AG/SHC/3919

DES RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES INDISPENSABLES À LA RÉALISATION DE L’OMD Nº5 SUR LA SANTÉ MATERNELLE

14/10/2008
Assemblée généraleAG/SHC/3919
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

10e et 11e séances – matin et après-midi


DES RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES INDISPENSABLES À LA RÉALISATION

DE L’OMD Nº5 SUR LA SANTÉ MATERNELLE


La résurgence des Taliban menace les récents acquis des femmes afghanes


Les retards pris dans la réalisation de l’Objectif nº5 du Millénaire pour le Développement axé sur la santé maternelle, ont été déplorés par une grande partie des délégations qui se sont exprimées mardi, au deuxième jour du débat consacré à la promotion de la femme par la Troisième Commission, chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles. 


Le Malawi, le Swaziland, le Maroc, El Salvador, le Kenya, Singapour, l’Indonésie et le Ghana sont quelques-uns des pays qui ont le plus vigoureusement incité les États Membres à agir pour renverser la situation actuelle, toujours défavorable aux femmes, et aux mères en particulier.  L’OMD nº5 défini lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000, consiste d’une part à réduire de trois quarts entre 1990 et 2015 le taux de mortalité maternelle et d’autre part à rendre universel l’accès à la médecine procréative d’ici à 2015.  Mais pour la représentante de la Nouvelle-Zélande, le taux élevé de mortalité maternelle constitue toujours l’une des plus grandes tragédies relatives aux droits de l’homme.  Les décès, année après année, de 500 000 femmes pourraient être évités, a-t-elle déclaré.


Intervenant en tant que Coordinatrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population, Mme Hedia Belhadj a rappelé aux délégations la statistique effrayante selon laquelle chaque minute, une femme meurt en couche, en Afrique ou en Asie, privant des milliers de nourrissons des soins de leur mère.  Elle s’est exprimée à l’occasion de la présentation du premier rapport du Secrétaire général sur cette maladie évitable, rapport intitulé « appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale ».  Les victimes de la fistule obstétricale vivent dans des zones rurales où il n’y a pas d’accès aux services de santé.  Des progrès ont été réalisés ces 20 dernières années, mais des ressources supplémentaires sont nécessaires, a affirmé la représentante du FNUAP.


Souscrivant aux recommandations du Secrétaire général relatives à la nécessité de redoubler d’efforts en vue de réaliser l’OMD nº5, le Maroc a lancé un appel aux ressources et investissements supplémentaires dans les systèmes de santé.


La situation spécifique des femmes dans des situations de conflit a d’autre part été illustrée par l’Afghanistan dont le délégué a insisté sur les menaces qui pèsent sur les droits des femmes de son pays.  La résurgence des idéologies extrémistes et les activités des Taliban, écartés du pouvoir il y a sept ans, ainsi que l’insécurité qui en découle, contribuent aux difficultés auxquelles les femmes afghanes sont confrontées aujourd’hui.  La campagne de terreur menée par les Taliban qui incendient des écoles et intimident enseignantes et étudiantes a particulièrement affecté la scolarisation des filles dans les provinces situées dans le sud et l’est du pays, a expliqué le représentant pour lequel les prochaines élections seront cruciales pour garantir les droits des femmes afghanes acquis ces dernières années.


En plus des délégations déjà citées, le Kirghizistan, les Philippines, L’Inde, Malte, le Niger, Saint-Marin, la Thaïlande, le Burkina Faso, le Malawi, le Congo, le Liban, Fidji, la République arabe syrienne, la République de Corée, l’Islande, le Népal, le Yémen, le Venezuela, l’Ukraine, le Nicaragua, la République populaire démocratique de Corée, le Kazakhstan, la Tunisie, la République–Unie de Tanzanie, le Cameroun, la République islamique d’Iran, la Corée, la Mauritanie, la Bolivie, le Nigéria et l’Érythrée ont également pris la parole.  L’Union interparlementaire (UIP), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) se sont également exprimés au cours du débat.


Le Japon et la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse. 


Une série de projets de résolution* portant sur le développement social, la prévention du crime et la justice pénale a également été présentée.


La Commission achèvera son débat général sur la promotion de la femme, demain mercredi 15 octobre à partir de 10 heures.


*     A/C.3/63/L.5, A/C.3/63/L.6, A/C.3/L.4, A/C.3/63/L.7, A/C.3/63/L.3, A/C.3/63/L.9 et A/C.3/63/L.11


PROMOTION DE LA FEMME


Déclarations


Mme HEDIA BELHADJ, Coordonatrice exécutive de la santé mondiale du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a présenté le rapport A/63/222 sur la fistule obstétricale, le premier du genre à avoir été demandé au Secrétaire général suite à la résolution A/RES/62/138.  Les victimes de la fistule obstétricale sont pauvres, analphabètes et vivent dans des zones reculées où l’inégalité des sexes est omniprésente, a-t-elle dit.  Comme il n’y a pas d’accès aux services de santé, les accouchements sont longs et les grossesses mènent souvent à des fausses couches.  Chaque minute, une femme en Afrique ou en Asie meurt en couche, privant des milliers de nourrissons des soins de leur mère.  Pour chaque femme qui meurt, environ une vingtaine demeure handicapée par une ouverture dans le canal de naissance, a encore précisé la représentante du FNUAP, qui a décrit les victimes rescapées de la fistule comme étant socialement isolées et souvent atteintes de maladie rénale. 


M. MURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a indiqué que son pays a tenu des audiences parlementaires sur la femme avec la participation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG).  Comme l’ont montré les audiences, le pays a enregistré de bons résultats en matière d’égalité entre les sexes et de participation active de la femme aux affaires publiques.  Après avoir énuméré les différents codes incluant de nouvelles dispositions pour la protection des droits des femmes, en particulier contre la violence domestique, l’intervenant a évoqué le Plan national d’action sur l’égalité des sexes.  Dans mon pays, a-t-il dit, des questions appellent des mesures urgentes notamment le chômage des femmes, l’inégalité des salaires et la violence domestique dont sont aussi victimes les enfants.  Se félicitant d’un taux de 30% de femmes au Parlement et de 48% au Gouvernement, le représentant a assuré que ce dernier n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers.


Plus de 2 millions de femmes en Asie, en Afrique et dans le monde arabe continuent de vivre avec la fistule obstétricale pourtant évitable : c’est le signe que les systèmes de santé ne répondent pas aux besoins des femmes, a dénoncé la représentante du FNUAP.  Comme le montre le rapport, des progrès considérables ont été réalisés ces deux dernières décennies, notamment grâce à une meilleure collecte des données et une plus grande volonté politique, mais il faut encore renforcer les efforts. 


En 2003, le FNUAP a lancé la première campagne mondiale pour mettre fin à la fistule, obtenant de bons résultats.  L’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Banque mondiale et les gouvernements travaillent de concert avec le FNUAP pour une maternité sûre, afin de prévenir les grossesses non souhaitées, fournir des soins de santé aux femmes enceintes et des soins d’urgence si nécessaire, a indiqué la représentante, estimant que ces efforts sont essentiels pour un accouchement sûr et sain pour toutes les femmes. 


M. HILARIO G. DAVIDE JR (Philippines) a affirmé que son pays déploie tous les efforts pour protéger le statut de la femme, efforts particulièrement nécessaires en cette période de grave crise mondiale.  Il a mis également en avant le rôle du secteur privé et de la société civile pour faire avancer la cause des femmes.  Selon la constitution des Philippines, les États doivent reconnaître le rôle des femmes dans l’État-nation et assurer l’égalité fondamentale devant la loi entre les femmes et les hommes.  Le représentant des Philippines a expliqué qu’à mi-chemin dans la réalisation des OMD, les efforts engagés par son gouvernement sont sérieusement mis à l’épreuve par la crise alimentaire mondiale, la crise de l’énergie et l’accélération des changements climatiques ou encore l’insécurité mondiale liée à la récente crise financière.  Selon lui, l’augmentation du prix des denrées alimentaires pousse les femmes à négliger leur santé et à compromettre leurs apports nutritionnels.  Il a avancé le chiffre de sept sur dix le nombre de femmes et de filles qui souffrent de la faim dans le monde.  Il a conclu son propos en rappelant le rôle joué par la délégation des Philippines concernant le projet de résolution sur la traite des femmes et des filles et, plus précisément, sur la manière dont le problème peut être éliminé.  Selon les nombreuses stratégies pour éliminer la traite, on peut noter qu’il y a une tendance à approcher la traite seulement dans le cadre du crime et de la justice pénale.  Le fait est que les femmes et les filles qui représentent environ 80% des victimes, exige que l’on adopte une approche basée sur le genre, qui est naturellement une approche basée sur les droits de l’homme, approche qui doit devenir la pierre angulaire de tous les efforts contre les trafics.


