Conférence de presse d’organisations de la société civile sur la conférence de l’ONU sur la crise financière mondiale et son incidence sur le développement
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SUR LA CONFÉRENCE DE L’ONU SUR LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE ET SON INCIDENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT
Les représentants de la société civile ont, cet après-midi, appelé à la création d’un conseil de sécurité économique des Nations Unies et à un accroissement du rôle de l’ONU dans le règlement à long terme de la crise financière et économique actuelle.
À la veille de l’ouverture de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, des responsables d’organisations non gouvernementales (ONG) ont ainsi partagé avec les correspondants des médias leurs points de vue sur cette question au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, à New York.
Le représentant de « Social Watch », une plate-forme d’ONG impliquées dans les processus de suivi de l’application des résolutions des Nations Unies dans le domaine du développement, a noté que, chaque mois qui s’écoulait, les statistiques disponibles décrivaient une crise beaucoup plus grave que prévue, « dont, de surcroît, les répercussions frappent plus durement les pays qui, en fait, sont les moins responsables de cette situation, à savoir les pays en développement ».
M. Roberto Bissio a souligné que les conséquences immédiates de la crise dans les pays pauvres –baisse drastique des investissements, effondrement du crédit et baisse du volume des envois de fonds des travailleurs migrants– s’étaient aggravées avec les mesures d’urgence prises par les pays les plus industrialisés pour protéger leur économie. « Ce faisant, les pays riches ont porté un coup très dur à la compétitivité des pays en développement, rendant encore plus vitale la nécessité de repenser la place qu’occupent ces derniers au sein de l’économie mondiale », a-t-il souligné.
Selon M. Bissio, la Conférence qui débute demain doit être l’occasion d’insister sur l’exigence non seulement morale, « mais aussi économique », d’aider efficacement les économies en développement à redémarrer. « Injecter des capitaux pour permettre aux pays pauvres de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) est un investissement sûr pour la simple raison que ces liquidités seront dépensées; ces pays n’ayant rien à épargner, ils sont en un sens condamnés au dynamisme économique », a insisté l’intervenant.
M. Kristian Weise, de l’Union mondiale/OT-Danemark, a souhaité, après avoir indiqué que la crise actuelle pourrait, fin 2009, avoir mis au chômage plus de 50 millions de personnes dans le monde, « dont un grand nombre de jeunes », que la Conférence de l’ONU sur la crise financière permette d’avancer sur le projet de création d’un conseil de sécurité économique des Nations Unies.
« Cette idée, lancée par la Chancelière allemande Angela Merkel et appuyée par le Président français Nicholas Sarkozy était soutenue depuis près d’une décennie par la société civile », a-t-il affirmé. Pour M. Weise, une telle institution permettrait de changer de cap en termes de gouvernance, et ce en passant du cadre de décision « opaque et non représentatif » du G-20 à celui « plus démocratique de l’ONU, où chaque pays a le droit de vote ».
M. Weise a ensuite noté que la refonte du système financier international était devenue inévitable: « La situation actuelle est absurde. Les défaillances de ce système, comme c’est aujourd’hui le cas, sont corrigées par les principales victimes de la crise -les contribuables des pays occidentaux- et affectent directement les populations des pays en développement qui, elles aussi, ne sont nullement responsables de la situation actuelle », a-t-il relevé.
Kristian Weise a souhaité que les débats de la Conférence mettent l’accent sur le besoin de procéder à une redistribution des richesses et de mettre un terme à l’« impunité dont jouissent les grandes compagnies multinationales motivées uniquement par le profit ». « La durabilité de l’économie mondiale passe par l’égalité d’accès des pays aux échanges commerciaux, qui sont le moyen par lequel sont générées les richesses », a-t-il estimé.
De son côté, Mme Paulin Vande Pallen, du Réseau pour le droit des femmes au Ghana, a souhaité que la Conférence se penche sur le sort particulier des femmes, « à l’heure où sévit une crise qui les touche plus violemment encore que les autres groupes humains ». Plaidant pour une participation renforcée des femmes aux plans de relance économique, Mme Vande Pallen a exhorté les États Membres à faire en sorte que la Conférence décide de la mise en place de mécanismes de suivi efficaces, « afin que l’ONU devienne l’enceinte légitime et inclusive au sein de laquelle les pays trouvent ensemble une solution à la crise ».
Mme Bhumika Muchalla, du « Réseau Tiers monde », a, quant à elle, fait sienne la recommandation faite par l’économiste Joseph Stiglitz, Président de la Commission d’experts du Président de l’Assemblée générale sur la réforme du système monétaire et financier international, de mettre rapidement en place un nouveau système mondial de réserve monétaire. « Un tel système ne pourra plus être basé sur le dollar comme monnaie de réserve », a-t-elle dit, en accusant le dollar américain d’être devenu « une monnaie dont l’instabilité explique, en partie, l’éclatement et la gravité de la crise actuelle ».
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