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AG/10880

Assemblée: le Directeur général de l’AIEA invoque la guerre en Iraq pour défendre la diplomatie et les vérifications dans la résolution des crises avec l’Iran et la RPDC

02/11/2009
Assemblée généraleAG/10880
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-quatrième session                                 

33e et 34e séances plénières – matin et après-midi


ASSEMBLÉE: LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AIEA INVOQUE LA GUERRE EN IRAQ POUR DÉFENDRE LA DIPLOMATIE ET LES VÉRIFICATIONS DANS LA RÉSOLUTION DES CRISES AVEC L’IRAN ET LA RPDC


Mohammed ElBaradei, Directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), qui a présenté son rapport annuel aujourd’hui, a demandé à l’Assemblée générale de laisser la diplomatie et les vérifications suivre leur cour pour résoudre des différends comme ceux liés à l’Iran et à la République populaire démocratique de Corée (RPDC).


L’Assemblée générale a fait part de son appui à l’AIEA, en adoptant par consensus une résolution* dans laquelle elle encourage la mise au point et l’application pratique des utilisations de l’énergie atomique à des fins pacifiques.


L’Assemblée a également adopté par consensus une résolution** sur l’appui à accorder à la Cour pénale internationale (CPI), après avoir conclu un débat sur l’édification d’un Mémorial permanent à la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique.


Tout en se félicitant de ce que la question du désarmement nucléaire se retrouve de nouveau en tête de l’ordre du jour international, M. ElBaradei n’en a pas moins engagé les États Membres à tirer les leçons des conséquences de la « guerre tragique » qui a été lancée en Iraq « sous de faux prétextes ». 


« L’édification d’un monde exempt d’armes nucléaires est maintenant à notre portée », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, « mais traiter des préoccupations de la communauté internationale à l’égard des intentions de l’Iran participe d’abord et avant tout d’une question de confiance, qui ne peut être résolue que par le dialogue ». 


Il a également insisté sur l’importance de travailler dans le cadre des institutions internationales plutôt que de les contourner par des actions unilatérales.  « La force ne peut être utilisée que si toutes les autres options ont été épuisées ».


M. ElBaradei a exhorté l’Iran à répondre rapidement à sa dernière proposition qui l’engage à adopter une série de mesures destinées à rétablir la confiance et à ouvrir la voie à un dialogue « global et substantiel » avec la communauté internationale.


« Nous l’avons souligné maintes fois dans le passé, le programme nucléaire de l’Iran est et demeurera pacifique », a rétorqué le représentant iranien, en invoquant les besoins croissants en matière d’énergie.


Il s’en est également pris à « certains » États dotés d’armes nucléaires qui, sous prétexte de non-prolifération, ont imposé des limites au transfert de matériaux, d’équipements et de technologie nucléaires vers des pays en développement.


Évoquant la situation en RPDC, M. ElBaradei a regretté les « suspensions répétées » du dialogue avec la communauté internationale, lesquelles illustrent de manière flagrante « la fragilité et les lacunes du régime de non-prolifération ».  Le représentant de la RPDC a lié le retour de son pays aux Pourparlers à Six « aux résultats des discussions bilatérales avec les États-Unis ».


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux mercredi 4 novembre, à partir de l0 heures, avec l’examen du rapport de la mission d’établissement des faits sur le conflit à Gaza, dit « rapport Goldstone ».


* A/64/L.7

 **A/64/L.9


RAPPORT DE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ENERGIE ATOMIQUE (AIEA)


Présentant le rapport annuel de l’AIEA paru sous la cote (A/64/257), M. MOHAMED ELBARADEI, Directeur général de l’Agence, a estimé que depuis 1998, l’AIEA était passée d’une organisation technique relativement peu connue à un acteur essentiel situé au cœur des questions de paix et de sécurité internationales.  L’Agence a gagné un respect universel pour son indépendance et son objectivité dans la vérification, la sûreté et la sécurité nucléaires, a-t-il affirmé, en ajoutant qu’elle a fait des progrès considérables dans l’ouverture de l’accès des pays en développement à la technologie nucléaire à des fins pacifiques; améliorant ainsi les domaines de l’énergie, de la santé, de l’alimentation et de l’eau potable. 


Après 12 ans passés à la tête de l’AIEA, M. ElBaradei a fait part de sa déception face au fait que l’AIEA lutte toujours pour obtenir suffisamment de financement et qu’il lui manque toujours l’autorité juridique suffisante pour faire son travail dans la vérification, la sûreté et la sécurité nucléaires.  Il s’est cependant félicité de ce que la question du désarmement nucléaire se retrouvait de nouveau en tête de l’ordre du jour international.


Donnant son sentiment du passé, du présent et de l’avenir, M. ElBaradei a d’abord commenté la question nucléaire.  Il a signalé que l’on devrait assister à une expansion significative de l’utilisation de l’énergie nucléaire.  En conséquence, l’AIEA a ajusté ses priorités de façon à se centrer davantage sur les programmes nucléaires des « nouveaux venus ».  Conscient que le risque d’accident ne pouvait pas être entièrement éliminé, le Directeur général a appelé les pays à adopter les normes de sécurité de l’AIEA, à l’instar de l’Union européenne.


Passant ensuite à l’aspect « développement » du mandat de l’Agence, le Directeur général a expliqué que les activités de coopération technique de l’Agence étaient à l’origine de nombreuses améliorations sur le terrain.  Il a cité, à titre d’exemple, la création d’une variété de riz qui tolère le sel et une variété de blé résistant à la sécheresse. 


Il a poursuivi en indiquant que le Programme d’action pour la thérapie contre le cancer (PACT) apporte un nouvel espoir dans les pays en développement.  S’agissant du Programme de coopération technique, M. ElBaradei a estimé que l’AIEA devait faire davantage mais ne le pouvait faute de financement.  Il a exhorté les donateurs à prendre conscience du lien entre la sécurité et le développement. 


M. ElBaradei a ensuite affirmé que la plus grave menace à laquelle devait faire face le monde actuel est la question de l’accès des extrémistes aux matériaux nucléaires ou radioactifs.  Il a rappelé qu’après le 11 septembre 2001, l’AIEA avait lancé un programme de lutte contre le terrorisme nucléaire, avant de se dire déconcerté de constater que la sécurité nucléaire continuait d’être financée par des contributions volontaires souvent insuffisantes et imprévisibles ou encore assorties de conditionnalités.  Il a averti que les 200 actes de trafic illicite recensés l’année dernière n’étaient sans doute que le « sommet de l’iceberg ». 


Notre capacité à détecter des matériaux et des activités nucléaires clandestines dépend de l’autorité juridique qu’on donnera à l’Agence ainsi que de la technologie et des ressources, a-t-il ajouté, pour signaler ensuite de « graves lacunes » dans ces trois domaines.  Il a précisé que dans plus de 90 pays, l’AIEA n’avait, soit aucun pouvoir de vérification, soit un pouvoir inadéquat ou inexistant. 


Notre crédibilité dépend de notre indépendance, a-t-il poursuivi, pour souligner de nouveau la nécessité d’obtenir des financements pour entre autres acquérir les toutes dernières technologies. 


S’agissant de l’Iraq, M. ElBaradei a, une nouvelle fois, déploré une « guerre tragique lancée sous de faux prétextes ».  Quant à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il a estimé que les suspensions répétées du dialogue entre ce pays et la communauté internationale avaient entravé toute solution au problème et illustré, de manière flagrante, la fragilité et les lacunes du régime de non-prolifération.  La leçon principale à tirer des exemples de l’Iraq et de la RPDC, a-t-il estimé, est qu’il faut laisser la diplomatie et les vérifications suivre leur cours. 


Il faut travailler dans le cadre des institutions internationales, en l’occurrence l’AIEA et le Conseil de sécurité, et leur donner du pouvoir plutôt que de les contourner par des actions unilatérales.  L’AIEA, pour sa part, doit impérativement fonder ses conclusions uniquement sur les faits et non sur des considérations politiques.  La force, a insisté le Directeur général, ne peut être utilisée que si toutes les autres options ont été épuisées et strictement dans le cadre du droit international, comme le dit la Charte des Nations Unies.


Toutes ces leçons, a tranché M. ElBaradei, sont applicables à l’Iran.  Aujourd’hui, a-t-il affirmé, après un travail difficile et pénible, l’Agence comprend mieux le programme nucléaire civil iranien.  Néanmoins, un certain nombre de questions et d’allégations liées à la nature même de ce programme doivent toujours être clarifiées.  Toutefois, a dit le Directeur général, traiter des préoccupations de la communauté internationale à l’égard des intentions de l’Iran participe d’abord et avant tout d’une question de confiance, qui ne peut être résolue que par le dialogue.


M. ElBaradei a exhorté l’Iran à répondre rapidement à sa dernière proposition, fondée sur l’initiative des États-Unis, de la Fédération de Russie et de la France, et qui l’engage à adopter une série de mesures qui pourraient rétablir la confiance et ouvrir la voie à un dialogue global et substantiel avec la communauté internationale.


Le Directeur général a ensuite prévenu que l’AIEA ne pouvait accomplir son travail de vérification seule.  Il dépend d’un appui politique, en particulier celui du Conseil de sécurité.  Il a estimé que cet organe devrait développer un mécanisme qui ne se fonde pas seulement sur les sanctions, lesquelles frappent trop souvent les vulnérables et les innocents.  Le mécanisme devrait reposer davantage sur la prévention de conflits et les réponses aux problèmes qui se cachent souvent derrière de nombreuses questions de prolifération comme la méfiance et les conflits latents.


Un nombre de plus en plus élevé de pays peut aujourd’hui enrichir l’uranium ou retraiter le plutonium.  Pour répondre à ce défi, M. ElBaradei a proposé de passer du contrôle national à un contrôle international du cycle des combustibles nucléaires.  Comme première étape, a-t-il proposé, on pourrait créer une banque d’uranium faiblement enrichi qui garantirait aux États un accès d’urgence aux combustibles nucléaires sans avoir à créer leurs propres capacités d’enrichissement ou de retraitement.  Dans le monde actuel, a-t-il insisté, l’objectif devrait être la pleine « multinationalisation » des parties sensibles du cycle des combustibles, à savoir l’enrichissement et le retraitement.


L’édification d’un monde exempt d’armes nucléaires est maintenant à notre portée, a-t-il enchaîné, citant notamment l’initiative « courageuse » du Président Obama et la reprise de négociations « sérieuses » entre les deux plus grandes puissances nucléaires.  Il s’est aussi dit encouragé par l’adoption de la résolution 1887 du Conseil de sécurité, en jugeant essentiel que la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) prévue en 2010, profite de cet élan.


Nous avons besoin, a conclu M. ElBaradei, d’un nouveau système mondial de sécurité collective dans lequel ne ressentirait la nécessité de fonder sa sécurité sur le nucléaire.  Un système, a-t-il poursuivi, qui serait un instrument efficace de prévention de conflit, de consolidation et d’établissement de la paix.  Un système, a-t-il enfin dit, qui placerait la sécurité et la solidarité humaines en son centre. 


Déclarations


M. PER ORNEUS (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé que l’Union européenne était auteur de la résolution présentée aujourd’hui sur l’AIEA, tout en précisant que l’Union demeure opposée à la résolution GC(53)RES/17 contenue dans le rapport de l’AIEA.  Le représentant a ensuite révélé que l’Union européenne comptait faire des Protocoles additionnels aux Accords de garanties généralisés, une condition préalable aux exportations nucléaires.  Le représentant a aussi rappelé qu’avec 20 millions d’euros octroyés depuis 2004, l’Union européenne était le premier contributeur de l’AIEA.  Il a conclu en soulignant l’importance du Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives, adopté en 2003.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que dans l’avenir immédiat, la principale tâche sera de déterminer les conditions dans lesquelles tous les États membres de l’AIEA pourront tirer parti de l’énergie nucléaire, conformément aux exigences de la non-prolifération.  Il a souligné dans ce contexte, l’importance qu’il y a à assurer l’universalité du système de garanties de l’Agence et de son Protocole additionnel.  Le temps est venu, a-t-il poursuivi, de faire en sorte que les capacités de contrôle technique de l’AIEA soient conformes au nombre plus important des installations placées dont elle doit s’occuper, a-t-il aussi estimé. 


Aujourd’hui, beaucoup a été fait pour créer un filet de sécurité efficace au niveau international afin d’empêcher que des armes nucléaires ne tombent entre les mains de terroristes, a dit le représentant, saluant les efforts systémiques de l’Agence en la matière.  Il a rappelé que, compte tenu de la menace internationale que représente le terrorisme, les mécanismes d’interaction multilatéraux et bilatéraux devaient être renforcés. 


C’est dans cet esprit, a-t-il affirmé, que les Présidents russe et américain ont adopté une déclaration commune sur la coopération dans la sphère nucléaire à Moscou, le 6 juillet 2009.  La Fédération de Russie, a-t-il précisé, a pris la décision de principe de contribuer à l’AIEA au Fonds pour la sécurité nucléaire à hauteur de 1,5 million de dollars en 2010 et d’1 million de dollars par an entre 2011 et 2015.  En outre, l’initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire mise au point par les Présidents russe et américain en 2006 a acquis une dimension mondiale maintenant que 76 États y participent, s’est-il félicité, saluant aussi la mise en œuvre du Programme technique de l’Agence et rappelant les contributions de son pays.


Après avoir passé en revue les activités de coopération de son pays, le représentant a rappelé que pour de nombreux pays, le développement de l’énergie nucléaire posait la question de l’offre fiable de combustibles.  Dans ce cadre, il a rappelé la création du Centre international d’enrichissement de l’uranium, en 2007.  Rappelant aussi que l’année dernière, son pays avait présenté une proposition relative à la création de réserves garanties, il a souligné qu’elle se fonde sur l’article 9 de la Charte de l’AIEA.  Le droit de recevoir de l’uranium enrichi d’une réserve garantie ne requiert pas des États membres qu’ils renoncent à leur droit de créer et de développer leur propre cycle de combustible, a-t-il précisé.  La mise en œuvre du Projet de l’IAEA sur des réacteurs nucléaires et des cycles de combustibles innovants est un exemple de coopération internationale efficace sous les auspices de l’Agence, a-t-il estimé, et la Fédération de Russie a pris la décision de financer ce projet également, sur le long terme à hauteur de 23 millions de roubles par an.


M. MAGED ABDULAZIZ (Égypte) a estimé que l’Agence doit avoir un rôle central à jouer pour faciliter l’accès des États non nucléaires à l’énergie nucléaire.  Il a dénoncé, dans ce cadre, les tentatives de certains d’imposer des conditions fallacieuses et des restrictions injustifiées à l’accès à cette énergie.  La Conférence d’examen du TNP, a-t-il plaidé, doit régler ce déséquilibre.  L’universalisation du système de garanties de l’AIEA, a-t-il ajouté, permettrait aussi de stopper la politisation excessive du régime de non-prolifération et de désarmement. 


Malgré l’absence d’universalité de ce système, les États non dotés d’armes nucléaires, a encore dénoncé le représentant, continuent de subir des pressions pour prendre des engagements supplémentaires, au premier rang desquels figure le Protocole additionnel.  De même, a-t-il dit, la résolution 1887 du Conseil de sécurité tente de réinterpréter des éléments importants du système de garanties et du droit inaliénable des pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.


Le représentant a souligné que l’AIEA était le seul forum multilatéral qui a la légitimité pour discuter des dimensions technique, juridique et pratique d’un certain nombre de propositions qui ont été faites sur le cycle du combustible nucléaire et les garanties de sécurité.  Ce sont des discussions qui ne peuvent être conclues sans un consensus, qui est absent pour le moment, a-t-il déclaré. 


Il a aussi indiqué que tous les États du Moyen-Orient ont reconnu l’importance du système de garanties de l’AIEA, excepté Israël.  Il a rappelé que, pour la première fois, depuis 1991, la Conférence générale de l’Agence a adopté une résolution intitulée « Capacités nucléaires d’Israël ».  Le représentant a conclu sur la coopération technique de l’AIEA, en rappelant que son pays cherche à obtenir l’énergie nucléaire pour la réalisation de ses objectifs en matière de développement. 


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) s’est félicitée des activités de l’AIEA dans le domaine de la coopération technique, avant de rappeler que son pays est en train d’adopter des normes de régulation dans le domaine de la sécurité nucléaire.  Soulignant le droit inaliénable de chaque pays à l’énergie nucléaire, elle s’est dite convaincue que les mécanismes dont dispose la communauté internationale doivent promouvoir un accès non discriminatoire et égal à cette énergie nucléaire.  En tant que membre fondateur de l’AIEA, le Bélarus soutien le renforcement de l’Agence en tant qu’organisation internationale en charge de promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire à des fins de développement durable, a-t-elle insisté.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) s’est félicité de ce que « la renaissance du nucléaire se profile à l’horizon », en rappelant à l’AIEA ses prérogatives exclusives dans la pleine mise en œuvre de l’article IV du TNP sur l’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.   Quelques États, a-t-il insisté, ne voient dans l’Agence qu’un instrument de vérification et, fort de cette approche sélective, ils n’ont cessé de vouloir la dégrader à un statut de mandataire à un seul objectif, à savoir une « organisation sentinelle ».  M. Khazaee a tout de même affirmé que son pays attachait une grande importance au rôle de l’AIEA en tant que seule entité compétente pour procéder à des activités de vérification, tout en insistant sur l’importance de protéger les informations confidentielles des États et en s’inquiétant de la publication « illégale » d’informations sensibles.


Le représentant s’est dit gravement préoccupé par le fait que sous prétexte de non-prolifération, certains États nucléaires et leurs alliés imposent des limites et des restrictions au transfert de matériaux, d’équipements et de technologie nucléaire vers des pays en développement.  Malgré les obligations qui découlent de l’article 4 du TNP, ces États continuent d’invoquer des excuses comme le contrôle des exportations, la sécurité nucléaire, encore le terrorisme nucléaire ou les approches multilatérales au cycle du combustible nucléaire.


La coopération nucléaire entre certains États nucléaires et le « régime sioniste » est la manifestation évidente de la violation de l’esprit et de la lettre du TNP.  Ces politiques de deux poids deux mesures et ces approches discriminatoires ne peuvent que saper la fiabilité et l’intégrité du TNP et de l’AIEA, a-t-il lancé.  Il a, de nouveau, affirmé que le fait que le « régime sioniste » demeurait le seul État du Moyen-Orient à ne pas être partie au TNP demeurait l’obstacle principal à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans cette région.  Le programme d’armement nucléaire clandestin de ce régime, abrité dans des installations secrètes et échappant à tout contrôle international, demeure la plus grave menace à la paix et à la sécurité régionales et internationales, a-t-il affirmé.


Avant de conclure, M. Khazaee a indiqué que son pays avait investi de nombreuses ressources dans l’énergie nucléaire à des fins pacifiques afin de répondre à ses besoins croissants en matière d’énergie.  Nous l’avons souligné maintes fois dans le passé, le programme nucléaire de l’Iran est et demeurera pacifique.