M. ALESSANDRO MOTTER, Union interparlementaire (UIP), a d’abord relevé l’étape historique franchie par le Rwanda dont 56% des parlementaires sont des femmes alors que la moyenne mondiale atteint seulement 18%.  Pour la première fois, dans un pays, la majorité parlementaire est féminine, ce qui mérite d’être célébré, a estimé le représentant.  Résumant les conclusions d’une enquête conduite par l’UIP sur la représentation féminine dans les parlements, M. Motter a indiqué que les femmes pratiquaient différemment la politique, en définissant notamment des priorités différentes de celles des hommes.  Plus de 90 des 300 parlementaires interrogés en sont convaincus.


Il apparaît également dans l’enquête que le nombre de femmes qui composent une assemblée a une réelle importance.  Autrement dit, plus elles sont nombreuses, plus elles sont puissantes en terme de lobbying et plus elles traitent de questions directement liées à leur condition de femme.  Un autre enseignement de l’enquête est qu’il faut s’interroger sur les capacités des parlements à accueillir les femmes.  Certains parlements ont ainsi permis la création de comités spécifiques où les femmes parlementaires ont la possibilité d’échanger leurs vues sur des questions particulières.  D’autres ont installé des crèches dans leurs locaux.


Enfin, a déclaré le représentant, pour être efficaces, il faut que les femmes puissent lier des partenariats avec les hommes et l’ensemble des partis politiques.  Les hommes sont d’ailleurs appelés à participer davantage aux questions de genre, d’autant que les partis politiques qu’ils dirigent pour la plupart ont des progrès à faire en la matière.  Signalant que la participation des femmes à la vie législative de leurs pays était un signe de bonne santé démocratique, le représentant de l’UIP a indiqué qu’il s’agissait également, en intégrant davantage de femmes, de prendre pleinement en compte les capacités des femmes à déterminer les priorités de développement.     


M. DOMINIQUE BUFF, Comité international de la Croix-Rouge(CICR), a salué l’adoption de la résolution 1820 du Conseil de sécurité qui demande que toutes les parties à un conflit armé prennent les mesures immédiates pour mettre un terme et pour prévenir les violences sexuelles.  Il a encouragé les États Membres à adopter une législation et d’autres mesures visant à criminaliser la violence sexuelle sous toutes ses formes.  Il a rappelé à toutes les parties en conflit que tout détenteur d’armes -qu’il s’agisse d’un membre des forces gouvernementales, d’un groupe armé organisé non étatique ou de forces de maintien de la paix- doit recevoir une formation adéquate et des ordres stricts pour prévenir les violences sexuelles.  Il a insisté sur la nécessité de s’assurer que les auteurs de violences sexuelles ne restent pas impunis.  Selon lui, chaque viol commis dans le cadre d’un conflit armé constitue un crime de guerre et devrait être jugé comme tel.  Il a exhorté les États et les acteurs humanitaires à aider les victimes potentielles à éviter de s’exposer aux risques.  Il a invité les autorités publiques et les acteurs humanitaires à impliquer les femmes dans l’évaluation des besoins d’assistance et de protection et dans la mise en œuvre et le suivi des programmes.


Mme ANKE STRAUSS, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a commenté le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la traite des femmes et des filles, en particulier les parties relatives au partenariat et à la coopération à tous les niveaux ainsi qu’à la protection des victimes.  La féminisation de la migration internationale est l’un des aspects de la mobilité internationale et, de nos jours, environ 50% des migrants de par le monde sont des femmes.  De nombreuses femmes émigrent indépendamment de leurs familles, en réponse à une large gamme d’offres et d’opportunités d’emploi.  Tout en reconnaissant le potentiel d’une autonomie et d’une émancipation accrues, l’observatrice a indiqué qu’il fallait être conscient du côté lugubre des migrations qui affecte environ 80% des femmes migrantes, en particulier celles qui sont recrutées dans les secteurs les moins socialement protégés. 


Selon les estimations, chaque année, près de 80 000 migrantes parmi les plus vulnérables font l’objet du trafic transfrontalier face auquel les pays semblent impuissants.  Il faudrait que la riposte nationale soit complétée par une réponse bilatérale ou régionale.  L’une des armes qu’on pourrait utiliser dans cette lutte consisterait à améliorer et à affiner la coopération technique et le développement des capacités des partenaires gouvernementaux et des organisations de la société civile.  Ce faisant, il s’agira aussi d’évaluer les succès dans les activités visant à contrecarrer la traite des personnes.  Cette traite est un crime grave qui exige une approche fondée sur l’assistance aux victimes.  C’est la raison pour laquelle l’OIM cherche à établir un cadre de travail élargi en matière de protection des migrants, notamment en identifiant les victimes et en offrant une assistance à tous les migrants dans le besoin, a conclu l’observatrice.


Mme JANE STEWART, Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que les États Membres, les employeurs et les salariés qui ont participé à la 97 Conférence internationale du travail en juin 2008 ont adopté unanimement la Déclaration de l’OIT sur la « Justice sociale pour une mondialisation juste ».  Pour la première fois de l’histoire, a–t-elle ajouté, les membres de l’OIT ne se sont pas limités à reconnaître l’importance de l'intégration des questions relatives aux femmes, mais ont déclaré que cette démarche était indispensable pour parvenir à un travail décent.  L’intervenante a rappelé les références que constituent les Conventions concernant l'égalité de rémunération entre hommes et femmes de 1951, (Convention 111)  de la lutte contre la discrimination de 1958; les travailleurs avec des responsabilités familiales de 1981; et la protection de la maternité de 2000.  Elle s’est félicitée que la Convention 111 était désormais ratifiée par 168 États Membres.  Elle a indiqué que la proportion des femmes dans les emplois vulnérables était passée de 56,1 à 51,7% depuis 1997, en rappelant que l’accès à un travail salarié représentait le meilleur moyen pour une femme d’acquérir une indépendance économique.  L’’accès à un emploi décent et productif est crucial pour le processus de création d’une plus grande égalité entre hommes et femmes, a-t-elle insisté.  Elle a précisé que le débat général de la quatre-vingt-dix-huitième session de l’OIT en 2009 se consacrera à l’égalité des sexes comme moyen de parvenir à un travail décent. 


M. ARJUN CHARAN SETHI (Inde) a regretté que le potentiel des femmes ne soit pas pleinement exploité en dépit de nombreux efforts déployés notamment lors des différentes rencontres internationales.  L’autonomisation des femmes sur les plans juridique, économique et éducatif sont des priorités pour le gouvernement indien, a déclaré le représentant.  Un plan s’efforce notamment de garantir les droits des femmes dont les besoins peuvent différer en fonction de leur caste, origine géographique et religion.  L’autonomisation politique est un pas essentiel mais, sur le plan économique, il faut également leur faciliter les choses, par exemple en favorisant leur accès au crédit, en créant des centres d’accueil pour les femmes qui travaillent, en construisant des crèches ou des garderies d’enfants, a estimé le représentant. 


Il a ajouté que le programme de garantie d’emploi rural lancé en 2006 et assurant 100 jours de travail par an et par foyer a largement atteint son objectif, puisque 49% de ses bénéficiaires sont des femmes.  S’agissant des femmes et des enfants vivant dans des zones postconflit, des ressources additionnelles leurs ont été affectées, a encore déclaré le représentant dont le pays est déterminé à mettre en place une égalité totale de droits entre hommes et femmes partout dans le pays. 


M. MOHAMMED CHERKAOUI (Maroc) a rendu hommage à toutes les femmes victimes des conflits armés, notamment en Palestine, en Iraq et en Afghanistan, en leur disant combien leur rôle dans le développement et la consolidation de la démocratie est primordial.  Notant la mondialisation de certains réseaux porteurs de violence et de discrimination à l’égard des femmes, il a déclaré que seule la régulation par le droit et dans le cadre des Nations Unies, permettra d’y faire face.  L’intégration pleine et entière de la femme dans le développement requiert, au préalable, selon l’orateur, le renforcement de l’état de droit et le respect de ses droits fondamentaux, lui garantissant ainsi un accès égal à la vie publique et aux chances dans tous les domaines du développement économique et social.  Il a rendu un hommage vibrant à l’action des Nations Unies et en particulier à la Division de la promotion de la femme (DAW) et a évoqué les innombrables actions en cours du Bureau régional de l’UNIFEM au Maroc.  Il a mis l’accent sur la reproduction de l’initiative CISCO, qui a permis pour la première fois à un organisme des Nations Unies de concevoir le programme d’envergure nationale aux fins de réussir la « e-parité » dans le domaine des nouvelles technologies.


Le représentant a pleinement souscrit aux recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général A/63/222 et en particulier celles relatives à la nécessité de redoubler d’efforts pour renforcer les systèmes de santé en vue de réaliser l’OMD nº5 pour le développement.  Il a lancé un appel pour la mobilisation de davantage de ressources et la réalisation d’investissements plus importants dans les systèmes de santé en vue d’améliorer ces derniers afin que les femmes bénéficient d’une planification familiale adéquate qui constitue le fer de lance des soins de santé de base au Maroc.  Le sens de notre message aujourd’hui à la Troisième Commission est qu’il est grand temps de capitaliser et valoriser le rôle actif de la femme en tant que militante de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, a dit l’intervenant.  Il a rappelé le vaste chantier de réformes engagées récemment au Maroc comme celle du Code de la nationalité en 2007 qui prévoit l’octroi par la mère de sa nationalité marocaine à ses enfants nés d’un père étranger.  Il a conclu que tout effort de développement et de consolidation de la démocratie requiert impérativement la prise en compte des aspects sexospécifiques dans tous les programmes et politiques sociales, éducatives et économiques.


Mme MARY WONG (Singapour) a remarqué que la moitié des Objectifs du Millénaire pour le développement est consacrée à l’amélioration de l’éducation, de la santé et de la protection des femmes du monde entier.  Citant Platon qui disait que « si on s’attend à ce que les femmes fassent le même travail que les hommes, il nous faut alors leur apprendre les mêmes choses », l’intervenante a mis en exergue l’idéal de « méritocratie » sur lequel se fonde la politique gouvernementale à Singapour.  Ainsi, dans l’éducation et l’emploi, il existe des opportunités égales pour les meilleurs candidats, indépendamment du sexe et de la race.  Le pays a ratifié la Convention 100 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur une rémunération égale pour un travail égal.  Le Ministère de la main-d’œuvre, de concert avec les syndicats nationaux, a développé des accords pour recruter les candidats sur la base de leur mérite et pour inclure une clause dans le contrat sur l’égalité de rémunération.  Les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes dans l’arène politique.  Dans le domaine humanitaire, la Docteur Wong Ting Hway, jeune femme de 35 ans, est la première Singapourienne à travailler à plein temps avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).  Dans le secteur du travail syndical, Mme Halimah Yacob, une avocate qualifiée et députée, a été la première femme de notre pays à être élue au Conseil d’administration de l’OIT en 1999, a dit la représentante.  Dans la formulation des politiques, Singapour a adopté une approche tenant compte des facteurs liés au sexe.  Il a ainsi remédié à la baisse de la natalité en portant la période du congé de maternité à 16 semaines et en créant le Work-life Works Fund (W.O.W) de 20 millions de dollars pour aider les sociétés à investir dans des arrangements de travail conciliants avec la famille.


Mme DIVINA ADJOA SEANEDZU (Ghana) a déclaré que les mécanismes nécessaires avaient été mis en place dans son pays pour assurer aux femmes le respect de leurs droits fondamentaux, en accord avec la Plate-forme de Pékin et des résultats de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Le gouvernement a adopté une approche visant à mettre fin à toutes les formes de violence.  Ainsi, en 2007, a été promulguée une loi sur la violence domestique, incluant un appui aux victimes.  La traite des êtres humains est une violation horrible des droits des femmes, qui continue de prospérer malgré les actions de la communauté internationale pour enrayer la criminalité transnationale organisée, a également déploré la représentante.  Le gouvernement du Ghana a reconnu que le manque de ressources pose une limite à son action et estime qu’une augmentation des flux financiers provenant de sources internationales pourrait accélérer la réalisation des OMD, a déclaré la représentante.  Ce n’est que grâce à un tel engagement que la Plate-forme d’action de Pékin et le Document final de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblé générale pourra être mis en œuvre, a averti la représentante. 


M. SAVIOUR BORG (Malte) a rappelé que son pays jugeait l’avortement illégal et ne reconnaissait pas cette pratique comme une mesure de planification familiale.  Il a réaffirmé les réserves de Malte au sujet des termes « droits de reproduction », « services de reproduction » et « contrôle de la fertilité » contenus dans les textes du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (1994), la Plate-forme d’action de Pékin (1994), et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), ratifiée par Malte en 1991.  Rappelant le soutien de son pays à ces textes malgré ces réserves, il a également indiqué que son gouvernement jugeait difficile d’accepter les termes « droits sexuels et de reproduction » et « services de santé et de reproduction », figurant dans certains rapports publiés par le Secrétaire général, notamment le Rapport mondial biannuel de l’UNIFEM (2008/2009).  À ce titre, il a déclaré qu’aucune des positions prises au sujet de l’amélioration de la condition de la femme et de l’égalité entre les sexes ne devait imposer à un pays de considérer l’avortement comme légitime, et a demandé que ce point de vue soit pris en compte dans les débats de la Troisième Commission et dans les futurs rapports sur la question.  M. Borg a ensuite détaillé les mesures prises par le Gouvernement de Malte pour parvenir à l’égalité entre les sexes et la parité dans tous les secteurs de la société, citant notamment la loi condamnant le harcèlement sexuel et la discrimination sur la base du sexe dans le monde du travail, ou la promotion dans les médias de l’égalité des sexes.  Il a enfin indiqué que la question du genre était incluse dans toutes les lois et projets du Gouvernement de Malte.


Mme ABDOU RAZAC AMINA MAHAMADOU BARADE (Niger) a déclaré que dans son pays, les femmes représentent plus de la moitié de la population.  La prise en compte du genre étant une priorité dans tous les programmes, le Ministère en charge de la promotion de la femme a connu une augmentation de son budget de 40% entre 2005 et 2008.  La mise en œuvre des politiques et programmes de développement a permis une amélioration significative du taux brut de scolarisation des filles, qui est passé de 33,3% en 2002 à 47,4% en 2007.  Ces politiques et programmes ont aussi permis la gratuité du dépistage et du traitement du cancer du sein, de l’accouchement par césarienne et de l’extraction du fibrome.  Une loi visant à la réduction de la mortalité infantile a favorisé une baisse de 428 pour 100 000 naissances en 2001 à 273 en 2006.  La représentante a également mentionné la relance du Programme élargi de vaccination et de celui de la lutte contre le paludisme et le VIH/sida.  Pour accompagner la promotion économique des femmes, le Gouvernement a décidé de créer une Banque des femmes, suivi en 2008 par la mise en place d’un centre de réinsertion professionnelle des femmes guéries de la fistule où un appui leur est accordé pour des activités génératrices de revenus et pour l’accès aux crédits.  Malgré ces résultats encourageants, a souligné l’intervenante, il reste des défis à relever comme l’amélioration de la représentativité des femmes aux instances de décision, le renforcement de leur pouvoir économique et celui des capacités institutionnelles et non gouvernementales chargées de la promotion de la femme. 


Mme ILARIA SALICIONI (Saint-Marin) a souligné que le chemin vers l’égalité entre hommes et femmes a été relativement facile dans son pays grâce à des lois et des conditions économiques favorables.  Un des deux chefs d’État de Saint-Marin, le Capitaine-régent, est une femme, ainsi que deux membres du Gouvernement, a-t-elle expliqué.  Le pourcentage de femmes qui travaillent a également augmenté considérablement pendant les dernières décennies pour s’élever à 42% de la population active, a-t-elle précisé.  Mme Salicioni a cependant souligné que plusieurs défis persistent, notamment dans le domaine de la violence contre les femmes, la plus étendue des violations des droits de l’homme.  Elle a donc appelé à examiner toutes les mesures concrètes pour mettre un terme à ce problème.  Son pays a soutenu la campagne de l’ONU pour protéger le droit des femmes et a aussi entrepris de sensibiliser sa propre population à une question trop souvent ignorée, a-t-elle signalé.  Selon elle, le Parlement de Saint-Marin a approuvé récemment une loi innovatrice pour prévenir et pour sanctionner la violence contre les femmes.


Mme CHONVIPAT CHANGTRAKUL (Thaïlande) a indiqué que son pays, partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, avait mis en place un plan à moyen terme dont le but est de permettre aux femmes de participer pleinement à toutes les étapes du processus de développement.  La Thaïlande a d’ores et déjà réglé le problème de l’inégalité d’accès à l’éducation, a déclaré la représentante.  Les femmes, évoluant dans un milieu rural défavorisé, ont accès à des services de santé, ce qui a eu pour

conséquence de réduire considérablement les cas de mortalité en cours de grossesse, s’est réjouie la représentante.  La Thaïlande considère comme très important que les femmes, en particulier celles issues de zones rurales, aient accès au secteur économique grâce à l’impôt foncier progressif, au microcrédit et aux suspensions temporaires des dettes qui grèvent les exploitations agricoles. 


L’égalité ne saurait être atteinte si les violences contre les femmes persistent, a relevé la représentante.  Des mesures législatives ont donc été soit renforcées soit décidées par le Gouvernement thaï, notamment pour permettre aux femmes et aux enfants victimes d’être protégés.  De la même façon, le Gouvernement thaï s’est également attaqué à la question de la traite des personnes, qui est l’une des pires formes de violence, a estimé la représentante.  Des centres d’accueil ont notamment été ouverts pour les femmes et les jeunes filles victimes de tels trafics a-elle indiqué, précisant que ces centres étaient ouverts aux victimes de toutes les nationalités.  En Thaïlande, la sexospécificité est prise en compte dans tous les ministères et toutes les administrations locales, a encore indiqué la diplomate.  Les femmes ont un rôle important à jouer à tous les niveaux que ce soit au sein de leur famille ou de la société toute entière. 


