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AG/DSI/3366

LES DOSSIERS NUCLÉAIRES DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE ET DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN AU COEUR DES DÉBATS DE LA PREMIÈRE COMMISSION

13/10/2008
Assemblée généraleAG/DSI/3366
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

7e séance – après midi


LES DOSSIERS NUCLÉAIRES DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE ET DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN AU COEUR DES DÉBATS DE LA PREMIÈRE COMMISSION


Les activités et programmes nucléaires controversés de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et de la République islamique d’Iran ont dominé aujourd’hui les discussions de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).  


Les délégations de ces deux pays qui intervenaient à la veille de la clôture du débat général de la Commission, ont défendu le bien-fondé de leur politique nucléaire. 


Au lendemain du retrait, par les États-Unis, de la RPDC de la liste des États terroristes, le représentant de ce dernier pays, M. Sin Son Ho, a estimé que la sincérité de son gouvernement ne pouvait plus être mise en doute, les mesures de démantèlement ayant été appliquées « en avance » par rapport aux échéances fixées par les Pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. 


« À l’origine, le pays s’était doté de l’arme nucléaire car il était exposé depuis plus d’un demi-siècle aux menaces d’utilisation du feu nucléaire des États-Unis à son encontre », a-t-il expliqué, ajoutant que la RPDC restait pleinement engagée dans le processus « pacifique » de dénucléarisation.  M. Sin Son Ho a en outre jugé qu’il était nécessaire de remplacer « l’armistice actuel » entre les parties par un mécanisme de paix viable devant aboutir à la réunification de la péninsule coréenne. 


Il a renchéri en estimant que « les politiques de deux poids deux mesures » étaient le facteur principal conduisant à l’affaiblissement du régime instauré par le Traité de non-prolifération (TNP).  M. Sin Son Ho a vu dans cette politique, et parce que le TNP et autres traités ne prévoient pas de sécurité contre l’emploi ou la menace de l’emploi d’armes nucléaires contre les États qui n’en possèdent pas, les raisons pour lesquelles certains pays consolident leurs capacités militaires.  


« En tant que dernière victime de l’utilisation contre ses citoyens d’armes de destruction massive, la République islamique d’Iran reste attachée à la réalisation de l’objectif d’un monde exempt d’armes inhumaines », a déclaré, de son côté, M. Eshagh Al habib. 


Le représentant iranien a stigmatisé les manquements à leurs obligations internationales des États parties aux principaux traités de désarmement et de non-prolifération, fustigeant notamment la conclusion d’accords de coopération nucléaire entre des parties au TNP et des pays qui demeurent en dehors du Traité. 


« Les Etats-Unis, en érigeant au motif de la sécurité absolue un bouclier antimissile en Europe de l’Est, contribuent en réalité à la déstabilisation de l’environnement sécuritaire mondial », a-t-il ainsi dit. 

M. Eshagh Al habib a en outre estimé que les restrictions imposées par des puissances nucléaires à l’accès aux usages civils de l’énergie nucléaire sapaient encore davantage le régime de non-prolifération du TNP. 


« Au cours des dernières années, la République islamique d’Iran a subi menaces et pressions pour que soit mis fin à son programme nucléaire pacifique », a-t-il rappelé à cet égard.  Il a tenu à réaffirmer qu’en qualité de membre du TNP, son pays resterait déterminé à exercer son droit inaliénable à l’utilisation, à des fins de développement, de l’énergie nucléaire.  Le représentant iranien a ainsi demandé au Groupe 5+1 d’œuvrer à la recherche d’une solution au dossier nucléaire iranien qui soit « basée sur la réalité et le respect des obligations communes ». 


Concernant la situation au Moyen-Orient, le délégué a regretté que le « régime sioniste » continue de faire fi, les résolutions de l’ONU prévoyant l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  « En agissant de la sorte, ce régime foule au pied l’ensemble des traités internationaux d’élimination des armes de destruction massive » a-t-il estimé, avant d’inviter la communauté internationale à faire pression sur Israël pour que celle-ci adhère au TNP, et, partant, que la dénucléarisation de la région redevienne envisageable. 


