CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. IAN MARTIN, CHEF DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU NÉPAL (MINUNEP) SUR LE PROCESSUS EN COURS
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. IAN MARTIN, CHEF DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU NÉPAL (MINUNEP) SUR LE PROCESSUS EN COURS
M. Ian Martin, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP), a tenu cet après-midi, au Siège des Nations Unies à New York, une conférence de presse sur la situation au Népal. Cette conférence est donnée, deux heures après que le Conseil de sécurité ait voté à l’unanimité une prorogation de six mois du mandat de la MINUNEP et deux jours après l’élection de M. Ram Baran Yadav en tant que premier Président de la nouvelle République du Népal. Cette élection intervient deux mois après l’abolition de la monarchie au Népal. M. Martin a également précisé que les Maoïstes, majoritaires à l’Assemblée nationale constituante sans toutefois détenir la majorité absolue, pourraient refuser de participer au Gouvernement suite à la défaite du candidat qu’ils appuyaient à l’élection présidentielle.
Illustrant les défis de cette démocratie naissante, M. Martin a rappelé que le Népal était doté jusqu’à ce jour de deux armées qui doivent maintenant être démantelées. Il a mis l’accent sur l’urgence de former un gouvernement et de mener à terme le processus de paix après une décennie de conflit (1996-2006). Parmi les priorités, il a noté la réintégration des anciens combattants, la fin de l’impunité, le règlement de conflits locaux, la tenue d’enquêtes sur les disparitions, le retour des personnes déplacées et la finalisation du texte de la future constitution.
Le Représentant spécial pour le Népal a précisé que l’Accord de paix global et la Constitution provisoire avaient permis d’établir un comité qui avait pour mandat de superviser la réhabilitation des anciens combattants maoïstes. Mais, a-t-il ajouté, les travaux de ce comité étaient bloqués depuis la première réunion. Il a dit que par un accord du 25 juin, les partis politiques s’étaient engagés à relancer cet organe sur la base d’une participation de tous les partis, sans se limiter aux deux seuls partis impliqués initialement dans les négociations de paix.
M. Martin a regretté que les partis politiques ne se soient pas encore entendus sur les candidats aux postes clefs du Gouvernement. Il a salué l’Assemblée nationale constituante, tout en se déclarant surpris qu’aucun d’eux ne soit maoïste. Il s’est inquiété d’un vide de pouvoir qui a donné lieu à de graves difficultés en matière d’état de droit et d’ordre public au niveau local, faisant remarquer qu’aucune élection à un organe local n’a eu lieu depuis 2002. Il a cité des groupes marginalisés qui escomptaient une meilleure représentativité dans les institutions nationales, dont les forces de sécurité.
Il a indiqué qu’il n’y avait pas eu d’accord sur la forme de fédéralisme que le pays devait adopter bien que tous les partis politiques partageaient l’idée d’adopter une constitution fédérale. Il a précisé que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se préparait activement à assister le processus constitutionnel.
Il a noté que le Népal était un cas unique dans la mesure où d’anciens insurgés maoïstes intégraient un processus démocratique, ce qui, avec l’abolition de la monarchie, laisse entrevoir un extraordinaire processus de changements sociaux. Il a également indiqué que les récentes élections avaient permis à des groupes d’être mieux représentés comme les Madhesi, les Janjatis et les Dalits.
Par ailleurs, le Représentant spécial pour le Népal a précisé qu’un tiers des membres de l’Assemblée nationale constituante, élus le 28 mai 2008, était des femmes, ce qui faisait du Népal le premier pays d’Asie du Sud et le quatorzième au rang mondial en ce qui concerne la représentation des femmes au Parlement. « C’est un remarquable processus de changement qui, je pense, doit être regardé avec intérêt par les autres pays de la région », a-t-il estimé.
M. Martin a indiqué que la prorogation du mandat de la MINUNEP approuvée aujourd’hui par le Conseil de sécurité sera la dernière et que le Secrétaire général présentera au Conseil un rapport sur les progrès accomplis par la Mission, en octobre prochain, en vue de réduire progressivement les effectifs de 70%.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel