En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/11811-ENV/DEV/1006

PROPOS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

24/09/2008
Secrétaire généralSG/SM/11811
ENV/DEV/1006
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

PROPOS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


On trouvera ci-après les propos tenus le 10 septembre, au Siège de l’ONU, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la conférence de presse sur les changements climatiques à laquelle ont également participé MM. Lech Kaczyński, Président de la Pologne, Anders Fogh Rasmussen, Premier Ministre du Danemark, et Hassan Wirajuda, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie:


Le Secrétaire général: Mesdames et Messieurs des médias, bonjour.


C’est pour moi un immense plaisir que de me joindre à S. E. M. Kaczyński, Président de la Pologne, S. E. M. Rasmussen, Premier Ministre du Danemark, et S. E. M. Hassan Wirajuda, Ministre des affairas étrangères de l’Indonésie.  Ils représentent les pays occupant ou devant occuper la présidence de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  En préparation de cette conférence qui doit se tenir à Poznan, nous avons établi avec ces trois dirigeants des trois pays un groupe de consultation informel.  Nous avons tenu initialement le 12 septembre une vidéoconférence.  Aujourd’hui, nous nous sommes à nouveau réunis avec les dirigeants de ces trois pays très importants, et je suis très heureux d’avoir cette conférence de presse sur les défis les plus redoutables auxquels se trouve confrontée la communauté internationale.


J’ai répété à maintes reprises que les changements climatiques constituent un problème essentiel de notre époque.  Leurs répercussions sont de plus en plus évidentes dans diverses régions du monde.  Le constat scientifique est clair et il nous faut agir dès maintenant.  Le monde attend.


Il faut considérer les changements climatiques dans le contexte du développement durable.  Ils sont étroitement liés à d’autres problèmes mondiaux, tels que la sécurité alimentaire, l’énergie, le commerce, les finances et la santé.


Je considère les changements climatiques comme l’une de mes toutes premières priorités et je suis personnellement résolu à aider la communauté internationale à relever les défis considérables que pose la lutte contre ces changements.


La feuille de route de Bali a marqué un progrès majeur.  Le nouveau processus de négociation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lancé en décembre dernier par le Plan d’action de Bali, a imprimé un élan politique plus marqué et redonné l’espoir qu’une action multilatérale efficace face à la crise du climat est possible et réalisable si nous relevons ce défi de notre temps et agissons de bonne foi et de manière responsable et si les dirigeants nationaux sont en mesure de dépasser leurs intérêts nationaux immédiats, et de se préoccuper du bien commun.


Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faciliter la conclusion d’un pacte mondial lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui doit se tenir à Copenhague en décembre 2009.


Il est désormais évident que, pour parvenir au résultat recherché, à savoir un traité global, complet et ratifiable à Copenhague, il faut que les négociations aient lieu aux niveaux politiques les plus élevés.  Comme je l’ai déjà dit, j’ai établi un processus officieux avec les dirigeants des pays qui président la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pendant la période des négociations, afin de renforcer la gestion politique, la continuité et la cohérence des négociations.  Ce sera un vecteur important pour assurer la participation au plus haut niveau d’autres dirigeants à ce processus.


Nous avons tenu la première vidéoconférence de ce genre le 12 septembre.  J’ai été très encouragé par le ferme engagement dont ont fait preuve les trois dirigeants d’Indonésie, de Pologne et du Danemark pour faire avancer le processus de la Convention-cadre et accélérer les négociations en cours.  Je leur en suis très reconnaissant.


Nous avons organisé conjointement cette conférence de presse pour vous faire part de nos attentes politiques et des défis à relever.


Nous sommes tous d’accord que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Poznan représente un trait d’union crucial avec Copenhague.  Nous avons tous souligné l’importance que revêt le fait que les dirigeants politiques de Pologne accueillent cette conférence à Poznan.  Nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous devons faire des progrès réels dans les domaines clefs à Poznan pour imprimer un nouvel élan, en convenant pour 2009 d’un programme de travail clairement défini pour les négociations qui doivent aboutir à un résultat à Copenhague.  Nous devons aussi parvenir à une vision commune de la coopération à long terme, y compris sur l’organisation institutionnelle appropriée pour relever les défis posés par les changements climatiques.  Nous devons, en troisième lieu, veiller à ce que le Fonds d’adaptation soit prêt à accepter et financer des projets sans plus attendre, notamment en encourageant des contributions volontaires généreuses.  Enfin, en quatrième lieu, il est impératif que les pays développés fassent passer le message clair qu’ils sont prêts à s’acquitter des responsabilités qui leur incombent en matière de réduction des émissions et de financement pour soutenir les mesures des pays développés relatives aux changements climatiques.


