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ENV/DEV/975

LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE RÉFLÉCHIT AU RENFORCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE POUR FAIRE FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE

05/05/2008
Conseil économique et socialENV/DEV/975
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Seizième session

2e & 3e séances - matin & après-midi


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE RÉFLÉCHIT AU RENFORCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE POUR FAIRE FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE


La Commission ouvrait aujourd’hui sa seizième session, pour des travaux qui se poursuivront jusqu’au 16 mai prochain


Alors que l’impact des changements climatiques se fait partout ressentir, comme en témoigne aujourd’hui le passage dévastateur du cyclone Nargis au Myanmar, la Commission du développement durable a ouvert ce matin les travaux de sa seizième session (CDD-16) par l’évocation d’un autre problème urgent et qui lui est lié: la crise alimentaire mondiale.


Le nouveau cycle d’examen de deux ans dans lequel s’engage la CDD s’ouvre en effet dans un contexte international dominé par la flambée des prix des produits alimentaires de base, les bouleversements provoqués par les changements climatiques, la diminution des ressources énergétiques existantes, et des préoccupations grandissantes quant à la capacité de la planète à nourrir ses 6,5 milliards d’habitants.


Comme l’a fait observer le Secrétaire général dans un rapport soumis à la Commission*, le monde produit des aliments en quantités suffisantes, mais pourtant, plus de 850 millions de personnes continuent à souffrir de faim  et de malnutrition chroniques.  On estime en outre qu’il y a encore 883 millions de pauvres qui vivent dans les régions rurales de la planète, soit 75% des déshérités du monde entier.  Cette donnée a été corroborée par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Sha Zukang, qui a estimé qu’en dépit des progrès mondiaux réalisés depuis 1990 pour éliminer la pauvreté, en particulier dans certaines parties de l’Asie, celle-ci demeurait persistante dans les zones rurales.


Or, les populations rurales démunies sont dans leur grande majorité tributaires de l’agriculture pour leur survie et leur subsistance.  Selon les projections, la population mondiale devrait atteindre 9 milliards de personnes en 2050, la majorité d’entre elles vivant dans les pays en développement.  La production alimentaire devra en conséquence augmenter, et peut-être même être doublée, afin de satisfaire une demande mondiale en constante augmentation, a prévenu M. Ban Ki-moon.


Dans ces conditions, la pression qui s’exercera sur l’agriculture pour qu’elle puisse nourrir un tel nombre de personnes appelle des solutions novatrices, a estimé le Secrétaire général.  C’est pour cette raison que la première table ronde organisée cet après-midi par la CDD-16 a porté sur le développement agricole, même si certaines délégations, comme celle d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, auraient préféré que l’on examine cette question en relation avec les autres points à l’ordre du jour de cette session.


À l’occasion de ce dialogue interactif, plusieurs experts ont fait des propositions concrètes pour renforcer la productivité agricole, en particulier dans les pays en développement.  L’un d’entre eux a notamment proposé de supprimer les limitations aux exportations pratiquées par les États soucieux de conserver leur production agricole afin de prévenir toute pénurie au niveau national.  Plusieurs pays en développement ont plaidé de leur côté pour la levée des barrières tarifaires et des subventions accordées par les pays développés à leurs producteurs, ainsi qu’au renforcement de l’aide publique au développement, dont une partie négligeable est réservée à l’investissement agricole.


De leur côté, les pays en développement à faibles revenus ont été invités par les panélistes à investir dans les infrastructures en milieu rural, à faciliter l’accès au crédit, et à financer la recherche et les technologies.  Ce sont là des investissements que le secteur privé n’assumera pas, a expliqué l’un des experts, car ils relèvent du service public.  Il revient donc aux gouvernements d’intervenir, a-t-il ajouté.  Mais plusieurs délégations de pays en développement ont fait observer qu’il ne sera pas possible de réaliser de tels investissements en l’absence de partenariats et d’aide internationale.


Par ailleurs, lors du débat général qui s’est tenu dans la matinée, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a relevé la croissance de l’agriculture à des fins qui ne sont pas alimentaires, évoquant ainsi la progression rapide de la production de biocarburants par des pays qui cherchent à réduire la consommation de carburants à base d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre qu’elle génère.  La reconversion des produits alimentaires de base à cette fin a été qualifiée d’« épouvantable », par l’un des experts cet après-midi, en particulier dans le contexte de la crise actuelle.


Au cours de la table ronde sur l’agriculture, d’autres idées ont été échangées sur les meilleures pratiques à utiliser pour renforcer la productivité agricole sans porter atteinte à l’environnement ni étendre les surfaces cultivables.  Il a été notamment proposé de regrouper les cultures, comme c’est actuellement le cas en Chine, où les agriculteurs pratiquent la stratification, ou de réhabiliter les sols, à l’instar de ce qui se fait dans certaines zones forestières, qui sont à la fois des espaces de production et de pâturages.  Le plus important est de mettre l’accent sur la recherche de nouvelles technologies qui permettront aux pays en développement de passer du statut d’acheteurs nets à celui de « producteurs nets » et qui pourront ainsi enfin assurer leur autosuffisance alimentaire.


Une double discussion interactive sur l’Afrique et l’Asie occidentale, organisée dans le cadre des travaux de la CDD-16, a d’autre part été organisée cet après-midi.  Elle a offert l’occasion à ses participants de tenter d’identifier les obstacles et les contraintes spécifiques à ces deux régions, ainsi que les enseignements à tirer et les meilleures pratiques à partager dans les questions liées à l’agriculture, au développement rural, à la préservation et à l’utilisation maximale des sols, à la sécheresse et à la désertification.


En début de session, ce matin, la Commission avait adopté son ordre du jour provisoire**.  Elle a également complété la composition de son Bureau en procédant à l’élection de Tri Tharyat, de l’Indonésie; de Mme Santizo-Sandoval, du Guatemala; et de Sasa Ojdanic, de la Serbie, aux postes de Vice-Présidents de la CDD.


La CDD-16 poursuivra ses travaux demain, mardi le 6 mai, à 10 heures.

