Conférence de presse de Vitaly Churkin, Représentant permanent de la Fédération de Russie et Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE VITALY CHURKIN, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE MAI
Le Conseil de sécurité tiendra un débat sur le Moyen-Orient le 11 mai sous la présidence du Ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a annoncé aujourd’hui Vitaly Churkin, Représentant permanent de la Fédération de Russie, qui assume au mois de mai la Présidence tournante du Conseil. Durant cette période, le Conseil se rendra par ailleurs en mission en Afrique, du 14 au 21 mai, et il tiendra un débat public sur ses Comités 1267, 1373 et 1540, le 26 mai.
Lors de la conférence de presse organisée pour présenter le programme de travail mensuel que le Conseil de sécurité avait adopté plus tôt dans la matinée, M. Churkin a affirmé que, durant sa présidence, la Fédération de Russie continuera de travailler au processus de consolidation des prérogatives du Conseil de sécurité et à sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le principal objectif du débat du 11 mai, que présidera M. Lavrov et auquel ont été invités à participer le Secrétaire général des Nations Unies et les Ministres des affaires étrangères des autres pays membres du Conseil, est de donner, par le biais des Nations Unies, un nouvel élan au processus de paix au Moyen-Orient, a expliqué M. Churkin. « Nous souhaitons que la réunion réaffirme l’engagement du Conseil dans la recherche d’un accord de paix et qu’elle permette aux États membres de discuter du rôle du Conseil et des mesures à prendre pour relancer le processus de paix, normaliser la situation dans la région et mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil », a-t-il ajouté.
L’Ambassadeur, qui a précisé que seuls les États membres du Conseil et le Secrétaire général seraient invités à prendre la parole lors de ce débat, a ajouté que le Conseil travaille actuellement à un projet de déclaration présidentielle qui devrait être publié à l’issue de la séance du 11 mai. Au nom de son pays, M. Churkin a souhaité que le texte réaffirme les positions prises antérieurement par le Conseil.
Le débat sur le Moyen-Orient du 11 mai suivra une autre réunion du Conseil de sécurité consacrée à la région. Le 7 mai, le Conseil de sécurité entendra un exposé de M. Terje Roed-Larsen, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la résolution 1559 (2004) concernant la Syrie et le Liban. Il examinera à cette occasion un rapport du Secrétaire général en date du 24 avril.
S’agissant des menaces régulièrement proférées par Israël contre le programme nucléaire de l’Iran, M. Churkin a répondu que le Conseil de sécurité n’a pas spécialement discuté de la question. Il a toutefois rappelé que son pays est « catégoriquement opposé » à toute menace d’action militaire contre l’Iran. Il existe actuellement des voies diplomatiques très actives et nous espérons qu’elles conduiront au succès dans les domaines liés au programme nucléaire iranien, a-t-il ajouté.
Quant au rapport attendu de la Commission d’enquête sur l’invasion de Gaza par Israël, M. Churkin a expliqué que le Conseil de sécurité espère recevoir des informations de la part du Secrétaire général. Une fois ces informations obtenues, les membres du Conseil les examineront et décideront des suites à donner au sein du Conseil, a-t-il ajouté.
Le 5 mai, le Conseil entendra un exposé sur la situation au Népal par la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Karin Landgren. Le rapport du Secrétaire général sur ce sujet est daté du 24 avril.
Le 13 mai, le Conseil de sécurité aura un débat sur la situation en Somalie, sur la base d’un rapport à venir du Secrétaire général. L’adoption d’une nouvelle résolution sur la Somalie est prévue d’ici au 26 mai, a précisé M. Churkin. Aux termes de sa résolution 1863 (2009) adoptée le 16 janvier, le Conseil « entend établir une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie pour prendre la suite de l’AMISOM, sous réserve d’une nouvelle décision du Conseil de sécurité d’ici au 1er juin 2009 ».
Le même jour, le Conseil de sécurité aura des consultations sur le rapport à venir du Comité 1718, mis en place par la résolution 1718 (2006) et relative à la non-prolifération et à la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC). M. Churkin a jugé « essentiel » un retour aux Pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, « même si ce n’est pas quelque chose qu’on peut espérer voir survenir dans les prochains jours ». Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait réagi au tir effectué le 5 avril par la RPDC, qu’il a qualifié de « provocateur », dans une déclaration présidentielle du 13 avril, « proportionnelle au défi ». Il a estimé que la déclaration a réactivé les compétences du Comité des sanctions créé par la résolution 1718.
