ENV/DEV/1041

Commission du développement durable: la Vice-Secrétaire générale appelle à une révolution verte pour répondre aux besoins alimentaires croissants

04/05/2009
Conseil économique et socialENV/DEV/1041
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-septième session

2e & 3e séances - matin & après-midi


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE: LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE APPELLE À UNE RÉVOLUTION VERTE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS ALIMENTAIRES CROISSANTS


Les travaux de la dix-septième session de la CDD se poursuivront jusqu’au 15 mai


C’est parce que l’Afrique se trouve « à l’épicentre de la crise alimentaire mondiale » qu’une « révolution verte africaine est nécessaire », a souligné la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, lors de l’ouverture de la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17).


Mme Migiro a ainsi mis l’accent sur l’importance d’un investissement à long terme dans l’agriculture, le passage à des pratiques durables, avec une aide à l’adaptabilité aux changements climatiques et une gestion plus rigoureuse de l’eau et des sols.


Dans le même esprit, la Présidente de la CDD-17, Mme Gerda Verburg, a appelé à investir dans une agriculture viable et une chaîne alimentaire durable pour faire de la révolution verte une réalité, et pour que le continent africain puisse doubler sa production agricole.


« Nous avons tous la responsabilité de trouver des solutions novatrices pour préserver les groupes les plus vulnérables de la crise et apporter une réponse concrète au milliard de personnes qui vivent dans la faim et la pauvreté absolue », a-t-elle déclaré. 


La Commission du développement durable se réunit jusqu’au 15 mai au Siège de l’ONU à New York.  Comme lors de sa précédente session, la CDD examine les progrès accomplis dans les domaines interdépendants de l’agriculture, du développement rural, des sols, de la sécheresse et de la désertification, en particulier en Afrique.


Si la représentante du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité qu’il soit tenu compte des besoins particuliers des pays africains, des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), son homologue de la République tchèque, au nom de l’Union européenne, a demandé que le document final de la CDD-17 souligne la nécessité de faire de l’agriculture durable un élément principal des politiques de développement.


La représentante de Nauru, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a estimé que la question des changements climatiques, qui menacent la vie même des PEID, n’était pas suffisamment abordée.


Dans l’après-midi, la CDD a entendu une trentaine de délégations et une dizaine de groupes de la société civile, ainsi que quatre fonds et programmes de l’ONU, lesquels se sont prononcés sur le texte (1) de la Réunion préparatoire intergouvernementale de la CDD-17 qui s’est tenue à New York, du 23 au 27 février 2009, et qui sert de base de négociation à cette session. 


Un débat interactif sur les perspectives régionales avec les représentants de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), la Commission économique pour l’Europe(CEE), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique  (CESAP), a également permis de traiter des questions de gestion de l’eau et des sols, du reboisement et de la lutte contre la dégradation des sols, de la désertification, ou encore de la raréfaction des ressources en eau suite à la fonte des glaciers en Asie centrale. 


Par ailleurs, M. Javad Amin-Mansour (Iran) a présenté un rapport de l’Atelier de renforcement des capacités pour l’amélioration de la productivité agricole (2), qui s’est tenu à Bangkok du 28 au 30 janvier 2009.  M. Kaire Munionganda (Namibie) a, de son côté, détaillé les conclusions de la Réunion régionale de haut niveau sur le thème « L’agriculture en Afrique au XXIe siècle: relever les défis et réaliser une révolution verte durable » (3), à Windhoek, les 9 et 10 février 2009.  Enfin, M. Ilan Simon Fluss (Israël) est revenu sur la réunion en Israël, du 22 au 30 mars, portant sur le rôle des espèces adaptées aux déserts pour ralentir la désertification. 


En début de session, ce matin, la Commission avait adopté son ordre du jour provisoire et organisation des travaux (4).  Elle a également complété la composition de son Bureau en procédant à l’élection de M. Kaire Munionganda Mbuende de la Namibie, de Mme Tania Valeire Raguz de la Croatie et de Mme Ana Bianchi de l’Argentine, aux postes de Vice-Présidents de la CDD. 


Soucieuse de donner tout l’appui nécessaire à la mise en application d’Action 21 dans le monde, l’Assemblée générale a institué, en 1992, la Commission du développement durable en tant que Commission du Conseil économique et social (ECOSOC).


Composée de 53 membres, la Commission assure le suivi de la mise en œuvre d’Action 21, Plan d’action mondial couvrant tous les aspects du développement durableet d’autres accords issus du Sommet planète Terre, y compris le document issu du Sommet mondial pour le développement durable en 2002, et rend compte des progrès accomplis.


La CDD-17 poursuivra ses travaux demain matin à 10 heures.


(1) E/CN.17/2009/2

(2) E/CN.17/2009/16

(3) E/CN.17/2009/15

(4) E/CN.17/2009/1


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE DAPPLICATION 2008-2009 –– SESSION DIRECTIVE (E/CN.17/2009/2, E/CN.17/2009/3, E/CN.17/2009/4, E/CN.17/2009/5, E/CN.17/2009/6, E/CN.17/2009/7, E/CN.17/2009/8 ET E/CN.17/2009/9)


a)    Agriculture


b)    Développement rural


c)    Sols


d)    Sécheresse


e)    Désertification


d)    Afrique


Déclarations liminaires


Mme GERDA VERBURG, Ministre de l’agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire des Pays-Bas et Présidente de la Commission du développement durable (CDD), a déclaré qu’il importait d’aider les populations les plus vulnérables de la planète.  Des mesures devront être prises pour faire avancer le programme dont la Commission est saisie, et qui prouveront que celle-ci est capable de faire une différence.  Selon elle, la Commission doit aller au-delà des crises multiples.  Il faut investir dans les institutions, faire de la révolution verte une réalité et renforcer les pratiques qui ont su faire leurs preuves, a-t-elle estimé.  Elle a également mis l’accent sur l’importance d’augmenter l’appui international à l’agriculture viable et au développement durable et de développer une chaîne alimentaire sûre et durable.  Pour la Présidente, la session actuelle de la Commission devra se concentrer sur des résultats pratiques. 


