En cours au Siège de l'ONU

CPSD/407

LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION POURSUIT SON DÉBAT SUR LES QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION

21/10/2008
Assemblée généraleCPSD/407
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

13e séance – après-midi


LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION POURSUIT SON DÉBAT SUR LES QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION


Elle adopte un projet de résolution sur le Sahara occidental


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi son débat sur les questions relatives à l’information, celui-ci donnant lieu à un échange animé entre les délégations de Cuba et des États-Unis.  La Commission a par ailleurs adopté par consensus un projet de résolution* sur la question du Sahara occidental. 


Au cas où il serait adopté par l'Assemblée générale en décembre, ce texte renouvellerait l’appui des Nations Unies au processus de négociation en cours depuis 2007 entre le Royaume du Maroc et le Front POLISARIO, « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».  Les délégations du Maroc et de l’Algérie, ainsi que celle de la France, s’exprimant au nom de l’Union européenne, se sont félicitées de cette adoption par consensus.  Le représentant du Maroc a formulé le « souhait sincère de sa délégation de voir clore ce différend, afin de hâter l’avènement d’un Maghreb uni, prospère, démocratique et stable »; tandis que celui de l’Algérie a pour sa part souligné que la recherche d’une solution juste et équitable au problème du Sahara occidental contribuerait à renforcer les relations entre tous les peuples de la région.  


La poursuite du débat général sur l’information, ouvert hier après-midi, a été l’occasion pour plusieurs délégations de pays arabes et hispanophones de souligner le nécessaire travail à effectuer en faveur de la promotion du plurilinguisme par le Département de l’information de l’ONU (DPI).  Les intervenants au débat ont aussi réaffirmé le rôle fondamental joué par les centres d’information régionaux des Nations Unies, la délégation du Pérou soulignant qu’en Amérique latine, leur mise en réseau serait extrêmement utile. 


Par ailleurs, la délégation cubaine a dénoncé « la guerre des ondes » menée par le Gouvernement américain depuis le territoire des États-Unis contre son pays au mépris du droit international.  Exerçant son droit de réponse, le représentant des États-Unis a répondu que son pays ne violait en rien la réglementation internationale.  Il a ajouté que l’opposition du Gouvernement cubain aux stations Radio et TV Marti, ainsi que l’incarcération de prisonniers de conscience à Cuba, s’expliquaient par la crainte de ce même Gouvernement de voir sa population avoir accès à une information non censurée. 


Outre les pays cités, se sont aussi exprimées les délégations des États Membres suivants: République arabe syrienne, Soudan, Yémen, Colombie, Indonésie, Bangladesh, Liban, Japon, Philippines, Koweït, Singapour, République populaire démocratique de Corée, Burkina Faso.  L’observateur permanent de la Palestine a également pris la parole au cours du débat sur l’information. 


Demain après-midi, la Quatrième Commission entendra le rapport de M. Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint de l’ONU à la communication et à l’information, exposé qui sera suivi d’un débat interactif et, si le temps le permet, du vote relatif à deux projets de résolution relatif à cette question. 


* A/C.4/63/L.7 



APPLICATION DE LA DÉCLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDÉPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX


Question du Sahara occidental 


Projet de résolution A/C.4/63/L.7 « Question du Sahara occidental »


Aux termes du projet de résolution A/C.4/63/L.7 relatif à la Question du Sahara occidental, adopté par la Commission par consensus, l’Assemblée générale appuierait le processus de négociations initié par la résolution 1754 (2007), soutenu dans les résolutions 1783 (2007) et 1813 (2008) du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  Elle louerait les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel. 


Par ailleurs, l’Assemblée générale se féliciterait de l’engagement des parties à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations, de bonne foi et sans condition préalable. 


Se félicitant aussi des négociations engagées entre les parties depuis 2007 en présence des pays voisins sous les auspices de l’ONU, l’Assemblée inviterait enfin les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge et à s’acquitter de leurs obligations au titre du droit international humanitaire. 


