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CS/9776

Le Conseil de sécurité entend maintenir ouvertes toutes les options de financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine

26/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9776
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6206e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND MAINTENIR OUVERTES TOUTES LES OPTIONS DE FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’UNION AFRICAINE


L’Union africaine souhaite un financement sur la base de contributions obligatoires des États Membres de l’ONU mais de nombreuses délégations s’y opposent


À l’issue d’un débat consacré à la paix et la sécurité en Afrique sous l’angle de l’appui au maintien de la paix, le Conseil de sécurité a, dans une déclaration présidentielle, exprimé son intention de continuer d’étudier toutes les options de financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine qu’il a autorisées.


Le Conseil réaffirme qu’il incombe aux organisations régionales de mobiliser les ressources humaines, financières, logistiques et autres dont elles ont besoin, notamment en levant des contributions auprès de leurs membres et en s’assurant l’appui de donateurs. Il se félicite de l’appui fourni par ces derniers à l’architecture africaine de paix et de sécurité par le biais de mécanismes spécifiques comme la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.


Le Conseil considère qu’en déployant des opérations de maintien de la paix autorisées par lui, l’Union africaine contribue au maintien de la paix et de la sécurité internationales conformément aux dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


Le débat du Conseil de sécurité s’est déroulé sur la base d’un rapport du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’Organisation des Nations Unies, établi conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix, le Département des affaires politiques et le Département de l’appui aux missions. 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a estimé que, pour « aider l’Union africaine de façon crédible » à disposer des moyens d’action pour prévenir les conflits et les souffrances humaines, la communauté internationale « doit soutenir plus activement le renforcement d’une capacité africaine de maintien de la paix ».  Après avoir estimé que les efforts conjoints des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour et en Somalie constituaient « autant de rappels de la diversité de la nature et de l’ampleur des partenariats qui peuvent être mis en place entre les deux organisations, il a reconnu que de « sérieuses limitations » en termes de capacités et de moyens « n’ont pas permis à ce partenariat d’atteindre son potentiel maximal ».  En particulier, il a rappelé que les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine dépendent entièrement d’un petit nombre de donateurs.  Cela signifie qu’il n’existe aucune garantie que les capacités essentielles seront disponibles.  Si elles ne le sont pas, les prévisions peuvent être invalidées et la mission se retrouver en danger.


Le débat s’est en grande partie concentré sur les modalités d’assistance financière aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine.


Pour l’Observateur de l’Union africaine, l’option la plus viable pour assurer la prévisibilité, la durabilité et la souplesse du financement des organisations régionales lorsqu’elles entreprennent de telles opérations en vertu d’un mandat des Nations Unies consiste à recourir aux contributions obligatoires des Nations Unies.  Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre des « mesures décisives » par ce biais.


C’est aussi le point de vue défendu par le représentant de l’Ouganda qui a jugé insuffisant que le Conseil de sécurité, dans sa déclaration présidentielle, se limite à annoncer qu’il étudiera toutes les options proposées dans le rapport.  L’Union africaine espérait que cette fois, le Conseil de sécurité s’engagerait fermement, a-t-il déclaré.  


Dans le même sens, le représentant de l’Afrique du Sud a appelé le Conseil de sécurité à adopter une déclaration claire, afin « d’effacer la perception ressentie par tout Africain confronté à un conflit que la communauté internationale est apathique, indifférente ou, même pire, place les considérations financières au-dessus de la vie humaine ».


De nombreuses autres délégations ont cependant exprimé des réserves sur le financement par des contributions obligatoires des États Membres des Nations Unies.  Le représentant de la France y a vu « des problèmes sérieux, notamment juridiques » et a ajouté que « d’autres solutions plus réalistes existent », telle la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique, à laquelle, a-t-il rappelé, l’Union européenne a déjà contribué à hauteur de 740 millions d’euros.


La représentante des États-Unis qui a insisté sur les financements bilatéraux offerts par son pays et s’est montrée favorable à la création d’un fonds multidonateurs, a déclaré qu’elle ne pouvait soutenir un modèle de financement reposant sur des contributions obligatoires, ce système ayant fonctionné lors de la planification et du déploiement de l’AMISOM dans des circonstances exceptionnelles.  De même, le représentant de la Fédération de Russie a mis en avant le « caractère non répétitif » des modalités d’assistance décidées jusqu’à présent et a ajouté que leur donner une forme plus permanente serait, à ce stade, prématuré.


Le représentant du Japon a estimé que le financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine devrait être assuré par le budget de l’Union africaine et par des contributions volontaires, comme celle que son pays apporte pour les opérations menées au Soudan et en Somalie.  Au nom de l’Union européenne, le représentant de la Suède a dit que sa délégation n’excluait aucune des options actuellement à l’étude, ajoutant toutefois qu’elle devrait être accompagnée d’un mécanisme adapté de responsabilisation.


PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE


Rapport du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’Organisation des Nations Unies (S/2009/470)


Ce rapport, présenté conformément à la Déclaration du président du Conseil de sécurité du 18 mars 2009 (S/PRST/2009/3), et établi conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix, le Département des affaires politiques et le Département d’appui aux missions, porte sur les moyens pratiques de soutenir efficacement l’Union africaine lorsqu’elle mène des opérations de maintien de la paix autorisées par l’ONU.  Il comporte en outre une évaluation détaillée des recommandations figurant dans le rapport du Groupe d’experts Union africaine-ONU sur les modalités d’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine du 31 décembre 2008 (A/63/666-S/2008/813), connu sous le nom de « rapport Prodi ».


L’ONU « sait que les partenariats avec les organisations régionales sont essentiels pour répondre aux impératifs des opérations de maintien de la paix modernes », écrit le Secrétaire général.  Il affirme que l’Union africaine a montré qu’elle « avait la capacité de déployer rapidement des missions de maintien de la paix et des missions de médiation » pour enrayer l’escalade d’un conflit et limiter les souffrances humaines, et qu’elle « a pu déployer des troupes rapidement, malgré des ressources limitées », lorsqu’une situation difficile demandait une intervention énergique dans les meilleurs délais.  Avec l’aval du Conseil de sécurité, elle a ainsi « assumé ses responsabilités dans des situations politiques souvent complexes, lorsqu’elle avait un avantage comparatif et que l’ONU n’était pas en mesure de jouer un rôle dans le maintien de la paix ou que l’ONU et la communauté internationale dans son ensemble étaient divisées sur la méthode à suivre ».


Néanmoins, ajoute le Secrétaire général, l’Union africaine aura « d’importantes difficultés à surmonter pour répondre aux demandes découlant de ses missions actuelles et de ses objectifs à long terme ».


M. Ban présente des propositions pour « renforcer le partenariat stratégique » entre l’ONU et l’Union africaine.  Il met l’accent sur la « nécessaire cohérence des décisions » prises par le Conseil de sécurité de l’ONU et par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, en particulier les questions sur lesquelles les deux organisations ont engagé des efforts conjoints.  La cohérence favoriserait le partenariat stratégique et opérationnel qui existe déjà entre le Secrétariat de l’ONU et la Commission de l’Union africaine, estime le Secrétaire général.  Il souhaite un renforcement de la coopération entre les deux organes et annonce la création par ceux-ci d’une « Équipe spéciale conjointe sur la paix et la sécurité », qui se réunira deux fois par an au niveau des secrétaires généraux adjoints pour l’ONU et des commissaires pour l’Union africaine pour examiner les questions stratégiques et opérationnelles immédiates et à long terme.