S’agissant des problèmes clefs auxquels est confrontée la planète, la Présidente de la Commission a rappelé que plus d’un milliard de personnes vivaient avec moins d’un dollar par jour et dépendaient de l’agriculture.  L’objectif qui était de réduire la pauvreté de 50%, d’ici à 2015, est plus éloigné que jamais, a-t-elle constaté, évoquant notamment la réduction de la surface des terres arables.  L’agriculture a été trop négligée, et pendant beaucoup trop d’années, a-t-elle déclaré, pour souligner qu’étaient utilisées plus de ressources naturelles que la planète était capable de produire.  Elle a également relevé que l’accent politique semblait être porté sur les biocarburants qui, selon elle, n’apportent qu’une partie des solutions nécessaires à la création d’un avenir viable.  Prônant une économie basée sur un aspect biologique, la Présidente a déclaré qu’il importait d’utiliser les ressources naturelles d’une manière aussi viable et intelligente que possible.  Elle a engagé la Commission à aller au-delà des généralités et à présenter des solutions pratiques qui permettront de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté et d’assurer la viabilité du développement d’ici à 2015.  Une révolution verte exige une révolution dans les politiques et les idées, a-t-elle dit. 


Concernant la situation de l’Afrique, Mme Verburg a mis l’accent sur le développement des capacités et la nécessité d’instaurer un modèle qui permettrait de tirer parti des nouvelles connaissances.  Pour la Présidente, il faut également créer un environnement favorable pour le secteur privé, développer des chaines de production durable, développer des marchés locaux et faciliter l’accès des produits des pays en développement aux marchés internationaux.  Elle a également insisté sur la création de programmes de sécurité destinés aux plus vulnérables, ainsi que sur le microcrédit et la bonne gouvernance.


Pour la Présidente de la Commission, les résultats des tables rondes de la présente session devront déboucher sur une réelle vision politique.  Les principes du développement durable doivent figurer au cœur des efforts entrepris, et cela est un défi très difficile, a-t-elle dit en conclusion.


Dans une déclaration liminaire, Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a estimé qu’il était urgent d’aborder les questions de pauvreté, de faim et de sécurité alimentaire dans un monde qui atteindra 9 milliards d’habitants en 2050.  Elle a affirmé que la crise alimentaire mondiale était aussi le résultat d’une insuffisance, durant des décennies, de l’investissement dans les techniques agricoles et la gestion des sols et de l’eau.  Elle s’est inquiétée de la stagnation des récoltes, depuis des années, dans de nombreux pays africains, qui résulte, selon elle, non seulement des ravages causés par des insectes nuisibles sur les récoltes et les bétails, mais aussi de l’impact de maladies qui frappent les agriculteurs, comme le VIH/sida. 


Mme Migiro a mis l’accent sur l’impact des changements climatiques, qui risque d’exacerber cette situation.  Elle a cité la dégradation des sols, les prix élevés des engrais, les difficultés d’accès à l’irrigation et aux capitaux qui sont, a-t-elle dit, autant de sources de découragement.  Elle a regretté que le rôle des femmes dans l’agriculture ne fût ni reconnu ni soutenu, alors que celles-ci sont en charge de la majeure partie de la production alimentaire dans le monde, constituant, dans certains pays, 90% de la main-d’œuvre agricole. 


C’est parce que l’Afrique se trouve à l’épicentre de la crise alimentaire mondiale qu’une révolution verte africaine est nécessaire, a souligné en outre la Vice-Secrétaire générale, en rappelant que cette session devait être l’occasion de mettre un accent particulier sur l’Afrique.  Faisant sienne une recommandation du Groupe d’experts du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), elle a souligné la nécessité de doubler les récoltes sur le continent africain pour réduire la pauvreté, la faim et la malnutrition.  Elle a souhaité une révolution verte durable respectueuse des différents systèmes de culture, des spécificités écologiques, des pratiques et des connaissances locales.  Cette révolution verte africaine doit donner la possibilité aux petits cultivateurs, hommes et femmes, de disposer des fruits de la recherche sur le terrain.  Il faut que les cultivateurs africains aient accès aux marchés, a-t-elle ajouté, insistant sur l’importance de coopératives pour la gestion des risques et la garantie de prix équitables. 


Mme Migiro a également souhaité que les gouvernements africains reçoivent les appuis nécessaires pour réaliser les engagements de Maputo consistant à augmenter de 10% les investissements publics nationaux dans l’agriculture.  Elle a précisé que l’Équipe spéciale de haut niveau du Secrétaire général sur la crise alimentaire mondiale travaillait à la mobilisation de moyens visant à appuyer les petits fermiers.  Elle a exhorté les gouvernements africains à s’assurer de l’utilisation efficace des fonds destinés à obtenir des gains de productivité.  Elle a estimé que le programme global du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) offrait un cadre à cette fin. 


La Vice-Secrétaire générale a déclaré que l’agriculture durable exigeait des réponses coordonnées des agriculteurs, des institutions financières rurales et de l’agro-industrie.  Elle a mis l’accent sur quatre mesures.  Il convient tout d’abord, a-t-elle dit, d’assurer un investissement à long terme dans l’agriculture.  Ensuite, il faut passer à des pratiques durables avec une aide à l’adaptation aux changements climatiques.  Troisièmement, il faut supprimer les distorsions des marchés qui découragent les investissements dans l’agriculture africaine.  Enfin, elle a souligné l’importance d’une gestion rigoureuse des ressources en eau et en terre, effectuée de manière judicieuse pour faire face aux multiples défis de la sécurité alimentaire, énergétique et de la préservation des écosystèmes. 


Si la crise économique internationale reste sur le devant de la scène, la crise alimentaire n’a pas disparu, pas plus que la crise climatique, a-t-elle conclu, en rappelant que les thèmes de cette session étaient intimement liés aux objectifs de lutte contre la pauvreté extrême.  Mme Migiro a souhaité que cette session soit des plus productives, dans l’intérêt du milliard de personnes affamées dans le monde. 