M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a rappelé que son pays a assuré la participation de 29 experts au Programme de coopération technique de l’AIEA en 2008, et consacre d’importantes ressources humaines et financières au respect des Accords de garanties.  À cet égard, le blocus économique dont le pays est victime continue de porter préjudice aux projets nationaux, notamment en ce que les entreprises nord-américaines ou celles qui ont une participation de capitaux dans ce pays ne peuvent vendre les équipements sous peine de sanctions, a-t-il expliqué.


Le représentant a jugé essentiel de garantir que le processus de vérification de l’Agence soit juste et impartial.  Nous devons définitivement éliminer toute pression ou interférence malvenue dans les processus de vérification, qui sape l’efficacité et la crédibilité de l’Agence, a-t-il insisté.  Il a notamment dénoncé les manipulations politiques qui caractérisent, selon lui, le « cas nucléaire iranien ».  Il faut, a-t-il insisté, mettre fin à la politique de deux poids deux mesures qui caractérise aussi les accusations contre la République arabe syrienne ou l’impossibilité « inacceptable » de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


M. Benítez a insisté sur le droit inaliénable de tous les États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, insistant sur le fait que l’AIEA est la seule autorité compétente pour vérifier le respect des obligations contenues dans les Accords de garanties.  Cuba s’oppose à ce qu’on utilise la question du cycle du combustible nucléaire à des fins de coercition économique ou politique et aussi à tout monopole dans la distribution de ces combustibles.  En dépit des espoirs de changement, les politiques militaristes se poursuivent, en engloutissant plusieurs milliards de dollars chaque année, a rappelé le représentant.  Dans cette perspective, il a estimé que la Conférence d’examen du TNP sera un moment propice pour s’engager réellement en faveur du développement et de la paix dans le monde.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a salué l’importante contribution de l’IAEA à la paix et à la sécurité internationales, notamment en matière de promotion du développement économique et social par le Programme de coopération technique.  Cette coopération doit s’accroître et être correctement financée, a-t-il souligné, en rappelant également que la question du cycle du combustible nucléaire ne devait pas aller contre le choix des États de développer leurs propres capacités en la matière.  L’Indonésie, a-t-il assuré, reconnaît le risque et le danger liés à l’accès des terroristes aux matériaux nucléaires.  Il a voulu que les efforts visant à prévenir cette menace soient toujours déployés dans le cadre des procédures juridiques internationales.  Il a également souligné le rôle essentiel joué par le système de garanties de l’AIEA et a indiqué que l’Indonésie avait signé l’Accord de garanties et son Protocole additionnel.  En outre, un système de garanties intégré dans le cadre d’un réseau Asie-Pacifique a été mis en place et il doit se réunir en 2010, a-t-il précisé.


Le représentant a estimé que le rôle de l’Agence en matière de vérification avait été mis en difficulté l’année passée, s’agissant notamment de la RPDC et de l’Iran.  Il a appelé à la patience, à la retenue, à la souplesse et à des consultations sur un règlement pacifique et durable de ces questions. L’Indonésie, a-t-il dit, est en outre profondément préoccupée par le fait que l’on ne soit toujours pas parvenu à établir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant a dénoncé l’attitude « inquiétante » d’Israël qui refuse de placer ses installations sous le contrôle de l’AIEA et d’adhérer au TNP.  Nous ne pouvons nous empêcher d’établir certains parallèles avec les pressions immenses qui sont imposées à certains pays de la même région, a-t-il avoué.


M. KAMAL BASHIR (Soudan) a salué le rôle que joue l’IAEA dans le domaine de la coopération, du développement et de la promotion de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Il a notamment évoqué les activités de l’AIEA dans le domaine de l’agriculture et a dit espéré que la coopération avec l’Agence s’améliorera et que des progrès supplémentaires seront enregistrés pour éradiquer les mouches nocives qui frappent le continent africain.


Le représentant a poursuivi en signalant que sa délégation estimait que les États devaient s’abstenir d’exercer des pressions sur l’Agence et de s’immiscer dans ses activités.  Il a cité les mérites du dialogue et des négociations et estimé que toutes les régions devaient aspirer à devenir des zones exemptes d’armes nucléaires.  Le représentant a donc dénoncé le refus d’Israël de soumettre ses projets nucléaires au contrôle de l’Agence et le fait que ce pays continue d’ignorer les nombreux appels lancés par la communauté internationale allant dans ce sens.  M. Bashir a par ailleurs engagé l’AIEA à renforcer ses capacités en matière de thérapie nucléaire.


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a estimé que l’universalisation des Accords de garanties et des Protocoles additionnels est un moyen essentiel d’améliorer les régimes de garanties et de vérification.  Il a ensuite salué le rôle moteur de l’Agence pour mettre en place un nouveau cadre multilatéral pour la fourniture de combustible nucléaire.  En la matière, le représentant a prévenu que nouveau cadre devait répondre aux exigences fondamentales de la fiabilité, de l’accès rentable et égal et de la réduction des risques de prolifération.  Enfin, le représentant a reconnu la menace du terrorisme nucléaire.  Il a donc salué le Plan pour la sécurité nucléaire de l’Agence et ses efforts pour le renforcer.


En concluant, le représentant a rappelé que le règlement pacifique de la question nucléaire de la RPDC est essentiel à la paix et à la prospérité de la péninsule coréenne et de l’Asie du Nord-Est.  La RPDC, a-t-il accusé, a violé les accords des Pourparlers à Six et les résolutions du Conseil de sécurité, non seulement en procédant à un essai nucléaire mais aussi en lançant des tirs de longue portée, en avril dernier, et des missiles balistiques de longue portée, en juillet et en octobre de cette année.  Attirant l’attention sur la détermination du Conseil de sécurité et la communauté internationale en la matière, comme en témoigne la résolution 1874 du Conseil et celle de l’AIEA, le représentant a jugé impératif que la RPDC revienne aux Pourparlers à Six, abandonne tous ses programmes et armes nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible, réintègre le régime du TNP et respecte fidèlement tous les engagements et obligations internationaux.


