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CCP/35

LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EXAMINE L’ÉTAT D’AVANCEMENT DU CADRE DE COOPÉRATION POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE

19/06/2008
Assemblée généraleCCP/35
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Deuxième session

Formation Sierra Leone

4e séance – matin


LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EXAMINE L’ÉTAT D’AVANCEMENT DU CADRE DE COOPÉRATION POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE


La Commission de consolidation de la paix (CCP) a adopté ce matin un document relatif à l’Examen semestriel du Cadre de coopération pour la consolidation de la paix en Sierra Leone.  Ce document contient les recommandations de la Commission au Gouvernement de la Sierra Leone, aux Nations Unies ainsi qu’aux autres partenaires internationaux intéressés.  Il souligne également le rôle de la CCP elle-même. 


Le Cadre repose sur trois principes fondamentaux: la prise en main par le pays, qui reconnaît que la responsabilité et la maîtrise de la consolidation de la paix et du développement incombent d’abord au Gouvernement et au peuple sierra-léonais, la responsabilité mutuelle partagée par ces derniers et leurs partenaires internationaux et l’engagement durable et fiable de la part de l’ensemble des parties prenantes.


Les domaines d’action prioritaires identifiés dans le Cadre sont la création d’emplois et l’émancipation des jeunes, la réforme des secteurs de la justice et de la sécurité, la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, le renforcement des capacités et enfin le secteur énergétique.


Remerciant la Commission et le Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUSIL), M. Vadi Minah, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, a déclaré que le pays avait fait des progrès dans les domaines cruciaux de la justice et de la réforme du secteur de la sécurité.  Grâce au soutien du Fonds de consolidation de la paix et d’autres donateurs, la Commission vérité et réconciliation a établi une commission des droits de l’homme qui est à présent opérationnelle, a dit M. Minah, qui a ajouté que le processus de consultations constitutionnelles en cours devrait impliquer davantage les membres de la société civile. 


Le Vice-Ministre sierra-léonais a expliqué que le Parlement de la Sierra Leone avait donné le feu vert à la Commission anticorruption, nouvellement constituée, et que, de son côté, la Commission électorale était déjà à pied d’œuvre en vue des prochaines élections locales.  Ce scrutin aura valeur de test pour notre pays, a souligné Vadi Minah.  Pour ce qui est de la crise alimentaire et de la hausse des prix du pétrole, il a indiqué que le Premier Ministre de la Sierra Leone avait récemment participé à une réunion de haut niveau à New York, dont le but était de mobiliser des soutiens, et que le Président sierra-léonais avait annoncé que le secteur agricole était un domaine dans lequel les partenaires au développement devaient investir en priorité.


Le Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Frank Majoor, des Pays-Bas, est ensuite revenu sur la visite qu’il a effectuée sur place du 1er  au 7 juin dernier.  Il a d’emblée indiqué qu’il s’était entretenu avec le Président de la Sierra Leone, M. Ernest Bai Koroma; ainsi qu’avec le Ministre des affaires étrangères, des membres du Parlement, de la Commission électorale, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des organisations de la société civile, du secteur privé et de l’ONU. 


Notre délégation a observé que des progrès significatifs ont été réalisés dans de nombreux domaines prévus par le Cadre, a dit M. Majoor.  Ces avancées sont notamment visibles dans les secteurs de la justice, de la réforme du secteur de la sécurité, de la lutte anticorruption, du développement énergétique et de la préparation des élections locales. 


Évoquant l’ambitieux train de réformes lancé par le Gouvernement et la volonté des autorités nationales de mettre en œuvre les recommandations du Cadre, Frank Majoor a estimé que les six prochains mois seront cruciaux pour la consolidation de la paix en Sierra Leone. 


Il a également attiré l’attention sur le climat qui règne dans le pays.  Il a noté que bien que la stabilité et le calme prévalent actuellement, de nombreux problèmes liés à l’insécurité alimentaire, au chômage, au manque de services de base et aux taux de mortalité élevés, compliquent encore dramatiquement le quotidien des Sierra-Léonais. 