Exposés sur les résultats des activités et manifestations intersessions (E/CN.17/2009/12, E/CN.17/2009/13, E/CN.17/2009/14, E/CN.17/2009/15 et

E/CN.17/2009/16)


M. JAVAD AMIN-MANSOUR (République islamique d’Iran), Vice-Président de la Commission, a présenté les résultats de l’Atelier de renforcement des capacités, axé sur l’amélioration de la productivité agricole, de l’efficacité de l’utilisation de l’eau et des moyens de subsistance des populations rurales, qui s’est déroulé à Bangkok, du 28 au 30 janvier 2009.  Il a expliqué que les participants à cet atelier avaient notamment insisté sur l’importance pour les politiques en matière de développement de garantir la sécurité alimentaire.  Une gestion intégrée du sol et de l’eau est essentielle et il faut répondre aux crises liées que sont la désertification, la dégradation des sols, la pénurie en eau et la détérioration de sa qualité, a-t-il ajouté.  Il a également mis l’accent sur l’importance des investissements en zones rurales, ainsi que sur l’élaboration de politiques qui permettront la participation de tous les agriculteurs, notamment ceux issus de groupes marginalisés.  S’agissant de l’adaptation aux changements climatiques, M. Mansour a expliqué que les participants à l’Atelier de Bangkok avaient souligné la nécessité de réduire la vulnérabilité et de renforcer les capacités des sociétés et des institutions.


M. KAIRE MUNIONGANDA MBUENDE (Namibie), Vice-Président de la Commission, a présenté les résultats de la réunion intersession de haut niveau qui s’est tenue à Windhoek les 9 et 10 février dernier, et qui avait pour thème « L’agriculture en Afrique au XXIe siècle: relever les défis et réaliser une révolution verte durable ».  Lors de cette réunion, a-t-il expliqué, a été soulignée l’importance que l’Afrique accorde à l’actuel cycle thématique de la Commission, sachant que la majorité de la population du continent vit toujours dans des zones rurales et dépend de l’agriculture pour subsister.  Les participants à la réunion ont mis l’accent sur la nécessité de répondre, avec urgence, aux défis auxquels est confrontée l’agriculture africaine.  Selon M. Mbuende, il existe un large consensus quant à l’identification des défis et des solutions nécessaires pour y remédier, comme l’ont illustré les conclusions des Conférences de Rome et de Madrid sur la sécurité alimentaire.


M. ILAN SIMON FLUSS (Israël), Vice-Président de la Commission, a présenté les résultats de la réunion intersession qui s’est déroulée dans son pays du 22 au 30 mars 2009, et qui portait sur le « Rôle des espèces autochtones et adaptées aux conditions désertiques aux fins de ralentir la désertification ».  Il importe de bien comprendre les sciences liées à la désertification afin d’élaborer des politiques et des méthodes pratiques qui permettront de lutter contre la désertification et la sécheresse, a-t-il indiqué.  Il a notamment évoqué l’identification et la culture de plantes capables de vivre dans de telles conditions, le reboisement des zones arides et la création de politiques destinées à promouvoir l’agriculture dans des zones vulnérables.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme NADIA MOHAMED KHAIR OSMAN (Soudan) a souhaité qu’il soit tenu compte des besoins particuliers des pays africains, et notamment des pays les moins avancés (PMA), et des petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a mis l’accent sur les besoins particuliers des pays sortant des conflits, et notamment sur la situation des pays sous occupation.  Elle a proposé que la Commission se concentre sur les questions liées à la lutte contre la désertification.  Elle a estimé que la réalisation des objectifs visant à parvenir à une agriculture durable exigeait une nouvelle vision et une coopération internationale.  Elle a souhaité des progrès dans la mise en place de régimes d’équité dans le commerce, l’amélioration de l’accès aux marchés pour les pays en développement et la suppression des distorsions liées aux subventions agricoles des pays développés.  La représentante s’est inquiétée de la tendance à la baisse de l’aide publique au développement (APD) et a souhaité que les conséquences de la crise économique mondiale soient abordées par la CDD.  Elle a invité la CDD à continuer à promouvoir l’intégration des trois piliers du développement durable, à savoir les aspects économique, social et environnemental des activités humaines. 


M. JIRI HLAVACEK (République tchèque), qui intervenait nom de l’Union européenne (UE), a déclaré qu’il importait, à présent, de tirer parti du travail accompli au cours des deux dernières années.  Selon lui, le document final de la dix-septième session de la Commission devrait souligner la nécessité de faire de l’agriculture durable un des éléments principaux des politiques en matière de développement.  Il a également insisté, entre autres, sur l’importance d’une bonne gestion du sol et de l’eau et la protection de la biodiversité et des ressources maritimes.  Il convient de garantir une production durable des biocarburants, d’améliorer l’accès au marché des pays en développement, d’appuyer la diversification de l’économie rurale et de promouvoir la gestion durable des terres. 


Après avoir évoqué la nécessité de réduire la désertification et la dégradation des sols, le représentant tchèque a souligné l’importance d’une gestion intégrée des ressources en eau et du soutien des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  S’agissant de l’Afrique et de sa vulnérabilité aux changements climatiques, M. Hlavacek a mis l’accent sur la mise en œuvre des Conventions de Rio.  Selon lui, il importe de promouvoir la cohérence des politiques, ainsi que la recherche et l’éducation, tout en mettant en œuvre des politiques de consommation et de production durables.  Il a également insisté sur l’application, entre autres, du Programme d’action de la Barbade afin de promouvoir le développement des petits États insulaires en développement.


