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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DES CONSEILLERS POUR L’ÉGALITÉ DES SEXES DES MISSIONS DE L’ONU AU LIBÉRIA, EN RDC ET AU TCHAD

18/1/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DES CONSEILLERS POUR L’ÉGALITÉ DES SEXES DES MISSIONS DE L’ONU AU LIBÉRIA, EN RDC ET AU TCHAD


Les Conseillers pour l’égalité des sexes du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et des missions de l’ONU au Libéria, en République démocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine et au Tchad ont expliqué aujourd’hui aux médias les défis de leur mandat qui, conformément à la résolution 1325 du 31 octobre 2000, est de promouvoir l’implication des femmes dans les processus de paix et de consolidation de la paix. 


La mise en œuvre de la politique de tolérance zéro face aux exploitations et abus sexuels commis par le personnel de l’ONU ne fait pas partie de notre mandat, a d’emblée précisé la Conseillère pour l’égalité des sexes de DPKO, Comfort Lamptey.  Notre travail est de faire en sorte que la contribution des femmes et la réponse à leurs besoins dans les efforts de paix et de reconstruction soient reconnues comme incontournables. 


Néanmoins, les bureaux chargés de l’égalité des sexes appuient le travail des groupes de conduite et de discipline en les mettant en contact avec les réseaux d’associations de femmes dont une des préoccupations est d’armer les femmes et les filles pour les rendre capables de se défendre contre l’exploitation et les abus sexuels.  En outre, dès son déploiement sur le théâtre des opérations, tout soldat de la paix et membre du personnel civil est tenu de suivre une formation concernant la protection, les droits et les besoins particuliers des femmes, a souligné Comfort Lamptey, en précisant que les modules de formation ont été élaborés par les bureaux chargés de l’égalité des sexes.


Son homologue, Nadine Puechguirbal, qui est Conseillère « volante » dans la mesure où elle est toujours basée à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), et qui travaille déjà à la mise en place de la future mission en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), a expliqué qu’en Haïti, les efforts ont surtout porté sur le recrutement des femmes dans la police.  À ce jour, la police haïtienne compte 10% de femmes alors que le sexe féminin ne représente que 4% du personnel de l’ONU.  Nous devrions pourtant servir d’exemple, a fait remarquer la Conseillère de la MINUSTAH.  


À la Mission de l’ONU en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), qui n’est encore qu’aux prémisses, les efforts ont débuté avec la formation des formateurs de police.  La résolution 1178 du 25 septembre 2007 prévoit en effet la mise en place d’une police tchadienne pour la protection humanitaire qui aurait exclusivement pour rôle d’assurer le maintien de l’ordre et le respect de la loi dans les camps de réfugiés, les sites pour personnes déplacées et les villes principales dans les régions avoisinantes.


Dans ces camps et sites, a rappelé Nadine Puechguirbal, la situation est caractérisée par la violence domestique, les viols ou l’exploitation des femmes et des filles.  À terme, le but est de créer des unités spéciales de police, composées d’hommes et de femmes, pour traiter de cas particuliers de violence fondée sur le sexe. 


La Conseillère de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC), Asseta Ouedraogo, a, quant à elle, confié que la priorité de son Bureau est de consolider et de renforcer la participation des femmes dans la vie politique et la gestion de la chose publique. 


Au titre de ses succès, elle a cité le fait que la parité entre les sexes et la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes sont consacrées par la Constitution congolaise de 2006.  Le problème, a-t-elle avoué, est que nous n’avons pas réussi à faire en sorte que la loi électorale reconnaisse ces dispositions, ce qui rend pratiquement impossible leur mise en œuvre.  En conséquence, après les élections législatives de juillet 2006, 8,4% de femmes sont entrées à l’Assemblée nationale et 2,7% au Sénat. 


Mais les femmes ont gagné en confiance, et en prévision des élections locales prévues pour cette année, a poursuivi Asseta Ouedraogo, il s’agira de sensibiliser les chefs des partis politiques sur l’importance de tenir compte de la parité sur les listes électorales.  Pour l’heure et avec l’aide du Bureau chargé de l’égalité des sexes de la MONUC, les associations de femmes se sont lancées dans un plaidoyer pour que la future Commission électorale indépendante qui ne prévoyait qu’une femme en son sein en compte quatre parmi ses neuf membres. 


James Mogu Muruthi, représentant la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), le premier pays africain dirigé par une femme, a également souligné les succès de son Bureau en matière de promotion des droits des femmes et de leur recrutement dans les forces de police.  Le nombre des recrutements annuels est passé de 100 à 300 depuis l’exemple donné en janvier 2007 par le contingent indien. 


Pour la première fois dans l’histoire des opérations de maintien de la paix, l’ONU a vu le déploiement d’une unité de police de 103 éléments composée uniquement de femmes.  Le but ultime, a confié James Mogu Muruthi, est de créer dans tous les postes de police du Libéria des unités spéciales chargées spécialement des femmes et des enfants.  À ce jour, le pays en compte 18. 


Les quatre Conseillers ont insisté sur l’importance qu’il y a à renforcer les capacités de collecte de données fiables et ventilées par sexe pour affiner les mesures et renforcer leur efficacité.  La Conseillère de la MINURCAT a aussi décrit la bonne qualité de la coordination entre son Bureau et les fonds et programmes des Nations Unies. 


Les différents plans stratégiques sont mis en commun au sein de groupes de travail thématiques et cette coordination a, par exemple, permis que les sommes débloquées par le Fonds des Nations Unies pour la démocratie soient équitablement partagées entre le Bureau pour l’égalité des sexes de la MINUSTAH et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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