Explications de position


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), qui s’exprimait au nom des États membres de l’Union européenne et d’autres pays associés, a indiqué que la délégation de la France se félicitait que la résolution portant sur la question du Sahara occidental, et présentée par la présidence de la Quatrième Commission, ait pu être adoptée par consensus et a salué les parties en présence pour leurs efforts.  Cette résolution réaffirme son soutien aux efforts déployés par le Secrétaire général de l’ONU pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a dit M. Ripert.  L’Union européenne exprime son ferme soutien aux négociations de Manhasset avec l’adoption de la résolution 1754 qui, notamment, demande aux parties de faire preuve de réalisme et d’esprit de compromis, et d’engager des négociations de fond, a-t-il indiqué.


L’Union européenne « salue l’engagement des parties à continuer à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue, afin d’entrer dans une phase plus intense de négociation, sans condition préalable, et de bonne foi ».  Elle estime qu’un retour à la situation précédant l’adoption de la résolution 1754 (2007) constituerait « un revers majeur pour la perspective d’un règlement de ce conflit et ferait perdurer une situation inacceptable pour les populations, notamment dans les camps de réfugiés, a dit le représentant de la France.  L’Union européenne considère que la construction d’un Maghreb uni, stable et intégré reste largement subordonnée à une solution au conflit du Sahara occidental, a-t-il souligné.  


Le représentant de l’Algérie s’est félicité du projet de résolution publié dans le document portant la cote A/C.4/63/L.7, relatif à la question du Sahara occidental et qui a été adopté par consensus.  La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation vient de réaffirmer que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation, a estimé le représentant de l’Algérie.  Il a souhaité que le Front POLISARIO et le Maroc continuent leur processus de négociation.  La recherche d’une solution juste et équitable au problème du Sahara occidental contribuera à renforcer les relations entre tous les peuples de la région, a-t-il ajouté. 


M. SAHEL EL MOSTAFA (Maroc) s’est félicité de l’adoption par consensus du projet de résolution portant sur la question du Sahara occidental.  La délégation du Maroc se félicite aussi du fait que « le texte adopté réponde à ses attentes légitimes, en ce sens, qu’il intègre et fait siens les développements intervenus durant l’année écoulée », a ajouté le représentant.  Ces développements « procèdent, comme chacun le sait, du souci de la communauté internationale de soutenir et encourager une nouvelle dynamique de règlement de la question du Sahara occidental, initiée grâce à la proposition marocaine d’autonomie », a ajouté le représentant du Royaume du Maroc.  La délégation du Maroc se félicite « de l’esprit de compromis et de réalisme qui a prévalu entre les parties lors des négociations ayant abouti à ce texte consensuel.  Elle « formule son souhait sincère de voir clore ce différend, aux fins de hâter l’avènement d’un Maghreb uni, prospère, démocrate et stable », a souligné le représentant marocain.  


QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION


Documentation


Rapport du Secrétaire général (A/63/258)


Dans son rapport publié sous la côte A/63/258, daté du 8 août 2008, et intitulé Questions relatives à l’information, le Secrétaire général de l’ONU fait le bilan des activités du Département de l’information (DPI) du Secrétariat pendant le premier semestre 2008, en soulignant que le DPI a accordé une attention particulière à la promotion des anniversaires de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la création des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, dont on fêtait dans les deux cas, les 60 ans d’existence.  


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que le réseau des centres, des services et des antennes d’information de l’Organisation a joué un rôle crucial dans ce contexte.  Le Département a continué d’élargir ses services médiatiques en développant les bulletins d’actualité et les produits d’information qui sont fournis quotidiennement au public par l’intermédiaire de la radio, de la télévision et de la presse écrite.


En outre, une nette augmentation de la consultation du site Internet des Nations Unies a été constatée au premier semestre 2008, en particulier celui des enregistrements vidéo, relève le rapport.  La page d’accueil, en français, du site www.un.org a été toilettée afin de la rendre plus lisible et plus attrayante, et, une rénovation est en cours ou achevée dans les sites des autres langues officielles.  En moyenne, plus de 32 000 clips vidéo ont été consultés quotidiennement, soit une augmentation de 116%, a précisé le Secrétaire général.  Il souligne que cette augmentation s’explique par la diffusion en ligne des sessions du Conseil des droits de l’homme et des conférences de l’ONU tenues en dehors de New York.  L’Internet a aussi été utilisé pour rénover le site Web de la Radio de l’ONU en sept langues. 