M. BENITO JIMÉNEZ SAUMA (Mexique), qui intervenait au nom du Groupe de Rio, a déclaré que la productivité agricole était un élément important pour garantir la sécurité alimentaire et promouvoir la croissance économique de la région.  Il a souhaité que la présente session puisse déboucher sur une série de mesures capables de garantir une agriculture durable.  Faisant part de ses préoccupations au sujet de l’impact négatif que provoque la distorsion des marchés, le représentant mexicain a insisté sur la nécessité de créer des conditions commerciales justes et transparentes et d’éliminer les subventions agricoles des pays développés.  M. Sauma a également souligné l’importance d’adopter des mesures concrètes qui permettront de lutter contre la dégradation des sols, et de promouvoir une gestion durable de l’eau.  Notant que 25% des terres en cours de désertification se trouvaient dans les pays membres du Groupe de Rio, le représentant du Mexique a également mis l’accent sur le rétablissement des sols en cours de désertification, le transfert des technologies et la création de systèmes de financement qui permettront de développer l’industrie locale et régionale.


Intervenant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), Mme DESSIMA WILLIAMS (Grenade) a noté que la CDD-17 se déroulait à un moment crucial, alors que le monde connaît une crise économique sans précédent et que les incidences des changements climatiques frappent à un rythme beaucoup plus important que prévu par les scientifiques.  Elle a estimé que la question des changements climatiques n’avait pas été suffisamment abordée, alors qu’il y va de la survie des petits États insulaires en développement.  Soulignant que la Stratégie de Maurice et le Plan de la Barbare avaient défini la CDD comme un moyen de répondre aux besoins, elle a mis l’accent sur la nécessité de disposer de soutiens financiers internationaux pour atteindre les objectifs partagés.  Elle a souhaité qu’une attention particulière soit accordée à la vulnérabilité du climat dans les différents secteurs.  La CDD est une occasion importante de débattre de questions politiques, mais aussi de partager les informations et de développer une stratégie Sud-Sud, a-t-elle dit.  Elle a espéré que la CDD-18 consacre plus d’une journée à la spécificité des petits États insulaires en développement.


Dialogue interactif sur les perspectives régionales


M. MASAKAZU ICHIMURA, Chef de la Section des politiques en matière d’environnement et de développement, a fait un exposé sur la situation qui sévit dans la région Asie-Pacifique.  Il a noté que les gouvernements de cette région s’attachaient à présent à établir de meilleures stratégies de reprises.  La région, a-t-il ajouté, connaît des problèmes particulièrement difficiles en matière d’accès à l’eau.  Il a insisté, entre autres, sur l’importance d’instaurer des politiques destinées aux agriculteurs, de garantir une bonne gestion de l’eau, de promouvoir l’agriculture durable et de faciliter l’adaptation aux changements climatiques.  Selon lui, il importe également de promouvoir l’échange des connaissances et des technologies.


M. JOSUÉ DIONÉ, Directeur de la Division de la sécurité alimentaire et du développement durable de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a passé en revue la situation que connaît ce continent.  Il a indiqué que les pays africains avaient placé l’agriculture en tête de leurs priorités en matière de développement durable, mais a cependant estimé que ceux-ci devaient mettre en œuvre des politiques plus appropriées en la matière et y affecter plus de ressources.  Les partenaires du développement doivent harmoniser leur aide et faire davantage en matière de financement, a-t-il ajouté, déplorant notamment le fait que l’allocation des ressources était souvent fragmentée projet par projet.  Il également insisté sur la création de marchés régionaux et d’un système commercial plus juste, ainsi que sur l’importance des microcrédits.  L’Afrique doit faire preuve d’innovation dans le secteur de l’agriculture, a-t-il poursuivi, avant d’annoncer que le Plan-cadre africain des terres avait été adopté il y a une semaine à Addis-Abeba.  Ce Plan-cadre, a-t-il expliqué, permettra aux pays africains d’élaborer, entre autres, des politiques qui garantiront l’équité sociale dans la distribution des terres.  M. Dioné a par ailleurs estimé qu’il fallait renforcer la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Il a également demandé une meilleure cohérence des politiques en matière de développement.


Mme MARIANNE SCHAPER, Directrice de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a fait état de progrès notables dans la production du soja et du maïs dans cette région, avant d’insister sur l’importance de renforcer l’éducation au sein de la population rurale et de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises.  S’agissant du développement agricole, Mme Schaper a demandé la création de politiques et de systèmes capables de faire face aux chocs économiques et aux catastrophes naturelles.  Elle a également souligné la nécessité de réduire les problèmes liés à la pollution des eaux et des zones agricoles, de garantir la justice de la propriété foncière et d’instaurer un système de prévention pour remédier au problème de la sécheresse et de la désertification.  S’agissant de la crise financière, Mme Schaper a estimé qu’il importait de transformer le secteur agricole afin de créer davantage d’emplois.


M. MARCO KEINER, Directeur de la Division de l’environnement, du logement et de la gestion des terres de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a mis l’accent sur la gestion et l’aménagement des terres, en notant le défi relatif à la sécurité de la propriété foncière.  Il a noté que 50 millions de personnes dans 50 pays n’avaient pas accès à des logements appropriés ni aux services de base, comme le chauffage et l’assainissement.  Il est important que la terre soit perçue comme un avoir humain fondamental, a-t-il dit.  En Europe, les innovations techniques et institutionnelles ont été renforcées pour assurer une bonne gestion de la terre.  Il a souligné l’importance de l’utilisation des techniques électroniques pour améliorer la transparence et la qualité des services de cadastre et d’enregistrement.  Il faut améliorer les règlements de la propriété foncière, a-t-il affirmé, ajoutant qu’une amélioration des règlements était nécessaire aussi dans les pays les plus avancés. 


Mme CAROL CHOUCHANI CHERFANE, Division du développement durable et de la productivité de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a présenté les actions initiées en collaboration avec le Conseil des ministres arabes chargés de l’environnement.  Elle a rappelé que cette région était l’une des plus arides au monde.  Plusieurs pays du Golfe ont évolué d’une situation de suffisance alimentaire vers une politique de dépendance à l’égard d’autres pays arabes ou africains.  Elle a évoqué les conséquences de l’augmentation de la population et du développement d’une consommation et d’une production non durables.  Elle a mis l’accent sur l’importance de la recherche scientifique, du transfert des connaissances et du renforcement des institutions responsables.  Elle a en outre souligné l’importance de pratiques durables empêchant la dégradation des sols.  Il faut accroître le rôle du secteur privé et mobiliser les organisations non gouvernementales (ONG), a-t-elle assuré.  De même, il est essentiel, selon elle, de ne pas oublier les défis et les menaces liés à la sécheresse et à la désertification.  Elle a souligné l’importance aux niveaux national et régional d’un système d’alerte précoce qui permettrait d’atténuer les effets de ces problèmes. 