Des délégations ont ensuite pris la parole.  Elles ont salué les avancées réalisées depuis l’adoption du Cadre et ont souligné les défis qui restent à relever.  À ce sujet, elles ont noté que la fragilité du pays était actuellement accrue par les conséquences de la crise alimentaire et de la flambée des prix du pétrole.  Les intervenants ont insisté sur la nécessité, dans ce contexte, de développer les capacités de la Sierra Leone, de miser sur l’emploi des jeunes pour juguler la fuite des cerveaux et de réformer efficacement le secteur de l’énergie.


Le Président de la CCP a souhaité que la Commission réfléchisse aux moyens qu’elle pourrait mettre en œuvre pour atténuer les effets de la crise alimentaire sur le développement de la Sierra Leone. 


La dimension régionale de la consolidation de la paix du pays a été évoquée par plusieurs États Membres, qui ont de plus attiré l’attention sur le besoin de renforcer l’efficacité, la transparence et la durabilité des mécanismes de financement du développement.  Le représentant de l’Union européenne (UE) a parlé à ce sujet de la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté établie, conformément aux recommandations du Cadre, pour répondre aux besoins spécifiques engendrés par le conflit sierra-léonais. 


Par ailleurs, la délégation du Japon a exprimé pour sa part son inquiétude concernant la suspension des rencontres entre le Gouvernement de la Sierra Leone et les partenaires internationaux.  En réponse, le Vice-Ministre des affaires étrangères sierra-léonais a indiqué que son gouvernement était pleinement engagé à avoir des échanges réguliers avec la communauté des donateurs et que des mesures avaient été prises pour relancer ce processus.  Il a rappelé que ce processus novateur exigeait des efforts collectifs et une certaine honnêteté pour pouvoir identifier les lacunes, non seulement de la part du Gouvernement mais aussi de la part de la communauté des donateurs et de la Commission.


S’adressant à la Commission par vidéoconférence, le Représentant exécutif du Secrétaire général pour la Sierra Leone, Michael V. der Schulenberg, a affirmé que la tenue des prochaines élections locales et la transition d’une opération de maintien de la paix à une mission de consolidation de la paix étaient des questions primordiales pour l’avenir du pays.  Il a précisé que les Nations Unies auraient un rôle moins visible à jouer dans la tenue des élections à venir, estimant que cela démontrait le renforcement des institutions électorales et la prise en main par les locaux du processus de consolidation de la paix.  


Le Représentant a en outre souligné qu’en moins de 10 ans, la présence de l’ONU dans le pays était passée d’une des plus importantes missions de l’Organisation, à un bureau de consolidation beaucoup plus réduit.  Il a déclaré qu’il fallait désormais redéfinir les objectifs à atteindre avec le Gouvernement.


Nous avons une opportunité extraordinaire de voir un pays qui a connu le pire parvenir au meilleur, a dit Mme Carolyn McAskie, Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix, en prenant pour la dernière fois la parole devant la Commission en cette capacité.  Elle s’est félicitée du choix de la Sierra Leone comme un des premiers partenaires de la Commission. 


Outre ceux déjà cités, les représentants des délégations suivantes ont pris part au débat: Bangladesh, Italie, Norvège, France, Suède et Afrique du Sud. 


Créée en 2005, la Commission de consolidation de la paix a pour mandat de conseiller et de proposer des stratégies intégrées de consolidation de la paix et de rétablissement après un conflit, d’aider à assurer un financement prévisible pour les premières activités de rétablissement et de reconstruction, et un investissement financier soutenu pour les moyen et long termes.  Il revient à la Commission de prolonger la période d’attention que porte la communauté internationale en faveur de l’entreprise de rétablissement d’un pays au lendemain d’un conflit et de développer des pratiques optimales sur des questions qui nécessitent une intense collaboration entre les acteurs politiques, militaires, humanitaires et du développement.  À ce jour, le Burundi, la Guinée Bissau et la Sierra Leone sont les pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission.


La prochaine réunion de la Commission de consolidation de la paix aura lieu lundi, le 23 juin. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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