*E/CN.17/2008/3

** E/CN.17/2008/1


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2008-2009

a)    Agriculture (E/CN.17/2008/3)

b)    Développement rural (E/CN.17/2008/4)

c)    Sols (E/CN.17/2008/5)

d)    Sécheresse (E/CN.17/2008/6)

e)    Désertification (E/CN.17/2008/7)

f)    Afrique (E/CN.17/2008/8)


Déclarations liminaires


M. FRANCIS NHEMA (Zimbabwe), Président de la seizième session de la Commission du développement durable (CDD-16), a déclaré que la Commission serait cette année chargée d’examiner les moyens de hâter la mise en œuvre des accords déjà agréés.  Or, la plupart des questions à l’ordre du jour sont interdépendantes, a-t-il ajouté.  Sans un système équitable de commerce international, il n’y aura pas de perspective positive à long terme pour les pays en développement, et sans partenariats véritables, il n’y aura pas de développement durable à l’échelle mondiale, a souligné M. Nhema.  Il faut donc identifier les liens entre les différents points, a-t-il préconisé.  La crise alimentaire actuelle entraîne en outre des risques de famine pour 100 millions de personnes supplémentaires, a fait observer le Président de la CDD-16.  Cette crise surgit alors que la population mondiale est en pleine expansion démographique, ce qui pèsera d’autant plus sur la production agricole, a-t-il constaté.  M. Nhema a annoncé que la question de la désertification, qui est la forme la plus grave de la dégradation des sols, sera également traitée au cours de cette session, dans la mesure où la progression de ce phénomène affecte les pays déjà les plus vulnérables, qui sont presque tous situés en Afrique subsaharienne.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DESA), a affirmé que l’ordre du jour de la seizième session de la Commission du développement durable (CDD-16) réunissait certaines des questions internationales les plus urgentes et les plus importantes et qui affectent notamment la vie de millions de personnes, ainsi que les perspectives de développement durable de tous les pays.  Il a estimé qu’en dépit des progrès mondiaux réalisés depuis 1990 pour éliminer la pauvreté, en particulier dans certaines parties de l’Asie, la pauvreté demeurait concentrée dans les zones rurales.  La croissance de la productivité agricole est fondamentale pour la poursuite de la réduction de la pauvreté, a-t-il dit.  Néanmoins, nous connaissons actuellement un très grave problème alimentaire mondial qui risque de réduire à néant les acquis et d’exacerber la pauvreté et la malnutrition, a-t-il souligné, évoquant la flambée des prix alimentaires mondiaux qui aggrave la faim et la malnutrition.  Il est nécessaire d’analyser les problèmes sous-jacents, qui sapent la sécurité alimentaire afin de les éviter à l’avenir, a préconisé M. Sha Zukang.  Le problème fondamental est que l’augmentation de la productivité agricole ralentit depuis 1970 alors même que la demande alimentaire augmente, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  De même, le système de recherche et de développement public, qui a joué un rôle essentiel au cours de la première « révolution verte », est à court de fonds car les donateurs ont diminué leur aide à l’agriculture.  M. Sha Zukang a également cité la détérioration des sols, qui constitue un problème grave dans plusieurs parties du monde.  Pour y faire face, il faut des investissements à long terme, a-t-il dit.


Selon le Secrétaire général adjoint, la croissance démographique, la progression de la prospérité et les changements des habitudes alimentaires contribuent à accroître la demande alimentaire.  Il a mis l’accent également, dans cette crise, sur la croissance de l’agriculture à des fins non alimentaires, évoquant ainsi la progression rapide de la production de biocarburants par des pays qui cherchent à réduire la consommation de carburants à base d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre qu’elle entraîne.  Si on ne répond pas à ce phénomène, les changements climatiques devraient causer de graves dommages à l’agriculture tropicale, a estimé M. Sha Zukang.


En outre, a-t-il ajouté, les personnes vivant dans les environnements manquant d’eau sont parmi les plus vulnérables et sont aussi celles qui souffrent de la plus grande insécurité alimentaire.  Des pratiques appropriées en matière de gestion des sols et de l’eau sont fondamentales, a-t-il assuré.  Les changements climatiques risquent d’exacerber la désertification dans certaines régions, a-t-il poursuivi.  L’adaptation sera fondamentale à cet égard, a souligné le Secrétaire général adjoint.


Cette session de la CDD ne pouvait pas venir à un meilleur moment ni choisir de débattre de meilleurs sujets, a-t-il estimé.  Les débats de la CDD-16 contribueront, selon lui, à une série d’efforts pour assurer la volonté politique, les mesures politiques et les ressources nécessaires pour être à la hauteur des besoins et des problèmes actuels.  Parmi ces efforts, M. Sha Zukang a cité la session spéciale, le 20 mai, du Conseil économique et social (ECOSOC), laquelle sera suivie d’une session d’urgence de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui aura lieu à Rome, début juin. 


L’Afrique a connu depuis quelques années des acquis impressionnants notamment en matière d’éducation, de santé, de croissance économique, a par ailleurs souligné M. Zukang.  Cependant, l’Afrique continue d’affronter des difficultés sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, au point de n’être pas certaine de les atteindre, a-t-il ajouté. 


Exposés sur les résultats des activités et manifestations intersessions


M. ILAN FLUSS (Israël) est venu présenter les conclusions de deux groupes de discussions qui ont tenu leurs travaux, en Israël, sur la question de l’eau, l’an dernier.  Israël a organisé la WATEC 2007 pour relever le défi de la pénurie d’eau qui touche les populations les plus pauvres à cause des changements climatiques, a dit M. Fluss.  Il est ressorti des débats que, pour relever les défis de l’eau, les secteurs public et privé doivent œuvrer ensemble à la recherche de nouvelles technologies et mettre en place des infrastructures capables de ménager un accès à l’eau potable.  En outre, un atelier sur le renforcement des capacités internationales dans la lutte contre la désertification a eu lieu en décembre dernier en coopération avec le DESA, a indiqué Ilan Fluss.  L’atelier visait à permettre une plus grande coopération entre les pays dans la mobilisation des ressources afin de lutter contre la désertification dans les zones arides.  Le représentant s’est félicité que cet atelier ait réuni pour la première fois toutes les institutions professionnelles et universitaires d’Israël.


Mme ELFRIEDE-ANNA MORE, Directrice pour les questions d’environnement international, au Ministère de l’agriculture, de la foresterie et de la gestion de l’eau de l’Autriche, est intervenue pour sa part pour présenter la septième réunion du Forum mondial sur l’énergie durable, qui s’est tenue à Vienne en novembre 2007.  Il est ressorti des travaux du Forum qu’il y a un besoin urgent de procéder à des transferts technologiques de manière Sud-Sud et du Nord vers le Sud, avec comme destinataires prioritaires les petites et moyennes entreprises, a dit Mme More.


M. LIU TUO, Directeur général du Bureau national de lutte contre la désertification et de l’administration forestière de la Chine, a présenté les résultats de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification, qui s’est tenue à Beijing, en janvier 2008.  Les conférenciers y ont souligné que la désertification constituait un défi mondial qui menace le développement de l’humanité, le développement social et la stabilité du monde, a-t-il expliqué.  La Conférence a également estimé que la désertification représentait un énorme défi pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les synergies entre les trois Conventions de Rio, ainsi que la coordination des mesures pour lutter contre la désertification.  Les participants à la Conférence ont également préconisé qu’il fallait sauver les écosystèmes et lutter contre les effets des changements climatiques, a dit M. Liu Tuo.  S’agissant de la question du financement, la Conférence a recommandé une mobilisation, par la communauté internationale, des ressources nécessaires pour mieux lutter contre la désertification, a-t-il ajouté.


