SG/SM/11627-AIDS/129

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LES ENTREPRISES À FAVORISER UN ACCÈS UNIVERSEL À LA PRÉVENTION, AUX SOINS ET AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA

10/06/2008
Secrétaire généralSG/SM/11627
AIDS/129
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LES ENTREPRISES À FAVORISER UN ACCÈS UNIVERSEL À LA PRÉVENTION, AUX SOINS ET AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA


(Publié le 7 juillet - Retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de la déclaration faite par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, lors du gala de remise des prix d’excellence dans le monde de l’entreprise, organisé par la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, le 9 juin dernier à New York:


C’est un honneur pour moi de m’associer à tant de voix éloquentes pour parler de certaines des menaces les plus sérieuses à la santé des populations et au développement de nations entières.


Le sida, la tuberculose et le paludisme sont au nombre des 10 premières causes de décès à l’échelle mondiale; en Afrique, le sida et le paludisme tuent plus que tout le reste.  Comme vous l’avez entendu cet après-midi lors du Forum mondial des dirigeants sur le VIH et la tuberculose, la conjonction de ces deux maladies est mortelle: en Afrique, c’est essentiellement la tuberculose qui cause la mort des personnes vivant avec le VIH.


Beaucoup d’entre vous sont à New York pour la réunion de haut niveau de cette semaine sur le VIH/sida.  Les participants à la réunion examineront mon rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies qui contient les mises à jour provenant de 147 pays, chiffre record sur les progrès réalisés en vue d’obtenir un accès universel à la prévention, aux soins, au traitement et aux services d’accompagnement en matière de VIH.


Quelques pays sont en bonne voie de parvenir à l’accès universel au traitement du VIH.  Aujourd’hui, 3 millions de personnes vivant dans des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire prennent des médicaments antirétroviraux qui allongent leur espérance de vie.  Mais ils ne représentent que le tiers des personnes qui en ont besoin.  De plus, pour deux nouvelles personnes qui ont accès à ces antirétroviraux, cinq autres deviennent infectées par le VIH.


En quoi tout cela touche-t-il tout particulièrement les entreprises? L’un des aspects spécifiques du sida, c’est qu’il tue un nombre alarmant de personnes dans la période la plus productive de leur existence.  Ainsi les coûts que cela représente pour les individus et leur famille sont multiples – perte des salaires, dépenses médicales très élevées, paupérisation, hausse du nombre d’enfants orphelins.  Il en va de même pour le coût que cela représente pour la société – mort d’adultes productifs et qualifiés, perte de personnes qualifiées pour dispenser éducation, soins de santé et autres éléments fondamentaux du développement et, à long terme, moins de croissance économique.


Ce qui nuit à la société nuit aux milieux d’affaires – particulièrement quand le coût pour la société est si élevé.  Mais il existe aussi des coûts directs : escalade des dépenses liées à l’absentéisme, nouvelles dépenses pour recruter et former du personnel pour remplacer les personnes trop malades pour travailler, perte de productivité, hausse des dépenses d’assurance, paiement des départs à la retraite anticipés.


Voilà pourquoi il est normal et nécessaire que les entreprises jouent un rôle de plus en plus actif dans les actions menées pour parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’accompagnement.


Le renforcement des partenariats entre les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé est essentiel.  Je félicite la Coalition mondiale des entreprises d’avoir lancé la première de ses « Initiatives d’impact », démarche novatrice pour unir les efforts des entreprises, des administrations locales, des donateurs et des organisations non gouvernementales afin d’intensifier les dépistages du VIH et mettre en place des consultations à domicile en matière de VIH.


Les partenariats de la Coalition mondiale des entreprises vont fournir des moustiquaires pour lutter contre le paludisme, ce qui est tout aussi crucial.  Je saisis cette occasion pour encourager vivement les entreprises ici présentes à allouer des ressources pour répondre à mon appel en faveur de la couverture universelle du paludisme en Afrique d’ici à 2010.  Nous devons fournir des moustiquaires, des pulvérisations intradomiciliaires d’insecticide à effet rémanent et des traitements.  Pour réussir, nous avons besoin de l’engagement total des entreprises.  Nous avons besoin de vous tous pour « combler le déficit de moustiquaires » et atteindre nos objectifs de couverture universelle.


De même, nous devons travailler ensemble pour lutter contre la tuberculose.  Mon Envoyé spécial chargé de l’initiative « Halte à la tuberculose », Jorge Sampaio, ancien Président du Portugal, a travaillé d’arrache-pied au cours des deux dernières années pour que la tuberculose soit mieux connue et qu’elle soit au premier plan des préoccupations nationales et internationales en matière de développement.  Il s’est particulièrement intéressé à la nouvelle menace d’une coïnfection VIH/tuberculose, à la tuberculose à bacilles résistants et aux défis à relever en Afrique.  Je suis heureux que le Président Sampaio soit présent parmi nous ce soir pour décerner le prix des travaux sur la tuberculose.


Les lauréats de ce soir sont la preuve vivante de ce qu’il est possible de faire concrètement dans le monde de l’entreprise pour combattre les trois épidémies.  Je les félicite et j’espère surtout que de nombreux autres suivront leur exemple.  De nombreuses sociétés multinationales jouent un rôle de plus en plus actif, mais la plupart des activités commerciales dans les pays les plus touchés par ces trois maladies sont menées par de petites ou moyennes entreprises.  Celles-ci ne doivent pas être oubliées.  Tout aussi importants sont les petits producteurs qui constituent l’économie souterraine, puisqu’on connaît la vulnérabilité des travailleurs de ce secteur, le manque de protection sociale et l’accès limité aux services de santé.


Ainsi, en tant que dirigeants de grandes entreprises, vous avez aussi un rôle à jouer en soutenant les plus petites.  De même, vous pouvez aider les coalitions nationales des entreprises, les fédérations d’employeurs et les organismes publics qui apportent leur soutien aux entreprises de petite ou de moyenne taille et au secteur informel.


L’Organisation des Nations Unies est pleinement déterminée à travailler avec des entreprises de toutes tailles et de divers secteurs pour lutter de manière plus efficace contre ces trois épidémies.  Je félicite la Coalition mondiale des entreprises d’avoir pris l’initiative de définir la marche à suivre pour intensifier les efforts des entreprises au cours des cinq prochaines années et je souhaite vivement lire ce document.


Comme l’a si bien dit Peter Piot, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, notre mission consiste à s’assurer que l’argent récolté soit utile pour les personnes sur le terrain.  Vous n’avez pas seulement les ressources, vous avez aussi la capacité de planifier et d’investir pour le futur.  Vous avez tout ce qu’il faut pour influer de manière décisive sur la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à l’échelle mondiale.  Je remercie chacun d’entre vous de votre engagement et de votre dynamisme.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.