Par ailleurs, les travaux de plusieurs organes, dont le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, ainsi que les conférences de presse sont maintenant diffusés en qualité sonore professionnelle à l’intention des organes de presse, indique le Secrétaire général.  Toujours sur Internet, le Département a lancé le service UNifeed, lequel permet aux organismes de diffusion de télécharger des enregistrements vidéo de qualité professionnelle. 


Enfin, le Département de l’information a coopéré étroitement avec les organisations non gouvernementales et la société civile pour développer ses activités de diffusion et de promotion.  Grâce à l’Internet et à la vidéoconférence, « il a été en mesure de communiquer avec un nombre croissant de jeunes dans le cadre d’un dialogue sur les questions qui les intéressent le plus », note le Secrétaire général.


Rapport du Comité de l’information (A/63/21)


Le document publié sous la cote A/63/21, contient leRapport du Comité del’information qui porte essentiellement sur les travaux de la trentième session de cette instance, qui s’est déroulée du 28 avril au 9 mai 2008 dernier au Siège de l’ONU à New York.  À la 5e séance plénière de sa session, le Comité de l’information a procédé à l’adoption par consensus de son projet de rapport qui contient deux projets de résolution et un projet de décision.  Le projet de résolution A est intitulé « Information au service de l’humanité », tandis que le projet de résolution B porte sur « la politique et les activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information ».


Les auteurs du rapport indiquent que le débat général du Comité de l’information a fait ressortir le rôle central joué par le Département de l’information (DPI) en tant que porte-parole de l’Organisation, notamment dans l’examen des politiques et des activités en matière d’information mises en œuvre par l’ONU en vue de promouvoir l’idée d’un ordre mondial de l’information et de la communication plus juste et plus efficace.  Le Comité souligne qu’il importe d’établir la parité linguistique dans la conduite des travaux menés par le Département.  En raison du décalage croissant constaté entre les contenus des sites Web de l’ONU selon les différentes langues utilisées, le Comité souhaite que davantage de ressources soient allouées au DPI afin de combler cet écart.


Pour qu’une information aussi complète que possible au sujet de l’ONU soit diffusée dans toutes les régions du monde, le rapport indique que le Comité de l’information estime qu’il est essentiel que l’Organisation utilise le plus grand nombre de langues possibles et non pas seulement les langues officielles (que sont l’anglais, le français, l’arabe, le chinois, le russe et l’espagnol).


Aux termes du Projet de résolution A figurant dans le rapport et relatif à « l’information au service de l’humanité », l’Assemblée générale demanderait que tous les pays et le système des Nations Unies coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement.  Elle demanderait que les journalistes puissent travailler librement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée.


Le Projet de résolution B, qui est intitulé « politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », contient 86 alinéas.  Par l’éventuelle adoption de ce texte, l’Assemblée générale demanderait au Département de l’information d’accorder une attention particulière aux grandes questions que sont l’élimination de la pauvreté, la prévention des conflits, le développement durable, l’épidémie de VIH/sida, la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, et les besoins du continent africain.


Aux termes de ce projet de texte, l’Assemblée générale demanderait au Département de l’information de jouer un rôle actif dans la sensibilisation de l’opinion publique au défi planétaire que constituent les changements climatiques.  Elle soulignerait que le DPI devrait maintenir et améliorer ses activités dans les domaines présentant un intérêt particulier pour les pays en développement; en outre, ses activités devraient contribuer à combler le fossé existant entre les pays en développement et les pays développés dans les domaines cruciaux de l’information et de la communication.  


Par ce texte, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe d’utiliser comme il convient toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités du DPI, y compris dans les communications au Comité de l’information, de manière à éliminer l’écart entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles.  


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale soulignerait également l’importance du portail des opérations de maintien de la paix sur le site Internet de l’Organisation des Nations unies et prierait le DPI de poursuivre ses efforts visant à aider les missions de maintien de la paix à continuer à enrichir leurs sites Web.  Elle réaffirmerait que le site de l’Organisation des Nations Unies est un outil essentiel pour les médias, les organisations non gouvernementales, les établissements d’enseignement, les États Membres et le grand public. 


