CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET CHEF DE LA MISSION DE L’ONU AU NÉPAL (MINUNEP)
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET CHEF DE LA MISSION DE L’ONU AU NÉPAL (MINUNEP)
Après avoir informé les membres du Conseil de sécurité de l’évolution de la situation au Népal, vendredi dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général, Ian Martin, s’est réjoui aujourd’hui de l’adoption par le Conseil de la résolution 1796 sur la reconduction jusqu’au 23 juillet 2008 du mandat de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP)*.
Au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, le Représentant spécial et chef de la MINUNEP a invoqué l’engagement des parties en présence à favoriser un dialogue inclusif et le désir de changement et de démocratie de la population népalaise pour expliquer son optimisme quant à une issue heureuse du processus de paix népalais.
Comme tout autre processus de paix, celui du Népal a été caractérisé par des hauts et des bas, a relativisé Ian Martin en se réjouissant que le 30 décembre dernier, le Parti communiste népalais maoïste (PCN-M) soit, après deux mois d’absence, revenu siéger au Gouvernement provisoire aux côtés de l’Alliance des sept partis. Ce dénouement est intervenu une semaine après la signature de l’« Accord en 23 points » rétablissant la base de la coopération sur la mise en œuvre de l’Accord de paix global du 21 novembre 2006, et 15 jours après l’accord fixant la tenue, en avril 2008, des élections à l’Assemblée constituante.
Ian Martin n’a pas voulu spéculer sur un troisième report des élections car, a-t-il dit, nous sommes là pour assurer leur bon déroulement. La MINUNEP, créée par la résolution 1740 du 23 janvier 2007, a pour mandat d’« apporter un appui technique à l’organisation de l’élection d’une Assemblée constituante dans un climat de liberté et d’impartialité », de surveiller la gestion des armements et du personnel armé du PCN-M et de l’Armée népalaise ainsi que de faciliter la surveillance de l’application du cessez-le-feu.
L’Accord en 23 points, dans lequel les partis se sont engagés à apporter à la Constitution provisoire des amendements faisant du Népal une république démocratique fédérale et convenu que la république sera proclamée à la première séance de l’Assemblée constituante, n’a pas résolu tous les problèmes, a admis le Représentant spécial sans toutefois cacher, s’ils ne sont pas résolus, leur possible effet négatif sur le calendrier électoral.
Dans certaines parties du Terai, la faiblesse générale des structures de gouvernance, l’aliénation des communautés madhesi et autres qui ont rejeté l’Accord ainsi que la distinction de plus en plus floue entre militants politiques et criminels ont créé une forte instabilité. Identifiant là un défi pour les trois mois à venir, le Représentant spécial s’est félicité de la disposition de l’Alliance des sept partis et du Gouvernement à engager un dialogue politique sérieux pour trouver une solution durable à la situation.
Il demeure crucial, a-t-il insisté, de répondre adéquatement aux exigences légitimes et raisonnables des groupes traditionnellement marginalisés, a estimé Ian Martin, en fixant comme priorité au Gouvernement provisoire et à l’Alliance des sept partis le maintien de l’ordre.
Après une interruption en octobre et en novembre, la MINUNEP a terminé, le 23 décembre dernier, la deuxième phase d’enregistrement des membres de l’armée maoïste. Le défi suivant sera la démobilisation et la réintégration du personnel ne remplissant pas les conditions requises.
S’agissant de la démobilisation du nombre « très élevé » d’enfants soldats, la MINUNEP, a indiqué le Représentant spécial, travaille en étroite collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) qui a d’ailleurs commencé à préparer les programmes de réinsertion. Pour sa part, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, devrait arriver au Népal le mois prochain.
Avant de conclure sa conférence de presse, le Représentant spécial a été amené à préciser que la réunion avec le groupe armé, Janatantrik Terai Mukti Morcha (JTMM), n’impliquait pas des membres de la MINUNEP mais bien des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui tentaient d’obtenir du JTMM qu’il lève ses menaces contre la sécurité de leur personnel. La réunion, qui s’était déroulée en décembre 2007 en Inde, avaient provoqué les protestations officielles des autorités indiennes.
Ancienne monarchie, le Népal a mis fin en 2006 à un conflit qui opposait depuis 1996 son gouvernement au PCN-M. La crise gouvernementale qui a débuté en 2002 a conduit à la destitution, en avril 2006, du Roi Gyanendra. L’Alliance des sept partis avait signé, en novembre dernier, un accord historique avec le PCN-M qui a permis non seulement la destitution du Roi mais aussi le rétablissement du Parlement et la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. L’accord « dit historique » a été suivi le 21 novembre 2006 de l’Accord de paix global.
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