Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMMANDANT DE LA FORCE HYBRIDE DE L’UNION AFRICAINE ET DES NATIONS UNIES AU DARFOUR (MINUAD), LE GÉNÉRAL MARTIN LUTHER AGWAI

12/08/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMMANDANT DE LA FORCE HYBRIDE DE L’UNION AFRICAINE ET DES NATIONS UNIES AU DARFOUR (MINUAD), LE GÉNÉRAL MARTIN LUTHER AGWAI


« Jamais je n’aurais accepté cette mission si je n’étais pas persuadé de pouvoir la réussir », a déclaré le général Martin Luther Agwai, commandant de la Force de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) aujourd’hui lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York. 


Présentant la situation en matière de sécurité au Darfour, il s’est dit confiant pour l’avenir et convaincu que l’objectif de 80% de déploiement sera atteint ou presque au 31 décembre 2008, avec un déploiement total d’ici à l’automne 2009.


« Parfois, les choses doivent se dégrader avant qu’elles n’aboutissent à une amélioration », a-t-il encore dit, avant d’ajouter que « pour l’instant, on nous demande de faire le travail de 26 000 soldats et policiers de la paix avec des effectifs inférieurs à 10 000, soit un homme pour plus de 130 km2.  « C’est comme si vous nous poussez sur un ring de boxe avec les mains attachées dans le dos et vous nous reprochez de ne pas bien boxer », a-t-il précisé, pour illustrer les défis liés à l’insuffisance des forces de maintien de la paix au Darfour. 


Parmi les difficultés, le général Agwai a notamment souligné les problèmes de transport logistique sur les 2 000 km qui séparent Port-Soudan sur la mer Rouge et les points d’acheminement au Darfour.  Il a rappelé que les routes étaient impraticables pendant les trois mois de saison de la pluie.  Il a précisé que sur les 10 bataillons qu’il dirigeait, seulement deux disposaient des effectifs de 800 hommes requis selon les normes des Nations Unies, les 8 autres se limitant à entre 530 et 620 hommes.


Outre les retards de déploiement, il s’est principalement inquiété de l’insuffisance de matériel lourd, en regrettant notamment qu’aucune offre n’ait pu se concrétiser pour obtenir les 6 hélicoptères d’attaques et 18 hélicoptères de transport essentiels au bon fonctionnement de la MINUAD.  Il a souhaité que les négociations en cours sur la probable mise à disposition de 7 hélicoptères éthiopiens puissent aboutir. 


Le général Agwai a espéré que les contingents égyptiens et éthiopiens soient entièrement déployés d’ici à la fin de l’année, malgré les problèmes d’acheminement de l’équipement de ces contingents qui traînent depuis mars entre Port-Soudan et leur destination finale au Darfour.  Il a également souhaité que la participation de troupes thaïlandaises et népalaises puisse être confirmée. 


Par ailleurs, il s’est félicité de l’amélioration de la coopération du Gouvernement soudanais depuis le début du mois de juillet.  Le Gouvernement a bien réagi dans tous les domaines, a-t-il précisé, tout en se demandant si cette amélioration était liée à l’embuscade du 8 juillet qui a causé la mort de sept Casques bleus ou à la procédure engagéepar la Cour pénale internationale (CPI) contre le Président soudanais, M. Omar al-Bashir.  Le général Agwai a appelé à éviter de faire erreur en imputant l’ensemble de la responsabilité de l’instabilité du Darfour au Gouvernement soudanais.  Il a rappelé à cet égard que 30 groupes rebelles distincts étaient en activité. 


En ce qui concerne la contribution de la société Lockheed qui s’est vue octroyer un contrat de 250 millions de dollars, il a déclaré que son intervention pour la construction de quatre super bases n’avait pas été facilitée en raison peut-être de la nationalité américaine de cette entreprise. 


S’agissant des accusations de crimes de guerre dont se serait rendu coupable son adjoint, le général rwandais Karenzi durant le génocide rwandais de 1994, le commandant de la Force de la MINUAD a répondu qu’il n’était qu’un soldat, n’ayant pas mandat pour recruter le personnel de la Mission et de ce fait, il ne pouvait se prononcer sur la question. 


Il a rappelé que lorsqu’un pays fournissait un bataillon, il était nécessaire pour la MINUAD de disposer de trois autres bataillons pour venir en appui.  De même, si l’Éthiopie doit fournir 7 hélicoptères, la Mission devrait en fait être en mesure de disposer de 21 hélicoptères pour appuyer son service de transport. 


Répondant à une question sur l’arrivée des ingénieurs chinois, il s’est dit heureux de leur contribution.  Il a précisé qu’ils étaient déjà intervenus dans l’expansion de l’aéroport de Nyala. 


Au cours de cette conférence de presse, le général Martin Luther Agwai était accompagné du nouveau Conseiller militaire du Département des opérations de maintien de la paix, le général Chikadibia Isaac Obiakor. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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