LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX SALUE LES PROGRÈS DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE DE COOPÉRATION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE
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Commission de consolidation de la paix
Troisième session - matin
Formation Sierra Leone
LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX SALUE LES PROGRÈS DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE DE COOPÉRATION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE
Réunie ce matin au Siège, la Commission de consolidation de la paix (CCP) s’est félicitée des progrès accomplis pour mettre en œuvre le Cadre de coopération pour la consolidation de la paix en Sierra Leone. Adopté en décembre 2007, ce Cadre constitue l’un des principaux instruments de mobilisation et de partenariat entre le Gouvernement sierra-léonais et la communauté internationale.
La CCP a en effet adopté ce matin un document* relatif au deuxième examen semestriel de la mise en œuvre de ce Cadre qui contient notamment des conclusions et des recommandations sur la situation en Sierra Leone.
Le Président de la configuration en Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix et Représentant permanent des Pays-Bas auprès des Nations Unies, M. Frank Majoor, a estimé que cet examen semestriel montrait que le Gouvernement du pays et la communauté internationale avaient fait des avancées considérables pour parvenir aux divers engagements souscrits dans le Cadre. Il a affirmé qu’il fallait continuer à assister le Gouvernement sierra-léonais dans les réformes qu’il mène et les efforts qu’il accomplit pour parvenir à instaurer une « paix irréversible » dans le pays. Cet appui, a-t-il ajouté, passe par la CCP et le premier Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), établi à Freetown le 1er octobre dernier.
Rappelant que le BINUCSIL était sous la responsabilité du Département des affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a estimé que ce Bureau était un bon exemple de ce qu’il est possible de faire grâce à la vision commune régissant le travail du système des Nations Unies sur le terrain, précisant que le rôle de l’Organisation était de soutenir le Gouvernement de Sierra Leone. Le BINUCSIL est unique, car le processus de consolidation de la paix en Sierra Leone n’a pas réellement de feuille de route claire; c’est une expérimentation, a ajouté Mme Jane Holl Lute, Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix. Elle a argué que la CCP avait beaucoup à apporter pour aider à mieux définir ce processus, et que la Commission devait se pencher sur les stratégies optimales de redressement économique et de reconstruction nationale en y intégrant les priorités nationales.
Parmi les progrès réalisés en Sierra Leone, le Président de la Commission de consolidation de la paix a cité, comme de nombreux autres intervenants, les évolutions positives du processus de démocratisation, qui se sont caractérisées par la tenue récente d’élections locales, les améliorations de la situation sécuritaire, ou encore les réalisations constatées dans les domaines de la santé, de l’économie et de la lutte contre la corruption.
Détaillant les actions prises par le Gouvernement, Mme Zainab Hawa Bangura, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a expliqué que le Président sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, avait lancé un Programme pour le changement, comprenant nombre de politiques qui visent à lutter contre la corruption et à changer le comportement des citoyens sierra-léonais à tous les niveaux. Elle a noté que ce Programme s’inscrivait dans la perspective des efforts de consolidation de la paix et de développement durable et s’appuyait sur quatre secteurs prioritaires: l’énergie, l’agriculture, l’éducation et la santé. Elle a aussi souligné l’adoption de lois contre le trafic de stupéfiants et contre la corruption, ainsi que les réformes des secteurs sécuritaire et judiciaire.
Mme Bangura a toutefois relevé que le manque de création de revenu demeurait un problème de taille dans le processus de consolidation de la paix. Elle a, par exemple, fait remarquer que la deuxième Stratégie de réduction de la pauvreté, en cours de finalisation, exigeait un financement de 2,1 milliards de dollars, mais que seuls 1,2 milliard de dollars avaient pour l’instant été engagés par les partenaires de développement. Nous demandons le soutien des partenaires internationaux pour compléter les efforts de la Sierra Leone pour mobiliser les ressources nécessaires, a-t-elle lancé, en notant l’importance d’attirer des donateurs nouveaux et non traditionnels.
Il faut éviter l’impatience, a toutefois averti M. Michael Schulenburg, Représentant exécutif du Secrétaire général pour la Sierra Leone, après avoir également passé en revue les avancées accomplies dans le pays. Il a constaté que les citoyens et les hauts fonctionnaires s’attendaient à des dividendes de la paix plus rapides, alors que les partenaires de développement espéraient davantage d’efforts dans le domaine de la gouvernance. Il a indiqué que le Programme pour le changement, établi par le pays, visait à passer d’une étape de redressement à une étape de développement. Il a estimé que ces idées méritaient que la communauté des donateurs s’y rallie et que la Commission de consolidation de la paix les appuie. M. Schulenberg a identifié trois « domaines à risque » pour la Sierra Leone: la corruption, le chômage des jeunes et le trafic de drogues. Sur ce dernier point, il a affirmé que le pays ne pouvait faire face seul à ce fléau régional.
M. Moustapha Soumaré, Directeur régional par intérim du Bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a quant à lui parlé des projets mis en place par le PNUD, tout particulièrement dans la lutte contre le chômage des jeunes. À une époque de crises mondiales, l’économie doit croître en parallèle avec des mesures assurant la distribution équitable des richesses, a-t-il soutenu.
« Le processus est sur les bons rails », a résumé le représentant de la France, qui intervenait au nom de l’Union européenne, au cours de la discussion qui a suivi. Il a mis l’accent, comme de nombreux autres représentants, sur l’important rôle que peut jouer la Commission de consolidation de la paix en ce moment crucial pour la Sierra Leone, y compris en ce qui concerne la mobilisation des ressources. Un certain nombre de délégations a aussi estimé qu’il fallait pleinement appuyer le « Programme pour le changement », jugé « ambitieux », élaboré par le Président du pays. À la Commission, nous sommes responsables d’aider à la réalisation de ces changements, a insisté le représentant du Royaume-Uni. Face aux défis importants restant à relever, la Commission doit s’assurer que la transition entre conflit et paix et développement se poursuive, a renchéri la représentante du Canada.
La question de l’impact du trafic de stupéfiants a notamment été jugée critique. La clef qui permettrait de la résoudre reposera sur la coopération internationale et le renforcement des capacités dans les pays touchés afin de leur permettre de traiter de ce fléau régional, a notamment relevé la représentante du Brésil. La délégation des États-Unis a pour sa part souhaité que l’on traite des menaces directes à la stabilité au niveau régional, et que la « formation Sierra Leone » de la CCP œuvre aux côtés du Gouvernement sierra-léonais par un « engagement créatif ».
Enfin, les représentants de la Guinée et du Pakistan ont mis en avant le rôle du BINUCSIL, espérant que celui-ci permettrait, entre autres, de mieux coordonner les efforts internationaux et de favoriser ceux visant à élargir la base des donateurs.
En conclusion, M. Majoor, le Président de la configuration en Sierra Leone de la CCP, a noté qu’il fallait sans tarder exécuter les projets pressentis dans les différents domaines qui constituent des défis pour la Sierra Leone. Les attentes sont élevées, les citoyens attendent les dividendes de la paix, a-t-il déclaré.
* document publié sous la cote PBC/3/SLE/L.1
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