AG/11011

Assemblée générale: les pays africains réclament la création d’un mécanisme de suivi des engagements pris en faveur du développement

14/10/2010
Assemblée généraleAG/11011
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

30e séance plénière – matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES PAYS AFRICAINS RÉCLAMENT LA CRÉATION D’UN MÉCANISME DE SUIVI DES ENGAGEMENTS PRIS EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT


Face aux promesses non tenues, les pays africains ont réclamé aujourd’hui la création d’un mécanisme de suivi des engagements internationaux en faveur du développement de leur continent, lors du débat que l’Assemblée générale a tenu sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et sur la lutte contre le paludisme.


Souhaité par le Secrétaire général de l’ONU, le mécanisme de suivi, de l’avis du Président de l’Assemblée générale, est essentiel « si l’on veut assurer que la responsabilisation mutuelle ne soit pas un mot dénué de sens et que les engagements pris aient des retombées concrètes pour les populations démunies ».  


De nombreux États Membres, dont le Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et le Malawi, au nom du Groupe africain, ont estimé que ce processus devait se faire sous les auspices de l’Assemblée générale.


Si les pays africains ont réitéré leurs appels à la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, à l’augmentation des flux d’investissements directs étrangers et à l’allègement de leur dette extérieure, ils se sont surtout attardés sur les promesses non tenues du G-8. 


En 2008 à Gleneagles, les pays les plus industrialisés s’étaient engagés à porter en 2010, l’aide publique au développement (APD) à 25 milliards de dollars, soit plus du double du montant de 2004.


Or, l’Afrique n’a reçu qu’entre 32 et 35% de l’augmentation totale de l’APD, a dénoncé le représentant du Malawi, au nom du Groupe africain, tandis que ses homologues du Sénégal et de l’Afrique du Sud ont souligné que les besoins en infrastructures de l’Afrique s’élèvent à 93 milliards de dollars par an.  Le continent ne pouvant consacrer que 45 milliards de dollars, ils se sont demandés d’où viendront les 48 milliards restants?


En dépit des lacunes et obstacles qui restent à surmonter, l’Afrique est aujourd’hui en mesure de présenter un bilan très honorable des résultats qu’elle a obtenus dans différents domaines prioritaires, s’est enorgueilli le représentant de l’Algérie.  Mais, a-t-il averti, les projets exigent des financements conséquents que les économies africaines ne sont en mesure de mobiliser que partiellement.


De nombreux pays donateurs, dont le Japon et la République de Corée, ont rappelé leurs contributions en matière d’APD.  Le Canada, qui s’est attardé sur les conclusions du Sommet du G-8 de Muskoka, en juin dernier, a affirmé avoir tenu ses engagements de doubler l’aide versée à l’Afrique par rapport à 2004, tandis que la Belgique a confirmé la détermination des pays de l’Union européenne à porter leur APD à 0,7% de leur PIB d’ici à 2015. 


Son homologue des États-Unis a fait savoir que son pays avait augmenté de 9% son aide à l’Afrique, qui atteint maintenant 7,5 milliards de dollars.  Mais, a-t-il souligné, la philosophie est de passer du débat sur l’argent dépensé à une évaluation des résultats. 


Les modèles de coopération fondés sur l’égalité entre États et les bénéfices mutuels, dont l’octroi de prêts à des conditions libérales, ont été vantés par le représentant de la Chine qui a qualifié la coopération Sud-Sud de « moteur efficace pour le développement économique de l’Afrique ». 


Les délégations se sont par ailleurs félicitées de la création, au mois de février dernier, de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN), comme « bras technique » de l’Union africaine.


Tournant son attention vers la question de la lutte contre le paludisme, le Président de l’Assemblée générale a estimé que la réalisation du Plan mondial de lutte contre le paludisme aura un impact sur pratiquement tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Le paludisme coûte 12 milliards de dollars par an au continent africain et réduit sa croissance économique de 1,3% par an, a acquiescé le représentant de la Tanzanie, membre de l’Alliance des dirigeants africains contre ce fléau.  Pour y faire face, son homologue de l’Égypte a jugé essentiel de régler le problème des Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), pour faciliter l’accès aux vaccins et aux médicaments.


Se félicitant des promesses de contributions d’une valeur de 11,7 milliards pour la période 2011-2010, la représentante du Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme a indiqué que son organisme a l’intention de distribuer quelque 250 millions de moustiquaires imprégnées cette année, contre 104 millions l’année dernière.  Le représentant de l’Afrique du Sud a tout de même souhaité qu’en l’absence d’autre alternative, les pays aient la possibilité de recourir au DDT, dans les limites des règles et des normes internationales.   


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 18 octobre à partir de 10 heures, avec un débat consacré au sport au service de la paix et du développement, et à la culture de la paix.


NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN OEUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/65/152, A/65/165 ET A/65/167) ET NOTES DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/65/62 ET A/65/62/ADD.1); ET 2001-2010: DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE: NOTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/65/210):


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/65/152)


Dans ce rapport, le Secrétaire général passe en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations émises dans sonrapport de 1998 sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique.


La section II reflète la pensée actuelle concernant les liens entre la paix et le développement et énumère des problèmes et défis que l’Afrique et l’ONU pourraient rencontrer à l’avenir. La section III porte sur les ressources et les partenaires qui devront être mobilisés et la section IV présente des recommandations et des propositions pour un engagement renouvelé des Nations Unies en Afrique.


Dans ce rapport, le Secrétaire général estime par exemple qu’il est indispensable que la communauté internationale appuie la mise en place de l’architecture africaine de paix et de sécurité, et en particulier de la Force africaine en attente.


Il demande également aux États Membres, aux organisations intergouvernementales africaines et aux parties prenantes aux élections d’œuvrer avec l’ONU pour s’attaquer aux causes profondes de la violence électorale.  Il engage les États à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale et à honorer les obligations que leur impose le principe de complémentarité.


De son avis, il est également essentiel que le rôle des ressources naturelles soit systématiquement pris en compte dans toute évaluation politique des conflits en Afrique.  Il estime par ailleurs que la question de la sécurité maritime réclame une attention plus soutenue et qu’il faut notamment encourager l’établissement de l’infrastructure nécessaire à un réseau régional de lutte contre la piraterie.


Rapport du Secrétaire général sur le Mécanisme d’évaluation des engagements concernant les besoins de développement de l’Afrique (A/65/165)


Après un survol des concepts clefs relatifs au suivi des engagements dans le contexte africain, le Secrétaire général examine les principaux mécanismes de suivi de manière à mettre en évidence les objectifs, l’ensemble des thèmes soulevés, l’approche analytique, les modalités de participation, ainsi que les lacunes et défis rencontrés.


Le rapport résume la nature, le champ d’application, les priorités et les dispositifs institutionnels en faveur d’un mécanisme de suivi amélioré (MSA) qui s’appuie sur les processus existants afin de les rendre plus intégrateurs.  Le MSA nécessite l’organisation d’examens périodiques formels soit sous l’autorité de l’Assemblée générale, soit lors d’un débat spécial du Forum pour la coopération en matière de développement (FCD).  Le MSA attribue des fonctions auxiliaires au Secrétariat de l’ONU et requiert donc des ressources supplémentaires.


Rapport du Secrétaire général sur le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique: huitième rapport complet sur les progrès de la mise en œuvre et l’appui international (A/65/167)


Le Secrétaire général affirme, dans ce rapport, que dans le contexte de l’actuelle reprise mondiale fragile et incertaine, la mise en œuvre du NEPAD et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) supposent une détermination et un leadership sans faille tant de la part des pays africains que des partenaires internationaux.


