L’Assemblée générale engage le nouveau gouvernement afghan à œuvrer pour la sécurité, la bonne gouvernance, l’état de droit, le développement et la coopération régionale
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Assemblée générale
Soixante-quatrième session
40e et 41e séances plénières – matin et après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENGAGE LE NOUVEAU GOUVERNEMENT AFGHAN À ŒUVRER POUR LA SÉCURITÉ, LA BONNE GOUVERNANCE, L’ÉTAT DE DROIT, LE DÉVELOPPEMENT ET LA COOPÉRATION RÉGIONALE
L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, par consensus, une longue résolution* sur l’Afghanistan dotée d’un dispositif d’une centaine de paragraphes. Présentée par l’Allemagne, la résolution appelle le Président Hamid Karzaï et son futur gouvernement à centrer leurs efforts sur la sécurité, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la protection des droits de l’homme, l’établissement d’une paix durable ainsi que sur la promotion des femmes. Elle souligne aussi l’importance de la coopération régionale.
Avant d’entamer un débat consacré à la promotion d’une culture de paix au cours duquel le représentant de l’Afrique du Sud a présenté un projet de résolution intitulé « Journée internationale Nelson Mandela », l’Assemblée générale a adopté par acclamation, un texte** sur l’appui du système de l’ONU à la promotion et à la consolidation des démocraties nouvelles ou rétablies. Par ce texte qui a été présenté par le Qatar, l’Assemblée se félicite de la décision du Venezuela d’accueillir, en 2010, la septième Conférence internationale de ces démocraties.
Soulignant la nécessité pour le nouveau gouvernement afghan de renouer des liens de confiance avec ses citoyens grâce à l’obtention de résultats « concrets et visibles », l’Assemblée demande à ce gouvernement de s’efforcer de faire front à la menace qui pèse sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan. Dans cette résolution, elle souligne que la coopération régionale constitue un moyen efficace de promouvoir la sécurité et le développement, et à ce propos, appelle de ses vœux une amélioration des relations et une coopération plus étroite entre l’Afghanistan et ses voisins.
L’Assemblée générale se félicite aussi, dans ce texte, de la ratification par l’Afghanistan de la Convention des Nations Unies contre la corruption, et demande que le gouvernement afghan établisse, aux niveaux national, provincial et local de l’État, une administration « plus efficace, plus responsable et plus transparente » qui mène le combat contre la corruption.
Elle encourage fermement le gouvernement à approuver et à appliquer la politique infranationale en matière de gouvernance afin de renforcer les rôles des institutions locales et d’octroyer des ressources et des pouvoirs accrus au gouvernement provincial. Elle souligne, en outre, que le gouvernement doit impérativement assumer la responsabilité de tout ce qui touche à la gouvernance et améliorer les capacités institutionnelles pour que l’aide soit utilisée de façon plus efficace.
Dans le même texte, l’Assemblée constate avec une vive préoccupation le resserrement des liens entre le trafic de drogues et les activités terroristes des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes et criminels et demande au gouvernement afghan d’intégrer la lutte antistupéfiants dans tous les programmes nationaux et de redoubler d’efforts dans sa lutte contre la culture du pavot et le trafic de drogues.
S’agissant des efforts de la communauté internationale, l’Assemblée insistesur la nécessité d’entretenir et de renforcer les relations civiles et militaires entre les acteurs internationaux et de les examiner périodiquement afin d’assurer la complémentarité des activités que mènent les organismes d’aide humanitaire et de développement et les forces de police et structures militaires présentes en Afghanistan.
Commentant la résolution, aux côtés d’une vingtaine d’autres orateurs, le représentant de l’Afghanistan a estimé que dans son pays, trois occasions « cruciales » ont été manquées. Il a cité les occasions de se débarrasser des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes terroristes; d’allouer suffisamment de ressources aux efforts, en particulier militaires; et de permettre aux Afghans d’assumer leurs responsabilités nationales.
Il a ensuite promis qu’au cours des cinq prochaines années, le gouvernement afghan respectera deux pactes, l’un avec le peuple afghan et l’autre avec la communauté internationale; le premier s’articulant autour de la participation de tous, de la réconciliation, de l’« afghanisation » et de la lutte contre la corruption, et le deuxième sur les objectifs communs de sécurité, de développement et de bonne gouvernance.
Le représentant s’est félicité de l’appel lancé par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, pour une conférence internationale visant à renouveler le partenariat entre son pays et la communauté internationale et à jeter des bases solides pour le travail futur.
Pour intensifier la lutte contre le trafic de drogues, le représentant russe a proposé la création de « ceintures antidrogues et de sécurité financière ». S’agissant de la situation en général, son homologue de l’Ouzbékistan s’est prononcé pour la création, sous les auspices de l’ONU, d’un groupe de contact « 6+3 » qui réunirait tous les États voisins de l’Afghanistan plus la Fédération de Russie, les États-Unis et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
L’Assemblée générale poursuivra son débat sur la promotion d’une culture de paix demain, mardi 10 novembre, à partir de 10 heures.
** A/64/L.12
LA SITUATION EN AFGHANISTAN
Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (A/64/364–S/2009/475)
Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point de la situation en Afghanistan et des activités de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) depuis son précédent rapport, daté du 23 juin 2009. Il met en en annexe du rapport des objectifs et indicateurs de progrès.
Après avoir parlé des élections du 20 août 2009, le Secrétaire général estime que la formation d’un nouveau gouvernement permettra d’élaborer un nouveau cadre d’action et de coopération pour l’Afghanistan et la communauté internationale, qui sera fondé sur les engagements mutuels pris à Londres, à Paris et à La Haye. Il a estimé également que le nouveau gouvernement devra s’attacher à combattre l’insécurité, en priorité.
Le Secrétaire général souligne également que les questions relatives aux droits humains, en particulier les droits des femmes, continuent d’être un motif de préoccupation de premier plan. Il décrit aussi la situation humanitaire dans le pays et la réaction des Nations Unies et de la communauté internationale.
Le futur État afghan, dit le Secrétaire général, doit être fondé sur de solides institutions dotées de personnel compétent et promu au mérite. La réforme administrative, avertit-il, ne saurait réussir si l’on ne s’attaque pas au problème de la corruption.
Le Secrétaire général insiste sur le fait que la corruption, l’anarchie, le conflit et l’instabilité continuent d’avoir des conséquences négatives sur la lutte contre les stupéfiants en Afghanistan. Il note cependant que depuis le début de 2009, la culture du pavot en Afghanistan a diminué de 22% et que le pays compte maintenant 20 provinces qui ne cultivent plus cette plante, alors qu’il y en avait que 18 en 2008 et aucune en 2004.
