AG/SHC/3950

Troisième Commission: des États réclament la nomination d’un représentant spécial pour la lutte contre la violence à l ’égard des femmes dans les conflits armés

13/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3950
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

10e & 11e séances – matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: DES ÉTATS RÉCLAMENT LA NOMINATION D’UN REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE Á L’ÉGARD DES FEMMES DANS LES CONFLITS ARMÉS


De nombreuses délégations expriment également leur préoccupation sur le sort des travailleuses migrantes face aux crises multiples


La nomination, dans les meilleurs délais, d’un représentant spécial du Secrétaire général chargé notamment d’engager une action de sensibilisation pour lutter contre le fléau de la violence à l’encontre des femmes et des filles pendant les conflits armés a été vivement souhaitée au deuxième jour du débat général de la Troisième Commission de l’Assemblée générale sur la promotion de la femme.


Réaffirmant que la situation encore difficile des femmes dans le monde exigeait des « actions et pas seulement des promesses », plusieurs délégations ont estimé qu’une telle nomination contribuerait sans aucun doute à l’accélération de la réalisation du troisième Objectif du Millénaire pour le développement axé sur la promotion et l’autonomisation de la femme.


Le Liechtenstein a, personnellement, interpellé le Secrétaire général pour qu’il prenne des mesures rapides et s’est prononcé contre l’impunité en réaffirmant le rôle important de la Cour pénale internationale (CPI) dans la possibilité de témoignage, de recours et de réparation pour les victimes de la violence sexuelle dans les situations de conflit armé.  


La représentante de Monaco a considéré que la résolution 1888 (2009) du Conseil de sécurité « établit sans équivoque le lien entre le maintien de la paix et de la sécurité internationales », d’une part, et la prévention et la répression de la violence sexuelle utilisée comme tactiques de guerre contre les civils, d’autre part.


Ce même pays a par ailleurs loué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie globale d’aide et de soutien aux victimes d’actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel de maintien de la paix.  Djibouti a d’ailleurs préconisé une « tolérance zéro » pour les soldats de la paix qui se rendent coupables de tels exactions.


Plusieurs pays qui sortent de périodes de conflit ou de troubles postélectoraux comme la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe et le Sri Lanka ont souligné l’importance d’intégration d’une perspective sexospécifique dans les politiques nationales en prenant en considération la résolution 1325 du Conseil de sécurité.


Prônant une approche plus transversale en vue de la promotion et de l’autonomisation de la femme, des délégations comme la République islamique d’Iran, le Sénégal, la République arabe syrienne, les Maldives et d’autres encore ont réaffirmé les liens étroits qui existent entre la violence à l’égard des femmes et l’accès de celles-ci aux droits économiques et sociaux, ainsi que leur droit au logement, à la santé, à l’éducation, à un travail décent et à la propriété foncière.


Par ailleurs, certaines délégations ont fait part des mesures prises pour lutter contre des phénomènes régionaux ou nationaux discriminatoires ou nuisibles aux femmes et aux filles.  Le Kirghizistan s’est penché sur le problème de l’enlèvement des filles mineures en vue d’un mariage forcé.  Il a expliqué que cette pratique n’était pas une tradition dans son pays et que celui-ci avait déjà pris des mesures appropriées pour y remédier, en élevant par exemple à 18 ans l’âge minimum du mariage.


Le sort des travailleuses migrantes a aussi préoccupé un certain nombre de délégations qui, comme celle des Philippines, ont remarqué qu’en cette période de crises multiples, elles étaient les premières à être licenciées et à être victimes de violences, en particulier dans les zones d’export où beaucoup de jeunes migrantes sont employées sous contrats temporaires.  Le Nicaragua a, de son côté, jugé scandaleux qu’au niveau international, le seul instrument de droit destiné à promouvoir les droits des travailleuses migrantes et de leur famille n’ait été ratifié que par 40 États.  


Enfin, l’Indonésie travaille avec les pays de destination pour élaborer des accords mutuellement avantageux, tout en collaborant avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) afin de former les fonctionnaires à la protection des travailleurs migrants.


Auparavant, la Troisième Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, avait entendu les présentations de sept projets de résolution relatifs au développement social, à la prévention du crime et justice pénale, sur lesquels elle se prononcera cette semaine.


Sont intervenus dans le cadre du débat général, le Kazakhstan, la République islamique d’Iran, la République-Unie de Tanzanie, le Nicaragua, la Bolivie (État plurinational), la République de Corée, le Liechtenstein, la Fédération de Russie, la Colombie, Monaco, le Venezuela, le Sénégal, la Thaïlande, la République arabe syrienne, la Côte d’Ivoire, le Kirghizistan, l’Indonésie, le Nigéria, la Jordanie, l’Australie, le Sri Lanka, la Namibie, El Salvador, la Slovénie, les Philippines, la République démocratique populaire de Corée (RPDC), le Swaziland, l’Inde, le Kenya, Israël, Singapour, la Pologne, Saint-Marin, le Yémen, l’Ukraine, le Bangladesh, la Mongolie, l’Afghanistan, l’Argentine, Bahreïn, la Jamahiriya arabe libyenne, les Maldives, la République dominicaine et Djibouti. 


Les délégations du Japon, de la RPDC, des États-Unis et de Cuba ont exercé leur droit de réponse.


La Commission reprendra ses travaux le mercredi 14 octobre, à 10 heures, pour achever son débat général sur la promotion de la femme. 



PROMOTION DE LA FEMME


Promotion de la femme ( A/64/38, A/64/342 , A/64/151 , A/64/152, A/64/190, A/64/79–E/2009/74 et A/64/164)


Suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/218)


Suite du débat général


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a déclaré que son pays attachait une grande importance à la résolution de l’Assemblée générale du 14 septembre sur une nouvelle entité composite plus efficace et pertinente centrée sur l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes.  Elle a rappelé que son pays avait été actif dans le processus de consultations informelles au sujet de l’examen d’un nouvel accord des Nations Unies et a salué l’établissement de l’entité composite.  Elle s’est dite convaincue que cette nouvelle entité, dotée de capacités institutionnelles adéquates, sera capable de devenir un défenseur solide pour les droits, les intérêts et l’autonomisation des femmes et, pourra mobiliser les fonds pour le développement.


La représentante espère également que les expériences des agences existantes des Nations Unies permettront de relancer le processus de l’égalité hommes-femmes et, par là, de garantir une plus grande cohérence du système ainsi qu’une plus grande efficacité.  Elle a souligné la nécessité d’éviter les doubles emplois.  En outre, elle a affirmé que son pays était pleinement impliqué dans la Campagne du Secrétaire général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».  Elle a ainsi montré qu’elle voyait déjà les résultats liés à la mise en œuvre de certaines stratégies.  La création d’une base de connaissances robustes est la pierre angulaire sur les questions de violence, a-t-elle dit.


La représentante a également déclaré que son pays avait mis en place les dispositions du Code administratif afin de punir les comportements illégaux en matière de violence domestique.  En outre, le Kazakhstan a intensifié la mise en œuvre de lois sur l’égalité entre hommes et femmes dans le cadre de sa Stratégie d’égalité de genre pour 2006-2016.  Elle s’est, par ailleurs, félicitée des initiatives des Nations Unies sur le thème de la traite des personnes.  Le Kazakhstan, a-t-elle affirmé, accorde une importance à la modification du cadre législatif de manière à répondre de façon adéquate à ce problème.  Il offre des résidences temporaires pour les victimes de la traite, et le Gouvernement a amélioré sa justice pénale pour éviter les lacunes qui permettent de libérer les responsables.  Selon elle, la crise économique va aggraver les tendances négatives de la traite des personnes.  Il convient ainsi d’améliorer les déterminants sociaux comme part intégrale des mesures qui évitent ce type de pratique.  Enfin, elle a dit que son pays était attaché à promouvoir le rôle économique des femmes dans la société.  De telles mesures favorisant une égalité des chances entre hommes et femmes sont parties prenantes du développement économique.  Cela inclut notamment, a-t-elle ajouté, des facilités d’accès au microcrédit pour les femmes.


M. MOHAMMAD POURNAJAF (République islamique d’Iran) a dressé un rapide historique des diverses mesures prises par les Nations Unies sur les questions sexospécifiques, avant d’estimer que de nombreuses discriminations persistaient.  Il y a un fossé entre les paroles et l’action, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de mettre en œuvre des programmes spéciaux en vue de remettre le Programme d’action de Beijing dans la bonne voie.  S’agissant du problème de la traite des personnes, des actions de prévention doivent comprendre des mesures d’éducation combinées avec des mesures favorisant des opportunités économiques sur des filières d’immigration légales, a-t-il souligné.  Il a affirmé de même que les conflits armés avaient créé de nouvelles vulnérabilités pour les femmes.


Selon le représentant, les liens entre la violence à l’égard des femmes et l’accès de celles-ci aux droits économiques et sociaux doivent être pris en compte, ainsi que leur droit au logement, à la santé, à l’éducation et le droit à un travail décent.  À cet égard, tous les États pourraient montrer que la sécurité sociale des femmes est déterminante afin de permettre leur autonomisation et de prévenir la violence.  Une loi universelle sur la violence domestique serait une mesure prometteuse, a-t-il observé.


Mme MARIAM MWAFFISI (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son Gouvernement avait continué de mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Beijing par le biais de l’intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les politiques et programmes gouvernementaux.  Elle a remercié les institutions des Nations Unies pour leur appui dans ce contexte.  Le pays a dépassé le seuil des 30% de parité des sexes dans les services publics.  L’épargne et le crédit ont été encouragés dans les zones urbaines et rurales et une banque a été établie pour relancer l’autonomisation économique des femmes.  L’esprit d’entreprenariat a également été appuyé.  Du point de vue judiciaire, des lois plus strictes ont été adoptées contre la violence domestique, tandis que pour répondre à ce type de violence, le Président tanzanien a lancé une campagne nationale en mai dernier, sur la base de la Campagne mondiale du Secrétaire général de l’ONU.  L’appel du Secrétaire général a donné un nouvel élan à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, a-t-elle estimé.


