CONFÉRENCE DE PRESSE D’ÉRIC LAROCHE, SOUS-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ SUR LES INTERVENTIONS HUMANITAIRES DE L’OMS
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’ÉRIC LAROCHE, SOUS-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ SUR LES INTERVENTIONS HUMANITAIRES DE L’OMS
Depuis trois ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) accroît ses capacités en matière d’assistance humanitaire afin de devenir un partenaire crédible, prévisible, fiable et efficace dans ce domaine d’action, a déclaré cet après-midi le Sous-Directeur général de l’OMS.
Éric Laroche donnait une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, sur les interventions sanitaires en cas de crise, en particulier les crises dues aux changements climatiques, à la crise alimentaire et à d’autres problèmes de santé dans le monde.
La transformation de l’OMS en un partenaire humanitaire est un processus long, a-t-il expliqué, en ajoutant qu’elle suppose des changements de culture et des explications aux autres partenaires pour éviter les malentendus. L’OMS sera de plus en plus souvent en mesure de répondre à des situations d’urgence sanitaire, a-t-il affirmé, en rappelant qu’elle est intervenue à 12 reprises durant les six derniers mois, contre 17 fois les deux années précédentes.
M. Laroche a pris comme exemple la Chine et le Myanmar. Après le passage du cyclone Nargis, l’OMS s’est retrouvée à la tête d’un module de 40 organisations qui ont mis en commun leurs moyens d’information et d’analyse. Grâce à ce travail commun et à la coopération du Gouvernement du Myanmar, il n’y a pas eu à ce jour d’épidémie de malaria, de dengue ou de choléra, comme on l’avait craint au lendemain du cyclone, a-t-il souligné.
L’OMS n’est pas seulement une institution d’étude et d’élaboration des normes, a affirmé M. Laroche, qui a rappelé que l’Organisation travaille depuis longtemps sur des thèmes concrets, comme la lutte contre le tabagisme ou l’éradication de la poliomyélite.
Il reste, a-t-il reconnu, que ces actions restent essentiellement réactives et qu’elles ne prêtent pas assez d’attention à la prévention et à la préparation de structures sanitaires capables de faire face aux conséquences d’une catastrophe.
Prenant l’exemple du séisme en Chine, où les responsables ont expliqué que le défi le plus difficile avait été d’évacuer par des milliers d’avions des dizaines de milliers de blessés vers quelque 373 hôpitaux dans une vingtaine de provinces, Éric Laroche a jugé nécessaire de mettre l’accent sur la sécurisation des hôpitaux et autres structures de santé.
L’OMS engage d’ailleurs une campagne sur ce thème et « L’hôpital sûr » sera celui de la Journée mondiale de la santé en 2009 dans la région du Sud-Est asiatique. L’accent mis sur le renforcement des capacités nationales en matière de prévention et d’aptitude à faire aux crises sanitaires devra aussi entraîner des changements dans les méthodes et les relations de travail.
À l’heure actuelle, a expliqué le Sous-Directeur général, les pays fournisseurs d’aide d’urgence et les organisations non gouvernementales (ONG) sont souvent peu préparés à travailler avec les gouvernements et absents au moment où surviennent les catastrophes. Dans le cas du Myanmar, les organisations internationales ont ainsi découvert des choses qu’elles auraient dû savoir, comme le grand nombre de médecins, de travailleurs de santé ou de sages-femmes bien formés.
Disposer d’informations de ce genre avant une catastrophe accélérerait et rendrait plus précise l’évaluation des besoins réels et en conséquence, l’efficacité de l’aide. Les nouvelles approches prônées par l’OMS se révèleront également utiles dans le cadre des transformations provoquées par les changements climatiques, a affirmé M. Laroche.
Sans s’appesantir sur ce sujet, il a observé que l’on parle assez peu des conséquences sanitaires des changements climatiques, qui seront pourtant nombreuses avec l’apparition de nouveaux virus, l’expansion des zones de prévalence de certaines maladies comme la malaria et la dengue, ou encore l’augmentation des cas d’asthme.
Le Sous-Directeur général de l’OMS a enfin estimé que la crise alimentaire mondiale ne saurait être traitée que sur le plan agricole ou commercial. Elle concerne avant tout la santé des gens. Les difficultés à s’alimenter vont aggraver et augmenter le nombre de cas de diarrhées, affaiblir la résistance des organismes à la malaria ou au VIH/sida tout en réduisant, faute de ressources, l’accès des malades aux traitements.
On ne résoudra pas de tels problèmes de manière individuelle, a averti M. Laroche, qui a soutenu le Cadre global développé actuellement au plus haut niveau. Il s’est prononcé pour un renforcement de l’appui aux politiques nationales et pour une coopération accrue entre modules, notamment dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’hygiène.
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