Déclarations
M. MARTIN NEY (Allemagne) auteur du projet de résolution, a salué l’engagement du Président Karzaï à engager des réformes et à lutter activement contre la corruption. Ma délégation espère que ces mesures permettront de renforcer la bonne gouvernance et de créer un environnement propice à la stabilité et au développement social et économique de l’Afghanistan. Après avoir présenté le projet de résolution, M. Ney a rappelé qu’aux côtés de la France et du Royaume-Uni, son pays a proposé au Secrétaire général de présider une conférence internationale sur l’Afghanistan en coopération avec le nouveau gouvernement afghan. Si nous voulons réussir dans ce pays, il est important que nous recentrions nos efforts sur la sécurité, la bonne gouvernance, l’état de droit, la protection des droits de l’homme ainsi que le développement économique et social. Nous devons, a-t-il conclu, nous mettre d’accord sur de nouvelles étapes spécifiques et quantifiables et sur des calendriers afin d’établir un cadre conjoint pour la gestion de la transition vers une plus grande appropriation afghane des efforts. L’Allemagne, a-t-il annoncé, entend augmenter sa contribution aux efforts internationaux de reconstruction.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré que si les huit dernières années ont été difficiles, la situation dans son pays s’est néanmoins « fondamentalement améliorée » car nous débattons maintenant non plus de l’édification d’un gouvernement, d’une armée, d’une police et d’une vie économique et sociale qui fonctionnent, mais bien de la meilleure façon d’améliorer ce qui a été bâti à savoir, du renforcement de l’efficacité du gouvernement, d’une meilleure formation de l’armée et de la police et de la manière de rendre l’économie plus productive.
M. Tanin a poursuivi en estimant que trois occasions « cruciales » ont pourtant été manquées. Il a d’abord cité l’occasion de se débarrasser des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes terroristes. Nous leur avons permis, a-t-il dit, de se réarmer et de se regrouper dans des sanctuaires hors de l’Afghanistan. En deuxième lieu, le représentant a cité l’occasion de renforcer et d’allouer suffisamment de ressources aux efforts, en particulier militaires. Nos réponses, a-t-il estimé, ont été tardives et fragmentées.
Enfin il a cité, l’occasion d’émanciper rapidement les Afghans et de leur permettre d’assumer leurs responsabilités nationales. Aujourd’hui le Gouvernement et la société n’ont ni les capacités, ni l’expérience, ni les ressources. Le représentant s’est cependant félicité du fait que ces deux dernières années, l’Afghanistan et la communauté internationale avaient commencé à élaborer une approche commune. Nous commençons à fournir les ressources nécessaires à la lutte contre les Taliban et à renforcer le rôle de coordination de l’ONU, a-t-il notamment signalé.
Nous nous sommes, a-t-il poursuivi, attaqué à la faiblesse de la gouvernance et des institutions et avons renforcé le partenariat avec le Pakistan dans la lutte contre l’ennemi commun. Et enfin, a-t-il ajouté, avec la tenue des dernières élections, l’Afghanistan a eu une nouvelle fois son mot à dire sur son avenir.
Nulle part au monde, s’est-il expliqué, les élections ne sont parfaites et elles le sont encore moins dans les démocraties émergeantes menacées d’un conflit, a-t-il dit. Mais, a-t-il dit, le peuple afghan a attendu patiemment et pacifiquement le résultat légal et constitutionnel; et la réélection du Président Karzaï a mis un terme à une période d’incertitude.
Le représentant a ensuite expliqué qu’au cours des cinq prochaines années, le gouvernement afghan respectera deux pactes, l’un avec le peuple afghan et l’autre avec la communauté internationale. Il a indiqué que le respect du premier s’articulera autour de quatre axes; à savoir la participation de tous, la réconciliation, l’« afghanisation » et la lutte contre la corruption.
Les Afghans, a-t-il insisté, doivent devenir maîtres de leur destin et assumer davantage de responsabilités en matière de gouvernance, d’état de droit, de protection des droits de l’homme, de sécurité, du maintien de l’ordre et de lutte contre les stupéfiants.
La sécurité figure au cœur de tous nos efforts, a-t-il poursuivi, mais l’objectif, a-t-il précisé, n’est pas de tuer chaque combattant Taliban. Il s’agit d’utiliser des stratégies politiques et militaires, étant donné que les Taliban ne tirent leur force que de leur brutalité. En l’occurrence, le représentant a estimé que la nouvelle stratégie de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) constitue une mesure « prometteuse et responsable ».
Venant au respect du deuxième pacte avec la communauté internationale, le représentant a dit comprendre les préoccupations de cette dernière tout en lui demandant de comprendre celles des Afghans. Ce pacte doit se fonder sur les objectifs communs de sécurité, de développement et de bonne gouvernance. Nous devons mettre sur pied des stratégies rationnelles, bien financées et assorties d’un calendrier réaliste, a-t-il souligné.
Le représentant s’est donc félicité de l’appel à une conférence internationale pour renouveler le partenariat entre son pays et la communauté internationale et jeter des bases solides pour le travail futur. L’attaque perpétrée récemment contre les agents de l’ONU indique que ce partenariat est attaqué de l’extérieur. Nous devons donc le renforcer de l’intérieur, a plaidé le représentant.
M. ANDERS LIDÉN (Suède), au nom de l’Union européenne (UE), a salué la conclusion du processus électoral en Afghanistan. Des enseignements doivent être tirés de ce processus, et l’Union européenne est prête à aider l’Afghanistan à revoir et à améliorer son système électoral, en particulier au vu des élections prévues l’année prochaine, a ajouté le représentant. Il a rappelé que le 27 octobre dernier, l’UE a adopté un plan pour le renforcement de son aide à l’Afghanistan, soulignant qu’elle attend à présent la formation d’un gouvernement « crédible et compétent ».
Il a dit attendre d’un tel gouvernement un programme de réforme avec des engagements concrets envers le peuple afghan. Cet agenda, a-t-il insisté, doit refléter la nécessité d’améliorer la gouvernance et de lutter contre la corruption et l’insécurité, et pour l’état de droit. Le représentant a, à cet égard, dit attendre avec intérêt la prochaine conférence internationale sur l’Afghanistan qui permettra de se mettre d’accord sur de nouveaux objectifs, étapes et calendriers.
Il a rappelé que l’UE dépense près d’un milliard d’euros par an pour l’Afghanistan, sans compter une présence militaire de 30 000 hommes, la plus lourde depuis longtemps. Notre principal objectif est de développer les Forces nationales afghanes afin qu’elles assurent elles-mêmes la sécurité dans le pays, a-t-il dit. La stabilité, la sécurité et le développement de l’Afghanistan sont liés à la situation régionale dans son ensemble, a aussi souligné le représentant en reconnaissant le rôle clef du Pakistan en la matière.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a prévenu que les nouvelles autorités afghanes vont être confrontées à des défis sans précédent, les Taliban étant plus forts que jamais, les activités d’Al-Qaida étant intenses et la reconstruction socioéconomique pressante. Le représentant a estimé que seuls ceux qui renoncent à la violence et à la lutte armée et reconnaissent les autorités légitimes d’Afghanistan devraient se voir offrir la chance de revenir à une vie politique normale.
