CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA ET DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
ET DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
Le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, John Ging, a confirmé aujourd’hui à la presse la « décision difficile » de suspendre tous les mouvements de son personnel à Gaza, à savoir, le déchargement des biens humanitaires aux terminaux, leur stockage dans les dépôts et leur distribution au million de réfugiés dont il s’occupe.
Aux côtés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes; le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, qui intervenait par vidéoconférence depuis la ville palestinienne, a dit ne pas voir comment sans un cessez-le-feu « effectif » la situation humanitaire pourrait s’améliorer à Gaza, victime depuis 13 jours des combats que livrent les Forces de défense israéliennes aux militants du Hamas.
La décision de l’UNRWA de suspendre les mouvements de son personnel est intervenue après un « énième incident » au cours duquel un de ses convois humanitaires a été touché par des obus israéliens au terminal d’Erez, faisant deux morts et un blessé.
« Nous sommes préparés aux risques d’une situation de conflit mais nous ne pouvons les minimiser face à un manque d’engagement patent des Forces israéliennes à protéger notre travail », a confié le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza.
Tous les mouvements de personnel sont coordonnés avec les officiers de liaison israéliens qui donnent le feu vert. Or, a aussi révélé John Ging, hier pendant la pause quotidienne de trois heures décrétée par Israël, un autre convoi de l’UNRWA, marqué de sigles « très visibles » et comprenant une ambulance, a essuyé des tirs d’armes légères.
Prévenus immédiatement, les officiers de liaison israéliens n’ont donné aucune réponse « active ». La manière dont le convoi, qui tentait d’évacuer le corps d’un membre du personnel mort quelques jours auparavant, a pu rentrer sans problème au siège indique clairement, a accusé John Ging, que les tirs visaient à le dissuader de se rendre dans la zone. Il a ajouté que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lui aussi subi les mêmes déboires.
Nous sommes arrivés « à une perte totale de confiance dans les mécanismes mis en place. Les garanties verbales ne suffisent plus », a déclaré John Ging, en ajoutant « quelque chose doit changer, car nous ne pouvons laisser les gens sans assistance ».
Le Directeur des opérations a tenu à souligner que les autorités israéliennes n’ont jamais nié que les tirs étaient bien le fait de leurs forces de défense. « Mais ils peuvent toujours changer leur version des faits », s’est-il résigné.
Il a rappelé que contrairement à ce qu’elle avait admis auparavant, l’armée israélienne soutient désormais que le bombardement qu’a subi l’école du camp de Jabaliya, en faisant 43 morts et plus de 100 blessés, visait deux militants du Hamas présents dans les locaux. Seule une enquête indépendante permettra d’établir les faits, a-t-il répété
Insistant sur le caractère « horrible » de la situation humanitaire, John Ging a regretté que les journalistes étrangers soient coupés du théâtre des opérations. Les Gazouis ne nourrissent aucun « sentiment de colère ou de revanche ». Ces gens-là, a-t-il dit, sont très « éclairés » et comprennent bien la « complexité » de la situation.
Ils se demandent tout de même pourquoi la communauté internationale laisse pourrir la situation si longtemps. Au nom d’une population « coupée du monde » et « bloquée dans une zone de conflit », le Directeur des opérations de l’UNRWA a plaidé pour le respect de la « présomption d’innocence »: « les Gazaouis ne sont pas anti-israéliens ».
Selon le Ministère palestinien de la santé, le conflit a fait, à ce jour, 758 morts dont 24% d’enfants et 7,5% de femmes, alors que le nombre de personnes déplacées est passé de 16 000 à 20 000.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires s’est dit « horrifié » par l’augmentation des dégâts parmi la population civile. Le Hamas, qui poursuit ses tirs de roquettes et de mortiers, a provoqué quatre morts parmi la population israélienne, a-t-il aussi souligné.
John Holmes est revenu sur un incident « particulièrement préoccupant » au cours duquel une équipe du CICR a trouvé 12 corps sans vie dans un immeuble et quatre enfants affamés adossés au cadavre de leur mère.
Il est particulièrement « choquant », a-t-il dit, qu’à proximité se trouvait un soldat israélien qui non seulement n’a pas porté assistance aux enfants mais qui, en plus, a demandé à l’équipe de quitter les lieux.
Il s’agit là d’une violation claire du droit international humanitaire et « vous savez qu’en l’occurrence, le CICR pèse toujours ses mots », a souligné John Holmes. Tous les incidents ont été rapportés aux autorités israéliennes qui ont promis une enquête.
* Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
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