S’il reconnaît que les pays africains ont réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre des priorités sectorielles du NEPAD, il rappelle néanmoins la nécessité pour les institutions d’allouer davantage de ressources aux priorités du NEPAD, y compris au Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, et d’adopter à l’échelle du continent une stratégie de communication et de promotion afin de mobiliser davantage la participation des acteurs nationaux, régionaux et internationaux dans les projets NEPAD.  Il appelle les partenaires du développement à renforcer leur aide et en améliorer l’efficacité afin de s’assurer de la tenue des engagements dans les délais impartis.


Le Secrétaire général avance aussi qu’un plan d’action complet de l’Afrique sur les OMD est indispensable pour parvenir au succès.  Il souligne qu’afin d’atteindre ces Objectifs, il est indispensable de faire profiter les pays les moins avancés (PMA) des bénéfices tirés du commerce international et de favoriser le transfert de technologies.


Rapport du Corps commun d’inspection intitulé « Vers un appui plus cohérent du système des Nations Unies à l’Afrique  » (A/65/62 et A/65/62 Add.1)


Ce rapport contient 17 recommandations qui visent à renforcer la coordination, la coopération et la cohérence de l’appui du système des Nations Unies à l’Afrique aux niveaux mondial, régional, sous-régional et national.   L’addendum du rapport regroupe les vues exprimées par les organismes du système des Nations Unies au sujet des recommandations figurant dans le rapport du Corps commun d’inspection.


Le Corps commun d’inspection constate notamment que la prolifération des mandats et programmes connexes provoque des chevauchements structurels et une dispersion des efforts et des ressources, et appelle à leur réexamen.


Il propose que le Mécanisme de coordination régionale soit renforcé, entre autres, par l’institution d’un comité de pilotage de haut niveau représentant de manière adéquate toutes les parties prenantes; un meilleur alignement du Mécanisme de coordination régionale sur le NEPAD; ou encore une pleine application de l’« Accord général » entre les commissions régionales et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


Le Corps commun recommande également aux gouvernements africains récipiendaires de participer de manière plus étroite et régulière à l’élaboration, à la mise en œuvre et au contrôle des plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement.


Il appelle les organisations du système des Nations Unies à harmoniser davantage les cycles de planification, de programmation et de budgétisation de leurs programmes de pays en Afrique.


Le Corps commun d’inspection engage le Secrétaire général à faire entreprendre une étude approfondie de la mobilisation des ressources et des mécanismes de financement.


Rapport de l’Organisation mondiale de la santé intitulé «  2001-2010: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique » ( A/65/210)


Le rapport indique qu’au cours des 10 dernières années, les efforts en matière de contrôle du paludisme ont attiré l’attention des politiques et bénéficié d’une aide financière aux niveaux international, régional et national.


Les engagements internationaux pour le financement de la lutte antipaludique sont passés de moins de 0,2 milliard de dollars en 2000 à 1,6 milliard de dollars en 2009; cette progression s’expliquant en grande partie par la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GFATM) et la hausse des engagements de l’Initiative présidentielle américaine pour lutter contre le paludisme (PMI), de la Banque mondiale et d’autres institutions.


En conséquence, la proportion estimée de ménages africains possédant au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide a grimpé, passant de 17% en 2006 à 31% en 2008. En outre, la part des enfants de moins de 5 ans ayant utilisé ces moustiquaires est plus élevée en 2008, soit 24%. Le taux de personnes possédant des moustiquaires imprégnées d’insecticide dépasse 50% dans 13 pays africains à forte charge de morbidité.


Le rapport relève néanmoins que le pourcentage des enfants qui utilisent une moustiquaire est inférieur à l'objectif fixé par l’Assemblée mondiale de la santé, soit 80%.  Les ressources nécessaires pour étendre cet usage sont désormais disponibles puisque 88 millions de moustiquaires de ce type ont été livrées en 2009 et que 70 millions supplémentaires sont attendues au cours du premier semestre 2010.


L’OMS indique également que le recours aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine a augmenté par rapport à 2006, mais demeure très faible dans la plupart des pays africains.  Dans 11 des 13 pays sondés sur la période 2007-2008, moins de 15% des enfants de moins de 5 ans souffrant de fièvre ont bénéficié d’un tel traitement, ce qui est bien inférieur à l’objectif de l’Assemblée mondiale de la santé, soit 80%.


En mai 2010, l’OMS a inscrit le Maroc sur la liste des pays ayant éradiqué le paludisme, portant ainsi à 107 le nombre de pays touchés de manière endémique par cette maladie.


La résistance du parasite aux antipaludiques et celle des moustiques aux insecticides compromettent gravement les efforts déployés dans le monde pour vaincre la maladie.  Les premiers cas de résistance aux artémisinines ont été observés dans l’ouest du Cambodge en 2008.  Pour autant, les monothérapies à base d’artémisinine sont toujours commercialisées dans de nombreux pays, en dépit de l’appel lancé par l’OMS visant à les retirer du marché, et restent une menace pour la vie thérapeutique utile des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine.


Débat commun


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, a déclaré qu’il était crucial que les discussions de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale reflètent l’importance du suivi du Sommet sur les OMD, et ce, de façon à maintenir l’élan politique pour leur réalisation.  Il a également affirmé que la réalisation du Plan mondial de lutte contre le paludisme aurait un impact sur pratiquement tous les OMD.  Le thème est crucial, a-t-il souligné, car chaque année, le paludisme fait presque un million de victimes, principalement en Afrique, ceci est inacceptable.  M. Deiss a engagé les États Membres à soutenir les efforts du partenariat Roll Back Malaria, ainsi que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


S’agissant du NEPAD, M. Deiss a, à l’instar du rapport du Secrétaire général, évoqué la nécessité de consacrer davantage de ressources financières et techniques au domaine de l’agriculture.  Il a également attiré l’attention sur la question de l’autonomisation des femmes ainsi que sur l’instauration d’un climat des affaires plus favorable au développement du secteur privé.


Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs qualifié d’essentiel le renforcement du mécanisme de suivi des engagements pour le développement de l’Afrique, « si l’on veut assurer que la responsabilisation mutuelle ne soit pas un mot dénué de sens et que les engagements pris aient des retombées concrètes pour les populations démunies ».  Il a de plus estimé que la valeur ajoutée du mécanisme tiendra au fait qu’il exploitera la légitimité et l’autorité de l’Assemblée générale.


M. PIERRE CHARLIER (Belgique), au nom de l’Union européenne, a indiqué que la Stratégie conjointe Afrique-Union européenne élaborée en 2007 devrait connaître un souffle nouveau avec le troisième Sommet prévu en Libye, les 29 et 30 novembre.  Il a souligné que la philosophie du partenariat de l’Union européenne avec l’Afrique est que les Africains sont responsables de leur propre développement.  En conséquence, l’UE reconnaît pleinement « la valeur ajoutée » du NEPAD.  La promotion des droits de l’homme et d’une gouvernance démocratique est un élément clef de la Stratégie commune Afrique-UE, a dit le représentant avant d’annoncer le lancement prochain d'une plate-forme conjointe qui renforcera le dialogue sur ces sujets.  M. Charlier a ensuite réaffirmé les engagements des pays de l’UE de porter leur aide publique au développement à 0,7% de leur PIB d’ici à 2015. 