Le représentant a déploré que les efforts internationaux pour combattre la production et le trafic de drogues n’aient pas encore fait la preuve de leur efficacité. Il a encouragé le Gouvernement afghan à intensifier sa coopération avec l’OTSC. Il a réitéré son idée de créer des « ceintures antidrogues et de sécurité financière », avec la participation des pays voisins, s’attardant sur l’opération « Channel 2009 » visant à couper, entre autres, les canaux de trafic des opiacés afghans vers l’Eurasie.
M. Churkin a aussi estimé que les « ceintures » doivent être renforcées par des « ceintures de sécurité financière » autour de l’Afghanistan. Il s’agit non seulement d’intercepter les cargos de drogues mais aussi de renforcer le contrôle sur les mouvements d’argent, dont le blanchiment d’argent et les autres opérations criminelles comme le financement du terrorisme, s’est-il expliqué. Plaidant pour finir pour une approche intégrée de la part de la communauté internationale, le représentant a prévenu que le succès en la matière est lié au degré d’indépendance qui sera accordé à l’Afghanistan pour résoudre ses problèmes internes de l’Afghanistan, notamment en matière de sécurité.
Mme MONA JUUL (Norvège) a déclaré que les Afghans devenaient impatients huit ans après la chute des Taliban. Elle a estimé que l’attaque contre les Nations Unies en octobre dernier, montrait que l’objectif de sécurité et de stabilité de la communauté internationale était encore loin d’être réalisé. La représentante a ajouté qu’avec la fin des élections, le nouveau gouvernement afghan doit démontrer son réel intérêt à respecter les engagements envers le peuple afghan et la communauté internationale, au risque a-t-elle prévenu, de perdre tout soutien. La légitimité du prochain gouvernement Karzaï sera déterminée par les actions menées et sera jugée par le peuple afghan, a-t-elle lancé. Le Président Karzaï et son gouvernement doivent, a-t-elle insisté, lutter contre la corruption et la culture de l’impunité et améliorer la gouvernance, la sécurité et la capacité à offrir des services sociaux de base à la population.
M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a rappelé la signature de la Déclaration conjointe sur les directives de la coopération bilatérale et le fait que son pays a accueilli, en mai dernier, la troisième Conférence de coopération régionale sur l’Afghanistan. Le train de mesures en faveur de l’Afghanistan est le programme de coopération le plus important que le Pakistan n’ait jamais mis sur pied avec aucun pays, a affirmé le représentant.
Le représentant a aussi rappelé la coopération dans les domaines de la sécurité et des renseignements à laquelle participent aussi les États-Unis et la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS). Abordant la question des mouvements transfrontières, « qui relève de la responsabilité des deux pays », le représentant a mis l’accent sur le fait que son pays a ouvert 1 000 postes frontières et déployé 100 000 hommes le long de la frontière. Il a appelé l’Afghanistan et l’OTAN à en faire autant de l’autre côté de la frontière.
Le représentant a souligné que la violence en Afghanistan est le fait des groupes terroristes, des combattants étrangers comme Al-Qaida et des militants Taliban dont le lien avec le trafic de drogues n’est plus à démontrer. Il a estimé que la coercition contre ces éléments doit être complétée par une approche visant à s’attaquer aux aspects politiques et économiques du problème. Il est essentiel, en l’occurrence, que le Gouvernement afghan ait son mot à dire.
M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan), au nom de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a souligné que le trafic de drogues est un facteur de déstabilisation non seulement pour l’Afghanistan, mais également pour l’ensemble de la région. M. Askarov a ensuite passé en revue les nombreuses initiatives lancées par l’Ouzbékistan en faveur de l’Afghanistan. Le représentant a insisté sur le fait que le règlement pacifique de la situation de l’Afghanistan ne sera possible que si l’on prend soin d’impliquer les Afghans eux-mêmes dans le processus. Il a aussi plaidé pour la création de mécanismes de coopération multilatérale qui impliqueraient les pays voisins de l’Afghanistan. Il a proposé la mise sur pied, sous les auspices de l’ONU, d’un groupe de contact « 6+3 » qui verrait la participation de ces États voisins plus la Fédération de Russie, les États-Unis et l’OTAN.
M. ANDRZEJ TOWPIK (Pologne) a rappelé que son pays, qui est engagé en Afghanistan depuis 2002, compte désormais 30 civils et 2 000 hommes sur le terrain, la Pologne étant responsable de la sécurité dans la province de Ghazni et de plus en plus impliquée dans la formation de la police nationale. En 2009, le pays a affecté environ 12,5 millions de dollars à la reconstruction. L’entrée, en juillet dernier, de la Pologne dans le Conseil commun de coordination et de suivi (JCMB) renforce encore, a dit le représentant, son engagement à consolider son appui à la stabilisation et à la reconstruction de l’Afghanistan.
M. ERTUĞRULAPAKAN (Turquie) a estimé que maintenant que les élections étaient passées, la nouvelle Administration devait tendre la main à tous les groupes ethniques du pays. Le représentant a rappelé que son pays poursuit son opération humanitaire en Afghanistan et sa participation à la FIAS. Il a rappelé qu’en 2010, la Turquie dirigera la réflexion du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan. Il a souligné l’importance d’une approche globale s’articulant autour de la sécurité, de la gouvernance, des droits de l’homme et du développement socioéconomique.
Il a identifié quatre domaines qui méritent une attention particulière et qui sont tous liés entre eux, à savoir un développement économique global avec un impact visible sur les conditions de vie des Afghans; des forces militaire et de police solides qui mènent les efforts de sécurisation du pays; une réconciliation nationale inclusive et un système moderne d’éducation et de justice pour combattre les extrémismes. Pour atteindre, ces objectifs, M. Apakan a souligné la nécessité de renforcer la coopération régionale, une voie dans laquelle la Turquie s’est engagée, notamment en organisant le troisième Sommet trilatéral avec l’Afghanistan et le Pakistan, en avril dernier. Si nous ne gagnons pas les cœurs et les esprits du peuple afghan, la paix et la stabilisation resteront des objectifs lointains, a-t-il enfin déclaré.
Mme AICHA SALEM ALRASHOUD (Koweït) a appelé tous les États Membres, les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) à continuer de fournir une assistance à l’Afghanistan dans tous les domaines, en coopération avec le Gouvernement afghan et conformément aux stratégies nationales de développement. Elle a rappelé le prêt de 30 millions de dollars consentis par son pays pour la reconstruction en Afghanistan. Elle a aussi rappelé que parmi d’autres associations et organisations caritatives du pays, la société du Croissant-Rouge du Koweït a fourni, au cours des années, une aide de 6,5 millions de dollars.
M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) a estimé que la poursuite des progrès en Afghanistan exigera une relation de confiance renouvelée entre le Président Karzaï, le Gouvernement afghan et les Afghans eux-mêmes. Le Canada, a-t-il dit, attend du Président Karzaï et du nouveau gouvernement qu’ils s’emploient à asseoir la légitimité de l’appareil gouvernemental à tous les échelons, en se fixant des objectifs réalistes et centrés sur les besoins du peuple afghan. La réalisation de ces objectifs, a insisté le représentant, exigera la nomination de ministres et de gouverneurs « efficaces et crédibles ». Il a également dit attendre du nouveau gouvernement des efforts « sérieux, crédibles et visibles » pour améliorer la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et protéger les droits de l’homme.