La représentante a jugé, par ailleurs, impératif d’accorder une attention spéciale au secteur agricole, et des ressources productives doivent être octroyées aux femmes.  La loi sur le droit à la terre affirme le droit des femmes et des hommes à posséder ou à travailler la terre.  Des femmes dans les zones rurales ont d’ores et déjà obtenu des certificats de propriété foncière.  Une entité plus forte qui s’occupe de la question des femmes avec une solide présence sur le terrain appuiera sans aucun doute les efforts des États Membres.  Elle a recommandé d’utiliser les prochaines manifestations centrées sur l’examen des Objectifs du Millénaire pour le développement, du Programme d’action de Beijing, du suivi de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale et du haut segment du Conseil économique et social (ECOSOC) qui se tiendront en 2010, afin d’apprécier les progrès accomplis et insuffler un nouvel élan à la parité entre les sexes et à l’autonomisation de la femme  


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a montré que les résultats des progrès concernant la situation des femmes dans son pays s’étaient affaiblis au cours de la période d’exercice du pouvoir des gouvernements néolibéraux.  Le Nicaragua, a-t-elle dit, participe activement aux objectifs de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing ainsi qu’à la Convention contre l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes et aux autres instruments internationaux.  Ces instruments ont été des références pour élaborer des mécanismes de législation interne, a-t-elle assuré.  Elle a affirmé que son pays disposait d’un Plan national de développement, d’un système de bien-être social et d’une politique de genre qui comprend 12 objectifs stratégiques.  De même, l’Institut nicaraguayen de la femme a, comme objectif, la mise en œuvre de pratiques concernant l’égalité hommes-femmes de manière transversale à toutes les institutions de son pays.  La loi 648 adoptée en février 2008 a pour objectif d’assurer l’égalité et l’équité des hommes et des femmes en matière de droits politiques, économiques et sociaux, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’une autre loi, la loi 623, portait sur la responsabilité paternelle et maternelle.


En outre, afin de promouvoir la participation des femmes, un quota de 50% femmes dans les institutions du Gouvernement a été mis en place.  La représentante a cité diverses mesures visant à lutter contre la violence domestique, la pauvreté, et à améliorer la santé, l’éducation et l’égalité d’accès à l’emploi.  Au niveau international, des aspects préoccupants subsistent, a-t-elle dit, faisant en particulier référence à la violence envers les migrantes du Sud.  Il est scandaleux que l’instrument de droit destiné à promouvoir les droits des travailleuses migrantes et de leur famille n’ait été ratifié que par 40 États, a-t-elle dit.


Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a indiqué que la situation de la femme demeurait difficile dans son pays, en particulier en milieu rural.  Les femmes autochtones portent encore le lourd fardeau des tâches domestiques et agricoles et sont assujetties à diverses formes de discrimination et de ségrégation sociales.  Toutefois, les dernières années écoulées ont permis d’observer des progrès en termes d’égalité entre les sexes.  Il est important de revisiter la notion selon laquelle seul le travail rémunéré est visible et utile.  Il convient de corriger cette anomalie et de reconnaître le labeur domestique comme un travail important pour les économies des pays et les sociétés. 


La nouvelle Constitution intègre les droits fondamentaux des femmes comme des droits inaliénables et indivisibles et parties intégrantes des droits universels de l’homme, a-t-elle expliqué.  Vingt-cinq articles reflètent l’égalité entre les sexes et la Constitution consacre aussi le droit à une vie exempte de violence et dans la dignité, l’accès des femmes à l’éducation à tous les niveaux, l’élargissement du système de santé et de sécurité sociale ainsi que le travail des femmes dans tous les secteurs de l’emploi.  Elle établit aussi de nouveaux principes sur la propriété foncière et sur les ressources naturelles.  La parité est également incluse dans la composition des listes de candidats de tous les partis politiques, ce qui a fait que l’Assemblée constituante est désormais composée de 34,5% de femmes, parmi elles se compte des femmes autochtones.  Le Gouvernement du Président Evo Morales comprend aussi plusieurs responsables feminines autochtones.


D’autre part, le Plan national pour l’égalité des chances tend à favoriser la rencontre entre les peuples et les communautés, dans le respect de la diversité et de l’identité culturelle de chacun, comme il invite à une coexistence sans lutte de pouvoir.  Du point de vue de la santé, l’article 41 de la Constitution garantit une maternité saine et gratuite, avec une vision et une pratique d’interculturalité.  Une allocation mère-enfant a été octroyée en vue de lutter contre la mortalité maternelle et infantile ainsi que la malnutrition.  Cette allocation cible plus de 250 000 femmes enceintes et 260 000 enfants de moins de deux ans, ce qui représente un total de 510 000 pour la seule année 2009.  Abordant la question de la réforme de l’architecture des Nations Unies consacrée à la promotion de la femme, elle a souhaité que les États Membres poursuivent leurs discussions sur le processus de cohérence afin d’intégrer la perspective sexospécifique d’une manière transversale dans le travail de toutes les agences de l’ONU.


Mme HONG WOOK-JIN (République de Corée) a noté que des progrès avaient été réalisés grâce aux instruments internationaux, mais que de nombreuses femmes demeuraient encore victimes de discrimination et de violence.  L’année 2010 marquera le dixième anniversaire de la résolution 1325 et le quinzième anniversaire du Programme d’action de Beijing et le moment est venu de voir ce qui a été réalisé, a-t-elle dit.  Selon elle, le rapport du Secrétaire général sur les femmes rurales et migrantes montre la nécessité de mesures vigoureuses.  La République de Corée, a-t-elle dit, a reçu de nombreuses migrantes.  Cela oblige donc le Gouvernement à mettre en place des mécanismes garantissant les droits de la personne et à les intégrer à la société coréenne.  Ainsi, a été créé un centre qui apporte des services d’assistance d’urgence et qui donne des conseils dans huit langues différentes aux femmes migrantes mariées avec des Coréens.


La représentante, qui a salué le rapport du Secrétaire général et les résolutions 1888 et 1889 du Conseil de sécurité, a demandé à ce que le système des Nations Unies renforce l’architecture sexospécifique.  Elle a dit ainsi attendre la création rapide de l’entité composite.  Une représentante des jeunes a ensuite pris la parole afin de suggérer des solutions en se basant sur les trois points majeurs du Programme d’action mondial pour les jeunes.  La sexospécificité doit être prise en considération à l’occasion des négociations sur le climat à Copenhague, a-t-elle estimé.  Enfin, elle a demandé aux États Membres d’intégrer la voix des jeunes dans leurs délégations.


Mme BARBARA STEFAN (Liechtenstein) a affirmé qu’investir dans l’égalité entre les sexes revenait à investir dans le progrès.  L’autonomisation des femmes est une condition préalable du développement.  Cela s’est d’ailleurs reflété dans le troisième des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pourtant, a-t-elle dit, les discriminations et les inégalités affectent les femmes sans mesures.  Elles sont plus vulnérables à la pauvreté, à la faim et à l’insécurité alimentaire.  Une action immédiate est nécessaire, a-t-elle souligné, affirmant attendre avec intérêt la création rapide de la nouvelle entité qui contribuera à la consolidation des acquis et créera des synergies afin d’améliorer la contribution des Nations Unies à l’égalité entre les sexes et pour éliminer toute forme de violence à l’égard des femmes.  La violence à l’égard des femmes est inadmissible et l’impunité transmet le message que la violence est acceptable, voire inévitable.  Elle a insisté sur la justice et le recours pour les victimes.


La représentante a jugé inadmissible l’accroissement des actes de violence sexuelle dans les situations de conflit armé, en particulier en République démocratique du Congo (RDC).  Cette forme de violence accompagne les hostilités et constitue une arme de guerre, même après la fin d’un conflit.  Les femmes, marginalisées des processus de prise de décisions, ne peuvent étudier, ni contribuer à celles-ci au lendemain d’un conflit.  Il est tout à fait important de remédier à cette situation, a-t-elle estimé, en exhortant vivement le Secrétaire général, dans le cadre de sa responsabilité personnelle, à prendre des mesures rapides à cet égard.  Elle a, en outre, réaffirmé le rôle important de la Cour pénale internationale (CPI) pour en finir avec l’impunité.  Celui-ci, a-t-elle dit, sera reflété cette année dans la résolution sur l’intensification des efforts pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes.


Mme EKATERINA LAKHORA (Fédération de Russie) a déclaré que diverses conventions et les décisions résultant de quatre conférences sur les femmes ont été le point de départ d’une reconfiguration de la société russe.  Les lois fédérales intègrent le fait que la justice est rendue sur un pied d’égalité, a-t-elle ajouté, précisant que des mesures de développement liées aux intérêts des femmes russes ont été prises.  Les priorités de l’État sont notamment la famille et l’enfant, a-t-elle dit, notant que les questions de démographie étaient également devenues une priorité nationale pour la première fois dans l’histoire du pays.  La Russie a un système démocratique nouveau avec une participation active du public, notamment au travers des associations et de la société civile, a-t-elle expliqué.


La représentante a souligné que les femmes occupaient de plus en plus des postes de pouvoir, au sein, notamment, des organes exécutifs et législatifs.  Ainsi elles représentent 14% des membres de la Douma.  Au Gouvernement, trois femmes sont à la tête de trois ministères importants.  Le pays occupe la troisième place pour le nombre des femmes qui travaillent dans le monde des affaires, a-t-elle assuré.  Selon elle, ce n’est qu’en échangeant les expériences et en coopérant avec les organisations internationales et notamment, avec la nouvelle entité composite, que des progrès seront faits.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que son pays reconnaissait l’importance de renforcer les cadres législatif et institutionnel, ainsi que les politiques de sensibilisation au problème de la violence à l’égard des femmes.  À cet effet, le Congrès national a passé en 2008 la loi 1257 axée sur la sensibilisation, la prévention et la pénalisation de toutes les formes de violence et de discrimination à l’encontre des femmes.  Cette loi vient compléter la stratégie continue de promotion des droits fondamentaux des femmes et de défense desdits droits devant la justice. 