Du 13 au 21 mai, une mission du Conseil de sécurité se rendra en Afrique, plus précisément en Éthiopie, au Rwanda, en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Libéria. M. Churkin a précisé que la mission du Conseil espérait s’entretenir à Addis-Abeba avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Le rapport du Conseil de sécurité sur cette mission devrait être présenté au Conseil, le 28 mai.
Le 22 mai, le Conseil de sécurité tiendra des consultations sur la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre, dans la perspective de l’adoption avant la fin du mois d’une résolution pour proroger le mandat de la Force.
Le 26 mai, les présidents des Comités 1267, 1373 et 1540 du Conseil de sécurité présenteront comme tous les semestres un bilan de leurs activités au Conseil, qui sera suivi du seul débat public prévu en mai. Ces trois Comités, organes subsidiaires du Conseil établis en application ses résolutions 1267 (1999), 1373 (2001) et 1540 (2004), sont chargés respectivement de la mise en œuvre des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, de la lutte antiterroriste et de la prévention de la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques. M. Churkin a dit souhaiter que le débat qui s’ensuivra constitue un suivi important au dialogue sur le renforcement de la lutte antiterroriste et de l’efficacité du Conseil de sécurité dans ce domaine.
Le 27 mai, le Conseil de sécurité devrait tenir des consultations sur la situation en Géorgie. M. Churkin a rappelé que le Conseil doit recevoir d’ici au 15 mai un rapport du Secrétaire général, dont l’objectif est de permettre l’adoption d’une nouvelle résolution pour proroger le mandat de la Mission des Nations Unies dans la région. En tant que représentant de la Fédération de Russie, il a rappelé qu’il avait, le 30 avril dernier, informé le Secrétaire général de la signature d’un accord entre son pays, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui délègue la protection des frontières de ces deux entités non internationalement reconnues à la Fédération de Russie. M. Churkin a affirmé que la situation dans les zones adjacentes à l’Abkhazie et à l’Ossétie du Sud demeure instable, ajoutant qu’on y observe un renforcement des forces militaires et de police géorgiennes, ainsi que des exercices militaires.
Accusant les forces géorgiennes de « provocations », il a souhaité que les pourparlers de paix de Genève progressent et a insisté sur l’importance d’un accord juridiquement contraignant entre la Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Il a rappelé que le Ministre russe des affaires étrangères avait considéré comme « hautement regrettables » les manœuvres de l’OTAN prévues en Géorgie.
Le 28 mai, un débat est prévu au Conseil de sécurité, en présence du nouveau Haut Représentant en Bosnie-Herzégovine, M. Valentin Inzko, qui, ayant succédé en mars à M. Miroslav Lajčák, présentera son premier rapport au Conseil. M. Churkin a affirmé que son pays avait soutenu M. Inzko et continuera de le soutenir.
Le 28 mai également, le Conseil de sécurité a prévu d’entendre un rapport du groupe d’experts sur les sanctions en République démocratique du Congo. S’agissant d’éventuelles réunions du Conseil sur le Sri Lanka, M. Churkin a affirmé ne pas s’être opposé aux trois réunions informelles que le Conseil a tenues en avril sur la situation dans ce pays. Tout en reconnaissant la gravité de la situation humanitaire, il a fait observer que le Gouvernement du Sri Lanka combat un ennemi très dur et considéré par beaucoup comme une organisation terroriste, dont il a jugé le comportement « inacceptable ». Il a estimé que la question avait été suffisamment traitée lors des remarques informelles faites par le Président du Conseil de sécurité à la suite des réunions tenues le mois dernier.
Par ailleurs, M. Churkin a souligné que son pays souhaite que les Nations Unies travaillent dans la transparence. Il a rappelé sa surprise après l’annonce en septembre dernier de la signature d’une « déclaration conjointe » entre le Secrétariat des Nations Unies et le Secrétariat général de l’OTAN. Il a ajouté qu’une « autre surprise » est venue lors du Sommet de l’OTAN à Strasbourg au début du mois d’avril, sous la forme d’une déclaration finale qui mentionne le document de septembre comme un « développement politique majeur ». Il a conseillé aux Nations Unies d’être transparentes et d’informer les États Membres, et particulièrement les membres du Conseil de sécurité, de toute évolution.
Après tout, la coopération en cours entre les Nations Unies et l’OTAN dans divers domaines repose sur un mandat conféré par le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté. M. Churkin a toutefois affirmé ne pas vouloir « surdramatiser » la situation, même si « quelque chose n’a pas été fait correctement ».
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