Mme ONON SODOV (Mongolie) a souligné que, grand producteur d’uranium, son pays conjugue l’assistance de l’AIEA à une coopération élargie avec ses partenaires.  Après s’être attardée sur l’assistance de l’AIEA concernant la thérapie du cancer, la représentante a attiré l’attention de l’Assemblée sur le document final de la première réunion de points focaux sur les zones exemptes d’armes nucléaires que son pays a organisée en avril dernier comme contribution à la Conférence d’examen de 2010.  Aujourd’hui, a-t-elle dit, l’efficacité du système de garanties est de la plus haute importance.  Mais, a-t-elle reconnu, les Accords de garanties ne permettent plus de dissiper les soupçons.  Seuls le système intégré de garanties et le Protocole additionnel feront des garanties un instrument efficace, a-t-elle estimé.


M. SERGE BAVAUD (Suisse) a rendu hommage à Mohamed ElBaradei, après ses douze ans à la tête de l’AIEA, saluant son indépendance et sa responsabilité face aux difficultés de sa mission, ainsi que sa grande vision politique qui l’a amené notamment à soumettre à la réflexion de la communauté internationale des sujets délicats comme la multilatéralisation du cycle de combustible nucléaire.  Par ses efforts, il a indubitablement contribué à la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde, a-t-il insisté.  Avec la possibilité que de réels progrès en matière de désarmement nucléaire se concrétisent, il pourrait devenir de plus en plus réaliste que l’AIEA doive relever de nouveaux défis en matière de vérification, a-t-il souligné, assurant du soutien de son pays à un développement de l’équilibre entre désarmement nucléaire et non-prolifération au sein de l’Agence.  Les récents progrès en matière de gestion budgétaire de l’Agence doivent également être salués car ils pourraient contribuer à lui garantir des bases plus solides en vue d’affronter ces nouveaux défis, a-t-il enfin déclaré.


M. JOHANN PASCHALIS (Afrique du Sud) a mis l’accent sur la contribution de son pays à la dimension « développement » de l’AIEA.  Il a ainsi indiqué que son pays participe activement aux programmes de bourses et de visites scientifiques de l’Agence, en tant que pays bénéficiaire et contributeur.  L’Afrique du Sud va recevoir plusieurs conférences internationales de premier plan, dont l’une consacrée au renforcement de la sûreté et de la sécurité nucléaire mondiales, du 14 au 18 décembre 2009.  Après avoir passé en revue les initiatives prises sur le territoire sud-africain, entre autres, dans la gestion des déchets nucléaires, dans la spectrométrie, dans l’accès à l’énergie ou le développement agricole, le représentant a salué le fait que la République du Congo et le Kenya aient rejoint les nombreux autre États africains dans le système de garanties de l’AIEA.  Il a aussi rappelé que les changements climatiques étaient une menace mondiale et a appelé la Conférence de Copenhague à prendre les mesures nécessaires, notamment en matière énergétique, en tenant compte des besoins socioéconomiques des pays en développement.


M. YAQOUB YOUSEF ALSANAD (Koweït) a estimé l’importance qu’il y a à ce que l’AIEA améliore la capacité des États à mettre en œuvre les différentes applications nucléaires.  Le travail qu’effectue l’Agence, a dit le représentant, pour prévenir l’utilisation du nucléaire à des fins militaires et la promouvoir à des fins pacifiques, ne peut connaître le succès sans l’union de tous les États membres.  De même le Moyen-Orient ne parviendra pas à la paix et à la sécurité tant qu’Israël refusera de soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA.  Cette situation « anormale » conduit d’autres États à vouloir l’arme nucléaire, notamment au vu de l’inaction de la communauté internationale et de son attitude indulgente à l’égard de certains États, a-t-il avancé.  Le représentant s’est ensuite félicité des pourparlers entre l’Iran et le Groupe des 5+1 et a souligné l’importance de trouver une solution diplomatique au programme nucléaire de ce pays.  Ma délégation encourage également l’Iran à continuer de coopérer avec l’AIEA, a-t-il dit. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a indiqué que pour contribuer à la prochaine Conférence d’examen, son pays et l’Australie ont lancé une Commission internationale pour la non-prolifération et le désarmement, en espérant qu’elle formulera des propositions » ambitieuses mais réalistes » qui serviraient de base au renforcement du régime du TNP.  Il a à son tour estimé que la seule façon de renforcer le système des garanties est d’universaliser le Protocole additionnel.  Qualifiant ensuite « d’inacceptables » les programmes nucléaires et de missiles de la RPDC, le représentant a appelé cette dernière à revenir sans condition préalable aux Pourparlers à Six.  Le représentant a aussi espéré que l’Iran coopérera avec l’AIEA et répondra aux résolutions du Conseil de sécurité.


M. JONATHAN TOW (Singapour) a estimé que la « renaissance du nucléaire » doit aller de pair avec une culture de la sécurité nucléaire.  Il a attiré l’attention sur la table ronde régionale que son pays a accueillie en mars 2009 sur la question de la sécurité.  Le représentant a aussi insisté sur le fait que le droit des États à utiliser des matériaux nucléaires à des fins pacifiques doit être strictement conforme avec les obligations en matière de non-prolifération.  Il faut s’assurer, a-t-il dit, que le régime de garanties et de vérification de l’AIEA soit capable de répondre de manière crédible aux nouveaux défis.  Le représentant a salué le Programme de coopération technique de l’AIEA, mais a estimé que des progrès peuvent encore être faits.  Il s’est donc félicité des nouveaux partenariats entre l’Agence et les organisations de développement régionales et internationales. 


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a déclaré que le système de garanties de l’AIEA était une partie essentielle du régime de non-prolifération nucléaire international, en appelant tous les États à adhérer aux Accords de garanties et au Protocole additionnel.  Il a aussi appelé tous les États à devenir parties aux deux Conventions sur la sécurité nucléaire.  Le représentant a rappelé l’importance que son pays attache à la gestion des déchets nucléaires, en particulier dans le cadre du démantèlement de la centrale nucléaire de Tchernobyl, et a espéré que l’attention de l’AIEA sur cette question ne diminuera pas avec le temps.


M. MESFIN MIDEKSSA (Éthiopie) s’est dit heureux d’annoncer que son pays s’est engagé dans de nombreux projets nationaux et régionaux qui impliquent les techniques nucléaires.  Il s’est félicité du rapprochement de la Division jointe FAO-AIEA et de la décision de maintenir cette Division.  Il a ensuite plaidé pour que le volet « coopération technique » de l’AIEA reçoive un traitement égal aux autres volets, en particulier s’agissant des ressources financières.  Le représentant a conclu en exhortant tous les pays africains à signer le Traité de Pelindaba.  