Mme MARCELINE TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a détaillé les mesures prises par son pays pour améliorer le statut social et juridique des femmes, qu’il s’agisse de l’accompagnement des victimes de violences, de l’information donnée aux femmes, de leur formation accrue ou encore de la production de guides sur les droits des femmes.  La représentante a également évoqué le rapport relatif à la mise en œuvre de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes, rédigé par son pays.  Il a fait apparaître que de nombreux efforts restent à fournir pour combattre notamment des valeurs traditionnellement défavorables aux femmes.  Les femmes du Burkina Faso sont davantage exposées que les hommes au virus VIH/sida et sont analphabètes à 83%, a rappelé la représentante, qui a mis en avant des programmes destinés notamment à atteindre 40% de taux d’alphabétisation pour les femmes en 2010. 


Le Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso, a-t-elle indiqué, est chargé de répertorier les actes qui engagent le pays dans tous les domaines favorables aux femmes, de les mettre en œuvre et de les faire connaître à la population.  Il doit également veiller au respect du calendrier de production des rapports de situation pour les engagements donnant lieu à un suivi, participer aux cadres de concentration relatifs aux différents engagements, et soutenir la ratification d’instruments juridiques existants ou futurs, favorables à la promotion socioéconomique, politique et culturelle des femmes du Burkina Faso, a énuméré la représentante.  Elle a par ailleurs indiqué que son pays participe à un groupe pilote d’une dizaine de pays géré par le réseau interagences qui soutient les initiatives nationales relatives à la promotion de la femme. 


Mme ROSELYN MAKHUMULA (Malawi) a appuyé les déclarations du Groupe des 77 et de la SADC et a rappelé que la dernière réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les besoins de développement en Afrique avait reconfirmé l’engagement universel en vue de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme, tout en reconnaissant que celle-ci était un acteur clef du développement.  Dans ce contexte, la promotion de la femme est incontournable et vitale si l’on veut réellement atteindre les OMD et des ressources supplémentaires devraient y être consacrées.  Au Malawi, la majorité des femmes vivent en milieu rural et plus de 70% du travail agricole est assuré par les femmes qui produisent 80% de la nourriture des ménages.  Il est en conséquence reconnu au plus haut niveau que la réduction de la pauvreté dans les zones rurales est un facteur important de l’avancement des femmes.  À cet égard, le Président de la République du Malawi, MDr. BinguWaMutharika est devenu l’un des 100 porteurs de la Torche dans le cadre de la Campagne pour la réalisation de l’OMD nº3 concernant la promotion de la femme et l’égalité des sexes.  Cette campagne sera lancée demain pour inspirer des efforts en rapport avec cet Objectif et coïncider avec la Journée internationale des femmes rurales, le 15 octobre.


La représentante a souligné l’engagement de son gouvernement à promouvoir le renforcement des mécanismes de crédit pour permettre aux femmes rurales d’améliorer leurs activités.  Elle a aussi présenté plusieurs programmes et mesures prises au Malawi traitant de différents aspects de l’avancement des femmes.  Elle a en particulier relevé la lutte contre la violence qui est un problème persistant dans le pays et la participation des médias dans la promotion de plusieurs campagnes sur les droits fondamentaux de la femme et sur certaines dispositions de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme (CEDAW). 


Mme CORNELIE ADOU NGAPI (République du Congo), dont le pays a ratifié plusieurs conventions internationales, notamment celle portant sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et son Protocole facultatif, informe que son gouvernement a adopté en janvier 2008 une « politique nationale genre » dont le plan d’action est en cours de finalisation.  Des ressources humaines, matérielles et financières sont mobilisées en vue de lutter contre la féminisation de la pauvreté, de mettre un terme aux violences faites aux femmes et de renforcer la participation de la femme à la prise de décisions, a indiqué la représentante.  Elle a cité entre autres comme exemple, la réinsertion socioéconomique des femmes et des filles victimes de fistules obstétricales. 


Mettant en exergue les questions de violence qui touchent les femmes de son pays, la représentante a signalé que les victimes ont peur de porter plainte, soit par pudeur, soit par méconnaissance des mécanismes juridiques existants.  Le Gouvernement a donc hissé ses questions au rang de priorité nationale, a annoncé la représentante, assurant que les hommes sont sensibilisés aux effets néfastes de ces violences sur la santé et le bien-être moral des femmes et des familles.  La mise en place d’un réseau d’organisations non gouvernementales (ONG) évoluant dans le domaine des violences sexuelles, appuyée par la création d’un observatoire national sont des atouts indéniables pour éradiquer ces pratiques inhumaines et humiliantes, a jugé la représentante. 


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a proposé que toutes les politiques visant à la réduction de la pauvreté soient guidées par le fait que la majorité des pauvres sont des femmes et qu’en l’absence d’une réduction de la pauvreté chez cette catégorie de personnes, les objectifs globaux de développement resteront lettre morte.  Il a réaffirmé que l’égalité entre les sexes doit constituer un objectif central du l’Organisation des Nations Unies et a relevé qu’au sein du Secrétariat de l’ONU, les progrès étaient lents dans la représentation des femmes en général, et de celles des pays en développement, en particulier.  Il a indiqué que la promotion de la femme est à la fois une responsabilité nationale et internationale.  La coopération internationale et l’appui des pays donateurs dans les domaines de l’aide publique au développement, de l’allégement de la dette extérieure et de l’ouverture des marchés sont des conditions essentielles pour la réalisation de tous les objectifs fixés internationalement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, a encore souligné M. Ramadan.  La création d’un climat propice à la promotion de la femme exige qu’une attention spéciale soit accordée aux femmes vivant dans les situations de conflit armé et sous occupation étrangère, a-t-il ajouté.  Il a estimé qu’Israël, pays occupant des territoires arabes, doit rendre des comptes sur les obligations qu’il a en vertu du droit humanitaire, des droits de l’homme et du droit international.  Le représentant a conclu en passant en revue les différentes politiques libanaises, entre autres celles visant à mettre fin à la violence domestique, à étudier la situation des femmes migrantes, à former des femmes dans les domaines économique et politique et à intégrer les femmes des régions rurales dans les programmes de développement.


M. ESALA NAYASI (Fidji) a déclaré que les crises financière, alimentaire et énergétique actuelles, ainsi que les effets des changements climatiques, avaient notamment un impact sur l’infrastructure sociale des pays, au cœur de laquelle se trouvent l’amélioration de la condition de la femme et l’égalité entre les sexes.  Les incertitudes qu’elles entraînent rendent également plus difficiles la réalisation de l’OMD nº3, ainsi que la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et de la Plate-forme d’action de Pékin, a-t-il ajouté, jugeant ainsi indispensable un multilatéralisme efficace pour faire avancer la condition de la femme.  M. Nayasi a estimé qu’il était important d’inclure la question du genre dans les crises actuelles, soulignant que la croissance économique et l’éradication de la pauvreté ne pouvaient être atteintes sans prendre en compte la situation de la femme.  Il a affirmé que, comme beaucoup d’autres pays en développement, Fidji avait réalisé des progrès sur le chemin vers la parité, mais qu’il restait encore beaucoup à faire.  Détaillant les mesures prises par son gouvernement, il a expliqué que le Mécanisme gouvernemental pour la femme avait récemment été rattaché au Ministère de la santé et de la protection sociale, et qu’un « Plan d’action pour les femmes » visant à la parité avait été mis en place.  Il a souligné que ces projets avaient pu être menés à bien grâce à l’aide des institutions de donateurs, et a conclu en appelant les Nations Unies, les agences de financement et les partenaires de développement à assister les pays en développement sur la voie de la parité.


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a indiqué que son pays avait soumis son deuxième rapport périodique sur le suivi du Programme d’action de Beijing et des 12 domaines de préoccupation majeure.  Des réformes ont été adoptées visant à une participation accrue de la femme à la vie économique, sociale, politique et culturelle du pays.  La représentante a indiqué qu’une conférence des femmes entrepreneures se tenait actuellement à Alep, avec la participation de plus de 100 femmes chefs d’entreprises de la Syrie et de la Turquie, dans le but de créer des synergies et de favoriser la recherche de nouvelles potentialités et de ressources.  La Syrie s’emploie activement à combattre la traite des êtres humains, notamment par la préparation de lois criminalisant cette pratique d’aide aux victimes et de protection des témoins.  Le Gouvernement a réservé 25% du budget annuel de tous les ministères à des politiques visant à la promotion de la femme et à sa participation à la vie économique et au développement.