M. JON HEIKKI AAS (Norvège) a déclaré que les changements climatiques avaient d’ores et déjà accru les risques d’exposition des sociétés aux catastrophes naturelles.  Estimant que la réduction des effets causés par la dégradation du climat devait accompagner les politiques d’atténuation des risques de catastrophes naturelles, le représentant norvégien a plaidé pour que le sort de l’Afrique, continent plus vulnérable que les autres, soit au cœur des discussions sur cette question.  M. Aas a ajouté que les politiques urbaines devaient désormais faire partie d’approches intégrées en matière de lutte contre l’évolution du climat et de prévention des catastrophes naturelles, l’accent devant particulièrement être mis sur la protection des femmes et des enfants.  Les gouvernements et leurs partenaires du secteur privé doivent œuvrer conjointement à la recherche de nouvelles sources de financement de cet effort crucial de développement, a conclu le délégué norvégien.


M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a présenté les conclusions d’une table ronde de haut niveau sur la coopération internationale pour le développement durable dans les petits États insulaires en développement des Caraïbes, qui s’est tenue à la Barbade en mars 2008.  Il en est ressorti qu’il est nécessaire de toute urgence de mettre en place une approche intersectorielle pour leur permettre de devenir autosuffisants.  Le principal défi de l’adaptation aux changements climatiques, c’est en effet de développer une capacité d’adaptation dans les zones les plus exposées à ces phénomènes, a dit M. Hannesson, en se référant aux conclusions de la table ronde.  Dans ce contexte, il est important que l’Afrique, le continent le plus vulnérable aux changements climatiques, participe aussi à l’effort collectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a dit le représentant islandais.  La lutte contre ce phénomène, qui repose sur une approche intégrée, doit être mise en œuvre dans le cadre des politiques nationales.  Pour y parvenir cependant, des partenariats multiples sont nécessaires, que ce soit avec la société civile ou le secteur privé.  L’aide des partenaires internationaux est également indispensable, et il est aussi très important d’appliquer des mesures sur la prévention de catastrophes naturelles, a conclu le représentant islandais.


Présentation de rapport


Mme KATHLEEN ABDALLA, Chef de la Division du développement durable, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur l’examen des progrès accomplis vers le développement durable (E/CN.17/2008/2), a souligné que les dernières années avaient été marquées par une croissance économique généralisée et le recul de la pauvreté dans le monde.  La pauvreté demeure essentiellement rurale, mais le taux rapide d’urbanisation fait que la pauvreté urbaine pose un nouveau défi, a-t-elle ajouté.  Le rapport du Secrétaire général souligne que les programmes destinés à la facilitation des transferts monétaires conditionnels ont permis de réduire la pauvreté et d’améliorer la santé et l’éducation dans plusieurs pays, notamment en Amérique latine, a dit Mme Abdalla.  Certains progrès ont été accomplis dans la prévention et le traitement du paludisme et du VIH/sida.  En outre, l’amélioration de l’accès des personnes pauvres vivant en milieu rural à l’énergie demeure une priorité impérieuse, tout particulièrement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.  Par ailleurs, le Secrétaire général observe que face aux changements climatiques, il importe d’accélérer la mise au point de technologies utilisant des sources d’énergie à faible teneur en carbone.  Les mesures prises pour enrayer la dégradation des ressources naturelles ont donné des résultats inégaux, a indiqué Mme Abdalla.  Selon le rapport, a-t-elle ajouté, un certain nombre de pays développés ont augmenté leur aide publique au développement (APD) en pourcentage de leur revenu national brut, mais la plupart des pays sont encore loin d’atteindre l’objectif agrée de verser 0,7% de leur PNB à l’APD.  Le rapport du Secrétaire général se termine avec l’examen des défis qu’il reste à relever pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a conclu Mme Abdalla. 


Déclarations


M. CHRISTOPHER FLAVIN, Président du Worldwatch Institute, a déclaré que les évènements des derniers mois avaient apporté des justifications sans appel aux raisons pour lesquelles la CDD a été créée.  Seule la coopération internationale nous permettra de sortir de l’impasse actuelle, a-t-il affirmé.  En effet, nous sommes face à une double crise: la crise alimentaire mondiale, qui s’est traduite hier encore en Somalie par de nouvelles émeutes de la faim, et la flambée des prix de l’énergie, et en particulier des carburants, qui ont atteint des sommets inégalés avec plus de 120 dollars le baril de pétrole.  Cette situation en vient aujourd’hui à préoccuper le citoyen ordinaire des pays occidentaux, comme on le voit aux États-Unis; ceci fait que les gens souhaitent que cette question devienne un des enjeux de la campagne présidentielle actuelle, a dit M. Flavin.


Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, au cours de laquelle nous allons devoir changer radicalement nos modes d’approvisionnement énergétique pour nourrir une population mondiale en pleine expansion: chaque année, c’est en effet comme si la population entière de l’Allemagne venait s’ajouter à celle déjà existante, a souligné M. Flavin.  Le fardeau que l’homme fait peser sur les écosystèmes excède déjà de 25% leurs capacités à satisfaire ses besoins, a-t-il prévenu.  Ces écosystèmes sont durement attaqués, et dans certains cas, sont proches de l’effondrement; et ce sont les communautés qui en dépendent le plus qui sont les premières touchées.  Si nous ne maîtrisons pas cette tendance, si nous n’adoptons pas des mesures collectives, nous ne réaliserons jamais les OMD, a lancé le Président du Worldwatch Institute.  La question qui se pose maintenant, c’est de savoir si la volonté politique existe aux niveaux international, régional, national et local pour faire face à une telle situation.  M. Flavin a estimé que les années à venir seront celles de la dernière chance.  La communauté internationale doit de toute urgence révolutionner ses modes de production agricole et énergétique et s’engager sur une voie nouvelle pour éviter une double catastrophe, écologique et humaine.  Ce n’est qu’en unissant nos forces que nous y parviendrons, a conclu l’intervenant.