La représentante a, en outre, appuyé les recommandations du Secrétaire général sur l’importance de l’intégration d’une perspective d’égalité entre les sexes dans l’assistance humanitaire, les processus de démobilisation et de désarmement ainsi que dans les efforts d’assistance aux victimes de la violence.  La réforme de l’architecture des sexes au sein des Nations Unies sera achevée au cours de la présente session et l’entité composite, prévue au plus haut niveau du Secrétariat, sera créée sous peu et bénéficiera des capacités techniques et financières en vue du renforcement de l’agenda de la promotion de la femme dans toutes les régions, a-t-elle expliqué.


Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a affirmé que l’adoption récente de la résolution 1888 (2009) du Conseil de sécurité était un aboutissement positif enclenché depuis 2000, qui établit sans équivoques le lien entre le maintien de la paix et de la sécurité internationales de même que la prévention et la répression de la violence sexuelle utilisée comme tactique de guerre contre les civils.  Cette reconnaissance doit mettre fin à l’impunité dont jouissent bien trop souvent les auteurs de ces crimes odieux.  Elle a ajouté sa voix à celles qui soutiennent la nomination prochaine d’un Représentant spécial du Secrétaire général en vue de combattre la violence sexuelle en période de conflit armé.  Elle a estimé que ce représentant devrait s’employer à coordonner l’action entre toutes les parties prenantes sur le terrain et au Siège de l’Organisation en assurant la cohérence d’ensemble et l’efficacité des activités de l’ONU en la matière, notamment au sein des opérations de maintien de la paix.


La représentante s’est déclarée convaincue que le Secrétaire général serait à même de nommer, dans les meilleurs délais, un Secrétaire général adjoint pour mener les travaux de la nouvelle entité composite qui aura été créée et aura la noble tâche de défendre les droits fondamentaux des femmes et des filles.  Elle a souligné les progrès accomplis par la mise en œuvre de la Stratégie globale d’aide et de soutien aux victimes d’actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel des Nations Unies ou du personnel apparenté.  Cette stratégie s’inscrit, selon elle, dans un autre contexte, plus vaste, de la protection contre ces actes, en dépit des obstacles rencontrés sur le terrain.  D’autre part, l’augmentation du nombre de femmes actives dans les missions de paix contribue à cette mobilisation et assure davantage leur participation au processus de paix.  La décision de l’Assemblée générale de renforcer les mécanismes institutionnels en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes traduit la détermination politique de la communauté internationale de placer la question des femmes au premier rang de nos priorités, a-t-elle poursuivi. 


M. JORGE VALERO (Venezuela) a mis l’accent sur les stéréotypes dont les femmes sont l’objet.  Affirmant que son pays appuyait un nouveau modèle de développement, elle a noté que l’égalité entre les hommes et les femmes y était garantie.  La Constitution bolivarienne de 1999 a institutionnalisé un langage inclusif et non sexiste et garantit la promotion et la protection des droits des femmes, a-t-il dit.  Au Venezuela, a-t-il ajouté, les femmes participent à la vie économique, politique, sociale et culturelle, ainsi qu’à la prise de décisions.  Le Gouvernement œuvre à donner plus de forces aux organisations qui représentent les femmes handicapées, autochtones ou les femmes de descendance africaine, a-t-il expliqué.


Le représentant a en outre indiqué que le Gouvernement pratiquait une politique d’éradication de la discrimination et garantissait la protection des femmes qui vivent dans la pauvreté, en facilitant l’accès aux services publics et aux moyens de production, ainsi qu’au crédit, à l’éducation, à la technologie.  Il a affirmé que le Venezuela avait fait de l’égalité et de l’équité entre les sexes une politique d’État.  À ce titre, un cadre juridique a été adopté pour assurer tous les droits des femmes et les insérer dans le processus socioproductif du pays.  Une série de lois existent, notamment sur le travail et les services sociaux, a-t-il précisé.  En termes de droits politiques, des normes de parité, proclamées par le Conseil national électoral, garantissent une parité 50/50 sur les listes électorales.  Des cinq grandes institutions de pouvoir politique au Venezuela, quatre sont présidées par des femmes.


Au niveau économique, la Banque de développement de la femme aide celles qui vivent dans la pauvreté en leur accordant des crédits bancaires avec des taux d’intérêt subventionnés, a-t-il poursuivi.  En outre, il a cité l’existence de missions sociales dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire qui ont contribué à réduire les indices de pauvreté du pays.  La Mission « Madres del Barrio », en particulier, offre une protection aux mères et femmes au foyer qui sont très pauvres.  Depuis 2008, ont été créés des tribunaux spéciaux contre la violence à l’égard des femmes, a-t-il par ailleurs indiqué.  De même, des mesures préventives contre la traite des femmes ont été lancées, a-t-il affirmé, prônant une coopération internationale dans ce domaine.


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a reconnu que les femmes étaient encore sous-représentées dans les sphères de la vie économique et exclues des processus de prise de décisions.  En outre, il est de plus en plus admis que la démocratie et la bonne gouvernance restent largement assujetties à la prise en compte de la dimension genre dans le processus du développement, a-t-elle affirmé.  Elle s’est également penchée sur le troisième des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), consacré à la promotion de l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes.  Par cet objectif, la communauté internationale a mis en exergue l’importance d’élaborer des politiques et programmes porteurs de la dimension genre incluant les besoins spécifiques des femmes, a-t-elle dit.  Elle a, en outre, demandé à ce qu’une prise en charge transversale de cette question se fasse au niveau des autres OMD.


La représentante a souligné que la société, préparant différemment les hommes et les femmes, leur donne des capacités différentes.  Même si la société a conçu des leviers de rééquilibrage, ceux-ci restent secondaires, a-t-elle observé.  Elle a ensuite mis en exergue quelques progrès réalisés par son pays en matière des droits des femmes.  Elle a ainsi cité, entre autres, l’adoption de textes de lois pénalisant les violences faites aux femmes et aux filles; le vote depuis janvier 1999 d’une loi contre l’excision et les violences faites aux femmes; la mise en place de structures d’appui tant aux niveaux national que local qui ont permis le relèvement du taux de scolarisation des filles ainsi que la baisse significative du taux d’analphabétisme; et la création d’un projet crédit-femme qui finance les activités économiques des femmes avec des mécanismes de gestion souples et accessibles et de programmes de lutte contre la pauvreté.


Mme VANASSUDA SUDHIDHANEE (Thaïlande) a réitéré la position de son pays selon laquelle il ne saurait y avoir de développement social et économique au sein de la société sans que les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes.  Les gouvernements successifs se sont, en conséquence, efforcés de faire au mieux pour garantir aux deux sexes un accès égal aux chances et aux ressources.  Elle a rappelé que sont pays était engagé dans la mise en œuvre des dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier celui en rapport avec l’égalité entre les sexes.


Les questions telles que l’éducation des femmes, la santé, les femmes et la politique publique ainsi que l’autonomisation des femmes sont sous les feux de la rampe en Thaïlande qui les a toutes intégrées dans la constitution actuelle.  Au cours des dernières années, plusieurs cadres juridiques et politiques ont été créés pour sauvegarder les droits des femmes et, à titre d’exemple, les femmes peuvent conserver leur nom de jeunes filles après le mariage.  Les anciennes barrières sociales tombent et les femmes peuvent faire des choix professionnels parmi un vaste éventail de professions, y compris celle du maintien de la paix, a-t-elle expliqué.  Il faut instaurer, selon elle, un nouveau partenariat entre hommes et femmes au XXIe siècle.  L’ONU a joué son rôle pour l’égalité des femmes et la Thaïlande attend des résultats dans les discussions sur la nouvelle architecture chargée de la parité des sexes au sein des Nations Unies.


Mme WARIF HALABI(République arabe syrienne) a indiqué que son pays avait mis au point la Stratégie nationale pour la réalisation des 12 axes du Programme d’action de Beijing dans le souci de la promotion des droits sociaux, politiques, économiques et culturels de la femme syrienne.  L’examen de la carte de pauvreté de la République syrienne a servi de plate-forme à la planification pour lutter contre la pauvreté et autonomiser la femme, a-t-elle dit.  Le plan 2005-2010 connaît donc des progrès avec comme exemple l’augmentation de la présence de la femme au Parlement et dans tous les postes de décisions. 


Le processus de développement social constitue, selon elle, le moyen principal pour réaliser les résultats escomptés.  Dans le cadre du dixième plan quinquennal des budgets ont été ventilés pour prendre en compte l’aspect sexospécifique dans la planification et la mise en œuvre.  L’objectif vital demeure la libération totale du territoire du Golan, a-t-elle affirmé.  Il se base sur la légitimité internationale pour sortir la femme du joug de l’occupation et permettre au pays de transférer le budget, qui était alloué à cette situation d’occupation étrangère, à celui de la promotion et de l’autonomisation de la femme.  Elle a réaffirmé la position de son pays qui consiste à ce que le développement se fasse dans le respect des spécificités de chaque pays.


Mme EMILIENNE BOBI ASSA (Côte d’Ivoire) a déclaré qu’en prévision du quinzième anniversaire de la Déclaration de Beijing, sa délégation pouvait mentionner des avancées notables en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation de la femme.  Le principe d’égalité entre les femmes et les hommes a été consacré dès la première Constitution de la Côte d’Ivoire et a été renforcée par la suite, notamment dans le domaine de la protection des femmes au regard des mauvais traitements, des violences, des mutilations et des discriminations.  Se fondant sur cette base, un Ministère chargé de la famille, de la femme et des affaires sociales a été créé en mars 2006, avec pour principal objectif la coordination de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing. 