Quant aux femmes syriennes vivant sous occupation israélienne dans le Golan syrien, a-t-elle indiqué, elles reçoivent soutien et assistance de l’Association nationale des femmes syriennes en coordination avec la Commission des femmes du Golan.  L’assistance est aussi apportée par le biais d’une loi grâce à laquelle les enseignants et autres groupes fournissant les services interrompus par l’occupation israélienne, peuvent obtenir leur salaire dans la mère patrie, la Syrie.  La représentante a souscrit aux recommandations figurant dans les différents rapports du Secrétaire général axés sur la promotion de la femme et l’égalité entre les sexes.  Elle a souligné que les ressources nationales s’amenuisaient pour aider les femmes arabes, qui vivent des situations intolérables, d’autant plus que de nombreuses mères de familles et épouses croupissent encore dans des prisons de l’occupant israélien.  Elle a regretté que l’argent qui devrait être utilisé pour le développement doive être malheureusement utilisé pour la défense pour répondre à la menace que pose l’occupation israélienne.


M. JOSE MARIA MONTEREY SUAY (El Salvador) a souligné le large consensus national sur le rôle important de la femme, comme socle de la famille et dans le développement socioéconomique.  L’amélioration de ses conditions de vie est par conséquent essentielle si l’on veut réussir les initiatives et programmes de développement dans tous les domaines et à tous les niveaux, en particulier en vue de la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile et, de manière générale, dans la réalisation des OMD.  Le Programme « Pays sûr » intègre la dimension sexospécifique dans la formulation et l’exécution de la majeure partie des programmes et projets nationaux.  La représentante a ajouté que dans le domaine de l’enseignement, le pays a atteint une parité dans la scolarisation primaire et que l’inscription des filles et des femmes dans l’enseignement secondaire et supérieur dépasse celle des hommes.  Elle a mis l’accent sur le développement des capacités techniques des femmes et l’ascension de celles-ci aux postes de direction, dans les services publics et au sein du gouvernement.  Cette ascension est accompagnée d’une amélioration du salaire et d’un pouvoir de décision accru.  La violence domestique, la traite des êtres humains, notamment des migrants, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que la féminisation du VIH/sida sont des priorités nationales.  Au niveau international, l’intervenante a recommandé le renforcement du rôle de l’Institut de la promotion de la femme (INSTRAW) et a appelé à une mobilisation des ressources pour renforcer le mandat de cet institut de recherche pour la femme à Saint Domingue.  Elle a mis l’accent sur la corrélation entre les OMD, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a déclaré que les femmes avaient récemment bénéficié des résultats de toutes les actions entreprises pour leur donner une place dans la société qui soit plus conforme à ce qu’elles méritent, étant entendu qu’elles sont des agents essentiels de la communauté.  Le taux d’admission des femmes à l’enseignement supérieur est égal à celui des hommes au Kenya.  Aujourd’hui au moins 30% des recrutements du secteur public sont réservés aux femmes.  Le raisonnement est simple, a expliqué le représentant, si les femmes sont en bonne santé, éduquées, et gagnent leur vie, le foyer sera épanoui.  À contrario, si elles meurent de maladies curables, leurs enfants ne pourront pas aller à l’école, seront mal nourris et c’est la société tout entière qui s’écroule.  Il y a une urgente nécessité à permettre aux femmes d’accéder au crédit à taux privilégié et à les aider à produire davantage de nourriture en ces temps perturbés sur le front de l’approvisionnement alimentaire, a-t-il estimé.


Dénonçant la prospérité des trafiquants de femmes et d’enfants, malgré les bonnes intentions internationales, le représentant a estimé qu’il n’était plus temps de tergiverser avant de décider d’un plan d’action.  Le Kenya est un point de passage pour les trafiquants, a dit le représentant, qui a appelé à l’aide de toutes les parties prenantes.  Une société civilisée qui s’est engagée à rehausser le statut des femmes, ne peut supporter les crimes que sont les abus sexuels et physiques, a déclaré le représentant, qui a souhaité que son pays puisse compter sur davantage de partenariats pour donner suite à ses bonnes intentions sur tout le territoire.  À ce rythme, les OMD qui concernent les femmes, particulièrement celui relatif à la santé maternelle, ne seront pas appliqués, a averti le représentant, répétant qu’il était inacceptable qu’un si grand nombre de mères perdent la vie en accouchant.  Concernant la réforme de l’architecture sexospécifique des Nations Unies, les efforts sont louables mais tardifs, a dit le représentant.  Il a déploré l’absence de leadership et le manque de ressources prévisibles dans ce domaine. 


M. JOEL M. NHLEKO (Swaziland) a indiqué que son pays avait souscrit à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et qu’il participait avec la même vigueur aux protocoles régionaux et sous-régionaux portant sur ces thèmes, notamment celui de la Société pour le développement de l’Afrique australe (SADEC) consacré au genre et au développement, datant d’août 2008.  La Constitution du Swaziland garantit elle aussi l’égalité de droits, a indiqué le représentant qui a, par ailleurs, signalé le lancement dans son pays de la campagne « Votez pour les femmes » dont l’écho dans la population a été satisfaisant. 


Il a enchaîné sur le constat sombre selon lequel la réalisation de l’OMD nº5 concernant la santé maternelle enregistrait un certain retard.  Soulignant que la fistule obstétricale peut être évitée, il a fustigé les faiblesses des systèmes de santé.  S’agissant des violences sexuelles qu’elles soient domestiques ou non, elles continuent, a-t-il regretté, d’affecter de nombreuses femmes, sans que les condamnations des auteurs ne soient portées à la hauteur de la gravité des faits.  Au Swaziland, une législation sur ce point est en cours d’élaboration, a affirmé le représentant.


MmeROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) s’est exprimée au nom des pays du Forum des îles du Pacifique à New York, de l’Australie et de son propre pays.  Elle a souligné que l’une des plus grandes catastrophes relatives aux droits de l’homme est le taux élevé de mortalité maternelle, c'est-à-dire le décès évitable de 500 000 femmes, année après année.  Pour chaque femme qui meurt, a-t-elle ajouté, il y a 20 femmes qui restent blessées ou handicapées et par là même, incapables de pleinement participer à la vie de leur famille et de leur société.  La nécessité de s’attaquer à la problématique de la santé des femmes dans les pays du Forum des îles du pacifique est résumée dans le Plan régional de coopération et d’intégration, a-t-elle souligné.


La représentante a ensuite fait le point sur les défis auxquels se heurtent les pays de la région s’agissant des soins obstétriques d’urgence, de l’accouchement par des personnes qualifiées et de la planification familiale.  La collecte des données sur la maternité et l’enregistrement des naissances et des décès ne sont pas systématiquement effectués.  Il faudrait des statistiques plus exhaustives, a souligné l’intervenante.  Elle a relevé que la mobilisation des ressources demeurait essentielle et qu’il faudrait se concentrer sur la corrélation entre droits de l’homme et santé maternelle pour catalyser les efforts internationaux et accorder une priorité accrue à la santé de la femme dans les budgets nationaux.  L’Australie et la Nouvelle-Zélande, a-t-elle indiqué, ont récemment augmenté les ressources consacrées aux programmes de santé menés par les bureaux régionaux des agences de l’ONU.  La représentante a salué le Sénégal qui est l’auteur d’un projet de résolution sur la fistule obstétricale.  Elle s’est aussi félicitée des efforts déployés récemment par le Conseil des droits de l’homme pour promouvoir la santé maternelle. 


M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a appelé tous les États Membres à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que son Protocole facultatif.  Reconnaissant que les femmes et les filles étaient en première ligne quand il s’agit des violences sexuelles, y compris dans les conflits armés, le représentant a réitéré son appui à la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  La participation égale des femmes dans les processus de paix est indispensable, a-t-il insisté.


Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, ont un rôle essentiel à jouer en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.  Le représentant a approuvé, dans ce cadre, la création d’une nouvelle entité au sein des Nations Unies dont la vocation serait technique, politique et programmatique.  Nous devons, a-t-il insisté, tirer parti de la dynamique actuelle pour prendre une décision éclairée sur cette question, au cours de la présente session de l’Assemblée générale. 


M. SUDHIR BHATTARAI (Népal) a apprécié les efforts normatifs visant la promotion et la protection des droits fondamentaux de la femme.  L’intégration de la perspective d’égalité entre les sexes dans l’agenda mondial du développement a connu des progrès significatifs, a-t-il relevé, en notant aussi les traités importants qui ont été adoptés pour mettre fin à la discrimination à l’égard des femmes.  Il reste néanmoins beaucoup à faire, a-t-il prévenu, pour honorer efficacement les engagements internationaux.  Il a précisé qu’à l’échelle nationale, l’Assemblée constituante népalaise est l’une des plus inclusives.  Elle comprend non seulement des représentants de régions et de groupes ethniques variés mais elle compte en outre un tiers de femmes.  Ces représentants élus sont en passe de rédiger la nouvelle constitution du Népal qui constituera la conclusion logique du processus de paix. 