M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le module thématique des questions à l’ordre du jour de la CDD-16 était d’une importance fondamentale pour les pays en développement.  Cette session de la CDD intervient à un moment particulièrement bien choisi, a-t-il dit, soulignant que la communauté internationale connaissait de nouveaux problèmes, comme la crise alimentaire et financière, les effets des changements climatiques, les négociations commerciales qui sont bloquées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les baisses de l’aide publique au développement (APD) ou la situation pessimiste, à mi-parcours de leur réalisation, des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine souligne la nécessité de réaffirmer son engagement en faveur du Processus de Rio, afin d’encourager une action décisive et renouvelée en vue de combler les fossés et de réduire les contraintes.  De même, a dit M. Ashe, depuis l’adoption du Programme d’action de Johannesburg et les efforts considérables entrepris par les pays en développement, la promotion du développement durable a été entravée par un manque de moyens d’application.  Les ressources financières prévues dans le cadre du Consensus de Monterrey n’ont pas été fournies, a-t-il dit, évoquant en outre la nécessité d’améliorer les opportunités commerciales ou le transfert de technologies propres à des conditions préférentielles.  Le représentant a par ailleurs estimé que le rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis vers le développement durable demeurait incomplet, notamment concernant l’examen des lacunes existant dans l’application du Programme d’Action 21 et du Programme d’action de Johannesburg.  Il a également souligné l’importance accordée par le Groupe des 77 et de la Chine à la nécessité de prendre des mesures pour éliminer les obstacles à la réalisation des droits des peuples à l’autodétermination, et en particulier des droits des peuples qui vivent sous occupation étrangère ou coloniale.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme HRUSTEL MAJCEN (Slovénie) a reconnu le rôle unique que jouait la CDD-16 dans les questions de développement durable au sein du système des Nations Unies.  L’un des ses atouts majeurs est de traiter dans une perspective intégrée les différents aspects d’une question multidimensionnelle et de l’examiner aussi dans le cadre d’un segment de haut niveau.  L’Union européenne élargie a établi comme priorité la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ensuite rappelé la représentante.  Les engagements de l’Union européenne dans le domaine agricole et le développement rural visent à relever deux défis majeurs: d’abord, atteindre les objectifs d’éradication de la pauvreté, de sécurité alimentaire et de gestion durable des ressources naturelles à la lumière de la cohérence politique; ensuite, prendre en compte les impacts sociaux, culturels et environnementaux au travers du cycle de vie de la production agricole durable.  La représentante de la Slovénie a ensuite estimé que la CDD-16 offre une excellente opportunité pour mettre en relief les synergies entre les différentes conventions des Nations Unies et la mise en œuvre des politiques.  Par exemple, la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays touchés contribuerait à la réalisation des OMD en réduisant la dégradation des sols, l’épuisement des ressources aquifères et la perte de biodiversité.  En outre, une attention spéciale devrait être accordée à l’impact négatif des changements climatiques, a ajouté la représentante.


Ce cycle d’examen de la CDD est également consacré à l’Afrique et à son développement durable, a indiqué la représentante, qui a ensuite attiré l’attention à cet égard sur le « Partenariat stratégique » Afrique-Union européenne, conclu lors du Sommet de Lisbonne de 2007.  Par ailleurs, l’interdépendance entre les questions à l’ordre du jour des CDD-16 et CDD-17 est l’occasion d’examiner les liens étroits entre elles, s’est félicitée la représentante.  Pour l’Union européenne, il faut adresser trois priorités: examiner les liens dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des sols et des ressources naturelles, en mettant l’accent sur l’eau, les changements climatiques, la biodiversité, les forêts et la désertification.  Ensuite, réfléchir aux moyens d’atteindre l’objectif transversal de parvenir à des modes de consommation durables et viables, avec pour priorité la chaîne alimentaire.  Enfin, il faut promouvoir la cohérence des politiques nationales et des stratégies de réduction de la pauvreté, a conclu la représentante slovène.


M. HAMID AL BAYATI (Iraq), qui s’exprimait au nom du Groupe arabe, a souligné l’importance de la Commission du développement durable et la nécessité de garantir l’équilibre entre le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement.  Il a insisté en outre sur la nécessité de mettre en œuvre l’engagement international des gouvernements contenu dans le Programme d’Action 21 et le Programme d’action de Johannesburg, ainsi que dans les Principes de Rio.  Le représentent a aussi relevé que la CDD-16 se tenait à un moment de crise internationale alimentaire et financière.  Il a indiqué que la majorité des gouvernements arabes avaient introduit d’importantes modifications dans leurs politiques de marché agricole, dans le but, notamment, d’intensifier le rôle du secteur privé, de réduire les subventions et de renforcer les investissements dans les services.  Il a en outre estimé que le développement rural des pays arabes était essentiel, notamment du fait que 45% des populations de la région arabe vivaient en 2005 dans des zones rurales.  S’agissant des sols, la région arabe est une des zones arides ou semi-arides les plus importantes du monde, a-t-il également souligné, notant que la plupart des pays arabes accordaient une importance accrue au phénomène de la sécheresse.  Le représentant a, par ailleurs, évoqué l’agression d’Israël contre le Liban, ainsi que l’occupation israélienne des territoires palestiniens et du Golan syrien pour affirmer que ces occupations avaient conduit à une détérioration des secteurs de l’agriculture et du développement rural, ainsi que des ressources en eau, de ces régions.


M. MAHE TUPOUNIUA (Tonga) a expliqué que les effets des changements climatiques ne faisaient qu’aggraver les difficultés que connaissent déjà les petits États insulaires en développement, au nom desquels il s’est exprimé.  En effet, les économies de ces pays reposent avant tout sur la pêche et l’agriculture.  Cependant, les sols arables extrêmement limités de nos territoires nous empêchent de renforcer notre productivité agricole, ce qui ne fait que nous mettre dans une situation difficile au moment où les produits de base connaissent une augmentation sans précédent de leurs prix, a plaidé le représentant.  En outre, la désertification, imputable aux changements climatiques, est devenue un problème supplémentaire pour certains des petits pays insulaires, a indiqué M. Tupouniua.  Afin de répondre à ces défis, il a appelé les partenaires au développement à appliquer intégralement les accords convenus dans le cadre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, notamment en respectant les montants fixés pour l’aide publique au développement (APD).


M. ANGUS FRIDAY (Grenade), qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, a estimé que les questions inscrites à l’ordre du jour de la CDD-16 étaient très importantes pour les États qu’il représente.  Selon lui, les prix alimentaires mondiaux exacerbent la situation déjà difficile de petits États insulaires.  Il ne faut pas laisser passer cette crise sans saisir l’occasion de galvaniser les efforts, a-t-il affirmé, relevant également la nécessité de se réunir avec les autres pays les moins avancés situés en Afrique.  Le représentant a espéré que l’accent sera mis sur la mise en œuvre des programmes, le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités nationales.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des politiques qui reconnaissent l’extrême vulnérabilité des petits États insulaires en développement. 


M. JOHN M. MATUSZAK (États-Unis) a déclaré que les défis posés par les changements climatiques étaient des questions de vie et de mort.  Ces dernières années, les États-Unis ont fourni plus de la moitié des produits alimentaires disponibles dans le monde, et le Gouvernement américain compte renforcer son aide au programme d’aide alimentaire et de développement mondial.  Le Président Bush a appelé le Congrès à fournir 770 millions de dollars de plus à l’appui de ces programmes, a indiqué le représentant des États-Unis.  En outre, a-t-il ajouté, nous allons consacrer près de 5 milliards de dollars en 2008 et 2009 pour lutter contre la faim dans le monde.  Il a déclaré que la communauté internationale était aujourd’hui réunie pour identifier les expériences concluantes, les succès et les meilleures pratiques en matière de développement durable.  Il faut renforcer trois piliers fondamentaux: améliorer la recherche scientifique, mettre en place des mécanismes d’échanges de l’information et d’idées entre scientifiques et preneurs de décisions; et également établir un environnement qui permettent aux fermiers, aux gestionnaires et aux communautés de développer des marchés sur le long terme.