Suite du débat général


            Poursuivant le débat général ouvert hier sur les questions relatives à l’information, M. MANAR TALEB, (République arabe syrienne), a mis l’accent sur le travail du Département de l’information (DPI).  Il a à cet égard souhaité que le DPI diffuse une information plus équitable et plus juste, et que le contenu de cette information reflète les principes des Nations Unies et les préoccupations des peuples des États Membres de l’Organisation.  Le Département de l’information doit poursuivre son travail et continuer de nous éclairer sur de nombreuses questions, a-t-il ajouté.  Il a souhaité l’élargissement du réseau des centres d’information de l’ONU à travers le monde.  Par ailleurs, il a mis en exergue les efforts déployés par le Département pour renforcer et améliorer le site Web de l’ONU.  Il est important de déployer des efforts au niveau du DPI pour améliorer la parité des genres et l’égalité de traitement et de promotion entre les fonctionnaires des Nations Unies, a encore estimé M. Taleb. 


Manar Taleb a toutefois regretté la disparité qui existe entre l’emploi des six langues officielles des Nations Unies dans la confection des produits d’information onusiens, et il a estimé que la langue arabe devrait davantage être représentée.  Il a souhaité que des efforts soient entrepris pour améliorer l’égalité entre toutes les langues officielles et a indiqué que le DPI avait donné une réponse positive à cette requête. 


Concernant le nouveau magazine d’information « UN Affairs », qui succède à la « Chronique de l’ONU », le représentant a regretté le mystère qui a entouré la parution de la nouvelle publication.  La Syrie aurait souhaité que l’Assemblée générale se prononce sur cette publication, a-t-il dit.  « Nous accordons beaucoup d’importance à cette nouvelle publication et pensons qu’elle devrait aussi être publiée en langue arabe », a indiqué Manar Taleb.  Le DPI a un rôle central à jouer dans l’établissement de l’égalité entre les six langues, a-t-il conclu.  


Abordant le point de l’ordre du jour de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation ayant trait aux questions relatives à l’information, M. KHALID ALI (Soudan) a émis le souhait de voir être établi un système d’information de l’ONU qui soit impartial, qui soit plus informatif et plus objectif, et qui mette l’accent sur le respect mutuel entre les peuples, sans verser dans les travers du deux poids et deux mesures.  Sans contester le choix des deux langues de travail, l’anglais et le français, qui a été fait pour le fonctionnement du Secrétariat, la délégation du Soudan souhaiterait que soient employées plus intensivement les autres langues officielles au cours des travaux que mènent les diverses autres instances de l’ONU, a dit Khalid Ali.  Le représentant a, par ailleurs, estimé nécessaire que l’accord de paix au Soudan soit évoqué plus fréquemment et de manière plus exhaustive dans les publications onusiennes.  Concernant la question palestinienne, le Soudan regrette que le rapport du Secrétaire général sur les activités du Département de l’information en 2008 n’en fasse aucune mention, a tenu à souligner M. Ali.  


M. MOHAMMED AL-HADHRAMI, (Yémen), a pris note du rapport soumis à la Quatrième Commission par le Secrétaire général concernant les questions relatives à l’information et qui retrace les activités et les développements enregistrés dans le secteur des médias.  Il a indiqué que la délégation du Yémen avait pris note de l’édition préliminaire expérimentale du nouveau magazine « UN Affairs », publiépar le Département de l’information des Nations Unies.  Il est indispensable que ce magazine soit publié dans les six langues officielles, a-t-il ajouté. 


Le représentant du Yémen s’est félicité que le centre d’information de l’ONU de Sanaa ait commencé à devenir opérationnel.  Ce centre pourra jouer un rôle pilote dans une région du monde très importante, a-t-il espéré.  Il a conclu son propos en soulignant le travail accompli par le Département de l’information, et notamment les efforts déployés en matière de dissémination de l’information et qui visent à améliorer les performances des services du DPI dans ce domaine.  M. Al-Hadhrami a reconnu que le DPI tentait de favoriser l’établissement d’un plus grand équilibre dans l’usage des différentes langues officielles de l’Organisation.  


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) s’est félicitée de la diffusion sur Internet des travaux de la Conférence DPI/Organisations non gouvernementales (DPI/ONG), qui a permis cette année à Mme Ingrid Betancourt d’apporter son témoignage sur les violations des droits de l’homme commises par « l’organisation terroriste des FARC » (Forces armées révolutionnaires de Colombie), ainsi que sur les efforts « inverses » des autorités colombiennes. 


