En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARK BOWDEN, COORDONNATEUR DE L’ACTION HUMANITAIRE POUR LA SOMALIE

03/12/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARK BOWDEN, COORDONNATEUR DE L’ACTION HUMANITAIRE POUR LA SOMALIE


« La situation en Somalie est la deuxième plus grande crise humanitaire dans le monde et l’une des plus difficiles à traiter », a déclaré cet après-midi Mark Bowden, le Coordonnateur de l’action humanitaire pour la Somalie, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.  Selon lui, cette année sera déterminante pour ce pays guetté par une grande misère.


Hier à Nairobi, le Processus d'appel consolidé (CAP, en anglais) a été lancé pour recueillir 900 millions de dollars, a-t-il indiqué.  Le montant élevé de cet appel de fonds est dû à une augmentation de 77% du nombre de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire.


« La crise dans le pays, qui dure depuis 17 ans, a atteint son stade le plus critique », a averti le Coordonnateur de l’action humanitaire pour la Somalie.  Après trois ans de sécheresse, la population a perdu une grande partie de ses possessions et le taux de malnutrition est en augmentation dans de nombreuses régions.


L’année dernière, a ajouté Mark Bowden, les opérations de secours et la distribution d’une aide alimentaire à 3,2 millions de personnes dans le besoin ont pu continuer.  De nouveaux centres pour l’alimentation ont été ouverts.  Cette année, les déplacements de personnes de plus en plus nombreux aggravent la crise, a-t-il remarqué.  On compte actuellement plus d’un million de personnes déplacées, ce chiffre augmentant chaque semaine.


« La crise doit donc être gérée de façon plus efficace que l’année dernière », a affirmé Mark Bowden.  Après les années de sécheresse, la population risque de ne plus pouvoir satisfaire les besoins essentiels mêmes pour survivre.  Dans ces circonstances difficiles, a-t-il noté, les organismes de l’ONU arrivent à conduire leurs opérations grâce à des moyens novateurs qui leur permettent d’apporter l’aide nécessaire.


Sur la question de la piraterie, Mark Bowden a indiqué que, pour le moment, grâce aux escortes navales, elle n’a pas affecté l’acheminement de l’aide alimentaire.  Mais, la piraterie pèse plutôt en termes des problèmes qui pourraient se poser pour l’assistance dans son ensemble en cas de débâcle politique au Puntland.


Suite à la question d’un journaliste sur l’action de l’ONU face aux problèmes de déversements de déchets toxiques et de la pêche illégale qui facilitent le recrutement par les pirates,  le Coordonnateur humanitaire a dit que les Nations Unies font tout pour apporter une réponse, a ajouté Mark Bowden.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) travaille à l’amélioration de l’industrie de la pêche, a-t-il précisé.  Le Coordonnateur a aussi indiqué qu’une conférence allait se tenir à Nairobi, les 10 et 11 décembre, sur les questions de piraterie, qui doit notamment aborder celles des déchets toxiques.  Nous ne savons pas qui est responsable de ces déchets mais, en 2005, aucune preuve de contamination n’a été trouvée, selon l’étude de l’OMS, de l’ONU et de la FAO.


En réponse à des questions sur les effets des troubles politiques sur les opérations humanitaires, Mark Bowden a indiqué que tant le Gouvernement que l’opposition avaient davantage conscience de la nécessité de protéger la population.  Si un certain nombre d’individus et de groupes continuent à entraver les activités du personnel humanitaire, en bloquant les routes ou par des actions plus agressives, le processus de paix de Djibouti permet d’améliorer la situation.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a négocié avec toutes les parties sur le terrain pour que l’aide soit fournie dans les meilleurs délais et que le passage soit libre pour les convois.


Le Coordonnateur humanitaire a aussi rappelé le nombre très important de personnes en Somalie qui migrent dans les pays du golfe et notamment au Yémen, migration « mixte » puisque s’ajoutent aux Somaliens des migrants venus d’Éthiopie et d’autres parties de l’Afrique.  Les Somaliens tentent leur chance au Yémen pour y trouver de meilleures opportunités sur le plan économique.


Nous aimerions que les pays du golfe s’intéressent davantage à ce problème de migration, a reconnu Mark Bowden, mais il faut d’abord restaurer leur confiance dans ce pays.  Il a rappelé que, par le passé, des fonds versés par ces pays pour appuyer le processus de paix avaient été détournés.  Il faudrait donc maintenant que ces États mobilisent des fonds pour l’aide humanitaire, plutôt que pour des raisons politiques, a-t-il estimé.


À l’avenir, il faut s’attacher principalement à préserver le bétail et les autres possessions de la population.  Dans le même temps, il faut dégager les canaux et procéder aux reconstructions nécessaires pour améliorer l’utilisation de l’eau.  Cette phase de transition et les efforts importants qu’elle demande sont indispensables pour faire face à une année qui s’annonce très difficile, a insisté le Coordonnateur humanitaire.


« Nous faisons face à une crise humanitaire particulièrement grave », a conclu Mark Bowden.  « Il est important de comprendre toute la complexité de cette crise », a-t-il souligné, appelant pour l’avenir à un engagement et un soutien cohérents au niveau international.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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