En cours au Siège de l'ONU

AG/10825

L’Assemblée générale organise les travaux de la Conférence de juin sur la crise financière et économique et examine le premier projet de document final

08/05/2009
Assemblée généraleAG/10825
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Assemblée générale

Soixante-troisième session

82e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORGANISE LES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE DE JUIN SUR LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE ET EXAMINE LE PREMIER PROJET DE DOCUMENT FINAL


Elle approuve le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix


L’Assemblée générale a approuvé l’organisation des travaux et les arrangements y relatifs* de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, qui se tiendra au Siège de l’ONU, du 1er au 3 juin prochain.  Les États Membres étaient saisis de la première version du projet de document final de cette Conférence, présenté par le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann.


Sur proposition de la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation), l’Assemblée a aussi adopté, sans vote, une résolution relative à l’étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.


Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que cette Conférence de haut niveau était organisée « en un temps record », afin d’apporter une réponse rapide à la crise mondiale sans précédent.  Lors de la Conférence de Doha sur le financement du développement, qui a eu lieu du 29 novembre au 2 décembre 2008, les États Membres, pour faire face à l’ampleur de la crise financière et économique, avaient décidé de convoquer la prochaine Conférence.


« L’objet de cet évènement est de discuter au niveau mondial de la crise, d’atténuer ses effets sur les pays en développement et d’entreprendre une réforme pour définir une nouvelle architecture financière et économique mondiale », a indiqué le Président.


« Beaucoup d’États Membres ont apprécié ma décision de créer une commission d’experts sur les réformes du système monétaire et financier international, ainsi que les conclusions de celle-ci présentées à la fin du mois de mars », a indiqué le Président.  Il s’est aussi félicité de la contribution apportée par certains États Membres, le Président du Conseil économique et social (ECOSOC) et d’autres institutions de l’ONU.


Abordant la question du document de clôture, il a souhaité qu’il « reflète les aspirations de tous et les appels lancés pour arriver à un nouveau paradigme ».  « Il doit aussi refléter l’appel en faveur d’une plus grande justice et de la promotion du bien commun, en opposition à une impulsion obsessive de consommer toujours plus et de dominer les autres à tout prix », a-t-il dit.  « Mais les travaux de la Conférence de haut niveau ne prendront pas fin le 3 juin et il est essentiel de définir un mécanisme de suivi », a aussi fait observer le Président.


M. d’Escoto Brockmann a ensuite annoncé avoir reçu, mercredi matin, la première version complète du projet de document final élaboré par les facilitateurs, M. Frank Majoor, des Pays-Bas, et M. Camillo Gonsalves, de Saint-Vincent-et-les Grenadines.  « Ce texte reflète les vues d’une écrasante majorité des États Membres », a-t-il précisé.


« Ce projet de document final, sur la base duquel les délégations vont débattre, n’est pas un texte de routine », a-t-il averti, expliquant que le langage habituel du monde des affaires ne ferait que confirmer l’exclusion de nombreux pays qui étaient jusqu’à présent écartés des forums pertinents.  « C’est la raison pour laquelle j’ai introduit dans ce document un langage qui cherche à envoyer un message clair soulignant que cette Conférence de haut niveau veut intégrer les perspectives de ces exclus », a expliqué M. d’Escoto Brockmann.  « Je me sens responsable de faire ce que je peux pour donner une expression à ces points de vue qui, bien sûr, sont aussi les miens », a-t-il ajouté.  Mais le Président de l’Assemblée générale a assuré avoir conservé l’essentiel de la structure et presque toute la susbstance proposées par les facilitateurs chargés du processus de préparation à la Conférence de haut niveau et du projet de document final.


L’un des deux cofacilitateurs, le représentant des Pays-Bas, estimant tout d’abord que le document distribué aujourd’hui était « très différent » de celui qu’il avait soumis, a regretté que le Président de l’Assemblée générale ne l’ait pas consulté sur les modifications et indiqué qu’il consulterait sa capitale avant de poursuivre son rôle dans ce processus.  Il a assuré que le document préparé par les cofacilitateurs, dans le cadre d’un processus inclusif, reflétait les nombreuses consultations et contributions orales et écrites de différents groupes d’États Membres et d’États Membres individuels.  Le document soumis au terme de ce processus est cohérent et concis, a-t-il ajouté.


Après cette intervention, plusieurs délégations ont exprimé leurs préoccupations quant à la conformité du processus de négociation du document final par rapport à ce qui avait été décidé.  Plusieurs délégations, comme celle des États-Unis, ont ainsi appelé à garantir la transparence de ce processus, en suivant la procédure intergouvernementale multilatérale en vigueur.  Ce processus doit être dirigé par les États Membres, a rappelé le représentant de la République tchèque, parlant au nom de l’Union européenne (UE) et soutenu notamment par l’Italie et l’Espagne.  Il a souhaité que chacun fasse preuve de confiance mutuelle et d’esprit de coopération.


Se disant également préoccupées par le contenu du texte présenté, les délégations de l’Allemagne, du Canada et de la France ont demandé que les deux versions du texte élaboré par les deux facilitateurs soient communiquées.  Le Président de l’Assemblée générale leur a cependant précisé qu’il n’y avait qu’un seul document -celui distribué ce matin- qui intègre presque la totalité des contributions importantes des deux facilitateurs.


Le représentant de Cuba a rappelé qu’« il n’y a pas de temps à perdre », en invitant les États Membres à immédiatement reprendre le travail sur la base du projet de document qui leur a été soumis aujourd’hui.