Le Secrétaire général examine ensuite l’évaluation des divers mécanismes disponibles pour « rendre plus visible, durable et souple » le financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’ONU.  Il ajoute que « plusieurs contraintes opérationnelles critiques » sont liées à cette absence de visibilité et de prévisibilité du financement: incapacité d’obtenir les effectifs militaires prescrits; efficacité opérationnelle limitée; passage difficile, dans le cas de la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS), d’une opération de l’Union africaine insuffisamment financée à une opération de maintien de la paix hybride; et enfin « fardeau insoutenable des activités d’administration, de coordination et de gestion financière ».  Or, rappelle M. Ban, le déploiement de toute opération de maintien de la paix doit être fondé sur le « critère fondamental de l’obtention de ressources prévisibles, durables et souples ».


Le Secrétaire général passe en revue les différents mécanismes qui ont servi jusqu’à présent à financer les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine.  Il rappelle que l’Union africaine s’est dotée d’un Fonds africain pour la paix doté de contributions statutaires et se félicite de la décision prise par l’Union d’accroître le montant prélevé sur le budget ordinaire destiné au Fonds africain pour la paix car « à terme, il incombera aux États membres de l’Union africaine de fournir les ressources nécessaires à cette dernière pour des interventions de maintien de la paix ».  Il ajoute que divers pays fournisseurs de contingents à l’Union africaine ont apporté des « ressources considérables » qui ne peuvent « cependant pas couvrir tous les besoins d’une opération de maintien de la paix ».  Quant aux contributions volontaires versées par des acteurs extérieurs, par exemple par l’Union européenne par le biais de la « Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique », il estime qu’elles se sont avérées « non prévisibles et souvent insuffisantes » pour couvrir tous les besoins.  Pour en optimiser l’utilisation, M. Ban suggère la création par l’Union africaine d’un fonds d’affectation spéciale permanent, que l’ONU pourrait aider l’Union africaine à gérer. 


Reste l’option des plans de soutien des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine approuvées par le Conseil de sécurité, fondés sur des mises en recouvrement de contributions décidées par l’Assemblée générale de l’ONU.  Au vu de l’expérience acquise avec la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS) et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), le Secrétaire général estime que ces plans « n’assurent pas forcément », eux non plus, le caractère durable et prévisible des ressources nécessaires.  Il ajoute qu’ils ont été mis en place trop tardivement pour être efficaces.  Par ailleurs, fait-il remarquer, la mise en recouvrement de contributions par l’ONU « mettrait en relief le soutien politique que le Conseil de sécurité apporterait aux opérations de maintien de la paix menées par une organisation régionale ».  Par conséquent, l’ONU ne devrait autoriser de tels plans de soutien que lorsque le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine se sont assurés que leurs objectifs politiques et sécuritaires de ces opérations concordent.  L’emploi de contributions mises en recouvrement par l’ONU « suppose que l’intention du Conseil de sécurité était que la responsabilité de la mission serait transférée » à terme à l’ONU, poursuit M. Ban, qui précise qu’un financement autorisé par l’Assemblée générale « serait soumis aux règles et procédures de gestion de l’Organisation ».  Il ne pourrait donc porter que sur les éléments de l’opération qui seraient normalement couverts pour une opération de maintien de la paix des Nations Unies.  Pour les autres, il faudrait donc faire appel à des sources volontaires, comme c’est le cas pour l’AMISOM où les contributions statutaires votées par l’Assemblée générale se limitent, à la demande du Conseil de sécurité, au soutien logistique.


M. Ban présente également une série de propositions tendant à renforcer les capacités institutionnelles des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine.  Le maintien de la paix « fait partie d’un règlement politique et ne constitue pas une solution de rechange », rappelle-t-il.  Il ajoute que les efforts « doivent se poursuivre en parallèle pour renforcer et soutenir la diplomatie préventive, l’alerte rapide, le règlement des conflits et la médiation » et que les opérations de maintien de la paix « ne devraient être mises sur pied qu’après examen approfondi de toutes les options disponibles et doivent aller de pair avec une stratégie politique viable et une série d’objectifs clairs, qui devraient être approuvés tant par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies que par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ». 


Exposés


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’ONU, en expliquant que la présence à ses côtés de la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions démontrait « l’importance que le Secrétariat donne à ce sujet et notre volonté de travailler ensemble ».  Il a rappelé que le rapport s’appuie sur les recommandations contenues dans le rapport du Groupe d’experts Union africaine-ONU établi en 2008 -le « rapport Prodi »- et a ajouté que le Secrétariat allait prendre immédiatement un certain nombre de mesures pour renforcer sa collaboration avec la Commission de l’Union africaine.  Le rapport, a-t-il ajouté, doit être considéré comme une avancée du soutien des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine à long terme, mais également comme un effort collectif pour renforcer la paix et la sécurité.  Il a insisté sur le fait que le rapport soulignait l’importance de financements durables, flexibles et prévisibles pour les opérations de maintien de la paix. 


Rappelant que le débat de l’année dernière sur les organisations régionales avait permis au Conseil de sécurité de réaffirmer l’importance du partenariat stratégique entre les Nations Unies et l’Union africaine, conformément au Chapitre VIII de la Charte de l’ONU, M. Le Roy a déclaré que le renforcement du rôle des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine et ses communautés économiques régionales est un « développement majeur et bienvenu » et a rendu hommage à ces opérations.  Il a jugé « louable » le principe adopté par l’Union africaine selon lequel le continent africain doit disposer des moyens d’action pour prévenir les conflits et les souffrances humaines.


« Si nous voulons aider l’Union africaine de façon crédible à atteindre cet objectif, la communauté internationale doit soutenir plus activement le renforcement d’une capacité africaine de maintien de la paix », a affirmé le Secrétaire général adjoint.  Il s’agit notamment d’une formation de chaque contributeur africain de troupes, de contributions financières aux opérations de maintien de la paix et de la volonté politique nécessaires à la résolution des conflits, a-t-il ajouté.  « Nous devons nous fixer des buts et des priorités réalistes et faire tous les efforts nécessaires pour nous assurer que les personnes déployées dans les zones de conflit disposent des équipements requis pour atteindre ces buts », a ajouté M. le Roy.


Au cours des cinq dernières années, des progrès considérables ont été faits en ce sens, notamment dans le cadre du Programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine, a déclaré M. Le Roy.  En même temps, a-t-il ajouté, les efforts conjoints des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour et en Somalie sont « autant de rappels de la diversité de la nature et de l’ampleur » des partenariats qui peuvent être mis en place.  En même temps, M. Le Roy a rappelé que de « sérieuses limitations » en termes de capacités et de moyens n’ont pas permis à ce partenariat d’atteindre son potentiel maximal.