Le représentant a aussi affirmé que le succès du Cycle de négociations de Doha est un objectif essentiel de l’UE.  M. Charlier a ensuite abordé les défis posés par le paludisme.  Il a rappelé que l’UE a contribué à plus de 30% à la reconstitution du Fonds mondial doté aujourd’hui de 11,7 milliards de dollars.  L’UE, a-t-il ajouté, travaille en étroite collaboration avec les gouvernements africains pour les aider à respecter l’engagement de consacrer 15% de leur budget national au secteur de la santé, conformément à la Déclaration d’Abuja de 2001.


M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que l’année 2010 avait été « remarquable » pour le NEPAD, grâce, notamment à la création de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN), comme « bras technique » de l’Union africaine. 


Après avoir passé en revue les principales conclusions de la trente-quatrième Déclaration des ministres des affaires étrangères des États membres du G-77 et de la Chine, le représentant a souligné qu’aujourd’hui le caractère inadéquat des ressources est largement reconnu comme le principal obstacle au développement de l’Afrique.  Il a donc appelé à une action urgente et concertée de la part des pays développés et de la communauté internationale.


Le représentant a ensuite expliqué que l’application du NEPAD avait permis aux pays africains de changer les paradigmes de stratégie de développement.  L’étroitesse d’approche des Documents de stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) a cédé la place à une approche holistique, servie par le principe d’appropriation nationale.  En effet, a souligné le représentant, les pays africains ont désormais leur propre stratégie de développement.  Mais, a-t-il poursuivi, des ressources doivent être mobilisées et un mécanisme doit être créé pour suivre le respect des engagements pris. 


Ce processus doit se faire dès l’année prochaine à l’Assemblée générale.  Le représentant a réclamé l’élimination de la dette des pays africains, l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) et une assistance à la lutte contre la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification.  Enfin, M. Al-Saadi a appelé le système des Nations Unies à intégrer le NEPAD dans ses activités normatives et opérationnelles.


M. GEORGE WILFRED TALBOT(Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait noter que le soutien de son groupe pour le NEPAD est guidé par un respect fondamental du rôle moteur de l’Afrique dans le processus de son développement, élément clef de l’efficacité.  Constatant que le continent africain, parmi tous les pays en développement, courait le risque le plus grand de ne pas atteindre ses OMD, il a déclaré que l’Afrique devait nécessairement être le point focal des efforts de développement au cours des cinq années à venir.


La CARICOM est prête à jouer son rôle de partenaire de l’Afrique et partage avec l’Afrique un engagement en faveur d’une intégration régionale plus approfondie dans le contexte d’un environnement mondial complexe, a poursuivi M. Talbot.  L’Afrique et les Caraïbes comptent les plus hautes incidences de VIH/sida au monde, mais cette triste réalité offre une occasion de coopérer et de partager nos expériences et nos meilleures pratiques.  Pour sa part, le Partenariat pancaraïbéen de lutte contre le VIH/sida (PANCAP) a été identifié par ONUSIDA comme une des meilleures pratiques en terme de réponse régionale à la pandémie.  Les Caraïbes, de leur côté, expriment leur gratitude à l’égard des pays africains pour leur soutien à l’initiative de la CARICOM en matière de prévention et du contrôle des maladies non contagieuses.


Le délégué a mis l’accent sur l’importance de développer l’agriculture, élément crucial dans le développement de l’Afrique.  La CARICOM  soutient le travail en cours pour promouvoir une révolution verte en Afrique, et exhorte la communauté internationale à renforcer son soutien aux efforts africains dans ce sens.


La CARICOM soutient les efforts en cours pour améliorer leur gouvernance politique et économique et reconnaît le rôle du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), notant qu’un nombre croissant de pays africains souscrit à ce mécanisme.  Le représentant a appuyé l’idée de créer un mécanisme de suivi des engagements internationaux au niveau de l’ONU, avant de rappeler que 2011 sera l’Année internationale des personnes d’ascendance africaine et l’occasion de contribuer à un nouveau paradigme vers l’afro-optimisme. 


M. HASAN KLEIB (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), s’est félicité des progrès significatifs enregistrés par les peuples africains, progrès qui ont contribué à changer l’image de l’Afrique.  Mais le délégué a constaté que ces progrès durement acquis n’ont pas encore atteint les niveaux espérés, et que les efforts de l’Afrique doivent être encouragés et soutenus de façon continue. 


Dans le contexte d’un environnement économique incertain, l’ANASE réaffirme son engagement pour renforcer sa coopération avec l’Afrique.  L’ANASE a fait de son mieux pour promouvoir la coopération Sud-Sud avec les partenaires africains comme complément à la coopération Nord-Sud, a déclaré M. Kleib, qui a mis l’accent sur la coopération sud-Sud dans des domaines stratégiques tels que le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP).


L’Afrique doit faire face à la lourde tâche de maintenir la paix et la sécurité, tout en consolidant ses stratégies de développement.  Dans ce contexte, le délégué indonésien a salué l’établissement de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD qui marque une étape importante dans l’intégration du NEPAD aux structures de l’Union africaine.


Cependant, a poursuivi M. Kleib, le NEPAD et l’APCN ont besoin de ressources humaines et financières adéquates pour atteindre ses objectifs.  Il a donc appelé à ce que plusieurs engagements soient honorés, à savoir: l’augmentation du flux d’APD à l’Afrique, en particulier les promesses du G-8 de doubler leur aide à l’Afrique à l’échéance 2010 ainsi que la mobilisation de fonds supplémentaires d’un montant de 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.  Le représentant a aussi appelé la communauté internationale à faciliter l’investissement étranger direct (IED) en Afrique et à promouvoir le commerce avec l’Afrique, grâce à une issue heureuse du Cycle de Doha, en particulier par la réduction des subventions agricoles qui ont de graves conséquences en Afrique.


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a souligné la capacité de résilience économique de l’Afrique qui devrait enregistrer un taux de croissance en 2010 supérieur à 4% comparé aux 2% du temps de la crise, en 2009.  Vantant les mérites du NEPAD, le représentant a appelé les donateurs à respecter leurs engagements liés à l’APD, au commerce international et à la réforme de l’architecture financière et économique internationale.  S’agissant des mécanismes de suivi prônés par le Secrétaire général, l’Assemblée Générale serait, selon M. Abdelaziz, la structure idoine.  Tout mécanisme devrait se concentrer sur la mise en œuvre des engagements liés à l’APD et autres formes d’aide, a insisté le représentant.  


Le Représentant a ensuite insisté sur l'importance de la coopération ONU-Union africaine pour la résolution des questions liées à la paix et à la sécurité.  Il a donc appelé au renforcement des mécanismes consultatifs entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il a rappelé que son pays vient d’accueillir en août dernier, une retraite de haut niveau sur la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique qui a réuni l’ONU et les envoyés de l’Union africaine et qui a abouti à l’adoption de l’« Appel du Caire pour la paix ».  


M. Abdelaziz a abordé la question du paludisme et a estimé que les chiffres montrent l’importance de soutenir le renforcement des infrastructures économiques, éducatives et sanitaires des pays en développement.  Il a souligné l’importance qu’il y a à partager les connaissances techniques.  Il a salué l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), avant de rappeler que son pays a lancé l’initiative de créer un centre africain pour le contrôle des maladies.  Dans ce contexte, il a jugé essentiel de régler le problème des Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), s’agissant des vaccins et des médicaments.