Sans préjuger de son contenu avant d’en avoir pris connaissance, les représentants de la Bolivie, du Nicaragua, de l’Équateur et de la République islamique d’Iran ont souhaité que le texte présenté par le Président de l’Assemblée générale puisse servir à lancer les discussions en vue de parvenir à un document final dans les délais impartis.  « Nous avons tendance à saper nos propres efforts, au lieu de mettre l’accent sur le fond », a regretté le représentant du Soudan qui a lancé un appel à l’Ambassadeur Majoor, cofacilitateur, pour qu’il reconsidère sa position, prenne connaissance du texte présenté aujourd’hui et ne considère pas la situation actuelle comme un affront personnel à ses efforts.  « Il n’est pas sage de jeter le bébé avec l’eau du bain », a-t-il poursuivi, en ajoutant que s’il y a eu des erreurs de procédure, il faut y remédier.  « Il faut pouvoir poursuivre les travaux au plus vite et dans la transparence », a-t-il souhaité.


Le représentant du Maroc a rappelé que les négociations en cours se font dans un cadre intergouvernemental multilatéral et que tous les États Membres sont « condamnés » à travailler ensemble afin de parvenir à des résultats concrets. « Faisons preuve de flexibilité, de disponibilité et de volonté politique, à l’instar de la dernière Conférence d’examen de Durban, parce que nous souffrons tous de cette crise et nous nous devons de ne pas décevoir des milliards de personnes qui attendent un signal fort de l’Assemblée générale des Nations Unies sur cette question si importante », a-t-il déclaré.


Le représentant du Venezuela a également espéré que ce texte soit accepté comme base pour les négociations intergouvernementales multilatérales dans les plus brefs délais.  Il s’est cependant déclaré préoccupé par ce qui, selon lui, constitue une tentative de certains États Membres de s’écarter de l’essentiel parce qu’ils estiment que les Nations Unies ne sont pas l’instance appropriée pour traiter de la question de la crise financière et économique mondiale et son impact sur le développement.  Il a également regretté que, bien qu’il soit inclusif, le document préparé par les cofacilitateurs ne reflétait pas la position du Groupe des 77 et de la Chine, position également partagée par la délégation syrienne.


Compte tenu des divergences de vues exprimées aujourd’hui par les délégations, celles du Ghana, de l’Estonie et du Chili ont proposé que le Président de l’Assemblée générale se réunisse rapidement avec les deux cofacilitateurs, les grands groupes régionaux et d’autres intervenants importants afin de trouver ensemble une solution pour régler cette question au plus vite.


En ce qui concerne l’organisation des travaux, le représentant de la Turquie a réitéré son soutien à l’initiative de la convocation de la prochaine Conférence de haut niveau.  Il s’est cependant dit préoccupé par le fait que les séances plénières se déroulent en même temps que des tables rondes.  Il a donc proposé que celles-ci ne débutent qu’après les déclarations des chefs d’État et de gouvernement à la séance plénière d’ouverture.


Par ailleurs, l’Assemblée a adopté sans vote une résolution**, sur recommandation de sa Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation), par laquelle elle engage les États Membres, le Secrétariat et les organes compétents à prendre toutes les mesures nécessaires pour donner suite aux propositions, recommandations et conclusions formulées par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix aux paragraphes 16 à 180 de son rapport.


Ces propositions et recommandations concernent notamment les principes directeurs et mandats des opérations de maintien de la paix; la restructuration du maintien de la paix; la sûreté et la sécurité du personnel; le Code de conduite et discipline; le renforcement des capacités opérationnelles; la coopération avec les pays contributeurs de troupes ainsi qu’avec les arrangements régionaux.


Par ce texte, l’Assemblée rappelle que les États Membres qui fourniront du personnel aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies au cours des années à venir ou qui participeront à l’avenir aux travaux du Comité spécial pendant trois années consécutives en qualité d’observateur deviendront, sur demande écrite adressée au Président du Comité spécial, membres à la session suivante du Comité.  Elle décide en outre que le Comité spécial poursuivra ses efforts en vue d’une étude globale de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects et qu’il fera le point sur la suite donnée à ses propositions antérieures et examinera toute nouvelle proposition tendant à renforcer la capacité de l’Organisation de s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant de la République tchèque a déclaré que l’activité de maintien de la paix des Nations Unies est non seulement l’activité la plus visible des Nations Unies, mais également un facteur efficace pour garantir la sécurité, la protection des civils, et pour apporter l’aide humanitaire.  Il a cependant souligné la nécessité de réévaluer, 10 ans après le rapport Brahimi, les recommandations du Groupe d’étude sur les opérations de paix et leur application, et d’adopter une approche stratégique des opérations de maintien de la paix dans le futur.


Le représentant a saisi cette occasion pour présenter la perspective de l’Union européenne sur les conclusions du rapport du Comité spécial pour les opérations de maintien de la paix (ou Comité des 34).  Se félicitant de l’adoption cette année du rapport du Comité spécial dans un délai raisonnable, le représentant a affirmé que ce rapport constitue un outil important pour aborder les questions relatives au maintien de la paix au sein des Nations Unies, dans la mesure où ce rapport est établi sur la base des résultats obtenus, notamment dans le cadre des séminaires thématiques organisés par le Canada, ou le projet « Nouveaux Horizons ».  Ces sources de données sont précieuses pour permettre au Comité spécial de jouer pleinement son rôle, a-t-il dit.  L’Union européenne, a-t-il ajouté, souhaite que le Comité spécial soit en mesure d’adopter, chaque année, son rapport final en temps utile.  À cet égard, l’Union européenne reconnaît l’importance essentielle de la coopération étroite avec tous les groupes régionaux et d’autres acteurs importants. 


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/63/L.71

 ** Voir communiqué de presse du 4 mai 2009 accessible sur le lien suivant: CPSD/419


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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