Sommet sur le climat: devant une centaine de dirigeants mondiaux, Ban Ki-moon met en garde contre le risque d’un échec des négociations à Copenhague
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Sommet sur les changements climatiques
Matin et après-midi
SOMMET SUR LE CLIMAT: DEVANT UNE CENTAINE DE DIRIGEANTS MONDIAUX, BAN KI-MOON MET EN GARDE CONTRE LE RISQUE D’UN ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS À COPENHAGUE
À moins de 80 jours de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, destinée à préparer l’après-Kyoto, les dirigeants de près d’une centaine de pays se sont retrouvés aujourd’hui aux Nations Unies à l’invitation du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, qui a déclaré, à l’ouverture de ce Sommet, qu’un échec à Copenhague serait « moralement inexcusable ».
Le Sommet sur les changements climatiques organisé à l’initiative du Secrétaire général avait pour ambition de relancer les négociations qui sont en cours pour conclure, au mois de décembre à Copenhague, un accord censé succéder au Protocole de Kyoto. Cet instrument, qui expire en 2012, engage les 172 États qui y adhèrent à respecter des objectifs individuels de réduction ou de limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, considérées comme étant la cause principale du réchauffement climatique. M. R.K. Pachauri, Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a rappelé ce matin qu’en l’absence d’action, à la fin de ce siècle, les températures augmenteront de 1,1 à 6,4 degrés Celsius.
« Il est temps d’agir », a déclaré M. Ban Ki-moon, qui a qualifié de « glacial » le rythme auquel se déroulent actuellement les négociations sur un éventuel accord à Copenhague. Si le coup d’envoi de la Conférence de Copenhague est prévu le 7 décembre, il ne reste cependant plus que 15 jours impartis à la phase des négociations, a prévenu le Secrétaire général.
Pour sa toute première apparition aux Nations Unies, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a estimé que cet accord ne devait pas se contenter de limiter les émissions de gaz à effet de serre, comme l’a fait son prédécesseur, mais qu’il devrait aussi permettre à tous les pays d’assurer leur propre développement durable, y compris les nations les plus vulnérables: pays les moins avancés (PMA), pays sans littoral et petits États insulaires, au nom desquels s’est exprimé ce matin le Président des Maldives, M. Mohamed Nasheed. « Oui », a reconnu M. Obama, « ce sont les pays développés qui portent la responsabilité première de faire de la Conférence de Copenhague un succès, notamment les États-Unis, et c’est pour cela que nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux de limitation des émissions de gaz à effet de serre à l’orée des années 2020 et 2050 ». Citant en exemple les initiatives prises par son administration, le Président des États-Unis a estimé que les efforts déployés par son pays depuis l’entrée en fonctions de son administration pour lutter contre le réchauffement planétaire étaient sans précédent. Mais les « pays en développement en pleine croissance doivent continuer de prendre de leur côté des mesures vigoureuses », a ajouté M. Obama.
Invoquant le principe de la responsabilité commune mais différenciée, son homologue de la Chine, M. Hu Jintao, a pour sa part estimé qu’individuellement, les pays devaient assumer leurs responsabilités « respectives ». M. Hu a ainsi annoncé que son pays réduirait « de façon significative »ses émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2020 et porterait à 15% la part des énergies non fossiles dans sa consommation nationale d’énergie de base.
Réaffirmant le rôle de chef de file qui incombe aux États développés, le tout nouveau Premier Ministre du Japon, M. Yukio Hatoyama, a rappelé que son pays envisage de réduire ses émissions de 25% à l’horizon 2020, par rapport à ce qu’elles étaient en 1990.
Le Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a quant à lui, tenu à rappeler que les émissions mondiales de CO2 devaient diminuer d’au moins 50% d’ici à 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. En ce qui concerne les pays développés, cette baisse devra atteindre au moins 80% d’ici à 40 ans, a relevé M. Sarkozy. Se préoccupant du sort de l’Afrique, il a indiqué que la France rendrait publique une série de propositions en faveur des Africains dont seulement 17% ont un accès à une source d’énergie fiable.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, dont son pays assure la présidence, M. Fredrik Reinfeldt, Premier Ministre de la Suède, a estimé à entre 5 et 7 milliards d’euros le montant des ressources nécessaires pour l’adaptation des pays en développement aux effets des changements climatiques au cours des deux prochaines années.
Le Président du Rwanda, qui intervenait au nom des États sans littoral, a prévenu des risques qu’encourt l’Afrique si elle continue de se tenir en marge du débat sur les changements climatiques, « comme s’il s’agissait d’un problème destiné à être résolu par les nations occidentales ». M. Paul Kagame a estimé que sous sa forme actuelle le processus de limitation des émissions de gaz à effet de serre et du marché d’échanges des émissions de carbone dissuadait les pays en développement de s’engager sur la voie de la restriction de la quantité de leurs émissions. Il a plutôt préconisé d’adopter des mesures d’incitation financières pour permettre aux pays en développement de procéder à des échanges d’émissions directement avec les pays développés ayant dépassé leur seuil de rejet de dioxyde de carbone.
Dans ses remarques finales, tout en estimant que les objectifs de limitation des émissions de gaz polluants que s’assignent les pays industrialisés étaient inadéquats, M. Ban Ki-moon a annoncé son intention d’établir, à l’issue de la Conférence de Copenhague, un panel de haut niveau afin de réfléchir aux meilleurs moyens d’intégrer les mesures d’adaptation et d’atténuation au développement.
Les autres orateurs ayant participé au débat plénier sont: M. Oscar Arias Sánchez, Président du Costa Rica (au nom des pays à revenu moyen); M. Lars Løkke Rasmussen, Premier Ministre du Danemark; M. Tillman Thomas, Premier Ministre de la Grenade; M. Ahmad Babiker Nahar, Ministre de l’environnement et du développement urbain du Soudan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Mme Wangari Muta Maathai, environnementaliste et lauréate du prix Nobel de la paix, et Mlle Yugratna Sritvastaya, membre de l’organisation « Tarumitra », les « Amis des arbres ». Suivi de huit tables rondes tenues à huis clos, le débat plénier a été précédé d’interventions de l’acteur béninois Djimon Hounsou, qui a été deux fois nominé aux Oscars de l’Académie du film d’Hollywood, et d’un groupe de quatre lycéens. M. Hounsou a lu l’introduction et un passage du livre de l’astronome Carl Sagan, « Pale Blue Dot » (Un petit point bleu - la planète Terre) alors que défilaient les images d’une vidéo illustrant cette œuvre de Sagan.
SOMMET SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ORGANISÉ À L’INITIATIVE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Déclarations
M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a déclaré que seul le déploiement d’efforts combinés par les pays du Nord et du Sud pourra aider à la résolution des problèmes engendrés par les changements climatiques. La Conférence de Copenhague nous offre une occasion unique de conclure un accord post-Kyoto et de parvenir à des résultats satisfaisants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il indiqué. Il a souhaité qu’un accord efficace soit conclu à Copenhague par les États Membres en s’appuyant sur le principe de la responsabilité commune et différenciée.