D’autres délégations ont apporté leur appui aux initiatives de désarmement en cours au niveau régional. 


Le représentant du Burkina Faso, M. Michel Kafando, a attiré l’attention sur le rôle des armes légères dans la formation de réseaux terroristes dans la zone sahélo-saharienne.  Il a aussi signalé que le Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication des armes légères, signé par les pays membres de la CEDEAO en 1998, avait été transformé en convention en 2006, instaurant de fait un cadre juridique contraignant sur la base duquel les pays de la sous-région mènent la lutte contre ce phénomène. 


« Nous appelons à la cessation complète du transport par voie maritime des matières nucléaires et d’autres produits toxiques » a, quant à lui, lancé M. Michelet Alouidor.  Le représentant d’Haïti qui s’exprimait au nom de la CARICOM, a exhorté les pays impliqués dans la production et le transfert des déchets nucléaires à prendre des mesures pour renforcer la sécurité dans la mer des Caraïbes et ce en vertu des résolutions adoptées lors de la quarante-septième Conférence générale de l’AIEA. 


Le représentant de la République de Corée a exercé son droit de réponse. 


Outre ceux déjà cités, les pays suivants ont pris la parole: Népal, Arménie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Jamahiriya arabe libyenne, Nicaragua, Érythrée, Oman, Maroc et Bénin.  


La Première Commission a prévu de conclure son débat général demain, mardi 14 octobre.  Ses travaux reprendront à 15 heures. 


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. MICHELET ALOUIDOR (Haïti), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a appuyé la convocation de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, afin de relancer le mécanisme onusien dans ce domaine.  Le représentant a ajouté que le multilatéralisme était la seule option viable pour maintenir la paix et la sécurité internationales, les États devant selon lui mener de front désarmement et non-prolifération.  Il a également noté que les pays de la CARICOM continuaient d’attirer l’attention sur les activités sensibles de transports de matières nucléaires dans les eaux de la région.  Le représentant a évoqué les conséquences catastrophiques au plan environnemental et, quant à la sécurité des populations, d’un accident industriel ou encore d’une attaque terroriste visant l’un des transporteurs croisant dans la mer des Caraïbes. 


Nous appelons à la cessation complète du transport par voie maritime des matières nucléaires et d’autres produits toxiques, a lancé M. Alouidor.  Il a ajouté que les pays de la CARICOM exhortaient les pays impliqués dans la production et le transfert des déchets nucléaires à prendre des mesures pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de la sécurisation du transport des matières radioactives, en vertu des résolutions adoptées lors de la quarante-septième Conférence générale de l’AIEA.  Pour ce qui est des armes classiques, le représentant a souligné la nécessité d’appréhender la question des munitions, compte tenu de ses liens avec la persistance d’un trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Au sein de la CARICOM, a-t-il dit, nous poursuivrons nos efforts pour mettre fin à ce phénomène en nous appuyons sur toute forme d’assistance et de coopération régionales et internationales. 


M. MADHU RAMAN ACHAYRA (Népal) a souligné qu’en l’absence de tout progrès dans le domaine du désarmement global, la paix et la sécurité internationales étaient compromises par l’existence d’un large stock d’armes nucléaires.  Celles-ci constituent un danger évident et elles pourraient éventuellement tomber dans les mains de terroristes.  En ce qui concerne les armes conventionnelles, le Népal est en faveur d’un contrôle strict; il est notamment en faveur de l’application du Programme d’action sur le commerce illicite des ALPC.  M. Raman a, par ailleurs, rappelé que son pays soutenait les initiatives régionales en vue d’un désarmement global, et notamment, les traités et les initiatives régionales en vue de l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires.  Son pays est heureux d’accueillir le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique (RCPD), a-t-il dit.  Ce centre a démarré ses activités à Katmandu en août de cette année.  M. Raman a toutefois rappelé que le Secrétaire général avait souligné le besoin d’assurer le financement ordinaire des frais de personnel et des activités principales du Centre.  La délégation du Népal proposera un projet de résolution incluant ces aspects.  


