CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
ET DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
Le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, John Ging, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes, ont décrit aujourd’hui une situation « différente mais similaire » s’agissant du Territoire palestinien.
La situation est « différente » parce que le Conseil de sécurité a adopté hier une résolution appelant à l’instauration d’un cessez-le-feu « durable et pleinement respecté », et « similaire » parce que sur le terrain les combats se poursuivent avec la « même intensité ».
John Ging, qui avait annoncé hier « la décision difficile » de suspendre tout mouvement du personnel de l’UNRWA, a apporté une « bonne nouvelle » aujourd’hui, au cours d’une des conférences de presse qu’il donne quotidiennement, aux côtés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, depuis le début des hostilités, le 27 décembre dernier.
« Le mouvement du personnel reprendra dès que possible », a-t-il annoncé. La décision a été prise à l’issue d’une réunion de haut niveau qui s’est tenue aujourd’hui au Ministère israélien de la défense à Tel-Aviv, durant laquelle l’ONU a reçu des assurances « crédibles » que la sécurité de son personnel, de ses installations et de ses opérations humanitaires serait pleinement respectée, grâce à une amélioration de la liaison entre le personnel humanitaire et les officiers israéliens, et à une coordination interne plus efficace avec les Forces de défense israéliennes.
Apportant quelques précisions, le Directeur des opérations de l’UNRWA a indiqué qu’il s’agira maintenant de négocier la création de corridors humanitaires, les mécanismes de coordination et les modalités des feux verts donnés au personnel humanitaire. La Commissaire générale de l’UNRWA devrait se rendre à Tel-Aviv demain, pour entamer les discussions.
La décision de l’UNRWA de suspendre le mouvement de son personnel est intervenue après un nouvel incident au cours duquel un obus s’est abattu sur un de ses convois au terminal d’Erez, provoquant la mort du chauffeur et blessant deux autres personnes, dont l’une très grièvement. Depuis le début des hostilités, les organisations humanitaires ont perdu six agents, alors que 11 de leurs ambulances ont essuyé des tirs.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a tenu à préciser que l’ONU n’a jamais suspendu toutes ses activités. Seuls, le déchargement par l’UNRWA des produits humanitaires aux terminaux, leur stockage dans les dépôts et leur distribution au million de réfugiés dont il s’occupe ont été provisoirement interrompus.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) qui a signalé que désormais 80% de la population de Gaza dépend de l’aide alimentaire, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui se préoccupe du manque d’accès aux soins de santé et des problèmes d’électricité dans les hôpitaux, ont poursuivi leurs opérations.
Selon les chiffres du Ministère palestinien de la santé, 792 personnes ont trouvé la mort et 3 200 autres ont été blessées, depuis le début des hostilités. Les équipes de secours continuent de découvrir des corps dans les décombres des zones auxquelles elles n’avaient pas accès jusqu’ici. On compte désormais 30 000 personnes déplacées qui tentent de trouver refuge dans les 27 écoles administrées par l’UNRWA à Gaza.
Aujourd’hui, ont assuré John Ging et John Holmes, la pause de trois heures par jour décrétée par les autorités israéliennes a été pleinement respectée, ce qui a permis un accès plus facile aux blessés et la réparation de quelques systèmes d’adduction d’eau.
Si l’ouverture des quatre points de passage a permis l’arrivée d’une cinquantaine de camions aujourd’hui, le Secrétaire général adjoint a souligné que sans l’ouverture de tous les points de passage, dont les deux voies principales, pour l’acheminement de l’aide alimentaire et du carburant, la réponse aux besoins humanitaires restera insuffisante.
John Holmes est revenu sur l’émoi qu’a provoqué la découverte de 30 corps sans vie dans un immeuble de Zeitoun, au sud de la bande de Gaza, sur la ligne de front. Les Forces de défense israéliennes y avaient rassemblé une centaine de personnes, le 4 janvier, avant de bombarder l’immeuble le lendemain. « Nous ne disons pas qu’il s’agit d’une attaque délibérée », a assuré John Holmes, mais « le fait reste très préoccupant ».
Le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a indiqué qu’il était aussi préoccupant, qu’aujourd’hui, 200 000 écoliers ne sont plus scolarisés. Leur vie dans un tel environnement fait craindre le pire sur leur futur état de santé mentale, compte tenu des dégâts émotionnels et psychologiques énormes qu’une telle violence peut engendrer.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
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