La délégation colombienne suit d’autre part avec une attention particulière toute initiative visant à renforcer l’action des centres d’information de l’ONU, en souhaitant en particulier qu’il en soit ainsi pour celui situé en Colombie, a dit Mme Blum.  La Colombie estime que « le multilinguisme doit continuer à être un élément essentiel des stratégies de communication de l’Organisation », a encore souligné la représentante.  Elle a enfin regretté qu’il faille faire un choix entre le lancement du projet de revue « UN Affairs » et le maintien de la publication de la « Chronique de l’ONU », les deux organes ayant en fait chacun un lectorat et un créneau en matière d’information.  


M. HERY SARIPUDIN (Indonésie) a réitéré l’appréciation de l’Indonésie envers le travail accompli par le Département de l’information en soulignant qu’il s’agissait d’une tâche considérable.  La délégation indonésienne met l’accent sur trois points pour lesquels l’information a un rôle indispensable à jouer dans la prise de conscience, par le public, des problèmes mondiaux et du rôle joué par les Nations Unies pour leur trouver des solutions.  M. Saripudin a, à cet égard, cité les changements climatiques, le maintien de la paix et le défi de promouvoir la tolérance ainsi que l’harmonie entre peuples et civilisations.  Concernant ce dernier point, le DPI peut jouer un rôle vital de sensibilisation des médias de par le monde sur la nécessité de combattre et d’éradiquer la diffusion de stéréotypes, a préconisé le représentant indonésien.  La liberté de l’information doit certes être protégée et promue, mais on doit en faire un usage responsable en gardant à l’esprit l’intérêt collectif, a conclu le représentant de l’Indonésie en mettant en garde contre le dénigrement systématique de certaines cultures, croyances et religions par certains médias.  


Mme SHARKE CHAMAN KHAN, (Bangladesh), a déclaré que sa délégation apportait son appui aux activités du Département de l’information qui fournit des informations importantes sur des sujets tels que la réforme des Nations Unies, les opérations de maintien de la paix, la lutte contre le terrorisme, le VIH/sida, ou le développement de l’Afrique.  Le Bangladesh participe aux efforts humains de maintien de la paix, a rappelé la représentante.  Elle a mis en avant le rôle joué par le DPI sur le terrain.  Les représentants du Département y relatent le travail qu’accomplissent les Casques bleus et parlent de la réalité vécue par les populations de ces zones troublées.  Mme Chaman Khan a souligné qu’il était important pour un pays comme le Bangladesh de pouvoir disposer d’informations fiables sur ses soldats.  Elle a souhaité que le Département poursuive et intensifie la diffusion de l’information relative à la crise alimentaire.  Elle a conclu son propos en réitérant l’appui de sa délégation aux travaux du DPI. 


M. WILLIAM HABIB (Liban) a jugé essentiel que le Département de l’information (DPI) diffuse un message propageant une culture de la paix et de la tolérance.  Il est de son rôle de lutter contre l’intolérance religieuse, l’islamophobie en particulier, a-t-il dit.  Les Nations Unies doivent rester la voix de la justice humaine, le fief de la civilisation et de la promotion de la vie humaine, a-t-il ajouté.  Le représentant libanais a rendu hommage à l’excellente collaboration qui existe entre notamment le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix.  Le Liban, qui accueille la FINUL, estime que les médias contribuent à la transmission d’une image fidèle des Nations Unies, jouant à cet égard un rôle dans la pacification et l’apaisement des esprits. 


M. Habib a engagé le Secrétariat à poursuivre ses efforts en faveur de l’utilisation des différentes langues officielles, et à faire en sorte que l’arabe puisse trouver toute sa place sur le site Internet de l’Organisation.  Enfin, M. Habib a souligné le rôle que devrait jouer le DPI en ce qui concerne le sort du peuple palestinien et la dénonciation des « odieuses » pratiques israéliennes à son endroit.  Il convient d’apporter un appui total au droit à l’autodétermination du peuple palestinien, a-t-il dit.  Tout peuple a droit de se battre pour récupérer son territoire, comme le stipule la Charte des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Concernant enfin le projet de revue « UN Affairs », cette publication devra avoir une version arabe, a demandé le représentant du Liban. 