M. HRACHIA TASHCHIAN (Arménie) a souligné que la position géographique de son pays le confrontait aux questions relatives à la fois aux armes conventionnelles et à celles de destruction massive.  Par conséquent, son pays est concerné par le renforcement des accords traitant du désarmement et de la non-prolifération ainsi que des mécanismes et institutions de vérification internationaux.  Son pays est d’avis que le TNP est la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire.  


Au sujet des armes conventionnelles, l’intervenant a déclaré que les contrôles dans ce domaine étaient primordiaux pour la sécurité de son pays, qui est en effet situé dans une région marquée par des conflits qui n’ont pas été résolus.  En outre, il existe une absence d’accords de sécurité régionale dans le Sud Caucase.  Il va sans dire, a poursuivi l’intervenant, que dans ces conditions, le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe ainsi que sa pleine application, sans condition, joue un rôle fondamental pour le maintien de la stabilité et la paix dans cette région.  Malheureusement, cet accord est aujourd’hui compromis.  En effet, ces dernières années, le niveau des armes conventionnelles établi pour les pays de la région n’a pas été respecté, ce qui constitue une menace directe à la stabilité.  M. Tashchian est d’avis que la communauté internationale et en premier lieu, les États Membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), devrait réagir et prendre les mesures nécessaires afin de rétablir la validité de ce traité dans le Sud Caucase.  


Il a souligné que l’Arménie avait été témoin d’une course aux armements sans précédent dans la région à laquelle s’ajoutait une croissance énorme des budgets militaires.  À la lumière de tous ces éléments, ce n’est donc pas par hasard qu’il y eut confrontation militaire a-t-il dit.  L’intervenant a conclu qu’il n’y avait pas d’alternatives au règlement du conflit par la voie de négociations fondées sur le compromis politique et l’engagement ultime des parties à ne pas recourir à la force. 


M. SIN SON HO (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que son pays s’était doté de l’arme nucléaire en raison de son exposition « constante » aux menaces des États-Unis à son encontre.  Le choix d’une politique de dissuasion nucléaire trouve son origine dans la réponse nécessaire à l’hostilité des États-Unis envers la RPDC qui se poursuit depuis plus d’un demi-siècle, a-t-il dit.  Ajoutant que la RPDC restait pleinement engagée dans le processus pacifique de dénucléarisation de la péninsule coréenne, il a indiqué que la sincérité des autorités de son pays ne pouvait être mise en doute, les mesures de démantèlement ayant été appliquées en avance par rapport aux échéances fixées dans le cadre des Pourparlers à Six.  « La dénucléarisation de la péninsule coréenne est directement liée à l’élimination concomitante de la politique hostile et des menaces nucléaires américaines pesant sur la RPDC. » 


Le représentant a ensuite indiqué que son pays était d’avis qu’il faut remplacer l’armistice actuel entre les parties par un mécanisme de paix viable, devant aboutir à terme à la réunification de la péninsule coréenne ainsi qu’à la paix et à la sécurité en Asie du Nord.  Il a renchéri en estimant que les politiques nucléaires des deux poids deux mesures étaient le facteur principal conduisant à l’affaiblissement du régime de non-prolifération du TNP.  C’est pour cette raison, a-t-il conclu, et parce que le TNP ne prévoit aucune sécurité contre l’emploi ou la menace de l’emploi d’armes nucléaires contre les États qui n’en possèdent pas, que certains pays renforcent leurs capacités militaires. 