Le représentant a ensuite indiqué qu’en Afghanistan, le Canada continuait d’enregistrer des progrès dans ses trois projets de premier plan, à savoir la construction d’écoles, la réfection du barrage Dahla et la vaccination des enfants contre la polio, à Kandahar et dans tout le pays. Il a cependant signalé que les forces insurgées redoublaient de violence pour tenter de faire dérailler les efforts de reconstruction. De plus, les progrès sont lents dans les domaines de la gouvernance et de la primauté du droit, tandis que l’accès des travailleurs humanitaires est de plus en plus restreint. Il a invité la communauté internationale à serrer les rangs derrière la MANUA et à lui fournir les outils nécessaires pour poursuivre son travail en Afghanistan.
M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a appelé le Président Karzaï à avancer rapidement pour former un gouvernement « inclusif, crédible et efficace ». Il a exhorté ce gouvernement à faire en sorte que les lois adoptées juste avant les élections soient conformes aux obligations internationales en matière de droits de l’homme, en particulier les droits des femmes et des enfants. La situation sécuritaire, surtout dans le sud et dans l’est du pays, continue de limiter l’accès à certaines zones et populations, a-t-il souligné, appelant au renforcement des capacités des forces militaires et de police. L’émancipation des forces afghanes pour assurer la sécurité en Afghanistan est l’un des principaux engagements de la communauté internationale, a-t-il insisté, en ajoutant que la Nouvelle-Zélande y participe pleinement, notamment dans la province de Bamyan. En parallèle, elle a développé son assistance civile à l’Afghanistan avec un accent particulier sur l’agriculture, l’éducation et la santé.
M. MOHAMED KHAZAEE (République islamique d’Iran) a appelé à un retrait rapide des forces étrangères d’Afghanistan et au transfert de la gestion et du contrôle des affaires afghanes au peuple et au Gouvernement du pays. Le représentant a estimé que la situation actuelle montre que les tentatives, faites au nom de la réconciliation nationale par certaines puissances, pour apaiser les groupes extrémistes et groupes terroristes, ont été contreproductives. L’expérience a montré qu’il n’est pas possible de les apaiser en partageant le pouvoir avec eux car nous savons qu’ils ne seront satisfaits que par le retour de l’extrémisme et de la violence dans le pays.
La paix et la stabilité ne seront atteintes que lorsque le peuple verra les effets de l’aide internationale dans sa vie quotidienne, notamment dans la reconstruction des infrastructures, le renforcement des capacités, la formation, l’éducation et le développement d’importants secteurs comme l’agriculture, a insisté le représentant. Au lieu de déployer davantage de troupes sur le terrain, il serait plus judicieux, a dit le représentant, de renforcer l’armée et la police nationales.
M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a estimé que le processus électoral en Afghanistan avait permis de tirer des enseignements dont il faudrait se souvenir pour les élections de 2010. Ce processus donne à l’Afghanistan une nouvelle occasion pour une coopération pacifique, efficace et productive entre toutes les composantes politiques et sociales de la société, a-t-il dit. Renforcer la coopération régionale, en particulier avec les pays dont le rôle est crucial dans la stabilité de la région, sera également essentiel pour promouvoir la sécurité et le développement en Afghanistan, a-t-il rappelé, encourageant le Président Karzaï à former rapidement un gouvernement efficace, qualifié et crédible, afin de sauvegarder l’unité nationale. Les principaux défis pour ce gouvernement sont l’amélioration de la gouvernance nationale et locale, la lutte contre la corruption, la promotion de l’état de droit, de la justice et des droits de l’homme, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la stabilité, a-t-il dit, indiquant que l’Italie était l’un des plus importants pays contributeurs de troupes dans le pays et que son engagement demeurait inchangé à ses côtés.
M. KHAGEN DAS (Inde) a estimé que l’erreur des pactes précédents pour l’Afghanistan a été de placer la responsabilité du renforcement des institutions afghanes et de la gouvernance sur les épaules du Gouvernement afghan sans pour autant lui donner les ressources nécessaires et éliminer la menace croissante du terrorisme. Il a souligné que l’intensification des activités terroristes est liée à l’appui et aux sanctuaires installés dans les pays voisins, d’où le niveau élevé de violence dans les zones frontalières. Les forces nationales doivent donc être renforcées et bien équipées, a plaidé le représentant. S’agissant de la réconciliation nationale, M. Das a estimé qu’il fallait aller au-delà des distinctions « ingérables » entre les « bons et les mauvais Taliban ».
Le terrorisme ne peut être « compartimenté », a insisté le représentant. L’histoire montre que les tentatives « un peu faciles » de faire des paris « faustiens » avec les terroristes se sont retournées contre les puissances qui soutenaient ces derniers par le passé. Le représentant a appuyé la détermination du Gouvernement afghan d’intégrer ceux qui sont prêts à renoncer à la violence et à se conformer à la Constitution. Mais ces efforts doivent aller de pair, a-t-il averti, avec l’élimination des sanctuaires fournis aux terroristes à travers la frontière.
Une stratégie viable pour la stabilisation de l’Afghanistan doit comprendre des stratégies à court, moyen et long termes afin de répondre aux défis du développement, a-t-il dit. C’est au Gouvernement afghan de définir ses priorités en la matière et à la communauté internationale de fournir les ressources nécessaires. Il importe notamment d’investir dans les ressources humaines du pays, a ajouté le représentant, avant de passer en revue les efforts déployés par l’Inde en Afghanistan qui ont requis à ce jour, un montant de 1,2 milliard de dollars.
M. RICHARD ERDMAN (États-Unis) a estimé que la résolution mettait l’accent sur les défis à relever en Afghanistan pour assurer l’instauration d’un État afghan stable, démocratique et représentatif. Les récentes attaques démontrent à quel point il nous faut rester vigilant pour appuyer les efforts déployés par le peuple afghan, a-t-il dit. Après avoir félicité le Président Karzaï pour sa victoire, le représentant a indiqué que malgré les conditions difficiles dans lesquelles s’étaient déroulées les élections présidentielles, elles avaient été conformes au droit afghan. Les États-Unis sont prêts à appuyer le nouveau gouvernement, a-t-il dit, en appelant tous les États Membres à redoubler d’efforts pour appuyer la paix et la stabilité en Afghanistan.
M. MANUEL KORČEK (Slovaquie) a affirmé que son pays était pleinement conscient de ses responsabilités en Afghanistan. C’est pour cela que nous avons significativement augmenté notre engagement militaire et civil, a-t-il poursuivi, citant aussi la prolongation du mandat de 226 personnels militaires, la formation de l’armée nationale, la préparation pour la formation de la police et la participation à la mission d’EUPOL. Le représentant a estimé que la sécurité était une condition préalable au développement du pays mais, a-t-il nuancé, nous ne pouvons pas attendre que le pays soit sécurisé pour s’attaquer à la situation humanitaire. La paix et la stabilité ne peuvent être atteintes qu’en adoptant des mesures adéquates dont la promotion de la reconstruction socioéconomique, a plaidé le représentant. Le représentant a conclu en annonçant l’objectif qui est d’atteindre un million d’euros d’aide à un pays où son pays est impliqué depuis 2003.
