Conférence de presse sur le Dialogue interactif de l’Assemblée générale « agir ensemble pour mettre fin à la traite des êtres humains »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE DIALOGUE INTERACTIF DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE « AGIR ENSEMBLE POUR METTRE FIN À LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS »
Il n’y a pas de contradiction entre l’approche juridique de lutte contre la traite des êtres humains, inscrite dans des conventions internationales, et le cadre de coopération politique que représenterait un plan d’action mondial, a déclaré aujourd’hui M. Maged Abdelaziz, Représentant permanent de l’Égypte auprès des Nations Unies.
M. Abdelaziz participait aux côtés de son homologue du Bélarus, M. Andrei Dapkiunas, à une conférence de presse consacrée au dialogue thématique interactif que l’Assemblée générale a tenu aujourd’hui sur le thème « Agir ensemble pour mettre fin à la traite des êtres humains ». Plusieurs États, dont le Bélarus et l’Égypte, souhaitent voir l’Assemblée générale adopter un plan d’action mondial pour mettre fin à un tel trafic.
M. Abdelaziz a rappelé qu’en matière de lutte contre le terrorisme, l’existence d’une quinzaine de conventions n’a pas empêché l’adoption d’une « Stratégie mondiale des Nations Unies », un cadre actif de coopération politique. Il a donc dit ne pas voir pourquoi des traités comme le Protocole de Palerme*, empêcherait l’Assemblée générale d’adopter un plan d’action qui définirait un cadre de coopération. Il a également rappelé les divers plans d’action régionaux ou sous-régionaux, en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, ou encore le Plan d’action de Ouagadougou signé en 2006 entre l’Union européenne et l’Union africaine.
Un plan d’action mondial adopté par l’Assemblée générale ne représenterait pas une fin en soi, mais un outil pratique pour adopter des mesures concrètes contre la traite des êtres humains, un type de crime qui « n’a pas sa place au XXIe siècle », a affirmé M. Dapkiunas, en estimant que ce qui a été fait pour lutter contre ces crimes n’est pas suffisant. Il a ensuite expliqué que les promoteurs du plan d’action ne cherchent pas seulement à unir les États mais tous les partenaires possibles, dont la société civile, qui est la mieux en contact avec les victimes, ou encore les médias, mieux à même de sensibiliser les populations en traitant plus ouvertement de ces questions.
En outre, a ajouté M. Dapkiunas, notre approche n’est pas seulement de punir les auteurs de la traite des êtres humains, mais aussi d’introduire une composante droits de l’homme dans des questions comme celles des travailleurs migrants, par exemple.
Rappelant que l’idée d’un plan d’action remonte au Sommet des Nations Unies de 2005 et que l’Assemblée générale a adopté dès octobre 2006 une première résolution pour demander aux États Membres d’en évaluer la faisabilité, le représentant du Bélarus a estimé que les débats tenus aujourd’hui avaient démontré le « très grand intérêt » que les délégations accordent à la question. Il ne s’agit pas d’obtenir une majorité en faveur d’un tel plan d’action, a expliqué M. Dapkiunas, pour qui « nous avons le nombre. Mais, même si un seul partenaire était laissé de côté, nous saperions nos chances de succès ». Comme M. Abdelaziz, il a dit rechercher une décision par consensus, ajoutant qu’il fallait examiner avec respect chacune des objections qui pourraient être soulevées. Le représentant de l’Égypte a émis l’espoir d’y parvenir durant la présente session de l’Assemblée générale.
« Nous n’avons ni le plan d’action, ni les ressources. Mais nous savons ce qu’il faut faire et nous avons certaines idées à partager », a encore déclaré M. Dapkiunas. Il s’est dit en même temps à la recherche d’autres bonnes idées, « d’où qu’elles viennent ». « Nous proposons un cadre dans lequel ces idées peuvent être présentées. Nous devons être ouverts à tous et pas seulement à des États parlant à des États », a-t-il ajouté. M. Abdelaziz a dit vouloir éviter tout formalisme, tel qu’une définition générale de la traite des êtres humains. Pour étayer ses propos, il a repris son analogie avec la lutte contre le terrorisme, rappelant que l’absence d’accord sur une définition du terrorisme n’avait empêché ni l’adoption par les Nations Unies de 15 conventions ni l’existence d’une coopération politique active.
Pour M. Dapkiunas, il s’agit « d’essayer d’obtenir une vision d’ensemble du phénomène » de la traite des êtres humains dans toute sa complexité pour mieux la traiter. Le représentant a estimé que les pays qui bénéficieraient de la coopération politique offerte par un plan d’action mondial « ne sont pas ceux qui font aujourd’hui le plus grand effort », mais plutôt ceux qui soit ne sont pas encore parties au Protocole de Palerme, soit ne l’ont pas vraiment mis en œuvre mais souhaiteraient recevoir des orientations pour agir.
* Protocole du 15 décembre 2000 se rapportant à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
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