M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) s’est inquiété de la prolifération d’armes nucléaires, chimiques, biologiques ainsi que d’autres armes de destruction massive.  Il a dit qu’il n’y avait aucune raison de poursuivre le développement de telles armes.  Il s’est inquiété de l’impact de la prolifération des ALPC.  Il a ajouté que l’utilisation de ces armes s’était étendue à tous les segments de la société de Papouasie-Nouvelle-Guinée, faisant des milliers de victimes qui restent traumatisées.  L’intervenant a insisté sur l’impact significatif de cet état de choses dans les sphères politique, économique et sociale.  Il s’est félicité de l’adoption, en juillet dernier, du rapport de la troisième Réunion biennale des États qui s’est penchée sur la mise en œuvre du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, en appui au cadre mondial visant à lutter contre ce fléau.  Il a indiqué que son pays avait participé, le 12 septembre 2008, à Genève, au sommet de suivi de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.  Il a noté la parution, le 8 octobre 2008, du rapport d’Oxfam intitulé « Abattre les OMD » qui illustre l’impact négatif de la circulation irresponsable des armes sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


M. GIADALLA A. ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) a tenu à indiquer qu’il ne fallait pas mélanger les questions relatives au désarmement nucléaire et celles liées au droit des États non-détenteurs d’armes nucléaires de pouvoir utiliser l’énergie nucléaire à des fins civiles.  La Lybie s’est dite préoccupée par l’absence de progrès dans le domaine du désarmement nucléaire et a rappelé les échecs de plusieurs rencontres multilatérales telles que le Sommet du Millénaire en 2005.  Il y a cependant un besoin urgent d’aboutir à un accord qui puisse donner un échéancier précis en ce qui concerne le désarmement nucléaire, a-t-il dit.  Il y a, de même, la nécessité d’un instrument juridiquement contraignant qui obligerait les puissances nucléaires à fournir des garanties aux États non-détenteurs d’armes nucléaires.  M. Ettalhi a souligné que la Lybie avait démontré son engagement envers le TNP en rappelant l’initiative unilatérale prise par son pays en 2003.  Par cette initiative, la Lybie renonçait à toute installation ou activité pouvant aboutir au développement d’armes nucléaires.  L’intervenant a souligné que la situation au Moyen-Orient était préoccupante du fait de l’attitude, qu’il a qualifiée d’arrogante, de l’État d’Israël.  Il a indiqué que ce dernier refusait de joindre le TNP et de mettre ses installations nucléaires sous surveillance de l’AIEA.  M. Ettalhi a affirmé qu’Israël faisait ainsi obstacle à la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  Il a poursuivi pour affirmer que son pays souhaitait que le bassin méditerranéen puisse devenir une zone de prospérité et d’échanges et soit exempt d’armes nucléaires.  Dans le domaine des armes conventionnelles, l’intervenant a estimé que la Convention d’Ottawa va priver les États les moins riches d’un système de protection défensif qui était parmi les moins coûteux.  


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a rappelé que son pays appartenait à une région où la prolifération des armes légères constituait une préoccupation majeure pour les populations et les pouvoirs publics.  Il a mis l’accent sur les conséquences politiques, économiques et sociales de cette circulation anarchique des armes légères qui a aussi contribué à faire le lit de réseaux terroristes qui prospèrent dans la zone sahélo-saharienne.  Il a précisé que le Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication des armes légères signé par les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en 1998, a été transformé en convention en 2006, cadre juridique contraignant sur la base duquel les pays de la sous-région mènent la lutte contre ce phénomène.  Il a estimé que l’absence, ces dernières années, de progrès dans le processus du désarmement, les tensions persistantes dans le domaine du nucléaire et les risques de militarisation de l’espace constituaient des signes inquiétants pour l’humanité.  Dans cette perspective, il a dit que la ratification et la mise en œuvre par tous les États des instruments internationaux tels que le TNP, le TICE, les conventions sur les armes chimiques, biologiques et les mines antipersonnel demeuraient un défi majeur à relever dans le cadre idéal que constituent les Nations Unies.  L’espoir est tout de même permis, a-t-il conclu, citant l’exemple des pays comme le sien qui, en ratifiant le Traité de Pelindaba, ont choisi d’appartenir à des zones exemptes d’armes nucléaires.  Toutefois, il a défendu le droit inaliénable de chaque État à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. 