M. Ali Treki a estimé que les changements climatiques s’accélèrent. Les pays qui ont pourtant le moins de responsabilités dans le déclenchement de ce phénomène en subissent le plus les conséquences, a-t-il relevé. La sécheresse qui affecte désormais certains pays y compromet la lutte contre la pauvreté, a regretté M. Treki. Le Président de l’Assemblée générale a relevé que le prix que le monde aura à payer sera important si la communauté internationale n’agit pas aujourd’hui. Il faut donc mobiliser toute la volonté politique nécessaire, et le Sommet tenu ce jour sera à cet égard un évènement crucial. Tous les États Membres doivent assumer une responsabilité, et celle-ci doit être proportionnelle à leurs moyens, leurs responsabilités et leur situation, a préconisé le Président de l’Assemblée. Personne ne peut s’y soustraire, a-t-il encore ajouté, avant de conclure en ces termes: « le monde entier a son regard fixé aujourd’hui sur l’ONU et l’Assemblée générale ».
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a déclaré que ce Sommet sur les changements climatiques –le plus important rassemblement de chefs d’État sur la question– était un rappel de l’opportunité que représente la Conférence de Copenhague. « Vos décisions auront des conséquences importantes. Vous avez le pouvoir de définir une trajectoire plus sûre, plus durable et plus prospère pour cette génération et les suivantes. « Il est temps d’agir », a lancé le Secrétaire général. Rappelant ensuite que les émissions de gaz à effet de serre continuaient d’augmenter et atteindraient bientôt des seuils critiques, M. Ban a expliqué que d’après les scientifiques du monde entier, il restait moins de 10 ans pour éviter les scénarios projetés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Or, ces scénarios deviennent de plus en plus probables, comme en témoigne la fonte des glaces de l’Arctique, a ajouté le Secrétaire général, en rappelant qu’il s’y était rendu au début du mois. L’Arctique pourrait être sans glace d’ici à 2030, a-t-il prévenu.
Ban Ki-moon a indiqué qu’hier, il s’était entretenu avec les dirigeants des petits États insulaires, qui lui ont expliqué avec conviction que les changements climatiques étaient en train de réécrire leur avenir. Partout en Afrique, le réchauffement planétaire menace de gâcher les gains obtenus en matière de développement depuis des années. « Les changements climatiques sont le défi géopolitique et économique du XXIe siècle et réécrivent l’équation mondiale pour le développement, la paix et la prospérité », a assuré le Secrétaire général. Ils exerceront une pression de plus en plus forte sur l’eau, l’alimentation et les terres et déstabiliseront des États fragiles, a dit avec préoccupation Ban Ki-moon. Certains affirment que la lutte contre les changements climatiques est trop coûteuse; ils ont tort, et nous paierons un prix inacceptable si nous n’agissons pas maintenant, a prévenu le Secrétaire général. Les négociations se déroulent à un rythme « glacial », a-t-il regretté, affirmant que les glaciers du monde fondaient plus vite qu’on ne déploie d’efforts pour les protéger – et l’espèce humaine par la même occasion. Il ne reste désormais plus que 15 jours de négociations avant Copenhague. Les négociateurs ont besoin du soutien politique direct des chefs d’État et de gouvernement présents ici, aujourd’hui, pour accélérer le rythme de ces négociations, a poursuivi M. Ban. « Au lieu de demander des concessions aux autres, demandons-nous comment nous pouvons contribuer à améliorer les choses », a-t-il recommandé. « Un accord fructueux à Copenhague signifiera davantage de prospérité, de sécurité et d’équité; il profitera à tous », a ajouté le Secrétaire général, avant d’encourager les dirigeants des pays industrialisés à faire le premier pas, et ceux des pays en développement à redoubler d’efforts.
Tout d’abord, un accord doit engager tous les pays à œuvrer à la recherche d’un objectif de long terme pour fixer la hausse des températures moyennes à des niveaux considérés comme acceptables par la communauté scientifique, a préconisé Ban Ki-moon. Un tel accord doit également inclure des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Il doit proposer des mesures à prendre par les pays en développement pour limiter leurs émissions, et ceux-ci devront bénéficier en retour d’un soutien financier et technologique approprié, a souligné Ban Ki-moon. Un accord doit aussi prendre en considération toutes les sources importantes d’émissions de gaz à effet de serre, y compris la déforestation et les émissions résultant du fret et du transport aériens, a-t-il ajouté.
En second lieu, a poursuivi Ban Ki-moon, un accord doit renforcer la capacité de la communauté internationale à faire face à des changements inévitables et à soutenir les populations les plus vulnérables. « L’adaptation est une obligation morale, un impératif politique et un investissement pour un avenir plus sûr », a-t-il relevé. Troisièmement, a poursuivi M. Ban, l’accord doit être accompagné de ressources financières appropriées, sous peine de ne pas pouvoir être appliqué. Quatrièmement, cet accord doit prévoir une structure de gouvernance mondiale équitable qui prenne en compte les besoins des pays en développement, a ajouté le Secrétaire général.
Le véritable défi sera de réfléchir à long terme, a ajouté Ban Ki-moon. Copenhague ouvre une voie nouvelle, a-t-il estimé, affirmant que cette Conférence pouvait servir de catalyseur à une économie mondiale basée sur de faibles émissions de gaz à effet de serre. « Un échec à conclure un accord à Copenhague serait moralement inexcusable, de courte vue sur le plan économique, et politiquement imprudent », a-t-il encore prévenu. Le moment est venu d’agir pour la cause commune, a poursuivi le Secrétaire général, ajoutant que l’Histoire n’offrirait peut-être pas d’autre chance à la communauté internationale. Il a, en conclusion, exhorté les dirigeants du monde à conclure un accord à Copenhague.
M. R.K. PACHAURI, Président du GIEC et Directeur général de l’Institut de l’énergie et des ressources, de l’Université Yale, a indiqué qu’il parlait au nom de la communauté scientifique mondiale et en particulier de ceux qui ont contribué à la rédaction du quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques, en 2007. Il a noté que le caractère unique de ce rapport, auquel ont contribué presque quatre mille scientifiques pendant cinq ans, réside dans le fait que les gouvernements du monde l’ont approuvé.
Citant le rapport, il a rappelé que les mises en garde sur les problèmes du climat sont désormais sans équivoque. Les observations ont démontré que l’augmentation des températures moyennes de l’air et des océans, la fonte des glaciers et la montée du niveau des océans, sont liées à l’augmentation des quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les changements climatiques affectent déjà la fréquence et la durée des inondations, des sécheresses et des vagues de canicule, a-t-il relevé. En Europe, en Amérique du Sud, les précipitations ont augmenté, alors qu’elles ont baissé dans le Sahel et autour de la Méditerranée, a-t-il noté.
