultations régulières entre le Président de l’Assemblée et celui du Conseil, avant de dire que le rôle de l’Assemblée dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général devait être celui d’assurer la transparence du processus.  Conscient de la nécessité de renforcer la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale, le représentant s’est dit prêt à discuter de la réalisation de cet objectif, dans le cadre du budget-programme pour l’exercice 2011-2013.  La délégation a estimé, en conclusion, que le meilleur moyen d’assurer la visibilité de l’Assemblée générale était qu’elle travaille le plus efficacement possible sur les défis qui se posent à l’échelle mondiale.  Il a encouragé les Présidents de l’Assemblée et des commissions à interagir plus souvent avec la presse, à l’instar de leur homologue du Conseil de sécurité.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a estimé que le but est de faire de l’Assemblée générale un organe efficace au service de la population mondiale et de la réponse à ses besoins, en particulier les plus vulnérables.  L’Assemblée doit aussi restée vigilante sur les questions de paix et de sécurité internationales et agir lorsque le Conseil de sécurité échoue à le faire.  Il a estimé que le Groupe de travail ad hoc sur la revitalisation de l’Assemblée générale doit consacrer suffisamment de temps à des discussions interactives pour étoffer le fond de la résolution qui doit conclure ses travaux.  Il a ajouté qu’en la matière, une des questions prioritaires doit être la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée.


M. PARK CHUL-MIN (République de Corée) a appelé à une évaluation approfondie des résolutions existantes de l’Assemblée générale.  Compte tenu de leur similitude d’une année à l’autre, il a estimé qu’il faut réfléchir à la possibilité de les adopter tous les deux ou trois ans, de les regrouper ou tout simplement d’éliminer certains points de l’ordre du jour.  Il a appuyé l’idée d’organiser le programme de travail de l’Assemblée autour d’un certain nombre de questions thématiques pour approfondir les discussions, en mettant l’accent sur les questions les plus urgentes que le Président de l’Assemblée identifierait.  Il a aussi prôné une interaction accrue entre l’Assemblée générale et les autres principaux organes du système des Nations Unies, tels que le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social, pour harmoniser les ordres du jour.  Il a également estimé que le renforcement du rôle et de l’autorité du Bureau du Président de l’Assemblée revêt une importance capitale, compte tenu en particulier de la brièveté du mandat du Président et du personnel limité qui lui est affecté.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a qualifié d’ironique le fait que l’Assemblée générale, « parlement mondial », était contrainte de se livrer à un exercice sans fin visant à faire reconnaître son statut.  Il a critiqué le fait que l’Assemblée générale se contente, selon lui, de l’exercice de pure forme que sont les délibérations du Groupe de travail ad hoc couronnées par une résolution annuelle, tandis que les progrès tangibles continuent de nous échapper.  Sans volonté politique, la revitalisation de l’Assemblée restera un concours de clichés sans substance véritable.


Le Conseil reste jaloux de ses prérogatives alors qu’il ne se gêne pas pour se saisir de questions qui tombent sous le mandat de l’Assemblée et que certains pays veulent que l’Assemblée se plie aux modèles de productivité et d’efficacité de l’entreprise si elle veut être perçue comme importante, a accusé le représentant.  Arguant du caractère universel de l’Assemblée pour prouver cette importance, le représentant a proposé la création d’une unité spéciale dans le Bureau du Président de l’Assemblée pour évaluer la mise en œuvre de différentes résolutions sur la revitalisation. 


Il a également estimé que l’ordre du jour de l’Assemblée devait rester ouvert à l’inclusion de nouveaux points et qu’aucune question ne devrait être exclue sans l’accord de tous les États Membres.  Quant au renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée, il a suggéré qu’une troïka des présidents sortant, actuel et futur examine la question.  Le travail du Président ne doit pas être entravé par des contraintes budgétaires ou en matière de personnel, et la préservation de la mémoire institutionnelle ne doit pas, de manière indue, jouer contre la souplesse nécessaire à la sélection du personnel. 


Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a recommandé, à son tour, un réexamen de la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale.  L’objectif d’efficacité des travaux de l’Assemblée ne sera atteint, a-t-elle également dit, que par une biennalisation ou triennalisation des points à l’ordre du jour de l’Assemblée.  Préconisant ensuite le renforcement de la coopération entre l’Assemblée et les autres organes principaux du système des Nations Unies, la représentante a estimé que l’Assemblée devait avoir un rôle plus important dans le processus de désignation et de nomination du Secrétaire général.  Elle devrait avoir à sa disposition un profil extrêmement détaillé des candidats le plus tôt possible, contrairement à la procédure en vigueur.  Il est très important de progresser en la matière, a souligné la représentante.