M. ZHU LIEKE (Chine) a affirmé que l’agriculture dans les pays en développement souffrait du manque d’investissement.  La communauté internationale devrait, selon lui, fournir un appui technologique et les capacités pour favoriser le développement agricole de ces pays.  La sécheresse et la désertification ont un impact sur la production agricole des pays en développement, a souligné le représentant, mettant l’accent sur la nécessité d’inclure un changement dans les modèles de production et de consommation.  Les parties à la CDD devraient honorer leurs engagements et leurs devoirs, a-t-il également assuré.  Le représentant a rappelé que l’agriculture en Afrique souffrait du fait des sols qui sont parfois de pauvre qualité, de la sécheresse et de la désertification.  La communauté internationale doit, à cet égard, fournir au continent un appui financier et technique, a-t-il préconisé.  Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de fournir une aide technologique et financière aux petits États insulaires en développement.  Il a enfin évoqué les mesures prises par la Chine pour lutter contre ces phénomènes.


M. THOZI GWANYA (Afrique du Sud) a déclaré qu’il fallait placer la situation des femmes vivant en milieu rural au cœur de cette session de la CDD, non seulement parce qu’elles sont souvent les premières victimes des changements climatiques et de la crise alimentaire, mais aussi parce qu’elles représentent un atout majeur dans la promotion du développement.  À Johannesburg, nous nous sommes mis d’accord pour reconnaître que l’éradication de la pauvreté est le défi le plus urgent à relever, a déclaré le représentant.  Il a appelé les pays donateurs à continuer de faciliter les transferts de technologie.  Si certains des pays donateurs ont plus ou moins honoré les engagements qu’ils ont pris à Monterrey, d’autres ne l’ont pas encore fait, a relevé le représentant.  Le lien entre paix, sécurité et développement durable montre pourtant clairement l’interdépendance des problèmes qui se posent aujourd’hui en Afrique.  Pour aider le continent dans ses efforts de relèvement, il faut commencer par débarrasser ses pays de la dette, y renforcer l’investissement direct étranger et supprimer les barrières tarifaires, a conclu la délégation sud-africaine.


M. SADIR MITAL (Inde) a mis l’accent sur la nécessité pour la Commission du développement durable d’examiner les problèmes que rencontrent les petits États insulaires en développement et l’Afrique.  Le représentant a également évoqué ce qu’il a qualifié de « nouvelle philosophie du développement de l’Inde », laquelle, a-t-il précisé, inclut la protection de l’environnement et les principes économiques de développement.  La nouvelle vision de développement de l’Inde met l’accent sur la nécessité d’une croissance plus rapide, plus inclusive et plus vaste, a-t-il expliqué.  Il a en outre souligné la volonté de son pays, dans le cadre de cette politique, de diminuer les disparités entre les régions et de faire en sorte que les femmes jouent leur rôle dans tous les secteurs. 


Mme RACHEL McCORMICK (Canada) a reconnu que les parties prenantes à la CDD-16 avaient un rôle à jouer dans la mise en œuvre du Programme d’Action 21 et du Programme d’action commun, que ce soit sur le terrain politique ou sur celui des partenariats.  Les points thématiques à l’ordre du jour donnent une très bonne occasion de pouvoir travailler en ce sens, en associant la contribution des gouvernements, des organisations intergouvernementales, de la société civile et des grands groupes, s’est félicitée la délégation canadienne.


Mme AZIYAH MOHAMED (Malaisie) a affirmé que la Malaisie avait réalisé des progrès substantiels dans le développement de l’agriculture et du secteur rural, ainsi que dans la réduction de l’incidence de la pauvreté dans ses zones rurales et urbaines.  La Malaisie, a-t-elle dit, agissant dans le cadre de son neuvième Plan (2006-2010), s’est fixée comme objectif de réduire son taux de pauvreté à 2,85% et d’éliminer la pauvreté extrême d’ici à 2010.  La Malaisie est bien partie pour tenir ces objectifs, a assuré Mme Azizah Mohammed.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de se pencher sur la pauvreté urbaine, un problème qui, a-t-elle précisé, exige des solutions urgentes.  Elle a souligné la menace et les incidences négatives de la crise alimentaire mondiale actuelle.  Elle a ajouté que son pays soutenait l’appel lancé par le Groupe des 77 et de la Chine pour un soutien international renouvelé visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs établis dans le cadre du Plan de Johannesburg.


M. DANA KARTAKUSUMA (Indonésie) a déclaré que la flambée des prix de l’énergie et des produits de base touchait les pays en développement de plein fouet.  La crise alimentaire mondiale a besoin d’une solution mondiale, a-t-il estimé.  Le représentant a suggéré qu’une réunion de haut niveau soit convoquée de toute urgence et que l’Assemblée générale fasse de cette question le thème principal de sa soixante-troisième session.  Dans ce contexte, la reconversion des sols arables vers la production de biocarburants doit cesser, a poursuivi M. Kartakusuma, afin de renforcer la productivité agricole et les ressources alimentaires.  En tant que pays riche en ressources forestières, l’Indonésie a déjà pris des mesures à cet égard, a-t-il ajouté.  Il a ensuite rappelé l’engagement constant du Gouvernement indonésien à travailler en coopération avec le reste de la communauté internationale, tout en soulignant cependant que ces efforts étaient minés par la crise alimentaire mondiale.


M. NIKOLAY V. CHULKOV (Fédération de Russie) a estimé que les travaux de la CDD-16 devaient permettre de procéder à une analyse objective fondée sur des donnés concrètes des décisions prises sur les questions inscrites à l’ordre du jour.  Il a souligné la nécessité d’observer les documents fondamentaux du développement durable, d’axer la discussion sur l’application du Programme de Johannesburg, et d’exclure tout doublon avec les travaux ou les recommandations des autres structures et des conventions internationales.  La CDD pourra apporter une contribution utile, au vu de la variété des expériences menées par les différents pays qui la composent, a-t-il dit.  Une importance prioritaire doit être accordée au renforcement des partenariats avec les organisations gouvernementales, la société civile et les milieux d’affaires, a également estimé le délégué de la Fédération de Russie.  Le représentant a indiqué que son pays avait l’intention, au cours des prochains débats, de s’arrêter plus en détail sur la politique appliquée par son pays en matière d’agriculture, de développement durable, de lutte contre la désertification, de préservation des sols et de lutte contre la sécheresse. 