M. WANG MIN (Chine) s’est dit convaincu que le développement était la base de la réalisation de la paix en Afrique.  Il a donc engagé la communauté internationale à renforcer son appui à la mise en œuvre du NEPAD.  M. Wang a appelé les États à respecter les engagements en matière d’APD, à ouvrir leurs marchés, à effacer la dette africaine et à faciliter le transfert des technologies et les investissements.  Ce faisant, a-t-il poursuivi, ces États doivent respecter les réalités et les « sentiments » des pays africains, lever les conditionnalités, améliorer la prévisibilité et la transparence de l’aide et rétablir l’équilibre des pouvoirs entre donateurs et récipiendaires.


Le représentant a également réclamé le renforcement de la coopération Sud-Sud, « un moteur efficace pour le développement économique de l’Afrique ».  Il a vanté la création, ces dernières années, de modèles de coopération fondés sur l’égalité et les bénéfices mutuels, dont les prêts à des conditions libérales.  Appelant aussi au renforcement du partenariat entre l’ONU, d’une part, et l’Union africaine, la Banque africaine de développement (BAD) et les communautés économiques régionales, d’autre part, le représentant a engagé la communauté internationale à contribuer au renforcement des capacités de l’Union africaine en matière de maintien de la paix.  


Il a rappelé, que lors de la quatrième Conférence ministérielle du Forum de la coopération Chine-Afrique, son gouvernement s’était engagé, entre autres, à octroyer des prêts préférentiels d’une valeur de 10 milliards de dollars, à annuler les prêts sans intérêt arrivés à terme en 2009, contractés par des pays pauvres très endettés et des PMA africains qui ont des liens diplomatiques avec la Chine.  Le représentant a aussi rappelé la décision de son pays de réduire progressivement jusqu’à 95% les taxes douanières des produits des PMA ayant des relations diplomatiques avec la Chine. 


M. Wang a également annoncé qu’entre 2010 et 2012, la Chine s’était engagée à maintenir ses 30 centres de prévention et de contrôle du paludisme en Afrique et a formé les experts et les techniciens desdits centres. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a salué les institutions financières internationales qui se sont engagées à verser au moins 15 milliards de dollars au cours des deux ou trois années à venir et à augmenter les investissements dans les infrastructures.  Il s’est néanmoins dit inquiet de voir que l’Afrique ne peut dépenser que 45 milliards de dollars par an dans ces infrastructures alors qu’elle devrait investir 93 milliards de dollars par an.  Il est donc crucial, a-t-il dit, que nous arrivions à trouver un moyen de financer les 48 milliards de dollars restants.


M. Sangqu a constaté que sous l’égide du NEPAD, l’Afrique est parvenue à formuler le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique.  Il s’est également réjoui que le Mécanisme d’examen par les pairs réunisse maintenant 29 membres.  L’Afrique du Sud, a-t-il poursuivi, se joint à l’appel du Secrétaire général pour soutenir les efforts africains, conformément aux priorités établies par l’Union africaine et le NEPAD.  L’Afrique du Sud se joint aussi au constat du Secrétaire général que, malgré de nombreux obstacles, l’Afrique a accomplis des progrès remarquables dans de nombreux domaines. 


En matière de lutte contre le paludisme, le délégué sud-africain a exhorté les producteurs de moustiquaires imprégnées d’insecticide à partager leur technologie avec les pays en développement.  Il a encouragé les partenaires du secteur privé à s’investir dans ce domaine.  Soulignant qu’en l’absence d’autre alternative, le DDT reste très efficace, le représentant a estimé que les pays devraient avoir la possibilité d’y recourir, dans les limites des règles et des normes internationales.   


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a insisté sur le taux record de croissance enregistré en Afrique entre 2002 et 2007, avec une moyenne annuelle de 6,5%.  Il a aussi cité les taux moyens ou faibles d’inflation et la stabilité macroéconomique.  Ce qui est frappant, a-t-il insisté, c’est que cette situation a été commune à tous les pays africains et pas seulement limitée à une poignée d’entre eux.  De remarquables progrès ont été enregistrés dans les domaines de l’éducation et de la santé, a-t-il poursuivi, en rappelant néanmoins de réelles sources de préoccupations comme le manque de personnel qualifié, la faible couverture vaccinale, les conflits armés, le trafic de drogues ou encore l’impact de la crise sur les exportations, les envois de fonds des migrants et les investissements étrangers directs. 


M. Christian a donc souligné l’importance de l’APD pour l’Afrique.  Il a aussi mentionné celle de la lutte contre les flux de capitaux illégaux et de la restitution aux pays africains des biens volés.  L’Afrique souhaite mettre un terme à sa dépendance vis à vis de l’aide internationale, a affirmé M. Christian, en arguant qu’un des moyens serait la création d'un système commercial multilatéral équitable.  Il a, à ce titre, appelé à la finalisation du Cycle de Doha et au renforcement du programme aide pour le commerce. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a par exemple rappelé qu’à l’heure actuelle 2 400 Cubains offraient leurs services dans 35 pays africains dans des domaines tels que la santé publique, l’éducation, l’agriculture, les sports ou encore la construction.  Les déclarations que nous prononçons dans cette salle resteront vaines si les pays africains se voient obligés de consacrer cinq fois plus de ressources au remboursement de la dette extérieure qu’à des programmes d’éducation et de santé, a poursuivi le représentant.  Il faut, a-t-il préconisé, impérativement changer l’ordre international actuel où des multinationales s’efforcent de contrôler les minerais de l’Afrique et où les pays riches, à l’exception de quelques-uns, ne daignent même pas respecter leurs engagements en matière d’APD et s’accrochent à un régime commercial injuste qui compromet le développement de l’Afrique.  Pour résoudre les problèmes de l’Afrique, il faut renoncer à la philosophie du « tout profit » qui fonde le système international actuel.  M. Mosquera également engagé l’ONU à adopter une approche intégrée pour résoudre les problèmes liés à la paix, à la sécurité et au développement du continent.  Nous ne demandons pas du paternalisme pour l’Afrique, mais l’égalité des chances, a-t-il notamment affirmé.


M. MIKE MWANYULA (Malawi), au nom de l’Union africaine, a, après avoir passé en revue les progrès dans la mise en œuvre du NEPAD, souligné que depuis 2004, l’Afrique n’a reçu qu’entre 32 et 35% de l’augmentation totale de l’APD, soit bien en deçà les 50% prévus au Sommet de Gleneagles.  Le représentant est revenu sur les effets des changements climatiques et les besoins en matière d’infrastructures, avant de souligner que l’Afrique a besoin de mettre en œuvre son Programme intégré pour le développement de l’agriculture.  Le représentant du Malawi a fait également état du manque critique de personnel de santé en Afrique et du sous-financement de ses systèmes de santé.  Face à tous ces défis, il est plus que jamais important d’établir un mécanisme de suivi des engagements pris en faveur de l’Afrique, a conclu représentant qui a estimé que ce mécanisme pourrait travailler dès la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


M. KERRY O’BRIEN (Australie) a fait noter que son pays avait doublé son aide publique à l’Afrique au cours des trois dernières années et d’ici à 2015, le budget du développement devrait doubler également.  Le programme de sécurité alimentaire de l’Australie, doté de 100 millions de dollars, est en train d’être appliqué en partenariat avec le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique.


