AG/11001

Assemblée générale: la bonne gouvernance et l’avènement d’un véritable multilatéralisme impliquent une réforme de l’ONU et du Conseil de sécurité

25/09/2010
Assemblée généraleAG/11001
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

16e et 17e séances plénières – matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA BONNE GOUVERNANCE ET l’AVÈNEMENT D’UN VÉRITABLE MULTILATÉRALISME IMPLIQUENT UNE RÉFORME DE L’ONU ET DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, s’engage à exercer tous ses efforts pour un accord de paix israélo-palestinien d’ici à un an


« La bonne gouvernance passe par une véritable réforme des Nations Unies, dont l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité, afin de permettre une meilleure représentation de l’Amérique latine, de l’Asie, de l’Afrique et des pays les plus démunis », ont insisté la plupart des 28 délégations intervenues aujourd’hui, à l’occasion de la troisième journée du débat général de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, qui a pour thème cette année la gouvernance mondiale. 


De nombreux États Membres, actuellement en conflit ou sortis d’un conflit, ont rappelé que malgré la multitude des défis, la paix et la bonne gouvernance demeuraient « le meilleur allié du développement ».


Pour assurer la bonne gouvernance, le Président de la République tchèque, M. Václav Klaus; les Premiers Ministres des Pays-Bas, M. Jan Peter Balkenende, et du Portugal, M. José Socrates; ainsi que les Ministres des affaires étrangères de l’Allemagne, M. Guido Westerwelle; de l’Italie, M. Franco Frattini; de l’Espagne, M. Miguel Ángel Moratinos et de l’Autriche, M. Michael Spindelegger; ont reconnu qu’il était nécessaire d’adapter la structure et la composition des organes principaux de l’ONU aux réalités contemporaines. 


Les pays qui cherchent à exercer une influence doivent, avant tout, s’acquitter de leurs obligations financières, politiques et en matière de droits de l’homme, a insisté le Premier Ministre des Pays-Bas.


Plusieurs délégations ont salué la déclaration faite par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, devant l’Assemblée générale, le 23 septembre, qui envisage la possibilité de voir, dès l’année prochaine, siéger à l’Assemblée générale: « un État palestinien indépendant et souverain vivant en paix avec Israël ».  Alors qu’il s’est engagé à « exercer tous ses efforts pour un accord de paix israélo-palestinien d’ici à un an », M. Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, a prévenu qu’« Israël devrait choisir entre la paix et l’expansion de ses colonies de peuplement ».  Cette déclaration intervient alors que le moratoire israélien sur la construction des colonies en Cisjordanie arrive à son terme demain. 


M. Ahmed Aboul Gheit, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a estimé, pour sa part, que la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens représente « une occasion importante qui ne doit pas nous échapper ».  La partie israélienne, a-t-il dit, doit réaliser que les négociations ne sont pas une fin en soi.


Certains intervenants, à l’instar de M. Guido Westerwelle, Ministre allemand des affaires étrangères, ont plaidé pour l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive et d’armes nucléaires au Proche-Orient.  S’ils ont estimé que chaque pays a le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, ils ont toutefois émis des doutes sur la nature civile du programme iranien.  Prenant à son tour la parole, le Ministre intérimaire des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, M. Shin Kak-soo, a jugé impératif de renforcer les régimes de non-prolifération. 


Trois anciens pays de l’ex-Yougoslavie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie ont salué l’adoption, il y a quelques semaines par l’Assemblée générale, d’une résolution portant sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la déclaration d’indépendance du Kosovo et qui ouvre la voie à un dialogue facilité par l’Union européenne. 


Toutefois, M. Boris Tadić, Président de la Serbie, a défini la « sécession unilatérale » comme une violation des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.  Si M. Haris Silajdžić, Président du collège présidentiel de la Bosnie-Herzégovine a fustigé les « disciples nostalgiques de Milosević, Karadzić et Ratko Mladić, qui appellent à la sécession d’une région de son pays », le Premier Ministre slovène a présenté l’intégration euro-atlantique de l’ensemble de la région des Balkans occidentaux comme le meilleur moyen d’assurer la stabilité de cette partie de l’Europe.


Dans le domaine des changements climatiques, le Président des Îles Marshall, M. Jurelang Zedkaia, le Président du Suriname, M. Desiré Delano Bouterse, et le Président de Dominique, M. Nicholas Joseph Orville Liverpool, ont estimé que la survie de leur pays respectif dépendait des résultats de la prochaine Conférence sur les changements climatiques, qui se tiendra à Cancún, au Mexique, à la fin de l’année. 


Le Premier Ministre des Pays-Bas a déclaré qu’il était inacceptable que le Président Al-Bachir du Soudan, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, circule librement dans un pays partie au Statut de la Cour pénale internationale (CPI).


Réagissant à ces commentaires, la délégation du Soudan a exercé son droit de réponse.


L’Assemblée générale poursuivra son débat général lundi, 27 septembre, à 9 heures.


Suite du débat général


M. JURELANG ZEDKAIA, Président des Îles Marshall, a rappelé que son plat pays était un archipel étroit, à un mètre au-dessus de l’océan.  Il est temps d’agir contre les changements climatiques dont les conséquences sont incalculables.  L’engagement mondial pris à Copenhague est confronté à un test essentiel, a-t-il souligné.  Le Président a demandé qu’à la Conférence de Cancún prévue à la fin de l’année, les États établissent une confiance politique grâce à un système de financement rapide pour transformer les engagements en résultats.  « Nous ne pouvons pas nous laisser dépasser », a-t-il insisté.


Les plus vulnérables doivent assurer la direction de ce processus en présentant leur accord et en s’engageant sur la voie d’actions réelles et ambitieuses.  Le Gouvernement des Îles Marshall a établi un nouveau plan de lutte contre les changements climatiques pour réduire ses émissions de 40% d’ici à 2020 et a adopté des mesures concrètes pour garantir la croissance des communautés locales qui doivent être protégées de l’impact du climat.  M. Zedkaia a souligné la nécessité de réduire les risques à long terme pour la sécurité et la souveraineté de son pays et d’envisager des options pour protéger les droits politiques de sa population si la terre devient inutilisable face à l’élévation du niveau de la mer.


Les Îles Marshall sont une grande nation océanique avec une zone économique exclusive qui couvre plus de 2 millions de mètres  carrés.  En sa qualité de Président en exercice du Groupe des États parties à l’Accord de Nauru, M. Zedkaia s’est adressé à l’Assemblée générale au nom d’un bloc politique uni chargé de maintenir l’avenir des régions occidentale et centrale de l’océan Pacifique, la plus importante zone de pêche au thon au monde.  S’engageant à faire cesser l’utilisation mondiale illimitée de ses ressources, il a jugé inacceptable le statu quo de la pêche qui en menace la viabilité.  « Nous ne réalisons qu’une toute petite fraction d’une industrie qui représente des milliards de dollars et nous avons besoin d’un appui politique et d’un partenariat économique pour que nos bénéfices augmentent. »


Les Nations Unies doivent refléter la dynamique moderne du XXIe siècle et le Conseil de sécurité doit être restructuré, a poursuivi le Président.  Il faut faire en sorte que l’Afrique et les petits États, y compris les petits États insulaires, fassent mieux connaître leur voix.  Par ailleurs, le Président des Îles Marshall a déclaré que son pays avait une raison unique de rechercher un monde sans armes nucléaires.  Quand les Îles Marshall étaient un territoire sous tutelle des Nations Unies, elles ont subi 67 essais nucléaires à grande surface réalisés en 1954 et en 1956.  Aucun peuple ne devrait être obligé de supporter ce fardeau, a-t-il dit.  Soulignant l’impact de ces essais sur la santé des générations qui ont suivi, M. Zedkaia a souhaité une attention accrue de la part des Nations Unies et des institutions multilatérales.  Il a salué à cet égard les efforts du Forum des Îles du Pacifique et du Mouvement des pays non alignés pour que, lors de la prochaine Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la question des sites contaminés par les essais nucléaires soit traitée.


M. Nicholas Joseph Orville Liverpool, Président de Dominique, a déclaré que de grandes opportunités et des défis importants se présentent à l’humanité pour cette deuxième décennie du Millénaire.  Il a insisté sur les engagements des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), soulignant le lien qui existe, d’une part, entre le développement financier, social et économique et, d’autre part, l’utilisation durable des ressources naturelles.  Il a suggéré une accélération des efforts pour atteindre les engagements des OMD dans 5 ans, rappelant le rôle des pays développés et le renforcement d’une coopération Sud-Sud.


Évoquant le phénomène des changements climatiques, le Président Orville Liverpool a souligné que les États des Caraïbes et les petits États insulaires en développement (PEID) sont très vulnérables du fait de l’augmentation des ouragans, de la sécheresse, des inondations, de la destruction du littoral et de la montée du niveau des mers.  Les changements climatiques constituent une grave menace pour les pays en développement et freinent leurs efforts visant à atteindre les OMD, a-t-il ajouté, regrettant l’échec de la Conférence de Copenhague et le manque de consensus de la communauté internationale.  Il a toutefois réitéré son soutien de la Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en tant que forum international pour trouver une réponse aux changements climatiques.


En matière de paix et de sécurité, M. Orville Liverpool a insisté sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il s’est également dit préoccupé par l’augmentation du commerce illicite des armes légères et de petit calibre dans la région des Caraïbes.  Un commerce qui est alimenté par le trafic de drogues et la demande des pays du Nord pour la production de drogues venant des pays du Sud, a-t-il fait remarquer.  Il a aussi rappelé l’importance de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme radical.  Le Président de Dominique a lancé un appel à la communauté internationale pour la reconstruction de la « Nation sœur » d’Haïti après le séisme de janvier 2010.  S’agissant de Cuba, il a demandé aux États-Unis de mettre fin à son blocus économique contre le peuple et la République de Cuba.  Tous ces défis rappellent l’importance du multilatéralisme, a-t-il dit.  Face au monde d’aujourd’hui, qui est de plus en plus interconnecté, « les Nations Unies possèdent un rôle central dans la gouvernance mondiale », a-t-il conclu.