Dans le domaine de la promotion de l’égalité entre les sexes, une Direction de l’égalité et de la promotion du genre a été créée.  Une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre a été élaborée en décembre 2008 afin de promouvoir une approche holistique et multisectorielle harmonisée de la question au niveau national et régional.En outre, la Côte d’Ivoire se réjouit de l’adoption des récentes résolutions 1888 et 1889 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Elle a insisté sur la résolution 1888 qui demande des sanctions disciplinaires contre les violences sexuelles en période de conflits.  En ce qui concerne le processus de paix ivoirien et dans le but d’amener les femmes à y participer activement, le Ministère de la famille, de la femme et des affaires Sociales a initié un atelier de formation à la mise en œuvre de la résolution 1325 sur la femme, la paix et la sécurité.  Ce Ministère a ,en outre, initié l’élaboration, en 2007, et l’adoption par le Gouvernement du Plan national d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité pour une période de cinq ans en se basant sur la gestion axée sur les résultats, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).  Enfin, en ce qui concerne la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, des lois ont été renforcées ou adoptées et des structures mises en place, par exemple des cliniques juridiques, créées par l’ONG Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire qui ont pour objectif d’apporter des conseils juridiques aux victimes de violences.


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a affirmé que son pays avait adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.  Conformément à cette Convention, il importe de prendre toutes les mesures nécessaires pour aligner les législations nationales sur les dispositions de cet instrument international, a-t-il dit.  Il a cité la pratique des enlèvements des épouses sans leur consentement dans certaines régions de son pays.  Le Kirghizistan a présenté son troisième rapport périodique qui incluait précisément la problématique du mariage forcé.  Il a souligné que ce phénomène avait un caractère occulte, bien qu’il n’appartienne en aucune façon aux traditions du pays.  Cependant, la société a une vision erronée et laisse faire, a-t-il ajouté.  Les victimes ont généralement entre 16 et 18 ans, a-t-il précisé.  Il a expliqué que des auditions parlementaires avaient été organisées, le 3 mars dernier, et avaient provoqué beaucoup d’émoi chez le public.  À l’issue de ces auditions, il a été décidé de relever à 18 ans l’âge du mariage, en partie pour protéger les mineurs des enlèvements.  En 2003, le Code de la famille est entré en vigueur.  Il consacre le caractère volontaire du mariage.  Pour honorer les obligations internationales, les députés ont lancé un paquet de lois portant sur le quota des femmes dans d’importantes institutions du pays comme la Cour des comptes.  Outre les organes du gouvernement, des organes publics ainsi que des ONG travaillent sans cesse pour éradiquer le phénomène de l’enlèvement des épouses. 


Mme GRATA WERDANINGTYAS (Indonésie) a déclaré que la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes avait été utile dans les efforts nationaux.  Selon elle, la communauté internationale doit lier les femmes au développement et à la prise de décisions.  Elle a ajouté que son pays était engagé en faveur de la promotion de la femme, ainsi que le démontre le Plan national de développement à long terme.  La participation politique des femmes a été encouragée et a abouti, aux élections législatives d’avril dernier, à une augmentation du nombre de femmes au Parlement, qui est passé de 11% en 2004 à 19% en 2009.  Dans le domaine économique, le nombre de femmes entrepreneurs augmentent.  Grâce à un programme national, les femmes ont davantage accès au crédit, surtout dans les zones rurales.


La représentante a abordé le thème de féminisation de la main d’œuvre dans l’économie urbaine.  Ce phénomène engendre une augmentation du travail officieux et de la migration, provoquant ainsi un grand degré d’insécurité pour les femmes.  Le Gouvernement mène des campagnes de plaidoyers et de médiation et fournit des conseils juridiques, tandis que des cadres juridiques sur la traite humaine ont été mis en place, a-t-elle souligné.  L’Indonésie travaille avec les pays destination pour élaborer des accords mutuellement avantageux, tout en collaborant avec l’Organisation internationale du travail (OIT) afin de former les fonctionnaires à la protection des travailleurs migrants.  Soulignant le rôle de la communauté internationale, elle a déclaré que, sur le long terme, la place des femmes pouvait mieux être réalisée si l’on disposait de ressources suffisantes pour l’éducation.  Selon elle, il faut promouvoir la place des femmes dans les activités non agricoles.  Enfin, revenant sur la violence contre les femmes migrantes, elle a prôné des campagnes de sensibilisation et des mesures de prévention et de coopération avec les pays concernés.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a montré que les résultats des progrès concernant la situation des femmes dans son pays s’étaient affaiblis au cours de la période d’exercice du pouvoir des gouvernements néolibéraux.  Le Nicaragua, a-t-elle dit, participe activement aux objectifs de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing ainsi qu’à la Convention contre l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes et aux autres instruments internationaux.  Ces instruments ont été des références pour élaborer des mécanismes de législation interne, a-t-elle assuré.  Elle a affirmé que son pays disposait d’un Plan national de développement, d’un système de bien-être social et d’une politique de genre qui comprend 12 objectifs stratégiques.  De même, l’Institut nicaraguayen de la femme a, comme objectif, la mise en œuvre de pratiques concernant l’égalité hommes-femmes de manière transversale à toutes les institutions de son pays.  La loi 648 adoptée en février 2008 a pour objectif d’assurer l’égalité et l’équité des hommes et des femmes en matière de droits politiques, économiques et sociaux, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’une autre loi, la loi 623, portait sur la responsabilité paternelle et maternelle.


En outre, afin de promouvoir la participation des femmes, un quota de 50% femmes dans les institutions du Gouvernement a été mis en place.  La représentante a cité diverses mesures visant à lutter contre la violence domestique, la pauvreté, et à améliorer la santé, l’éducation et l’égalité d’accès à l’emploi.  Au niveau international, des aspects préoccupants subsistent, a-t-elle dit, faisant en particulier référence à la violence envers les migrantes du Sud.  Il est scandaleux que l’instrument de droit destiné à promouvoir les droits des travailleuses migrantes et de leur famille n’ait été ratifié que par 40 États, a-t-elle dit.


Mme SAMAR AL-ZIBDEH (Jordanie) a approuvé le projet de résolution sur la mise en place d’une entité composite sur l’égalité entre les sexes.  La représentante a également fait part du retrait des réserves de son pays concernant la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. En outre, la Jordanie rejette toutes les formes de violence faites aux femmes et, à ce titre, appuie la campagne du Secrétaire Général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».


Le Comité national jordanien sur les femmes est compétent au sujet de la promotion de la femme et s’occupe de différents phénomènes associés, a-t-elle expliqué.  En outre, un ombudsman, a été nommé sur les questions de discrimination.  Évoquant les différents anniversaires de textes internationaux, dont celui de la Déclaration de Beijing, elle a estimé que des progrès avaient été faits mais qu’il restait un long chemin à parcourir.  Selon elle, la promotion de l’égalité entre les sexes montre le double emploi de questions sur différents domaines.  Elle s’est réjouie de la nomination d’un représentant spécial des Nations Unies sur ces questions.  Elle a conclu en précisant que les femmes aspiraient à des actions et non pas seulement à des promesses.


Mme HELEN HORSINGTON (Australie), qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a souligné que ces trois pays réaffirmaient leur engagement en faveur de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing.  Selon elle, les progrès faits en matière de droits des femmes permettent le développement des OMD.  Elle a mis l’accent sur le cinquième des OMD portant sur la santé maternelle.  Selon elle, cet OMD est celui sur lequel le moins de progrès ont été réalisés.


La représentante a appuyé l’adoption de la résolution dans le cadre de la cohérence du système des Nations Unies sur la création d’une entité composite.  À ce titre, elle a appelé le Secrétaire général à recruter un Secrétaire général adjoint pour qu’il puisse s’acquitter de son mandat.  Elle a estimé que, malgré les mesures prises par les Nations Unies, l’égalité entre les hommes et les femmes n’était pas acquise.  Il est temps pour les hommes et les femmes de travailler dans une égalité entre les sexes qui profite à tout le monde, a-t-elle dit.


M. MAHINDA SAMARASINGHE, Ministre des droits de l’homme et de la gestion des risques, des catastrophes du Sri Lanka, a affirmé que la violence à l’encontre des femmes demeurait un défi à relever et, comme le prouvent les rapports soumis à la Troisième Commission, en 2002 quelque 150 millions de filles de moins de 18 ans ont souffert d’une forme ou d’une autre de violence sexuelle.  De plus, 140 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales et vivent avec leurs séquelles.  Plus de 60 millions de filles dans le monde sont des enfants mariées et 80% des personnes victimes de la traite humaine appartiennent également au sexe féminin.  La Constitution du Sri Lanka garantit les droits de tous, et c’est pourquoi le Gouvernement a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et a mis en place une Charte des femmes qui contient les principes figurant dans la Convention.  Il a annoncé que son pays affichait des taux faibles de mortalité maternelle et infantile dont il s’enorgueillit par rapport à ceux que connaissent d’autres pays en développement.  Chaque fois, plus de femmes entrent à l’université et le nombre de députées a augmenté au cours des dernières années.  Le Gouvernement encourage des programmes générateurs de revenus pour leurs familles.