M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a rappelé au Président Karzaï le défi « immense » de réformer le gouvernement et d’instaurer la bonne gouvernance dans le pays. Le nouveau gouvernement devra aussi travailler à la réconciliation nationale. Pour gagner la confiance et assurer un partenariat crédible avec la communauté internationale, a prévenu le représentant, le Président Karzaï doit tendre la main à tous les leaders politiques afghans et à tous les groupes ethniques pour accélérer la réconciliation nationale, assurer la bonne gouvernance, y compris adopter des mesures « audacieuses et déterminées » pour éliminer la corruption. Le représentant a rappelé que son pays contribuait aux efforts de reconstruction en Afghanistan. Le Gouvernement coréen va notamment lancer une équipe de reconstruction provinciale, en plus de l’équipe de formation médicale à Bagram, a-t-il précisé.
M. AHMED H. M. GEBREEL (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que la situation sécuritaire en Afghanistan était une source de préoccupation pour son pays. Il s’est dit préoccupé par les victimes civiles des opérations menées par les forces internationales, qu’il a appelées à prendre des mesures pour protéger les civils et respecter les droits de l’homme. La paix et la stabilité nécessitent des mesures globales, y compris, a-t-il précisé, la conclusion d’un cessez-le-feu avec les Taliban. L’objectif de la communauté internationale, a-t-il insisté, n’est pas la guerre contre les Taliban. L’usage de la force ne résoudra aucun problème, a prévenu le représentant, en appelant au dialogue entre toutes les forces du pays, à la lutte contre la corruption et à celle contre la drogue.
M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a estimé que le fait que les élections aient eu lieu est un succès en soi. Il y a eu des problèmes, mais ils ont été réglés et le processus a été mené à terme dans ce que sont les premières élections organisées par les Afghans depuis 30 ans. Il a réitéré l’appui constant du Royaume-Uni au travail « vital » de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Il a noté une tendance positive dans la lutte contre les stupéfiants, et a estimé que l’évolution des choses dans la région permettait un optimisme prudent. Il a souligné que les intérêts de tous les Afghans devaient être au cœur de la formation du nouveau gouvernement. Il faut renforcer l’« afghanisation » des forces de sécurité, a-t-il dit, tout en développant l’économie, en luttant contre la corruption et en renforçant les liens avec les pays voisins. Ce que nous faisons tous ensemble en Afghanistan est essentiel pour les Afghans mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble, a-t-il insisté.
M. HASAN KLEIB (Indonésie) a dit attacher la plus grande importance au renforcement des Forces de sécurité afghanes. Des consultations et une coordination soutenues avec les autorités afghanes pour concrétiser l’assistance internationale sont fondamentales, a-t-il insisté, estimant toutefois que l’option militaire n’était pas le seul instrument nécessaire à la paix et à la stabilité. La situation en Afghanistan exige une stratégie qui incorpore non seulement les mesures de sécurité, mais aussi la promotion de la gouvernance et de l’état de droit, ainsi que le développement socioéconomique et la réconciliation nationale.
Il est essentiel, a-t-il insisté, que le nouveau gouvernement amène des changements positifs dans la vie quotidienne des Afghans, malgré les dangers de l’insurrection. L’une des clefs du succès pour l’Afghanistan est l’appropriation nationale, a rappelé le représentant, prônant également une coopération régionale renforcée pour régler les problèmes transnationaux, notamment avec les pays voisins. Il a conclu sur la MANUA, qui demeure une structure pertinente pour aider le pays à relever les différents défis.
M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a souligné que la tâche du Président Karzaï sera de former un nouveau gouvernement qui peut gagner la confiance du peuple afghan, en rétablissant la sécurité, en luttant contre la corruption et en promouvant la bonne gouvernance et offrant les services de base. Tout le monde reconnaît, a poursuivi le représentant, que les défis auxquels fait face la coalition exigent une approche globale, qui établisse un lien fort entre les options militaire et civile. Le représentant a annoncé l’augmentation en avril dernier des troupes australiennes qui sont passées de 1 100 à 1 500 militaires, avec pour objectif d’améliorer la formation des forces afghanes dans la province d’Oruzgan. L’Australie versera également en cinq ans une somme de 200 millions au Fonds d’affectation spéciale pour l’armée afghane. En plus, des policiers sont déployés pour former leurs collègues.
Depuis 2001, a poursuivi le représentant, l’Australie a versé 600 millions de dollars pour l’aide, le renforcement des capacités et la reconstruction. L’Australie contribue aussi au renforcement du système de gouvernance et au programme national de solidarité, a ajouté le représentant. À ce stade, des mécanismes efficaces de coordination entre les donateurs sont d’autant plus importants que la communauté internationale renforce ses efforts en faveur de l’Afghanistan. Il faut assurer la transparence et une répartition efficace des ressources, a insisté le représentant, avant de saluer le rôle de l’ONU.
Après avoir présenté les condoléances de sa délégation aux familles et victimes des récentes attaques terroristes, M. PHILIPPE THIÉBAUD (France) a déclaré que le nouveau gouvernement qui sera bientôt mis en place en Afghanistan devra répondre aux attentes concrètes des Afghans en termes de progrès dans leur vie quotidienne comme de bonne gouvernance. Le Président Karzaï devra travailler sans relâche au rassemblement de tous les Afghans « de bonne volonté », a-t-il ajouté. La France, a-t-il promis, se tiendra aux côtés des Afghans dans cette phase essentielle pour la vie démocratique du pays qui doit aussi permettre de redéfinir les relations entre l’Afghanistan et la communauté internationale pour les années à venir. Avec ses alliés et partenaires, la France restera engagée aussi longtemps que nécessaire pour que l’Afghanistan puisse reprendre pleinement son destin en main.
APPUI DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AUX EFFORTS DÉPLOYÉS PAR LES GOUVERNEMENTS POUR PROMOUVOIR ET CONSOLIDER LES DÉMOCRATIES NOUVELLES OU RÉTABLIES
Rapport du Secrétaire général (A/64/372)
Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des efforts déployés par les États Membres, les organisations régionales et intergouvernementales et le système des Nations Unies, dans le cadre de la coopération bilatérale, régionale et internationale, et compte tenu des idées nouvelles et des pratiques optimales.
Il rend également compte de la manière dont les États Membres, en collaboration avec le système des Nations Unies et d’autres organisations, ont marqué la Journée internationale de la démocratie, qui a été célébrée pour la première fois le 15 septembre 2008. Il fait ensuite le point de l’aide fournie par le système des Nations Unies, et examine la coopération et la coordination entre l’ONU et ses partenaires internationaux, avant de formuler cinq recommandations sur les nouvelles mesures à prendre.
