LANCEMENT D’UN RAPPORT SUR CE QUE PENSE L’OPINION PUBLIQUE MONDIALE DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME
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LANCEMENT D’UN RAPPORT SUR CE QUE PENSE L’OPINION PUBLIQUE MONDIALE DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME
Un rapport sur « l’Opinion publique mondiale et Déclaration universelle des droits de l’homme », lancé aujourd’hui lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York, montre que la population mondiale soutient les principes inscrits dans la Déclaration et une action des Nations Unies dans ce domaine, ont affirmé le Directeur de l’organisme chargé de cette étude et des représentants du Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et de l’Organisation non gouvernementale Human Rights Watch.
Alors que les droits de l’homme continuent d’être bafoués dans de nombreuses régions du monde et souffrent parfois de critiques acerbes, les résultats de cette enquête sont une occasion de se réjouir, ont-ils fait valoir. Ouvrant la conférence de presse, M. Craig Mokhiber du Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a fait remarquer que ce rapport intervient au cours de la semaine de commémoration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Il a précisé qu’il s’agit bien de commémoration et non de célébration, les droits de l’homme traversant une « période difficile », en raison de leurs violations massives qui continuent d’être perpétrées dans le monde mais également des attaques dont ils sont la cible. Il a, à cet égard, déploré que certains semblent penser que la sécurité et le terrorisme, le libre marché ou les frontières sont plus importants que les droits de l’homme. Dans ce contexte, il s’est réjoui des résultats de l’étude menée dans plus de 25 pays par WorldPublicOpinion.org, témoignant du « ferme soutien » de la population mondiale aux principes inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
L’objectif a été d’évaluer le rôle que les pays concernés par l’étude assignent aux Nations Unies et à leurs propres gouvernements en matière de droits de l’homme, ainsi que le soutien de ces pays aux principes consignés par la Déclaration universelle, a souligné M. Steven Kull, Directeur du site Internet WorldPublicOpinion.org.
Ainsi, au vu des résultats de cette enquête, il apparaît que dans tous les pays, une majorité soutient l’idée que les Nations Unies en fassent davantage pour la promotion des droits de l’homme. La plupart des pays ont également soutenu l’idée d’autoriser les Nations Unies à mener des enquêtes dans des pays pour y évaluer les violations des droits de l'homme. Seuls l’Égypte et les Philippines étaient divisées sur cette question.
Quant à savoir s’il appartient aux Nations Unies de promouvoir les droits des femmes ou si cela constitue une ingérence dans les affaires des États, la majorité des pays concernés par l’étude, à l’exception de l’Égypte et des territoires palestiniens, ont reconnu que les Nations Unies ont un rôle important à jouer en la matière.
En ce qui concerne plus précisément les principes inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, en moyenne 89% des personnes interrogées accordent une grande importance à l’égalité entre les différentes confessions religieuses, a indiqué le Directeur de WorldPublicOpinion.org. Quant à la liberté de pratique, en moyenne 61% des personnes interrogées ont reconnu le droit de chacun de pratiquer sa propre religion, quelque soit le lieu où il se trouve. En Ukraine, en Jordanie, en Égypte et en République de Corée, la population était toutefois plus divisée sur cette question.
Pour 88% des sondés, le droit à la liberté d’expression est très important. En moyenne 75% reconnaissent le droit à la manifestation pacifique et 81% sont en faveur de la liberté des médias. Sur ces deux questions toutefois certains pays ont reconnu le pouvoir de leur gouvernement de limiter ces droits en cas de risque de déstabilisation politique. Ainsi, une courte majorité en Indonésie, en Jordanie, en Iran, en Égypte et dans les territoires palestiniens accordent au gouvernement le droit de censurer certains médias pour protéger la stabilité du pays. Ce résultat s’explique vraisemblablement par la situation instable qui caractérise ces pays, a souligné M. Kull.
Par ailleurs, en ce qui concerne les droits économiques et sociaux, 87% du scrutin estime qu’il est de la responsabilité du gouvernement d’assurer l’accès à la nourriture, 92% pour ce qui est de l’accès aux soins de santé et, 91% pour l’accès à l’éducation. Or, une image contrastée ressort de l’enquête s’agissant de l’estimation de la performance du gouvernement dans ces trois domaines. En effet, dans un grand nombre de pays, la population pense que le gouvernement ne fait pas assez pour promouvoir l’accès à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation. Enfin, une moyenne de 85% des sondés pensent que la volonté populaire doit être la base de l’autorité du gouvernement.
Il faut se réjouir de ce soutien en faveur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a souligné Mme Peggy Hicks, Directrice de la mobilisation mondiale de Human Rights Watch. Elle a estimé que ces résultats sont encourageants, tout particulièrement au vu de la diversité des pays représentés par l’étude. Elle a noté que les participants pensent qu’il appartient aux gouvernements comme aux Nations Unies de jouer un rôle majeur en matière de droits de l’homme.
Elle a reconnu qu’il existe aujourd’hui une pression importante sur les gouvernements pour qu’ils respectent, protègent et promeuvent les droits de l’homme. Cette pression, a précisé Mme Hicks, vient du mouvement mondial en faveur des droits fondamentaux générés par la Déclaration universelle, l’un des documents les plus diffusés dans le monde.
La représentante de l’Organisation Human Rights Watch a fait remarquer que l’un des défis majeurs que les droits de l’homme doivent affronter aujourd'hui tient à la manière dont les gouvernements agissent au nom de la lutte contre le terrorisme. Elle a, d’ailleurs, indiqué que son organisation a maintes fois critiqué certaines mesures erronées, illégales et contreproductives prises dans la lutte contre le terrorisme. Dans ce contexte, elle a estimé qu’un large soutien pour l’agenda des droits de l’homme est un bon signe.
Rappelant que le Conseil des droits de l’homme se retrouve souvent sous le feu des critiques, certains estimant que l’agenda y est promu par le Nord et que le Sud n’est pas prêt à le considérer et à s’y engager de la même manière, Mme Hicks a relevé l’importance qu’il y a à comprendre comment mobiliser ce soutien populaire pour les droits fondamentaux, afin de conduire les gouvernements à jouer un rôle plus actif et à mieux soutenir lesdits droits.
Face au soutien, illustré par les résultats de cette étude, du Kenya et du Nigéria à la liberté d’expression et à l’action des Nations Unies en matière de droits de l’homme, elle a fait remarquer que ce n’est pas exactement le message que la communauté internationale reçoit des gouvernements africains, lesquels tendent plutôt à vouloir gérer leurs questions au niveau national ou régional. Le public a montré que son sentiment diffère de celui des dirigeants, a-t-elle souligné, faisant observer qu’il s’agit là d’un signe encourageant.
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