SA MAJESTÉ MSWATI III, Roi du Swaziland, a déclaré qu’il était urgent pour l’ONU de procéder à une réforme profonde qui lui permette de faire face à un monde en pleine évolution et aux nouveaux défis.  Le continent africain, a-t-il ajouté, est résolu à résoudre tous les conflits par le dialogue.  Il a fait remarquer que la coordination et la coopération entre l’Union africaine et les autres blocs régionaux commençaient à porter leurs fruits.  Alors que l’Union africaine a déclaré 2010, « Année de la paix », il faut s’assurer que tous les auteurs de coups, qui sont responsables de guerres civiles et des conflits, soient traités comme il se doit.  Le Swaziland est fier d’être un pays pacifique, a-t-il dit, en rappelant que la paix est le meilleur allié du développement.  Le Rois Mswati III s’est inquiété de la persistance de conflits à Madagascar, en Somalie, au Darfour, au Moyen-Orient et en Afghanistan, en appelant à la restauration de la paix dans toutes les zones en conflit.  Il s’est félicité des efforts de compréhension entre la République de Chine à Taiwan et la République populaire de Chine, qui ont permis d’établir entre eux plus d’échanges commerciaux et autres.  Il s’est dit heureux de constater que Taiwan ait été autorisé à participer en tant qu’observateur aux travaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Il a espéré que cette évolution permettra à Taiwan de participer aussi aux travaux d’autres organismes des Nations Unies.


Tout en soulignant l’importance de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le Roi Mswati III s’est dit par ailleurs préoccupé par les risques de prolifération nucléaire. Il a regretté que les efforts visant à assurer la mise en œuvre des résolutions de l’ONU en matière de désarmement nucléaire soient menacés en raison de la position de certaines parties.  L’ONU ne doit pas compromettre la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il dit, en souhaitant que toutes les parties, sans exception, en respectent les dispositions.  Il a jugé essentiel l’élimination de toutes les armes de destruction massive en raison des menaces qu’elles présentent pour l’avenir.  Il a déclaré que le Swaziland attendait beaucoup de la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à Cancún, au Mexique, à la fin de l’année.  Il a espéré que cette Conférence se traduira par un accord acceptable par tous.  Le Roi Mswati III s’est félicité que les pays développés aient ouvert leurs marchés à certains produits des pays en développement.  Il a espéré une conclusion rapide des négociations commerciales de Doha qui permettraient de stimuler les échanges commerciaux et le relèvement économique du monde en développement.  Il a assuré que le Royaume du Swaziland continuait de promouvoir l’égalité dans tous les domaines de son économie.  Il a salué la mise en place de la nouvelle entité de l’ONU consacrée aux femmes.  Les femmes, a-t-il affirmé, jouent un rôle clef en matière de développement économique, social et politique.  En conclusion, il a estimé important de trouver des solutions durables à tous les défis qui incluent la pauvreté, le chômage, les maladies et le réchauffement climatique.  Le principal défi, a-t-il insisté, est de faire la paix entre toutes les nations.


M. Boris TadiĆ, Président de la Serbie, a remercié l’Assemblée générale d’avoir joué un rôle essentiel dans le processus de réconciliation de sa région et dans la consolidation de la Serbie moderne.  Dans un monde confronté à tant de menaces nouvelles, a-t-il poursuivi, les Nations Unies doivent constamment répondre à ces nouveaux défis.  Le Président serbe a rappelé que l’Assemblée générale avait adopté, il y a quelques semaines, une résolution sur le Kosovo, présentée par la Serbie avec le soutien des 27 pays de l’Union européenne.  La résolution, qui a été adoptée sans vote, a été soumise après la publication de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice à La Haye sur la légalité de l’indépendance unilatéralement proclamée par le Kosovo.  La résolution salue la disposition de l’Union européenne à faciliter le dialogue entre les deux parties et il a exprimé l’attente que l’adoption de ce document crée les conditions pour le dialogue des Serbes et des Albanais, a-t-il ajouté.


M. Tadić a insisté sur le fait que la Serbie a toujours considéré la sécession unilatérale comme une violation des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d'Helsinki, et de la résolution 1244, adoptée en 1999 par le Conseil de sécurité.  Une grande majorité d’États Membres de l’ONU n’ont pas encore reconnu l’indépendance du Kosovo.  « La position de la Serbie reste inchangée.  La déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo ne sera pas reconnue implicitement ou explicitement », a-t-il insisté.


Le Président de la Serbie s’est toutefois montré ouvert à un dialogue dans un climat de confiance qui doit être facilité par le rôle de l’Assemblée générale et de l’Union européenne.  « Les deux parties vont bientôt discuter ensemble pour la première fois depuis de nombreuses années », a-t-il ajouté, la Serbie est à la recherche constante de la « réconciliation régionale ».  L’Assemblée nationale de Serbie a adopté une déclaration condamnant la mort de milliers d'hommes et d'adolescents musulmans par des Serbes de Bosnie à Srebrenica en 1995.  « Un tel geste démontre la maturité de la démocratie en Serbie », a-t-il affirmé.  Le Président Tadić a souligné que la criminalité organisée constitue le principal problème auquel son pays et l’ensemble des Balkans sont confrontés, a-t-il estimé.  Ces trafiquants apportent la drogue, les armes, le trafic d'êtres humains et la corruption au sein de nos sociétés.  L'Europe est engagée dans une course contre la montre face à ce phénomène, a-t-il dit.  Avant de conclure, M. Tadić a insisté sur l’importance d’atteindre les engagements des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en rappelant la contribution de la Serbie.


M. DESIRE DELANO BOUTERSE, Président du Suriname, a souligné la nécessité de trouver un bon équilibre entre la pleine reconnaissance de la souveraineté des États Membres des Nations Unies et le besoin d’une gouvernance mondiale pour les problèmes qui menacent la survie même de notre planète et de ses habitants.  « Mais nous en sommes encore loin. »  Pour cela, il faut que les États s’abstiennent de recourir à la force militaire et/ou à des mesures de coercition économique.  À cet égard, le Suriname demande la fin de l’embargo économique, commercial et financier unilatéral imposé à Cuba.


Le Président a promis que personne ne sera laissé pour compte dans le développement de la nation.  Il s’est engagé à accorder une importance particulière aux populations autochtones et aux communautés tribales pour rompre le cycle de leur isolement et améliorer leur qualité de vie.  Dans tous les secteurs de l’économie et de la société, la croissance du Suriname a décliné et c’est pourquoi « nous avons besoin d’une nouvelle vision audacieuse pour donner au peuple ce à quoi il a droit en tant que copropriétaire de ce pays qui recèle tant de richesses ».


Le Suriname doit surmonter deux énormes défis qui hantent la destinée de son peuple depuis la colonisation, a souligné M. Bouterse.  Il faut démanteler tous les reliquats de la police de l’État colonial qui entravent la mise en place d’un État libre, constitutionnel et démocratique, ainsi qu’une presse libre et indépendante.  Il s’agit ensuite de transformer la société et de construire une économie saine créée par et pour les habitants du Suriname.


S’agissant des changements climatiques, le Président a rappelé que le Suriname, avec ses côtes très basses, appartient aux 10 premiers pays qui vont être touchés par l’élévation du niveau de la mer.  Par ailleurs, la perte en biodiversité mondiale est très élevée.  Le Suriname pourrait servir d’exemple au monde car ses lois visant à assurer la préservation de ses forêts et la biodiversité remontent au milieu du siècle dernier.  C’est à juste titre que les efforts du pays le plus vert de la planète, avec une couverture forestière de 90%, doivent être pris en compte.  Regrettant qu’il n’y ait pas de structures pour encourager son pays à rester sur la voie de la viabilité, le Président a proposé de créer, à partir de la sous-région d’Amérique du Sud et des Caraïbes, une véritable force pour gérer les effets négatifs des changements climatiques.  M. Bouterse a accordé une importance particulière à l’initiative des dirigeants de la CARICOM, entérinée par le Commonwealth, d’organiser une réunion en 2012 pour traiter des incidences croissantes des maladies non transmissibles qui ont un impact négatif sur les OMD en touchant de façon disproportionnée les plus pauvres.  Faisant part de ses réflexions sur les causes structurelles de la pauvreté et les effets qui en découlent pour les sociétés, il a estimé que l’éducation était le seul moyen d’éliminer la pauvreté car l’argent remis aux pauvres pour avoir bonne conscience est un gaspillage absolu.  Au lieu de parler de « lutte contre la pauvreté », il a proposé le slogan « supprimer la pauvreté en recherchant la richesse ».


M. MALAM BACAI SANHÁ, Président de la Guinée-Bissau, a déclaré que la dignité humaine trouvait sa place dans les efforts de paix et de développement.  Il a dit son admiration de l’ONU pour l’esprit d’altruisme qui caractérise ses missions de maintien de la paix.  Il a indiqué que la Guinée-Bissau fêtera, le 24 septembre prochain, le trente-septième anniversaire de son indépendance.  Il y a moins d’un an, a-t-il rappelé, le pays a été frappé par des actes violents.  M. Sanhá a remercié la communauté internationale pour avoir soutenu les élections libres, justes et transparentes et les efforts de réforme de l’administration publique, sans oublier le soutien au budget de l’État.  Malheureusement, cette tendance positive a été contrastée par des événements violents du 1er avril 2010.  La réforme des secteurs de la défense et de la sécurité est extrêmement urgente et délicate.  Le Président bissau-guinéen a souligné le caractère exceptionnel des 80 000 îles et récifs que possède la Guinée-Bissau.  Il a regretté cependant que son pays n’ait pas les moyens de contrôler ces îles.  Il a affirmé que son peuple était fier et déterminé à mettre un terme à la situation actuelle, en consolidant la paix et le développement.  « Si la situation de la Guinée-Bissau est grave, a-t-il assuré, nous n’avons jamais confondu nos problèmes internes avec ceux de nos voisins. »


En cette période difficile, le Président de la Guinée-Bissau a appelé la communauté internationale, notamment l’UNESCO et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à aider son pays à protéger les 15% de son territoire qui est une zone naturelle protégée.  Il a appelé à la solidarité internationale pour faire face aux conséquences des changements climatiques en cette année de la biodiversité.  Il a particulièrement salué la contribution de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) -actuellement présidée par l’Angola-, en particulier du Brésil et du Portugal qui n’ont jamais cessé d’attirer l’attention du monde sur la situation de la Guinée-Bissau.  Il a salué également l’esprit de partenariat et de collaboration dont ont fait preuve le Sénégal, la Lybie, la Chine, la France, Cuba, les États-Unis, l’Algérie, le Maroc, l’Afrique du Sud et d’autres, sans oublier la contribution de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et des Nations Unies dans le cadre des travaux du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS).  Le Président a précisé que son pays avait connu un taux de croissance de 2,7 et 3,5% respectivement en 2007 et 2009.  Citant l’impact de la crise, il a indiqué que l’augmentation des prix internationaux et des produits de base s’est traduit par une inflation de 10% dans son pays.  En 2008, le Gouvernement a conclu un programme du FMI pour les pays sortant de conflit. Le 7 mai 2010, le Fonds monétaire international (FMI) a conclu un nouvel accord triennal avec la Guinée-Bissau qui portera sur l’exercice 2010-2012.  Il a déclaré que les évaluations de la Banque mondiale et du FMI démontrent la qualité des efforts de la Guinée-Bissau pour mettre de l’ordre dans ses finances publiques.  Au niveau international, il a salué les efforts de paix au Moyen-Orient en précisant que l’appartenance de la Guinée-Bissau à l’Alliance des civilisations s’appuie sur des objectifs de paix.  Il a demandé une représentation plus équitable du monde dans les organisations internationales, en souhaitant que le continent africain y trouve enfin la place qu’il mérite.