Les Nations Unies ont travaillé en étroite collaboration avec l’Union africaine et ses partenaires pour veiller à ce que l’accroissement des capacités soit efficace, a déclaré M. le Roy.  En ce sens, a-t-il expliqué, il existe un large consensus pour renforcer la capacité de prévention et de maintien de la paix.  Il a jugé essentiel que l’Union africaine définisse ses propres priorités et mette au point une feuille de route globale et à long terme. 


Mais la limitation des capacités ne représente pas le seul défi, a poursuivi M. Le Roy, qui a rappelé une nouvelle fois la nécessité pour les opérations de maintien de la paix de disposer de ressources durables et prévisibles.  Ces opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, a-t-il fait cependant remarquer, dépendent entièrement d’un petit nombre de donateurs, ce qui signifie qu’il n’existe aucune garantie que les capacités essentielles seront disponibles.  Ceci, en retour, peut invalider les prévisions et mettre en danger une mission, a-t-il poursuivi.  M. Le Roy a fait remarquer que le rapport du Secrétaire général passe en revue différentes options de financement, mais rappelle aussi qu’il appartient aux États Membres de l’Union africaine d’identifier les ressources à long terme.  En même temps, le Secrétaire général adjoint a rappelé que le maintien de la paix ne devrait pas remplacer la recherche de solutions politiques et qu’une opération de maintien de la paix est plus efficace quand elle est déployée en soutien à un accord de paix.


M. TETE ANTONIO, Observateur permanent par intérim de l’Union africaine (UA) auprès des Nations Unies, a déclaré que le financement des opérations de maintien de la paix conduites par des organisations régionales demeure une préoccupation centrale de l’Union africaine, compte tenu de l’expérience tirée des activités diverses qu’elles déploient en faveur de la paix et de la sécurité sur le continent.  M. Antonio a ensuite souligné que les thèmes récurrents abordés dans les documents pertinents portaient sur la structure du partenariat entre l’ONU et les organisations régionales, la coordination interinstitutions et les mécanismes de consultation, l’amélioration des prestations en vue du renforcement des capacités pour les opérations de maintien de la paix, la prévention des conflit et la médiation, l’appui à la consolidation de la paix et à la reconstruction postconflit et les droits de l’homme et l’action humanitaire.  M. Antonio a indiqué qu’en matière de financement, il était évident que l’option la plus viable était le recours aux contributions obligatoires des Nations Unies.  Il s’est déclaré convaincu que la mise en place d’un financement prévisible, durable et flexible, à travers des contributions obligatoires, pour les organisations telles que l’Union africaine, permettra au Conseil de sécurité d’utiliser les avantages locaux comparatifs pour faire face de manière continue aux menaces à la paix et à la sécurité internationales, qui affectent tous les pays, a-t-il affirmé. 


M. Antonio a poursuivi en notant qu’au cours de ces dernières années, l’Union africaine, avec le soutien de ses partenaires internationaux, avait fait la preuve d’une volonté renouvelée d’assumer sa part de responsabilité dans le maintien de la paix.  Il a estimé que la décision de déployer une mission en Somalie, en dépit de la situation de sécurité volatile qui prévaut sur le terrain, ainsi que les déploiements entrepris dans des pays tels que le Burundi et le Soudan, témoignent de cette détermination.  Le Conseil doit dans les prochaines étapes de son examen, tirer profit de l’environnement constructif et riche créé par la conjonction de la réflexion, du pragmatisme et des enseignements tirés, a estimé M. Antonio.  Il a ainsi appelé le Conseil à prendre des mesures décisives pour s’attaquer aux problèmes de la prévisibilité, de la durabilité et de la flexibilité du financement des organisations régionales lorsqu’elles entreprennent des opérations de maintien de la paix en vertu d’un mandat des Nations Unies, « par le biais de contributions obligatoires », a-t-il répété.  L’Observateur permanent par intérim de l’Union africaine a conclu en indiquant que les recommandations du Secrétaire général relatives au partenariat stratégique entre l’ONU et l’Union africaine constituent une bonne base pour le renforcement de la coopération entre les deux entités.


Déclarations


M. ROMANIO PRODI, Président du Groupe d’experts Union africaine-ONU sur les modalités d’appui des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, a affirmé que le maintien de la paix en Afrique n’était « qu’une partie du grand problème » du continent, citant notamment les questions de développement.  « Nous ne pouvons plus travailler seulement de manière bilatérale, pays par pays », a-t-il déclaré.  Il n’existe pas de possibilité de développement si l’on ne traite pas l’Afrique comme continent, a-t-il ajouté, en invitant les États Membres à analyser la question du maintien de la paix en Afrique dans ce contexte plus large.  Les recommandations du Groupe d’experts vont en ce sens, a-t-il affirmé.  M. Prodi a estimé que les objections présentées aux recommandations, notamment celles qui concernent les insuffisances actuelles de l’Union africaine, étaient « logiques et compréhensibles ».  Mais notre tâche consiste à doter l’Union africaine des moyens de renforcement à long terme, a-t-il affirmé.  « Personne au sein du Groupe de travail n’a jamais pensé que toutes les conditions étaient actuellement réunies pour que l’Union africaine puisse, seule, mener des opérations de maintien de la paix.  C’est pourquoi, il faut agir en ce sens », a-t-il insisté.


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a déclaré qu’un consensus existait parmi les États Membres sur la nécessité de renforcer le dialogue entre tous les acteurs du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique, en particulier entre les Nations Unies et les organisations sous-régionales.  Il a été répété à maintes reprises que la demande de maintien de la paix à travers le monde ne pourrait être satisfaite que si des partenariats nouveaux et stratégiques se forgent entre l’ONU et les organisations régionales, a ajouté le représentant.  Il est évident que le rôle de ces organisations régionales est complémentaire à celui qu’assume le Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, a encore dit le représentant de la Turquie.  Il a estimé que l’Union africaine était dans ce contexte un acteur particulièrement important, ses contributions à la paix étant cruciales pour instaurer une paix et une sécurité durables sur le continent.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général, M. Çorman a demandé que l’accent soit mis sur trois domaines prioritaires, le développement de partenariats stratégiques entre les deux institutions aux plans politique et opérationnel, l’appui aux capacités de l’Union africaine et, enfin, la mise en place d’un mécanisme de financement prévisible, durable et flexible des opérations menées par l’Union africaine en vertu d’un mandat de l’ONU.  Avant de conclure, le représentant a estimé que la déclaration présidentielle qui sera adoptée à l’issue de la réunion, constituera la réponse du Conseil de sécurité à l’appel des acteurs du maintien de la paix en Afrique à un renforcement de la coopération stratégique entre l’ONU et l’Union africaine.  Ces deux institutions ont des objectifs communs et c’est pourquoi le renforcement de la relation stratégique qui les lie ne pourra que donner de bons résultats, a-t-il dit.


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la réunion de ce matin démontre une fois de plus la grande importance que le Conseil de sécurité attache à l’Afrique.  Les organisations régionales africaines se montrent de plus en plus actives pour résoudre les conflits sur le continent, a-t-il fait observer, en rendant hommage au rôle des Casques bleus de l’Union africaine en Somalie et au Darfour.  « Nous devons axer nos efforts sur le renforcement des liens entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi qu’entre le Secrétariat des Nations Unies et la Commission de l’Union africaine », a affirmé M. Churkin.  Il a également souhaité que l’accent soit mis sur la médiation, la diplomatie préventive et la consolidation de la paix. 