M. MARIO H. CASTELLÓN DUARTE (Nicaragua) a souligné la relation entre développement économique et désarmement.  Les ressources consacrées aux budgets militaires, qui brassent des sommes considérables, doivent être, pour partie, reversées à l’effort international de développement, a-t-il dit.  Selon le représentant, le multilatéralisme et le renforcement du rôle de l’ONU sont indispensables pour appuyer les programmes définis dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces programmes, a-t-il précisé, pourraient être aisément menés à bien et dans les temps s’ils étaient soutenus financièrement par des ressources humaines et financières qui, pour l’heure, sont réservées à la course aux armements. 


Le représentant a ensuite attiré l’attention sur la nécessité d’appliquer les conventions sur l’élimination et le contrôle des armes classiques, au premier rang desquelles les armes à sous-munitions.  Nous avons activement participé au processus d’Oslo ainsi qu’aux travaux de la Conférence de Dublin qui ont abouti à la finalisation de la Convention sur les armes à sous-munitions, a indiqué M. Castellón Duarte.  Il a également plaidé en faveur du projet de traité sur le commerce des armes et signalé que le Nicaragua se faisait fort de respecter les divers codes de conduite sur les ALPC établis au niveau régional.  


Mme ELSA HAILE (Érythrée) a indiqué que son pays s’associait aux déclarations délivrées respectivement par l’Indonésie au nom du Mouvement des Pays non alignés ainsi que par le Nigeria au nom du Groupe des États d’Afrique.  L’intervenant a tenu à souligner que son pays, en tant que victime de guerres et d’agressions, soutient l’interdiction de toutes les armes.  C est ainsi que l’Érythrée attache la plus haute importance et ne voit aucune alternative à l’application du Programme d’action des Nations Unies sur le commerce illicite des ALPC.  Mme Haile a affirmé que son pays continuerait de travailler en partenariat avec d’autres pays et organisations pour la paix et la sécurité dans la région, et ce, a-t-elle dit, sans être distrait par la campagne de désinformation continue menée par certains.  Elle a ensuite réaffirmé sa condamnation ferme du terrorisme sous toutes ses formes et a appelé à la coopération pour lutter contre ce fléau.  Elle a indiqué qu’il était regrettable d’observer aujourd’hui que la guerre contre le terrorisme s’était éloignée de ses objectifs originaux et avait servi, dans la sous-région, de prétexte à une occupation militaire, pour commettre la torture et des crimes extrajudiciaires. 


M. YOUSUF SAID AL-AMRI (Oman) a déclaré que l’échec actuel en matière de désarmement multilatéral était dû, pour l’essentiel, au manque de volonté politique des États.  En vertu des principes multilatéraux, nous devons mettre fin aux politiques de deux poids deux mesures dans le domaine nucléaire, notamment dans la perspective de la Conférence d’examen du TNP de 2010, qui sera l’occasion de réaffirmer nos engagements, a ajouté le représentant.  Selon lui, l’objectif doit être à moyen terme de relancer la Conférence du désarmement afin de sortir réellement le mécanisme onusien du désarmement de l’impasse.  Il a ensuite noté que 40 ans après son ouverture à la signature, le TNP n’était toujours pas un instrument universel.  « Nous appelons tous les États à adhérer au Traité, aux fins de renforcement du régime de non-prolifération mais également pour permettre à tous les pays de bénéficier, en toute confiance, des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. »  Le représentant a, par ailleurs, fait savoir que son pays avait, lors de la cinquante-deuxième session de la Conférence générale de l’AIEA conclu un protocole additionnel avec l’Agence.  Il de plus plaidé en faveur de la création d’une zone exempte au Moyen-Orient et souhaité que le dossier du nucléaire iranien puisse être résolu de manière négociée et pacifiquement.  Enfin, il a affirmé que les progrès enregistrés dans le domaine du contrôle des armes légères soient reflétés dans le cadre d’activités de coopération internationale renforcées. 


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a souligné l’importance du désarmement nucléaire.  Il a indiqué qu’il fallait, à cet effet, accroître les capacités de l’AIEA et a affirmé que son pays était attaché au caractère universel du TNP.  Dans le domaine des armes conventionnelles, il a souhaité souligner l’appui de son pays à la Convention sur les armes à sous-munitions, dont la récente adoption prouve que la diplomatie multilatérale peut être efficace a-t-il conclu. 


