CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AU BUREAU DES SERVICES DE CONTRÔLE INTERNE (BSCI) ET DU PRÉSIDENT DE L’ÉQUIPE SPÉCIALE DU BSCI CHARGÉE DES ENQUÊTES RELATIVES AUX ACHATS
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AU BUREAU DES SERVICES DE CONTRÔLE INTERNE (BSCI) ET DU PRÉSIDENT DE L’ÉQUIPE SPÉCIALE DU BSCI CHARGÉE DES ENQUÊTES RELATIVES AUX ACHATS
« La transparence est l’ADN des opérations de contrôle interne menées au sein de l’ONU. » C’est en ces termes que Mme Inga-Britt Ahlenius, Secrétaire générale adjointe au Bureau des services de contrôle interne (BSCI), s’est adressée aujourd’hui aux journalistes au cours d’une conférence de presse à laquelle participait également M. Robert Appleton, Président de l’Équipe spéciale du BSCI chargée des enquêtes relatives aux achats.
Mme Ahlenius a estimé que le public et ceux qui financent les activités des Nations Unies dans le monde ont le droit d’être tenus informés de ce qui se passe aux différents sièges de l’Organisation comme sur le terrain des opérations de maintien de la paix. « Toutefois, a-t-elle précisé, lorsqu’il s’agit de rapports relatifs à des enquêtes portant sur d’éventuels cas individuels de fraude, la confidentialité doit prévaloir. » Mme Ahlenius a ajouté que depuis 2005, il faut cependant se féliciter de ce que les rapports du BSCI soient mis à la disposition des États Membres, ce qui contribue à mettre progressivement fin à ce qu’elle a qualifié de « tradition du secret » aux Nations Unies.
Rappelant ensuite que l’ONU est une entité particulièrement exposée du fait de son intervention dans le cadre de conflits et de situations de crise sur tous les continents, la Secrétaire générale adjointe a indiqué que, malgré cela, l’utilisation de fonds publics considérables exige de rendre des comptes transparents. Elle a par ailleurs expliqué que l’Équipe spéciale du BSCI chargée des enquêtes relatives aux achats a été mise en place en janvier 2006, au lendemain de la parution du rapport sur le programme « Pétrole contre nourriture ».
« Le mandat de l’Équipe spéciale est d’enquêter sur les allégations de fraude et de corruption dans le domaine des achats et de transmettre les conclusions de ces enquêtes à la direction du BSCI », a dit Mme Ahlenius. Cette dernière a en outre indiqué qu’à ce jour, l’Équipe spéciale et le BSCI avaient soumis 25 rapports sur des cas de gestion douteuse, de fraude et de corruption ayant eu lieu au sein du système de l’ONU.
Répondant ensuite aux questions, M. Robert Appleton a pour sa part déclaré que l’Équipe spéciale était actuellement saisie de 300 cas en cours d’examen, ce qui, a-t-il précisé, « ne signifie pas que les allégations examinées correspondent à 300 cas avérés de fraude ou de corruption ». M. Appleton a estimé qu’il est vital que les services de contrôle interne cherchent à faire toute la lumière sur des attributions de contrats suspects qui risquent de saper l’intégrité et la réputation de l’ONU. Il a précisé à cet égard que la perte d’argent n’était pas le seul critère pour identifier des malversations. « Certains dossiers que nous traitons n’ont rien à voir avec des pertes sèches d’argent. Ils peuvent concerner des agissements qui, en eux-mêmes, portent atteinte à l’éthique du système des Nations Unies. »
M. Appleton a ainsi indiqué que l’Équipe spéciale évalue qu’à ce jour 25 millions de dollars ont été, selon ses mots, « mal utilisés ». « Cela ne signifie absolument pas que cette mauvaise utilisation résulte de manœuvres frauduleuses », a-t-il encore dit.
En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, M. Robert Appleton a reconnu que l’Équipe spéciale du BSCI chargée des enquêtes relatives aux achats estime que, sur un budget total d’1,4 milliard de dollars, 600 millions de dollars utilisés peuvent être considérés comme étant entachés d’irrégularités. « Ce montant significatif correspond à près de 45% du budget des opérations de paix de l’ONU, et il dépasse ce que nous prévoyions de découvrir », a déclaré M. Appleton, qui a tenu à préciser que les irrégularités constatées portent sur un nombre réduit de contrats.
Mme Ahlenius est de nouveau intervenue pour rappeler que huit membres du personnel du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU avaient été mis en congé sans solde en 2006 pour une période indéterminée, trois d’entre eux ayant été depuis innocentés. Elle a indiqué que les mesures disciplinaires devant sanctionner les personnes reconnues coupables de fraude, de corruption ou d’exploitation sexuelle étaient du ressort des chefs de programmes et de départements des Nations Unies concernés.
Avant de conclure, Mme Ahlenius a mis l’accent sur la restructuration en cours de la Division d’enquête du BSCI. Elle a souligné que cet effort avait des incidences financières importantes, sur lesquelles l’Assemblée générale devrait se prononcer lors de la reprise des travaux de la Cinquième Commission, au printemps prochain. « L’objectif à terme est de créer au sein du BSCI une capacité spécialisée et permanente pour traiter efficacement les cas d’abus et d’exploitation sexuels ainsi que ceux relevant du délit financier, économique et administratif », a-t-elle dit.
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