Il a ajouté que si nous n’agissons pas en vue de stabiliser la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, les températures, à la fin de ce siècle, augmenteront de 1,1 à 6,4ºC. En l’absence d’actions politiques, les changements climatiques entraîneront la fonte des glaciers vers la fin du XXIe siècle; et la planète connaitra une plus grande fréquence des périodes de chaleur extrême et de grandes précipitations. Des cyclones plus dévastateurs se déclencheront, et on aura une diminution de l’accès à l’eau, accompagnée d’un risque d’extinction de 20% à 30% des espèces vivantes sur la terre, a prévenu M. Pachauri.
L’impact des changements climatiques sera plus grave dans les pays pauvres, a averti le chercheur. En Afrique, par exemple, les précipitations nécessaires au soutien de la vie et des économies pourraient être réduites de 50%. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est donc nécessaire, et ne coûterait pas plus de 3% du PNB mondial, a-t-il précisé. M. Pachauri a noté qu’il est réconfortant de savoir que les dirigeants du G-8 ont pris la mesure du problème. Mais il faut agir très vite, a-t-il dit. Agir maintenant rendrait des services incalculables, a-t-il ajouté. Si nous n’agissons pas à temps, nous deviendrons tous des citoyens d’États qui ont échoué à faire face à la menace. La science nous indique que nous n’avons plus d’autre choix que de prendre immédiatement les actions qui s’imposent, a-t-il conclu.
M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a estimé que le niveau de participation des États Membres à ce Sommet témoignait de l’importance et de la gravité du défi que représentent les changements climatiques. Aucun pays ne pourra se soustraire à leurs effets, a-t-il souligné. « La montée du niveau des eaux des mers et des océans menace toutes les côtes, des tempêtes s’abattent sur tous les continents, et la sécheresse touche des régions où la production agricole est déjà rare: ce sont la sécurité et la prospérité de tous qui sont aujourd’hui mises en danger », a prévenu le Président Obama. Mais nous pouvons encore inverser cette tendance, a-t-il assuré, rappelant les mots du Président John Fitzgerald Kennedy, qui avait dit un jour que les problèmes causés par les hommes peuvent être résolus par les hommes. « Au cours des huit derniers mois, qui furent aussi les huit premiers de notre administration, les États-Unis ont fait davantage pour réduire leurs émissions qu’ils ne l’on fait dans toute leur histoire », a dit Barack Obama. Mon Gouvernement a l’intention de doubler la production d’énergie éolienne d’ici trois ans et d’investir des milliards de dollars pour économiser l’énergie dans les logements et les immeubles. Nous avons lancé notre premier projet d’énergie éolienne offshore, et avons annoncé le lancement d’une évaluation des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre à l’échelle nationale, a indiqué le Président des États-Unis. Affirmant que la baisse des émissions de gaz à effet de serre était due aux efforts déployés afin de promouvoir les énergies renouvelables, Barack Obama s’est félicité de l’adoption, par la Chambre des représentants en juin, d’une loi destinée à
promouvoir ces énergies et à réduire les émissions de gaz carbonique. « Un comité sénatorial s’est déjà saisi de ce projet, et j’ai bon espoir que d’autres feront la même chose sous peu », a dit le Président des États-Unis. Il a ensuite annoncé que son administration avait organisé six réunions de haut niveau depuis le mois d’avril et placé la question du climat en tête de son agenda s’agissant de ses relations diplomatiques avec l’Amérique, l’Afrique et l’Europe.
Notant que beaucoup de pays avaient agi jusqu’à présent avec résolution, le Président Obama a cependant rappelé qu’il restait encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs que la communauté internationale s’est assignés. « Le plus dur reste à faire », a-t-il insisté. Nous cherchons à atteindre ces objectifs dans un contexte de crise économique et financière où chaque État pense en priorité à ses besoins nationaux, a-t-il relevé. Mais chacun doit s’efforcer de faire ce qu’il peut pour lutter contre les changements climatiques. Aussi, devons-nous faire de Copenhague une étape importante à cet égard, a souligné Barack Obama. « Oui, ce sont les pays développés qui portent la responsabilité première de faire de la Conférence de Copenhague un succès et de lutter contre le réchauffement planétaire, notamment les États-Unis, et c’est pour cela que nous nous sommes fixé des objectifs ambitieux de limitation des émissions de gaz à effet de serre pour 2020 et 2050 », a déclaré le Président. Mais les pays en développement en pleine croissance doivent continuer de s’engager à prendre des mesures vigoureuses au niveau national, comme cela a été le cas récemment, a-t-il ajouté. Nous devons aussi prêter assistance aux pays en développement qui n’ont pas les moyens de consentir ces efforts, contrairement à la Chine ou aux États-Unis. « Nous devons les aider, car ce sont eux qui ont le plus à perdre », a prévenu M. Obama. Il n’est pas nécessaire de conclure un accord visant seulement à limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais il faut parvenir à un accord permettant à tous les pays d’assurer leur propre développement durable, a-t-il préconisé. La bonne nouvelle, a-t-il estimé, c’est qu’après tant d’années d’inaction, nous avons enfin reconnu l’importance de la tâche qui nous incombe. « Si nous mettons en place les règlementations pertinentes, nous pourrons libérer les énergies créatrices de nos scientifiques, chercheurs et entrepreneurs. Chaque once de progrès sera obtenue de haute lutte. Les avancées seront peut-être inégales, mais c’est une raison de plus pour commencer immédiatement. Si nous travaillons inlassablement, nous y parviendrons », a conclu le Président des États-Unis.
M. MOHAMED NASHEED, Président des Maldives, a rappelé que de manière régulière, devant cette Assemblée, les Maldives ont pris l’habitude de faire état des risques que font courir les changements climatiques à leur territoire et aux pays insulaires. Ceci entraîne souvent des démonstrations de sympathie, mais jamais d’actions, a-t-il noté. Pour en finir avec cette habitude, après des années à jouer le rôle de conscience mondiale sur le réchauffement climatique, il a indiqué que son pays voulait suggérer des solutions. Parmi celles-ci, il a estimé que les pays développés doivent accepter leurs responsabilités historiques dans le réchauffement du climat mondial; tandis que les pays en développement doivent, pour leur part, être prêts à accepter les objectifs de réduire les émissions de gaz à effet de serre, à condition qu’ils reçoivent les financements nécessaires de la part des pays riches. Enfin, M. Nasheed a précisé que les pays développés doivent fournir aux nations les plus vulnérables des financements additionnels et prévisibles.
Notant que l’inaction semble être la solution la plus facile, il a estimé que l’idée selon laquelle agir coûte cher devait être combattue. Le manque de confiance entre pays du Nord et du Sud est une autre raison de cette inaction. Enfin, la question à laquelle certains ne trouvent pas de réponse satisfaisante est celle-ci: « Qui va agir le premier? », a regretté le Président. Pourtant, a-t-il souligné, le problème est clair, les actions à prendre sont identifiées et les bénéfices de l’action bien connus.
C’est pourquoi, sans avoir besoin d’attendre Copenhague, les Maldives ont décidé d’agir en formulant notamment une stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques, a annoncé Mohamed Nasheed. Les Maldives sont déterminées à en finir avec les vieilles habitudes, a-t-il indiqué. Il a appelé, en retour, les leaders du monde à en finir avec la mauvaise habitude des promesses et des engagements non tenus. Si les choses continuent comme d’habitude, nous allons tous disparaitre, a prévenu le Président des Maldives. Nous ne pouvons pas faire de Copenhague un pacte suicidaire, a-t-il averti. Nous devons faire quelque chose à Copenhague.