De plus, l’Australie vient de signer, le mois dernier, un mémorandum d’accord avec la Commission de l’Union africaine sur la coopération dans des domaines d’intérêt mutuel, dont la mise en œuvre d’un programme de 140 millions de dollars pour soutenir la santé maternelle et infantile en Afrique de l’Est.  Cependant, l’Australie partage la frustration du Secrétaire général face au manque de progrès dans les négociations du Cycle de Doha, a ajouté le délégué.  Nous nous réjouissons de pouvoir discuter avec d’autres États de la proposition du Secrétaire général de créer un mécanisme amélioré de suivi des engagements pris pour le développement de l’Afrique, afin de renforcer le sens de la responsabilité partagée qui doit exister entre donateurs et récipiendaires.


S’agissant de la lutte contre le paludisme, l’Australie, a rappelé le représentant, a annoncé la semaine dernière un engagement à hauteur de 210 millions de dollars sur trois ans pour soutenir le travail « essentiel » du Fonds mondial, un engagement qui représente une augmentation de 55% de la contribution précédente.


Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSÔA (Brésil) a rappelé qu’en 2009, les projets de la coopération brésilienne en Afrique ont représenté 51% des investissements totaux de la coopération technique avec les autres pays en développement.  Le Brésil a noué des partenariats avec des pays africains sur 117 projets, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, et surtout de l’agriculture.  Dans le cadre du Cycle de Doha, a poursuivi la représentante, le Brésil a accordé un accès sans droit de douane et sans contingentement aux exportations des PMA, dont deux tiers sont en Afrique.  Le pays s’est aussi engagé sur plusieurs projets de transfert de technologie avec les quatre producteurs de coton africains à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad.  De plus, le Brésil travaille avec des pays comme le Ghana et le Sénégal pour développer leur production de bioénergie. 


Le Sommet Afrique-Amérique du Sud est l’enceinte privilégié d’un dialogue toujours plus fécond sur la coopération entre les deux continents qui ont vu, au cours des six dernières années, leur commerce passer de 6 à 36 milliards de dollars, a ajouté la représentante.  Sur le volet de la santé, elle a voulu que la distribution de moustiquaires imprégnées s’accompagne de la mise en place de mécanismes assurant l’accès universel à des médicaments gratuits ou peu chers.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a affirmé que l’Afrique constituait un pôle imminent de développement économique et que le continent était de plus en plus considéré comme un nouvel espace pour l’investissement et la croissance de l’économie mondiale.  Il a rappelé que l’Union africaine a mis en place une Agence de coopération et de planification, marquant ainsi le passage effectif de la sensibilisation à la réalisation de projets de portée régionale et continentale, et d’intégration du NEPAD aux structures de l’Union africaine.  Il a estimé que l’adoption du NEPAD comme stratégie africaine de développement durable et du Mécanisme d’évaluation par les pairs étaient des atouts à inscrire au chapitre des réalisations d’envergure de l’Afrique. 


En dépit des lacunes et obstacles qui restent à surmonter, a poursuivi M. Benmehidi, l’Afrique est aujourd’hui en mesure de présenter un bilan très honorable des résultats qu’elle a obtenus dans différents domaines prioritaires.  Mais, a-t-il promis, les projets exigent des financements conséquents que les économies africaines ne sont en mesure de mobiliser que partiellement.  Le représentant a ainsi engagé les pays développés à adopter des mesures concrètes de nature à relancer les économies africaines.  Il a cité la facilitation de l’accès aux marchés des pays développés, notamment pour les produits agricoles; le respect des engagements pris en terme d’APD; l’encouragement à l’augmentation des flux d’investissements direct étranger en direction des pays africains et enfin, l’annulation ou l’allègement de la dette des pays africains les plus démunis.


M. MENRON REUBEN (Israël) a indiqué que le MASHAV, l’Agence israélienne pour la coopération internationale, travaillait de près avec de nombreux partenaires en Afrique dans les domaines du développement durable, de la santé publique, de la sécurité alimentaire, de l’éducation et de l’égalité entre les sexes.  Il a notamment évoqué l’Innovation techno-agricole pour l’allègement de la pauvreté, qui forme les agriculteurs à l’utilisation de techniques simples et peu coûteuses comme la rotation des cultures et l’irrigation au goutte à goutte pour maximiser le rendement des terres dégradées ou arides.  Le représentant a aussi parlé de la collaboration trilatérale avec les Gouvernements allemand et éthiopien pour appuyer les petits exploitants agricoles éthiopiens.  Il a souligné qu’Israël accordait une attention particulière à l’autonomisation et à la santé des femmes.  Il a expliqué que son pays avait développé le concept Tipat Chalav, « goutte de lait » en hébreu, visant l’installation au niveau des communautés de centres de soins prénataux et pédiatriques où les soins ne seraient prodigués que par des infirmières de la santé publique.  Ce modèle est actuellement à l’essai à Kumasi au Ghana, a indiqué le représentant.


M. CHARAN DAS MAHANT (Inde) a rappelé l’importance de réduire l'écart entre les promesses de la communauté internationale s'agissant de l'APD et leur réalisation effective, condition, entre autres, de la réussite du NEPAD.  Il a ainsi exhorté les membres du G-8 à honorer les promesses faites lors du Sommet de Gleneagles, 16 milliards de dollars manquant à l'appel par rapport à la cible retenue.  La relation historique entre l'Inde et l'Afrique, faite de combats anticoloniaux communs, s’est muée en un partenariat actif, qui a connu un développement remarquable avec la tenue en avril 2008 du Sommet Afrique-Inde à New Dehli.  À ce jour, la ligne de crédit concessionnel offerte par l’Inde aux pays africains se chiffre à 3 milliards de dollars, a rappelé le représentant, en faisant part de l’intention de son pays de porter ces crédits à 5,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. 


L’Inde a aussi décidé d’ouvrir un accès sans droit de douane et sans contingentement aux produits des 34 PMA africains.  Le projet du réseau informatique panafricain, a poursuivi le représentant, est une autre initiative de l’Inde qui devrait connecter 53 pays africains sur un réseau satellite unique.  Après avoir rendu compte des efforts pour le renforcement des capacités humaines, le représentant a conclu en soulignant l'importance de la contribution de l'Inde aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  L'Inde compte 7 000 Casques bleus en Afrique, dont une unité de police au Libéria, pionnière parce qu'entièrement composée de femmes.


M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a proposé l’organisation, dans le cadre de l’Assemblée générale, d’une réunion de haut niveau sur l’investissement en Afrique, après avoir souligné que le continent ne reçoit que 2% des IED totaux.  Il a ajouté que tout retard dans la conclusion des négociations internationales du Cycle de Doha ne pourrait que pénaliser les économies africaines, dont la participation au commerce international n’a pas dépassé les 3,2% en 2008.  Compte tenu de l’importance de l’agriculture pour le continent, il a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre à la disposition de l’Afrique les moyens nécessaires lui permettant de s’adapter aux changements climatiques ainsi que d’en atténuer l’impact. 


Les partenaires du développement doivent honorer leurs promesses, notamment celles faites lors du sommet de Gleneagles, a poursuivi M. Iziraren.  Dans ce cadre, la diversification des instruments de l’aide internationale devrait aussi recevoir une attention particulière.  Il a aussi pris note des propositions instructives du Secrétaire général sur un mécanisme de suivi amélioré.  Le représentant a aussi passé en revue les initiatives de son pays en matière de coopération avec les autres pays africains.  Le Maroc a ainsi ouvert son marché aux exportations des PMA en franchise de droit de douane et hors contingentement.  Enfin, le représentant a rappelé que le Maroc avait à plusieurs reprises annulé la dette bilatérale de certains pays africains.