M. LI YANG (Chine) a suggéré à l’AIEA de tirer pleinement parti de son expertise dans ses programmes de coopération technique.  Elle doit aussi prendre des mesures concrètes pour renforcer l’efficacité des garanties et promouvoir l’universalité des Protocoles additionnels.  M. YANG a également engagé l’AIEA à promouvoir une culture de sécurité nucléaire et à créer, ce faisant, un système  de normes et de règles.  Enfin, a conclu le représentant, l’AIEA devrait continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion d’un règlement pacifique des questions nucléaires, au niveau régionale, et faciliter les discussions sur les garanties liées à l’approvisionnement en combustible nucléaire.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que pour assurer le droit aux applications pacifiques de la technologie nucléaire, il faut développer des critères universels et non discriminatoires de la coopération internationale.  Il a reproché à l’Agence et ses organes de décision de mettre trop l’accent sur la dimension « sécurité » au détriment de l’aspect «  utilisation pacifique de l’énergie nucléaire ».  Saluant les contributions tangibles du Programme de coopération technique de l’AIEA, dont le Pakistan a beaucoup bénéficié, le représentant a assuré que son pays allait continuer d’offrir son expérience et son expertise technique.


Le Pakistan préconise depuis longtemps le recours à l’énergie nucléaire pour la prospérité, a dit M. Tarar, en disant attendre l’assistance de l’Agence et des Etats du monde développé alors que son pays continue à développer son programme d’énergie nucléaire.  En la matière, a assuré le représentant, le Pakistan respecte les normes internationales en vigueur en matière de sécurité nucléaire, notamment dans le cadre des obligations relatives aux Conventions qu’il a ratifiées.  Le représentant a conclu en soulignant l’engagement de son pays en faveur de la non-prolifération nucléaire.  


M. DONALD CAMP (États-Unis) a affirmé que sa délégation appuyait la résolution dont est saisie aujourd’hui l’Assemblée générale.  Il a cependant fait part des réserves qu’elle entretient au sujet de la résolution GC (53)/RES/17 de l’AIEA qui traite des capacités nucléaires israéliennes.  Il faut, a-t-il dit, éviter toute politisation dans tout effort voué à régler la question « complexe » du nucléaire au Moyen-Orient.  Les États-Unis sont déterminés à appuyer l’AIEA dans sa double mission de promouvoir l’utilisation de l’énergie nucléaire et de veiller à la non-prolifération, a-t-il ajouté.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a salué les réunions de travail hautement productives entre son pays et le Directeur de l’AIEA lors de sa visite au mois de mars dernier.  En 50 ans, l’AIEA s’est consolidée pour devenir l’instance compétente de la coopération scientifique et technique dans le domaine de l’énergie nucléaire et de la vérification du respect des obligations auxquelles ont consenti les États.  Il a dénoncé les manœuvres visant à porter atteinte à la légitimité de l’AIEA et les ingérences indues qui sont des violations graves des principes du droit international et du droit humanitaire.  À cet égard, il a estimé que la résolution 1887 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération avait mis en danger la transparence nécessaire à tout le mécanisme de non-prolifération, et particulièrement au processus technique de vérification.  Le Venezuela rejette toute initiative qui tente de délégitimer le régime multilatéral de désarmement, a-t-il insisté.  


L’AIEA travaille sur la base du droit inaliénable de tous les États d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il rappelé, soulignant des avancées dans les activités visant à renforcer la sécurité nucléaire et saluant la coopération technique et financière offerte par l’Agence.  Élu membre du Conseil des gouverneurs de l’Agence, le Venezuela continuera à faire en sorte que l’AIEA reste le forum unique dans le domaine nucléaire et la promotion de tous les objectifs, y compris le désarmement, la non-prolifération et la vérification.  Il défendra aussi le droit souverain de tous les États à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a assuré le représentant.


M. IBRAHIM OMAR DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a réaffirmé que tous les États avaient le droit à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques mais aussi celui de recevoir l’assistance de l’AEIA.  Nous croyons au rôle important que joue l’AEIA, a poursuivi le représentant, mais nous regrettons dans le même temps que les règles de l’AEIA ne recouvrent pas toutes les activités nucléaires, ce qui est une entrave à son universalité.  Nous espérons, a-t-il poursuivi, que la communauté internationale saura examiner le mandat de l’AIEA, en particulier lorsqu’elle couvre le contrôle des arsenaux des États afin de parvenir à un désarmement complet.


Abordant la question du Moyen-Orient, le représentant a estimé que rien n’avait été fait pour faire de cette région une zone exempte d’armes nucléaires.  Israël est la seule puissance nucléaire de la région, a-t-il dénoncé, en ajoutant que ce pays ne veut toujours pas placer ses installations sous le contrôle de l’AEIA.  Nous devons tout faire pour inverser cette situation, a conclu le représentant.


Explications de vote


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a indiqué que son pays rejetait catégoriquement la résolution de l’AIEA qui l’exhorte à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à retourner à la table des négociations sans condition préalable.  Cette position ignore intentionnellement la nature de la question nucléaire sur la péninsule coréenne et penche vers l’une des parties, en érigeant des obstacles artificiels à la résolution du problème, a-t-il estimé. 


La question nucléaire sur la péninsule coréenne est le résultat direct de la menace nucléaire que posent les États-Unis et leur politique hostile envers la RPDC, a-t-il expliqué.  Aujourd’hui, a-t-il dénoncé, les États-Unis vont jusqu’à menacer d’une attaque nucléaire préventive, rendant leur menace encore plus réaliste.  La politique des États-Unis a atteint un tel niveau d’hostilité, a encore accusé le représentant, qu’il s’agit maintenant de priver, par la force, la RPDC de son droit d’explorer et d’utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques. 


Jusqu’ici, le processus de la dénucléarisation de la péninsule coréenne était mené sur la base de l’égalité souveraine des États.  Mais, a déploré le représentant, les États-Unis ont brisé tout le processus du dialogue et poussé la RPDC à prendre des contre-mesures comme le deuxième test nucléaire.  Les États-Unis ont poussé la péninsule coréenne au bord de la guerre, en ignorant les demandes répétées de la RPDC pour un traité de paix à la place de l’amnistie actuelle et des exercices de guerre nucléaire qui prennent pour cible la RPDC.  Le représentant a aussi accusé les États-Unis de saboter les initiatives de rapprochement entre les deux Corées.