Le Népal, a poursuivi le représentant, a adopté une approche fondée sur les droits de l’homme et l’autonomisation des femmes, avec un accent particulier sur la réduction de la pauvreté, l’éducation des fillettes, la santé, l’accès des femmes aux ressources économiques, l’émancipation politique et sociale et l’élimination de la discrimination fondée sur le genre.  Il a exhorté les Nations Unies à donner l’exemple et a appuyé les propositions visant la mise en place d’une architecture plus solide en matière d’égalité des sexes, au sein du Secrétariat.  Il a souligné que le financement des programmes représentait l’aspect le plus important de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Il a donc souhaité qu’au cours de la Conférence internationale sur le financement du développement à Doha, l’on accorde la priorité à cette question.  Une stratégie internationale concertée et coordonnée de toutes les parties prenantes s’impose dans les efforts collectifs d’égalité entre les sexes et d’élimination de la discrimination fondée sur le genre, a-t-il insisté.   


Mme NAJWA AL SEM (Yémen) a déclaré que les lois et la Constitution de son pays garantissent l’égalité entre les hommes et les femmes.  La Stratégie pour le développement des femmes 2003-2005 a ainsi permis de grandes avancées en matière de parité.  Outre qu’il travaille actuellement à la mise en œuvre des recommandations de la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Yémen, a précisé la représentante, dispose d’une équipe spéciale, qui depuis 2003, s’assure qu’aucune loi ne contrevient à la notion d’égalité entre les sexes.  Elle a signalé que les obstacles à la participation des femmes à la vie politique du pays étaient d’ordre culturel.


Ces obstacles sont ardemment combattus comme en témoigne le fait que les femmes ont désormais une place dans tous les domaines jusqu’ici réservés aux hommes, a déclaré la représentante.  Réitérant son attachement à la réalisation des OMD d’ici à 2015, le Yémen, a encore indiqué la représentante, a facilité l’accès des filles à la scolarité et celui des femmes aux postes de responsabilité.  Elle a conclu en appelant la communauté internationale à mettre fin à toutes les situations génératrices de violence contre les femmes, notamment dans tous les territoires arabes occupés.  


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a déclaré que son pays a cherché activement à créer un climat propice à la réalisation des idéaux d’égalité entre les sexes et aux engagements internationaux en la matière.  Soulignant que les contraintes budgétaires et le changement intervenu dans la vie politique du pays ont quelque peu freiné le rythme des efforts.  Elle a cependant indiqué que plusieurs mesures ont été adoptées pour accroître le taux de scolarisation des filles dans les zones rurales et pour faire face à des maladies féminines comme la fistule obstétricale.  D’autres menaces compromettent la santé des femmes, a-t-elle dit, en citant la violence psychologique et les abus qui empêchent les femmes de participer au développement du pays.  La réduction de la pauvreté, notamment chez les femmes, fait l’objet d’une gamme de lois et de programmes spécifiques, a-t-elle poursuivi.  Les lois sexospécifiques sont révisées afin que les femmes puissent jouir de leurs droits fondamentaux.  Les indicateurs économiques utilisés servent à mieux mesurer les progrès et à corriger les lacunes.  La représentante a cependant souligné la nécessité d’avoir accès à des ressources financières supplémentaires pour progresser vers le changement.  À ce propos, elle a estimé que la contribution des fonds spécialisés de l’ONU, dont l’UNIFEM, ont constitué un facteur important dans les progrès enregistrés jusqu’ici en Indonésie dans la promotion de la femme. 


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a indiqué que son pays avait adopté une politique d’élimination de la violence à l’encontre de la femme et que de nombreuses initiatives avaient été prises telle la création du Ministère d’État à la condition féminine.  Aujourd’hui, s’est-elle réjouie, 50% des députés sont des femmes, y compris la Présidente de l’Assemblée nationale.  Un conseil national a par ailleurs défini 19 formes de violence à l’égard des femmes et une commission de travail se penche sur les questions de l’emploi et du chômage, ainsi que sur celle des migrations.  En outre, la prévention de la violence, la protection des victimes et la lutte contre l’impunité sont les principaux volets de la politique contre la violence faite aux femmes.  La représentante a insisté sur le traitement réservé aux enfants et aux adolescents dans ce contexte.  Le Venezuela, a-t-elle aussi insisté, a réitéré son engagement en faveur des objectifs d’égalité, de développement et de paix.  En la matière, la coopération internationale est incontournable, a-t-elle dit, en appelant les pays développés à respecter leur engagement de verser 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement.  Elle s’est félicitée en conclusion de la contribution de l’INSTRAW dans la collecte et l’analyse des données sur la situation des femmes dans les pays en développement.


Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a fait remarquer que son pays, en signant les documents internationaux relatifs aux droits des femmes, avait fait le vœu d’assurer l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de l’existence.  Ces dispositions internationales ont été prises en compte dans l’élaboration des lois nationales, a précisé la représentante.  La formation d’agents compétents et l’échange des meilleures pratiques sont des instruments de plus en plus utilisés en Ukraine, s’est félicitée la représentante, qui a mis en avant les projets initiés, entre autres, par l’Union européenne et le PNUD afin d’aider l’Ukraine sur ce terrain.      


Elle a ensuite observé que la lutte contre la traite des êtres humains était une condition préalable à la stabilité mondiale et a rappelé à quel point une réaction internationale adaptée était nécessaire.  Elle a demandé aux États Membres de prendre des mesures renforcées dans la lutte contre la traite des femmes et des jeunes filles, en renforçant notamment les législations existantes contre les « marchands » d’êtres humains.   


Mme MARIA ELENA MEDAL GARRIDO (Nicaragua) a indiqué que le Gouvernement de réconciliation nationale de son pays dispose d’un cadre législatif favorisant les droits fondamentaux de la femme, tant au niveau de la Constitution qu’à celui des lois spécifiques.  L’intervenante a signalé que son pays était l’un des premiers, dans la région, à s’être fondé sur une législation moderne et une politique sexospécifique.  Les ministères et les organismes gouvernementaux appliquent, d’une manière transversale, une politique basée sur 12 lignes stratégiques incorporées dans leurs programmes, plans et directives de travail.  Dans les zones rurales et face à la persistance des défis de la féminisation de la pauvreté, le Nicaragua a offert à 11 850 femmes des zones rurales un bonus de rendement grâce au programme alimentaire productif baptisé « Hambre Cero » -Zéro faim- lequel a connu un grand succès auprès des paysannes.  Le programme est assorti d’une assistance technique et de mécanismes d’organisation pour la restitution des biens aux familles, qui en étaient dépossédées depuis 16 ans. 


En outre, le Programme « Usura Cero » -Zéro dette- vise à offrir des crédits aux femmes, avec un taux d’intérêt d’à peine 5% par an dans le but de les aider à promouvoir leurs entreprises et à leur apporter une assistance technique.  Dans le domaine de l’éducation, des programmes d’alphabétisation et d’assistance technique ont été menés dans les zones rurales.  La politique de santé se focalise sur la famille et les communautés, en plaçant un accès particulier sur la personnalisation et la gratuité des services, ce qui a conduit à une baisse du taux de mortalité maternelle.  Le Gouvernement encourage également les hommes à participer aux efforts de santé reproductive et génésique et à utiliser des méthodes anticontraceptives après l’accouchement.  Des programmes de sensibilisation à la violence domestique et de prévention du VIH/sida ont également été mis en œuvre et la législation a été modifiée afin de pénaliser les actes de violence domestique et reconnaître que cette forme de violence constitue un véritable problème de santé publique.


M.KIMBONG-HYUN (République populaire démocratique de Corée - RPDC)) a estimé que l’intensification des efforts à l’échelle mondiale pour éliminer les discriminations à l’encontre des femmes était une question cruciale de l’époque actuelle.  Dans ce domaine, la RPDC garantit l’égalité entre hommes et femmes dans tous les secteurs de la société, grâce à la loi sur l’égalité des genres promulguée en 1946, a-t-il affirmé, ajoutant que son pays était membre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et du Comité des droits de l'enfant.  Jugeant que solder les crimes du passé était indispensable pour améliorer la condition actuelle de la femme, M.BONG-HYUN a évoqué la question des « femmes de confort », victimes d’actes de torture et d’esclavage sexuel commis durant la Deuxième Guerre mondiale par l’Armée impériale japonaise.  Il a ainsi déclaré que 200 000 femmes coréennes avaient subi ce sort et a accusé le Japon de crimes contre l’humanité.  Nier un crime évident est un crime encore plus grave, a-t-il estimé, avant de conclure, en appelant le Gouvernement japonais à régler cette question au plus vite en prenant l’exemple sur d’autres pays qui ont présenté leurs excuses et offert des réparations pour leurs crimes passés.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a appuyé les recommandations du Secrétaire général visant à l’élimination de toutes formes de violence à l’égard des femmes.  La promotion de la femme, parmi d’autres questions de développement, devrait s’aligner aux OMD dans toutes les politiques nationales, a-t–elle recommandé.  Le Kazakhstan a pris des dispositions contre la traite des êtres humains car, compte tenu de son emplacement géographique, il est voué à être une plaque tournante de ce trafic.  Le pays a néanmoins bien progressé dans la pénalisation et la poursuite des auteurs de la traite.  En coordination avec les ONG spécialisées, un numéro vert à été mis en place et le pays exploite activement le potentiel de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) et d’autres agences aux fins d’échanger des informations et de bonnes pratiques dans ce domaine.  L’autonomisation des femmes a été renforcée dans le cadre de la Stratégie 2006-2007 adoptée par décret présidentiel.  Un projet de loi envisage une révision des lois existantes et l’intégration d’une dimension sexospécifique dans l’élaboration des budgets nationaux. 