M. MAMADOU NDIAYE (Sénégal) a estimé qu’en dépit des signes encourageants qu’évoque le rapport du Secrétaire général, les progrès restent lents et les difficultés continuent encore de peser sur le devenir du continent africain.  À l’évidence, a-t-il ajouté, l’Afrique aura du mal à prendre son envol économique si on ne lève pas les innombrables contraintes.  L’exécution des priorités sectorielles du NEPAD a permis d’ouvrir plusieurs chantiers dont la réussite requiert un réel soutien international, a prévenu le représentant, en reconnaissant que ce soutien n’enlève en rien la responsabilité première de chaque État de mettre en œuvre son propre développement.  


Il a salué les recommandations du Secrétaire général invitant les pays africains à renforcer les capacités des communautés économique régionales.  Le représentant a souligné que la création, en février 2010, de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD obéissait à une volonté déterminée des pays africains de renforcer leurs capacités institutionnelles.  L’Afrique, « ce continent étranglé », se meut avec une grande détermination et une abnégation à toute épreuve pour sortir des labyrinthes de la misère, a-t-il assuré.  Cependant, elle bute contre des obstacles de taille, endogènes et exogènes, et elle ne peut connaître le salut que dans le cadre d’un partenariat véritable, sincère, juste et équitable, loin des promesses et des engagements rarement respectés.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné que les processus que nous voyons se dérouler sur le continent africain définiront non seulement la performance de l’Afrique mais aussi celle du reste du monde dans le cadre de la réalisation des OMD.  Après avoir constaté qu’il subsiste de grands retards dans la réalisation de ces Objectifs et que l’Afrique souffre de façon disproportionnée des effets de la crise, de la volatilité des prix des produits alimentaires et des conséquences des changements climatiques, le représentant a réitéré le soutien de son pays au NEPAD, qui reflète la détermination des États africains à définir eux-mêmes leur avenir.


À cette fin, la mobilisation des ressources financières est cruciale, mais malheureusement il faut constater que le niveau d’aide n’est pas à la hauteur des engagements.  Pour sa part, la Fédération de Russie a annulé des dettes de 20 milliards dollars et s’est engagée à aider certains pays à hauteur 547 millions de dollars.  Elle a également contribué à hauteur de 50 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale pour les PMA et continue d’offrir d’importantes préférences commerciales.  La Fédération de Russie offre son assistance dans des domaines tels que l’extraction de pétrole et la construction de centrales hydrauliques.  Elle a contribué à hauteur de 20 millions de dollars au Fonds mondial et a apporté son aide à l’achat de moustiquaires.  Enfin, elle s’est engagée à verser 60 millions de dollars dans la lutte contre le VIH/sida dans la région entre 2011 et 2013, portant son appui total à plus de 300 millions de dollars.


M. RICK BARTON (États-Unis) a affirmé l’attachement de sa délégation à lutter contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida, en se concentrant sur le renforcement des systèmes de santé, la mortalité maternelle et infantile, la planification familiale et les maladies tropicales négligées.  Il a annoncé l’intention de son pays de verser 4 milliards de dollars au Fonds mondial pour la période 2011-2013, soit une augmentation de 38% par rapport à la contribution précédente.  Il s’est attardé sur l’Initiative pour le paludisme du Président américain qui a permis en 2009, à 50 millions de personnes de recevoir des traitements préventifs ou curatifs.


M. Barton a ensuite indiqué qu’en 2009, les États-Unis avaient augmenté de 9% leur aide à l’Afrique, la portant ainsi à 7,5 milliards de dollars.  Mais la philosophie, a-t-il rappelé, est de passer d’un débat étroit sur l’argent dépensé à une évaluation des résultats.  Il a estimé qu’un mécanisme amélioré de suivi doit apporter une réelle valeur ajoutée et de la cohérence entre les mécanismes nouveaux et existants.


Le représentant des États-Unis a estimé que pour permettre à l’Afrique de réaliser les OMD il faut tirer parti de son remarquable taux de croissance.  Il a donc appuyé le NEPAD, en particulier ses dispositions liées à la bonne gouvernance.  Depuis 1999, a-t-il rappelé, les États-Unis ont déboursé 12 milliards de dollars pour appuyer les capacités commerciale des pays en développement.  La loi sur la croissance et les opportunités en Afrique a donné lieu, au cours de la deuxième moitié de 2010, à un flux commercial de 33,1 milliards de dollars, soit une augmentation de 57% par rapport à la même période l’année dernière.  Le développement économique de l’Afrique est le seul moyen de réaliser les OMD, a-t-il affirmé avant de conclure.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a réitéré la nécessité urgente d’établir, sous les auspices de l’Assemblée générale, un mécanisme de surveillance pour le suivi des engagements liés au développement de l’Afrique.  Attirant l’attention sur « la source majeure de tension sociale et de pauvreté en Afrique » qu’est le chômage des jeunes, il a précisé qu’il touche 21% des 15 à 24 ans en Afrique subsaharienne et 25,6% en Afrique du Nord.  Il a souligné le besoin urgent de favoriser un environnement propice à la participation des jeunes au développement économique et d’exploiter l’occasion de l’Année internationale de la jeunesse, initiative lancée par le Président tunisien.  Les partenaires du développement doivent redoubler d’efforts pour apporter une approche intégrée afin de résoudre les causes profondes des tensions sur le continent africain, a plaidé le représentant.  Il a conclu en rappelant que son Président a décidé d’appuyer les efforts du Fonds mondial, en allouant une somme de 2 millions de dollars pour les années 2011-2013.


M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a d’abord procédé à un tour d’horizon rapide des progrès dans la mise en œuvre du NEPAD, avant de souligner les efforts qui restent à faire en matière d’APD, de gestion de la dette, de flux d’investissements directs et de commerce.  S’agissant de l’APD, a-t-il rappelé à son tour, l’Afrique ne devrait bénéficier que de 12 milliards de dollars sur les 25 milliards promis au Sommet de Gleneagles.  Le processus d’allègement de la dette des pays pauvres très endettés a connu un ralentissement regrettable en raison de la crise économique alors que les négociations du Cycle de Doha n’ont que très peu progressé, notamment sur des questions importantes comme les subventions agricoles.


M. Monthe a passé en revue les recommandations du Secrétaire général pour une meilleure mise en œuvre du NEPAD.  Il a déclaré que l’Afrique n’est pas seulement malade de son sous-développement, elle est aussi malade au sens propre en raison des pandémies telles que le paludisme.  Il a regretté que le niveau total des financements reste inférieur au montant visé au Plan d’action mondial contre le paludisme.  Aussi bien pour le paludisme que pour le NEPAD, a conclu le représentant, les Nations Unies doivent élaborer un plan d’action structurant, comprenant une matrice fixant pour une période de deux ou trois ans, l’ensemble de leurs contributions à la mise en œuvre de ces programmes, assortis d’indicateurs clairs de résultats et de distribution des rôles pour permettre, à l’échéance, de mesurer le chemin parcouru et ce qui reste à faire. 