Répondant aux questions de la délégation de l’Iraq sur l’importance d’une réutilisation optimale de l’eau dans les pays du Golfe, et de celle du Liban sur le reboisement, la représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) a estimé que ces deux éléments allaient de pair dans la gestion de l’eau et la lutte contre la dégradation des sols. 


De son côté, le représentant de la Commission économique pour l’Europe (CEE), en réponse à une question du Liban, a souligné la nécessité de s’intéresser aux changements structurels des régions agricoles, dus à la diminution du nombre de fermes qui entraîne un processus de ségrégation.  Prolongeant un commentaire du délégué du Kirghizistan, il a reconnu l’importance de la prévention de la fonte des glaciers et a souligné les conséquences du manque d’eau pour l’Asie centrale, au cours des prochaines décennies. 


La représentante de la Commission économique pour l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC) a, elle, souligné l’importance de la question des énergies et des biocombustibles, laquelle, du reste, figure sur le site Internet de la CEPALC.  À une interrogation de la représentante de la Grenade, qui se demandait dans quelle mesure le modèle de l’agriculture pouvait être changé eu égard à la crise économique mondiale, elle a noté que le rôle de la CEPALC était de proposer des modèles et qu’il n’y avait pas de lien entre les variables socioéconomiques et le développement de l’agriculture.


Au délégué du Liban, qui souhaitait des précisions sur l’application régionale du programme de gestion des sols sur le continent africain, le représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a souligné la nécessité de tenir compte des conditions locales en matière d’approche du cadastre. 


M. AHMED ABDULRAHMAN AL-JARMAN (Émirats arabes unis), qui intervenait au nom du Groupe des États arabes, et qui s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que les efforts déployés dans sa région au cours des 20 dernières années avaient été accompagnés de progrès considérables.  Certains défis demeurent, a-t-il cependant estimé, évoquant notamment la volatilité du prix des denrées alimentaires.  Le Groupe des États arabes demande plus d’investissement dans le secteur agricole, ainsi que le renforcement de la coopération Sud-Sud, a-t-il expliqué.  Il importe également, a-t-il ajouté, d’augmenter la productivité agricole, d’accroître les connaissances agraires et de lever les barrières tarifaires imposées par les pays développés aux pays en développement.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les répercussions sur le développement de l’occupation étrangère de territoires arabes.  Il a également fait état de la contamination de terres arables au Liban et en République arabe syrienne suite aux activités d’Israël.


Intervenant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, Mme MARLENE MOSES (Nauru) a souligné la nécessité d’améliorer les infrastructures dans les zones rurales.  Les petits États insulaires en développement du Pacifique cherchent à s’assurer que les réformes foncières tiennent compte des cultures et traditions locales, a-t-elle dit, exprimant leur souhait de sensibiliser le monde au danger que court la région.  Elle a demandé une assistance au développement et une stratégie de conservation des sols, y compris la restauration des mangroves.  Elle a souhaité que les engagements internationaux prennent en compte les réalités des petits États insulaires en développement, notamment pour la préservation de l’agriculture et la pêche.  Elle a espéré un appui dans le domaine des capacités de gestion de données et de statistiques, de l’accès des femmes aux terres et aux techniques, tout en mettant l’accent sur l’indispensable aide à l’adaptation aux changements climatiques.  Il convient également, selon elle, d’augmenter l’assistance bilatérale et le transfert des technologies et de faire en sorte que les activités menées se traduisent en résultats concrets. 


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMED (Soudan), qui intervenait au nom du Groupe des États d’Afrique, a souligné que l’Afrique était à la fois le continent le plus pauvre du monde et le moins développé.  Cette situation est exacerbée du fait des crises alimentaire et financière, a-t-il indiqué, estimant que l’Afrique devait être pleinement impliquée dans la recherche de solutions capables de garantir son développement durable, et ce, à tous les niveaux.  Il a indiqué que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) avait contribué aux efforts de nombreux pays africains, tout en affirmant que les solutions résidaient autant à l’intérieur même du continent que dans l’engagement de la communauté internationale à faire appliquer le Plan de Johannesburg, entre autres.  M. Mohamed a ensuite insisté sur l’importance de transformer de façon notable les économies rurales de l’Afrique, par l’intermédiaire, notamment, de la diversification du secteur agricole, et de garantir le droit des femmes à la propriété foncière.  Par ailleurs, le représentant du Soudan a déploré le fait que les pays africains n’aient pas, selon lui, de représentations appropriées au sein des institutions internationales.


M. JOHN MICHAEL MATUSZAK (États-Unis) a souhaité que l’accent soit mis sur un appui à la science, à la recherche et à l’éducation; le renforcement des capacités des communautés locales pour les prises de décisions; et l’utilisation créative des technologies de la communication dans le souci de diffuser l’information aussi largement que possible en tenant compte des besoins des usagers.  Il a indiqué notamment que les États-Unis avaient tiré profit d’expériences novatrices en matière de financement et compris la nécessité de lier les méthodes de gestion foncière à la capacité écologique des terres.  Il convient, a-t-il dit, de disposer de bons systèmes de gestion foncière et de continuer à mettre l’accent sur les bonnes pratiques et de trouver les moyens de favoriser l’engagement des secteurs privé et public.  Il a rappelé que le Président américain Barack Obama souhaitait doubler l’investissement dans l’agriculture des pays en développement pour porter cette aide à 1 milliard de dollars en 2010, les États-Unis fournissant déjà 5,5 milliards de dollars à la lutte contre la faim dans le monde. 