Le Secrétaire général recommande le maintien de l’appui à laJournée internationale de la démocratie; la promotion de la complémentarité entre la Conférence internationale des démocraties nouvelles ou rétablies (CIDNR) et la communauté des démocraties; un suiviefficace entre les réunions de la Conférence internationale des démocraties nouvelles ou rétablies; le renforcement de l’aide de l’Organisation des Nations Unies en faveur de la démocratie; et la promotion de la cohérence et de la coordination de l’aide de l’Organisation.
Déclarations
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) s’est dite très fière que deux 200 ans après être devenu une République, le Brésil soit une démocratie solide. C’est pourquoi, a-t-elle dit, nous soutenons fermement tous les efforts des Nations Unies, des organisations régionales et des États Membres pour renforcer les programmes consacrés à la promotion et à la consolidation de la démocratie. Elle a salué la proclamation de la Journée internationale de la Démocratie, le 15 septembre.
Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a rappelé que cette année marque le vingtième anniversaire de la « révolution démocratique » de la Mongolie. Fort de cette expérience, elle a déclaré que la consolidation démocratique ne pouvait venir que d’une réforme économique durable visant à de meilleures conditions de vie pour la population. Elle a ensuite expliqué que cette année, la Mongolie avait célébré la Journée internationale de la démocratie en consacrant une session parlementaire spéciale à la participation des jeunes au processus de consolidation démocratique.
Selon elle, il conviendrait d’attribuer tous les ans un thème différent à la célébration de cette Journée pour que l’ONU et les États Membres puissent centrer leurs efforts d’une manière plus systématique. Elle a suggéré pour 2010, année de l’examen de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le lien entre démocratie, réduction de la pauvreté et répartition équitable des richesses. Elle a ensuite estimé que la promotion de la démocratie profiterait d’une collaboration robuste avec des acteurs comme l’Union européenne, l’Union africaine ou encore le Conseil de l’Europe.
Elle a aussi partagé l’avis selon lequel l’institutionnalisation de la Conférence internationale est essentielle pour assurer un suivi efficace et systématique des recommandations. Une structure tripartite institutionnalisée est également essentielle pour assurer une bonne répartition des tâches entre l’exécutif, le législatif et les différents segments de la société civile.
Rappelant que son pays est le seul à avoir adopté un neuvième Objectif du Millénaire pour le développement qui porte sur « le renforcement des droits de l’homme, la promotion de la gouvernance démocratique et une tolérance zéro à l’égard de la corruption », la représentante a estimé que cet instrument pourrait servir à mieux intégrer l’assistance aux démocraties dans le travail de l’ONU. Elle a donc réitéré sa proposition de mener une étude sur la coordination et la cohérence interinstitutions dans la promotion de la démocratie de l’ONU. Elle a notamment estimé que l’Assemblée générale devrait organiser un débat thématique sur cette question.
M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) s’est dit reconnaissant du fait que le Venezuela ait été proposé pour présider le Mouvement des démocraties nouvelles ou rétablies pour la période 2009/2011. Les programmes publics innovants lancés par le Gouvernement vénézuélien dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la nutrition et de l’emploi, ont jeté les bases de la consolidation de la démocratie et de la justice sociale au Venezuela, a affirmé le représentant. Affirmant aussi que son pays a été désigné, par le « Latinobarometro » comme le pays le plus démocratique de la région, le représentant a ajouté que dans son rapport 2008, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont confirmé la perception des Vénézuéliens selon laquelle ils vivent dans une démocratie consolidée bénéficiant d’un large soutien populaire.
Au cours des 11 dernières années de la présidence du Président Chavez, le pays a organisé 12 processus électoraux. Le Venezuela, a insisté le représentant, réaffirme la richesse et la diversité des systèmes politiques dans le monde et souligne l’importance qu’il y a à ce que les réformes démocratiques se fassent conformément aux particularités nationales, régionales, religieuses et culturelles. Le Venezuela est convaincu que la création d’institutions démocratiques relève de la seule volonté des peuples souverains et qu’il n’y a pas de modèle unique en la matière. Le représentant a enfin réaffirmé l’importance pour le Mouvement des démocraties nouvelles ou rétablies de réunir, de manière créative, l’action des gouvernements, des parlements, de la société civile et des mouvements sociaux de toutes les régions du monde.
M. JANARDAN WAGHMARE (Inde) a estimé que l’adhésion de plus de 100 pays au processus de la CIDNR souligne l’importance de ses principes et le succès de cette initiative. Rappelant que son pays est la plus grande démocratie au monde, il s’est dit particulièrement fier de la manière dont son pays conduit les élections, grâce au vote électronique. L’Inde vient de tenir des élections législatives auxquelles ont participé plus de 700 millions d’électeurs, a-t-il dit, en se déclarant également fier que la loi réserve aux femmes 1/3 des sièges aux assemblées locales. En conséquence, l’Inde compte plus d’un million de femmes élues. Notre expérience a aussi montré que la démocratie est un puissant outil pour impliquer les gens face aux défis du développement, a-t-il poursuivi. L’expérience a aussi montré que lorsqu’elles sont combinées à une politique démocratique libérale, les politiques de développement proactives et les réformes économiques conduisent à la stabilité et à la croissance. L’Inde n’a cessé de partager ses capacités institutionnelles et ses infrastructures de formation avec les nations qui partagent ses valeurs démocratiques, a souligné le représentant. À ce titre, a-t-il rappelé, l’Inde est un des principaux contributeurs au Fonds des Nations Unies pour la démocratie et membre de son Conseil consultatif.
M. KODJO MENAN (Togo) s’est d’abord réjoui de la célébration, le 15 septembre, de la Journée internationale de la démocratie. Il n’est pas de modèle unique en la matière, a-t-il lancé, en plaidant pour que les différents modèles démocratiques respectent les spécificités de chaque culture. Il a souligné que son pays a toujours bénéficié de l’ONU et a rappelé que l’interdépendance de la démocratie et du développement a amené les gouvernants togolais à convenir des règles essentielles devant régir désormais l’organisation des élections et la gouvernance économique du pays. Le représentant a annoncé que l’année prochaine son pays organisera des élections présidentielles, à laquelle tout citoyen remplissant les conditions définies par la Constitution et le Code électoral est libre de se présenter. Le Code électoral, a-t-il affirmé, a été modifié par consensus, allégeant ainsi les conditions d’éligibilité. Le Gouvernement togolais n’entend rien ménager pour garantir le succès de l’élection, a dit le représentant, paraphrasant son Président. Pour conclure, le représentant a estimé que la démocratie était un processus semé d’embûches qu’un moindre déséquilibre social peut mettre en péril, mais a-t-il terminé, c’est le seul système capable de corriger ses propres dysfonctionnements.
M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a rappelé la tenue l’année dernière, de la première élection démocratique pluripartite de son pays, qui était le couronnement de quatre années de réforme. Mais une élection démocratique ne suffit pas à faire d’un pays une démocratie. La démocratie, a-t-il dit, est étroitement liée à la stabilité politique et à la prospérité économique. En termes financiers, elle coûte cher, a insisté le représentant, en attirant l’attention sur les conséquences de la crise économique, les faiblesses juridiques pour asseoir l’état de droit et la bonne gouvernance, ainsi que les risques de déstabilisation par les extrémistes. Il a donc souligné l’importance de l’aide internationale, en réitérant sa foi dans la bonne volonté des partenaires internationaux.