Le Ministre a ensuite considéré que la lutte contre la violence à l’égard des travailleuses migrantes était une grande priorité puisque 48% des travailleurs migrants sont des femmes.  La violence persiste à l’encontre des travailleuses migrantes sans papiers ce qui les rend plus vulnérables à la violence, à l’exploitation et à la discrimination.  En tant que pays qui émerge à peine de 30 ans de conflit interne après avoir vaincu un groupe terroriste, a-t-il dit, le Sri Lanka a débuté des programmes postconflit dans les provinces du Nord et de l’Est en vue d’améliorer la situation des femmes parmi lesquelles certaines ont été recrutées de force en tant que combattantes ou qui sont devenues femmes seules ou ont perdu leurs enfants.  Nombreuses aussi sont celles qui ont été déplacées et vivent actuellement dans des centres pour déplacés.  Les femmes constituent 50% de la population déplacée à l’intérieur du pays et le processus de redressement à l’issue de cette longue période de conflit ne fait que commencer.  Il a informé que son ministère s’apprêtait à concevoir un Plan national d’action pour la promotion et la protection des droits de l’homme et a pris bonne note de la nécessité de mettre l’accent sur les droits des femmes.  Il a assuré de l’engagement de son Gouvernement à non seulement traiter les femmes comme victimes dans un environnement postconflit mais à s’assurer également qu’elles participent pleinement à la construction de la paix au sein de leurs communautés.  


M. KAIRE M. MBUENDE (Namibie) a souligné que son pays avait fait des progrès significatifs dans la promotion et la protection des droits des femmes.  La politique nationale de 1997 sur l’égalité entre les sexes a contribué à faire progresser la participation des femmes au processus de prise de décisions politique, a-t-il dit, notant que les femmes représentaient 30% des membres au Parlement.  Des réformes juridiques ont été mises en place pour remédier à l’inégalité entre les sexes et pour combler le fossé.  Il a cité la loi sur l’égalité des personnes mariées qui prévoit aux femmes un accès égal aux prêts bancaires.  À cela s’ajoute la loi sur la discrimination positive dans le travail et la loi sur la reforme des terres communales qui prévoit que la terre doit être distribuée de manière équitable.


Par ailleurs, une loi élargissant la définition du viol a été adoptée, tandis qu’une loi sur la lutte contre la violence domestique en a fait un crime spécifique.  Il a souligné que son pays avait lancé une base de données sur la violence à l’égard des femmes.  Cette base permet de mettre au point des interventions ciblées contre les violences sexistes.  Ce système a bénéficié de l’assistance financière du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Le représentant a ajouté que son pays avait participé à la campagne du Secrétaire général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».  Il a, en outre, souligné que la Namibie assurait une forte présence de femmes dans ses forces de sécurité, en accord avec la résolution 1325 du Conseil de Sécurité.  Il a par ailleurs expliqué que les foyers ruraux étaient vulnérables à l’insécurité alimentaire.  La situation s’est aggravée par la faible participation des femmes sur les questions concernant l’environnement, a-t-il affirmé.  À cet égard, il a appelé la communauté internationale à fournir une assistance à son pays.


M. JOSE MARIA MONTEREY SUAY (El Salvador) a estimé qu’il était nécessaire de préserver les droits fondamentaux et les libertés des femmes migrantes.  Au Salvador, pays où les femmes constituent 53% de la population totale, le taux d’inscription des filles à l’école dépasse celui des garçons dès le cycle secondaire et, au-delà.  Un changement a été apporté aux domaines traditionnels réservés aux hommes et les femmes pénètrent davantage dans des professions dites masculines, a-t-il expliqué.  Les femmes travaillent comme domestiques et dans les usines de fabrication de vêtements mais leur salaire demeure plus faible que celui des hommes, avec une différence de 14,92% à l’avantage des hommes pour un travail de même valeur, a-t-il souligné.


Le représentant a affirmé que le Président Carlos Mauricio Funes Cartagena souhaitait faire de l’égalité entre les hommes et les femmes une politique au niveau de l’État.  De même, tient-il à formaliser la capacité de l’État salvadorien à répondre à toutes ses obligations en vertu des engagements pris et des conventions adoptées au niveau international pour la promotion de la femme et la prise en compte de la dimension sexospécifique à tous les niveaux.  Cette dimension est cruciale dans la réalisation des OMD, des Objectifs liés à la santé, à l’éducation et au droit à un travail décent, qui sont les principes fondamentaux du développement social, a-t-il affirmé.


Mme SANJA Š TIGLIC (Slovénie) a souligné que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son Protocole facultatif étaient des documents phares dans le domaine de la promotion de la femme car ils visent, avant tout, à garantir tous les droits fondamentaux des femmes et à atteindre de facto l’égalité entre les sexes.  Elle a plaidé en faveur d’une approche globale, avec toutes les institutions des Nations Unies, pour mettre en œuvre les instruments normatifs et les décisions prises dans les grandes conférences internationales, y compris dans le travail du Conseil des droits de l’homme.


Cependant, tous ces engagements n’ont pas été honorés et les crises économique et financière viennent ralentir l’élan imprégné par toutes les conférences des vingt dernières années en particulier, a-t-elle expliqué.  Elle a salué l’adoption de la résolution 1888 du Conseil de sécurité.  Elle a exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) qui fait du viol et de la violence sexuelle contre les femmes un crime de guerre et un crime contre l’humanité.  Évoquant la situation des femmes en Slovénie, elle a indiqué que l’un des aspects traditionnels de la politique nationale consistait à lutter contre la violence domestique.  Des mesures sont en place pour souligner le caractère inacceptable de cette forme de violence, a-t-elle dit.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures claires, résolues et précises pour parvenir à l’égalité entre les sexes.


Mme MARIE YVETTE BANZON-ABALOS (Philippines) a déclaré que son pays avait adopté en août dernier une charte sur les femmes qui enrichit la loi sur le rôle de la femme philippine dans la construction de la nation et la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Ce texte cherche à éliminer toute forme de discrimination envers les femmes en assurant la promotion des droits des femmes philippines, surtout dans les secteurs marginalisés, et ce, dans toutes les sphères de la vie: participation politique, développement économique, justice, paix et sécurité, vie privée.  Elle a ensuite concentré son intervention sur la situation des femmes migrantes.  Les femmes, au cours de ces deux dernières décennies, ont constitué 50% de la force migrante, a-t-elle dit.  Les femmes travaillent souvent dans le secteur informel, les travaux domestiques et souffrent de violations manifestes des droits de l’homme.  À cet égard, elle a salué le rapport du Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences.  Celui-ci a décrit, au cours de la onzième session du Conseil des droits de l’homme, la façon dont la politique économique actuelle avait un impact sur les droits des femmes migrantes.  Celles-ci sont les premières à être licenciées, a souligné le représentant, ajoutant également que les actes de violence se produisaient souvent dans les zones d’export où beaucoup de jeunes migrantes sont employées via des contrats temporaires.


Les Philippines s’engagent à proposer un projet de résolution sur le sujet de la violence contre les femmes migrantes afin d’attirer l’attention sur les défis auxquelles elles font face, a-t-elle déclaré, appelant les États Membres à un plus grand engagement à cet égard.  Les Philippines demandent aux États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’endroit des femmes à prendre en compte les recommandations du Comité CEDAW et d’inclure dans leurs rapports leur expérience sur la question des femmes migrantes.  Évoquant par ailleurs le typhon qui a frappé son pays en septembre dernier, elle a mis l’accent sur la nécessaire sensibilisation des femmes dans les situations de catastrophes naturelles et d’urgence.  Elle a également souligné l’importance de l’aspect sexospécifique dans ces questions.  C’est une question d’amélioration de la qualité de secours, a-t-elle estimé.  Enfin, la représentante a plaidé en faveur de l’établissement de la nouvelle entité composite, espérant que cette nouvelle architecture sera en mesure de rendre des comptes aux mouvements de femmes.


M. PAK TOK HUN (République populaire démocratique de Corée) a jugé essentiel, à l’heure des anniversaires de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et du Programme d’action de Beijing, de délibérer sur la promotion de la femme.  La RPDC, a-t-il dit, a promulgué, dès 1946, une législation décrétant l’égalité entre les sexes et aujourd’hui, les femmes peuvent exercer tous leurs droits grâce aux soins particuliers du gouvernement.  


Le représentant a, par ailleurs, affirmé que le Japon avait commis le pire genre d’esclavage sexuel dans l’histoire de l’humanité.  Ce pays a, a-t-il dit, enlevé des femmes coréennes pendant la guerre pour le plaisir des soldats de l’armée impériale japonaise et sur le champ de bataille.  Il s’agit d’un fait historique, a-t-il souligné, demandant au Japon de présenter des excuses et de fournir des indemnisations aux victimes.  Cet acte honteux du Japon est à l’opposé de celui d’autres pays qui ont réfléchi et ont fait amende honorable par rapport aux erreurs qu’ils ont commises en temps de guerre, a-t-il estimé.  Il a invité à prévenir la récurrence de tels crimes et a réinvité le Japon à régler clairement son passé sale, sans s’opposer à l’air du temps.  


M. JOEL M. NHLEKO (Swaziland) a déclaré que son pays s’engageait à réaliser le Programme d’action de Beijing.  Le Swaziland, a-t-il dit, est partie à la plupart des Protocoles régionaux.  Le pays a également un modèle de politique nationale qui promeut l’égalité entre les sexes, tandis que le Gouvernement fait tout pour lutter contre les discriminations à l’égard des femmes.  Le représentant a également souligné que les femmes rurales jouaient un rôle significatif.  Or, les impacts néfastes de la crise et les changements climatiques les touchent de manière disproportionnée, a-t-il dit, précisant que le Swaziland avait mis en place différents programmes sur ce thème visant à répondre aux besoins des femmes.


En outre, il a estimé que la violence continue contre les femmes à travers le monde constituait un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle suscite un coût énorme à la société, a-t-il affirmé, évoquant les conséquences physiques et psychologiques.  À ce titre, il s’est félicité de la campagne du Secrétaire général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».  Concernant les violences sexuelles et la violence domestique, une loi a été finalisée, a-t-il également indiqué.  Il a tenu à remercier le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) de son appui aux plans d’action nationaux, notamment pour lutter contre la propagation du VIH/sida chez les femmes.  Enfin, il a jugé indispensable d’intégrer les droits des personnes handicapées, y compris les droits des femmes handicapées.