M. Churkin a estimé que l’expérience accumulée en matière de financement par les Nations Unies d’opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par le Conseil de sécurité n’est pas encore très étendue.  Il a rappelé que les modalités d’assistance décidées jusqu’à présent avaient un « caractère non répétitif » et a ajouté qu’il serait, à ce stade, prématuré de leur donner une forme plus permanente.  La responsabilité de trouver les ressources incombe aux États membres de l’Union africaine, a-t-il affirmé.  Le représentant russe a jugé intéressante l’idée de créer un fonds d’affectation souple pour contribuer à aider l’Union africaine à financer de telles opérations.  La priorité doit rester la création d’une capacité multidimensionnelle de l’Union africaine pour faire face aux crises qui pourraient survenir, a ajouté le représentant.  Il a rappelé que la communauté internationale contribue activement à la formation de la Force africaine de paix en attente, tout en estimant que sa structure institutionnelle doit être renforcée.  Il a ensuite rappelé que la Fédération de Russie apportait sa contribution aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, notamment par le biais de groupements d’hélicoptères.  La Fédération de Russie appuiera le projet de déclaration présidentielle, a-t-il assuré avant de conclure.


M. GÉRARD ARAUD (France) a souligné que la croissance des activités de maintien de la paix représentait un défi considérable, « car huit fois plus de Casques bleus qu’il y a 10 ans sont aujourd’hui présents sur le théâtre des opérations de la paix ».  L’Afrique est la première destination du maintien de la paix, et elle prend des responsabilités croissantes dans cet effort international, le tiers des Casques bleus étant fourni par des pays africains, a ajouté M. Araud.  Cette montée en puissance mérite le plein soutien de la communauté internationale, a-t-il dit, en précisant que dans ce contexte, l’Union africaine est confrontée à des défis qui lui sont propres.  La France entend prendre sa part à ce soutien, qui doit porter sur le renforcement des capacités et le soutien aux opérations, a poursuivi le représentant français.  Il a fait observer que l’Union européenne aidait déjà activement l’Union africaine par le biais de programmes ambitieux visant, entre autres, à valider, en 2010, la Force africaine en attente.


M. Araud a aussi indiqué que la France était active sur le front de la formation aux capacités sous-régionales, régionales et nationales en Afrique dans le domaine du maintien de la paix.  « Nous avons participé à la formation du contingent burundais déployé dans le cadre de l’AMISOM, et nous sécurisons toujours les approvisionnements de cette dernière, a-t-il dit.  Il a ensuite souscrit à la recommandation du Secrétaire général selon laquelle l’appui international à l’Union africaine s’intensifie, « l’objectif étant effectivement que l’Union africaine s’approprie progressivement ses instruments de maintien de la paix dans le respect de la Charte des Nations Unies ». 


Concernant le financement de l’Union africaine, M. Araud a souhaité que soient tirés les enseignements des modules de soutien concernant les opérations au Darfour et en Somalie.  Pour la France, le financement par contributions obligatoires pose des problèmes sérieux, notamment juridiques, a-t-il déclaré.  Le représentant a estimé que « d’autres solutions plus réalistes existent », telle la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique -à laquelle l’Union européenne a déjà contribué à hauteur de 740 millions d’euros- qu’il faut améliorer et utiliser.  M. Araud a ainsi préconisé une mobilisation accrue et innovante des donateurs potentiels et la mise en place parallèle d’un fonds fiduciaire pour financer efficacement et durablement le renforcement des capacités de l’Union africaine.  Cet effort, a-t-il conclu, n’est pas que l’affaire des Nations Unies mais aussi de l’Afrique et de ses partenaires.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a rappelé que 60% des questions traitées au Conseil de sécurité sont consacrées à l’Afrique et près de la moitié des opérations de maintien de la paix autorisées par le Conseil de sécurité sont situées en Afrique.  Il a reconnu le rôle croissant que joue l’Union africaine dans la résolution des conflits, tout en ajoutant que l’Union faisait face à des difficultés de financement évidentes.  La Chine, a-t-il dit, estime que les Nations Unies devraient prendre des mesures concrètes de soutien aux opérations de l’Union africaine et souhaite que le Conseil de sécurité des Nations Unies poursuive sa coopération avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il a estimé qu’il faudrait encore des consultations entre les parties avant de constituer une équipe conjointe Nations Unies-Union africaine.


Le représentant a souhaité qu’on aide l’Union africaine à trouver des financements pour ses opérations de maintien de la paix.  Regrettant qu’il n’existe pas encore de mécanisme fiable et durable en ce sens, il a souhaité que les parties examinent les différentes options présentées par le Secrétaire général dans son rapport.  Le représentant s’est dit favorable au renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine et a rappelé que les Nations Unies apportaient déjà une telle assistance dans le cadre du Programme décennal de renforcement des apacités.  Il a ensuite mis en avant la coopération stratégique et pragmatique entre la Chine et l’Afrique.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a préconisé l’instauration d’un partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine sur la base du Chapitre VII de la Charte de l’ONU.  Il a souligné la nécessité de renforcer les relations d’ordre stratégique et de développer une vision stratégique commune entre l’ONU et l’Union africaine par le biais d’arrangements fiables entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi qu’entre le Secrétariat de l’ONU et la Commission de l’Union africaine.  M. Kafando a par ailleurs soutenu la mise en place d’une équipe spéciale conjointe Union africaine-Nations Unies sur la paix et la sécurité dont la mission sera de revoir les questions stratégiques et opérationnelles immédiates et à long terme.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de rendre plus prévisible et durable le financement des opérations de maintien de la paix par l’entremise de mécanismes appropriés, ainsi que la poursuite des efforts déployés par l’Union africaine pour se doter de ses propres capacités logistiques.  Sur ce dernier point, le Burkina Faso a apporté son appui au Programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine.  Le représentant a dit qu’il faudrait coordonner de manière étroite l’ensemble des partenaires internationaux apportant un soutien au renforcement des capacités institutionnelles et logistiques de l’Union africaine.  M. Kafando a soutenu en conclusion les recommandations du Groupe d’experts Union africaine-ONU.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a déclaré que la question de l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine en vertu d’un mandat de l’ONU était particulièrement complexe.  Compte tenu de l’augmentation de la demande, il faudrait développer une approche plus efficace et stratégique tenant compte du rôle croissant des organisations régionales, au premier rang desquelles l’Union africaine, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé que les observations du rapport du Groupe d’experts présidé par M. Romano Prodi et les recommandations du Secrétaire général formaient une excellente contribution à la discussion en cours sur les moyens de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine.  L’élaboration d’une feuille de route est nécessaire pour assurer la planification des opérations pour la période 2009-2012 et assigner des responsabilités claires à l’Union africaine, a-t-il estimé. 


Pour ce qui est du financement prévisible, durable et souple des opérations de l’Union africaine en vertu d’un mandat de l’ONU, M. Parham a appelé l’Union africaine à intensifier les partenariats avec les donateurs.  Le représentant a déclaré que sa délégation reste ouverte à toutes les options du Secrétaire général sur le financement.  Il a cependant rappelé que l’Union européenne fournit déjà un appui très important à l’Union africaine, précisant qu’avec 300 millions d’euros déjà alloués, elle est son principal partenaire financier.  M. Parham a demandé que la question du financement à long terme des capacités opérationnelles de l’Union africaine soit passée en revue.  Le Royaume-Uni attend de discuter plus avant de ce thème sur la base d’autres rapports, a-t-il ajouté.