Le Secrétaire général pourrait en outre examiner, les trois sous-programmes actuels du cadre stratégique de la période 2010-2011 afin de s’assurer que le volume d’activités, les ressources financières, l’armature administrative et le personnel en service sont quantitativement et qualitativement appropriés, a ajouté le représentant, en estimant qu’une concertation étroite avec le Groupe africain s’avère plus qu’indiquée à cet effet.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a déclaré que par le passé, les échecs des plans de développement de l’Afrique sont moins liés au manque de cadre qu’à une application chaotique.  L’adoption du NEPAD a fait naître une nouvelle conviction que l’Afrique pourra résoudre sa crise de sous-développement mais il faut pour cela, a prévenu le représentant, que les intérêts divergents soient supplantés au profit de l’engagement collectif des États Membres en faveur du développement durable.  Il a donc salué les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en jugeant qu’il ne faut pas perdre de vue le besoin de renforcer la capacité du continent à se gouverner et à développer des politiques à long terme, pour déraciner la culture de la dépendance.


Si le Nigéria apprécie l’engagement du G-8 et salue l’Initiative de Muskoka sur la mortalité infantile et la santé maternelle, il rappelle qu’aucun objectif de développement n’est plus important que d’autres, et que ces initiatives dépendent largement de leur application pleine et entière.  S’agissant des liens inextricables entre une paix durable et un développement durable en Afrique, M. Onemola a prôné un recours accru au Système d’alerte rapide à l’échelle du continent et la création d’un mécanisme efficace de médiation.  Le Nigéria salue l’engagement politique croissant pour lutter contre le paludisme et appelle à une coopération entre les partenariats de « Roll back Malaria » et la communauté internationale.  Le représentant a également souhaité que davantage de donateurs complètent les ressources locales existantes.  Une Afrique libérée du paludisme et dont les citoyens peuvent coexister en paix sera plus fermement installée sur la voie de la croissance durable.  Les défis qui se dressent face à l’Afrique sont impressionnants, mais ils ne sont pas insurmontables. 


M. JOHN MCNEE (Canada) a indiqué que son pays a tenu son engagement du G-8 consistant à doubler l’aide versée à l’Afrique depuis 2003-2004, passée désormais à 2,1 milliards de dollars.  De plus, a-t-il rappelé, le Canada a réaffirmé son engagement à doubler son aide internationale d’ici à 2010-2011, par rapport à 2001-2002; ces initiatives faisant grimper l’aide internationale à environ 5 milliards de dollars.  Le Canada a aussi décidé de porter à 600 millions sur trois ans, son investissement en matière de sécurité alimentaire, la portant ainsi à 1,18 milliard de dollars.


Évoquant les discussions du Sommet de Muskoka, le représentant a rappelé l’engagement d’augmenter de 350 milliards de dollars le capital des banques multilatérales de développement et de lancer un programme ambitieux visant à reconstituer les mécanismes de financement concessionnel de ces banques, en particulier le Fonds africain de développement (FAD) et l’Association internationale de développement (AID). 


Le représentant s’est ensuite penché sur la question de l’expansion du secteur privé « volet non négligeable du développement » et a souligné que le Canada était le plus important investisseur étranger dans l’industrie minière en Afrique.  S’agissant du NEPAD, il a rappelé que son pays fait partie des premiers donateurs du Mécanisme d’évaluation par les pairs et qu’il a versé près de 6 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale du PNUD. 


Le représentant a ensuite rappelé que le Canada s’était engagé à verser 1,5 milliard de dollars canadiens au Fonds mondial, ce qui représente, a-t-il précisé, la somme la plus importante versée par le Canada à une organisation de santé mondiale.


Le représentant s’est ensuite attardé sur la question des conflits, en passant en revue les contributions de son pays au Soudan, dans la région des Grands Lacs et en Somalie.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a indiqué que les voix des dirigeants africains exprimées lors de la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD IV) avaient été entendues par le Japon, s’agissant notamment du doublement de l’APD, de l’octroi de 4 milliards de dollars de prêts à des conditions libérales et du doublement des investissements japonais pendant les cinq années à venir.  À la Réunion ministérielle du TICAD, en mai dernier, le Japon a décidé d’augmenter son aide à la réalisation des OMD et de la porter à environ un milliard de dollars, cette année.  Il a aussi décidé de porter à 2 milliards de dollars, ces deux prochaines années, ces prêts au titre de l’APD.  Le représentant a évoqué le cas particulier de la sécurité alimentaire en Afrique, au renforcement de laquelle le Japon œuvre par son initiative de la Coalition pour le développement de la production de riz en Afrique.  À cet effet, 100 millions de dollars ont été mis à disposition de la Banque mondiale.  M. Sumi a ajouté qu’il apporte tout son soutien à l’initiative conjointe NEPAD-OCDE visant au renforcement des investissements en Afrique, et pour lequel le Japon a provisionné 900 millions d’euros.


S’agissant de la lutte contre le paludisme, le représentant japonais, s'il s'est réjoui des progrès enregistrés dans 11 pays africains l'année dernière, a déploré que 90% des décès concernent des enfants de moins de 5 ans.  Le Japon a mis en place un programme spécifique pour réduire ce chiffre alarmant.  Le représentant a salué le rôle essentiel joué par le Fonds mondial dans le sauvetage de 5,7 millions de vies, par la distribution notamment de moustiquaires, qui se trouvent être fabriquées par une entreprise japonaise.  En conclusion, M. Sumi a rappelé que le Japon a annoncé qu’il contribuerait à ce fonds à hauteur de 800 millions de dollars pour les années à venir, et ce, à partir de 2011.


M. DANIEL ANTONIO (Mozambique) s’est réjoui que la lutte contre le paludisme soit une priorité de l’agenda international en matière de santé publique.  Il a jugé utile de compiler les enseignements tirés de « Roll back Malaria » et les meilleures pratiques pour améliorer les interventions nationales.  Il a attiré l’attention sur le succès de son Programme national de contrôle du paludisme.  Il a souligné, dans ce cadre, le défi lié à la qualité des données collectées par le système de surveillance épidémiologiste.  Malgré cela, a-t-il assuré, le pays a connu une réduction des taux de morbidité et de mortalité.  Depuis 2006, il a enregistré une baisse de plus de 75% des cas, avec une chute du nombre de morts de plus de 40%, au cours de la même période.  Dans le domaine de la lutte contre le paludisme, a conclu M. Antonio, l’appropriation nationale des mesures stratégiques, assortie d’une volonté politique internationale et de ressources adéquates peuvent vraiment faire la différence et réduire le fardeau socioéconomique que la maladie représente pour les pays africains.  Il a donc appelé à un financement adéquat de « Roll back Malaria ».


M. AMAR A. I. DAOUD (Soudan) a constaté que l’Afrique a considérablement progressé depuis le lancement du NEPAD, qui traduit l’engagement du continent dans la voie du développement en prenant en charge son propre destin.  Cependant, alors que nous sommes à mi-parcours des échéances fixées pour les OMD, l’Afrique reste le seul continent qui connaît des revers.  Elle a besoin de plus d’engagement de la communauté internationale, qui doit honorer ses promesses.  Il faut que l’APD augmente en quantité comme en qualité.


Dans le domaine de la stabilité politique, le rôle des organisations régionales est très important pour les pays africains, a dit le représentant, surtout pour ceux qui se relèvent d’un conflit.  Nous demandons la mise en œuvre d’un plan pour doter les forces de maintien de la paix africaines de ressources suffisantes.  La création d’un environnement pacifique est essentiel pour le développement, et le Soudan, qui vient de rejoindre le Mécanisme d’évaluation par les pairs, a un rôle crucial à jouer.  Le représentant a également prôné l’extension du champ d’application de l’allègement de la dette multilatérale, un accès plus facile aux marchés et à des mesures renforcées pour donner plus d’autonomie aux femmes.