M. MIKIO MORI (Japon) a mis l’accent sur les manifestations qui se sont déroulées au Japon au premier semestre 2008.  Il s’agit, a-t-il précisé, de la Quatrième Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD IV), et du Sommet du G-8 qui s’est tenu à Hokkaido Toyako, près de Tokyo, en juillet dernier.  Ces manifestations ont été l’occasion pour le Japon d’accueillir le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a-t-il souligné.  Il a mis en exergue le rôle joué par le Département de l’information au cours de ces deux manifestations.  Des conférences de presse et des réunions ont été organisées et elles ont permis de diffuser une image positive des Nations Unies dans notre pays, a noté le représentant.  


M. Mori a rappelé la Réunion de haut niveau qui s’est tenue en septembre 2008 au Siège des Nations Unies et qui a été l’occasion pour les dirigeants du monde de s’engager en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a salué le travail fourni à cette occasion par le Département de l’information et a souhaité que ce dernier poursuive la promotion de l’information relative aux travaux menés aux Nations Unies.  Face aux changements mondiaux et aux nouveaux défis auxquels le monde doit actuellement faire face, le DPI doit poursuivre son travail d’information et continuer de faire connaître l’œuvre accomplie par les Nations Unies, a-t-il souligné.  Le Japon réitère son soutien au Département de l’information, a conclu M. Mori.  


M. HILARIO DAVIDE (Philippines) a félicité le DPI pour avoir axé son travail sur les questions prioritaires que sont la paix et la sécurité.  Il a félicité le personnel du Département de l’information pour avoir rendu plus visible l’ONU dans le monde, notamment avec l’expansion de ses services.  Il l’a encouragé à utiliser encore plus les nouvelles technologies.  En tant que principal acteur du dialogue interreligieux, les Philippines se félicitent du rôle joué par le DPI à cet égard.  En tant que pays contributeur de contingents, elles sont conscientes du rôle du DPI dans le façonnage de la perception qu’a le public envers les opérations de maintien de la paix.  Les Philippines se félicitent du fait que le DPI ait répondu de manière positive à la proposition philippine de mettre en lumière les importantes contributions au maintien de la paix offertes par certains États Membres, a dit le représentant. 


Enfin, la délégation des Philippines tient à souligner le rôle clef joué par le DPI dans la lutte contre l’exploitation et l’abus sexuels des femmes et des enfants dans les zones de conflit et dans les pays affectés par les trafics humains.  En conclusion, le représentant a suggéré que le DPI travaille de manière plus étroite avec le Département de l’ONU chargé de la sécurité afin de mettre en œuvre un système susceptible de faciliter l’accès des journalistes aux travaux de l’Assemblée générale – certains de ces journalistes viennent souvent de pays lointains, a rappelé le représentant – dont la couverture ne doit pas être réservée seulement à quelques représentants de grands médias dominants. 


M. TALAL A. AL-SHATTI (Koweït) a souligné « le rôle positif » joué par le Département de l’information.  Alors que le monde connait des transformations dans les domaines technique et littéraire, le Département poursuit ses efforts pour sensibiliser le public, s’est félicité M. Al-Shatti.  Le représentant s’est félicité des politiques et des réformes constructives adoptées par le DPI ces dernières années.  L’État du Koweït souhaite une diffusion libre et équitable de l’information à l’attention de tous les pays et de tous les peuples du monde, a-t-il indiqué.  Mais il faut éviter d’utiliser l’information comme un outil de contrôle, a-t-il averti.  Il a expliqué que l’information devait être uniquement un outil favorisant le dialogue et des relations harmonieuses entre les peuples et les cultures.  Il a souhaité que la diversité des langues, et plus précisément des six langues officielles de l’ONU, soit prise en compte dans les activités du Département. 


Le représentant du Koweït a souhaité que le fossé technologique qui existe entre le Nord et le Sud soit comblé, et que tous les pays profitent des avancées effectuées dans le domaine des technologies et des sciences de l’information.  Il a par ailleurs noté l’importance de protéger les journalistes et les correspondants et de leur permettre de s’acquitter de leurs tâches librement.  Enfin, a-t-il préconisé, le DPI doit poursuivre ses efforts pour nous éclairer sur la question palestinienne, a conclu le représentant du Koweït. 


