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AG/COL/3181

LE COMITÉ CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION ACHÈVE SA SESSION DE 2008 EN ADOPTANT DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION PORTANT SUR LES TOKÉLAOU ET LA NOUVELLE-CALÉDONIE

23/06/2008
Assemblée généraleAG/COL/3181
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de la session

11e séance – matin


LE COMITÉ CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION ACHÈVE SA SESSION DE 2008 EN ADOPTANT DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION PORTANT SUR LES TOKÉLAOU ET LA NOUVELLE-CALÉDONIE


Le Comité spécial chargé de la décolonisation (Comité des Vingt-Quatre) a achevé ce matin les travaux de sa session de 2008 en adoptant à l’unanimité deux projets de résolution, l’un portant sur la question des Tokélaou, et l’autre sur celle de la Nouvelle-Calédonie.


Par le premier de ces deux textes*, présenté par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Comité a noté que lors des référendums de février 2006 et d’octobre 2007, la majorité des deux tiers des suffrages exprimés et validés requise par le Fono général (organe législatif des Tokélaou), pour modifier le statut actuel des Tokélaou -territoire non autonome administré par la Nouvelle-Zélande- et en faire un territoire autonome en libre association avec ce pays n’a pas été obtenue.


Commentant les résultats du référendum de 2007, le chef des Tokélaouans, Ulu O Tokélaou, s’est demandé si, au lieu de passer par un processus de consultation « peu représentatif et crédible », il ne fallait pas simplement s’en remettre à la volonté générale exprimée par le biais du Fono général et des conseils de village (Taupulega).  Il a estimé que la souffrance des siens était un puissant indicateur de la nécessité de donner les moyens au peuple des Tokélaou d’exercer lui-même, de manière traditionnelle, son droit à l’autodétermination.  En vue de parvenir à l’éradication du colonialisme, il est important que le Comité spécial tienne compte des aspirations, exprimées dans le cadre des institutions locales, dans les processus de décision, a-t-il jugé.


Le chef des Tokélaou a salué la qualité de la relation entre les Tokélaou et la Nouvelle-Zélande, une coopération qu’il a qualifiée d’« exemplaire » et en faveur du développement socioéconomique du territoire.


Le niveau d’assistance qui existe entre les deux pays reflète le degré de confiance qui s’est développée au cours des dernières décennies, a-t-il dit, avant de se réjouir de la réussite du Fonds d’affectation spéciale pour les Tokélaou, auquel la Nouvelle-Zélande a versé en 2007 environ 5 millions de dollars néozélandais.  L’Ulu O Tokélaou a en outre appelé la communauté des donateurs à continuer de se mobiliser pour permettre aux populations des îles Tokélaou, les

Tokélaouans, de répondre efficacement aux défis posés par les changements climatiques et la montée des océans.  À ce sujet, il a estimé que le coût de mise en œuvre de la nouvelle politique énergétique du territoire, voulue la plus respectueuse possible de l’environnement, pourrait s’élever à plus de 10 millions de dollars néozélandais.


Le Gouvernement des Tokélaou reste fermement engagé en faveur du processus d’autodétermination et en faveur de l’obtention du statut de libre association avec la Nouvelle-Zélande, cela dans l’intérêt à long terme du peuple tokélaouan, a encore dit l’Ulu O Tokélaou.


L’un des objectifs à long terme de la décolonisation du territoire est l’indépendance énergétique des trois atolls que sont les Fakaofo, Nukunonu et Atafu, a-t-il indiqué.


De son côté, l’Administrateur des Tokélaou, M. David Payton, présentant le point de vue de la Nouvelle-Zélande, puissance administrante, a estimé que les résultats des consultations référendaires donnaient une image complète de la réalité du territoire.  Les référendums traduisent les aspirations du territoire et ils sont le signe que le droit à l’autodétermination du peuple tokélaouan a été exercé, a-t-il dit.  Il a affirmé que les Tokélaou, formées d’atolls isolés et vulnérables, avaient besoin de l’assistance de la Nouvelle-Zélande.


Il est important de saluer la manière ouverte et souple avec laquelle le peuple des Tokélaou exerce son droit à l’autodétermination, et nous réaffirmons notre engagement à appuyer le développement du territoire dans les années à venir, a déclaré M. Payton.


Après l’adoption du texte relatif aux Tokélaou, le Comité des Vingt-Quatre a adopté un projet de résolution relatif à la question de la Nouvelle-Calédonie, également présenté par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Par ce texte**, l’Assemblée générale, de nouveau, prendrait note des dispositions de l’Accord de Nouméa, qui prévoient que la Nouvelle-Calédonie pourra devenir membre ou membre associé de certaines organisations internationales, en fonction de leurs statuts.  Il s’agit notamment de celles de la région du Pacifique, des Nations Unies, de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  L’Assemblée générale se féliciterait également que la Nouvelle-Calédonie ait obtenu le statut de membre associé du Forum des îles du Pacifique en octobre 2006, ce qui lui donne le droit de prendre part aux débats du Forum.


Clôturant les travaux de la session 2008 du Comité, son Président, M. Marty M. Natalegawa, Représentant permanent de l’Indonésie auprès des Nations Unies, a indiqué qu’à deux ans de la fin de la deuxième Décennie pour l’éradication du colonialisme, le Comité spécial devait rester mobilisé.  L’urgence demeure d’aider les territoires non autonomes à réunir les conditions qui leur permettront de faire entendre leur voix et obtenir les moyens d’exercer leur droit à l’autodétermination, internationalement reconnu, a souligné M. Natalegawa.


Le représentant de la République démocratique du Congo a demandé que les 27 membres du Comité spécial tiennent compte des critiques émises par les délégués des territoires autonomes au cours de la session de 2008.  Alors que prend fin la deuxième Décennie, il ne faudrait pas que la décolonisation, jadis fierté et source de réussite de l’ONU, devienne son talon d’Achille, a-t-il dit.  Il a ajouté qu’il gardait espoir que le Comité, en bonne intelligence avec les puissances administrantes, parviendra à relancer les différents processus de décolonisation en cours.  La représentante de Sainte-Lucie s’est ralliée à cette déclaration.


*A/AC.109/2008/L.15

**A/AC.109/2008/L.13


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.