Par ailleurs, les dirigeants des pays occupant la présidence de la Conférence des Parties et moi-même, en tant que Secrétaire général, allons utiliser tous les événements publics, y compris ceux de la finance et du commerce, pour promouvoir ces points de vue communs.


Il a également été convenu que cette action politique officieuse de haut niveau, engageant les dirigeants des pays occupant la présidence de la Conférence des Parties, devra être ultérieurement élargie aux dirigeants de pays intéressés et dynamiques pour fournir une orientation politique non seulement aux négociateurs des processus de la Convention-cadre, mais aussi aux divers ministres chargés de l’environnement, du commerce, de l’énergie, de l’agriculture et des finances, afin de jeter les bases d’un environnement national porteur et de donner un pouvoir aux négociateurs sur tous les aspects.


Au cours des prochains mois, je compte faciliter la tenue, en 2009, de réunions officielles et officieuses, afin d’aider à maintenir et à accroître l’élan politique déjà imprimé et examiner le contexte politico-économique global qui devrait faire aboutir les négociations relatives aux changements climatiques.  Je poursuivrai mes consultations avec dirigeants et ministres au sujet des options offertes par ces initiatives.  Je poursuivrai également mes consultations avec les dirigeants des pays occupant la présidence de la Conférence des Parties et, conjointement, nous continuerons de promouvoir la position commune, que je viens de décrire.


Je vous remercie de votre attention.


Question: J’ai une question à l’intention du Secrétaire général.  L’ONU s’occupe de tellement de questions.  Pourtant, on trouve aujourd’hui dans les journaux américains de multiples réactions au discours prononcé hier ici par le Président [Mahmoud] Ahmadinejad.  Que diriez-vous à ceux qui critiquent le fait qu’il soit venu au point d’occulter les autres problèmes, dont s’occupe l’Organisation.


Le Secrétaire général: Posez-vous cette question à propos des changements climatiques?


L’Organisation des Nations Unies comprend 192 États Membres.  Elle est l’endroit où tous les États Membres peuvent échanger leurs points de vue sur toutes les questions qui préoccupent la communauté internationale.  Il importe à cet égard que tout le monde puisse s’exprimer librement.  Cependant, quand nous traitons de nombre de défis à l’échelle mondiale, tels que les changements climatiques, les problèmes de développement, la crise alimentaire mondiale, auxquels vient s’ajouter une grave crise financière mondiale, mon vœu est que les dirigeants participant à l’Assemblée générale fassent jouer leurs qualités de dirigeants et leur sagesse ainsi que leur volonté politique, sur la solution de ces graves problèmes mondiaux – économiques, politiques ou autres.  C’est mon véritable souhaite en tant que Secrétaire général: que cette Organisation soit le lieu où l’on peut résoudre tous ces problèmes par le dialogue, et il vaut mieux que soit évitée toute autre rhétorique qui ne contribue pas à la solution de ces problèmes.


Question: Ma question s’adresse au Secrétaire général.  Nous savons qu’environ neuf pays ont déjà officiellement indiqué qu’ils souhaitent recevoir une aide dans le cadre du programme de l’ONU, intitulé Réduire les émissions de carbone dues au déboisement et à la dégradation des forêts (REDD).  Je voudrais vous demander si vous êtes confiants que cette initiative contribuera à réduire les incidences de la déforestation sur les changements climatiques.


Le Secrétaire général: En fait, je vais tenir conjointement avec le Premier Ministre de la Norvège, le PNUD, la FAO et l’UNEP une conférence de presse pour le lancement de ce programme.  Comme vous le savez peut-être, les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation constituent presque 20%, plus exactement environ 17%, du total de ces émissions, ce qui en fait le troisième facteur contribuant au phénomène mondial du réchauffement.  Par conséquent, cette initiative qui sera lancée très prochainement est très importante.  L’ONU et les trois organismes que j’ai mentionnés et de nombreux pays donateurs décideront en étroite coordination des pays qu’il convient d’aider dans leurs efforts visant à remédier aux problèmes de déforestation.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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