Mme HO MOON SHIN (Singapour) a énuméré les nombreuses initiatives prises par le DPI pour diffuser le message de l’ONU en adaptant celui-ci aux différents publics visés.  Elle a cité en exemple le partenariat engagé avec « le réalisateur et écrivain français bien connu » Romuald Sciora, qui a été engagé en 2005 pour réaliser une série documentaire pour la télévision sur l’ONU et l’idéal qu’elle représente.  Cette série était particulièrement orientée en direction de la jeunesse, a dit Mme Ho.  En conclusion, la représentante a souligné que Singapour était prête à apporter son soutien constant au Département de l’information. 


M. KANG MYONG CHOL, (République populaire démocratique de Corée), a souligné le rôle joué par le Département de l’information dans la diffusion d’information sur la promotion de la paix et sur le développement durable.  Le développement rapide des technologies de l’information oblige la communauté internationale à s’adapter, a-t-il poursuivi.  Il a dénoncé les méthodes utilisées par certains pays « qui veulent imposer leurs valeurs et leur propre style de vie à d’autres pays en y provoquant le chaos social ».  Il a, à cet égard, cité « Radio Free Asia», station de radio soutenue par le Gouvernement des États-Unis, et dont les émissions sont aussi produites aux États-Unis pour cibler les publics dans les pays d’Asie, République populaire démocratique de Corée, pour les inciter à la révolte contre les dirigeants locaux.  M. Kang Myong Chol a estimé que la tâche première et primordiale à laquelle doit s’atteler le DPI est d’établir un nouvel ordre international de l’information qui soit plus juste.  C’est là une exigence urgente que soumettent les pays en développement à l’ONU.  Mais nous avons encore un long chemin à parcourir avant que ne soit créé un tel nouvel ordre mondial de l’information, a déploré le représentant.  


M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a noté que le flux de l’information était diffusé de manière très particulière dans le monde.  Il a souligné et dénoncé «les manipulations des puissants qui veulent nous convaincre de l’impossibilité de lutter contre l’ordre établi ».  Le représentant de Cuba a souligné le succès du programme d’alphabétisation mis en œuvre dans l’île, notamment à travers les ondes de média radiophonique.  Il a évoqué en détail « l’agression audiovisuelle » lancée en permanence par les États-Unis contre Cuba et rappelé que son pays dénonçait depuis longtemps cet état de fait.  Les émissions de radio américaines dans l’espace hertzien cubain sont une violation de la réglementation radiophonique internationale, a souligné le représentant cubain qui a dénoncé « les moyens démesurés mis en œuvre » par la puissance américaine.  Ceux-ci prouvent le total mépris de la réglementation internationale dont font preuve les États-Unis.  Le peuple cubain est instruit et cultivé, l’analphabétisme ayant été éliminé il y a plus de quatre décennies grâce à la révolution, a souligné le représentant de Cuba, tout en soulignant que son pays ne laisserait pas remettre en cause sa souveraineté et son indépendance.  Il a dénoncé les « ridicules ambitions d’annexion qui motivent les actions du Gouvernement américain contre Cuba ».  


M. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a salué le rôle du Département de l’information qui constitue une formidable source d’information pour les États Membres, les autres départements du Secrétariat et les agences et programmes du système de l’ONU.  Le Département doit continuer à véhiculer une image positive des Nations Unies et poursuivre la diffusion de ses informations dans les domaines des opérations de maintien de la paix, des Objectifs du Millénaire pour le développement et du développement de l’Afrique, a recommandé M. Tiendrebeogo.  Il a expliqué que cette information était encore plus importante pour les pays en développement.  Il a insisté sur le rôle du Centre d’information d’Ouagadougou, qui devient un pôle de visibilité dans la région d’Afrique de l’Ouest, et y reflète le travail de l’ONU.  Pour améliorer leur performance, ces centres ont besoin de ressources adéquates, a préconisé le représentant burkinabé, et nous émettons le souhait de voir la même dynamique s’étendre à tous ceux qui en ont besoin, a-t-il conclu.  


M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) a évoqué l’interaction nécessaire entre les centres d’information régionaux des Nations Unies, qui pourrait se faire par leur indispensable mise en réseau à travers toute l’Amérique latine par exemple.  M. Chavez a souligné le travail particulièrement utile effectué par le centre d’information de Lima, notamment en ce qui concerne son activité de contact avec la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Mission à laquelle le Pérou contribue. 