M. HU JINTAO, Président de la République populaire de Chine, a déclaré que pour chaque État, assumer ses responsabilités respectives devait figurer au cœur des efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre les changements climatiques, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée. Ensuite, atteindre un résultat qui soit bénéfique pour tous devrait être l’objectif de nos efforts, a poursuivi M. Hu Jintao, qui a demandé aux pays développés de soutenir les pays en développement. Troisièmement, a-t-il poursuivi, nos efforts doivent viser à assurer le développement durable pour tous. La lutte contre le réchauffement planétaire doit s’inscrire dans le contexte des efforts déployés pour un développement commun, et il est impératif de tenir compte, à cet égard, des besoins essentiels des pays en développement, en particulier les petits États insulaires, les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les pays africains. Nous devrions combiner nos efforts de lutte avec ceux destinés à promouvoir la croissance des pays en développement et à renforcer leur capacité à réaliser leur développement durable, a préconisé le Président de la République populaire de Chine. Il a enfin affirmé qu’un financement adéquat et le transfert de technologies respectueuses de l’environnement étaient la clef du succès de la communauté internationale en matière de lutte contre les changements climatiques. Sur ce point aussi, les pays développés devraient assumer leurs responsabilités pour permettre aux pays en développement d’avoir accès à de telles technologies, a préconisé M. Hu Jintao.
Consciente de sa propre responsabilité envers son peuple et ceux du monde entier, la Chine a adopté un programme national de lutte contre les changements climatiques, assorti d’objectifs précis en matière d’économie d’énergie et d’élimination d’agents polluants, et qui vise aussi à accroître la couverture forestière et le partage des énergies renouvelables pour la période 2005-2010, a annoncé le Président de la Chine. Dans les années à venir, a poursuivi M. Hu Jintao, la Chine prendra de nouvelles mesures intégrées en matière de changements climatiques et les inscrira dans son plan de développement économique et social. Elle s’efforcera ainsi d’intensifier ses efforts pour améliorer son efficacité énergétique et réduire de manière significative ses émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2020. Nous développerons les énergies renouvelables ainsi que l’énergie nucléaire, et porterons à 15% la part des énergies non fossiles dans la
consommation nationale d’énergie de base, a annoncé M. Hu Jintao. Troisièmement, nous augmenterons la couverture forestière de notre pays d’environ 40 millions d’hectares. Enfin, nous développerons l’économie verte et renforcerons la recherche, le développement et la dissémination des technologies respectueuses de l’environnement, a conclu le Président Hu Jintao.
M. YUKIO HATOYAMA, Premier Ministre du Japon, a rappelé que sa nomination aux fonctions de Premier Ministre du Japon avait eu lieu il y a six jours, marquant un changement historique rendu possible par la volonté du peuple japonais lors des dernières élections législatives. Il est impératif à tous les pays de faire face aux changements climatiques, qui affectent toute la planète, en respectant le principe de la responsabilité commune mais différenciée, a estimé M. Hatoyama. En tant que Premier Ministre du Japon, je m’efforcerai d’unir nos efforts afin de faire face à la crise que représentent les changements climatiques maintenant et dans le futur en tenant compte des alertes lancées par la communauté scientifique, a promis M. Hatoyama.
Concernant la question des cibles et objectifs à atteindre en matière d’émissions de gaz à effet de serre, il appartient aux pays développés de jouer le rôle de chefs de file, a-t-il noté, avant d’annoncer que le Japon envisage de réduire ses émissions de 25% à l’horizon 2020, comparé au niveau qu’elles avaient atteint en 1990. Cette promesse faisait partie de la plateforme électorale de notre parti lors des élections qui viennent d’avoir lieu, a rappelé Yukio Hatoyama. Nous sommes déterminés à respecter cet engagement en faisant preuve de volonté politique et en usant des outils politiques à notre disposition. Mais le Japon ne peut pas agir seul, en dépit de ses objectifs ambitieux, a-t-il poursuivi. Il est absolument nécessaire de mettre en place un cadre international qui soit juste et efficace et auquel participent toutes les grandes économies. L’engagement que prend le Japon dépend en effet d’un accord global sur des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre que doivent prendre toutes les économies majeures.
Le principe de responsabilité commune mais différenciée est particulièrement important pour les pays en développement, a dit M. Hatoyama. Il a noté qu’en dépit du caractère central du transfert des technologies aux pays du Sud, il ne peut suffire à lui tout seul. Faire face aux changements climatiques requiert d’énormes ressources financières pour aider les pays en développement, notamment les petits États insulaires et autres pays vulnérables, à s’y adapter. Le Japon est prêt à assumer sa part en matière de financements et de transferts de technologies en faveur des pays en développement. Mais le Japon estime indispensable la création d’un mécanisme qui assurera le bon usage de ces ressources.
Le Japon, a précisé le Premier Ministre, estime que quatre principes sont essentiels dans l’assistance aux pays en développement: la nécessité de la part des pays développés de fournir de nouveaux financements pour l’aide aux pays en développement; l’importance de reconnaître la nécessité pour les pays en développement de participer à la réduction des gaz à effet de serre. Sous l’égide de l’ONU, l’assistance aux pays en développement doit inclure des mécanismes innovants et se dérouler de manière prévisible. Enfin, un cadre de promotion des transferts de technologies pour la lutte contre les changements climatiques est nécessaire, a dit M. Hatoyama. La prise de mesures pour pouvoir faire face au danger des changements climatiques, comme l’initiative pour un « New Deal vert » lancée par le Président Obama des États-Unis, va ouvrir de nouvelles frontières et créer de nouvelles opportunités d’emplois et d’essor pour l’économie mondiale, s’est félicité Yukio Hatoyama. Il a, à cet égard, cité les technologies énergétiques propres, dont les voitures électriques, et la promotion de l’énergie solaire. L’adoption du Protocole de Kyoto était un moment majeur, premier du genre, mais un nouveau cadre est nécessaire, a-t-il dit. À cette fin, il a souhaité le succès de la Conférence de Copenhague. Les dirigeants du monde ont la responsabilité, vis-à-vis des générations futures, de transformer les structures sociales héritées de la révolution industrielle, a souligné M. Hatoyama.
M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a déclaré que l’Afrique, tout en subissant des conséquences climatiques plus graves que dans d’autres régions, disposait de moins de ressources que les autres parties du monde pour relever le défi des changements climatiques. Ce Sommet ne doit pas être considéré comme une occasion de décerner des blâmes et d’échanger des accusations, a-t-il dit, affirmant qu’il était contre-productif de pointer le doigt en direction de supposés responsables. La responsabilité de mettre au point des stratégies d’atténuation et d’adaptation doit être assumée collectivement, dans la mesure où le défi posé par les changements climatiques nous concerne tous, a-t-il dit.
