CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, a lancé ce matin, une nouvelle campagne mondiale de sensibilisation sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Il a déclaré, lors d’une conférence de presse organisée au Siège des Nations Unies, que ces personnes couraient un plus grand risque « d’être oubliées » parce qu’elles ne bénéficient pas d’un statut clair, contrairement aux réfugiés. Mais même si elles n’ont pas franchi de frontière, l’expérience des déplacés de l’intérieur est tout aussi dévastatrice que celle des réfugiés, a-t-il ajouté.
La campagne qui est lancée aujourd’hui, et qui se poursuivra jusqu’en 2009, a pour objectif de prévenir les déplacements et d’y mettre un terme lorsqu’ils ont eu lieu. Mettant l’accent sur les pays qui possèdent un nombre important de personnes déplacées de l’intérieur, la campagne sera entamée en janvier en République centrafricaine, puis sera menée dans 40 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, a indiqué John Holmes.
On estime que 1% de la population mondiale est déplacé à l’intérieur des frontières de son propre pays en raison de conflits ou de catastrophes lesquelles sont soit naturelles, soit créées par les hommes, a-t-il indiqué, rappelant que le Secrétaire général des Nations Unies avait qualifié ce phénomène comme étant « un des plus grands défis humanitaires auquel le monde fait face ». Il a affirmé que les déplacés étaient, entre autres, victimes de nombreux abus et souffraient de privations en tous genres.
Soulignant encore l’importance de ce problème, M. Holmes a noté que le nombre de personnes déplacées en raison de la guerre était passé de 19 millions en 1998 à plus de 26 millions en 2007 à travers le monde. Cela signifie que, dans les zones de conflit, les déplacements se sont déroulés au rythme de 100 individus par heure pendant 10 ans, a-t-il précisé. De même, il a fait remarquer que le nombre de catastrophes naturelles de grande ampleur ayant entraîné des déplacements majeurs avait quadruplé ces 20 dernières années. Il a par exemple rappelé que 50 millions de personnes s’étaient vues dans l’obligation de vivre comme déplacées lors du dernier séisme en Chine.
Pour prévenir ces mouvements de population, le Secrétaire général adjoint a mis en avant l’importance des mesures de réduction des risques et de préparation face aux catastrophes naturelles. S’agissant des conflits, il a souligné que toutes les parties devaient s’engager à respecter le droit international humanitaire.
Il a fait remarquer que le lancement de cette campagne coïncidait avec l’adoption, il y a dix ans, des principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays, présentés en 1998 à la Commission des droits de l’homme. Selon ces principes, a-t-il rappelé, la responsabilité première pour le bien-être des personnes déplacées était du ressort des autorités nationales, lesquelles doivent notamment veiller à prendre en compte leurs besoins spécifiques et à allouer des ressources spéciales à cet effet. Il a indiqué que la campagne visait aussi à encourager les gouvernements à établir des politiques claires et des cadres légaux en faveur des personnes déplacées.
Toutefois, le Coordonnateur des secours d’urgence du système de l’ONU a rappelé que les Nations Unies étaient prêtes à appuyer les gouvernements afin qu’ils puissent surmonter les défis liés aux déplacements internes de population. À cet égard, il a estimé que l’échange de bonnes pratiques et de leçons tirées par d’autres pays était essentiel. Il a fait valoir que des progrès importants avaient été faits par de nombreux pays, notamment dans le cadre de l’Union africaine, et s’est félicité que celle-ci ait décidé de tenir un sommet à ce sujet en avril prochain.
M. Holmes a par ailleurs déclaré que la campagne visait également à établir une coopération avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour les personnes déplacées à l’intérieur d’un territoire, M. Walter Kälin, ainsi qu’avec les organisations non gouvernementales (ONG), la société civile et les personnes déplacées elles-mêmes. Il faut les encourager à mieux s’organiser afin qu’elles puissent défendre leurs droits, a-t-il dit.
Répondant à une question relative à l’impact de la crise financière sur le comportement des donateurs, M. Holmes a rappelé que la générosité des donateurs, mais aussi des individus et du secteur privé, avait augmenté ces dernières années. Il a noté que la plupart des appels humanitaires étaient financés autour de 70% des besoins exprimés. La situation d’ensemble n’est pas mauvaise, même si nous souhaitons que les appels soient financés à 100% afin de répondre entièrement aux besoins humanitaires, a-t-il dit.
Sur la situation à Gaza, le Coordonnateur des secours d’urgence a jugé la situation inquiétante, relevant « l’effet cumulatif » du blocus imposé par Israël sur la population civile. Ce blocus répond à des tirs de roquettes, a-t-il signalé. Il a mis en avant les effets psychologiques et physiques des privations imposées aux Palestiniens, notant que 50% de la population de Gaza était composée d’enfants. Il faut relancer l’appel afin qu’Israël ne punisse pas la population civile de Gaza, mais plutôt les gens qui sont responsables des tirs de roquettes, a dit M. Holmes.
S’agissant de la République démocratique du Congo (RDC), John Holmes a fait valoir que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) tentait de relocaliser des personnes déplacées afin de les éloigner de la zone de combat, et donc de mieux répondre à leurs besoins. Il a cependant précisé que ceci se faisait de manière volontaire et en consultation avec les personnes concernées.
Enfin, traitant de l’éventuel impact que l’offensive lancée cette semaine contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sur le territoire de la RDC pourrait avoir en matière de déplacements de populations, il a indiqué que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) surveillait de près cette situation. Il a rappelé que l’Ouganda avait connu une situation au cours de laquelle un grand nombre de personnes avaient été déplacées dans sa partie nord. Mais elles ont récemment commencé à rentrer chez elles, et il ne faut pas qu’elles se voient encore obliger de fuir, a-t-il souligné.
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