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Conférence de presse

DERNIÈRE CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU POUR L’ANNÉE 2008

17/12/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

DERNIÈRE CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU POUR L’ANNÉE 2008


Le Secrétaire général a dressé ce matin un bilan mitigé de 2008, « l’année des crises multiples ».  Plaçant la dernière de ses conférences de presse mensuelles sous le signe de la « responsabilité de tenir parole », Ban Ki-moon, a, dans une déclaration d’ouverture « inhabituellement longue », prévenu que les prochaines années seront « tout aussi difficiles » que 2008.


« Nos engagements et nos bonnes intentions seront mis à l’épreuve comme jamais », a-t-il estimé.  « Ma mission est d’œuvrer sans relâche pour convaincre les dirigeants du monde de faire preuve de la volonté politique indispensable pour relever des défis mondiaux », a dit un Secrétaire général qui cette année, a eu plus de 700 entretiens bilatéraux et visité 35 pays, en passant ainsi 103 jours loin du Siège de l’ONU, convaincu qu’il se devait de se trouver « là où il était possible de faire une différence ».


Au cours de sa conférence, le Secrétaire général a passé en revue plusieurs questions dont les futures relations entre l’ONU et la nouvelle administration américaine, le Moyen-Orient, la Somalie, le Darfour, la lutte contre le terrorisme, le Zimbabwe et la crise financière.


Le Secrétaire général s’est dit confiant dans le « nouveau leadership audacieux » du Président élu des États-Unis, Barack Obama, dont il espère qu’il relancera le processus de paix au Moyen-Orient et les efforts pour trouver une issue pacifique au dossier nucléaire iranien.


Ban Ki-moon a confié que le prochain Président de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain, John Kerry, l’a assuré de son soutien et de celui de l’Administration Obama, qui souhaite devenir un réel partenaire des Nations Unies.


Le Chef de l’exécutif onusien a espéré pouvoir travailler étroitement avec la future Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, Susan Rice, « qui possède une vaste expérience sur les questions africaines ».


S’agissant du Moyen-Orient, le Secrétaire général s’est félicité de l’engagement des Israéliens et des Palestiniens dans des négociations intensives et directes et du niveau de confiance « inédit » entre les parties.  Il a cependant reconnu qu’il faudrait sans doute attendre l’an prochain pour parvenir à un accord et faire de 2009 « l’année de la paix » dans la région.


Pour Ban Ki-moon, les propos de la Ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, selon lesquels tous les Palestiniens, y compris les Arabes israéliens, devaient vivre dans un État palestinien, ne sont pas à confondre avec une position officielle du Gouvernement israélien.


Toujours au Moyen-Orient, le Secrétaire général a indiqué que face aux menaces d’Al-Qaida contre la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), aucune mesure additionnelle n’a été prise pour renforcer le dispositif de sécurité de la Force qui est déjà en état d’alerte.  Ban Ki-moon a aussi rappelé que l’armée libanaise avait la responsabilité première de faire respecter l’état de droit sur son territoire et d’y assurer la sécurité, y compris celle des personnels et des locaux de l’ONU.


Le « risque d’anarchie » en Somalie, qui a fait hier l’objet d’une longue réunion du Conseil de sécurité, a suscité de nombreuses questions.  M. Ban a dit avoir été en contact avec les dirigeants d’une cinquantaine de pays, dont seulement quelques-uns seraient disposés à fournir des contingents à une éventuelle force multinationale.  Aucun ne serait prêt à prendre la tête d’une telle coalition, a-t-il ajouté, en expliquant que ces pays estiment que les conditions actuelles ne sont pas favorables à un déploiement.


Aussi Ban Ki-moon a-t-il proposé au Conseil de sécurité de faire avancer le processus de paix de Djibouti, de réagir aux actes de piraterie et de répondre aux préoccupations en matière d’accès humanitaire; et de renforcer la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) pour ouvrir la voie à une possible opération de maintien de la paix des Nations Unies.


Au-delà de la Somalie, le Secrétaire général a convenu du danger posé par le décalage entre les aspirations au maintien de la paix et le manque de volonté pour les concrétiser.  Mais, a-t-il tempéré, il ne faut pas confondre le mandat des Nations Unies, qui est de maintenir la paix, avec celui qui consiste à l’imposer.


Ban Ki-moon a aussi été invité à faire part de son sentiment sur la prochaine décision de la Cour pénale internationale (CPI) relative à l’émission d’un mandat d’arrêt international à l’encontre du Président soudanais, Omar Al-Bashir, et sur son impact sur le déploiement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  À ce jour, seuls 60% des troupes sont sur le terrain.


Le Secrétaire général a rappelé qu’il n’avait aucune autorité pour préjuger de la décision de la Cour.  « Mais quelle qu’elle soit, le Président Al-Bashir et son gouvernement ont la responsabilité, en vertu du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de faire preuve de la plus grande coopération dans le cadre du déploiement de la MINUAD et d’accélérer le processus de paix entre le Sud et le Nord-Soudan », a-t-il souligné.


Après avoir abordé la situation en Iraq, où il attend beaucoup des élections provinciales programmées en janvier, Ban Ki-moon a été amené à s’exprimer sur les relations entre le Pakistan et l’Inde.  Condamnant les actes inacceptables de terrorisme perpétrés récemment à Mumbai, il a souligné que les relations pacifiques entre ces deux pays étaient très importantes pour l’équilibre régional et même international.  Il les a donc encouragés à poursuivre leur dialogue bilatéral pour régler les questions en suspens.


Enfin, le Secrétaire général a exprimé sa profonde préoccupation devant l’aggravation de la situation humanitaire au Zimbabwe, « un pays au bord de l’effondrement socioéconomique et politique ».  Il a regretté qu’après avoir accepté dans un premier temps de recevoir son Envoyé spécial, Haile Menkerios, le Président Mugabe ait fait savoir que le moment n’était plus opportun.  « Si ce n’est pas le moment, quand est-ce que ce le sera? », a lancé Ban Ki-moon.


Après deux ans, l’humilité a succédé à l’excitation des premiers jours, a confié le Secrétaire général, qui a avoué sa frustration devant le manque de ressources et de volonté politique qui empêchent parfois l’action.  « Cette année, nous avons fait face à tant de crises que j’ai été contraint de réfléchir aux moyens de naviguer dans des eaux troubles », a noté Ban Ki-moon pour qui la crise financière est un problème momentané qui peut être surmonté.


Il a en voulu pour preuve le train de mesuresadopté par le Congrès des États-Unis et l’Union européenne.  Quelle que soit sa gravité, la crise financière ne devrait pas faire de l’ombre à d’autres défis importants, en particulier celui des changements climatiques, a-t-il prévenu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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