M. TAKESHI OSUGA (Japon) a noté que les initiatives lancées par son pays en matière de développement durable s’alignaient sur celles de l’ONU.  Il a expliqué que le Japon finançait un tiers de l’aide publique au développement, tout en mettant l’accent sur l’importance de la sécurité humaine.  Il a expliqué, entre autres, que le Japon travaillait avec ses partenaires pour augmenter la production des aliments de base.  Le représentant japonais a ensuite estimé que la Commission devait éviter d’aborder des questions susceptibles d’être débattues dans d’autres forums, comme la dette et le commerce international.  Le faire, a-t-il estimé, risquerait de provoquer une politisation inutile du débat.


M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a notamment déclaré que son pays souhaitait que le texte final de la Commission sur le développement durable soit l’occasion pour cette dernière de se diriger vers des orientations politiques pondérées et équilibrées, en s’efforçant de réaliser les objectifs de développement durable de Johannesburg.  


M. MYONG HWAN KIM (République de Corée) a déclaré qu’au vu des défis actuels, une bonne coordination s’imposait.  Il importe, selon lui, de tenir compte des circonstances nationales de chaque État Membre.  Il a également estimé que la gestion des ressources naturelles constituait une des questions les plus importantes à l’examen, et qu’elle devrait être davantage mise en valeur dans le document de négociation.  Il a rappelé que son pays avait connu une pauvreté importante avant de connaître, aujourd’hui, la richesse, et qu’il était un des partisans les plus importants de la révolution verte.


M. AMMAR HIJAZI, observateur de la Palestine, a déclaré que le peuple palestinien subissait une occupation quotidienne et n’avait aucun contrôle sur ses ressources et ses terres.  L’occupation des terres et le détournement des cours d’eau sont autant de réalités qui s’opposent au développement de la Palestine, a-t-il dit.  Il a souhaité que les besoins particuliers des peuples qui vivent sous occupation étrangère soient pris en compte dans le document final de la CDD-17.  Cela constituerait un signe selon lequel des peuples comme le peuple palestinien ne peuvent rester à l’abandon.  Les Palestiniens conservent l’espoir de vivre un jour dans la dignité, a-t-il ajouté. 


M. ILAN SIMON FLUSS (Israël) a estimé qu’il importait d’examiner la question du développement durable dans un contexte global.  Il convient de travailler ensemble pour parvenir à des résultats constructifs, a-t-il ajouté, se félicitant de la qualité du projet de document de négociation.  Il faut, a-t-il ajouté, mettre l’accent sur ce qui nous rapproche.


Déclarations des grands groupes (E/CN.17/2009/10)


La représentante du groupe des femmes a estimé que les politiques agricoles devaient permettre d’augmenter la production alimentaire et de créer davantage d’emplois.  Selon elle, il faut mettre l’accent sur l’intégration d’une dimension sexospécifique et reconnaître le rôle des femmes en tant que productrices et gestionnaires.  Elle a également estimé que les femmes devaient apprendre à utiliser des machines agricoles et avoir des connaissances en matière de comptabilité.  


Le représentant des États-Unis a estimé que la décision de limiter le temps de parole des grands groupes à une minute était « aberrante » et a invité la Présidente à les autoriser à intervenir pendant trois minutes.


La représentante du groupe des enfants et des jeunes a affirmé que les jeunes devaient être impliqués dans les prises de décisions.  Il leur sera ainsi possible de prendre des initiatives et de contribuer à créer un monde plus juste et durable, a-t-elle dit.


Le représentant du groupe des populations autochtones a déclaré que la crise actuelle résultait d’un système qui privilégiait les grandes industries.  Selon lui, il faut mettre l’accent sur la valeur des écosystèmes, ainsi que sur les contributions des populations autochtones et des femmes, et ce, afin d’assurer leur autodétermination.


La représentante du groupe des organisations non gouvernementales (ONG) a estimé que les résultats de la session actuelle devraient déboucher sur une modification des paradigmes en matière de développement.  Selon elle, la session devrait mettre l’accent sur l’intégration des pratiques agricoles et sur le rôle des connaissances locales. 


Le représentant du groupe des autorités locales a estimé que le renforcement des capacités devait être appuyé par une assistance financière.  Des programmes de sensibilisation sont nécessaires en matière de développement durable, a-t-il également indiqué.


La représentante du groupe des syndicats a estimé que le projet de document de négociation ne correspondait pas à ses attentes.  Il est nécessaire que l’agriculture prenne un caractère durable pour répondre aux besoins des communautés en assurant la protection sociale, a-t-elle dit.  Elle a mis l’accent sur l’utilité de la lutte contre le chômage dans les pays en développement, comme dans les pays développés.


Le représentant du groupe des milieux d’affaires a estimé que le projet de document de négociationétait un document utile et équilibré.  Il a encouragé tous les groupes à travailler ensemble pour que des milliers de cultivateurs puissent subsister grâce à un partage des connaissances et ressources.


Le représentant du groupe des communautés scientifiques et technologiques a estimé que le partage des sciences devait être au centre des efforts en vue de réaliser les objectifs visés.  Les connaissances et techniques doivent être mieux ciblées pour mieux correspondre aux besoins des petits cultivateurs, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne, a-t-il dit. 


Le représentant de la Fédération internationale des producteurs agricoles (IFAP) a souhaité que la CDD-17 puisse affirmer qu’il ne saurait y avoir de sécurité alimentaire sans un minimum de sécurité pour les petits cultivateurs.  Il faut, a-t-il dit, encourager les investissements à long terme dans l’agriculture.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’élaborer un plan mondial et des objectifs clairs en matière d’investissement s’appuyant sur la déclaration de Maputo. 


Observations générales sur le projet de document de négociation du Président


La représentante du Soudan a estimé que le texte ne tenait pas compte de la gravité des changements climatiques et ne reflétait pas de manière réaliste les défis liés aux différentes questions thématiques.  Elle aurait souhaité que l’accent soit davantage mis sur le rôle des femmes et des connaissances traditionnelles.  La question du renforcement des capacités nationales est également importante, notamment dans le domaine foncier, a-t-elle ajouté.  La représentante a ensuite relevé un certain nombre de failles dans la question liée à la désertification.


