CONFÉRENCE DE PRESSE DE TROIS HAUTS RESPONSABLES DE L’ONU SUR LA SITUATION À GAZA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE TROIS HAUTS RESPONSABLES DE L’ONU SUR LA SITUATION À GAZA
Pour la première fois depuis 12 jours, trois hauts responsables de l’ONU ont été en mesure d’annoncer à la presse deux « bonnes nouvelles » concernant la situation à Gaza. Sur le front politique, ils ont cité l’acceptation par Israël et l’Autorité palestinienne de la proposition franco-égyptienne, et sur le terrain, la « pause » de trois heures quotidiennes décrétée par Israël.
Au cours d’une conférence de presse donnée, aux côtés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et du Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, le Coordonnateur des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient a salué l’émergence de ces « éléments de sortie de crise ».
La proposition franco-égyptienne, finalisée hier à Charm el-Cheikh, entre les Présidents Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak, prévoit l’acceptation par Israël et les factions palestiniennes d’un « cessez-le-feu immédiat pour une période spécifique », permettant, notamment, l’ouverture d’un couloir humanitaire.
Le plan prévoit aussi une « réunion d’urgence » entre Israéliens et Palestiniens, en vue de conclure un arrangement et obtenir des garanties sur la « non-récurrence de la situation actuelle », la réouverture des points de passage et la levée du blocus imposé à Gaza.
M. Robert Serry, qui repart dès ce soir dans la région, sera rejoint la semaine prochaine par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui espère avoir pour mission, auprès des chefs d’État de la région, de « consolider un cessez-le-feu ».
La première priorité doit être un cessez-le-feu immédiat, accompagné d’un mécanisme de surveillance, aux termes duquel, les parties savent « très clairement » ce qu’il est attendu d’elles, a insisté le Coordonnateur du processus de paix au Moyen-Orient, en soulignant le caractère essentiel de la lutte contre le trafic illégal d’armes.
Les deux parties, a-t-il poursuivi, doivent appuyer les efforts internationaux pour garantir tous les aspects du cessez-le-feu qui est devenu d’autant plus important qu’un statu quo aurait des conséquences dangereuses pour la région, en particulier les discussions de paix entre la République arabe syrienne et Israël.
Le Coordonnateur a reconnu qu’étant le seul acteur international sur le terrain, l’ONU a naturellement des contacts avec le Hamas qu’elle avait d’ailleurs prévenu des conséquences désastreuses d’un non-renouvellement de la « tahadiya », c’est-à-dire de la trêve.
M. Serry a aussi jugé prioritaire de s’attaquer très rapidement à la situation humanitaire et à la reconstruction en posant, à son tour, comme condition préalable, la réunification des Palestiniens dans le cadre de l’Autorité palestinienne.
La recherche d’une solution politique négociée est la seule voie de sortie, a-t-il insisté, avant que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes, et le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, M. John Ging, qui intervenait par vidéoconférence, ne fassent une mise à jour de la situation à Gaza.
Le représentant de l’UNRWA s’est réjoui de voir, pour la première fois depuis 12 jours, des gens déambuler dans les rues de Gaza à la faveur de la pause, de 13 à 16 heures, décrétée par les autorités israéliennes. Habités par un sentiment de soulagement et quelque peu libérés de leur « pression psychologique », les gens, a confié M. Ging, sont « dignes, stoïques et confiants envers les Nations Unies ».
« Mais ils ne m’ont pas caché, a poursuivi le Directeur des opérations de l’UNRWA, une certaine perplexité »: « la communauté internationale sait-elle ce que nous vivons? » « Si les Israéliens peuvent faire une pause de trois heures, pourquoi pas de 24 heures? »
La situation reste en effet « alarmante ». À ce jour, on déplore 680 morts et un nombre de plus en plus important de dégâts parmi la population civile qui continue de subir une grave pénurie de carburant, d’eau, de nourriture, de médicaments et d’abris.
« Comme nous n’avons pas été prévenus de la pause, nous n’avons pu en tirer parti aujourd’hui », a regretté le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, en insistant sur le fait qu’il s’agit bien d’une pause et non d’un corridor humanitaire comme le prétendent les Israéliens.
M. Holmes a indiqué que demain, 10 camions de produits humanitaires viendront s’ajouter aux 79 qui passent quotidiennement. Mais, a-t-il prévenu, sans l’ouverture du point de passage de Karni, il sera impossible de répondre à tous les besoins humanitaires.
Le plus grand problème, a-t-il précisé, n’est pas tant de faire passer l’aide humanitaire, mais plutôt de pouvoir circuler à Gaza, de stocker les produits dans les dépôts et de les distribuer à la population.
À ce propos, le Coordonnateur du processus de paix au Moyen-Orient s’est dit « surpris » par les critiques adressées à l’Égypte. La Croix-Rouge égyptienne, a-t-il indiqué, est à pied d’œuvre pour venir en aide à la population de Gaza et les autorités du Caire n’ont pas hésité à rouvrir le point de passage de Rafah pour accueillir les grands blessés.
Dans son intervention, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires s’est dit « horrifié » par les tirs essuyés, ces derniers jours, par des écoles administrées par l’UNRWA. S’agissant de l’école située dans le camp de Jabaliya, qui avait subie hier une attaque faisant 43 morts et 100 blessés, il a réaffirmé qu’il n’y avait ni activité ni militant du Hamas à l’intérieur et aux alentours du camp.
Compte tenu des avis divergents sur les raisons de cette attaque, seule une enquête indépendante permettra d’en déterminer les circonstances. M. Holmes a dénoncé une situation où des incidents de ce genre se multiplient et a cité, pour illustrer ses propos, les tirs essuyés par un immeuble d’habitation à Zeitoun, qui ont fait 30 morts, le 5 janvier dernier.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
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