Commentant ensuite le processus de limitations et d’échanges de carbone, le Président rwandais a estimé que le monde en développement n’y avait pas encore été pleinement. Au contraire, selon M. Kagame, sous sa forme actuelle, il dissuade les pays en développement de s’engager sur la voie de faibles émissions de dioxyde de carbone. Il faudrait envisager quelque chose de complètement différent, a-t-il préconisé, proposant d’adopter des mesures d’incitation financières pour permettre aux pays en développement de procéder à des échanges d’émissions directement avec les pays développés ayant dépassé leur seuil de rejet de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Un tel scénario créerait un flux financier, en provenance des pays développés, à l’appui des efforts d’atténuation et d’adaptation. Des changements de cette nature permettraient de générer les 100 milliards de dollars appelés de ses vœux par le Premier Ministre du Royaume-Uni en faveur des projets d’adaptation et d’atténuation dans le monde en développement, a indiqué M. Kagame. De telles mesures devraient être l’objectif du processus de Copenhague, a affirmé Paul Kagame, qui a assuré que cela conduirait à la baisse des émissions, dans la mesure où tous les pays seraient ainsi invités à les réduire: « Loin d’être une forme d’aide, il s’agirait d’un plan à l’appui du commerce mondial », a-t-il relevé.
Le Président du Rwanda a estimé que l’Afrique avait été tenue et était restée en marge de ce débat, comme si les changements climatiques étaient un problème destiné à être résolu par les nations occidentales. M. Kagame a encouragé le continent à s’alarmer de la fonte de la calotte glaciaire de l’Arctique, ainsi que de la sécheresse qui ravage actuellement certaines parties de l’espace géographique africain. Il a fustigé les vues qui ont dominé l’économie mondiale ces dernières années, comme celle selon laquelle le bien-être de l’humanité se mesure à l’aune de son produit intérieur brut (PIB). « Nous avons pris de mauvaises décisions, mais nous avons aussi la capacité de tirer les leçons de nos erreurs », a-t-il ajouté, avant de dire que le Rwanda avait l’ambition de contribuer à la lutte contre les changements climatiques, aujourd’hui et à Copenhague.
M. FREDRIK REINFELDT, Premier Ministre de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), dont son pays assure la présidence, a noté que parfois les défis qui se posent au monde sont communs à toute l’humanité, et que les changements climatiques constituent un de ces moments. Ils affectent le monde entier, d’une manière ou d’une autre, a relevé M. Reinfeldt. Mais pendant des années, ce ne fut pas la préoccupation majeure, a-t-il remarqué, au contraire de la lutte contre la pauvreté, par exemple.
Sur la question des changements climatiques, les pays en développement doivent eux aussi, agir, a-t-il souligné, car ils sont parfois les plus affectés, et nous devons les aider. L’UE s’est engagée sur cette voie, il y a une semaine. L’Union européenne estime que 5 à 7 milliards d’euros sont à cet égard nécessaires pour les deux années à venir afin d’apporter aux pays en développement le soutien financier et l’assistance technologique et en ressources humaines dont ils ont besoin pour faire face au danger du réchauffement de la planète.
Pendant que nous discutons ici, le climat se réchauffe, a poursuivi le Premier Ministre de la Suède. C’est pour cette raison que nous sommes ici, et c’est pourquoi nous nous reverrons bientôt à Copenhague. À l’heure actuelle, les citoyens de différents pays font face aux changements du climat. Tous les pays doivent donc agir, a insisté Fredrik Reinfeldt. Les émissions globales de gaz à effet de serre doivent être réduites d’au moins 50% d’ici à 2050, a-t-il encore ajouté, soulignant que les pays développés et ceux en développement doivent y contribuer.
Lors de la réunion des leaders du G-8 et des autres économies majeures, qui a eu lieu en Italie, un consensus s’est dégagé sur la nécessité de réduire, comme l’avait recommandé l’ONU, les émissions de gaz à effet de serre. Le niveau de ces émissions ne devrait plus augmenter à partir de 2020, et elles doivent être réduites de 50% à partir de 2050, comparé à leur niveau de 1990. Les pays en développement doivent dans ce cadre réduire de 15% à 30% leur niveau d’émissions. Nous ne pouvons continuer avec le « business as usual », a prévenu le Premier Ministre suédois. L’Union européenne, a rappelé M. Reinfeldt, s’est engagée à réduire de 30% le niveau de ses émissions de dioxyde de carbone d’ici l’année 2020. L’action à entreprendre entraînera des sacrifices, a-t-il ajouté, mais ne rien faire serait pire. Nous sommes à 76 jours de Copenhague. Les négociations avancent peu. Nous devons relever le défi maintenant. Les leaders doivent donner des instructions sur les politiques à prendre. Nous aurions dû agir depuis longtemps. Il est encore temps de le faire. Maintenant.
M. ÓSCAR ARIAS SÁNCHEZ, Président du Costa Rica, a pris la parole au nom des pays à revenu moyen. Il a estimé que les orateurs présents dans la salle représentent des centaines de millions de personnes silencieuses, dont la survie est menacée. Ces gens, a-t-il poursuivi, attendent que nous fassions preuve de courage et que nous choisissions la préservation de la vie, au-delà de tout désaccord.
M. Arias Sánchez a dit ne pas être venu ici pour identifier les parties coupables dans le déclenchement du phénomène du réchauffement climatique, car, a-t-il souligné, nous héritons tous des erreurs de nos prédécesseurs. De plus, a-t-il poursuivi, afin de bâtir ensemble un avenir meilleur pour l’humanité, la pratique du blâme et des accusations stériles doit être abandonnée. Il a souhaité cependant que les pays qui ont le plus contribué et profité de « cette forme de développement non durable » auront la noblesse de transformer leurs manières d’agir et de se joindre solidairement aux autres. Le dilemme auquel nous faisons face est simple, a-t-il ajouté: les pays développés, de même que les pays en développement, peuvent chacun agir dans leur coin, mais cela serait largement insuffisant. De même, les pays à revenu moyen peuvent accomplir beaucoup de choses, mais sans accès à des énergies propres, ils affecteraient en retour la croissance de leurs économies. M. Arias Sánchez a indiqué que ce dilemme politique, à l’échelle mondiale, a condamné les États à évoluer au bord d’un précipice. Il faut agir maintenant et vite, a-t-il souligné. Nous n’avons pas 20, ni 30, ni 40 années, mais huit ans tout au plus.
Il a estimé que pendant cet intervalle il faudra améliorer les modes de consommation de l’énergie, préserver les forêts, opérer des transferts de technologies afin que les succès enregistrés à un endroit deviennent un impératif catégorique et applicable ailleurs. Il a ajouté qu’il faut bâtir des alliances entre les secteurs public et privé afin de protéger l’environnement. Dans les pays en développement, a-t-il encore déclaré, il faut investir dans l’adaptation. De même, il faut accroître le degré de coopération à l’échelle internationale. Il faut dès maintenant mettre en place un cadre international de lutte contre le réchauffement de la planète qui permettrait le transfert rapide de l’aide, des informations et des technologies.