M. LESLIE B. GATAN (Philippines), après avoir rappelé que son pays a accueilli la première Conférence internationale après la révolution sanglante de 1986 qui avait mis fin à deux décennies de loi martiale, a souligné que son pays a continué à participer activement au travail des conférences internationales et continuera à le faire, compte tenu de l’importance de la coopération entre les pays qui vivent des situations similaires. Il a aussi salué le caractère historique de la dernière réunion ministérielle de la Conférence internationale, en septembre dernier à New York, qui a abouti à la convocation d’un sommet et à la création d’un secrétariat de la Conférence pour assister son Président et ses États membres.
M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) a apporté son soutien à l’établissement d’un secrétariat pour assister le Président de la CIDNR à New York, et à la création d’un fonds d’affectation spéciale pour le financer, sur le modèle du Groupe des 77 et de la Chine. Il a également appuyé la prise en charge de la coordination de la mise en œuvre des recommandations des CIDNR par une structure tripartite bien identifiée servant d’interface au secrétariat.
Les Nations Unies ont su accompagner avec une flexibilité remarquable les développements dans les démocraties nouvelles, a-t-il dit, rappelant néanmoins que certains dérapages enregistrés récemment ont démontré la nécessité de renforcer la capacité de réaction rapide des Nations Unies aux situations à risque afin de parer aux développements de nature à engager les pays dans l’engrenage de la violence. La question de la prévention des conflits est donc fondamentale, a-t-il indiqué, estimant que les Nations Unies ont été plus efficaces dans les sous-régions où l’Organisation avait des moyens de déploiement rapides et une liaison de proximité avec les organisations régionales et sous-régionales. Le représentant a donc appuyé les recommandations du Secrétaire général.
Mme ANDA FILIP, Observatrice permanente de l’Union interparlementaire, a souligné la nécessité de planifier et de mettre en œuvre des actions entre les conférences et a estimé, dans cette perspective, qu’un petit secrétariat basé à New York, serait très efficace pour collaborer et réunir tous les partenaires de la CIDNR. Tous ceux qui se sont engagés lors de la dernière Conférence de Doha à promouvoir la démocratie aux niveaux national et international doivent être responsabilisés et leurs progrès doivent être évalués, non seulement par le Président de la Conférence mais par tous ses membres, a-t-elle préconisé. Elle a également salué la configuration tripartite de la Conférence –gouvernements, parlements et société civile– et a appelé à une articulation plus systématique entre ces trois entités.
Nous sommes toujours témoins d’un désenchantement des populations vis-à-vis de la démocratie, s’agissant de son incapacité à améliorer leur vie, a dit Mme Filip. Elle a livré les résultats d’une étude menée cette année, qui conclut que malgré un soutien immense pour la tolérance politique, partout dans le monde, il existe une perception très forte que cette tolérance politique fait défaut.
L’observatrice a également reconnu le rôle des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la promotion de la démocratie dans le monde. L’Union renforce en conséquence son partenariat avec les Nations Unies dans ce domaine. La représentante a réitéré l’engagement en faveur du renforcement des capacités des parlements, de la Journée internationale et du partenariat avec l’ONU.
M. MASSIMO TOMMASOLI, Observateur permanent de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), a reconnu que les processus de transition restent souvent bloqués au stade de la « démocratie électorale ». Les faiblesses internes et les contraintes externes ont souvent empêché les jeunes démocraties d’offrir une meilleure qualité de vie à leurs citoyens; trahissant la confiance nécessaire à la pérennité des institutions démocratiques. Il a aussi déploré la divergence persistante entre l’idée de la démocratie et la méfiance qu’inspirent les partis politiques et les parlements souvent considérés comme élitistes, inefficaces et non représentatifs.
M. Tommasoli a ensuite estimé que la crise financière mondiale avait asséné un coup potentiellement dangereux aux jeunes démocraties, notamment en Afrique. Il a donc plaidé pour des politiques à long terme et sensibles à chaque contexte, avant de souligner la nécessité d’assurer un suivi effectif entre les différentes conférences et de partager les expériences. Il est essentiel de lier les conférences aux efforts visant à renforcer la démocratie sur le terrain, a-t-il jugé, en souhaitant aussi que le processus des Conférences internationales fasse un meilleur usage du partage des expériences sur les défis et les succès des processus démocratiques.
CULTURE DE PAIX
Rapport du Secrétaire général sur le dialogue, l’entente et la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix (A/64/325)
Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des activités qu’ont menées les principales institutions des Nations Unies œuvrant dans le domaine du dialogue entre les religions et les cultures et s’employant à mettre en œuvre la résolution 63/22 de l’Assemblée générale.
Il fournit aussi un aperçu général des autres grandes initiatives régionales et mondiales dans ce domaine. Le rapport présente en outre le résultat des consultations menées par le Secrétariat, en coordination avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), sur la possibilité de proclamer une décennie des Nations Unies pour le dialogue entre les religions et les cultures.
Déclarations
M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que la promotion d’une culture de paix était basée sur le respect des droits de l’homme, la démocratie, la tolérance et la promotion du développement ainsi que sur l’éducation à la paix, la libre circulation d’information et une plus grande participation des femmes à la prévention de conflits. Il a ensuite regretté que les efforts déployés par l’ONU en la matière soient bien trop souvent noyés par des conflits violents exigeant une attention immédiate. Après des années de méfiance croissante entre les civilisations, « je suis encouragé, a-t-il dit, par les appels renouvelés en faveur du dialogue et du respect mutuel ». Respecter la diversité culturelle et religieuse est nécessaire pour la prévention des conflits et la promotion de la paix, a-t-il dit
M. Treki a ensuite signalé que la crise économique et financière avait entraîné une incidence négative sur les investissements dans l’éducation, la culture et le développement. Nous ne pouvons relâcher les efforts déployés pour renforcer une culture de paix car nous devons nous assurer que les enfants du monde auront conscience des points communs de l’humanité, a-t-il estimé. Selon M. Treki, la promotion d’une culture de paix et de la tolérance devrait guider tous les débats de l’Assemblée générale. Il a proposé l’organisation, au début de l’année prochaine, d’un débat thématique informel sur le Dialogue entre les civilisations.