Mme PENNY RACE (Nouvelle-Zélande) a déclaré qu’il fallait hâter l’application des programmes d’action convenus en faveur des petits États insulaires en développement, notamment celui de Maurice et celui de la Barbade.  La déléguée s’est ensuite félicitée de l’occasion offerte par la CDD-16 aux parties prenantes de venir échanger leurs meilleures pratiques.  Elle a dit qu’elle attendait avec intérêt de pouvoir prendre connaissance de celles des autres États Membres au cours de cette session.


Mme ANA BIANCHI (Argentine) a estimé que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas trois questions importantes: le cas particulier de l’Amérique latine et des Caraïbes, les subventions et les pratiques déloyales qui déforment le commerce international et les moyens de mise en œuvre.  Si l’on ne mentionne pas les questions de subventions ou de mise en œuvre, il va être très difficile de proposer un modèle viable aux pays en développement, a fait observer la représentante.


Mme MARGARET MUKAHANGNA (Zimbabwe) a affirmé que la perspective de la réalisation des OMD dans les temps impartis était largement compromise.  Les changements climatiques constituent une terrible menace pour l’agriculture, a affirmé la représentante, qui a demandé que des ressources financières et technologiques soient accordées au développement agricole des pays africains.


M. MD. ABDUL ALIM (Bangladesh) a affirmé que la CDD-16 se déroulait à un moment critique, évoquant la crise alimentaire actuelle, la hausse des prix du pétrole et les effets des changements climatiques.  Il a en outre mis l’accent sur les conséquences de la réduction des montants de l’aide publique au développement.  Le représentant a évoqué les graves conséquences des changements climatiques sur les sols et, de ce fait, les besoins en irrigation.  Comme toujours, ce seront les pauvres qui seront frappés de plein fouet, notamment dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, a-t-il expliqué.  De même, le représentant a observé que la hausse des prix des denrées alimentaires, dont les causes ne sont pas bien connues, constituera un grand choc qui frappera surtout ceux qui n’ont pas les capacités nécessaires pour y faire face.


M. FRANÇOIS PYTHOUD (Suisse) a estimé que la flambée des prix agricoles ne constituait qu’un des détonateurs d’une crise alimentaire mondiale qui couvait de longue date.  Selon lui, la CDD a la responsabilité de contribuer effectivement au changement fondamental indispensable qui aura des implications significatives dans tous les domaines d’Action 21.  L’agriculture doit continuer à produire plus pour répondre aux besoins croissants, a-t-il souligné, estimant que l’augmentation des prix agricoles devait être vue comme une chance et une opportunité.  Elle doit bénéficier en priorité aux petits paysans des pays en développement, qui possèdent le plus grand potentiel en termes d’accroissement de la production locale, a estimé M. Pythoud.  Face à la crise alimentaire mondiale et afin d’éviter une aggravation de la situation, une action multilatérale, concrète et constructive sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée est cruciale, a-t-il déclaré.


M. FLUSS (Israël) a déclaré que le Gouvernement israélien était attentif depuis la création de la Commission, aux questions dont est saisie la CDD-16, l’un des organes les plus compétents du système des Nations Unies.  Dans ce contexte, Israël a souhaité que la conduite des travaux de cette session ne soit pas perturbée par des tentatives de politisation de cette importante réunion.


M. AMMAR HIJAZI, Observateur de la Palestine, a affirmé que la plupart des secteurs de l’économie palestinienne ont été durement touchés par les actions d’Israël, la puissance occupante, comme en témoignent le régime de points de contrôle imposé aux Palestiniens et l’interdiction qui leur est faite d’accéder à leurs terres.  Le développement ne peut pas coexister avec l’oppression, a conclu le représentant, qui a appelé la communauté internationale à prendre en considération cette situation.


M. DEDIEU, représentant du grand Groupe des syndicats, a estimé que les conditions sociales dégradées des travailleurs du secteur de l’agriculture exigeaient qu’on les place au centre des préoccupations de la CDD.  Les représentants des travailleurs contribueront de manière positive aux travaux de la CDD-16 et feront part à la Commission des progrès réalisés en faveur d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, a-t-il affirmé. 


Discussions thématiques sur l’agriculture


Déclaration liminaire


Mme KATHLEEN ABDALLA, Division du développement durable, a indiqué que dans son rapport sur l’agriculture, le Secrétaire général note que le monde produit des aliments en quantités suffisantes, mais que plus de 850 millions de personnes continuent à souffrir de faim chronique.  En dépit d’une baisse de la pauvreté rurale ces 10 dernières années, on estime qu’il y a encore 883 millions de pauvres vivant dans les régions rurales, qui sont dans leur grande majorité tributaires de l’agriculture pour leur survie et leur subsistance.  Selon les projections, la population mondiale devrait atteindre 9 milliards de personnes en 2050, vivant en majorité dans les pays en développement.  La production alimentaire devra en conséquence augmenter, peut-être même être doublée, afin de satisfaire une demande mondiale en constante augmentation, a dit Mme Abdalla.


Si, comme on le prévoit, la population mondiale va s’accroître pour atteindre 9 milliards de personnes d’ici à 2050 –soit 50 % de plus qu’aujourd’hui– vivant principalement dans le monde en développement, la pression qui s’exercera sur l’agriculture pour qu’elle puisse nourrir un tel nombre de personnes appelle des solutions novatrices.  L’amélioration des résultats économiques dans les pays développés et dans beaucoup de pays en développement permet d’espérer des progrès rapides en ce qui concerne l’atténuation de la faim et de la pauvreté dans les années à venir, indique le Secrétaire général dans ce rapport, a dit Kathleen Abdalla.  Cependant, la tâche à accomplir est écrasante; chaque année, jusqu’en 2015, le monde doit pouvoir compter 31 millions de personnes sous-alimentées en moins si l’on veut atteindre les objectifs convenus au Sommet mondial de l’alimentation et réaffirmés au Sommet mondial pour le développement durable et dans la Déclaration du Millénaire.  En outre, les pays ne font pas tous face aux mêmes défis, et beaucoup d’entre eux risquent de prendre du retard dans la lutte contre la faim.  Ceux qui se heurtent aux difficultés les plus grandes et doivent fournir les plus grands efforts sont souvent ceux qui ont le moins les moyens de le faire, fait observer M. Ban Ki-moon dans ce rapport, a noté Mme Abdalla.


Aujourd’hui, l’agriculture mondiale est donc appelée à jouer une variété de rôles.  Elle doit non seulement garantir la sécurité alimentaire de la population mondiale et être une source de subsistance pour des milliards de personnes, et notamment les plus démunies, mais elle doit également rendre des services écosystémiques à l’environnement dans son ensemble, et elle doit aussi servir de réceptacle à la fixation du carbone et utiliser et gérer les sols, l’eau, l’énergie et d’autres ressources naturelles de façon efficace et durable, tout en réduisant au minimum les dommages à l’environnement.