M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que c’est au cours de la présidence de son pays que le Conseil de sécurité avait demandé au Secrétaire général de présenter une analyse détaillée du « rapport Prodi ».  Il a estimé que les efforts de renforcement des capacités de l’Union africaine sont constants.  Toutefois, trouver des financements prévisibles et durables pour les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine demeure la difficulté principale à laquelle est confrontée cette organisation régionale, a-t-il affirmé.


C’est pourquoi la meilleure option sera, en tous cas dans le contexte de l’AMISOM, de continuer à utiliser les contributions obligatoires des Nations Unies, a affirmé le représentant, en se défendant d’adopter ici une position radicale.  Sa délégation, a-t-il dit, insiste avant tout sur la nécessité de rétablir la sécurité en Somalie.  C’est essentiel non seulement pour les populations, mais aussi pour la crédibilité des Nations Unies, a affirmé M. Dabbashi, avant d’estimer que les Nations Unies dépensent des sommes très importantes dans des opérations de maintien de la paix qu’il a jugées moins utiles pour la protection des populations que ne le serait une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie.  Le représentant a rappelé que le pourcentage des ressources de l’Union africaine destinées au Fonds de maintien de la paix de l’Union africaine est passé de 6% à 12% du budget ordinaire de l’Union africaine.  Il a dit apprécier le soutien apporté par l’ONU et d’autres donateurs à l’AMISOM.  Rappelant que le maintien de la paix et de la sécurité internationales incombe en premier lieu au Conseil de sécurité, le représentant a estimé que les opérations de l’Union africaine ne pouvaient être déployées qu’en vertu d’un mandat défini par le Conseil de sécurité et c’est pourquoi, ce dernier devrait assumer ses responsabilités.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a estimé qu’il faudrait renforcer davantage le dialogue entre les Nations Unies et les organisations régionales, comme le confirme le rapport du Groupe d’experts présidé par M. Romano Prodi.  Il s’agit bien d’une nécessité, a poursuivi le représentant, du fait de la multiplicité et de la nature des crises.  Le représentant a estimé que la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine devrait aller bien au-delà du financement des opérations de maintien de la paix.  Les lacunes dans le maintien de la paix en Afrique sont connues de tous, a-t-il ajouté, avant d’estimer qu’il existait un « horizon plus large de collaboration » qui comprend notamment la prévention des conflits, les mécanismes d’alerte précoces et la médiation.  Il a cité les cas du Kenya, de Madagascar et de la Guinée comme des exemples du niveau de coopération qui devrait être établi entre les deux organisations. 


M. Urbina a souhaité que soient revues les modalités de coopération entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, rappelant que cette année, aucune réunion n’avait pu être tenue.  Il a estimé que le format de telles réunions était inadapté.  Sa délégation appuie cependant la proposition du Secrétaire général de créer un mécanisme officiel de consultation entre le Secrétariat des Nations Unies et la Commission de l’Union africaine.  M. Urbina a estimé que si les organisations régionales peuvent présenter des avantages comparatifs évidents dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, leur vocation première reste d’offrir à leurs membres des garanties réelles de sécurité qui leur permettent de consacrer leurs ressources au développement plutôt qu’à la course aux armements, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, le représentant a souhaité que l’Union africaine renforce ses mécanismes de sécurité collective.  Les situations entre le Tchad et le Soudan, entre l’Érythrée et l’Éthiopie ou encore entre Djibouti et l’Érythrée illustrent bien les domaines dans lesquels l’Union africaine devrait déployer davantage d’efforts, a encore estimé M. Urbina. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a salué tous les efforts visant à renforcer le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Les États-Unis, a-t-elle assuré, appuient pleinement les liens stratégiques entre ces deux organisations, et se félicitent de l’intention affichée par l’Union de renforcer ses capacités opérationnelles à long terme.  Pour Mme Rice, le maintien de la paix en Afrique doit se concentrer sur la médiation, la gestion des crises, la reconstruction après les conflits et la prévention des conflits armés.  Les États-Unis appuient les pays contributeurs de troupes, en tenant compte du fait que 70% des contingents sont déployés à travers le continent africain, a-t-elle dit.  Le Président Barack Obama s’est engagé à ce que les États-Unis fassent plus que dans le passé, en participant activement à la réflexion sur des mandats qui doit contribuer « à mieux répondre aux besoins des opérations de l’Union africaine en vertu d’un mandat de l’ONU », a poursuivi Mme Rice.  Elle a également souligné, à son tour, la nécessité d’un financement stable et sûr. 


Dans ce contexte, les États-Unis restent un contributeur bilatéral important, a-t-elle dit, précisant qu’ils ont, entre autres, assuré la formation de 28 bataillons de Casque bleus de 15 pays africains et qu’ils ont augmenté le volume de fourniture d’équipements importants aux contingents burundais et ougandais de l’AMISOM.  La représentante s’est dite convaincue que la création d’un fonds multidonateurs pourrait être la meilleure option pour intensifier et améliorer le financement à long terme de l’Union africaine.  Les États-Unis ne peuvent pas soutenir un modèle de financement reposant sur des contributions obligatoires, ce système ayant fonctionné dans les circonstances exceptionnelles lors de la planification et du déploiement de l’AMISOM, a-t-elle déclaré.  Mme Rice a préconisé une meilleure coordination dans le cadre des partenariats entre l’Union africaine et les donateurs et une mobilisation accrue et plus rationnelle des fonds destinés à permettre à l’Union africaine de répondre aux nombreux et complexes défis auxquels elle fait face.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a salué les efforts du Groupe d’experts présidé par M. Romano Prodi et, en particulier, les recommandations contenues dans son rapport.  Se félicitant de la contribution importante de ce document aux efforts de renforcement des capacités de l’Union africaine dans les opérations de maintien de la paix, M. Rugunda a estimé que le Secrétaire général avait fait une évaluation raisonnable des recommandations du Groupe d’experts.  Le délégué a aussi souligné que dans un contexte de responsabilité partagée croissante entre organisations internationales, régionales et sous-régionales pour les opérations de maintien de la paix, parallèlement à la responsabilité du Conseil de sécurité, les missions conjointes entre l’ONU et l’Union africaine au Darfour -avec l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies (MINUAD)- et en Somalie -avec l’AMISOM- étaient de bons exemples de coopération.  L’Union africaine a déjà développé des capacités en matière de prévention, de médiation et de résolution des conflits en Afrique, par le biais, notamment, de ses organisations sous-régionales, a-t-il rappelé.