Oscar Arias Sánchez a enfin noté que détruire la planète coûte plus cher que la sauver. Sauver la planète et la préserver nous coûteront beaucoup moins cher que les dépenses qui sont faites à des fins militaires, a-t-il ajouté. Il a estimé qu’en investissant une fraction seulement des 13 trillions (13 000 milliards) de dollars déboursés au chapitre militaire, les États du monde pourraient stabiliser les émissions de gaz à effet de serre. Le monde peut le faire sans renoncer à la sécurité et à ses armées, a-t-il poursuivi. Aujourd’hui, il est question pour nous de changer radicalement, a-t-il précisé, estimant qu’aucun dirigeant ne devrait se réfugier derrière des questions de détails pour refuser de s’engager. Il a conclu en rappelant que les problèmes sont bien connus et que ce qui reste à faire, c’est de faire le choix de la vie afin d’éviter un futur menaçant.
M. NICOLAS SARKOZY, Président de la République française, a commencé par noter qu’il ne restait plus que 87 jours pour réussir l’après-Kyoto, avant la conclusion de la Conférence de Copenhague. Grâce au GIEC, nous savons désormais que le réchauffement climatique est une réalité: « Nous savons que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir pour empêcher l’irréversible. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’enjeu d’une négociation dépasse le sort d’un pays, d’une région, d’un continent. Pour la première fois, nous devons décider de l’avenir de la Terre tout entière, a déclaré M. Sarkozy. Dans 87 jours, nous saurons si nous avons réussi ou failli à nos devoirs de responsables politiques, a-t-il poursuivi. « L’heure n’est plus aux petits jeux diplomatiques, aux marchandages étriqués. L’heure est au courage, à la mobilisation, à l’ambition collective », a insisté le Président français.
Le succès repose sur quatre principes, a-t-il estimé. Tout d’abord, la réduction d’au moins 50% des émissions mondiales d’ici à 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Pour les pays développés, il faut une réduction d’au moins 80% de leurs émissions d’ici à 2050, avec des objectifs de moyen terme comparables et compatibles avec l’objectif de long terme, a souligné le Président de la France. Cependant, a poursuivi M. Sarkozy, pour les pays émergents, une réduction de la croissance de leurs émissions par rapport au scénario actuel d’augmentation est également indispensable, avec l’aide technologique et financière des pays développés. Enfin, une solidarité active avec les pays les plus vulnérables, ceux d’Afrique et les petits États insulaires notamment, s’avère nécessaire. Or ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la confiance et la volonté, a assuré le Président de la France. « Disons-le franchement: de nombreux dirigeants redoutent que l’accord recherché à Copenhague soit un frein à la croissance et bride le rattrapage engagé des pays émergents ou en développement », a relevé M. Sarkozy. Pour le Président, il faut pouvoir répondre à cette crainte légitime en démontrant qu’il est possible de connaître une croissance forte, « mais sobre en carbone », à l’instar de ce que fait l’Union européenne qui a adopté en décembre dernier, sous la présidence française, un « paquet » énergie.
Pour sa part, la France n’a pas attendu Copenhague pour tenir des assises générales de l’environnement et définir les modalités d’une croissance verte, a rappelé M. Sarkozy. À cette fin, nous venons d’adopter une taxe carbone, a-t-il indiqué, avant de rendre hommage au leadership du Japon et de la Chine. La deuxième réponse aux attentes des pays émergents et en développement est la mise en place de mécanismes efficaces pour organiser les coopérations technologiques et financer leurs actions, a expliqué le Président. Le Mexique a ainsi fait une proposition de contribution universelle que beaucoup jugent équitable, parce qu’elle est fondée sur le niveau de développement et celui des émissions passées et présentes. La France se tient pour sa part prête à assumer sa part du coût additionnel pour les pays en développement des mesures d’atténuation et d’adaptation, évalué par la Commission européenne à 100 milliards d’euros par an, d’ici à 2020.
Plusieurs dirigeants estiment -et M. Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il en fait partie– qu’il faudra envisager des mesures d’ajustement aux frontières pour les États qui décideraient de ne pas participer ou ne respecteraient pas l’accord. La France attache également beaucoup d’importance à la sauvegarde des forêts, dont la destruction est responsable, à elle seule, de 20% des émissions mondiales. Le Président français a en outre souhaité une initiative particulière pour les Africains, dont 17% seulement ont accès à l’énergie, alors qu’un potentiel immense demeure inexploité. Ce chantier est une priorité pour la France, qui présentera ses propositions à la mi-octobre, a précisé M. Sarkozy.
Pour le Président, l’accord de Copenhague devra lancer l’établissement d’une « organisation mondiale de l’environnement » qui doit regrouper les agences, comités et secrétariats aujourd’hui dispersés au sein des Nations Unies. Nicolas Sarkozy a proposé que cette organisation soit mise en place en 2012, à l’occasion du Sommet « Rio + 20 », que le Brésil se propose d’organiser.
En conclusion, le Président de la France a déclaré: « Prenons nos responsabilités devant l’Histoire. Pas demain: aujourd’hui ».
Mme WANGARI MUTA MAATHAI, lauréate du prix Nobel de la paix, a pris la parole au nom de la société civile. Elle a dit qu’elle s’exprimait au nom des millions de personnes qui, au cours des 24 dernières heures, ont lancé un appel mondial à la mobilisation pour lutter contre les changements climatiques. Elle a noté que ces personnes ont tenu à appeler les leaders du monde à agir maintenant et ensemble.
Des feux qui ravagent la Californie à la sécheresse qui affecte l’Afrique de l’Ouest, en passant par les neiges fondantes de l’Islande ou les inondations du Bangladesh, les conséquences des changements climatiques se font partout ressentir, a-t-elle poursuivi. Les scientifiques indiquent que les choses vont s’aggraver. Au Kenya, 10 millions de personnes risquent la famine à cause de l’effet des changements climatiques. Leurs récoltes sont de plus en plus faibles, et la faim s’installe.
Les dirigeants du monde peuvent changer le cours des choses, a dit Mme Maathai. Cette menace est le défi de notre temps, a-t-elle encore ajouté. Elle a remarqué qu’agir requiert de la volonté politique et des ressources financières. C’est pourquoi nous avons besoin de cadres et d’institutions efficaces, afin de faire bon usage des ressources nécessaires, ceci de manière transparente et responsable, a souligné le prix Nobel de la paix. Continuer comme d’habitude, comme si de rien n’était, serait une tragédie. Ce serait suicidaire, a averti Mme Maathai. Les citoyens du monde doivent être entendus, a-t-elle recommandé, tout en relevant que nul n’est à l’abri de la menace. Réduire la déforestation, c’est réduire le niveau du danger qui plane. C’est contribuer à la paix, a souligné Wangari Maathai. Alors que le monde est à 10 semaines de Copenhague, elle a encouragé les dirigeants du monde à conclure un accord équitable et contraignant sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au nom des plus de sept milliards de citoyens de la planète, elle a appelé les leaders à conclure un accord équitable.