De grandes incertitudes planent sur l’évolution future, notamment la pénurie croissante des ressources, surtout en ce qui concerne l’eau, mais aussi les terres arables, les risques dus aux changements climatiques, la flambée des coûts de l’énergie et les nouvelles demandes du marché.  Ceci est particulièrement vrai, entre autres, pour la demande en biocarburants, par exemple, conclut le Secrétaire général dans ce rapport, a souligné Mme Abdalla.


Exposés d’experts


M. PER PINSTRUP-ANDERSON, ancien Directeur-général de l’Institut international de recherche sur l’alimentation et professeur d’économie appliquée à l’Université de Cornell, a déclaré qu’il fallait réaliser deux grands objectifs dans les années à venir: éliminer la pauvreté et la faim et parvenir à une gestion durable des ressources naturelles.  Ce double objectif est d’autant plus difficile à atteindre que 75% des personnes les plus pauvres du monde vivent en milieu rural.  Ces populations essaient de survivre en adoptant des méthodes non viables et n’ont pas d’épargne pour faire face à la sécheresse ou aux inondations.  Il faut donc accorder une grande attention au développement de l’agriculture, a préconisé l’expert.  M. Pinstrup-Anderson a estimé aussi que les médias renvoyaient une image faussée de la situation.  En effet, 800 millions de personnes souffraient déjà de malnutrition lorsque les prix des produits de base étaient au plus bas, a-t-il estimé.  Mais maintenant que la montée des prix pourrait avoir un impact sur les populations des pays développés, on entend soudainement des protestations et les gouvernements se mettent à se mobiliser, s’est-il étonné.  Le panéliste a également proposé de supprimer les limitations aux exportations, qui sont devenues nuisibles.  En outre, les pays en développement à faibles revenus doivent investir dans les infrastructures en milieu rural, faciliter l’accès au crédit, et financer la recherche et les technologies.  Ce sont là des investissements que le secteur privé n’assumera pas, car elles relèvent du service public, a dit l’expert.  C’est donc aux gouvernements d’intervenir, a-t-il lancé.  Enfin, sur le front énergétique, il est clair que l’utilisation de produits de base afin de produire des biocarburants était une idée « épouvantable », a-t-il dit, en particulier dans le contexte actuel.


M. GREGORY A. RUARK, Directeur de l’USDA National Agroforestry Center, a déclaré que là où l’agriculture se développe, on constate généralement que la protection de l’environnement diminue.  L’« agrosylviculture » est pourtant possible, en utilisant certaines surfaces forestières pour la production de produits alimentaires tels que les champignons ou le ginseng.  Des recherches ont ainsi mis à jour le fait que la présence de cultures dans les forêts avait aussi tendance à réduire les émissions de gaz carbonique, a ajouté le panéliste.  En outre, grâce à la plantation de nouveaux arbres dans certaines zones, il a été possible de repeupler des cours d’eau en poissons et crustacés.  Par ailleurs, il est possible de faire pousser des pâturages directement en milieu forestier, ce qui renforce la production forestière.  Les « infrastructures vertes » doivent faire partie de l’équation urbaine, a affirmé M. Ruark en conclusion.


M. TIANZHI REN, Académie chinoise des sciences agricoles, a indiqué que la production alimentaire chinoise était très importante et qu’elle était confrontée à plusieurs défis.  Tout d’abord, les ressources limitées, que ce soit en matière de surfaces cultivables ou d’eau.  La deuxième difficulté émane de la demande, en pleine expansion, en raison du boom démographique chinois et de l’allongement de l’espérance de vie de la population.  La troisième difficulté tient à l’augmentation des coûts de production, les prix et le coût de la main d’œuvre évoluant très rapidement au fil des ans.  Pour y remédier, la Chine a adopté une politique de protection des exploitations agricoles et développé une agriculture économe en ressources.  Cela a été rendu possible grâce à des multicultures, à la préférence pour les nouvelles technologies et à l’industrialisation, qui passe par le regroupement des cultures.  Du coup, le prix du grain est moins élevé en Chine que dans les autres pays producteurs, a indiqué M. Tianzi Ren.  Le Gouvernement chinois accorde une grande attention à la production agricole afin de satisfaire sa population qui représente un cinquième de la population mondiale, a conclu l’expert.


M. ERICK FERNANDES, Banque mondiale, a déclaré que l’agriculture était un secteur très important en tant que facteur de croissance et que la croissance de l’agriculture pouvait constituer un moyen de lutter contre la pauvreté.  Il a cité le cas du Ghana, où la rationalisation de l’agriculture a permis de réduire la pauvreté de moitié.  M. Fernandes a aussi préconisé de réhabiliter les sols dégradés, comme en Amazonie, où des pans entiers de la forêt ont été reconvertis vers la production de diverses cultures.


Discussions interactives


Ouvrant le débat interactif, le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la question cruciale de l’agriculture ne saurait être examinée séparément des autres points à l’ordre du jour du cycle d’examen 2008-2009.  À l’instar de nombreux autres orateurs, il s’est déclaré préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouvaient, depuis six ans à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les négociations du Cycle de Doha sur un accord commercial capable de répondre aux problèmes des pays en développement, en particulier dans le domaine de la production agricole, dont ils dépendent largement.  De son côté, le représentant de la Slovénie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a indiqué que des « partenariats économiques » avaient été négociés avec cinq régions d’Afrique et le Forum des Caraïbes du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique pour ménager pour ces pays un « accès sans précédent aux marchés externes », ainsi qu’une « intégration régionale » et une « coopération pour le développement agricole ».  Le représentant des États-Unis a cité en exemple l’agriculture américaine, dont il a estimé que de nombreux aspects pourraient s’appliquer à l’étranger.  Par exemple, la nécessité d’investir dans la recherche et l’éducation pour développer de nouvelles technologies qui permettent de rationaliser la productivité agricole sans étendre les surfaces cultivables.  Le représentant a aussi attiré l’attention sur la pollinisation, un phénomène en déclin et pourtant indispensable à la préservation des écosystèmes.  Le représentant deTonga a déclaré que pour garantir leur sécurité alimentaire, les petits États insulaires en développement s’étaient adaptés à l’évolution de leur environnement.  Aujourd’hui, toutefois, l’impact des changements climatiques, dont ces pays sont les premières victimes, et la flambée des prix des produits agricoles, ont rendu leur situation intenable.  Dans ce contexte, le représentant des syndicats et des travailleurs a préconisé de confier aux institutions internationales la gestion des stocks alimentaires mondiaux en temps de crise.


Répondant à certaines des observations, M. Per Pinstrup-Anderson a déclaré qu’il fallait dissiper un malentendu; selon lui, les investissements doivent être réalisés non pas dans l’agriculture elle-même, mais dans le développement des infrastructures et des technologies pour permettre à l’agriculture de s’épanouir.  Les pays en développement doivent passer du statut d’acheteurs nets à celui de producteurs nets, a-t-il ajouté.