Le représentant de la République tchèque, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a estimé que l’agriculture durable et le développement durable devaient figurer au cœur des politiques d’éradication de la pauvreté.  Il a souhaité une harmonisation des normes liées à la production agricole durable, puis a insisté sur la nécessité de créer des critères internationaux en matière de durabilité des biocarburants.  S’agissant de la désertification, le représentant tchèque a estimé que le texte de négociation devait être plus orienté sur l’action.  Il s’est ensuite félicité du contenu de la section consacrée à l’Afrique.  Il a cependant estimé que certains points auraient pu être mieux illustrés, par exemple, le renforcement des politiques agricoles des pays africains ou la contribution des petits agriculteurs à la sécurité alimentaire.  Selon lui, la présente session de la Commission doit également mettre l’accent sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Accra, ainsi que sur la nécessité pour chaque État de préserver la biodiversité et les écosystèmes.  Il a également estimé que les questions liées aux changements climatiques devaient être abordées d’une manière plus systématique dans le cadre du développement durable.  Après avoir évoqué l’importance de la création d’emplois et de l’éducation, le représentant tchèque a indiqué que sa délégation appuyait la création d’un processus d’examen de la mise en œuvre des décisions adoptées par la Commission.


Intervenant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), la représentante de la Grenade a regretté que le texte examiné n’ait pas tenu compte de la vulnérabilité accrue des petits États insulaires en développement.  Cette situation est d’autant plus regrettable, a-t-il dit, que la CDD est le premier mécanisme intergouvernemental chargé du suivi de la mise en œuvre des objectifs relatifs aux petits États insulaires en développement.  Il faudrait pouvoir disposer de ressources du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) pour renforcer les capacités des efforts en vue de promouvoir le développement à long terme d’une industrie agricole, a-t-il estimé.  Il convient aussi, selon lui, de transférer des techniques saines dans le domaine de l’environnement.  Le représentant a en outre mis l’accent sur la nécessité d’aider les cultivateurs à faire face à des catastrophes comme les ouragans.  L’érosion côtière et les pertes de terres en raison de l’élévation du niveau de la mer constituent des défis critiques qui devraient être mentionnés, a-t-il dit. 


Au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, la représentante de Nauru a souhaité que le texte reconnaisse le caractère vulnérable des pays les moins avancés (PMA), notamment ceux exposés à la sécheresse et à la désertification.  Elle a souhaité que le texte examiné prenne en compte l’appropriation coutumière dans le domaine de la gestion foncière.  Elle a souligné le rôle des femmes dans les campagnes et leur participation dans le processus de décision.  Le texte devrait inclure l’accessibilité financière pour les différents mécanismes, notamment pour la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, a-t-elle souhaité. 


Le représentant de la Chine a estimé que la sécurité alimentaire pouvait être assurée par le renforcement des capacités de production alimentaire, et ce, grâce aux innovations techniques.  Il a estimé que la sécurité alimentaire relevait notamment d’une responsabilité des pays développés, lesquels devaient augmenter leur aide au développement.  Il faut établir et développer des indicateurs efficaces pour mesurer la mise en œuvre des politiques, a-t-il encore dit, en insistant sur l’importance de mesures de lutte contre la désertification et de l’établissement d’écosystèmes durables. 


La représentante du Brésil a déclaré que des années de négligence et de manque d’investissements dans le secteur agricole avaient fait que plus d’un milliard de personnes souffrent aujourd’hui de la faim.  Il est crucial de renforcer le système multilatéral et d’appuyer les petits agriculteurs ruraux, a-t-elle dit, soulignant que la production de biocarburants pourrait contribuer à l’élimination de la pauvreté.  Selon elle, la préservation de la biodiversité aurait dû figurer davantage dans le texte de négociation.  Après avoir insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud, la représentante du Brésil a mis l’accent sur la nécessité de garantir la sécurité alimentaire.


La représentante de la Suisse a mis l’accent sur la nécessité d’harmoniser les règles du commerce international.  La Suisse estime qu’il faut mieux reconnaître la valeur économique des terres et éviter la dégradation des sols, a ajouté la représentante.  S’agissant de la désertification, la représentante a affirmé que la Commission devrait faciliter la participation d’organisations de fermiers africains au débat et au processus de prise de décisions.  Elle a également évoqué la question de l’égalité entre les sexes.


Le représentant de l’Inde, qui s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les négociations devraient prendre en compte la question de la responsabilité.  Il a prôné la création d’un système multilatéral capable de favoriser l’accès aux marchés des produits agricoles issus des zones rurales.  Les nouvelles technologies ne sont pas à la portée des pays en développement, a-t-il dit, plaidant en faveur de la création d’un nouveau modèle capable de garantir leur accès à ces technologies.  Le déclin de l’aide publique au développement (APD) est préoccupant, a-t-il enchaîné, proposant le transfert de nouvelles ressources afin d’atténuer l’effet des crises actuelles.


La représentante de la Norvège a estimé que les efforts déployés pour lutter contre la crise alimentaire devraient figurer dans le document final de la Commission.  L’accès équitable aux terres est la clef du développement durable et de la réduction de la pauvreté, a-t-elle déclaré.  Il importe, selon elle, de garantir le droit des femmes à la propriété foncière.  Elle a souligné l’importance de garantir une production durable des biocarburants.  Elle a noté que la dégradation des sols menaçait la sécurité alimentaire en Afrique, et a souligné qu’il importait de s’attacher à limiter le risque de catastrophes.


Le représentant du Mexique a insisté sur l’importance de gérer les terres afin d’éviter leur détérioration.