M. SRI BHARTRUHARI MAHTAB (Inde) a indiqué que l’autonomisation des femmes ne pouvait avoir que des impacts positifs sur tous les aspects du développement social et sur tous les OMD.  Les pays en développement ont été touchés de façon disproportionnée par les crises actuelles, même s’ils n’en sont pas directement responsables.  Les femmes ont été les premières à perdre leur emploi et leur sécurité sociale alors même que leur responsabilité au sein de leur ménage a augmenté.  Depuis l’adoption de sa Constitution en 1950, l’Inde a pris des mesures à tous les niveaux de la vie pour améliorer la condition féminine et lui fournir un accès égal aux services de santé, à l’éducation et à l’emploi, entre autres.  Le Ministère des femmes et des enfants met en œuvre des programmes de crèches, a-t-il ajouté.


Le onzième plan quinquennal (2007-2012) reconnaît que les femmes sont des agents de la croissance et du changement socioéconomique soutenu.  La parité entre les sexes a été intégrée comme thème transversal dans tous les plans de développement.  Le Ministère pour le développement de la femme et de l’enfant est en train de développer un certain nombre de programmes en vue d’une autonomisation systémique des femmes par le biais de programmes de microcrédit et de systèmes d’appui comme des hôtels pour des femmes qui travaillent, des maisons offrant un logement temporaire et des crèches.  Un programme mérite d’être mentionné en particulier, a-t-il poursuivi, citant « Swayamsidha » (« auto-aide »), qui vise à favoriser la création de groupes d’entraide dans le développement.  Il a qualifié ce programme de révolution silencieuse qui a d’ores et déjà favorisé la création de plus de 2,2 millions de groupes d’entraide de femmes sur l’ensemble du territoire, couvrant 33 millions de ménages.  Il s’est enorgueilli du fait que le droit de vote ait été accordé aux femmes il y a plus de soixante ans et que des conseils locaux aient été mis en place pour que davantage de femmes puissent faire entendre leur voix et prendre des décisions à l’échelle locale.


La budgétisation nationale prend en compte l’aspect sexospécifique, a-t—il également souligné.  L’exploitation et la violence à l’égard des femmes constitue le revers de la médaille.  Des instruments législatifs puissants et une campagne nationale lancée le jour de l’anniversaire de la naissance du mahatma Gandhi ne sont que quelques exemples de la batterie de moyens utilisés pour donner aux femmes la place qu’elle mérite au sein de la société et éliminer la violence à leur égard. 


M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a fait part des réussites et des problèmes que son pays rencontre pour promouvoir l’égalité des sexes.  La sécheresse, la crise économique et la violence postélectorale ont posé des problèmes pour la réalisation des OMD, a-t-il dit, précisant qu’une structure juridique avait été mise en place.  Ainsi, un Ministère sur l’égalité des sexes, les enfants et le développement social a été établi.  Un plan stratégique national s’appuie sur les piliers économique, social et politique, a-t-il expliqué.  Au niveau de la participation politique, il a fait état d’une politique de discrimination positive selon laquelle 30% des membres d’un parti doivent être des femmes pour que celui-ci puisse être enregistré.  Le pays a instauré un fonds de protection sociale pour appuyer les groupes vulnérables.  De plus, un fonds destiné aux femmes a été mis en place, dont 116 000 femmes ont pu bénéficier.

Le représentant a de même évoqué un renforcement de la législation face à la violence faite aux femmes.  Ainsi, la loi sur les offenses sexuelles rend plus strictes les peines pour des crimes de viol.  Une loi vise, en outre, à protéger les familles de la violence domestique.  Dans la mesure où de nombreuses femmes n’osent pas porter plainte lorsqu’elles sont victimes de violence, une loi sur la protection des témoins a été promulguée, a-t-il ajouté.  En outre, des efforts ont été mis en œuvre pour éradiquer les pratiques ignobles de mutilations génitales féminines.  Un Plan d’action national pour l’abandon de ces pratiques a été élaboré pour guider les interventions des différents acteurs, que ce soit au niveau de la communauté comme au niveau national.  Il a également mis l’accent sur un plan visant à faciliter l’accès des femmes au traitement contre le VIH/sida.  Deux tiers des personnes infectées sont des femmes, a-t-il en effet précisé.  Le représentant a, enfin, appuyé la création de l’entité composite des Nations Unies.


Mme SANDRA SIMOVICH (Israël) a affirmé que dans certaines parties du monde, les filles étaient lapidées au nom de l’honneur, mutilées parce qu’elles n’ont pas de porte de sortie.  Ce sont là des réalités qui existent aujourd’hui et obligent à accorder la priorité à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a-t-elle dit.  En Israël, la nomination d’un représentant spécial sur cette question devrait aider à mettre l’accent sur ces actes abominables, a-t-elle ajouté.  Elle a appuyé vigoureusement l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution appelant à la création d’une entité composite qui consolidera les activités des Nations Unies dans ce domaine.


Au plan national, la Déclaration de l’indépendance d’Israël stipulait clairement qu’elle accordait l’égalité des droits sociaux et politiques à tous ses habitants indépendamment de leur religion, race ou sexe, a-t-elle affirmé.  Cette politique commence à donner de nombreux fruits, a-t-elle remarqué en évoquant le prix Nobel de chimie, cette année, qui a distingué Mme Ada Yonath, de l’Institut Weizman, la première Israélienne ainsi honorée.  D’autre part, Israël est représenté par une ambassadrice auprès de l’ONU, Mme Gabriela Shalev, la première à occuper ce poste, tandis que Mme Dorit Beinish est la première femme à présider la Cour suprême.  Les femmes arabes en Israël ont également accompli des progrès du fait de l’attention spéciale qui leur est accordée par le Gouvernement de l’Autorité pour la promotion du statut de la femme.  L’un des résultats positifs a été l’amélioration considérable de la scolarisation des femmes dans l’enseignement supérieur.  Des progrès restent encore à accomplir dans de nombreux secteurs pour atteindre une véritable égalité, a-t-elle dit, notant que les femmes étaient toujours en minorité au Parlement, au sein du Cabinet, aux postes de direction dans le secteur privé et à l’université. 


M. GERARD VINLUAN (Singapour) a rappelé que, tôt dans la matinée du 20 mai de cette année, une équipe féminine de Singapour avait vaincu le sommet de l’Everest, la plus haute montagne du monde avec ses 8 850 mètres.  Cette prouesse est louable à plus d’un titre puisque la cime la plus haute à Singapour s’élève à peine à 164 mètres.  Durant leur préparation, qui a duré cinq ans, l’équipe a dû gravir des escaliers de gratte-ciel et subir un entraînement difficile pour s’habituer à la différence d’altitude.  C’est une preuve incontestable de leur détermination, persévérance et courage.  Il est le miroir du périple de nombreuses femmes de Singapour, périple qui aurait été impossible sans les filets législatifs et institutionnels mis en place pour garantir aux femmes l’accès à toutes les ressources, comme l’éducation, la santé et à la vie dans un environnement propice à leur développement de manière stable et en bénéficiant d’appui.


La violence domestique a fait l’objet de mesures et de lois sévères à tel point que les femmes ont le droit d’expulser leurs époux ou compagnons violents.  Il a évoqué le taux d’alphabétisation élevé chez les femmes de son pays.  Le pourcentage des femmes dans la chambre unique et la chambre basse a également augmenté.  Chaque État Membre des Nations Unies a un important rôle à jouer en vue de faciliter, autonomiser et promouvoir la vie des femmes partout dans le monde, a-t-il affirmé.


Mme MAGDALENA GRABIANOWSKA (Pologne) a déclaré que la promotion des femmes était un sujet important d’autant plus cette année qui marque un pas significatif dans les engagements globaux aux droits des femmes.  Tout en soutenant la déclaration faite hier par le représentant de la Suède au nom de l’Union européenne, la délégation a affirmé que la référence faite aux droits des femmes concernant les droits sexuels et reproductifs ne constituait pas un encouragement à la promotion de l’avortement.


M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a déclaré que son pays était prêt à coopérer pour que chacun puisse jouir de ses droits humains.  Il a exprimé l’appui de Saint-Marin à la campagne du Secrétaire Général « Tous unis pour éliminer la violence contre les femmes ».  Évoquant les initiatives de son pays, il a déclaré que Saint-Marin avait adhéré à la campagne européenne contre la violence faite aux femmes.  En outre, le Gouvernement a parrainé une campagne télévisée contre les sévices à l’endroit des femmes.  Enfin, il a fait état d’une ligne téléphonique spéciale pour les femmes victimes de violences.  Il a terminé en déclarant que la question des droits des femmes était essentielle pour la croissance économique et l’élimination de la pauvreté.


Mme ESRAG ABDULLAH HAMMAD (Yémen) a estimé que la Troisième Commission était une enceinte importante pour aborder les difficultés auxquelles se heurtent les femmes et trouver des solutions.  Les vingt dernières années ont vu la tenue de nombreuses réunions sur ce sujet qui ont conduit à l’adoption de plusieurs stratégies, déclarations ainsi que des plans internationaux et régionaux, a-t-elle dit.  Malgré les difficultés actuelles dues aux crises, qui auront un impact certain sur la capacité des pays à honorer leurs obligations internationales, le Yémen œuvre avec détermination à la promotion des femmes, a-t-elle assuré.