Parlant des Nations Unies, la représentante a jugé crucial le renforcement de l’architecture chargée de la condition de la femme.  Des financements adéquats sont essentiels dans ce contexte, a-t-elle dit, avant de se féliciter des nouvelles tendances dans l’optimisation des pratiques budgétaires.  Elle a poursuivi en indiquant que le deuxième Sommet eurasien sur la promotion de la femme a été organisé en juin au Kazakhstan, avec la participation de plus de 300 représentants de gouvernements, entreprises et organisations internationales issus de plus de 20 pays.  Avec son économie émergente, le pays consacre chaque fois plus de fonds au domaine social et se concentre sur l’augmentation du niveau de vie de la population.  Le Kazakhstan s’enorgueillit d’accueillir, ces jours-ci, la Conférence internationale marquant le Trentième  anniversaire de la Déclaration d’Almaty sur la santé primaire.  L’ONU y est représentée par la Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Ann Veneman, a indiqué la représentante.


Après avoir constaté qu’il faudrait encore fournir des efforts importants pour défendre la cause des femmes au niveau mondial, M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a détaillé l’évolution législative des droits des femmes, conduite dans son pays, depuis son accession à l’indépendance en 1956.  La promulgation en 1956 du Code du statut personnel consacrant le principe de l’égalité juridique entre les sexes a été consolidé par l’œuvre de modernisation sociale et politique menée par le Président actuel, a indiqué le représentant.  La Tunisie a opté avec engagement pour la généralisation de l’enseignement, la promotion de la santé publique et la planification des naissances, a-t-il détaillé.


L’accès à l’emploi aura constitué l’une des mesures les plus efficaces ayant favorisé l’indépendance économique de la femme et, consacré dans les faits, l’égalité entre les genres, a observé le représentant.  En Tunisie, 40% des professeurs d’université sont des femmes, a-t-il déclaré.  Il a ajouté que la femme tunisienne était active dans les sphères de décisions que ce soit au niveau ministériel, parlementaire ou local.  En Tunisie, la femme dispose de nombreux atouts pour renforcer ses acquis, au rang desquels figurent notamment la volonté politique jamais prise en défaut mais aussi les mécanismes institutionnels et les lois en vigueur dans le pays.   


M. MOHSEN EMADI (République islamique d’Iran) a plaidé pour une approche globale des questions touchant à la violence faite aux femmes et aux jeunes filles.  Les gouvernements, le secteur privé, les communautés et les familles sont tous comptables de la protection des droits des femmes et des filles, a estimé le représentant.  Les hommes et les garçons doivent prendre part à ce processus, le changement d’attitude étant fondamental.  Les Conventions sur les droits de l’enfant et celles de l’OIT sur le travail des enfants ne sont pas suffisamment prises en compte par les législations nationales, a regretté le représentant.  Il faut, a-t-il dit, renforcer de toute urgence le soutien et les fonds dévolus aux questions de parité pour identifier plus facilement les groupes de femmes et de filles les plus vulnérables face aux injustices et à la violence.  Les femmes les plus sujettes à la violence et aux discriminations ne sont pas forcément comptabilisées comme il le faudrait, surtout en Europe, a jugé le représentant.  La question du genre et les indicateurs vitaux tels que le sexe, l’âge et les origines géographiques ne sont pas suffisamment pris en compte dans les travaux des chercheurs, a-t-il encore déploré.


Estimant que l’accès des femmes et des filles à l’éducation faisait partie des priorités les plus élevées, le représentant a demandé qu’un environnement favorable soit mis en place dans tous les pays.  Le but d’une planification sexospécifique est de créer des capacités nationales et internationales dans le domaine de l’analyse sexospécifique et de la mise en œuvre et du suivi des plans adoptés, a jugé le représentant.  Il est temps, a-t-il poursuivi, d’adopter les mesures indispensables pour garantir notamment la justice sociale, le respect du statut social et de la dignité des femmes ainsi que le droit des femmes à une sécurité sociale et à un emploi décent.  La Charte des droits et responsabilités des femmes de l’Iran est, à cet égard, exemplaire car, a expliqué le représentant, elle assure la présence de la femme à tous les niveaux de la société.  


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé que la situation des femmes en Afghanistan a commencé à attirer l’attention de la communauté internationale lorsque le régime barbare des Taliban, au pouvoir entre 1996 et 2001, avait appliqué ses politiques totalitaires et discriminatoires visant l’exclusion de la femme de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.  L’histoire moderne du monde n’avait jamais connu un régime aussi cruel, répressif et misogyne, a-t-il précisé.  Fondé sur une interprétation erronée de l’islam, des droits fondamentaux tels que le droit à la libre circulation; à l’éducation; au travail ainsi que le droit de recevoir des soins sanitaires ont été déniés aux femmes durant cinq longues années.  La chute du régime taliban a délivré les femmes afghanes de l’oppression et a contribué à leur réintégration dans la société en tant que citoyennes à part entière, jouissant des mêmes droits et ayant les mêmes obligations que les hommes.  Sept ans après, la promotion de la femme afghane constitue une priorité dans la politique du pays et un solide cadre de travail a été établi pour favoriser la mise en œuvre de cette vision. 


En dépit des nombreuses structures créées pour la promotion des droits de la femme et des succès enregistrés, la résurgence des idéologies extrémistes et les activités des Taliban ainsi que la pauvreté galopante contribuent aux difficultés auxquelles les femmes afghanes sont confrontées aujourd’hui.  Parmi ces difficultés, le représentant a cité l’absence d’accès aux services de santé, la pauvreté, le manque de routes ou de moyens de transport, le nombre limité de femmes professionnelles de la santé et la détérioration de la situation en matière de sécurité occasionnée par les Taliban.  Tout ceci constitue un obstacle pour inverser les sérieuses statistiques qui montrent qu’une femme afghane meurt toutes les 30 minutes des suites de complications à l’accouchement, a-t-il révélé. 


D’autre part, l’accès des femmes à l’éducation, notamment dans les zones rurales, est limité par le manque de femmes enseignantes, l’éloignement des écoles et le mauvais état des routes et des moyens de transport.  La campagne de terreur menée par les Taliban a particulièrement affecté la scolarisation des filles dans les provinces situées dans le sud et l’est du pays.  Des écoles sont incendiées et les enseignantes et les étudiantes sont attaquées, menacées ou intimidées par les Taliban, a-t-il encore expliqué.  Selon le Ministère de l’éducation, les filles représentent moins de 15% du total des élèves dans neuf provinces de l’est et du sud de l’Afghanistan. 


Selon le Gouvernement, la reconstruction soutenue et le développement du pays exigent la pleine participation des femmes mais pour les raisons invoquées, celles-ci sont moins susceptibles que les hommes de s’engager dans les activités économiques lorsqu’elles ne jouissent pas de la sécurité.  La violence à l’égard des femmes est une violation odieuse des droits de l’homme qu’il faut stopper en intensifiant les efforts.  Le Gouvernement afghan sanctionne cette forme de violence et est fermement engagé à œuvrer dans ce sens grâce à de nouvelles initiatives. 


Le représentant a appelé à une augmentation de l’aide publique au développement en faveur des pays les moins avancés, en particulier ceux émergeant d’un conflit.  Les prochaines élections sont cruciales pour l’avenir du peuple afghan car elles lui permettront d’exprimer son opposition au traitement pervers infligé aux femmes et à l’injustice barbare des Taliban, a-t-il conclu, en indiquant que ces derniers poursuivaient leur campagne d’intimidation contre le peuple et que si la communauté internationale ne s’élevait pas pour faire face à ce défi en appuyant les efforts du Gouvernement démocratique, les acquis des femmes durant les sept dernières années seront remis en question.


M. BONG-HYUN KIM (République de Corée) a appuyé la perspective de créer une nouvelle entité des Nations Unies en charge de la parité qui serait dirigée par un secrétaire général adjoint avec pour rôle d’inciter fermement toutes les agences des Nations Unies à inscrire les questions du genre à leur agenda respectif.  La République de Corée attend beaucoup des prochaines recommandations du Secrétaire général sur ce point, a déclaré le représentant, en jugeant qu’il faudrait doter cette nouvelle structure de ressources humaines et financières suffisantes.  Elle doit en effet être en mesure de développer une stratégie cohérente de prise en compte de la sexospécificité à tous les niveaux de l’action onusienne. 