Le représentant de l’Indonésie a estimé que le texte de négociation ne reflétait pas l’urgence de l’actuelle crise alimentaire ni les distorsions que connaît le secteur agricole ni le rôle des petits agriculteurs.  Selon lui, le document final devrait mettre l’accent sur la nécessité urgente de rééquilibrer l’économie alimentaire mondiale, ainsi que l’économie agricole.  Les réformes adoptées doivent prendre en compte l’impact des changements climatiques, a—t-il dit.  Il a également suggéré l’adoption d’un cadre global qui permettrait d’aider les pays en développement à dynamiser leur secteur agricole et rural.  Le représentant indonésien a ensuite engagé la communauté internationale à aider les pays en développement à renforcer leurs capacités institutionnelles et judiciaires.  Il a, par ailleurs, observé que les pratiques des petits agriculteurs permettaient d’atténuer les effets des changements climatiques et que leurs activités méritaient d’être appuyées.  Le représentant a également insisté sur l’importance de s’assurer de la production durable des biocarburants.


Le représentant des États-Unis a estimé qu’il fallait faire davantage dans le domaine de l’agriculture et ne pas seulement se concentrer sur les besoins des petits agriculteurs, mais sur toutes les formes et tailles d’exploitations.  Il a également souligné la nécessité d’encourager les liens entre les marchés agricoles et les zones urbaines et de consacrer davantage d’intérêts au rôle des femmes et aux coopératives agricoles.  Nous voudrions inclure l’examen des liens entre l’agriculture et la gestion de l’eau, de l’impact des espèces envahissantes et du renforcement des marchés au niveau local, a-t-il encore dit, en mettant l’accent sur le potentiel écologique des terres.


Le représentant de l’Australie a souligné l’importance d’assurer la sécurité alimentaire.  Il est indispensable d’éviter tout chevauchement des activités, alors que les résultats des travaux de la Commission doivent renforcer le rôle de la CDD dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de Johannesburg (2002), a-t-il dit.


Le représentant de la Côte d’Ivoire a mis l’accent sur la question de l’énergie et des biocombustibles, en notant l’utilité pour les pays d’utiliser tout le bouquet énergétique comme base de développement dans le souci d’assurer un minimum d’opportunités pour les populations rurales.  Il a noté que l’accès à l’eau était essentiel pour toutes les populations et pas seulement pour les populations rurales.  Il a précisé que seulement 1% des espèces mondiales étaient utilisées en matière de diversité biologique pour satisfaire nos besoins.  


Au nom du Groupe des États d’Afrique, la représentante du Soudan a souligné la nécessité d’une révolution verte et du renforcement des capacités, en notant que des questions demeuraient endémiques et ne touchaient qu’une région du monde. 


Le représentant du Liban a souligné la nécessité de mettre en œuvre les pratiques et les engagements pris à l’occasion des grands sommets, comme celui de Porto Alegre qui a vu la participation de 144 pays.  Il a insisté sur les encouragements à apporter aux petits agriculteurs. 


Le représentant de l’Argentine a déclaré que le texte examiné constituait une bonne base de négociations.  Il a souligné l’importance d’une approche holistique qui comprenne le développement durable et l’éradication de la pauvreté comme priorités.  Il a fustigé les aspects négatifs d’un commerce international caractérisé par des subventions agricoles et autres barrières commerciales.  Il faut éradiquer la pauvreté et protéger les ressources naturelles, a-t-il encore dit. 


Le représentant du Japon a demandé que l’on s’en tienne à des textes concertés en ce qui concerne les financements.  Il a souhaité que l’on assure la protection et la dignité des gens dans le cadre d’une approche participative qu’il a définie comme essentielle pour assurer le développement durable. 


Le représentant du Maroc a estimé que le continent africain connaissait un important déficit alimentaire.  Il a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir les investissements publics dans l’infrastructure et de gérer la répartition de la population rurale.  Il a suggéré la mention dans le document de négociation des conclusions de la Conférence sur le développement humain qui a été organisée au Maroc en 2007, ainsi que celles, entre autres, du cinquième Forum mondial sur l’eau.  Il a également proposé la création d’un fonds d’adaptation en matière de désertification et a prôné une augmentation de l’aide publique au développement.


La représentante du Canada a insisté sur l’importance de la bonne gouvernance et sur le rôle important des femmes dans le domaine agricole.  Le Canada s’engage à appuyer la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a-t-elle indiqué, avant d’insister sur l’importance de la création d’indicatifs capables de mesurer le niveau de dégradation des sols.  Elle a également prôné le renforcement du texte en matière d’atténuation de la pauvreté, puis a estimé qu’il convenait d’éviter de faire double emploi avec d’autres organes.


Le représentant du Pérou a indiqué que son pays était particulièrement préoccupé par la désertification et la dégradation des sols.  Il a insisté sur la nécessité de créer un système commercial juste et un mécanisme d’observation destiné à cibler les marchés émergeants de grande valeur.  Selon lui, il importe également de tenir compte des pratiques culturelles et autochtones et de les ajouter au savoir moderne.  Le représentant péruvien a également mis l’accent sur l’importance de l’apprentissage et de l’harmonisation des programmes nationaux et régionaux.


La représentante du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a jugé essentiel d’inclure la dimension urbaine dans le cadre du débat lié au développement durable, notamment en ce qui concerne l’attribution de logements.  Elle a proposé la création d’une liste qui recense toute une gamme de droits liés à la propriété foncière.  Il faut également répondre à la situation particulière des femmes en la matière, a-t-elle indiqué.


La représentante du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a souligné l’importance d’établir les fondements d’une économie mondiale verte.  Il faut des modèles durables et les pays en développement doivent bénéficier de ressources suffisantes, a-t-elle dit.  Selon elle, il importe également de promouvoir le bon fonctionnement de l’écosystème et d’améliorer les systèmes de production alimentaire.


La représentante du Fonds international du développement agricole (FIDA) a estimé qu’il fallait permettre aux agriculteurs de se nourrir, et à l’agriculture de reprendre sa place dans le développement économique.  Les petits agriculteurs sont la clef du développement durable, a-t-elle notamment déclaré.  Elle a également insisté sur la réhabilitation des femmes pauvres et sur l’importance de faciliter l’accès aux terres pour les pauvres et les femmes.


Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé qu’il importait d’assurer la durabilité de l’agriculture et d’établir la transition de ce secteur vers le XXIe siècle.  Selon lui, il faut établir des responsabilités pour les institutions spécialisées afin d’assurer le suivi du travail entrepris par la Commission.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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