Conseil: John Holmes souligne l’impossibilité de combler le fossé laissé par les ONG expulsées du Soudan, malgré l’amélioration des relations entre le Gouvernement et le monde humanitaire
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Conseil de sécurité
6139e séance – matin
CONSEIL: JOHN HOLMES SOULIGNE L’IMPOSSIBILITÉ DE COMBLER LE FOSSÉ LAISSÉ PAR LES ONG EXPULSÉES DU SOUDAN,
MALGRÉ L’AMÉLIORATION DES RELATIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE MONDE HUMANITAIRE
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, a rendu compte aujourd’hui au Conseil de sécurité de la visite qu’il a effectuée, du 6 au 11 mai, au Soudan pour y évaluer les conséquences de la décision prise, le 4 mars dernier, par le Gouvernement soudanais d’expulser 13 ONG internationales et de fermer trois ONG nationales. La visite avait pour objectif ultime de promouvoir un nouveau cadre de travail entre le Gouvernement soudanais et la communauté humanitaire, fondé sur la confiance mutuelle. Quelle que soit l’efficacité des efforts fournis par le Gouvernement, les Nations Unies et les ONG qui restent sur le terrain, a prévenu le Secrétaire général adjoint, ils ne remplaceront ni facilement ni rapidement les capacités et compétences perdues. Avec l’arrivée de la saison des pluies, la situation ne peut que s’aggraver.
M. John Holmes, qui s’est rendu à Khartoum, au Nord-Darfour et au Sud-Soudan, a fait part d’une situation humanitaire toujours très grave au Darfour où 4,7 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire. Il s’est dit heureux de constater que les efforts visant à expliquer les risques de la décision du 4 mars, à atténuer les tensions et à maintenir un dialogue constructif, déployés notamment par l’Envoyé spécial américain, le général Scott Gration, et les États Membres de la région, commencent à porter leurs fruits. Après les évaluations conjointes menées entre le Gouvernement et les Nations Unies en mars dernier, a-t-il ajouté, la communauté humanitaire a été en mesure de répondre aux besoins les plus urgents qui ont résulté de l’expulsion des ONG. Ces efforts ont également contribué à favoriser un environnement de travail plus constructif entre le Gouvernement et la communauté humanitaire.
M. Holmes a indiqué qu’il a coprésidé, le 7 mai, avec le Ministre fédéral des affaires humanitaires la première réunion d’un Comité élargi de haut niveau, créé pour suivre la mise en œuvre du Communiqué conjoint de 2007 sur l’accès humanitaire. Un accord est intervenu pour créer des comités du même type dans les trois Darfour pour lutter contre les divergences entre « la théorie fédérale et la pratique au niveau des États ». J’ai aussi promis, a poursuivi le Coordonnateur des secours d’urgence, d’œuvrer avec le Gouvernement à la « soudanisation » du travail humanitaire. La prochaine réunion du Comité aura lieu le 17 juin, a indiqué M. Holmes.
Dans ce contexte, M. Holmes a lancé un appel urgent au Gouvernement soudanais pour qu’il accepte pleinement le fait que la protection des civils est « une partie essentielle » des opérations humanitaires modernes. Il faut espérer, a-t-il dit, que le Gouvernement permettra au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et à l’Organisation internationale des migrations (OIM) à continuer à coordonner les activités dans les camps et à vérifier les enregistrements des personnes déplacées.
Le Secrétaire général adjoint a dit avoir assuré au Gouvernement soudanais que l’ONU est tout à fait disposée à appuyer le retour de ces personnes déplacées pour autant que ses conditions soient conforment aux normes internationales et qu’il se fasse sur une base volontaire et viable. Alors que le Darfour est la région qui nous préoccupe le plus, a-t-il souligné, les expulsions des ONG ont aussi eu un sérieux impact sur la région des Trois Protocoles et dans l’est du Soudan.
S’agissant de la situation humanitaire au Sud-Soudan, il s’est dit choqué par la nature destructrice de la violence tribale et ses conséquences humanitaires. Après avoir dénoncé « la sauvagerie » de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui sévit aussi dans cette région, le Secrétaire général adjoint a jugé urgent que le Gouvernement du Sud-Soudan, la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et la communauté internationale prennent des mesures audacieuses pour prévenir toute déstabilisation.
Afin de répondre à la situation actuelle, nous devrons, a-t-il conclu, revoir les besoins financiers de l’assistance humanitaire, pas seulement au Darfour, mais dans l’ensemble du Nord et du Sud-Soudan. Les résultats de l’examen du Programme de travail pour le Soudan devraient être publiés à la fin de ce mois de juin, a-t-il précisé, en espérant que le Gouvernement et la communauté des donateurs l’appuieront fermement. Le Coordonnateur des secours d’urgence a tenu à souligner que ce qu’il faut avant tout, c’est des progrès politiques au Darfour, et entre le Soudan et le Tchad, avant que les tensions actuelles ne dégénèrent et n’échappent à tout contrôle. Il faut relever, a-t-il insisté, les nombreux défis qui subsistent dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global entre le Nord et le Sud.
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