      SHEIKH SHARIF SHEIKH AHMED, Président du Gouvernement fédéral de transition de la Somalie, a mis l’accent sur la gravité de la situation politique et économique actuelle dans son pays, fait le point sur les actes terroristes et de piraterie maritime, et lancé un appel à la communauté internationale et aux États qui ont promis d’aider son pays de les honorer d’urgence.  Il a ainsi exhorté la communauté internationale à « investir dans la réhabilitation de certaines institutions étatiques critiques et à confronter les menaces posées par le terrorisme d’Al-Shabaab, soutenu par Al-Qaida.  « Tout retard pris pour faire face à ce danger évident et présent confortera et prolongera l’instabilité régionale et le terrorisme international », a-t-il mis en garde.


Le Président a cité la pêcherie illégale et le largage des déchets toxiques dans les eaux territoriales somaliennes parmi les autres menaces auxquelles son pays se heurte.  Des maladies jusque-là inconnues en Somalie frappent maintenant la population.  Ces activités illégales ont, en fait, provoqué la colère des Somaliens et conduit à des actes de piraterie et à d’autres activités criminelles, a fait remarquer Sheikh Ahmed, qui a par ailleurs décrit les efforts du Gouvernement fédéral de transition à la suite de la Conférence et de l’Accord de paix de Djibouti.  Fidèle à sa politique de la main tendue pour résoudre les différends, son gouvernement a réussi notamment à conclure un accord avec des parties qui n’y avaient pas participé comme l’Ahlu Sunnah Wal Jamee et des éléments des militants du Hizb Islam.  Toutes les négociations pour la paix en Somalie devraient être menées avec le Gouvernement, a-t-il considéré, en remerciant tous les pays, les organisations internationales et régionales qui continuent de fournir leur soutien à la population somalienne et à alléger ses souffrances.


Au cours des deux ans de son existence, le Gouvernement fédéral de transition a réussi à s’acquitter de ses responsabilités et a, en particulier, reconstruit plusieurs institutions publiques, recruté un personnel professionnel, qui est toutefois encore réduit, distribué des vivres à ceux qui sont dans le besoin et aux personnes déplacées à l’intérieur, créé des opportunités d’emplois pour les jeunes, former les forces de sécurité, rédigé un projet de constitution, veillé à créer un environnement propice au dialogue et à la réconciliation nationale et tenté de mettre fin à la discorde interne à travers un processus démocratique.  Il a en outre appelé le Conseil de sécurité à adopter une « résolution forte » aux fins de juguler l’expansion des terroristes d’Al-Qaida et leurs affiliés locaux comme le groupe Al-Shabaab. Il a aussi invité les États Membres à continuer à apporter leur appui au Gouvernement fédéral de transition pour lui permettre de fournir directement les services dont les Somaliens ont besoin et d’épauler ses efforts de stabilisation.


      M. HARIS SILAJDŽIĆ, Président du collège présidentiel de la Bosnie-Herzégovine, a exprimé sa gratitude à la communauté internationale qui a continué à aider son pays à l’issue de l’Accord de paix de Dayton, signé il y a 15 ans, et qui a mis un terme à l’agression et instauré la paix dans son pays, lequel siège actuellement au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent.  Il a indiqué que le processus de reconstruction s’est plutôt rapidement achevé, compte tenu du niveau de dévastation.  En revanche, la reconstruction de la société dévastée s’est avérée nettement plus ardue.  Entre 1992 et 1995, une société ancienne et véritablement multiculturelle a été brutalement et intentionnellement éclatée par la force, a-t-il rappelé, en précisant que la moitié des habitants avaient été obligés d’abandonner leur foyer et que 300 000 d’entre eux se trouvent encore hors de la Bosnie-Herzégovine à cause des obstructions systématiques aux programmes de rapatriement.  Quant à ceux qui ont pu revenir, ils sont souvent confrontés à un mur de barrages ou de violations flagrantes de leurs droits les plus élémentaires.


M. Silajdžić a estimé qu’une économie saine pourrait servir d’instrument à l’instauration du caractère pluraliste et de l’esprit tolérant au sein de la société de la Bosnie-Herzégovine, pays riche en ressources hydriques et énergétiques.  Le pays a également fait des progrès pour relancer son commerce et a procédé à une réforme de sa défense, l’une des grandes victoires post-Dayton, selon M. Silajdžić, qui a précisé que son pays était doté de forces armées unifiées et modernes, qui participent aussi aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a néanmoins attiré l’attention sur l’existence, aujourd’hui encore, de ceux qui, disciples de Milosević, Karadzić et Ratko Mladić, pensent réaliser un projet politique qui s’est avéré catastrophique non seulement pour la Bosnie-Herzégovine mais pour l’ensemble de la région et qui appellent publiquement à la sécession d’une région.  Cette tentative est vouée à l’échec, a affirmé M. Silajdžić car la Bosnie-Herzégovine sera défendue.


M. BORUT PAHOR, Premier Ministre de la Slovénie, a estimé que le renforcement de la gouvernance mondiale signifie qu’il faut renouveler notre engagement commun en faveur du multilatéralisme et des principes d’inclusion et de transparence. L’ONU doit garder sa place au cœur des structures de gouvernance mondiale, a-t-il insisté.  L’ONU doit aussi s’adapter aux réalités d’un monde interdépendant, a-t-il ajouté, en estimant que la composition actuelle du Conseil de sécurité était dépassée.  Il a demandé que les travaux de l’Assemblée générale soient revitalisés.  Les progrès dans le domaine du maintien de la paix renforcent toutes les autres activités de l’ONU, a-t-il dit, en soulignant l’importance de la diplomatie préventive et de la consolidation de la paix après un conflit.  Les réformes des systèmes financier et économique internationaux doivent s’accélérer pour mieux refléter les besoins actuels.  « Nos efforts doivent se concentrer sur une plus grande responsabilité et solidarité tout en tenant compte d’une meilleure participation des pays en développement qui devraient être totalement inclus dans la réponse internationale à la crise.


« Nous avons besoin, a déclaré le Premier Ministre slovène, d’un monde où les indicateurs économiques ne sont pas la seule mesure de la prospérité d’une société, mais qui tient compte de critères sociaux et environnementaux ».  Il a souhaité que la coopération entre l’ONU et le G-20 contribue à trouver les meilleures réponses à la crise et aux besoins des plus vulnérables.  Le Premier Ministre a estimé que la communauté internationale n’a pas su saisir l’occasion que lui offrait la Conférence de Copenhague de décembre 2009 sur les changements climatiques, alors que la perte de biodiversité est sans précédent et que la survie de certains États Membres de l’ONU est en jeu.  Il a souligné qu’il était urgent de parvenir à un accord sur le climat qui permettra de limiter l’augmentation de la température à moins de 2° d’ici à la fin du siècle et qui améliorera l’adaptation des populations de nos pays aux effets délétères des changements climatiques.  Il a appelé à la poursuite du processus d’élargissement de l’Union européenne et de l’OTAN, notamment dans les Balkans occidentaux.  Il a salué l’adoption, il y a deux semaines par l’Assemblée générale, d’une résolution sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la légalité de la déclaration d’indépendance unilatérale du Kosovo.  Il s’est félicité de l’adoption de cette résolution qui, a-t-il dit, ouvre la voie à un dialogue que l’Union européenne est prête à faciliter.  En outre, le Premier Ministre a cité les initiatives de la Slovénie pour favoriser l’intégration euro-atlantique de l’ensemble de la région des Balkans occidentaux.  Il a rappelé que la Slovénie était candidate à un poste de membre non permanent du Conseil de sécurité.


      M. JOSE SOCRATES, Premier Ministre du Portugal, après avoir déclaré qu’il n’existait aucune alternative à l’Organisation des Nations Unies dans son rôle unique de gestion des rapports internationaux, a affirmé que son pays était guidé par les principes d’indépendance nationale, du respect des droits de l’homme, de l’égalité entre les États, de règlement pacifique des différends et de coopération internationale.  Il a rappelé que le Portugal participe activement aux missions de maintien de la paix et ses soldats sont présents, par milliers, en Afghanistan, au Sud-Liban, à Timor-Leste, dans la région occidentale des Balkans, au Tchad et dans la République démocratique du Congo.


S’agissant des défis actuels à la paix et la sécurité internationales, le Premier Ministre a considéré que l’année prochaine sera critique pour le processus de paix au Moyen-Orient, le choix étant entre « la paix et le retour à l’instabilité ».  Il a salué la reprise des négociations de paix, conformément à la vision d’une solution à deux États et a exhorté à œuvrer de concert en vue de la création d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable, vivant côte à côte avec l’État d’Israël dans la paix et la sécurité.  Il a également indiqué que la Conférence de Kaboul devrait être finalisée au prochain Sommet de l’OTAN à Lisbonne, pour garantir un processus de transition durable, dirigé par les Afghans eux-mêmes.


La paix et la sécurité exigent un multilatéralisme effectif des organes des Nations Unies, reposant sur des structures où chaque membre se sent à son aise, a-t-il déclaré, en soulignant que « les Nations Unies sont indispensables » pour établir une corrélation entre le multilatéralisme et la primauté du droit, qu’il faudrait garder à l’esprit dans la lutte contre les menaces du terrorisme.  Il a estimé, par ailleurs, particulièrement urgent de réformer les Nations Unies et la mise en place de la Commission de consolidation de la paix a constitué un pas significatif dans le processus de réforme.  Il n’en reste pas moins qu’il faille aussi examiner la composition du Conseil de sécurité pour en faire un organe plus représentatif, plus transparent et plus efficace.  Il a jugé « illogique » que des pays comme le Brésil et l’Inde, qui jouent de nos jours un rôle économique et politique irremplaçable, soient encore des membres non permanents du Conseil de sécurité.