La représentante a affirmé que le Yémen avait été l’un des premiers pays à avoir ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en mai 1984 et avait présenté son septième rapport au Comité chargé du suivi de cette convention.  Les législations nationales ont été modifiées pour les aligner avec la Convention et l’âge minimal du mariage a été élevé à 17 ans.  Plusieurs hauts conseil pour les femmes, l’enfant et la parité ont été créés et des stratégies nationales adoptées, en particulier la stratégie nationale de promotion de la femme pour 2006-2015 et la stratégie sur l’éducation primaire pour 2003-2015.  Le Yémen travaille sans relâche pour garantir l’égalité des femmes devant l’emploi et celles-ci sont désormais ministres, ambassadrices et magistrates.  La promotion de leur participation dans la vie politique figurait au cœur du plan politique présidentiel dans le cadre de la réforme générale du pays laquelle sera mise en œuvre dès l’année prochaine avec un quota de 15% de femmes au parlement.  Elle a réaffirmé sa grave préoccupation concernant la situation des femmes palestiniennes dans les territoires occupés.  Elle a exhorté à mettre un terme à cette occupation qui dure depuis trop longtemps maintenant et qui a des conséquences dévastatrices sur les femmes. 


Mme. OLHA KAVUN (Ukraine) a déclaré que la question de la parité devait être prise en compte dans le cadre du processus de prise de décisions, de la représentation des femmes aux rangs élevés du pouvoir législatif et exécutif, ainsi que dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et programmes, notamment au sein de l’ONU.  Il a annoncé que l’Ukraine avait accompli des progrès considérables depuis la Conférence de Beijing et la vingt-troisième session spéciale de l’Assemblée générale, grâce à la mise en œuvre de plusieurs réglementations juridiques fondées sur la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il a cité, entre autres, la création d’un Conseil interministériel pour la famille, l’égalité entre les sexes, le développement démographique et la prévention de la traite humaine.  Le représentant s’est par ailleurs félicité de la nature constructive du dialogue avec les experts du Comité CEDAW, tout en leur recommandant d’examiner un plus grand nombre de rapports combinés.


M. AK ABDUL MOMEN (Bangladesh) a dénoncé la violence à l’égard des femmes puis a axé son intervention sur la situation des femmes dans son pays.  Le Bangladesh est partie à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et, à la suite de la Conférence de Beijing, avait lancé en 1997 la première politique nationale en faveur de la promotion de la femme.  Un an plus tard, un conseil avait été nommé et présidé par le Ministre chargé des affaires de la femme.  La budgétisation tient compte de la dimension sexospécifique, qui est aussi incluse dans le document de stratégie de lutte contre la pauvreté, a-t-il expliqué.  Le Gouvernement a annulé les frais scolaires pour les étudiantes au niveau de l’enseignement supérieur.  La situation des femmes rurales s’est nettement améliorée, a-t-il ajouté.  Dans les zones urbaines, les femmes sont employées dans les secteurs formel et informel.  Elles occupent des emplois dans les domaines d’activités du textile et de la céramique notamment, a-t-il dit, soulignant la nécessité de renforcer la sensibilisation pour éradiquer les comportements et stéréotypes perpétuant l’inégalité et la discrimination.  Il s’est félicité de la résolution 311 de l’Assemblée générale pour la mise sur pied d’une entité composite, ce qui, a-t-il estimé, présente un grand potentiel en matière de cohérence du système des Nations Unies.


Le Bangladesh est en train de former des femmes dans la police pour les engager dans les opérations de maintien de la paix.  L’inclusion des femmes dans les négociations de paix comme stipulé dans la résolution 1325 du Conseil de sécurité doit demeurer une priorité.  La majorité des femmes pauvres dans le monde vivent dans les pays en développement et ce sont elles qui sont le plus durement touchées par les crises.  Il a ainsi exhorté les pays développés à honorer leurs engagements vis-à-vis de l’aide publique au développement d’ici à 2010.  Une partie de cette aide pourrait servir à l’amélioration de l’autonomisation des femmes, a estimé le représentant. 


Mme ONON SODOV (Mongolie) a souligné, en mentionnant le rapport du Secrétaire général, que les coopératives étaient des modèles d’entreprises, en particulier en ces temps difficiles.  Les coopératives participent effectivement à la promotion du développement, à la création d’emplois productifs, à l’inclusion sociale et à la protection sociale notamment.  Les crises financière, alimentaire et énergétique actuelles, associées aux incidences négatives des changements climatiques, posent des défis majeurs pour le revenu, la sécurité alimentaire, l’emploi et les moyens de subsistance de millions de personnes.  Il convient dans ce contexte d’appuyer la recommandation du Secrétaire général visant à la proclamation, en 2012, de l’année internationale des coopératives.  Une telle proclamation favoriserait la mise en place de politiques, de lois et de règles conduisant à la formation de coopératives afin d’aider les personnes à s’organiser par elles-mêmes pour répondre à leurs besoins économiques.  La représentante a précisé que la proclamation d’une telle année n’aurait pas d’implications budgétaires.


M. G. SEDDIQ RASULI (Afghanistan) a affirmé que son pays avait cherché à relancer l’éducation des femmes et leur participation dans les organisations gouvernementales depuis la chute des taliban fin 2001.  L’Afghanistan reste fondamentalement engagé en faveur de l’autonomisation des femmes, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que la Constitution afghane accordait les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes, que des échéances avaient été fixées dans le cadre de la stratégie nationale de développement de l’Afghanistan lancée en 2008 pour promouvoir leur participation, et que son pays restait fermement attaché au plan d’action national décennal pour les femmes afghanes, destiné à concrétiser les engagements pris dans la Constitution.  Il a affirmé que les femmes jouaient un rôle important dans la vie politique, rappelant notamment que deux femmes figuraient parmi les 41 candidats à la récente élection présidentielle, que les chambres haute et basse du Parlement comptaient respectivement 17 et 68 femmes et que 38% des électeurs nouvellement inscrits cette année étaient des femmes.  M. Rasuli a ajouté que l’accès des femmes à l’éducation s’était également amélioré, affirmant que 41% des enfants du primaire et du secondaire étaient des filles, de même que 20% des étudiants.


Le représentant a toutefois rappelé les énormes défis auxquels restaient confrontées les femmes, tout en précisant qu’ils étaient essentiellement les mêmes que ceux que le pays dans son ensemble devait affronter: une sécurité qui se dégrade, des institutions étatiques faibles et une économie à un stade primaire.  Il a notamment affirmé que les « ennemis du peuple et du Gouvernement afghan » continuaient de brûler des écoles et de faire régner la peur dans le pays, ce qui contribuait notamment à faire baisser la fréquentation scolaire des filles.  Dans les provinces où l’insécurité est la plus forte, les filles représentent moins de 15% des élèves, a-t-il précisé.  De même, l’insécurité limite la participation des femmes aux activités économiques, a-t-il regretté.


M. GUSTAVO MENDEZ (Argentine) a déclaré que l’élimination de la violence sexiste constituait une priorité dans l’agenda national et international de son pays.  Des efforts concertés entre les États, la société civile et les forums spécialisés, régionaux et internationaux, devraient permettre des résultats durables, a-t-il dit.  À cet effet, en mars 2009, le Congrès argentin a adopté la loi de protection intégrale pour bannir la violence contre les femmes.  Cette loi reprend les suggestions des associations de femmes argentines ainsi que les recommandations du Comité CEDAW.  Il a noté que des mécanismes nationaux contre la violence à l’endroit des femmes avaient été mis en place et qu’ils étaient à la disposition des travailleuses migrantes indépendamment de leur statut.


Le représentant a, par ailleurs, attiré l’attention sur la situation des femmes dans les zones rurales.  À cet égard, les pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR) ont créé un groupe thématique sur les questions sexospécifiques dans l’agriculture afin de garantir un droit égal de la femme à la terre.  Il a ajouté que l’Argentine offrait aux migrants l’accès aux outils de protection indépendamment de leur statut migratoire.  Enfin, il a exprimé son approbation concernant une nouvelle institution renforcée avec un mécanisme de gouvernance inter-État.  Selon lui, cette entité ne doit pas se baser sur l’atomisation des structures existantes mais sur la valorisation des capacités, des connaissances et des ressources de chacune.

Mme MANAR YACOUB BAHIJJI (Bahreïn) a déclaré que la question de l’autonomisation des femmes occupait une place prioritaire pour la communauté internationale et que tout le monde devait coopérer pour parvenir à une société équilibrée.  Le Sommet sur le développement social de 2005 avait souligné que les progrès des femmes représentaient le progrès de tous, a-t-elle souligné.  Elle a indiqué que le Bahreïn avait accordé aux femmes tous les droits politiques dans les élections législatives et municipales.  En 2007, au niveau international, son pays a été choisi en tant que centre arabe et première institution régionale pour la promotion de la femme.  Des efforts de réforme sont en cours dans le cadre de la législation, plus soucieuse d’intégrer la dimension sexospécifique. 


Le Roi a attaché beaucoup d’importance à la réhabilitation des femmes en tant que partenaires dans le développement de l’État, a-t-elle dit.  Son épouse, a-t-elle ajouté, l’épaule à travers des campagnes encourageant les femmes à participer à la vie politique et au processus de prise de décisions.  Une loi sur la famille a été, en outre, adoptée pour préserver l’unité familiale, conformément à la charia.  De nombreuses organisations régionales et internationales ont félicité le Bahreïn pour ses avancées dans l’autonomisation des femmes, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-elle affirmé. 


Mme NAZEK SHAWISH (Jamahiriya arabe libyenne) a réaffirmé le respect des engagements de son pays pris en 1995 à l’issue de la Conférence de Beijing, ainsi qu’au Sommet du Millénaire et dans d’autres enceintes régionales et internationales.  La loi s’adresse aux citoyens, homme ou femme, sans discrimination en se basant sur les préceptes du Coran qui fait de l’éducation de la femme un moyen d’accéder au paradis, lui assure une dot de mariage et une entité distincte indépendante lui permettant de disposer de ses biens en toute liberté et d’exercer ses choix à l’instar de l’homme dans tous les domaines de la vie.  S’agissant de l’éducation à tous les niveaux, elle a indiqué que le nombre des filles avait dépassé celui des garçons dans les cycles primaires et secondaires de l’enseignement.