YUGRATNA SRITVASTAYA, jeune représentante de la société civile, âgée de 13 ans, et membre de l’organisation « Tarumitra », les « Amis des arbres », a déclaré aux participants au Sommet sur les changements climatiques organisé à l’initiative du Secrétaire général, qu’elle était tellement préoccupée par les évolutions négatives du climat qu’elle s’inquiète pour les générations futures. « C’est un grand privilège que j’ai de représenter les enfants et la jeunesse du monde, soit trois milliards d’êtres humains au sein de la population mondiale, a dit Yugratna Sritvastaya. Nous avons hérité de nos ancêtres une planète propre, saine, mais nous allons transmettre aux futures générations un monde pollué et endommagé, a-t-elle regretté. Il est temps de prendre les mesures qui s’imposent et d’agir, a dit Yugratna Sritvastaya. Il y a un mois, 800 jeunes ont été conviés à une conférence en République de Corée. Avec l’appui de milliers d’autres enfants intervenant en ligne, ils ont élaboré une déclaration qui demande aux dirigeants du monde de prendre des décisions pour sauver la planète. Il est temps de traduire en actes les recommandations et engagements du Protocole de Kyoto concernant l’après-Kyoto, a-t-elle dit. Si les dirigeants estiment que la paix et la sécurité nationales sont des priorités, pourquoi ne mettent-ils pas les changements climatiques sur la même liste, a demandé la jeune intervenante. Aux chefs d’État présents, elle a rappelé une citation du Mahatma Gandhi. « La Terre a assez de richesses pour satisfaire les besoins de toutes les créatures qui l’habitent, mais elle ne peut satisfaire la trop grande avidité d’une seule. »
M. TILLMAN THOMAS, Premier Ministre de la Grenade, a estimé que pour les pays comme le sien dont la survie est menacée, les choix face aux changements climatiques sont clairs. Les meilleures recherches scientifiques disponibles ont démontré qu’il était nécessaire d’agir à l’échelle mondiale de manière urgente, déterminée et ambitieuse. Tous les pays du monde doivent coopérer et collaborer, a-t-il précisé. Il a noté qu’en dépit des déclarations contraires, l’option souhaitable et la plus éthique, qui implique des accords sur des objectifs à long terme ne ralentirait pas la croissance de l’économie mondiale. Le prix de l’inaction ou d’une action insuffisante dépasse de loin celui d’une action qui garantira la survie des écosystèmes majeurs, des économies et des personnes, a poursuivi M. Tillman Thomas, avant de préciser que la connaissance scientifique est sans équivoque sur ce sujet.
À titre d’illustration, le Premier Ministre de la Grenade a rappelé qu’une augmentation de la température de l’ordre de 2 C par rapport à la période préindustrielle causerait la destruction totale des barrières de corail du monde et celle des écosystèmes majeurs. Cette destruction elle-même entraînerait la disparition des sources de vie et de biens dont nous dépendons. Ceci handicaperait la capacité des écosystèmes à s’adapter. Il a expliqué que certains ont avancé que dans biens des cas, le monde avait déjà atteint le point de non-retour et faisait face à la possibilité de catastrophes aux effets irréversibles. Une augmentation des températures de l’ordre de 2 C provoquerait la disparition des économies et des écosystèmes des petits États insulaires en développement (PEID), a-t-il prévenu. Le statut de réfugié climatique ne sera plus alors un choix. Mais en matière de choix, celui que nous devons faire est clair, il est éthique, a dit M. Thomas. Il est impératif que tous les pays, suivant leurs
responsabilités communes mais différenciées, ainsi que leurs capacités respectives, entreprennent de réduire leurs émissions de gaz carbonique afin de garantir la survie des PEID, ainsi que celle de leurs cultures et de leurs peuples, a-t-il encore déclaré.
Le Premier Ministre a réitéré l’appel de l’Alliance des petits États insulaires pour une stabilisation de l’émission des gaz à effet de serre. Ceci limiterait l’augmentation moyenne des températures à 1,5 degré, comparativement aux niveaux atteints avant la révolution industrielle. Il a également réitéré l’appel lancé afin de faire en sorte que les émissions de gaz polluants atteignent un pic en 2015, qu’elles déclinent ensuite de manière significative et soient enfin réduites de 85% d’ici à 2050. Il a souhaité par ailleurs que, en comparaison à leur niveau de 1990, les pays figurant à l’Annexe I réduisent leurs émissions d’au moins 45% d’ici à 2020 et d’au moins 95% en 2050; et que les pays ne figurant pas dans cette Annexe s’engagent à maîtriser leurs émissions. Il a enfin lancé un appel en faveur de financements additionnels plus accessibles, stables et prévisibles en vue de permettre l’adaptation, le transfert de technologie et la création des compétences dans les pays en développement, en vue de faire face aux problèmes. Cet appel, a-t-il conclu, a déjà été réitéré au dernier Sommet de l’Alliance des petits États insulaires qui vient de s’achever, et il forme la base de la déclaration adoptée par celle-ci lundi dernier.
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. AHMAD BABIKER NAHAR, Ministre de l’environnement et du développement urbain du Soudan, a réitéré la nécessité pour tous les pays, grands et petits, riches et pauvres, de prendre part aux initiatives de lutte contre les changements climatiques et d’adresser un message vigoureux à l’appui des négociations précédant la tenue de la Conférence de Copenhague. Selon lui, le succès de cette Conférence se mesurera de trois manières: par l’étendue avec laquelle toutes les parties à l’accord qui sera conclu à cette occasion respecteront leurs engagements; par la volonté de tous les pays développés de se doter d’objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz polluants, compte tenu de leurs responsabilités historiques; et, troisièmement, par le niveau d’assistance apporté par la communauté internationale aux pays en développement.
Le Groupe des 77 et de la Chine réaffirme que les réponses aux changements climatiques devraient être coordonnées avec le développement social et économique de manière intégrée, conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée, a souligné le Ministre soudanais. Le Groupe exhorte les pays de l’Annexe I à prendre des mesures sérieuses pour démontrer leur volonté de répondre aux causes profondes des changements climatiques, a souligné M. Babiker Nahar, en les appelant à changer leurs modes de production et de consommation. Le Groupe des 77 et de la Chine, a poursuivi Ahmad Babiker Nahar, est également préoccupé par les progrès trop lents en ce qui concerne la seconde période couverte par le Protocole de Kyoto et les retards pris par les pays de l’Annexe I en matière de respect de leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce que nous avons constaté jusqu’à présent dans les pays développés n’augure rien de bon en prévision de la Conférence de Copenhague, et c’est une situation qui doit être rectifiée, si une conclusion positive devait être atteinte, a estimé le Ministre. Nous espérons sincèrement que les discussions d’aujourd’hui permettront d’impulser l’élan politique dont les pays de l’Annexe I ont besoin pour y parvenir, a-t-il ajouté. Aussi le Groupe des 77 et de la Chine engage vigoureusement ces pays à respecter leurs engagements et obligations, a insisté le Ministre, avant de dire que les pays du Groupe feraient de leur côté tous les efforts nécessaires pour veiller à ce qu’un accord global équitable soit conclu à Copenhague.