Il convient d’atteindre d’urgence les Objectifs du Millénaire pour le développement, a poursuivi le Chef du Gouvernement portugais, qui a en outre considéré que la Conférence prévue à Cancún (Mexique) sur les changements climatiques représentait un autre pas dans la bonne direction.  Le Portugal, a-t-il précisé, a d’ores et déjà atteint l’objectif annoncé l’an dernier devant l’Assemblée de produire 45% de son électricité à partir de ressources renouvelables locales et s’est fixé comme nouvel objectif d’atteindre 60%.  Le pays est également classé deuxième dans le monde pour l’utilisation de ressources renouvelable.


M. JAN PETER BALKENENDE, Premier Ministre des Pays-Bas, a déclaré que le système des Nations Unies avait fait ses preuves depuis 65 ans, même s’il est basé sur les réalités de l’après-guerre et non sur l’équilibre international des pouvoirs et les problèmes mondiaux d’aujourd’hui.  Les Pays-Bas préconisent une approche progressive pour rénover le système, plutôt qu’une stratégie de « big bang ».  Évoquant le thème de la gouvernance mondiale, le Premier Ministre a regretté que l’ONU ait perdu du terrain au profit du G-20 pour ce qui est de la gestion de la crise économique, par exemple.  De même, le Sommet de Copenhague sur le climat aurait produit de meilleurs résultats si le monde s’était uni pour prendre des décisions vigoureuses.  En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement, les progrès sont d’autant plus mitigés que l’architecture internationale de l’aide est fragmentée et déficiente.


Dans le domaine des droits de l’homme, les Pays-Bas jugent inacceptable le fait que des personnes, souvent des femmes, soient encore lapidées en 2010.  Ils demandent un renforcement du système relatif aux droits de l’homme, et notamment du Conseil des droits de l’homme.  Pour commencer, les tâches doivent être clairement réparties entre le Conseil et la Troisième Commission de l’Assemblée générale (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles).  Certains régimes profitent du manque de clarté pour détourner l’attention des violations des droits de l’homme.


La question de l’ordre juridique international est au cœur des priorités des Pays-Bas, a expliqué M. Balkenende.  La Haye est ainsi la « capitale juridique du monde ».  Les institutions internationales basées à La Haye signifient que la communauté internationale ne permettra pas que les violations des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité restent impunis.  La visibilité, la crédibilité et l’autorité de ces institutions –TPIY, CIJ, CPI– doivent être renforcées grâce à l’amélioration de la coopération internationale au niveau des enquêtes et des poursuites, et au respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Pour les Pays-Bas, il n’est pas acceptable que le Président Al-Bachir du Soudan, contre lequel un mandat d’arrêt a été émis, circule librement dans un pays partie au Statut de la CPI.


En ce qui concerne la paix et de la sécurité internationales et la réforme du Conseil de sécurité, les Pays-Bas considèrent que les grands pays qui n’étaient pas assez grands en 1945, ou qui n’étaient pas encore membres des Nations Unies, devraient pouvoir s’exprimer, de même que les petits pays contributeurs de troupes ou ayant un intérêt particulier dans une région donnée.  Il faut toutefois que les pays cherchant à exercer une influence réalisent les obligations financières, politiques et morales qui en découlent.


M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’Autorité palestinienne, a dénoncé la non-application par certains États des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  La communauté internationale doit prendre des mesures effectives pour contraindre ces pays à respecter et à faire appliquer les résolutions et, notamment, à mettre fin aux puissances d’occupation étrangère, à la colonisation et à l’exploitation du monde afin de promouvoir les valeurs de liberté, de justice, de tolérance et de combattre l’extrémisme et le terrorisme, a estimé le Président Abbas.  Les Nations Unies, a-t-il souligné, ont un rôle fondamental à jouer dans la promotion des relations entre les peuples.  Il a regretté que le peuple palestinien et la région du Moyen-Orient soient toujours exposés à la violence, manquant chaque occasion de répondre sérieusement aux problèmes auxquels font face les peuples de la région et de parvenir à une solution complète et véritable ».  C’est, selon le leader palestinien, le résultat de la mentalité de l’expansion et de la domination de la politique et de l’idéologie israélienne, « la puissance occupante », qui continue d’occuper la Palestine et qui n’applique pas les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.


« Un tel mépris a rendu inefficace ces résolutions, affaiblissant la crédibilité des Nations Unies et augmentant l’idée qu’il y a une politique de « deux poids, deux mesures », notamment en ce qui concerne la cause du peuple palestinien et qu’Israël est au-dessus des lois », a critiqué le Président Abbas.  Il a dénoncé « les oppressions, les arrestations et les détentions, les assassinats, les destructions et les démolitions de maisons, le siège, l’expansion des colonies de peuplement, le mur de séparation », qui, selon lui, sapent le droits du peuple palestinien.  Le Président Abbas a poursuivi son discours en mettant l’accent sur la situation qui prévaut dans la bande de Gaza « qui subit un blocus injuste et sans précédent », en « violation du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies » tout en étant « victime de l’agression militaire israélienne ».  « Ce blocus illégal et les agressions ont eu pour conséquence la destruction des infrastructures et de la capacité productive dans la bande de Gaza et ont détruit 25% des maisons et près de 75% de sa subsistance », a poursuivi M. Abbas.  Il a estimé que le blocus de la bande de Gaza empêche la reconstruction, et ce, malgré le fait que la communauté internationale de donateurs a promis quelque 5 milliards de dollars pour l’aide à la reconstruction.


Le Président de l’Autorité palestinienne a salué la mission d’établissement des faits établie par le Conseil des droits de l’homme après l’attaque de la flottille, le 31 mai dernier, qui transportait à son bord de l’aide humanitaire pour la population de Gaza.  Il a, par ailleurs, rappelé que des milliers de prisonniers palestiniens sont toujours dans des centres de détention israéliens.  Ils luttent pour leur liberté et doivent être relâchés, a-t-il rappelé.  « Nous ne pouvons atteindre un accord de paix sans la libération de tous ces détenus », a prévenu le Président Abbas.  Son peuple, a-t-il dit, aspire à vivre en paix et en sécurité sur le territoire palestinien.  « Nous sommes prêts à parvenir à un règlement global juste et à une paix durable, basés sur la justice et conformément aux résolutions de la légitimité internationale, de l’Initiative de paix arabe, de la Feuille de route et de la vision de deux États, et qui mèneront au retrait d’Israël, la puissance occupante, de tous les territoires arabes et palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est » et permettant la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, a dit M. Abbas.  Faisant référence à la reprise des pourparlers de paix avec son homologue israélien, le Président Abbas s’est engagé à exercer tous ses efforts pour atteindre un accord de paix israélo-palestinien, d’ici un an, conformément aux engagements pris en vertu de la Feuille de route et à la vision d’une solution de deux États.


« Notre demande pour la cessation des activités d’implantation de colonies de peuplement, la levée du blocus et la fin de toutes autres pratiques et politiques israéliennes illégales ne constituent pas une condition arbitraire au processus de paix.  Elle est faite dans le respect des obligations et engagements antérieurs », a dit M. Abbas.  Il a ajouté que le respect par Israël de ces obligations conduira à la création d’un environnement propice aux négociations.  Alors que le moratoire israélien sur la construction des colonies en Cisjordanie arrive à son terme demain, le Président Abbas a prévenu qu’« Israël devrait choisir entre, d’une part, la paix et, d’autre part, l’expansion de ses colonies de peuplements ».


Le Gouvernement palestinien, a-t-il poursuivi, est déterminé à rétablir l’unité nationale entre les deux parties de son territoire et à rétablir l’unité à travers le dialogue et à travers les efforts bons et honorables « de ses frères et de ses amis, et notamment l’Égypte ».  « Nous n’économiserons pas nos efforts pour mettre fin à la division résultant d’un coup contre la légitimité palestinienne et l’institution de la démocratie, ferme fondation de notre vie politique. »  À cet égard, le Président Abbas a fait part de son appréciation à tous ceux qui appuient et contribuent au processus de paix, notamment le Président des États-Unis, M. Barack Obama, qui a réaffirmé son soutien à une solution de paix durable, qui prévoit la coexistence de deux États et au gel de la construction de colonies de peuplement.  Avant de conclure, M. Abbas a également salué les efforts de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient qui fournit une aide essentielle aux réfugiés palestiniens, depuis plus de 60 ans.


M. MOULAYE OULD MOHAMED LAGHDAF, Premier Ministre de la Mauritanie, a affirmé que son pays, comme le reste du monde, était confronté au danger du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, et que le meilleur moyen de les combattre est de renforcer la justice sociale, former et intégrer les jeunes dans la vie active et de donner l’espoir à ces derniers pour qu’ils ne deviennent pas une cible facile pour les organisations terroristes et extrémistes.  La Mauritanie ne ménage aucun effort sur tous ces fronts pour accroître le rôle d’universitaires éminents dans le débat sur les meilleurs moyens de présenter une image correcte de l’Islam, religion de tolérance, de vertu et d’acceptation de l’autre, et de rejeter l’extrémisme.  Dans ce cadre, il a estimé que l’instauration d’un Maghreb uni constituait un choix stratégique pour les peuples et la région dont la non-réalisation aurait des conséquences préjudiciables pour l’avenir de cette région vitale du monde.  Une solution rapide au problème du Sahara, qui recueillerait l’assentiment des deux parties, contribuera à l’accélération de l’intégration du Maghreb et permettra à l’Union du Maghreb de jouer pleinement son rôle en tant que partenaire régional indispensable et efficace, a estimé M. Laghdaf.


Le Premier Ministre mauritanien a soutenu le processus de réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies et son élargissement à une représentation permanente du continent africain et du monde arabe car « la démocratie est une exigence internationale et pas seulement une pratique ou un objectif national ».  « Il n’est ni logique ni acceptable de ne pas octroyer de sièges au continent africain et au monde arabe, compte tenu de leur poids culturel, humain et stratégique », a-t-il affirmé.  Le Premier Ministre a formé l’espoir que des négociations directes entre les Palestiniens et les Israéliens aboutiront à des résultats tangibles dans des délais acceptables car, a-t-il dit, personne au Moyen-Orient n’a soif de paix autant que le peuple palestinien.  Il a aussi appelé à la levée du « siège injuste de la ville de Gaza » et à mettre fin à la punition collective et inhumaine à l’encontre du peuple palestinien.  En conclusion, il a réaffirmé qu’il était convaincu, comme il l’avait déjà souligné lors du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, que les défis du développement doubleraient si les obligations internationales ne sont pas entièrement respectées.  Les pays pauvres, a-t-il rappelé, ont besoin, d’urgence, d’une attention accrue de la part de la communauté internationale pour leur stabilité et développement, et de la part des partenaires pour le développement à intégrer le système économique global.