Mme SAJA SATTAM HABES MAJALA (Jordanie) a tenu à souligner l’importance de l’universalité du TNP ainsi que des zones exemptes d’armes nucléaires afin de maintenir un régime international de non-prolifération et de consolider la paix et la sécurité internationales.  Elle a ajouté que cela était d’autant plus vrai et nécessaire au Moyen-Orient où l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires était un pré-requis pour assurer la paix et la stabilité régionales.  Cet état de fait a d’ailleurs été reconnu par la communauté internationale à travers les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ainsi qu’à l’instar des conclusions de la conférence d’évaluation du TNP.  La Jordanie demande donc qu’Israël ratifie le TNP et place sous surveillance de l’AIEA ses installations nucléaires.  


Dans le domaine des armes conventionnelles, Mme Majali a rappelé que la Jordanie avait pris les mesures nécessaires en vue de se conformer aux dispositions de la Convention d’Ottawa.  Ayant totalement détruit ses stocks de mines antipersonnel en 2003, la Jordanie souhaite se conformer aux dispositions de ce traité avant mai 2009 sans avoir à demander une prolongation.  La Jordanie attache la plus grande importance à l’universalité de la Convention interdisant les mines antipersonnel.  Mme Majali a rappelé qu’au mois de novembre 2007, le pays avait eu l’honneur d’accueillir la huitième rencontre des États parties à la Convention de la mer Morte, interdisant l’usage des mines antipersonnel.  Mme Majali a tenu enfin à informer que la Jordanie, en tant que pays présidant la prochaine Conférence d’évaluation, présentera durant cette session un projet de résolution sur la Convention.  Ce projet sera présenté au nom de l’Australie et de la Suisse qui ont présidé respectivement les septième et neuvième rencontres des États parties. 


M. ESHAGH ALHABIB (République islamique d’Iran) a rappelé que son pays, en tant que dernière victime de l’utilisation contre ses populations civiles d’armes de destruction massive, restait attaché à la réalisation de l’objectif d’un monde exempt d’armes de ce type, qu’il a qualifiées d’« inhumaines ».  Il a ajouté que son pays avait, à cette fin, adhéré aux trois principaux instruments internationaux, le TNP, la Convention sur l’interdiction des armes bactériologiques et la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, et qu’il continuait de plaider ardemment pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant iranien a ensuite stigmatisé les manquements à leurs obligations internationales de pays parties aux principaux traités de désarmement nucléaire.  Ceux qui prêchent hypocritement pour que les États respectent leurs engagements violent eux-mêmes les Articles I, II, IV et VI du TNP, développant notamment de nouvelles armes nucléaires et construisant de nouvelles installations destinées au perfectionnement des arsenaux.  Le représentant a en outre fustigé la conclusion d’accords de coopération nucléaire entre des parties au TNP et des pays qui demeurent en-dehors du Traité.  Les États-Unis, a-t-il encore dit, en érigeant au motif de « la sécurité absolue » un bouclier antimissile en Europe de l’Est, contribuent en réalité à la déstabilisation de l’environnement sécuritaire mondial. 


M. Alhabib a ensuite estimé que les restrictions imposées par des puissances nucléaires à l’accès, à des fins pacifiques, de l’énergie nucléaire sapaient davantage encore le régime de non-prolifération.  Au cours des dernières années, la République islamique d’Iran a subi menaces et pressions en vue que soit mis fin à son programme nucléaire pacifique, a-t-il dit.  Affirmant qu’en tant que partie au TNP, son pays restait déterminé à exercer son droit inaliénable aux usages civils de l’énergie nucléaire, le représentant a souhaité qu’au lieu d’exercer d’inutiles pressions, le Groupe 5+1 œuvre à la recherche d’une solution négociée « basée sur la réalité et le respect des obligations communes ».  Il a en outre regretté que le « régime sioniste » continue de rejeter les résolutions de l’ONU prévoyant l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Ce faisant, a-t-il dit, ce régime foule au pied tous les traités internationaux d’élimination des armes de destruction massive.  Il a ainsi appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour que celle-ci adhère au TNP afin que l’objectif d’une zone exempte dans la région redevienne rapidement envisageable. 