M. LARS LØKKE RASMUSSEN, Premier Ministre du Danemark, a noté qu’il n’est pas fréquent que les leaders du monde aient l’opportunité de décider d’une direction nouvelle pour notre planète. Un de ces rares moments se présentera au mois de décembre prochain, a-t-il noté. Lors de la Conférence internationale sur les changements climatiques (COP15) à Copenhague, nous avons un choix à faire, a dit M. Rasmussen. L’opportunité est à notre portée. Nous pouvons la saisir ou la laisser échapper a-t-il indiqué. Il a estimé qu’à Copenhague, les leaders ont une responsabilité envers les futures générations, celle de parvenir à un accord afin de trouver une solution viable à l’un des plus grands défis de notre temps. Nous devons trouver une réponse fondamentale face à ce problème, a-t-il ajouté.
Le Premier Ministre du Danemark a estimé que les dirigeants mondiaux doivent initier une coopération plus forte au niveau mondial afin de transformer l’économie mondiale. Notre succès, a-t-il ajouté, dépend de notre capacité à parvenir à un accord reflétant les connaissances scientifiques disponibles. En termes pratiques, ceci signifie que nous devons parvenir à limiter l’augmentation des températures à un maximum de 2°C. Cet accord doit par ailleurs être basé sur le principe d’équité. Il doit appuyer la lutte contre la pauvreté et promouvoir la vision d’un développement durable.
M. Rasmussen a noté que des progrès ont été accomplis. Des actions sont prises, des politiques de réductions importantes des émissions de gaz à effet de serre sont en cours, notamment dans le cadre des mesures contre la crise économique. Cependant, a-t-il poursuivi, en dépit de ces actions, les défis sont plus importants. Et même en additionnant tous les plans d’action, les mesures s’avèrent insuffisantes. Nous devons accepter ce fait, a-t-il souligné. Ce qui signifie que nous devons faire encore mieux. Nous devons agir ensemble dans le cadre d’un accord global.
Évoquant sa vision de l’accord à venir à Copenhague, le Premier Ministre danois a souhaité qu’il soit ambitieux, contraignant, et corresponde au scénario d’une stabilisation de l’augmentation des températures à 2 degrés Celsius. Au total, il doit contenir les cinq éléments suivants: en premier, les pays industrialisés doivent s’engager à réduire de manière substantielle leurs émissions de gaz à effet de serre, soit 80% avant 2050. Deuxièmement, les pays en développement doivent s’engager à mettre en œuvre les actions requises au niveau national pour répondre aux besoins nationaux. Troisièmement, les pays développés doivent s’engager à financer les efforts d’adaptation dans les pays du Sud. Quatrièmement, nous devons assurer un suivi des évolutions du marché du carbone. Cinquièmement, nous devons assurer la crédibilité du système en intégrant un mécanisme de suivi et de vérification dans l’accord car, a ajouté M. Rasmussen, la transparence et la confiance mutuelles sont des éléments vitaux dans ce contexte. Il a suggéré la mise en place d’un système à travers lequel les pays en développement et les pays riches pourraient échanger des informations sur les efforts menés par chaque pays.
Toujours sur la question de l’accord à venir de Copenhague, il a estimé qu’ainsi que l’ont déclaré les présidents Obama, des États-Unis, et Hu Jintao, de la Chine, ce matin, conclure un engagement politique d’une telle importance exige un engagement total au plus haut niveau. Il s’est félicité de la détermination démontrée par tous les acteurs aujourd’hui et au cours des derniers mois également. Pour conclure, il a remercié le Secrétaire général d’avoir convié ce Sommet. M. Rasmussen a relevé que le leadership du Secrétaire général renforcera l’effort commun en vue de la conclusion d’un accord à Copenhague. La volonté politique existe déjà, a-t-il noté, mais pas l’accord. Dans les jours et semaines à venir, nous avons besoin d’avancer à un rythme sans précédent. Le succès dépendra de l’engagement continu des chefs d’État et de gouvernement, a-t-il noté. Le Premier Ministre danois a annoncé que son pays a l’intention d’inviter tous les chefs d’État et de gouvernements à Copenhague lors de la tenue du Sommet de décembre. « Décembre est la date, Copenhague est le lieu. Je vous souhaite tous la bienvenue à Copenhague », a-t-il conclu.
Dans ses remarques de clôture du Sommet sur les changements climatiques, qu’il a convoqué au Siège à New York, M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a fait un résumé des principaux débats qui se sont déroulés aujourd’hui. La plupart des participants ont convenu que l’accord conclu à Copenhague devra être global et prévoir une action renforcée en faveur des plus vulnérables et des plus pauvres, a-t-il noté. Nombreux ont été les dirigeants à souligner que la réponse aux changements climatiques devait être replacée dans le contexte du développement durable, a souligné M. Ban. Le Secrétaire général a indiqué qu’il avait clairement été entendu qu’une action en matière de changements climatiques devait être cohérente avec les priorités des pays en développement, qui sont l’éradication de la pauvreté et le développement durable. Les dirigeants présents aujourd’hui, a-t-il ajouté, ont reconnu l’impératif scientifique de réduire, d’ici à 2050, les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50% par rapport aux niveaux de 1990. Ils ont également reconnu que les efforts d’adaptation déployés actuellement étaient inadéquats, et qu’une priorité plus importante devait être donnée à de tels efforts, notamment sous la forme de financement adéquat.
Les objectifs que se proposent pour le moment d’atteindre les pays développés sont inadéquats, a encore fait observer le Secrétaire général, qui a toutefois relevé que la plupart disent pouvoir faire davantage dans le contexte d’un accord international. Un tel accord doit également permettre la mise en œuvre les plans nationaux convenus par les pays en développement, a-t-il précisé. En outre, les dirigeants réunis aujourd’hui ont reconnu que la question du financement de la lutte contre le réchauffement de la planète et de l’adaptation à ses effets est centrale pour conclure un accord à Copenhague. Plusieurs d’entre eux ont appelé à l’établissement d’un mécanisme veillant à ce que des ressources suffisantes soient, à cet égard, apportées aux pays en développement. Les dirigeants ont également appelé à la création d’un mécanisme destiné à leur fournir des technologies appropriées, à la fois pour répondre aux efforts d’atténuation et à ceux de l’adaptation.
En outre, des arrangements institutionnels « inclusifs et efficaces » doivent faire partie intégrante de l’accord de Copenhague, a estimé le Secrétaire général à la suite des chefs d’État et de gouvernement, qui ont reconnu le besoin de la création d’une structure de gouvernance équitable et représentative des pays en développement. Ban Ki-moon a dit qu’il avait perçu aujourd’hui une volonté manifeste des participants de contribuer au succès des négociations de Copenhague. Sur la base des recommandations faites aujourd’hui, il a annoncé son intention d’établir un panel de haut niveau après la Conférence de Copenhague pour réfléchir aux meilleurs moyens d’intégrer les mesures d’adaptation et d’atténuation au développement.
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