C’est bien l’indifférence de l’AIEA face aux actes hostiles des États-Unis qui a conduit la RPDC à acquérir l’arme nucléaire et qui a inversé la situation sur la péninsule.  La RPDC est toujours attachée à la dénucléarisation de la péninsule, a affirmé le représentant.  Mais, tout dépend, a-t-il précisé, de la fin de la politique hostile des États-Unis. 


La RPDC est prête à participer à des négociations multilatérales.  Tout dépendra des résultats des discussions bilatérales avec les États-Unis.   La force nucléaire de la RPDC est uniquement une force de dissuasion, a insisté le représentant.  La RPDC ne se livre aucunement à une course aux armements nucléaires et elle assumera ses responsabilités dans la gestion et l’utilisation de l’arme nucléaire, a-t-il conclu, en appelant l’AIEA à faire preuve d’impartialité dans toutes ses activités.


Le représentant d’Israël a déclaré que cette année, la Conférence générale de l’AIEA ne lui avait pas permis de répondre avec efficacité aux questions relatives au Moyen-Orient.  Il a estimé qu’après l’adoption d’une résolution « biaisée » sur les capacités nucléaires israéliennes, les États de la région n’avaient sûrement pas prouvé leur volonté de promouvoir des pourparlers régionaux sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Cette résolution cherchait plutôt à détourner l’attention du non-respect flagrant de certains États de la région des obligations du TNP.  


Israël, a affirmé le représentant, a tout fait pour rétablir un consensus au sujet du Moyen-Orient.  Les circonstances malheureuses qui ont porté ombrage aux résolutions de la Conférence générale sur le Moyen-Orient ne se reproduiront pas l’année prochaine, a-t-il dit.  Il a affirmé que son pays continuerait de déployer tous ses efforts pour établir un environnement stable et promouvoir la paix et la réconciliation au Moyen-Orient.  Avant de conclure, le représentant a indiqué qu’Israël tenait à se dissocier de la mention contenue dans le rapport de l’AIEA de la « soi-disant » attaque israélienne contre le site Dir Azour en Syrie.  Cette référence politiquement motivée contredit le professionnalisme de l’Agence, a-t-il affirmé.


SUIVI DE LA COMMÉMORATION DU BICENTENAIRE DE L’ABOLITION DE LA TRAITE TRANSATLANTIQUE DES ESCLAVES


Déclarations


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que la traite et l’esclavage, qui ont duré 400 ans était « inhumaines et abjectes ».  Cela a représenté le point le plus bas de l’humanité, s’est-il exclamé.  Ce grand malheur a engendré la destruction et a nécessité une redéfinition de l’humanité africaine aux yeux du monde.  Le Président a présenté le racisme, la xénophobie et les autres formes de discrimination comme des héritages de cette histoire, avant de déplorer qu’ils puissent encore exister 200 ans après et malgré l’adoption de texte internationaux.


Aujourd’hui des efforts tangibles doivent être faits pour réparer le déséquilibre causé par l’esclavage, a-t-il lancé.  Les Nations Unies et la communauté internationale doivent continuer à informer le monde, a-t-il dit, avant de se féliciter des contributions au Fonds volontaire créé pour l’édification d’un Mémorial permanent en honneur aux victimes de l’esclavage et de la traite des esclaves.


M. DELANO FRANK BART (Saint-Kitts-et-Nevis), qui intervenait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), et qui présentait le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale, a indiqué que le Fonds d’affectation spécial disposait d’environ 346 000 dollars.  Plusieurs initiatives, a-t-il rappelé, ont été lancées pour réunir les fonds nécessaires.  S’agissant du lancement par le biais d’UNESCO d’un concours international pour la conception du Mémorial permanent, le représentant a indiqué que le jury serait composé d’experts de l’art contemporain ou de disciplines s’y rapportant.  Il a également insisté, à l’instar du dispositif de la résolution, sur l’importance pour les États qui ne l’ont pas encore fait de lancer des programmes pédagogiques afin d’éduquer les générations à venir sur les conséquences de l’esclavage.


M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a estimé qu’il était de la responsabilité collective, mais plus particulièrement, a-t-il précisé, celle des Africains et des descendants d’Africains, de commémorer l’abolition de l’esclavage comme une part de « notre héritage historique ».  En ce sens, a-t-il poursuivi, le Groupe africain se félicite des initiatives prises récemment, y compris la création d’un Comité pour superviser le projet du Mémorial permanent avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la création d’un Fonds et la nomination d’un Ambassadeur de bonne volonté.  Le représentant s’est félicité que beaucoup de pays dont des pays africains aient déjà contribué au Fonds. Cependant, a-t-il poursuivi, malgré les efforts de la communauté internationale pour combattre les violations des droits de l’homme, nous continuons à affronter des défis dans la mise en œuvre des divers instruments des droits de l’homme, a déploré le représentant.  Il a cité de nouvelles formes d’esclavage comme la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle, les crimes de haine et les préjugés, avant de rejeter toute forme d’idéologie de suprématie raciale. En conclusion, le représentant a estimé qu’en approfondissant la connaissance de l’esclavage, on réduira le danger de refaire les mêmes erreurs.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a déclaré que la traite transatlantique était un phénomène exceptionnel de par sa durée, son ampleur et sa légalisation.  Elle a indiqué que sa délégation appuyait les programmes pédagogiques lancés en vue de sensibiliser les populations à cette question, tout en estimant que des lacunes notables demeuraient.  Elle a évoqué les menaces du racisme et de la xénophobie, avant de citer les bienfaits de la manifestation « Rompre le silence tambour battant ».


Mme Kolontai a signalé que des millions de personnes continuaient d’être arrachées à leur foyer et vendues en esclavage.  Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), 2 à 3 millions de personnes sont soumises à l’esclavage sexuel, a-t-elle notamment affirmé, avant d’indiquer que son pays avait lancé une initiative sur un partenariat contre la traite des être humains.  Elle a plaidé pour son institutionnalisation.


Même si beaucoup a été dit sur la tragédie de l’esclavage et sa nature abominable, ni la grave injustice humanitaire de ce système pernicieux, ni les abus des droits de l’homme qui en ont découlé, n’ont été adéquatement traités au niveau mondial, a estimé M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque), estimant que son héritage de haine, de bigoterie, de racisme et de préjugés avait contribué aux inégalités sociales et économiques qui existent dans de nombreux pays aujourd’hui.  C’est pourquoi il faut asseoir la reconnaissance internationale de cette tragédie, éduquer et informer les générations futures sur les causes, les conséquences et les enseignements de l’esclavage, a-t-il dit.