Mettant l’accent sur la volonté de l’Allemagne d’assumer des responsabilités au niveau international, M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a indiqué que son pays se portait candidat pour devenir membre non permanent du Conseil de sécurité.  M. Westerwelle a saisi cette occasion pour rappeler que le monde a évolué et qu’il était nécessaire que le Conseil de sécurité s’adapte aux changements survenus, notamment avec l’émergence des continents, d’Amérique latine ou d’Asie.  Concernant les questions relatives au désarmement ou la prolifération nucléaire, M. Westerwelle a estimé qu’il était nécessaire de prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter leur utilisation.  Il a souhaité que la communauté internationale s’engage à poursuivre les engagements pris lors de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il a d’ailleurs plaidé pour l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive et d’armes nucléaires au Proche-Orient.  M. Westerwelle a estimé que chaque pays a le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, y compris l’Iran.  Toutefois, la position du Président iranien laisse planer le doute sur la nature civile de son programme, a-t-il dit.


Concernant les questions de politique étrangère, le Ministre a indiqué que l’Allemagne appuyait les discussions de paix entre les dirigeants israéliens et palestiniens.  Il a mis en garde les pays contre toutes actions qui bloqueraient le chemin vers la paix.  L’Allemagne soutient également le processus de paix et de sécurité en Afghanistan, a-t-il dit.  Des mesures effectives doivent être prises pour prévenir la violence, a-t-il ajouté.  « Mon pays appuie les engagements pris à Londres et à Kaboul concernant le transfert des questions de sécurité au Gouvernement afghan d’ici à 2014 », a rappelé le Ministre.  M. Westerwelle a, par ailleurs, exprimé ses préoccupations concernant les changements climatiques et leur impact négatif sur certaines régions du monde.  « Mon pays s’engage, d’ici à 2020, à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à son niveau de 1990 », a annoncé le Ministre.


M. AHMED ABOUL GHEIT, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a fait remarquer que la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale coïncidait avec les préparatifs du cinquantième anniversaire du Mouvement des pays non alignés.  Les travaux du Mouvement ont démontré la capacité des pays en développement à contribuer de manière efficace au maintien de la paix et la sécurité internationales, au développement, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et à la promotion de la bonne gouvernance au niveau international.  L’Égypte n’accepte pas que la composition des membres permanents du Conseil de sécurité soit soumise aux règles obsolètes d’une ère révolue.  Elle n’accepte pas non plus que les travaux du Conseil ne soient ni transparents ni équilibrés.  Le Conseil a commis de nombreuses erreurs qui ont provoqué la perte de vies innocentes, a déclaré M. Aboul Gheit.


Dans le domaine économique, les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods ne sont plus en tête de file pour gérer les dossiers importants.  D’autres formations internationales, comme le G-20, commencent à jouer ce rôle.  Refusant la marginalisation, le Ministre a souligné que les pays du Sud avaient des droits et qu’ils devaient participer aux décisions économiques.


Évoquant les attaques dont font l’objet l’Islam et les musulmans, M. Aboul Gheit a estimé que l’Occident est entraîné dans un affrontement avec le monde musulman.  Un tel affrontement ne servira qu’aux extrémistes et à ceux qui ont des idées perverses des deux côtés.  Il ne sera pas dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité dans le monde, a-t-il dit.  L’Égypte, a-t-il souligné, ne peut pas accepter le prétexte de la liberté d’expression pour justifier les pratiques contre l’Islam.


Le désarmement et la lutte contre la prolifération nucléaire, a indiqué le Ministre, font partie des priorités de l’Égypte qui suivra de près la mise en œuvre du plan concernant le Moyen-Orient, adopté lors de la dernière Conférence des Parties chargée d’examiner le TNP.  M. Aboul Gheit a réitéré la position de son pays selon laquelle le TNP doit devenir universel dans la région et toutes les installations nucléaires du Moyen-Orient doivent être soumises aux inspections de l’AIEA.


La reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens représente « une occasion importante qui ne doit pas nous échapper », a souligné le Ministre.  La partie israélienne doit réaliser que les négociations ne sont pas une fin en soi.  Sans sérieux et crédibilité, le processus perdra très vite le peu de soutien dont il bénéficie dans l’opinion publique des deux parties.  L’Égypte demande à la partie israélienne de prendre les décisions nécessaires et difficiles pour parvenir à un règlement politique juste et de respecter son engagement du gel des activités de colonisations.  Sinon, Israël devrait assumer la responsabilité de toute conséquence négative, a-t-il prévenu.


L’Égypte suit avec intérêt les développements au Soudan, avec la perspective du référendum sur la libre détermination du Sud-Soudan.  Elle poursuivra ses efforts pour préserver l’unité du Soudan dès lors qu’il s’agira du choix de la majorité, mais respectera le résultat si les Soudanais du Sud en décident autrement et travaillera avec toutes les parties pour la paix et la sécurité.


Même si les menaces prononcées à l’encontre d’un État membre de l’Organisation de la Conférence islamique ne sont pas acceptables, l’Iran doit s’abstenir de prendre des mesures qui pourraient exacerber la situation dans la région.  Toutes les parties doivent choisir les négociations en tant que solution pour un règlement pacifique et politique du problème.  La communauté internationale doit pouvoir vérifier que l’Iran n’agisse pas en violation de ses obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a précisé le Ministre égyptien des affaires étrangères avant de conclure.


M. KEVIN RUDD, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a estimé qu’il était nécessaire de revitaliser les travaux de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, afin de permettre une meilleure représentativité de tous les États Membres.  Il a indiqué que son pays était candidat, en tant que membre non permanent, aux travaux du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.  « Mon pays est un important pays contributeur de contingents pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU, notamment en Afghanistan, à Chypre, au Soudan et à Timor-Leste », a-t-il ajouté.  Par ailleurs, le Ministre a souligné que son pays était le douzième plus gros contributeur au budget ordinaire des Nations Unies.


M. Rudd s’est félicité de la participation active de la communauté internationale au Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui s’est tenu, du 20 au 22 septembre, au Siège de l’ONU à New York.  À cette occasion, il a annoncé que l’Australie allait multiplier par deux, dans les cinq prochaines années, son programme d’aide, notamment en faveur des pays de la région du Pacifique et des petits États insulaires en développement.  Il a également promis que son pays allait investir 5 milliards de dollars pour l’éducation primaire pour tous et 6 milliards de dollars pour la santé maternelle et infantile pour permettre à certains pays de parvenir à la réalisation de leurs objectifs en matière de développement.  Le Gouvernement australien est engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment les femmes autochtones.


S’agissant des changements climatiques, le Ministre a rappelé la participation active dans son pays au cours du Sommet de Copenhague.  Il a regretté qu’en dépit des efforts inlassables entrepris pour parvenir à un accord sur les changements climatiques à Copenhague, il reste encore beaucoup à faire.  Il faut des mesures concrètes pour répondre aux besoins des États insulaires, notamment le reboisement des forêts tropicales.  L’Australie est, pour sa part, prête à travailler avec la Norvège sur ces questions, a-t-il assuré.


M. Rudd a également fait part des préoccupations de son gouvernement face à la menace terroriste croissante.  Il a reconnu que depuis 2001, la coopération internationale pour régler cette question a été sans précédent.  Beaucoup d’États Membres, a-t-il rappelé, ont déployé des contingents militaires et de police et du personnel humanitaire en Afghanistan.  Le Ministre a également fait part de la préoccupation de son pays concernant la menace nucléaire qu’il qualifie de « menace bien réelle » et appuie le régime des sanctions à l’encontre de la République islamique d’Iran.


Enfin, M. Rudd a rappelé l’engagement pris par son pays dans le cadre de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Le Gouvernement australien appuie la déclaration que le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a prononcée devant l’Assemblée générale pour une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient et invite toutes les parties à appuyer la relance des pourparlers de paix, a-t-il déclaré avant de conclure.


M. Kanat Saudabayev, Secrétaire d’État et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a rappelé que le premier test nucléaire sur le sol kazakh s’est déroulé, le 29 août 1949, près de la ville de Semipalatinsk.  Le Président du Kazakhstan, M. Nursultan Nazarbayev, a adopté, le 29 août 1991, un décret pour mettre fin à un des plus grands sites d’essais nucléaires au monde.  À titre symbolique, 18 ans plus tard, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution établissant le 29 août comme Journée internationale contre les essais nucléaires.  Il a souligné que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a commencé sa visite au Kazakhstan, en avril dernier, en se rendant sur le site de Semipalatinsk.  En 40 ans, plus de 490 essais nucléaires ont été faits sur ce site qui est synonyme d’horreur pour la population kazakhe.


Le Ministre a ainsi appelé les États qui n’ont pas ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à le faire le plus vite possible.  Il a aussi insisté sur l’importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il est aussi essentiel d’élaborer un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.  La mise en place de zones libres de toutes les armes nucléaires, incluant le Moyen-Orient, représente un objectif indispensable, celui d’un monde dénucléarisé.  « Nous soutenons en revanche l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », a-t-il ajouté.  Le Kazakhstan, qui est l’un des plus grands producteurs d’uranium au monde, est favorable à la mise en place d’une banque du matériel nucléaire.


Le Kazakhstan doit accueillir, les 1er et 2 décembre prochain, le Sommet de l’OSCE.  « Notre objectif est d’établir une communauté de sécurité et non pas un espace de sécurité », a ajouté M. Saudabayev.  Dans ce contexte, il est important de progresser dans la stabilisation sociale et économique de l’Afghanistan, puisque la seule solution militaire n’existe pas.  Il a aussi évoqué la profonde crise politique au Kirghizistan, qui engendre des effets négatifs en Asie centrale, insistant sur l’élaboration de mécanismes pour éviter de tels conflits.  Face au terrorisme, le Gouvernement du Kazakhstan est favorable à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international, a indiqué le Ministre.  Le Kazakhstan, a-t-il poursuivi, va présider la session ministérielle de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) avec la promotion des idées de tolérance, de non-discrimination, de dialogue interculturel et interreligieux.  Face à la crise économique et financière, le Ministre a souligné l’importance de développer une nouvelle architecture financière.  Il a aussi insisté sur les questions environnementales, rappelant les catastrophes écologiques dans la mer d’Aral et dans la région de Semipalatinsk.  Avant de conclure, il a rappelé l’engagement de son pays à la démocratisation de sa société et la construction d’un État de droit.