Venant aux efforts nationaux, le représentant a indiqué que son pays a pris plusieurs mesures en faveur de la parité, notamment, à partir des conclusions d’une étude sur le temps de travail des femmes au foyer, qui est gratuit et consacré aux tâches domestiques.  Évoquant la question de la violence faite aux femmes, il a apporté le soutien de sa délégation à la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  La République de Corée, a-t-il rappelé, a toujours manifesté son inquiétude face aux violences sexuelles érigées en armes de guerre.  Les viols systématiques constituent des violations brutales de la dignité humaine et des valeurs universelles des droits de l’homme.  Le représentant a donc appelé les États à utiliser tous les moyens mis à leur disposition afin de protéger les femmes contre ces actes barbares dans l’intention de mettre fin à l’impunité.  Il a conclu en indiquant que son gouvernement a pris des mesures urgentes pour réaliser un budget sexospécifique d’ici à 2010.  


M.ABDERRAHMAN OULD A KHADRAMI (Mauritanie) a informé la Commission que son pays avait créé un Secrétariat d’état chargé de promouvoir les droits des femmes et de garantir leur pleine participation aux affaires politiques, économiques et sociales, dans le respect des valeurs musulmanes et des exigences de la vie moderne.  Une Commission des droits de l’homme et de l’intégration veille à coordonner les réformes avec les ministères et les entités pertinentes.  La place de la femme dans la société mauritanienne a connu des changements au cours des deux dernières décennies.  En effet, le code électoral de 2006 a imposé un quota de 18% de femmes sur toutes les listes électorales et le même quota a été appliqué aux élections municipales et législatives de 2006-2007.  C’est ainsi que les femmes occupent 21% des sièges au Parlement et 30% des sièges municipaux, contre 4% précédemment. 


D’autre part, la scolarisation des filles et l’éducation des femmes sont érigées en priorité, le taux de 2007 ayant atteint 75%.  Le Gouvernement continue de fournir des services aux femmes enceintes et aux nouveau-nés.  La Journée internationale de la femme est considérée comme la journée de tolérance zéro pour les mutilations génitales, a affirmé le représentant.  Sur le plan économique, il a estimé que la création des petites et moyennes entreprises peut jouer un rôle pour réduire le fossé entre les hommes et les femmes.  La volonté politique actuelle met la femme au cœur de la stratégie de développement, dans l’objectif de dépasser les obstacles socioéconomiques.  Le représentant a salué l’aide des partenaires internationaux dans la réalisation des objectifs que son Gouvernement s’est fixés.


Mme MARĺA DEL CARMEN CASTILLÓN(Bolivie) a précisé que la notion de développement fondé sur la culture agricole des hauts plateaux est intégrée dans la Constitution de son pays.  Fort de la diversité culturelle, le développement doit être le fruit d’une consultation des membres de la société et non le résultat de directives verticales, a-t-elle indiqué.  Le plan quinquennal 2008-2013 prévoit de créer une culture d’équité exempte de la discrimination à l’égard des femmes, avec cinq actions principales, chacune correspondant à un domaine clef du développement socioéconomique. 


M. ANTHONY A. SEKUDO (Nigéria) a déclaré que le Nigéria poursuivait la mise en œuvre de divers instruments internationaux pour parvenir à l’égalité entre hommes et femmes.  Il a expliqué que son gouvernement avait pris plusieurs mesures au niveau national pour contribuer à l’amélioration de la condition de la femme dans tous les domaines.  Ainsi, une politique nationale du genre a été approuvée et une loi pour lutter contre la traite et l’exploitation sexuelle des êtres humains, notamment des femmes et des petites filles, a été adoptée.  S’agissant de la représentation politique des femmes, M. Sekudo a reconnu que beaucoup restait à faire, tout en soulignant que le nombre de femmes élues avait augmenté à un rythme constant de 2% au cours des trois dernières élections générales.  De même, la campagne de prévention et de gestion du VIH/sida menée par la présidence nigériane a permis de faire baisser le taux de prévalence du virus de 4,9% en 2006 à 3,7% aujourd’hui, a-t-il indiqué.  Dans le domaine de l’accès à l’éducation, 4 525 communautés désavantagées ont par ailleurs bénéficié de programmes de formation parrainés par le Projet d’éducation primaire (PEP) de la Banque mondiale.  Soulignant que la mortalité maternelle et infantile demeurait un défi pour le Nigéria, M. Sekudo a indiqué que son gouvernement avait pris plusieurs mesures dans ce domaine, notamment en renforçant le personnel médical, à la fois dans les zones rurales et urbaines.


Mme ELSA HAILE (Érythrée) a expliqué qu’aucune barrière législative ou constitutionnelle n’empêche les femmes de son pays de saisir les opportunités offertes par la vie en société.  Elles sont candidates aux élections, elles votent et participent, à égalité avec les hommes aux secteurs économique, social et culturel de la société.  L’Érythrée a réservé 30% des sièges parlementaires aux femmes dans l’intention d’aller plus loin dans la reconnaissance des droits des femmes en matière de représentation politique, a expliqué la représentante. 


Les femmes sont les premières victimes de la pauvreté sous toutes ses formes, a dans un deuxième temps observé la représentante, c’est pourquoi le plan stratégique de réduction de la pauvreté mené par l’Érythrée, admettant la différence entre les femmes et les hommes sur ce point, met l’accent sur les besoins spécifiques des femmes.  Qu’il s’agisse de l’introduction des systèmes de communication améliorés, de l’équipement en électricité des zones rurales isolées ou de leur accès à l’eau potable et aux soins de santé, les femmes sont les premières bénéficiaires de ce plan gouvernemental.  Le programme d’épargne et de microcrédit a également été décidé pour venir en aide aux femmes, permettant la création de 357 banques de villages, dont les femmes sont les clientes à hauteur de 40%.  Mon gouvernement travaille dur pour la santé des femmes, pour endiguer la propagation du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose, a poursuivi la représentante.  Pour enrayer la mortalité maternelle, la santé reproductive a été intégrée dans les systèmes de soins primaires et a permis de réduire les taux de mortalité de façon remarquable, a-t-elle signalé.  La mutilation génitale féminine a par ailleurs été criminalisée dans le pays.  Les politiques intégrant la dimension sexospécifique sont mises en œuvre pour réduire les disparités et parvenir à la réalisation des OMD d’ici à 2015.  La fréquentation scolaire des jeunes filles a triplé, bien que son niveau demeure inférieur à celle des garçons. 


Droits de réponse


Le délégué du Japon a réagi à la déclaration de la RPDC qui contenait des contrevérités.  Le Japon tente de rétablir les relations avec ce pays.  Il est difficile de comprendre l’intention de la RPDC.  Ce pays doit prendre des mesures concrètes pour régler son passé malheureux et la question des enlèvements.  Le Japon a mené ses pourparlers avec honnêteté et a œuvré à la paix et à la prospérité pendant plus de 60 ans.  Quant à la question des femmes de confort, le Japon a présenté des excuses sincères.  Il s’est demandé pourquoi la RPDC continue d’insister sur le fait que le Japon n’assume pas son passé.  Il a cité plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la RPDC et a mentionné les excuses de l’ancien Premier Ministre japonais en 1993 concernant la question des femmes de confort.


Le représentant de la RPDC a répondu en disant qu’il a soulevé la question des femmes de confort dans le débat de cet après-midi simplement parce que le Japon a commis ces crimes en Corée il y a 60 ans et que cela fait 15 ans que cette question est traitée dans un forum des Nations Unies.  Le Japon diffuse une position erronée dans laquelle il s’excuse puis très rapidement se rétracte.  L’ancien Premier Ministre japonais avait refusé de s’excuser et avait nié l’existence même de femmes de confort ou l’utilisation forcée de ces femmes par l’Armée impériale japonaise.  Ces crimes sont travestis dans les manuels scolaires et ces criminels sont présentés aux Japonais comme des héros.  C’est pour cela que la RPDC a soulevé le problème de l’attitude du Japon, car ses crimes ne peuvent ni être rayés ni être étouffés, quelle que soit la détermination du Japon à le faire.  Il a conseillé au Japon de présenter des excuses sincères pour ses crimes passés. 


Reprenant la parole, le délégué du Japon a demandé à la RPDC de prendre des mesures concrètes pour faire avancer les pourparlers bilatéraux.


Le représentant de la RPDC a repris la parole pour affirmer que, jusqu’ici, le RPDC a fait tout ce qui est en son pouvoir pour élucider la question des personnes disparues.  Il n’en reste pas moins que le Japon a commis un crime contre l’humanité et refuse de l’admettre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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