M. SAMI MARRAKCHI (Maroc) a déclaré que son pays, en tant qu’État partie au TNP, restait attaché aux trois piliers de cet instrument en vue de parvenir à l’objectif vital d’un désarmement nucléaire irréversible, transparent et vérifiable.  Le Maroc reste mobilisé dans la perspective de la Conférence d’examen du TNP de 2010, compte tenu, entre autres, des risques d’utilisation des quelque 27 000 armes nucléaires recensées dans le monde et de terrorisme nucléaire.  Il a expliqué, à ce propos, que le Maroc mettait en œuvre depuis plusieurs années une stratégie antiterroriste globale et inclusive axée sur la prévention de l’acquisition d’armes nucléaires et des matières sensibles associées par des groupes terroristes.  Le représentant a également indiqué que le Maroc avait rejoint, en mai 2008, l’Initiative de sécurité contre la prolifération et ce afin de renforcer les mesures de vigilance et de contrôle observées tant dans le cadre des dispositifs nationaux de sécurité que dans le cadre de la coopération régionale et internationale. 


M. Marrakchi a de plus souligné la nécessité qu’entre rapidement en vigueur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et a insisté sur la pertinence du Code de La Haye sur la non-prolifération des missiles balistiques, un instrument qui demeure, selon lui, idoine pour traiter de cette question pressante.  S’agissant des armes classiques, le représentant marocain a notamment souligné que son pays croyait fermement que tant que la communauté internationale n’aura pas relevé le défi des armes légères avec courage, le risque de prolifération de ces armes continuera de peser sur l’effort de développement des régions troublées. 


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a affirmé qu’il était incompréhensible que des sommes faramineuses puissent continuer d’être diverties dans les dépenses militaires et a ajouté que celles-ci auraient crû de 45% à l’échelle mondiale au cours de ces 10 dernières années.  Selon lui, la crise financière actuelle devrait ramener les gouvernements à faire preuve de plus de modération dans l’établissement des budgets militaires.  M. Ehouzou a suggéré, à cet effet, que la Première Commission retienne la question de la relation entre désarmement et développement pour ses travaux ultérieurs.  Il a expliqué que dans le domaine du nucléaire, l’humanité était confrontée à des divergences considérables qui minaient de plus en plus le consensus établi dans ce domaine dans le cadre du TNP.  Il a ainsi invité les États à adopter une attitude plus constructive pour conférer au TNP toute l’autorité qu’il devrait avoir sur leurs politiques de sécurité. 


Dans le domaine des armes conventionnelles, l’intervenant a poursuivi que l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes était une urgente nécessité.  Il a souligné que la Convention de la CEDEAO sur les armes légères, les munitions et les matériaux connexes consacrait des principes fondamentaux d’intérêt pour les travaux d’élaboration d’un traité universel juridiquement contraignant sur le commerce des armes.  Il s’est félicité de la possibilité qui était offerte à l’Assemblée générale de confier l’examen de cette question à un Groupe de travail à composition non limitée avec un calendrier précis.  M. Ehouzou a conclu en soulignant le rôle de l’action des centres régionaux du désarmement.  Il s’est félicité de la revitalisation du Centre régional pour l’Afrique qui commence, selon lui, à reprendre sa place dans les efforts du continent pour renforcer la paix et la sécurité régionales en rapport avec l’Union africaine et des organismes compétents au niveau des sous-régions.  


Droit de réponse


Le représentant de la République de Corée a salué l’engagement de la RPDC d’honorer les promesses prises dans le cadre des Pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il a cependant tenu à préciser que, contrairement à ce que suggère la délégation de ce pays, les manœuvres militaires menées par la République de Corée conjointement avec les États-Unis ne sont pas destinées à un éventuel emploi du feu nucléaire contre la RPDC. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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