M. DANIEL TUMPAL SUMURUNG SIMANJUNTAK (Indonésie) a appelé à la mise en œuvre des résolutions relatives à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Le Groupe de travail doit identifier les lacunes et les corriger, a-t-il poursuivi, avant de juger que, comme la question de la relation entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale avait déjà été traitée dans le cadre de l’examen de la réforme du Conseil de sécurité, le Groupe de travail devait se concentrer sur d’autres questions importantes.  Pour ce qui est de la nomination du Secrétaire général, le représentant a réclamé une interaction substantielle entre les candidats et l’Assemblée, dans laquelle la rotation géographique reste un principe de base.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré que l’Assemblée générale occupait une place centrale en tant que principal organe chargé de fixer les orientations de l’Organisation, d’établir des normes et de codifier le droit international.  Si le renforcement de son rôle et de son impact passe par des mesures structurelles et organisationnelles, il requiert aussi la mise en œuvre effective des décisions de ses sommets et sessions spéciales, à commencer par ceux qui concernent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le Moyen-Orient.  Dans le même ordre d’idées, un plus grand effort de rationalisation doit également être engagé afin de pallier les carences, éviter les redondances et renforcer l’efficacité tout en gardant à l’esprit la nécessité de minimiser le fardeau financier sur les pays en développement, a préconisé le représentant marocain. 


M. MANSOUR SALSABILI (République islamique d’Iran) a engagé les États Membres à redoubler d’efforts pour trouver les moyens d’assurer à l’Assemblée générale la pleine jouissance de ses fonctions et pouvoirs.  Il a dénoncé l’empiétement « continu, graduel et constant » du Conseil de sécurité sur les prérogatives de l’Assemblée et a proposé la création d’un groupe de travail pour étudier cette question.  Compte tenu de l’importance d’une mémoire institutionnelle, il s’est dit alarmé de voir que le budget du Bureau du Président de l’Assemblée n’avait pas été augmenté depuis 1998, alors que dans la même période, celui de l’ONU a triplé.  S’il n’a pas rejeté l’idée de créer un fonds, il a plaidé la prévisibilité pour réclamer l’inscription d’un chapitre dans le budget ordinaire.  Le représentant a conclu en souhaitant une implication plus accrue de l’Assemblée dans la nomination du Secrétaire général, dans le cadre d’un processus « transparent ».


M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a demandé que le rôle de l’Assemblée générale soit renforcé dans le processus de sélection du Secrétaire général et de l’accession de nouveaux États Membres.  Les résolutions de l’Assemblée doivent en outre devenir contraignantes et le Conseil de sécurité être le « bras séculier » de leur mise en œuvre, a également préconisé le représentant.  L’Assemblée générale ne doit pas devenir l’otage du Conseil s’agissant de ses méthodes de travail, qui lui sont propres.  Le représentant a aussi appelé à un meilleur appui financier et humain au Bureau du Président de l’Assemblée qui doit se voir accorder les moyens nécessaires à l’accomplissement de son mandat.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a affirmé que l’élection du Secrétaire général était un thème fondamental de la revitalisation de l’Assemblée générale.  Il est impossible de laisser ce monopole au Conseil de sécurité, a dénoncé le représentant qui a réclamé l’instauration d’un processus démocratique, participatif et représentatif.  Il a également critiqué « l’empiétement pernicieux » du Conseil de sécurité sur les activités de l’Assemblée générale.  Il a réclamé pour l’Assemblée le plein exercice de ses pouvoirs dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que l’examen en bonne et due forme des raisons qui entravent l’application de ses résolutions.


M. ELIAS MELAKU FELEKE (Éthiopie) a jugé pertinent et bienvenu de procéder à une réévaluation du rôle de l’Assemblée générale s’agissant du processus de sélection du Secrétaire général.  Soulignant l’importance pour les États Membres de faire preuve de la volonté politique nécessaire à la revitalisation de l’Assemblée, le représentant a estimé que la priorité doit être de rationnaliser l’ordre du jour du Conseil pour le consacrer aux questions les plus pressantes.  Les débats thématiques doivent se poursuivre, a suggéré le représentant qui argué que pour éviter les redondances et les chevauchements, l’ordre du jour doit faire la place belle aux questions émergentes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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