M. JOSÉ RAMOS-HORTA, Président du Timor-Leste, a jugé que les propos tenus à l’Assemblée générale par le Président iranien à propos des attentats du 11 septembre 2001 étaient une « obscénité ».  Par ailleurs, la possession d’armes nucléaires n’est pas un raccourci pour obtenir un statut de superpuissance comme certains en Asie semblent croire et ne met personne à l’abri des menaces posées par les armes conventionnelles au XXIe siècle.  Le Timor-Leste fait partie des pays les moins avancés, a-t-il rappelé, précisant que ce jeune État, qui a accédé à l’indépendance il y a huit ans, demeure fragile.  Mais depuis trois ans, le Timor-Leste vit en paix et connaît une croissance économique forte de 3%, a expliqué M. Ramos-Horta.  Le niveau de pauvreté a décru de 9%.  La mortalité infantile a été réduite et, d’ici deux à trois ans, il sera mis fin à l’analphabétisme.  Le pays finalise, cette année, un plan de développement stratégique pour 2011-2013 qui devrait sortir la population de siècles de pauvreté.


Concernant la bonne gouvernance, le Président a assuré que le Timor-Leste gère de façon transparente ses ressources en gaz et en pétrole.  Une commission a été créée pour combattre la corruption qui ronge la société et l’administration, a-t-il ajouté.  S’agissant des droits de l’homme, le Gouvernement a ratifié tous les traités essentiels et le Président lui-même, « guidé par des principes humanistes », prône la compassion dans l’exercice de la justice dans son pays, a assuré M. Ramos-Horta.  


Le Président du Timor-Leste a demandé aux États-Unis de libérer cinq prisonniers cubains et de lever l’embargo imposé à Cuba.  Par ailleurs, il a jugé que la détention continue de Daw Aung Suu Kjie, au Myanmar, était injuste et illégale.  Évoquant la question des changements climatiques, le Président a estimé que le monde en développement ne devrait pas se contenter de blâmer les riches et les puissants pour le mal fait à la planète mais reconnaître sa part de responsabilité dans la destruction des forêts, des lacs, des rivières et des mers.  M. Ramos-Horta a appelé les dirigeants asiatiques à se mobiliser pour concevoir une « feuille de route » en vue d’éliminer la pauvreté extrême et l’analphabétisme, qui constituent les racines du mécontentement et de l’extrémisme, et inverser la détérioration de l’environnement.


« Que peut-on faire collectivement pour aller de l’avant? » a-t-il poursuivi.  La moitié de la population mondiale et 60% des pauvres vivent en Asie, et pourtant il y a d’énormes réserves.  « Si nous n’agissons pas maintenant, dans quelques décennies des centaines de millions d’Asiatiques seront déracinés et deviendront des réfugiés climatiques, exacerbant les tensions et les conflits, a-t-il prévenu.  « Nous nous entretuerons pour de l’eau, des terres et des ressources énergétiques, en plus des conflits frontaliers et des tensions religieuses et ethniques, et des rivalités régionales qui affectent notre région depuis des années », a-t-il regretté.


Enfin, le Président du Timor-Leste a appelé les riches et les puissants à se demander s’ils ont rempli leurs promesses et si leurs pratiques ont été adéquates.  Les donateurs doivent aussi analyser leurs politiques d’une façon honnête et critique.  Ils doivent investir davantage dans le développement rural, l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’eau, l’assainissement, les routes, l’éducation et la santé et « moins dans eux-mêmes ».  Le Président a ainsi déploré les coûts consacrés aux consultants internationaux.  Le Timor-Leste est favorable à l’élargissement du Conseil de sécurité pour refléter les réalités économiques et démographiques du XXIe siècle.  De grandes puissances régionales comme l’Inde ou le Brésil doivent obtenir le statut de membre permanent au sein du Conseil de sécurité.


M. Václav Klaus, Président de la République tchèque, a déclaré que le monde d’aujourd’hui est très différent de celui de 1945 quand l’Organisation a été fondée avec 51 États.  Aujourd’hui, l’ONU est composée de 192 États Membres.  Face à cette évolution, « mon pays est convaincu que les structures des Nations Unies ont besoin d’être modifiées », a-t-il poursuivi, « en particulier le Conseil de sécurité a besoin d’être réformé pour refléter les réalités géopolitiques, économiques et démographiques du XXIe siècle.  « Les changements sont essentiels, a-t-il souligné, précisant cependant que l’ONU ne doit pas chercher de nouvelles missions.  Les objectifs des Nations Unies doivent toujours être fondés sur les principes de la Charte: le maintien de la paix et la sécurité internationales, le développement de relations amicales et de bon voisinage entre les nations et la coopération internationale pour résoudre les problèmes du monde.  « Les Nations Unies ne doivent pas s’éloigner de ces principes, mais demeurer une plate-forme intergouvernementale », a-t-il ajouté. 


M. Klaus a mis en avant deux thèmes importants pour l’agenda de l’ONU.  Tout d’abord, la mise en place d’une méthode pour répondre à la crise économique mondiale.  Il a considéré qu’il ne faut pas aller dans le mauvais sens.  La solution, a-t-il fait remarquer, ne passe pas par « davantage de bureaucratie », en créant de nouvelles institutions gouvernementales ou supranationales, ou en incitant à une gouvernance globale dans l’économie mondiale.  De même, les pays en développement ne doivent pas être écartés de la croissance économique car, a-t-il dit, ils ont aussi besoin d’un accès au marché international. 


L’autre défi des Nations Unies, selon le Président Klaus est la non-prolifération nucléaire.  Il a déclaré que son pays avait tenu, en avril dernier, un événement important qui a permis la signature, entre les États-Unis et la Fédération de Russie, d’un traité sur la réduction et la limitation des armes offensives.  Il a tenu à préciser qu’il n’entendait pas mettre en cause le droit des États à l’énergie atomique à des fins pacifiques.  Cependant, a-t-il dit, « il n’est pas tolérable que certains États ne respectent pas le droit international, menaçant la stabilité de leur région et augmentant les risques de prolifération », a-t-il poursuivi.  « Les Nations Unies sont uniques et irremplaçables », a estimé M. Klaus.  C’est un forum unique qui réunit les petits et les grands pays.  Il a conclu en insistant sur la nécessité de mieux intégrer les organisations non gouvernementales pour renforcer le rôle de l’ONU dans la gouvernance globale.


M. ANOTE TONG, Président, Chef du Gouvernement et Ministre des affaires étrangères de Kiribati, a estimé que la question des changements climatiques était l’un des plus grands défis que doit relever la communauté internationale.  Ces changements, a-t-il dit, affectent tous les pays.  Toutefois, il a regretté que les petits États insulaires en développement (PEID) soient les plus touchés alors qu’ils produisent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les pays développés.  M. Tong a dénoncé l’échec des négociations du Sommet de Copenhague sur le climat.  L’expérience de Copenhague, a-t-il ajouté, a montré qu’il était urgent pour les dirigeants mondiaux de surmonter leurs divergences.  La Conférence sur les changements climatiques, qui se tiendra en fin d’année à Cancún, au Mexique, doit être l’occasion pour les États Membres de s’accorder sur une position commune et de réaffirmer leurs engagements, a estimé le Président.


M. Tong a, par ailleurs, dénoncé le comportement de certains pays développés qui perçoivent les changements climatiques comme un processus évolutif irrémédiable.  « Pour les petits États insulaires en développement, la question des changements climatiques représente un défi immense », a rappelé le Président.  Les petites îles sont de plus en plus les victimes des dégâts causés par l’érosion côtière, la montée du niveau de la mer et les violents orages, a fait remarquer M. Tong.  Nos îles, a-t-il ajouté, deviendront inhabitables bien avant qu’elles ne soient inondées.  M. Tong a regretté que les petits États insulaires continuent de consacrer leurs maigres ressources à lutter contre l’augmentation du niveau de la mer et des conséquences négatives des changements climatiques.  C’est pourquoi, a-t-il dit, Kiribati ne sera pas en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Rappelant les promesses de dons faites à Copenhague en faveur du Fonds d’adaptation pour aider les pays vulnérables à mieux répondre aux changements climatiques, M. Tong a estimé qu’il était nécessaire de débloquer ces fonds pour répondre aux besoins les plus urgents.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur l’engagement de son pays en vue de préserver la biodiversité.  Il a, à cette occasion, cité « Pipa », la plus grande zone maritime protégée d’une superficie de 400 000 kilomètres carrés et qui est un terrain pour la pêche tropicale.  La préservation de cette zone, a-t-il ajouté, est un don de Kiribati à l’humanité et sa contribution à la conservation internationale de la biodiversité.  Kiribati et les îles du Pacifique sont engagées dans la conservation durable et la gestion de l’écosystème des océans, a assuré M. Tong.  La conservation de la biodiversité et des écosystèmes dans la région du Pacifique est non seulement essentielle pour le développement durable des peuples du Pacifique, mais également pour le reste du monde, a-t-il souligné. 


M. Rufyikiri Gervais, Vice-Président de la République du Burundi, a souligné que son pays participait à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, au lendemain du renouvellement des institutions nationales.  « Pour la première fois dans l’histoire du Burundi, les institutions démocratiquement élues ont terminé leur mandat », a-t-il ajouté, précisant que « le parti qui a gagné les élections est conscient de la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale et la tolérance politique ».  Le Gouvernement du Burundi s’est engagé à poursuivre son programme de consolidation de la paix et le renforcement de la sécurité en achevant notamment, le désarmement de la population civile et la réinsertion économique et sociale des personnes démobilisées et des rapatriés.


M. Gervais a déclaré que le Burundi voulait agir en faveur de l’intégration régionale, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.  En matière de développement économique et social, le Gouvernement du Burundi veut concentrer tous ses efforts dans la lutte contre la pauvreté, à travers le développement de l’agriculture, de l’énergie, des infrastructures sociales, du tourisme et de l’environnement.  Dans le domaine social, l’objectif est de renforcer les secteurs de l’éducation et de la santé.  La promotion de l’économie burundaise va de pair avec la consolidation des ensembles régionaux, a-t-il poursuivi.  Le Burundi souhaite également que les pays en développement soient mieux représentés au sein des institutions financières internationales, dont la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international.


Le Vice-Président du Burundi a affirmé que son pays soutenait la position de l’Union africaine dans la réforme du Conseil de sécurité, pour que le continent africain ait deux sièges permanents avec tous les privilèges reconnus aux cinq membres permanents actuels.  Il a aussi évoqué les défis que représentent les changements climatiques et les catastrophes naturelles, demandant aux pays développés d’aider davantage les pays en développement.  Le Burundi, a-t-il rappelé, participe activement aux missions de maintien de la paix, dont l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  S’agissant de la Somalie, il a demandé aux autres pays de fournir des troupes additionnelles, « afin que l’AMISOM soit une mission du continent africain à la hauteur de sa tâche ».