Le représentant de l’Ouganda a souligné qu’un renforcement des relations entre les Nations Unies et l’Union africaine est nécessaire pour assurer le succès des efforts de paix, de stabilité et de développement.  Trois éléments sont décisifs pour le succès de cette coopération renforcée, a estimé M. Rugunda.  En matière de financement prévisible, durable et souple des opérations de maintien de la paix des organisations régionales mandatées par l’ONU, il a estimé insuffisant que le Conseil de sécurité se limite à étudier toutes les options proposées dans le rapport du Secrétaire général.  L’Union africaine espérait que cette fois, le Conseil de sécurité s’engagerait fermement, a-t-il déclaré, rappelant que le Groupe d’experts avait recommandé sans ambiguïté que soit prise en compte la possibilité pour l’ONU de recourir aux contributions obligatoires pour des opérations de maintien de la paix spécifiques, en examinant chaque situation individuellement, pour une période de six mois et pour faciliter la transition vers des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Cette recommandation, a-t-il ajouté, a été étudiée positivement par le Secrétaire général dans son rapport. 


Le représentant a ensuite appelé à un renforcement des relations entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans les domaines de prévention, de médiation, de maintien et de construction de la paix, mais aussi à un renforcement de la collaboration entre le Secrétariat des Nations Unies et la Commission de l’Union africaine.  Enfin, il a plaidé pour un renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, ce qui pourrait être fait en consultation avec l’ONU ou d’autres partenaires internationaux.  Avant de conclure, le représentant de l’Ouganda a souligné qu’une coopération renforcée entre l’ONU et l’Union africaine contribuera à améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a estimé que le partenariat stratégique entre les Nations Unies et les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales est essentiel.  En ce sens, le renforcement des capacités de l’Union africaine est une condition préalable à tout succès sur ce continent, a-t-il estimé.  Le représentant a salué les recommandations du Secrétaire général et a invité les États Membres de l’ONU à soutenir les efforts de la Commission de l’Union africaine.


La coopération étroite entre l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne a été très utile pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales en Afrique, a estimé le représentant qui a cité le cas de la transition de laForce de maintien de la paix de l’Union européenne (EUFOR) en République centrafricaine et au Tchad à la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).  Il a estimé qu’il faudrait examiner sérieusement le soutien à toutes les opérations de maintien de la paix autorisées par les Nations Unies.  Il a fait remarquer qu’il faudrait aussi prendre en compte, dans toutes les démarches, des aspects « transversaux », tels que le droit international et le droit relatif aux droits de l’homme, ainsi que la protection des civils dans les conflits armés, et a souhaité que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police soient consultés. 


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a appuyé la participation des organisations régionales dans la prévention des conflits, cela en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  L’augmentation du nombre de demandes pour des opérations de maintien de la paix en Afrique exige une révision de la coopération stratégique entre les deux principaux acteurs sur le terrain que sont l’ONU et l’Union africaine, a-t-il dit.  Le représentant a également assuré que sa délégation appuyait l’idée d’établir un groupe de travail chargé d’évaluer les questions de médiation à long terme en Afrique.  Après avoir salué la décision de l’Union africaine de transférer une part importante de son budget ordinaire vers les efforts de maintien de la paix, M. Vilović a affirmé que le maintien de la paix ne devrait pas être le seul moyen de parvenir à la stabilisation du continent africain.  Les actions collectives ne peuvent pas être seulement militaires, a-t-il souligné, rappelant que les nombreux efforts de coopération en matière de prévention et de développement social et économique en cours -plus de 130 selon M. Romano Prodi- doivent être financés non seulement par l’ONU mais aussi par tous les acteurs, y compris le secteur privé.  Il a ainsi préconisé la mise en place d’un cadre d’administration pour rechercher de nouveaux donateurs du secteur privé, et il a également indiqué que son pays entendait prendre part à l’examen des diverses options de financement de l’Union africaine soumises par le Secrétaire général.  « Cet examen doit tenir scrupuleusement compte des règles et pratiques en vigueur de l’ONU en matière budgétaire », a-t-il insisté.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a prôné un développement du partenariat stratégique ONU-Union africaine à tous les niveaux.  Pour consolider et promouvoir la paix, un processus politique est essentiel et celui-ci doit venir des dirigeants africains eux-mêmes, a déclaré le représentant, qui s’est félicité à cet égard du rôle des organisations régionales africaines.  M. Takasu a estimé qu’il faudrait aider les pays africains qui fournissent des contingents à des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine et a rappelé que son pays contribuait à améliorer ces capacités, y compris par la formation.


M. Takasu a rappelé que le lancement d’une opération de maintien de la paix suppose l’existence de personnel qualifié, de moyens et de matériel adaptés.  Les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine doivent être financées par le budget de l’Union africaine et par des contributions volontaires, a-t-il affirmé, ajoutant que le Japon apporte de telles contributions pour les opérations au Soudan et en Somalie.  M. Takasu a noté que récemment, des contributions obligatoires au titre du budget des Nations Unies avaient été utilisées pour soutenir des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par le Conseil de sécurité.  Il a cependant fait remarquer que les procédures des Nations Unies devraient être pleinement respectées.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que pour parvenir à la consolidation de la paix en Afrique, il faudrait que les États se concentrent sur les questions liées que sont le règlement des conflits, la promotion du développement économique et social et la consolidation des institutions, le respect des droits de l’homme et la prévention des conflits basée sur l’élimination de leurs causes sous-jacentes.  Le représentent a en outre salué la volonté de l’Union africaine de déployer d’autres opérations pour éviter l’escalade des conflits qui sapent les efforts de développement de l’Afrique.  Pour renforcer ses capacités, il est essentiel d’assurer une plus grande cohérence et une meilleure coordination dans l’application des décisions prises par le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine, en particulier celles portant sur la médiation, a expliqué M. Heller.  Il reste beaucoup à faire dans ce domaine et pour répondre aux besoins spécifiques à chaque situation, a-t-il fait remarquer, en appelant à un échange d’informations accru sur les questions qui intéressent les deux instances, afin « de passer enfin des bonnes intentions à l’action durable ».  Concernant le financement des opérations de l’Union africaine mandatées par l’ONU, le représentant a souhaité que, pour examiner de manière approfondie les différentes options présentées par le Secrétaire général dans son rapport, le Conseil puisse se pencher rapidement sur des rapports comprenant les leçons tirées du déploiement de l’AMISOM et de la MINUAD et sur celui que va bientôt présenter l’Union africaine sur les questions de formation et de logistique. 


M. LE LUONG MINH (Viet Nam), s’exprimant en sa capacité nationale, a noté que, compte tenu de ses ressources et capacités limitées, l’Union africaine était confrontée à d’énormes difficultés pour mener les opérations autorisées par l’ONU.  Un appui accru doit être apporté pour permettre la finalisation du Programme de renforcement des capacités de l’Union africaine, en particulier en vue de mettre sur pied la Force d’attente africaine.  Le représentant a ajouté que la réussite du financement des opérations de l’Union africaine était vitale pour parvenir à la consolidation de la paix sur le continent.  Le représentant a appelé tous les donateurs à accroître leurs contributions financières et logistiques pour faciliter la mise en œuvre présente et future des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine mandatées par l’ONU, a-t-il dit, saluant l’intention de l’Union européenne d’allouer des fonds supplémentaires à la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.  Il a conclu en faisant sienne la recommandation du Secrétaire général d’accorder une attention croissante à la diplomatie préventive, à la prévention des conflits et à la médiation.  « Le maintien de la paix est une partie de la solution politique au problème, et non pas une alternative à celle-ci », a-t-il rappelé.