M. Chavez a souligné par ailleurs la nécessité de la diffusion des communiqués de l’ONU dans toutes les langues officielles et pas seulement en français et en anglais, qui sont les deux seules langues de travail.  Évoquant le projet de revue « UN Affairs », il a estimé nécessaire que soit garantie l’égalité de l’utilisation de toutes les langues officielles dans la réalisation de ce projet.  


M. YUSSEF KANAAN (Observateur permanent de la Palestine) a regretté que la résolution A/63/258 sur les « questions relatives à l’information » ignore complètement les activités et les efforts engagés par le Département de l’information en ce qui concerne la question de la Palestine.  Il a mis en exergue le travail réalisé par le DPI et plus précisément la Section de la Palestine, qui joue un rôle important et vital dans la diffusion de l’information.  Les programmes d’information touchant à la question palestinienne resteront importants tant que celle-ci ne sera pas résolue, a-t-il indiqué.  Il a salué les programmes de formation dispensés à des journalistes palestiniens et à des présentateurs de la télévision palestinienne.  Après avoir dénoncé la situation qui prévaut en Palestine et l’occupation israélienne, le représentant de la Palestine a conclu son propos en réitérant le rôle important que doit y jouer le DPI.  Le peuple palestinien a beaucoup souffert et continue de souffrir des nombreuses privations qui lui sont imposées par l’occupant, dont celle de l’accès aux technologies de l’information, a dit M. Kanaan.  


Droits de réponse


M. DAVID TRAYSTMAN (États-Unis) a exercé le droit de réponse de sa délégation à la déclaration faite par la délégation de Cuba.  Il a souligné que son pays, les États-Unis, avait constamment respecté ses obligations internationales, particulièrement en ce qui concerne les règles édictées par l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui interdisent toutes interférences dommageables contre les services de radiodiffusion des autres pays.  Il a souligné que depuis 49 ans, le peuple cubain s’était vu refuser le droit de choisir ses représentants, ainsi que le droit d’exprimer librement ses opinions sans craintes de rétorsions et celui de s’organiser librement.  Le représentant des États-Unis a évoqué des restrictions posées aux libertés qui concernent de nombreux domaines y compris celui de choisir son emploi ou son lieu de résidence à Cuba.  Citant des organisations non gouvernementales internationales telles que Reporters sans frontières, il a ajouté que l’on estimait qu’il y avait 225 prisonniers de conscience actuellement détenus à Cuba en sus des quelque 5 000 personnes condamnées pour « dangerosité », selon les critères de l’État cubain.  En outre, les conditions de détention à Cuba sont « parmi les pires du monde », le Comité international de la Croix-Rouge se voyant refuser l’accès aux prisons, a dit le représentant des États-Unis.  Après avoir rappelé ensuite « la répression mise en œuvre en 2003 », le représentant des États-Unis a déclaré qu’il était clair que l’opposition du Gouvernement cubain à Radio et TV Marti, ainsi que l’incarcération de prisonniers de conscience, s’expliquaient par la crainte qu’a ce même Gouvernement des événements qui pourraient se produire si la population avait droit à une information non censurée. 


M. MALMIERCA DIAZ (Cuba) a exercé le droit de réponse de la délégation de Cuba et a déclaré que l’agression menée par les États-Unis par les voies de la radio et de la télévision montrait le mépris des autorités américaines pour le droit international.  Seuls les Cubains doivent décider de la provenance de leur information, a-t-il souligné.  Le représentant de Cuba a dit qu’il n’y avait pas moins de 27 services de diffusion en direction de Cuba en provenance des États-Unis, et il a déploré le gaspillage de moyens que cela représentait alors que « ces stations de propagande » n’ont pas d’auditeurs.  La population cubaine étant instruite, elle sait parfaitement discerner la qualité des messages qu’on lui destine, a-t-il ajouté.  Il a ajouté que les États-Unis, « grands défenseurs de la liberté et des droits de l’homme », défendaient la répression contre le peuple palestinien ou encore « la torture pratiquée dans le centre de détention de Guantanamo. »  Il a enfin qualifié de « mercenaires » les personnes travaillant pour les services de diffusion financés par les États-Unis en direction de Cuba.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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