M. ALIK L. ALIK, Vice-Présidentdes États fédérés de Micronésie, a exprimé la solidarité de son pays envers les victimes des récentes catastrophes naturelles.  Ces incidents montrent que les changements climatiques évoluent plus vite que le processus de négociation sur la question, a regretté M. Alik.  L’avenir des petites îles est intrinsèquement lié au climat mondial et la Micronésie est préoccupée par l’élévation du niveau de la mer, a-t-il rappelé.  Il a exprimé sa profonde déception après le peu de progrès enregistrés lors des réunions sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Le Vice-Président a exhorté les États Membres à prendre toutes les mesures nécessaires lors de la Conférence de Cancún (Mexique), qui se tiendra à la fin de l’année.  « C’est une question de survie », a-t-il plaidé, avant de mettre l’accent sur la nécessité de prendre des mesures pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre. 


M. Alik a poursuivi son propos en rappelant que les petits États insulaires en développement ne sont pas les principaux responsables des changements climatiques, mais qu’ils sont déterminés à trouver des solutions.  La Fédération de Micronésie continue de mener le combat contre les changements climatiques, en recourant à l’application du Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone, a expliqué le Vice-Président.  Grâce à ce Protocole, a-t-il estimé, une partie des problèmes liés aux changements climatiques peuvent être éliminés. 


La Micronésie accepte sa responsabilité de préserver la biodiversité marine et s’engage avec les Îles Marshall, les Palaos, le territoire de Guam et le Groupe des îles Mariannes du Commonwealth à préserver d’au moins 30% les ressources marines près des côtes et de 20% les ressources terrestres de la région, d’ici à 2020, a indiqué M. Alik.  La pêche illégale, non déclarée et non réglementée, est également un sujet de préoccupation pour la Fédération de Micronésie, a expliqué le Vice-Président.  Ces pratiques odieuses sont associées à des opérations criminelles et elles menacent l’avenir des stocks de poissons, a-t-il dit.  Avant de conclure, M. Alik a déclaré que le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et la Réunion de haut niveau sur la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice ont été l’occasion pour la Fédération de Micronésie de présenter les défis auxquels elle est confrontée.  Rappelant que les moyens des pays insulaires sont relativement limités, M. Alik a encouragé les partenaires de développement à poursuivre leurs efforts, grâce à un appui financier renforcé. 


SHEIKH HASINA, Premier Ministre de la République populaire du Bangladesh, affirmé qu’en dépit des nombreux attentats contre les membres de sa famille, de son parti la Ligue Awami et contre sa personne, dont le plus récent a eu lieu le 21 août 2010 lors d’un rassemblement public portant justement contre les attentats et assassinats terroristes, le terrorisme ne sera jamais le bienvenu sur le sol du Bangladesh.  Cette position ferme contre le terrorisme a conduit à la négociation de l’Accord des Chittagong Hill Tracts, qui a mis un point final à des décennies de conflit interne, ainsi qu’à la négociation d’un règlement pacifique du violent soulèvement, en 2009, des forces paramilitaires aux frontières du pays.  Au plan international, l’attachement de son pays à la paix, essentielle pour le développement, a été reflété par l’appui inébranlable aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.  Depuis 1988, le Bangladesh a mis 97 000 soldats à la disposition de 32 opérations de maintien de la paix des Nations Unies déployées dans 24 pays, ce qui en fait le premier contributeur de troupes au monde.  Quatre-vingt-douze d’entre eux y ont fait le sacrifice ultime.  Elle a déploré, dans ce contexte, que la présence de son pays au sein du Département des opérations de maintien de la paix « demeure négligeable, tout autant que notre voix dans l’élaboration des stratégies de planification des missions de maintien de la paix.  En toute équité, a-t-elle commenté, cela appelle à notre représentation proportionnelle au sein du Département des opérations de maintien de la paix.


Évoquant la vulnérabilité particulière de son pays aux changements climatiques, Sheikh Hasina a souligné que les migrants climatiques s’entassent d’ores et déjà dans les villes, ce qui crée un nouveau fardeau pour les infrastructures déjà limitées et cause des troubles sociaux.  La situation deviendrait catastrophique si le niveau de la mer s’élève d’un mètre en raison du réchauffement climatique, a-t-elle signalé, en précisant que cela inonderait le quart du pays, avec un impact direct sur 11% de la population, causant une migration massive.


Alors que le monde se débat encore avec la crise économique, elle a rappelé que les pays les moins avancés continuent de souffrir de la réduction des exportations, avant de proposer l’établissement d’un fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour leur venir en aide.  Elle a, en outre, demandé la conclusion rapide des négociations commerciales de Doha et le respect par les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, dont 0,2% aux pays les moins avancés, comme cela a été réaffirmé dans le Programme d’action de Bruxelles.  Depuis la proclamation par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) d’une Journée internationale de la langue maternelle et en reconnaissance aux martyrs qui, en 1952, ont sacrifié leur vie pour leur langue maternelle, le bangla, cette Journée est célébrée avec ferveur dans le monde.  Comme le bangla est parlé par environ 300 millions de personnes, le Parlement du Bangladesh a adopté une résolution invitant l’ONU à déclarer le bangla comme l’une de ses langues officielles, a indiqué Sheikha Hasina, en souhaitant que cette demande soit approuvée.


M. FRANCO FRATTINI, Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a rappelé que l’Italie était le sixième contributeur au budget des opérations de maintien de la paix et le premier contributeur de Casques bleus parmi l’Union européenne et le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  À ce jour, 8 000 soldats italiens participent à des opérations de l’ONU, notamment au Liban, en Haïti, en Afghanistan et dans les Balkans.  Il s’est dit convaincu de la nécessité de renforcer les capacités de l’ONU, pour donner à l’Organisation les moyens de contribuer avec efficacité au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les synergies entre l’ONU et les organisations régionales sont le meilleur moyen d’apporter la paix dans les zones de crise.  Il a précisé que le Traité de Lisbonne instituait de nouveaux arrangements pour la représentation de l’Union européenne au niveau international.  En matière de désarmement, il s’est inquiété de la menace croissante que constitue la prolifération des armes de destruction massive.  Cette menace, a-t-il insisté, ne peut être combattue que par le biais d’une véritable coopération internationale.  Il a exprimé la volonté de son pays de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires en s’accordant sur une date butoir.


S’agissant de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Ministre a indiqué que l’Italie appuyait une approche holistique du développement.  Il a jugé essentiel que les partenaires au développement s’assurent que les bénéficiaires de l’aide soient de véritables protagonistes du développement.  Par ailleurs, le Ministre italien des affaires étrangères a demandé à l’ONU d’augmenter son engagement en Somalie, en estimant insuffisants les moyens accordés à l’AMISOM.  Il a également précisé que l’Italie avait décidé d’accorder une aide supplémentaire de 80 millions d’euros pour faire face aux conséquences des inondations qui ont touché 20 millions de personnes au Pakistan.  Il a mis l’accent sur la lutte contre la discrimination des femmes, en soulignant l’initiative prise par l’Italie en coopération avec le Groupe des États d’Afrique pour mettre fin à la pratique de la mutilation génitale.  


Le Ministre italien des affaires étrangères a souligné que réaffirmer le rôle central de l’ONU dans la gouvernance mondiale requiert un engagement constant en faveur d’une réforme d’ensemble de l’Organisation.  Une telle réforme devrait affecter le Secrétariat, les différents fonds, programmes et institutions spécialisées et, certainement, les organes de décision de l’ONU.  Il a espéré que l’ONU parviendra à un compromis réaliste en ce qui concerne l’évolution de la composition du Conseil de sécurité afin d’assurer une représentation adéquate des pays arabes et africains et de tous les autres groupes de pays sous-représentés.  Après 15 ans de négociations, a-t-il dit, il est maintenant temps de parvenir à un compromis ambitieux.  Il a également mis l’accent sur la nécessaire revitalisation de l’Assemblée générale.  Avant de conclure, il a déclaré que la future coexistence pacifique et l’enrichissement mutuel des valeurs et des cultures ne pourront devenir une réalité qu’avec la finalisation de ce processus de réforme.    


M. Miguel Ángel Moratinos cuyaubÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, réaffirmant l’importance du multilatéralisme, a souligné les succès des actions des Nations Unies, notamment lors du séisme en Haïti ou des inondations au Pakistan.  Depuis le 11 septembre, des progrès ont été enregistrés avec l’adoption de la Stratégie mondiale antiterroriste.  Cette année, il y a eu une grande avancée en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire avec la Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START III) qu’ont signé en avril dernier les États-Unis et la Fédération de Russie.


M. Moratinos a évoqué la crise économique et financière actuelle qui constitue la pire crise depuis celle de 1929.  L’absence de réglementation internationale a favorisé la crise des institutions financières, a-t-il ajouté, insistant sur le rôle du G-20 comme nouveau forum de gouvernance économique.  Le Gouvernement de l’Espagne veut aussi insister sur les efforts que doit accomplir la communauté internationale pour faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en dépit de la crise économique et financière.  « Il est temps de nous acquitter de nos responsabilités pour combattre les changements climatiques », a affirmé M. Moratinos, insistant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur les transferts financiers des pays développés vers les pays en développement.  Avec la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) comme cadre de référence, il est essentiel de marquer des progrès à la Conférence de Cancún, au Mexique, en décembre prochain, a-t-il rappelé.


Le Ministre a évoqué plusieurs dossiers à mettre en avant au sein des débats aux Nations Unies, dont la relance du processus de paix au Proche-Orient, la stabilisation de la région des Balkans et l’intégration de ces pays dans l’Union européenne, les efforts de médiation pour le Sahara occidental, la fin de l’embargo imposé par les États-Unis à Cuba.  Il a aussi rappelé les progrès à faire pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et pour l’abolition de la peine de mort dans le monde.  M. Moratinos a aussi affirmé que l’Europe, depuis le Traité de Lisbonne, doit obtenir un statut approprié à l’Assemblée générale. 