M. ANDERS LIDÉN (Suède), au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré qu’il faudrait poursuivre le développement des relations entre les Nations Unies et l’Union africaine et ses communautés régionales.  Il a souligné l’importance de renforcer l’efficacité des relations entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et a pris note des propositions du Secrétaire général en ce sens.  Il existe une dynamique triangulaire entre les Nations Unies, l’Union africaine et l’Union européenne, a estimé M. Lidén, qui a cité en exemple le cas de la Somalie où l’ONU et l’Union européenne fournissent un soutien important à l’AMISOM, l’Union européenne ayant, en outre, déployé l’opération navale « Atalante » pour protéger les navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) contre les actes de piraterie.  Le représentant a rappelé que l’Union européenne contribue également à renforcer les capacités de l’Union africaine et qu’une feuille de route était en cours de finalisation entre l’Union africaine, ses organisations économiques régionales et l’Union européenne afin de rendre opérationnelle l’architecture africaine de paix et de sécurité.  Rappelant que les Nations Unies sont engagées dans un Programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine, M. Lidén a constaté que le Secrétaire général proposait désormais de nouvelles initiatives.  Il a estimé que l’idée d’établir une feuille de route globale est utile.  Il a insisté sur la nécessité d’assurer que l’Afrique soit en mesure de prendre en main le règlement des conflits et que soient retenues les leçons d’expériences précédentes, notamment celle de la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.


En matière de financement, le représentant a dit que sa délégation n’excluait aucune des options actuellement à l’étude et s’est engagée à faire preuve de pragmatisme.  L’Union européenne reconnaît l’autorité du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale pour décider au cas par cas des modalités de soutien aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par les Nations Unies, a déclaré M. Lidén.  Toute proposition doit être accompagnée d’un mécanisme adapté de responsabilisation, a-t-il ajouté, tout en demandant que soit poursuivie la quête d’une capacité à long terme.  M. Lidén a rappelé que l’Union européenne est fortement engagée dans le maintien de la paix en Afrique et que les État membres de l’Union européenne contribuent à environ 40% des coûts tant des opérations de maintien de la paix des Nations Unies que des opérations de maintien de la paix placées sous l’autorité de l’Union africaine.  Il a rappelé l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un renforcement de ses partenariats tant avec l’Union africaine qu’avec les Nations Unies et s’est félicité du soutien accru aux efforts de paix de l’Union africaine de la part de donateurs non traditionnels.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a rappelé l’engagement permanent et profond du Brésil pour l’Afrique du fait de ses liens historiques, culturels et politiques.  Le Brésil entend appuyer l’Afrique dans ses efforts de paix, de sécurité et de développement et contribuer également à l’instauration de la paix, a-t-elle déclaré, citant la participation de son pays à cinq missions de maintien de la paix en cours.  Le Brésil, a-t-elle poursuivi, veut aussi participer à l’instauration de la paix, notamment par le biais de la Configuration Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix.  Elle a cité les récentes initiatives du Brésil pour renforcer la coopération bilatérale avec des pays africains, comme une mission de formation militaire en Guinée-Bissau, un programme de coopération militaire au Mozambique et des consultations en cours avec d’autres pays pour définir les modalités d’une coopération militaire.  Dans un contexte où le maintien de la paix est une responsabilité au niveau international, une reconnaissance du rôle de l’Union africaine par les Nations Unies doit s’accompagner d’un accroissement des appuis nécessaires à ces missions, a plaidé la déléguée, citant une coopération entre les organisations régionales et le Conseil de sécurité en vertu du Chapitre VIII de la Charte de l’ONU.


Estimant que le rapport du Secrétaire général sur les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine est un document riche et rempli de propositions utiles, la déléguée a souligné la nécessité d’établir un dialogue plus institutionnalisé entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, et de liens plus étroits entre le Secrétariat de l’ONU et la Commission de l’Union africaine.  Elle a aussi souligné que davantage d’efforts doivent être faits sur la question du financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine, appelant à des mécanismes financiers des donateurs plus stables à long terme et prévisibles.  La création d’un fonds à cette fin est une idée qui mérite d’être sérieusement prise en compte, a ajouté Mme Viotti, faisant valoir qu’une telle structure peut attirer des donateurs non traditionnels et rendre plus efficace la coordination de la coopération internationales.  Le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique ne peut se limiter aux opérations de maintien de la paix, a-t-elle affirmé, rappelant le rôle fondamental de la prévention des conflits, de la construction de la paix et du développement social et économique après un conflit pour consolider une stabilité politique dans la région.  Le Conseil de sécurité et les institutions de l’ONU devraient, dans cette perspective, redoubler d’efforts pour donner un nouvel élan à ce qui est entrepris sur tout le continent africain afin d’instaurer une paix durable.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a estimé que l’avantage comparatif de l’Union africaine face aux conflits africains lui permet de  plus en plus de réagir rapidement et de manière proactive et d’éviter ainsi l’escalade et les souffrances humaines dans des situations où les procédures des Nations Unies prennent du temps et laissent la situation sur le terrain se détériorer.  Toutefois, a-t-il ajouté, la volonté politique africaine de résoudre les conflits est freinée par l’insuffisance des ressources, qui continue de représenter la principale contrainte.  Le représentant a rappelé qu’il souhaitait voir le Conseil de sécurité assumer son rôle de principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité adopte une position claire afin d’éliminer « la perception ressentie par tout Africain confronté à un conflit selon laquelle la communauté internationale est apathique, indifférente et, pire même, place les considérations financières au-dessus de la vie humaine ».


M. Sangqu a estimé que le rapport du Secrétaire général fournissait des lignes directrices claires ainsi que des recommandations pour renforcer les relations entre les Nations Unies et l’Union africaine, qui devraient être étudiées sérieusement et appliquées immédiatement.  Il a estimé en outre que les recommandations concernant les mécanismes financiers méritent elles aussi d’être étudiées.  Le représentant a estimé que l’Assemblée générale des Nations Unies pourrait démontrer sa volonté de renforcer les capacités de paix de l’Afrique en examinant elle aussi le rapport du Secrétaire général.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Aafrique, a rappelé que, si le Conseil de sécurité porte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, chacun sait que les organisations régionales jouent un rôle croissant dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans leurs régions respectives.  Dans ce domaine, l’Union africaine fait preuve d’une volonté politique forte, a ajouté M. Jomaa, avant de reconnaître qu’elle avait toutefois besoin d’une assistance durable en ressources et en capacités.  C’est d’ailleurs l’esprit du « rapport Prodi », a-t-il estimé, avant de qualifier ce rapport de « pas qualitatif décisif » en vue de l’amélioration du partenariat relatif aux opérations de maintien de la paix en Afrique. 