M. A K ABDUL MOMEN (Bangladesh), présentant le projet de résolution intitulé « Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, 2001/2010 », a estimé qu’alors que nous approchions de la fin de la Décennie internationale pour la promotion d’une culture de la paix, il était temps de faire le bilan de ce qui a été réalisé cette dernière décennie. Dans ce travail, a-t-il dit, les intellectuels et les médias ont leur rôle à jouer. Il a déclaré que depuis son indépendance, son pays appliquait le principe d’« amitié pour tous, hostilité envers personne » qui a toujours guidé les relations avec les pays voisins. Il a rappelé que les Casques bleus bangladais portent en eux cette culture de la paix.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie), présentant le projet de résolution sur la culture de paix, a commencé par rappeler que l’Espagne était à l’origine en 2005 du lancement de l’Alliance des civilisations, avant de se féliciter que l’Alliance soit devenue une structure qui produit des projets et solutions concrets. Le représentant a annoncé que le troisième Forum de l’Alliance se déroulera les 28 et 29 mai 2010 à Rio de Janeiro. Considérant les plans nationaux et les stratégies régionales comme des instruments importants pour la mise en œuvre des objectifs de l’Alliance, le représentant a insisté sur la troisième Rencontre des points focaux qui se tiendra à Rabat du 9 au 11 novembre 2009. Il a aussi indiqué que la Stratégie régionale pour l’Europe du Sud-Est devrait être approuvée en décembre prochain à Sarajevo.
M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO (Espagne) s’est félicité que 95 pays se soient portés coauteurs de ce projet de résolution. Depuis son lancement en 2004, l’Alliance des civilisations s’est considérablement développée et a gagné en soutien de la part de la communauté internationale, mais aussi des sociétés, car elle a été en mesure d’identifier des problèmes qui touchent à la coexistence et vise à prévenir l’utilisation de la diversité à des fins politiques, a-t-il dit. Elle entend combattre les discours intolérants et extrémistes qui pourraient aboutir à la haine et à la confrontation, a-t-il ajouté, saluant le travail « extraordinaire » du Haut Représentant spécial pour l’Alliance des civilisations, Jorge Sampaio, qui a permis de mobiliser les États, les organisations internationales et la société civile, ainsi que des membres des médias, du secteur privé, et des représentants des religions.
La crédibilité, le respect et la résonnance politique de l’Alliance des civilisations sont aussi à mettre au crédit de son Groupe d’amis, a poursuivi le représentant, indiquant que ce Groupe est composé d’une centaine de membres, États et organisations internationales, qui incarnent la richesse politique de cette initiative. Compte tenu de l’expansion de l’Alliance des civilisations et pour lui permettre d’être un instrument de diplomatie préventive visant à réduire les tensions et de jeter des passerelles culturelles, M. Yañez-Barnuevo a appelé l’Assemblée générale à lui renouveler son appui.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines), présentant le projet de résolution intitulé « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » a estimé que celui-ci répondait aux dispositions de la Charte de Nations Unies. Faisant référence à l’actualité en la matière, il a plaidé pour des actes concrets, en appelant le Président de l’Assemblée à organiser un débat thématique. On ne peut laisser l’Année internationale de la réconciliation passer comme une simple note de bas de page, a-t-il lancé. Nous devons nous assurer du suivi a-t-il continué, estimant par ailleurs qu’il ne pouvait pas y avoir de pardon sans le dialogue. Concluant, il a plaidé pour que les Nations Unies poursuivent l’objectif de paix par les voies séparées mais parallèles que sont la voie politique et celle de la foi et du dialogue interreligieux.
M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan), qui présentait le projet de résolution intitulé « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix », a déclaré que toutes les religions et cultures partageaient des valeurs universelles. On ne peut les laisser devenir des sources de division comme c’est parfois le cas à l’époque actuelle, a-t-il dit, et nous devons chérir l’unité et l’indivisibilité de la race humaine. M. Sial a estimé que les conflits pouvaient être évités grâce à la compréhension, au partage, au sacrifice et au dialogue. Il faut remplacer la peur par l’acceptation, le harcèlement par la tolérance et la haine par le respect, a-t-il indiqué. La coopération, a-t-il ajouté, doit devenir le paradigme de nos efforts collectifs.
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) qui présentait le projet de résolution sur la Journée internationale Nelson Mandela, a déclaré que le leadership dont avait fait preuve Nelson Mandela aux heures les plus noires de l’histoire de l’Afrique du Sud suffisait à en faire un héros. Grâce à ses actions exemplaires, il est devenu un compas moral pour nous tous, a-t-il ajouté, et les contributions de Nelson Mandela à la résolution des conflits, à la réconciliation, aux droits de l’enfant et à l’aide aux populations pauvres sont reconnues de par le monde. Les idéaux de l’ONU sont les idéaux qu’a concrétisés Nelson Mandela tout au long de sa vie.
M. Sangqu a ensuite passé en revue les principaux repères biographiques de la vie de M. Mandela, notamment son procès pour trahison en 1964, sa libération après 27 ans d’emprisonnement et son élection à la présidence de l’Afrique du Sud. Nelson Mandela, a ajouté le représentant, n’est ni un dieu, ni un saint, mais simplement un homme qui a su agir d’une manière plus sage et plus ferme que nous autres.
Commentant ce projet de résolution, M. ANDERS LIDÉN (Suède), au nom de l’Union européenne, a souhaité rendre hommage à Nelson Mandela. Un homme qui, a-t-il dit, symbolise le triomphe de l’espoir sur le désespoir, de la justice sur l’oppression et de la paix sur le conflit. M. Mandela a persévéré dans ses engagements à défendre ses idéaux, a-t-il poursuivi, avant d’exprimer son espoir de voir tous les prisonniers de conscience, où qu’ils soient, a-t-il précisé, devenir un jour capables de jouir de la liberté qui leur est refusée et qui a été refusée à Mandela pendant tant d’années, a-t-il conclu.
M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte), au nom du Mouvement des pays non alignés, a salué l’initiative visant à faire du 18 juillet la Journée internationale Nelson Mandela. Beaucoup de dirigeants ont changé le futur de leur pays par leur vision, leur engagement et leur détermination, mais peu ont bouleversé le cours de l’histoire, a-t-il dit, rappelant la détermination et l’engagement de Nelson Mandela à la résistance non violente. Les 27 années qu’il a passées derrière les barreaux ont fait de Nelson Mandela le symbole mondial de la résistance au racisme, a estimé le représentant, rendant hommage à son rôle majeur dans la lutte pour la libération de l’Afrique et pour son unité. Le Mouvement des non-alignés reconnaît sa valeur et son dévouement au service de l’humanité, a-t-il insisté.
Le représentant a souligné que l’humanité avait souffert de différentes maladies sociales liées, le plus souvent, à la race, à la couleur, au sexe ou à la religion. Guidées par la vision de Nelson Mandela, les délibérations en cours au Conseil des droits de l’homme pour élaborer des normes complémentaires à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale sont donc extrêmement importantes, a-t-il dit, appelant au respect des engagements pris dans le Plan d’action de Durban et de sa Conférence d’examen. Le renforcement de la coopération au niveau international afin de promouvoir le dialogue, la compréhension mutuelle et l’éducation doit se fonder sur un partenariat avec les ONG, le secteur privé, les institutions nationales et les associations, a-t-il ajouté. M. Abdelaziz a indiqué que le Mouvement des non-alignés souhaitait que la Journée internationale Nelson Mandela permette non seulement de lui rendre hommage, mais aussi de rappeler à la communauté internationale la nécessité de renouveler son engagement à combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.
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