La représentante a condamné les souffrances corporelles et psychologiques de la femme palestinienne en raison de l’occupation.  Au niveau du continent africain, elle a cité plusieurs programmes mis en route avec d’autres pays pour lutter contre la violence et la traite des personnes notamment.  La Libye a créé un programme sanitaire sud-sud avec Cuba et lancé un autre programme sur la protection des droits de l’homme en particulier.  Elle a rappelé, dans ce contexte, que l’Union africaine avait proclamé 2010-2020 Décennie de la femme africaine.  Elle a vigoureusement condamné la traite humaine, une honte pour l’humanité tout entière, qui devrait susciter une riposte résolue de la communauté internationale. 


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Les Maldives) a salué la récente déclaration du Conseil de Sécurité qui appelait à garantir la pleine participation des femmes à tous les stades de la résolution des conflits et de la construction de la paix, ainsi que l’adoption, à l’unanimité, de la résolution du 30 septembre dernier qui demandait une action immédiate pour protéger les civils, incluant les femmes et les enfants, contre toutes les formes de violences sexuelles.  Il a ensuite évoqué les initiatives de son pays en faveur de l’autonomisation des femmes.  Ainsi la nouvelle Constitution des Maldives, édictée l’an dernier, a levé l’interdiction qui empêchait les femmes de se présenter au poste de Président.  La politique d’égalité des salaires a permis de combler le fossé qui existait dans le secteur de l’emploi, a-t-il dit.


Le représentant a affirmé que même si les femmes des Maldives étaient parmi les plus émancipées du monde musulman, les conséquences de la mondialisation sur la fragile économie du pays avaient aggravé les disparités entre les sexes, spécialement dans les secteurs qui offrent des opportunités limitées à la participation des femmes.  Par exemple, concernant le tourisme, des raisons culturelles empêchent les femmes d’occuper de tels emplois, a-t-il souligné.  Les progrès faits en matière de promotion de l’équité, de la protection contre la violence et de la sécurité économique ont été réalisés au niveau local.  Mais les Maldives subissent les conséquences de l’extrémisme, notamment au sujet des mariages de filles mineures.  Ces mentalités entravent les efforts du Gouvernement, a-t-il dit.  Il a ajouté que le rôle traditionnel des femmes dans la vie publique était très limité.  Le pays compte sur une coopération technique internationale pour moderniser le cadre juridique, a-t-il ajouté.  Il a affirmé que la crise économique avait eu de graves conséquences sur la réalisation des OMD dans son pays.  À cet égard, des efforts concertés sont, selon lui, nécessaires pour réformer l’économie mondiale afin d’arriver à la réalisation des OMD.


Passant au problème de la violence faite aux femmes, le représentant a indiqué que le Ministère ukrainien pour la famille, les jeunes et les sports avait lancé en mai 2008 une campagne visant à mettre fin à la violence par le biais de la législation, de la sensibilisation de l’opinion publique et de l’adoption d’une politique de tolérance zéro.  Cette initiative s’achèvera le 25 novembre 2009.  Le représentant ukrainien a également expliqué que son Gouvernement avait lancé diverses initiatives législatives pour enrayer le problème de la traite.  Il a fait part de graves préoccupations que sa délégation entretenait au sujet de l’interconnexion grandissante entre les activités des organisations criminelles au niveau international et l’interrelation de la traite des être humains, du trafic de drogue, du crime organisé et du terrorisme.  Pour faire face à ce phénomène, le représentant a prôné l’adoption d’une approche intégrée qui prenne en compte les facteurs socioéconomiques, culturels et juridiques.  Il a également réclamé une coopération plus rapprochée au niveau bilatéral et multilatéral, notamment entre pays concernés par différentes étapes de la traite.


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILLO (République dominicaine) a déclaré qu’il ne pouvait y avoir de développement sans femmes.  Son pays a lancé en 2007 un programme national de lutte contre le VIH/sida, dont l’épidémie affecte fortement les femmes.  Les différents programmes et projets mis en place ces dernières années traitent de nombreux aspects de la vie de la femme afin d’arriver à une véritable égalité entre les sexes, a-t-il ajouté.


L’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), dont le siège se trouve dans son pays depuis 1983, est le seul institut ayant ce mandat au sein des Nations Unies.  À ce titre, la République dominicaine lui a accordé un appui illimité depuis sa création.  L’INSTRAW, a-t-il dit, a été un outil fondamental de recherche et de formation à la problématique de la femme.  Il a souligné que le travail de cet institut continuait de revêtir une importance cruciale pour les pays en développement qui font face aux défis posés aux femmes.  Il a reconnu la nécessité impérieuse de réforme des mandats des institutions au sein des Nations Unies chargées de l’appui aux femmes.


Il reste à décider des fonctions et mandats de la nouvelle entité composite qui devrait être plus robuste, tout en préservant les mandats des quatre institutions, notamment celui de l’INSTRAW.  Il s’est déclaré confiant quant au fait que les États Membres ne verraient pas d’inconvénient à ce que les fonctions de recherche et de formation que l’INSTRAW a assurées jusqu’ici soient maintenues en République dominicaine.  Ce n’est que de cette manière que seront préservées la distribution géographique équitable et l’efficacité dans la répartition des ressources du système des Nations Unies, a—t-il assuré. 


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a souligné que les femmes avaient connu des progrès remarquables ces dernières années, dans des domaines tels que la santé, l’éducation et le développement humain.  Mais, malgré ces progrès, les femmes souffrent toujours de violences sexuelles et mentales.  Si un nombre croissant de soldats de maintien de la paix se sont rendus coupables de tels exactions, Djibouti prône la tolérance zéro à ce sujet, a-t-il dit.  En outre, le représentant a souligné la nécessaire élimination des stéréotypes à l’égard des femmes.  Il a ensuite mis en exergue le rôle positif des femmes dans le développement économique.  Autonomiser les femmes favorise la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il déclaré.


Ainsi, selon lui, les politiques et stratégies pour le plein emploi doivent comporter des mesures en faveur des femmes.  Djibouti a approuvé la résolution 63/311 sur la création d’une entité composite ainsi que la résolution 1888 du Conseil de Sécurité qui demande la nomination d'un représentant spécial chargé de lutte contre les violences sexuelles dans les situations de conflits armés.  Il a estimé que la nature déshumanisante de la violence sexuelle ne touchait pas seulement un individu ou une famille mais la communauté toute entière et sapait les progrès économiques réalisées.


Droits de réponse


Le représentant du Japon a indiqué avoir déjà présenté des excuses pour ses actions commises dans le passé.  Il a rappelé que, devant l’Assemblée générale, le Premier Ministre japonais avait indiqué que son pays cherchait à normaliser ses relations avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC), notamment sur la question des missiles nucléaires et la question du passé malheureux des femmes de réconfort.


Le représentant des États-Unis a regretté l’utilisation du terme « génocide » utilisé hier par le représentant de Cuba pour parler du blocus.  Cela diminue les souffrances de personnes victimes de génocides, a-t-il déclaré.  Il a, en outre, affirmé que son pays était le plus grand fournisseur de produits alimentaires à Cuba.  De plus, les États-Unis ont pris, depuis plusieurs mois, un certain nombre de mesures visant à faciliter les déplacements familiaux.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a affirmé que la déclaration que sa délégation avait faite auparavant rapportait un fait historique.  Le Japon a admis les mauvaises actions du passé mais ses actes montrent qu’il ne les a pas reconnues sincèrement.  La position du Japon varie en fonction du temps et du lieu, a-t-il dit.  Les actions des responsables japonais montrent qu’ils refusent d’assumer leurs responsabilités, a-t-il dit, précisant que le 4 mars 2007, l’ancien Premier Ministre japonais avait refusé d’admettre la responsabilité du Japon sur la question des femmes de réconfort au prétexte qu’il n’y avait pas de preuve sur le recrutement forcé de ces femmes.  Le 23 juillet 2009, un délégué japonais a présenté son rapport au Comité CEDAW et souligné que la question des femmes de réconfort était un problème résolu.


Le représentant de Cuba a dit que le Département d’État américain n’avait jamais accordé de visa à Adriana Perez et ne lui avait jamais permis de voir son époux depuis 1992, date de son emprisonnement.  Il a précisé qu’à 10 reprises, le visa lui avait été refusé.  Les autorités actuelles, comme les précédentes, disent que Mme Perez constitue une menace à la sécurité des États-Unis, a-t-il dit.  En revanche, il a expliqué qu’un terroriste, Luis Posadas Carriles, circulait librement dans les rues de Miami alors qu’il avait avoué être le cerveau de l’explosion en vol d’un avion de la Cubana de Aviación et organisé la série d’attentats à la bombe commis contre des hôtels à La Havane en 1997.  Il a ajouté que le blocus contre Cuba était toujours incontestablement en vigueur.  Citant la Convention de Genève, il l’a qualifié d’acte de terrorisme et de génocide.


Le représentant du Japon a réitéré le fait que son pays faisait face à son passé avec cohérence et avait exprimé ses remords.  Il a déclaré que le Japon cherchait la paix depuis plus de 60 ans.  Indiquant qu’aucun pays n’avait un bilan parfait en matière de droits de l’homme, il a estimé que la RPDC devait entendre les préoccupations de la communauté internationale et faire face aux problèmes des droits de l’homme.


Le représentant de la RPDC a répondu que le Japon s’était excusé il y a plus de 60 ans cependant, il a demandé combien de temps faudrait-il afin que ce pays assume les crimes du passé et se présente devant la communauté internationale avec une conscience claire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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