CONFÉRENCE DE PRESSE DE DANIEL BELLEMARE, CHEF DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE INTERNATIONALE INDÉPENDANTE POUR LE LIBAN
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE DANIEL BELLEMARE, CHEF DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE INTERNATIONALE INDÉPENDANTE POUR LE LIBAN
Notre travail n’est pas un exercice politique, mais un processus judiciaire, a rappelé, cet après-midi, M. Daniel Bellemare, Chef de la Commission d’enquête internationale indépendante pour le Liban, lors d’un échange avec des journalistes au Siège des Nations Unies, à New York. À quelques mois de l’entrée en fonctions du Tribunal international, prévue pour le 1er mars 2009, il a apporté quelques précisions sur la poursuite des investigations sur l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais, Rafik Hariri, et les autres attaques dont sa Commission est chargée.
Le Conseil de sécurité avait entendu, plus tôt dans la matinée, une présentation de M. Bellemare, avant d’approuver, à l’unanimité, une prorogation du mandat de la Commission jusqu’au 28 février 2009, pour assurer la transition jusqu’à l’entrée en fonctions du Tribunal international.
Le Chef de la Commission a précisé que le Tribunal disposera de deux mois à partir de son entrée en fonctions pour faire une demande aux autorités libanaises de transfert des documents et des éventuels détenus. Il a assuré que cette requête serait formulée au plus vite. Invité à donner plus de précisions sur ce transfert, M. Bellemare a expliqué que dès le 1er mars 2009, le Tribunal aura compétence pour prendre connaissance des affaires concernant l’assassinat de Rafik Hariri et aux autres attaques. Son mandat de Chef de la Commission d’enquête internationale indépendante prenant fin le 31 décembre 2008, M. Bellemare assumera ensuite les fonctions de Procureur du Tribunal spécial. En cette qualité, il prendra la direction des enquêtes, avec la coopération, bien sûr, des autorités libanaises.
Pour l’instant, la juridiction relève des autorités libanaises, a rappelé M. Bellemare, tout en précisant avoir une relation de confiance avec ces dernières. Il s’est dit optimiste pour le bon fonctionnement du Tribunal. Interrogé sur une éventuelle date de début des procès, M. Bellemare a regretté de ne pas être en mesure de donner une date précise. Tout en rappelant que les procès ne peuvent commencer tant que les enquêtes ne sont pas closes, il a assuré les journalistes de sa détermination à aller de l’avant. Les actes d’accusation seront présentés dès que j’aurai assez d’informations et de preuves pour les étayer, a-t-il souligné.
Face aux allégations de politisation de l’investigation dont certains médias se sont faits l’écho, M. Bellemare a affirmé que son travail est guidé par les faits et les preuves. Le Tribunal a pu être une décision politique, mais le résultat du Tribunal ne sera pas politique, a-t-il assuré. Il a rappelé que la Commission -et le futur Tribunal- ne constituent pas des outils politiques mais bien des outils juridiques qui fonctionnent selon les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.
Dans ce contexte, il a relevé l’importance cruciale de la confiance du public pour la poursuite des investigations, appelant à un véritable partenariat avec les médias. Tout en reconnaissant que beaucoup souhaitent des progrès rapides, il a souligné qu’il ne peut décider des résultats. S’il peut diriger l’investigation, il ne peut toutefois en dicter l’avancée. De même, il n’a aucun contrôle sur la durée pour trouver des preuves et ne peut, de fait, pas prédire quand les enquêtes aboutiront.
Invité à se prononcer sur l’importance que revêt cette enquête pour la sécurité et la stabilité de la région, M. Bellemare a fait remarquer qu’il appartient à d’autres d’évaluer cette question. À une journaliste l’ayant interrogé sur l’éventuelle crainte d’une réaction négative de la République arabe syrienne, il a dit douter de l’intérêt de faire des spéculations, qu’elles soient positives ou négatives. Il a répété être engagé dans un processus juridique et non politique.
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