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Ministre fédéral pour les affaires européennes et internationales de l’Autriche, a estimé que le tremblement de terre en Haïti, les inondations dévastatrices au Pakistan et la crise financière rappellent que les défis globaux du XXIe siècle requièrent une action concertée.  L’Organisation des Nations Unies doit jouer un rôle clef pour répondre à ces défis car c’est le forum par excellence du système multilatéral actuel jouissant de la plus haute légitimité, a-t-il dit.  La participation inclusive est son avantage comparatif principal, a-t-il ajouté, précisant que cette autorité morale doit aller de pair avec des mécanismes et des ressources adéquates garantissant son efficacité.  L’adhésion à la primauté du droit est fondamentale.  Tous les efforts multilatéraux et les activités dans ce contexte doivent reposer sur des règles claires et prévisibles appliquées à tous les États Membres sur un pied d’égalité, a estimé le Ministre autrichien pour les affaires européennes et internationales.  Soulignant que la coopération avec d’autres acteurs internationaux était indispensable dans les efforts de l’ONU visant à relever les défis complexes de notre temps, M. Spindelegger a formé l’espoir que l’Union européenne obtiendra l’assentiment de l’Assemblée générale concernant les modalités de sa participation à cet organe.  Il a ajouté que la bonne gouvernance était une composante inhérente à la gouvernance mondiale.  Tant le travail accompli par l’Office des Nations Unies contre le crime et la drogue (UNODC) à Vienne en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée, que la création récente de l’Académie internationale contre la corruption constituaient des jalons importants pour relever les défis.


Le combat contre les changements climatiques est l’un des problèmes majeurs de ce siècle et il faudrait, dès lors, un consensus général pour limiter le réchauffement à 2 degrés centigrade et inverser la tendance de l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.  Personne ne devrait sous-estimer la difficulté de cette tâche, a-t-il souligné, en observant toutefois que la lutte contre les changements climatiques est aussi l’occasion de créer un cadre de croissance durable et qualitative à l’échelle mondiale.  M. Spindelegger a par ailleurs déclaré qu’il était fondamental de proroger le moratoire sur l’implantation de colonies de peuplement pour créer un climat propice à la reprise des négociations de paix au Moyen-Orient.  En outre, les efforts de réforme interne de l’ONU doivent se poursuivre, en particulier au sein du Conseil de sécurité avec un élargissement de sa composition pour mieux refléter les réalités politiques, économiques et sociales actuelles, ainsi que de ses méthodes de travail tendant à améliorer sa légitimité et l’acceptation de ses décisions, a également souligné le Ministre autrichien.  Il faut aussi œuvrer pour que la consolidation de la paix soit irréversible, a-t-il ajouté, en saluant l’évolution positive en matière de désarmement nucléaire et la création de l’ONU-Femmes que dirigera Mme Michelle Bachelet.


Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre des relations internationales et de la coopération d’Afrique du sud, a réaffirmé l’engagement de son pays pour renforcer les Nations Unies.  Son caractère universel confère à l’Organisation la légitimité qu’il faut pour répondre aux défis mondiaux.  L’ONU a déjà joué dans le passé un rôle irremplaçable dans le processus de décolonisation et pour éliminer l’apartheid en Afrique du Sud.  Son gouvernement, a-t-elle dit, considère la revitalisation de l’Assemblée générale comme l’une des pierres angulaires de la réforme des Nations Unies, notamment en ce qui concerne la paix et la sécurité internationales.  Quant au Conseil de sécurité, il doit assurer une représentation véritable des États Membres et réagir efficacement aux crises internationales, comme cela est stipulé dans la Charte de l’ONU.  Mme Nkoana-Mashabane a déploré le fait que l’Afrique, qui constitue une part importante du travail du Conseil, n’appartienne pas à la catégorie des membres permanents.


Évoquant la crise économique mondiale, la Ministre a estimé que le G-20 devrait compléter le bon travail des Nations Unies et non pas se poser en alternative.  Dans sa composition, le G-20 devrait également refléter la diversité de l’humanité en faisant en sorte que toutes les régions du monde, et l’Afrique en particulier, soient dûment représentées.  L’Afrique du Sud voit dans la transformation de l’architecture financière internationale, y compris la réforme des institutions de Bretton Woods, le moyen de bâtir un système mondial fondé sur l’équité et la justice sociale.  Par ailleurs, les questions environnementales sont devenues des priorités, a-t-elle souligné, en se déclarant convaincue que l’Accord de Copenhague indiquait la marche politique à suivre pour le futur.  Il faut travailler à l’unisson pour faire en sorte que la réunion au Mexique prenne des mesures audacieuses et concrètes pour répondre aux changements climatiques.  L’Afrique du Sud, a-t-elle annoncé, accueillera la dix-septième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, en décembre 2011.


Avant de conclure, la Ministre a souligné que le peuple du Zimbabwe a besoin de la main tendue de la communauté internationale pour mettre en œuvre son accord politique global.  Elle a estimé que les Nations Unies devraient continuer à prendre des décisions qui permettent de répondre efficacement aux défis de la paix et de la sécurité sur le continent.  À cet égard, elle est honorée que l’Union africaine ait soutenu sa candidature à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2011-2012.


M. EDWARD NALBANDIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, évoquant la situation qui prévaut dans la région où se trouve son pays, s’est demandé comment il est possible de maintenir la paix, la sécurité et la stabilité quand on décuple les dépenses militaires, quand on menace régulièrement d’employer la force et de déclencher la guerre.  Comment peut-on assurer des relations amicales et pacifiques entre les peuples quand on incite à l’intolérance et à la haine, quand on impose le blocus et qu’on ferme les frontières?, s’est-il interrogé en faisant référence au conflit qui oppose l’Azerbaidjan au Nagorno-Karabakh.  À cet égard, il a réaffirmé le droit inaliénable des peuples à l’autodétermination.  Il a aussi rappelé l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice concernant la déclaration d’indépendance unilatérale du Kosovo, de juillet dernier et la médiation du Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).


L’initiative arménienne de normalisation des relations avec la Turquie sans condition préalable a été appuyée par la communauté internationale et, après d’intenses négociations, les protocoles arméno-turcs ont été finalement signés, a indiqué le Ministre arménien des affaires étrangères.  Il a ensuite déploré que la Turquie ait fait marche arrière et se soit abstenue de ratifier ces protocoles.  Le résultat en est que la frontière entre l’Arménie et la Turquie est la seule qui demeure fermée en Europe.  Il a exprimé le souhait de son pays de normaliser les relations sans condition.  M. Nalbandian a défendu la responsabilité de protéger et s’est dit encouragé par le rapport du Secrétaire général intitulé « Alerte rapide, évaluation et responsabilité de protéger » et le prochain débat de l’Assemblée générale pour se mettre d’accord sur une formule permettant d’agir en temps voulu et d’une façon cohérente aux fins de prévenir des situations susceptibles d’aboutir à un génocide, à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.     


M. SHIN KAK-SOO, Ministre intérimaire des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a mis l’accent sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et, en particulier, sur la santé maternelle et infantile car c’est l’objectif qui a pris le plus de retard dans la plupart des régions.  Son pays a rejoint l’initiative du G-8, lancée lors de son Sommet à Muskoka, pour la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants et appuyé l’initiative du Secrétaire général pour l’adoption d’une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants.  Les perspectives de réalisation des OMD ne sont pas encourageantes et la communauté internationale doit dynamiser ses efforts pour atteindre ces objectifs et honorer les engagements en faveur du développement pris lors de la Réunion de haut niveau qui a eu lieu cette semaine. La République de Corée s’est engagée à tripler son aide publique au développement et à réformer son système d’aide publique au développement.  Elle met tout en œuvre pour jouer un rôle de passerelle entre les États donateurs et les États récipiendaires.


La coopération pour le développement est un investissement pour tous.  La réduction du fossé en matière de développement est un objectif commun du G-20 et de l’ONU.  Lors du prochain Sommet du G-20 à Séoul, en novembre prochain, il faudra compléter les programmes déjà existants en matière de développement tels que les OMD et établir des filets de sécurité financiers mondiaux robustes et fiables.  Le Sommet aidera à se concentrer sur la mise en œuvre des réformes des institutions et instruments financiers.  La République de Corée, qui présidera cette année le G-20, est attachée à obtenir un résultat réussi pour contribuer à surmonter la crise actuelle.  M. Kak-Soo a souligné qu’il faudrait mettre davantage la « croissance verte » au cœur du développement durable.  Son pays s’efforce d’aider les pays en développement dans ce sens.


Les opérations de maintien de la paix nécessitent des améliorations constantes, notamment une meilleure définition des objectifs stratégiques, a souligné le Ministre, rappelant que la République de Corée a beaucoup contribué aux efforts de maintien de la paix de l’ONU.  Elle a dépêché 240 soldats en Haïti et compte actuellement 650 soldats sur le terrain servant dans 11 opérations de maintien de la paix.  S’agissant de la prolifération des armes de destruction massive, le Ministre a estimé qu’il était impératif de renforcer les régimes de non-prolifération.  À cet égard, il a accueilli avec satisfaction l’adoption du Document final de la Conférence des États Parties chargée de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2010.  Le lien entre les armes de destruction massive et les terroristes représente un grave danger pour la sécurité nationale.  Les conséquences du terrorisme nucléaire seraient potentiellement catastrophiques. 


Enfin, le Ministre a proposé une vision nouvelle de réunification coréenne pacifique qui servira à stabiliser les relations intercoréennes, mais n’est pas dénuée d’obstacles car des menaces à la paix persistent sur la péninsule coréenne.  La communauté internationale a adressé un message fort et unifié à la Corée du Nord par la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 9 juillet dernier.  La Corée du Nord doit s’abstenir de tout autre acte de provocation.  Le règlement du problème nucléaire nord-coréen est fondamental pour réaliser une communauté de la paix.  La communauté internationale a exhorté ce pays à abandonner tous ses programmes et à honorer ses engagements en matière de dénucléarisation.  À cette fin, la République de Corée a proposé une initiative appelée « Accord important»  contenant toutes les mesures nécessaires pour assurer un avenir meilleur.


Droit de réponse


Le représentant du Soudan, en réponse à l’intervention ce matin du Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, M. Jan Peter Balkenende, a rappelé que celui-ci avait indiqué que son gouvernement refusait que le Président soudanais, en dépit d’un acte d’accusation contre lui, circule librement.  Le représentant du Soudan s’est dit surpris par une telle déclaration qui manifeste une ignorance du Statut de la Cour pénale internationale (CPI) auquel le Soudan n’est pas partie.  Selon le représentant soudanais, même un étudiant de première année à la faculté de droit est familier avec cette disposition.  Il a renvoyé à la Convention de Vienne sur les traités, qui stipule qu’un État non partie à un traité international n’est pas lié par les dispositions dudit traité.  Il a aussi cité la résolution adoptée par l’Union africaine après la visite du Président Al-Bachir au Kenya et au Tchad.


En outre, il a indiqué que la déclaration des Pays-Bas constituait une ingérence dans les affaires intérieures de son pays et a déploré que certains pays soient encore imprégnés de l’esprit de colonialisme. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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