Abordant la question du paludisme, le délégué a fait noter les effets des changements climatiques sur la maladie et indiqué que son pays a créé une unité spéciale de lutte contre le paludisme, mesure qui a permis de mettre au point des méthodes de prévention et de traitement.


M. MUYAMBO SIPANGULE (Zambie) a rappelé que son pays préside le Conseil d’administration de « Roll back Malaria » et que dans son pays la lutte contre le paludisme est une question prioritaire.  Aujourd’hui, a-t-il dit, les traitements sont dispensés gratuitement dans les centres de soins, à travers le pays.  Il a attribué la baisse « remarquable » du taux de paludisme dans son pays à une approche intégrée de contrôle.  Soucieux d’intensifier les efforts, le représentant a annoncé la convocation, le 8 décembre, d’une réunion internationale du Conseil d’administration de « Roll Back Malaria » qui sera consacrée au partage des expériences de ces 10 dernières années.


M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a constaté que la communauté internationale doit être davantage impliquée dans l’assistance au continent si elle veut voir l’Afrique atteindre les OMD en 2015.  La République de Corée est en train de remplir pleinement son engagement de doubler son APD à l’Afrique entre 2008 et 2012.  Le délégué a fait noter la nécessité d’identifier les besoins spécifiques de chaque pays, car il n’y a pas de modèle unique dans le domaine de la coopération pour le développement.  La République de Corée s’efforce d’arriver à une meilleure compréhension des demandes spécifiques de l’Afrique et de trouver un moyen de répondre à ces demandes de façon réaliste, par le truchement notamment du Forum Corée-Afrique et de la Conférence de coopération économique Corée-Afrique.


La République de Corée, qui a elle-même réussi à passer du statut de récipiendaire à celui de donateur, accorde une importance spéciale au partage de son expérience.  Elle a augmenté le nombre des stagiaires africains ainsi que le nombre de bénévoles envoyés dans des pays africains.  Dans le domaine de la lutte contre les maladies, la République de Corée, qui a été un pionnier de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, a alloué une partie significative de ces revenus au financement d’UNITAID et de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), a précisé M. Shin.  S’agissant de l’intégration des pays africains dans le système de commerce multilatéral, la République de Corée reconnaît l’importance d’assurer que les PMA puissent avoir un accès sans droit de douane et sans contingentement aux marchés.  Elle garantit l’accès de ces produits au marché coréen.


M. ELIAS MELAKU FELEKE (Éthiopie) a rappelé que la plus grande détermination était nécessaire, tant du côté des pays africains que de celui de leurs partenaires du développement, pour atteindre les objectifs du NEPAD.  Le passage en Afrique d'une pauvreté durable à un développement économique durable est à cette condition.  S'agissant du commerce international, le représentant éthiopien a déploré que la part de l'Afrique soit seulement de 2%.  La conclusion du Cycle de négociations de Doha pour le développement n'en est que plus nécessaire, a poursuivi M. Feleke.


Abordant le volet de la lutte contre le paludisme, M. Feleke a déploré qu'en dépit des efforts de la communauté internationale, le paludisme soit toujours une cause majeure de mortalité en Afrique, sans faire mention des graves conséquences sur le développement socioéconomique.  Soixante-huit pour cent de la population en Éthiopie vivant dans des zones infectées, le paludisme est une politique de santé publique prioritaire, a poursuivi le représentant.  Grâce à son Plan national stratégique, l’Éthiopie a ainsi réussi à diminuer de 35% le nombre de décès liés au paludisme depuis 1990.  Pour conclure, le représentant éthiopien a indiqué que son pays suivait dans la lutte contre le paludisme les cinq stratégies de contrôle et de prévention recommandées par l’OMS.


M. TOUFIC JABER (Liban) a fait noter que la présente réunion prenait place une semaine après le deuxième Sommet afro-arabe, organisé par la Commission de l’Union africaine et la Ligue des États arabes, qui a mis l’accent sur les liens solides qui existent entre les pays africains et arabes et a formulé une stratégie de partenariat entre les deux régions dans les domaines de la paix, de la promotion des investissements, de l’agriculture et de la coopération culturelle.


Le représentant libanais a déclaré que les disparités dans la réalisation des OMD ne seront maîtrisées que si la communauté internationale redouble son soutien pour le développement de l’Afrique et parvient à annuler l’impact négatif que la crise économique et financière a eu sur les pays africains.  Il a souligné l’importance d’honorer les engagements liés à l’APD et de promouvoir les investissements directs et le commerce avec l’Afrique.


Cependant, a noté M. Jaber, le développement ne peut se faire si les conflits et l’instabilité persistent; le Liban le sait de première main.  Le Liban salue donc les engagements concrets montrés par l’Union africaine pour assurer la paix et la stabilité sur le continent ainsi que le travail du Groupe des sages et le Système d’alerte rapide à l’échelle du continent.  Le représentant a noté avec préoccupation le lourd tribut que le paludisme continue de réclamer et a salué le lancement l’an dernier de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) ainsi que les contributions promises dernièrement au Fonds mondial.


M. JUSTIN N. SERUHERE (République-Unie de Tanzanie) a souligné que le paludisme coûte à l’Afrique 12 milliards de dollars par an et qu’il a, en conséquence, ralenti la croissance économique de 1,3% par an.  Le paludisme est donc une maladie de la pauvreté et une cause de la pauvreté.  M. Seruhere a indiqué que l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme espérait atteindre les objectifs de 2010 et garantir une couverture universelle s’agissant de la prévention, du diagnostic et du traitement.  Nous savons qu’avec l’appui requis, nous pouvons atteindre cet objectif, a-t-il dit, en appelant à une reconstitution complète et rapide du Fonds mondial.  


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que la création de partenariats dans toutes les sphères de la société était nécessaire pour répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique.  Il s’est félicité des progrès relevés dans la lutte contre le paludisme, en particulier de l’initiative lancée par l’Alliance des dirigeants africains.  Il a plaidé pour l’accès abordable, sûr voire gratuit aux soins préventifs et curatifs.  Mgr Chullikatt a également estimé que davantage de ressources devaient être allouées à la recherche afin de créer des vaccins et de nouveaux traitements.


M. MARWAN JILANI, Observateur permanent de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a expliqué que les sociétés de sa Fédération ont élaboré des programmes de lutte contre le paludisme conjuguant distribution extensive de moustiquaires, sensibilisation au moyen de campagnes d’affichage et éducation des populations.  La présence de volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au sein des communautés permet de surmonter les barrières culturelles et sociales et l’incidence du paludisme parmi ces communautés se trouve ce faisant diminuée, a indiqué M. Jilani. 


La conviction profonde de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est que le paludisme ne pourra être éradiqué que si les communautés touchées sont véritablement en charge de la réponse à la maladie.  La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge avaient, rien qu'en 2009, réussi à sensibiliser grâce à ses volontaires 3,7 millions de foyers.


Mme SANDII LWIN (Fonds mondial) a souligné que le Fonds est le premier argentier de la lutte contre le paludisme avec 5 milliards de dollars engagés dans 82 pays.  À la fin de 2009, il avait distribué 104 millions de moustiquaires.  Elle a annoncé avec une grande satisfaction qu’au début du mois, les secteurs public et privé se sont d'ores et déjà engagés à mettre à disposition du Fonds mondial 11,7 milliards de dollars pour la période 2011-2013.  Si cette promesse, la plus importante à ce jour, est un message fort sur la place de la santé dans le développement durable, elle ne doit pas conduire à encourager les donateurs à relâcher la pression dans les années à venir.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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