En 2009, notre objectif a été d’établir le cadre de travail administratif et de mobiliser les ressources nécessaires au Mémorial, a indiqué le représentant, également Président du Comité chargé de superviser l’initiative, notamment en encourageant les États Membres de l’ONU et d’autres parties, comme le monde de l’entreprise ou de la philanthropie, à atteindre l’objectif des 4 millions de dollars nécessaires.  Un Ambassadeur de bonne volonté a été nommé et une première levée de fonds aura lieu à la galerie Ana Tzarev, à New York, a-t-il précisé.  Il a en outre estimé que la collaboration avec le siège de l’UNESCO était essentielle pour conduire la compétition internationale sur le design du mémorial.  Son emplacement aux Nations Unies sera un symbole approprié de ce que l’ONU représente, à savoir, la promotion et la préservation de la dignité et de la valeur de tous les êtres humains, a-t-il déclaré.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a estimé que la tragédie de l’esclavage avait marqué l’histoire de son pays qui avait néanmoins laissé un héritage positif à travers l’extraordinaire contribution de la population d’ascendance africaine à la société brésilienne.  Nous sommes fiers de notre héritage africain, a-t-elle insisté, appelant à ne faire l’économie d’aucun effort pour parvenir à une réelle égalité en droits.  Les individus, les entreprises, les organisations non gouvernementales et les États doivent travailler ensemble pour éradiquer l’intolérance et mettre pleinement en œuvre les provisions contenues dans la Déclaration de Durban, a-t-elle ajouté, assurant que le Brésil avait mis en pratique de nombreuses mesures pour promouvoir l’égalité raciale et l’intégration sociale.  La représentante a salué la proclamation du 25 mars en tant que Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Nous espérons que l’Assemblée générale continuera de jouer un rôle de premier plan dans ce domaine, a-t-elle enfin déclaré.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que les sombres pages écrites par la traite transatlantique des esclaves faisaient indéniablement partie de l’histoire contemporaine, et ne sauraient être ni justifiées, ni ignorées.  À Cuba, il y a cinq siècles, environ 1 300 000 esclaves africains furent déportés, et aujourd’hui, les Cubains s’enorgueillissent de leurs racines africaines, a-t-il dit, appelant les métropoles coloniales à honorer leur dette historique, encore davantage aujourd’hui dans le contexte de crise mondiale qui est le résultat d’un ordre international construit sur l’appauvrissement et l’exclusion de nombreux pays, y compris ceux victimes de l’esclavage.  Elles ne peuvent s’autoriser une amnésie historique alors que les riches, les mêmes que par le passé, sont toujours plus puissants et que la grande majorité des nations est réduite au sous-développement, a-t-il dit, déplorant à cet égard l’éloignement unilatéral de certains pays de la lutte contre le racisme lors de la Conférence d’examen de Durban, à Genève au mois d’avril 2009.  Ce type de comportement sape les efforts de la communauté internationale pour combattre l’intolérance, a-t-il estimé. 


Après la Révolution de 1959, Cuba a commencé à payer modestement sa dette envers les centaines de milliers d’esclaves africains qui firent du pays leur patrie et qui dédièrent leur vie à son indépendance, a poursuivi le représentant, rappelant qu’aujourd’hui encore, Cuba collaborait de près avec 35 pays africains dans les domaines de la santé publique, l’éducation, l’agriculture, les sports ou encore la construction.  Notre pays continuera d’apporter son capital humain et son expérience en Afrique, a-t-il assuré, sans paternalisme, mais sur la base de l’égalité des chances.  L’Afrique a besoin et mérite, avant tout, solidarité et respect, a-t-il insisté. 


M. WELLINGTON WEBB(États-Unis) a considéré que son pays continuait de lutter contre les conséquences de l’esclavage.  Nous devons éduquer les jeunes sur les conséquences de l’esclavage et honorer la mémoire des victimes, a-t-il dit en conclusion.


M. FRANCISCO SARDINHA (Inde) a déclaré que l’esclavage était un des pires évènements qui aient marqué l’histoire des nations.  Le fait qu’un homme en asservisse un autre est un crime du plus haut degré, a-t-il dit.  Il a estimé que la communauté internationale devait faire le premier pas pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage et pour reconnaître cette tragédie.  Le représentant a estimé que la construction d’un mémorial permettrait de rendre hommage à ces victimes.  Mais elle contraindrait aussi la communauté internationale à prendre conscience du mal qu’est l’esclavage, et dont la traite transatlantique fut la manifestation la plus odieuse.  Il s’est félicité de la création d’un Comité chargé de veiller à ce projet, avant de souligner l’importance d’éduquer les générations à venir sur les causes et les conséquences de l’esclavage.  Ma délégation se félicite également des initiatives prises par les États Membres pour réaffirmer leur attachement à mettre en œuvre les paragraphes 101 et 102 de la Déclaration de Durban.


RAPPORT DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE: PROJET DE RÉSOLUTION ( A/64/L.9)


Présentant le projet de résolution A/64/L.9, M. SHAPER (Pays-Bas) a déclaré que la création de la Cour pénale internationale (CPI) était l’évènement le plus important de la dernière décennie, signalant notamment qu’une paix durable ne pourrait être réalisée si les auteurs des crimes les plus odieux n’étaient pas traduits en justice.  Il a également estimé que la coopération était essentielle pour le bon fonctionnement de la CPI, notamment en matière d’arrestation et de transfèrement, d’exécution des peines et de protection des victimes.  Il a également insisté sur l’importance qu’il y a à renforcer l’indépendance judicaire de la CPI.


Explications de vote


La représentante des États-Unis a déclaré que son pays n’était pas en mesure, à ce stade, de se joindre à l’adoption de la résolution.  Si un vote avait été demandé, mon pays se serait abstenu, a-t-elle confié.  Elle a néanmoins assuré que les États-Unis restaient fermement engagés dans la promotion de l’état de droit et contribueraient à l’arrestation des auteurs de violations.  Nous ne pouvons ignorer les terribles crimes commis dans des endroits comme le Darfour et les souffrances humaines immenses dont le monde a été témoin, a-t-elle dit.


Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a souligné qu’il se joignait au consensus sur la résolution mais que son pays continuait d’émettre des réserves sur le Statut de Rome.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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