Discussions régionales sur l’Afrique et l’Asie occidentale


Une double discussion interactive sur l’Afrique et l’Asie occidentale, organisée dans le cadre des travaux de la CDD-16, a été l’occasion pour ses participants de tenter d’identifier les obstacles et les contraintes spécifiques à ces deux régions, ainsi que les enseignements à tirer et les meilleures pratiques à partager dans les questions liées à l’agriculture, au développement rural, aux sols, à la sécheresse et à la désertification.


Lors de la première discussion portant sur l’Afrique, qui était animée par le Président de la seizième session de la Commission du développement durable, M. FRANCIS NHEMA (Zimbabwe), M. LUC GNACADJA, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a souligné que la désertification causait au continent africain 9 milliards de dollars par an.  Selon lui, les terres arides peuvent représenter une partie de la solution à l’actuelle crise alimentaire pour peu que l’on veuille bien consacrer les ressources nécessaires à leur réhabilitation.  La crise résulte notamment du fait que les superficies de terres arables diminuent, a-t-il expliqué, ajoutant que la productivité des terres arides pouvait, elle, être améliorée pour des coûts moindres.  Certains investissements peuvent même doubler cette productivité, a-t-il assuré.  Les terres arides ont besoin d’un peu d’attention de notre part, a-t-il poursuivi, mettant l’accent sur la nécessité de travailler sur des solutions à moyen voire à long terme.  


Pour ALIOUNE BADIANE, Directeur du Bureau régional pour l’Afrique et les États arabes du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), la moitié de la population mondiale vivant dans les villes ou les agglomérations, il ne saurait y avoir de développement durable sans urbanisation durable.  La terre est une question de vie et de mort, a-t-il dit, citant l’exemple du Kenya.  Il faudrait que les pays africains entreprennent un examen très complet de la gestion agraire afin de protéger le droit agraire et d’éviter tout type de discrimination basée sur le genre, l’ethnie ou la race, a-t-il préconisé.  De même, la bonne gouvernance est un ingrédient essentiel à la gestion des terres en Afrique.  Les pays africains doivent procéder à des examens vigoureux et prendre des règles d’engagement pour lutter contre la corruption administrative qui, a-t-il dit, constitue un véritable fléau sur le continent. 


SALLY BUNNING, Département des ressources naturelles et de l’environnement de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a insisté sur la nécessité d’accorder une attention plus importante aux écosystèmes et à la gestion des terres viables en Afrique.  Selon elle, 75% des terres de pâturage et de cultures en Afrique sont en effet menacées de dégradation.  Il faut, a-t-elle dit, renforcer les capacités et les investissements, surmonter les obstacles financiers institutionnels et faciliter le partage des expériences. 


Au cours de l’échange qui a suivi, le représentant du Maroc a énuméré les différentes actions entreprises en faveur du développement durable sur le continent africain.  Son homologue de l’Afrique du sud a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser les ressources, de renforcer les compétences et les capacités et de favoriser le partage des informations entre tous les pays africains.  Le délégué de la République arabe syrienne s’est interrogé, pour sa part, sur les moyens à mettre en œuvre pour formaliser une législation qui garantirait la protection des sols et des produits alimentaires en vue d’assurer la survie des populations vivant dans les zones rurales. 


L’Afrique est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques et le seul qui enregistre une croissance de la pauvreté, a estimé le représentant de l’Algérie.  D’où, selon sa collègue du Sénégal, la nécessité de respecter les engagements et les consensus décidés à l’échelle internationale, comme celui de Monterrey.  La représentante du Zimbabwe s’est quant à elle félicitée des nouvelles possibilités qui pourraient exister dans le cadre d’une meilleure exploitation des terres arides. 


Au cours de la deuxième discussion, qui portait sur l’Asie occidentale, et que présidait TRI THARYAT (Indonésie), DJAMEL ECHIRK, Inspecteur général de l’environnement au Ministère algérien de l’habilitation agraire, de l’environnement et du tourisme, a dressé un état des lieux des terres de la région arabe, qui représentent 14 millions de kilomètres carrés.  Il a notamment évoqué l’insuffisance des ressources hydriques, un des principaux handicaps de la région, a-t-il dit.  Parmi les succès enregistrés, il a cité une amélioration de la gestion des terres irriguées, la mise en place par la Ligue des États arabes d’un mécanisme de lutte contre les catastrophes naturelles et la mise au point de systèmes de détection pour la surveillance et le suivi.  M. Echirk a par ailleurs souligné les effets négatifs de l’absence de paix et de sécurité dans la région, comme la contamination des ressources, la destruction d’infrastructures, le déversement d’hydrocarbures dans les zones marines et côtières.  Le développement durable a un impératif: la paix et la sécurité, a-t-il assuré. 


KHALED ABDUL AZIZ AL CHAREA, Directeur au Ministère syrien de l’administration locale et de l’environnement, a indiqué de son côté que certains pays arabes avaient mis en place des stratégies visant à lutter contre les effets de la sécheresse.  Il a insisté sur la nécessité de créer des centres d’alerte rapide, ainsi que des moyens d’appui pour prédire les sécheresses bénéficiant des nouvelles technologies et d’indicateurs.  Il a dit aussi qu’il fallait mettre en commun différentes ressources, des données montrant l’impact des changements climatiques sur la sécheresse.  Selon lui, des efforts doivent être également redoublés pour formuler des stratégies de lutte contre la désertification, établir des programmes d’information ou renforcer la coopération au sein de la Ligue des États arabes.


CAROL CHOUCHANI CHERFANE, Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO), a souligné pour sa part l’importance qu’il y a à favoriser les transferts de technologies, non seulement au niveau le plus sophistiqué, mais aussi, en vue d’améliorer la compétitivité des produits, en particulier dans des zones non irriguées.  Il convient ainsi, selon elle, d’encourager l’utilisation de nouvelles techniques par les petits agriculteurs en s’attachant à gagner leur confiance et à assurer leur formation.


Le représentant de l’Arabie saouditea demandé aux pays arabes de mettre en œuvre une législation appuyant le secteur de l’agriculture et de créer une grande zone libre arabe d’échanges qui encouragerait le commerce agricole.  Son homologue du Liban a pour sa part, pointé du doigt les besoins de la région en matière de gestion de l’offre et de la demande en eau, et de sensibilisation de la population à cette question.  Il faut, a-t-il ajouté, empêcher la pollution de l’eau, ainsi que la salinisation de la terre due à de mauvaises irrigations, et favoriser un transfert efficace des techniques.  Le représentant d’Israël a indiqué que son pays disposerait dans trois ans de la première usine de dessalement d’eau destinée à être essentiellement utilisée pour l’agriculture. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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