Le représentant a souhaité un renforcement du partenariat entre l’ONU et les organisations régionales, et principalement l’Union africaine.  Il a pris note des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et a rappelé que, le 15 octobre, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine les avait qualifiées de « bonne base pour un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales ».  Il a également insisté sur l’importance d’un suivi efficace des recommandations et des moyens de les mettre en œuvre. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a déclaré, après avoir rappelé les multiples engagements de son pays dans le secteur du maintien de la paix et de la sécurité internationales en Afrique, que si toutes les recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général étaient mises en œuvre, des fondations solides en faveur de l’action de l’Union africaine seraient posées.  Il a notamment souligné que la création d’un fonds d’affectation spéciale alimenté par des contributions de divers donateurs visant à appuyer la conduite des opérations de l’Union africaine mandatées par l’ONU représenterait « une immense avancée en vue de la résolution des nombreux défis à la paix en Afrique. »  Le représentant a également estimé essentielle la mise sur pied d’un fonds d’affectation spéciale pour renforcer les capacités opérationnelles et logistiques de l’Union africaine ainsi que l’établissement d’une équipe conjointe ONU-Union africaine chargée d’examiner l’application des propositions du Groupe d’experts présidé par M. Romano Prodi.  En conclusion, il a exhorté le Conseil de sécurité à adopter une résolution approuvant les cinq options proposées par le Secrétaire général pour financer de manière durable, efficace et souple les opérations de l’Union africaine. 


Reprenant la parole en fin de séance, l’Observateur permanent par intérim de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a indiqué avoir pris note de toutes les propositions faites et a réaffirmé la volonté de l’Union africaine d’assumer ses responsabilités.  Il a dit soutenir les propos de M. Prodi, ajoutant, qu’en effet, l’appui aux opérations de maintien de la paix ne représente qu’une partie du problème et que toute approche concernant l’Afrique doit être multilatérale.


À son tour, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a estimé, lui aussi, que M. Prodi avait bien recadré le débat.  Il a assuré que le Secrétariat était fermement engagé à travailler avec l’Union africaine et, en particulier sa Commission.  Prenant note de la demande faite par le Conseil de sécurité au Secrétaire général pour qu’il présente un nouveau rapport avant le 26 avril 2010, il s’est engagé à mettre en place d’ici là l’équipe conjointe Nations Unies-Union africaine et à restructurer la présence des Nations Unies à Addis-Abeba auprès de la Commission de l’Union africaine, afin de rendre cette présence plus efficace. 


Déclaration présidentielle


« Le Conseil de sécurité rappelle ses résolutions et déclarations présidentielles soulignant qu’il importe que des partenariats effectifs soient mis en place entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales, en particulier l’Union africaine, conformément à la Charte des Nations Unies et les textes constitutifs des organisations régionales concernées.


Le Conseil rappelle qu’il a, en vertu de la Charte des Nations Unies, la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales et qu’une coopération avec les organisations régionales et sous-régionales portant sur les questions touchant le maintien de la paix et de la sécurité internationales, conforme aux dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, est de nature à améliorer la sécurité collective.


Le Conseil se félicite que l’Union africaine poursuive ses efforts importants et qu’elle joue, avec ses organisations sous-régionales, un rôle plus actif visant à prévenir et régler par la médiation les conflits sur le continent africain, conformément à ses résolutions et décisions.


Le Conseil réaffirme sa résolution 1809 (2008), dans laquelle il a affirmé qu’il fallait rendre plus prévisible, durable et souple l’appui financier offert aux organisations régionales qui entreprennent des missions de maintien de la paix avec l’autorisation de l’ONU.


Le Conseil réaffirme qu’il incombe aux organisations régionales de mobiliser les ressources humaines, financières, logistiques et autres dont elles ont besoin, notamment en levant des contributions auprès de leurs membres et en s’assurant l’appui de donateurs. Il se félicite de l’appui fourni par ces derniers à l’architecture africaine de paix et de sécurité par le biais de mécanismes spécifiques comme la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.


Le Conseil rappelle la déclaration présidentielle parue sous la cote S/PRST/2009/3, dans laquelle il a prié le Secrétaire général de lui soumettre un rapport sur les moyens pratiques de soutenir efficacement l’Union africaine lorsqu’elle mène des opérations de maintien de la paix autorisées par l’ONU, assorti d’une évaluation détaillée des recommandations figurant dans le rapport du Groupe d’experts Union africaine-ONU (A/63/666-S/2008/813), en particulier les recommandations se rapportant au financement, ainsi que celles concernant la création d’une équipe mixte Union africaine-ONU. Le Conseil note que le rapport susmentionné contribue de façon non négligeable aux efforts d’ensemble visant à renforcer les moyens dont dispose l’Union africaine pour mener des opérations de maintien de la paix. Il prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’Organisation des Nations Unies (A/64/359-S/2009/470).


Le Conseil réaffirme qu’il importe qu’une relation stratégique plus productive s’établisse entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi qu’entre le Secrétariat de l’ONU et la Commission de l’Union africaine. À cet égard, il préconise que l’ONU et l’Union africaine aient des échanges plus réguliers, coordonnent mieux leurs activités et se consultent davantage sur les questions qui intéressent les deux organisations. Le Conseil prend note des efforts poursuivis par le Secrétariat et la Commission à ce sujet.


Le Conseil souligne qu’il importe que le Programme décennal ONU-Union africaine de renforcement des capacités de l’Union africaine de 2006, principalement axé sur la paix et la sécurité, soit rapidement mis en œuvre en étroite consultation avec les autres partenaires internationaux, et en particulier que la Force africaine en attente de l’Union africaine et le Système d’alerte rapide à l’échelle du continent deviennent opérationnels. Il appuie les efforts déployés pour renforcer l’architecture africaine de paix et de sécurité et demande une nouvelle fois que les membres de la communauté internationale, en particulier les donateurs, s’acquittent des engagements énoncés dans le document issu du Sommet mondial de 2005.


Le Conseil considère qu’en déployant des opérations de maintien de la paix autorisées par lui, l’Union africaine contribue au maintien de la paix et de la sécurité internationales conformément aux dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


Le Conseil note l’évaluation des options relatives au financement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par lui, décrites dans le rapport du Secrétaire général et exprime l’intention de maintenir toutes ces options à l’examen.


Le Conseil note que l’Union africaine devrait renforcer ses capacités institutionnelles pour pouvoir préparer, gérer et déployer efficacement des opérations de maintien de la paix. À cet égard, il demande à l’Union africaine, dans le contexte de l’établissement de son Plan stratégique pour 2009-2012, d’élaborer un plan détaillé de renforcement des capacités portant sur le long terme, en consultation avec l’Organisation des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux.


Le Conseil souligne qu’il faudrait que l’ONU et l’Union africaine étudient les enseignements tirés des dispositifs établis pour apporter un appui initial et un appui renforcé à la Mission de l’Union africaine au Soudan, du dispositif de soutien logistique à la Mission de l’Union africaine en Somalie et de la collaboration dans le cadre de l’Opération hybride Union africaine- Nations Unies au Darfour et du Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie, en étroite collaboration avec d’autres partenaires internationaux.


Le Conseil se félicite de l’intention du Secrétariat de l’ONU et de la Commission de l’Union africaine de mettre en place une équipe spéciale conjointe sur la paix et la sécurité afin d’examiner les questions stratégiques et opérationnelles à très court terme et à long terme.


Le Conseil prie le Secrétaire général de lui faire un rapport actualisé d’ici au 26 avril 2010 et de lui présenter un rapport d’étape le 26 octobre 2010 au plus tard. »


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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